Introduction
La citation des versets 11-12 dans le Nouveau Testament montre que ce psaume parle du Seigneur Jésus (Mt 4:5-6). Dans le psaume précédent, le Psaume 90, la corruptibilité du premier homme est mise en contraste avec le Dieu éternel. Ceci est représenté par la mort du peuple dans le désert. Le Psaume 91 décrit l’abandon complet à Dieu du Seigneur Jésus, le second Homme. Il est le vrai Josué, qui conduit le reste dans le pays promis.
Après l’homme faible et mortel du Psaume 90 sur lequel est la colère de Dieu, nous voyons dans ce psaume l’Homme parfait sur lequel Dieu regarde avec une grande joie. Christ est le second Homme parfaitement dépendant par opposition à l’homme corruptible. En cela, Il est un exemple pour le reste qui sera épargné pendant la grande tribulation et pendant le jugement et la colère de Dieu.
Aux versets 1-13, le psalmiste et le reste parlent à tour de rôle. Cela est évident par l’alternance de la première, de la deuxième et de la troisième personne :
Verset 1 Le psalmiste
Verset 2 Le Messie comme exemple pour le reste
Versets 3-8 Le psalmiste parle au Messie
Verset 9a Le Messie comme exemple pour le reste
Versets 9b-13 Le psalmiste
Versets 14-16 L’Éternel parle du Messie
1 Demeure et ombre
1 Celui qui habite dans la [demeure] secrète du Très-haut logera à l’ombre du Tout-puissant.
Le psaume commence par une belle déclaration du psalmiste qui ressemble à une confession de foi. C’est une vérité que nous voyons dans la vie de Christ et qui s’applique aussi au reste fidèle qui suit l’exemple de Christ et vit sa vie selon son exemple. Cette confession de foi indique également le thème de ce psaume. Le reste est, pour ainsi dire, en sécurité au milieu des dangers de la grande tribulation et des jugements de Dieu.
Dieu est appelé ici « le Très-haut » et « le Tout-puissant ». Le nom « Très-haut » est le nom de Dieu dans le royaume de paix. Nous en voyons une image dans la rencontre de Melchisédec et d’Abraham (Gen 14:18-22). Ce que tous voient alors est déjà vrai pour le croyant qui traverse une période d’épreuve sévère. C’est pourquoi il « habite dans la [demeure] secrète du Très-haut ».
Dieu est aussi « le Tout-puissant », ce qui signifie qu’Il garantit l’accomplissement de toutes ses promesses. Il s’est révélé sous ce nom à Abraham, Isaac et Jacob, à qui Il a fait ses promesses (Gen 17:1 ; 28:3 ; 35:11 ; Exo 6:2). L’accomplissement des promesses ne semble pas se réaliser. Cependant, ceux qui logent « à l’ombre du Tout-puissant » ne doutent pas que cet accomplissement viendra.
La grande certitude de ce premier verset s’applique à chaque croyant sans exception. Chaque croyant qui fait cela en fera l’expérience. Cela s’applique pleinement au Seigneur Jésus en tant qu’Homme sur la terre. Tout au long de sa vie sur la terre, Il « habite dans la [demeure] secrète du Très-haut ». ‘Habiter’ signifie être en paix, se sentir chez soi. Il a logé pendant la nuit dans laquelle le monde avait été plongé, « à l’ombre du Tout-puissant ».
Le reste fidèle vivra cette expérience lors de la grande tribulation. Nous, croyants du Nouveau Testament en qui habite l’Esprit de Jésus, pouvons connaître Dieu comme Père. En tant que Père, Il est le Très-haut et le Tout-puissant pour nous. Nous pouvons nous réfugier auprès du Père pour échapper au danger et loger pendant la nuit à son ombre dans les ténèbres qui enveloppent le monde.
Une ‘demeure’ offre une protection contre toutes sortes de dangers. L’accent est mis ici sur l’environnement hostile. ‘L’ombre’ rapproche de la personne dont elle est l’ombre. ‘Ombre’ est une expression hébraïque qui signifie ‘protection’ (cf. Lam 4:20). Nous voyons aussi ‘l’ombre’ dans l’aile d’un oiseau sous laquelle il cache ses petits et les garde au chaud (versets 3-4 ; cf. Psa 17:8 ; 36:8 ; 57:2 ; 63:8). Ici, la pensée du protecteur et de sa sollicitude pour les siens est plus au premier plan. Celui qui habite dans la demeure secrète du Très-haut peut dire à Dieu : « mon Dieu » (verset 2).
Le grand encouragement de ce verset est une introduction à l’ensemble du psaume. Le psaume illustrera plus loin cet encouragement. Il décrit les circonstances qui conduisent le croyant à chercher refuge auprès du Très-haut et à expérimenter l’ombre du Tout-puissant.
2 - 8 Protection en danger
2 J’ai dit de l’Éternel : Il est ma confiance et mon lieu fort ; il est mon Dieu, je me confierai en lui. 3 Car il te délivrera du piège de l’oiseleur, de la peste dévastatrice. 4 Il te couvrira de ses plumes, et sous ses ailes tu auras un refuge ; sa vérité sera ton bouclier et ta cuirasse. 5 Tu n’auras pas peur des frayeurs de la nuit, ni de la flèche qui vole de jour, 6 ni de la peste qui marche dans les ténèbres, ni de la destruction qui dévaste en plein midi. 7 Il en tombera mille à ton côté, et dix mille à ta droite ; – toi, tu ne seras pas atteint. 8 Seulement tu contempleras de tes yeux, et tu verras la récompense des méchants.
Au verset 2, nous entendons une personne, à savoir Christ lui-même, qui répond personnellement à ce que dit le psalmiste au verset 1. Suivant son exemple, chaque croyant du reste d’Israël répondra de la même manière. Les auteurs et les lecteurs de ce commentaire devront aussi être capables de donner personnellement cette réponse.
Cela commence par la prononciation d’une confession ouverte, une déclaration faite à haute voix. C’est l’expression de ce qui vit dans le cœur. Le croyant dit de l’Éternel : « Il est ma confiance et mon lieu fort ; il est mon Dieu, je me confierai en lui. » Ceux qui peuvent dire cela de tout leur cœur vivront automatiquement l’expérience du verset 1, pour ainsi dire.
C’est personnel, à la première personne du singulier, « ma/mon » et « je ». C’est parfaitement vrai pour Christ. Il en est un exemple pour le reste fidèle d’Israël à l’avenir ainsi que pour nous. L’enseignement de la confiance de foi n’est jamais collectif, il est personnel. Nous le voyons, par exemple, dans la parabole des cinq vierges sages et des cinq vierges folles : tu ne peux pas donner d’huile à une autre (Mt 25:1-11). De même, concernant la foi, tu ne peux pas t’appuyer sur la foi d’un autre.
Trois fois, il utilise le mot « ma/mon ». Cela parle d’une relation personnelle avec « l’Éternel », le Dieu de l’alliance avec son peuple. Il est, comme il le dit, « ma confiance [ou : mon refuge] et mon lieu fort ». Un « refuge » est un abri temporaire en cas de danger immédiat, pour la durée du danger (cf. 1Sam 22:3-4). Un « lieu fort » est un abri pour un danger constant. Le mot hébreu ‘matsuda’ désigne un lieu sûr entre les rochers. Ce n’est pas un bâtiment spécifique que l’on peut défendre. C’est un lieu fort naturel sur la montagne (cf. Psa 71:3). Les deux abris se renforcent mutuellement. Ils offrent une protection impénétrable et une force invincible contre l’attaque de tout ennemi.
C’est « mon Dieu, je me confierai en lui ». Quelle paix et quelle sécurité émanent de cette confession. Nous pouvons certainement parler d’une proclamation ouverte de la puissance protectrice de Dieu contre tous les ennemis et toutes les épreuves possibles. Il n’y a pas de protection, de paix et de sécurité plus fortes que celles que l’on peut imaginer lorsqu’on est conscient d’une relation personnelle avec Dieu et que l’on a entièrement confiance en Lui. Qu’est-ce qui pourrait troubler ou désespérer quelqu’un qui vit dans cette relation ?
Le verset 2, comme le verset 1, s’applique aussi parfaitement au Seigneur Jésus pendant toute sa vie sur la terre. Il est venu sur la terre pour être accepté comme le Messie par son peuple. Mais Il a été haï et rejeté. Sa réaction à cela est ce que dit ce verset. Il dit en tant qu’Homme à l’Éternel, qu’Il est sa confiance et son lieu fort. Il dit à Dieu « mon Dieu », et vit en étroite communion avec son Dieu. Il connaît Dieu comme celui en qui Il peut se confier entièrement dans tout ce qu’Il fait.
Nous entendons le Seigneur Jésus, en tant que Messie de son peuple terrestre, parler à l’Éternel comme à son Dieu. Suivant son exemple, nous entendons le reste fidèle parler à l’Éternel. Nous, qui sommes le peuple de Dieu de la Nouvelle Testament, l’église, parlons au Père. Nous le faisons aussi en suivant l’exemple du Seigneur Jésus, car Il est aussi le Fils du Père. Il nous a amenés à cette relation par son œuvre de la croix (Jn 20:17). Dieu est l’Éternel de son peuple terrestre, Dieu est le Père de son peuple céleste.
À partir du verset 3, nous entendons la réponse à la confiance que le Messie a exprimée en son Dieu. La réponse est une liste de protections contre toutes sortes de maux. L’Éternel lui-même – « Il », avec l’accent – Le « délivrera du piège de l’oiseleur » (verset 3). Cette réponse s’applique aussi au croyant qui a prononcé cette déclaration. Ce passage a notamment pour but d’encourager le reste d’Israël, qui devra endurer une période très difficile et de graves persécutions au cours de la dernière semaine d’années dont parle Daniel (Dan 9:27).
Il est évident qu’il s’agit spécifiquement du Messie, comme déjà noté dans l’introduction du psaume, d’après ce qui est dit aux versets 11-12. Combien de fois les gens, sous l’influence du diable, ont-ils essayé de L’attraper comme un oiseau dans un piège (Mt 22:15 ; Mc 12:13 ; Lc 20:26). Tout a échoué parce qu’Il avait confiance en son Dieu.
Le fait qu’Il ait finalement été capturé et même tué n’a rien à voir avec un manque de protection, mais avec le plan de Dieu. Ce plan se poursuit, précisément à cause de la captivité et du meurtre du Messie. Les intentions de Dieu pour les siens ne peuvent être déjouées par aucun piège. C’est un piège avec un appât (cf. Am 3:5). Il est perfide, mais l’Éternel délivrera même de ce piège dangereux (Psa 124:7-8).
De la même manière, Il délivrera le croyant des personnes qui cherchent à l’éliminer (cf. Psa 38:13). Dieu veille à ce que le témoignage à son sujet se perpétue en protégeant les siens. Même s’ils sont capturés, ils ne sont pas la proie de l’ennemi. L’ennemi peut lier les mains, mais pas la parole de Dieu (2Tim 2:9). Dieu délivre du piège des mauvaises intentions. Les hommes peuvent nuire au corps et même tuer, mais ils ne peuvent détruire le plan de Dieu. Qu’ils le veuillent ou non, ils contribuent à son accomplissement.
Dieu Le délivrera aussi « de la peste dévastatrice ». La peste – une maladie hautement contagieuse et mortelle – est un jugement de Dieu sur les personnes qui se rebellent contre Lui. Ce jugement invisible est aussi un appel de Dieu à revenir à Lui.
Mais Dieu délivrera le Messie de la peste dévastatrice parce qu’Il avait confiance en Lui. De la même manière, Dieu est toujours proche du croyant lorsque « la peste dévastatrice » le menace. Ici aussi, une personne peut être frappée par une maladie grave, mais cela ne contrecarre en rien les intentions de Dieu.
Le Seigneur Jésus a guéri les malades et, ce faisant, a pris lui-même cette maladie. Il n’a pas été malade, mais Il s’est identifié aux malades (Mt 25:36a,40). Ce faisant, Il a accompli le plan de Dieu, car Il a ainsi accompli l’une des prophéties Le concernant (Mt 8:16-17). Il a ôté la source du péché, en se faisant péché à la croix. Il ôte parfois les conséquences du péché, y compris la maladie, ou Il nous aide à les supporter.
Le refuge de Dieu pour son Messie élu et aussi pour son peuple élu est comparé à un oiseau qui couvre ses petits de ses plumes et sous ses ailes d’un danger imminent (verset 4). Le Messie et son peuple se réfugient dans cette protection. Ils viennent sous ses ailes protectrices (cf. Rut 2:12 ; Mt 23:37). Sa protection consiste en « sa vérité ». Il est fidèle à la vérité de son alliance. Pour le reste fidèle, et pour nous, sa vérité est basée sur le sang de la nouvelle alliance. Dieu est fidèle sur la base de l’œuvre de Christ (cf. 1Jn 1:9).
Chaque attaque de l’ennemi a pour but de faire douter le croyant de la vérité de Dieu. C’est la tactique de l’ennemi depuis le paradis. Il a réussi avec Ève et c’est ainsi que le péché est entré dans le monde.
Cependant, ceux qui se sont réfugiés sous les ailes de Dieu ne douteront jamais de sa vérité. Les ailes douces de Dieu sous lesquelles elles sont cachées en sécurité et au chaud ont le pouvoir d’un « bouclier » et d’une « cuirasse » contre les attaques de l’ennemi. Elles sont impénétrables à ses infiltrations, qu’elles soient rusées ou violentes. Le bouclier n’est pas un petit bouclier, mais un grand bouclier derrière lequel ton corps est en sécurité. La cuirasse ressemble davantage à un abri enveloppant, une zone sûre et sécurisée où tu es en sécurité. C’est une forteresse.
Les versets 5-6 parlent des différentes parties du jour. Ils mentionnent la nuit, le jour, les ténèbres et le plein midi. Cela couvre une période complète de 24 heures et signifie : toujours. Nous n’avons pas à craindre l’inconnu pour un moment du jour ou de la nuit, pour ce qui nous attend, pour les souffrances et les chagrins qui pourraient nous arriver. La nuit, tu dois faire face à des dangers invisibles, le jour à des dangers visibles (verset 5). La peste est invisible, tandis que la destruction causée par sa désolation est visible (verset 6).
La nuit rend tout méconnaissable et a quelque chose d’effrayant. Ceux qui doivent s’aventurer la nuit ont peur des dangers qui se cachent dans les ténèbres. Ceux qui sont sous les ailes de Dieu ont la promesse de ne pas craindre ce qui se trouve dans l’avenir. Ceux qui ont confiance en Dieu marchent dans la lumière, alors que c’est la nuit dans le monde.
Il n’y a pas que la nuit qui cache des souffrances soudaines. Dans la vie quotidienne, nous pouvons penser aux calomnies qui se répandent sur nous dans notre dos. Des choses peuvent aussi arriver pendant la journée, qui sont visibles et qui nous font du mal. Par exemple, il y a « la flèche qui vole de jour ». Nous pouvons penser à une confrontation soudaine avec quelqu’un qui nous accuse de quelque chose dans laquelle nous n’avons joué aucun rôle. Ceux qui se réfugient en Dieu n’ont pas à craindre cela non plus. Dieu est présent, c’est pourquoi ils ne s’énervent pas et ne se fâchent pas. Ils remettent cela à Dieu avec confiance. Il l’entend et en jugera justement en son temps (1Pie 2:23b).
Puis « la peste » est mentionnée à nouveau (verset 6 ; verset 3), maintenant comme une maladie « qui marche dans les ténèbres ». C’est menaçant. Elle est là, mais on ne sait pas quand elle frappera. Il y a aussi la menace « de la destruction qui dévaste en plein midi ». C’est une menace ouverte et visible. Ces deux menaces ne leur feront pas peur parce qu’ils ont confiance en Dieu.
Ce qui peut aussi faire peur, c’est la mort massive des personnes qui les entourent immédiatement (verset 7). Comme le dit le verset suivant, cela concerne les méchants. Il s’agit de la main punitive de Dieu qui s’abattra sur Israël lorsque l’Antichrist sera au pouvoir. Si Dieu punit les méchants par toutes sortes de plaies, il est certain que ces catastrophes n’atteindront pas les fidèles scellés. Ils resteront indemnes (cf. Apo 7:3). C’est ce qui fait de la protection de Dieu un grand miracle.
Seulement leurs yeux en seront témoins, car ils le contempleront (verset 8 ; cf. Ésa 66:24). Dans les plaies qui affectent mortellement les méchants, ils voient la récompense de Dieu sur eux (cf. Psa 37:34). Dieu rend aux méchants ce qu’ils méritent en raison de leur comportement méchant. Il peut sembler que les méchants peuvent vaquer à leurs occupations sans être dérangés et toujours s’en tirer. Ceux qui ont confiance en Dieu savent que le moment de la récompense viendra quand Dieu jugera avec justice (cf. Apo 6:10-11).
9 - 13 Protection du Messie
9 Parce que toi tu as mis l’Éternel, mon refuge, le Très-haut, pour ta demeure, 10 aucun mal ne t’arrivera, et aucun fléau n’approchera de ta tente ; 11 car il commandera à ses anges à ton sujet, de te garder en toutes tes voies : 12 Ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. 13 Tu marcheras sur le lion et sur la vipère, tu piétineras le lionceau et le dragon.
Cette section traite spécifiquement du Messie. Nous entendons d’abord le Messie parler à l’Éternel (verset 9a). Puis le psalmiste parle au Messie (versets 9b-13). Cela est évident du fait, comme indiqué dans l’introduction, que le diable a cité ces versets et les a appliqués à Christ lors de la tentation dans le désert. Cette section traite spécifiquement du Messie, mais il s’applique aussi au reste fidèle d’Israël et nous pouvons aussi l’appliquer à nous-mêmes.
L’expression « parce que » qui commence le verset 9 relie ce verset à la section précédente et forme la transition vers la section suivante. Parce que l’Éternel est son refuge, Il est protégé de tous les dangers mentionnés dans la section précédente. Cette nouvelle section commence aussi par l’Éternel étant son refuge. C’est une répétition du verset 2, et comme ce verset, c’est une introduction à la section suivante. Parce que l’Éternel est son refuge, Il est aussi protégé des dangers mentionnés dans cette section. L’Éternel est toujours avec Lui pour Le protéger et Le garder en sécurité. Pour chaque croyant, c’est le secret d’une vie sans crainte.
Comme mentionné ci-dessus, le locuteur change au verset 9b. Le Messie ne parle plus, mais le psalmiste qui, par l’Esprit de Christ, transmet les promesses de Dieu au Messie. C’est une répétition et un résumé des promesses précédentes des versets 3-8. Le « Très-haut » n’est pas seulement un refuge pour le Messie (verset 1), mais Il a Lui-même « fait du Très-haut » sa « demeure ». Il y trouve non seulement une protection, mais aussi un foyer. Il y est question d’une paix totale et inaltérée. C’est ce que le Très-haut est pour Lui.
Nous pouvons donc être certains qu’« aucun malheur » ne Lui arrivera et qu’« aucun fléau » n’approchera de sa tente (verset 10). Sa « tente » fait référence à son séjour temporaire sur la terre. Il « habita » sur la terre dans un corps (Jn 1:14), ce qui signifie littéralement « tabernaclé », c’est-à-dire qu’Il habita dans une tente.
Pendant sa vie en tant qu’Homme sur la terre, Il est intouchable par toute catastrophe ou fléau parce qu’Il a un repos totale en Dieu. Nous en voyons un exemple dans la tempête sur le lac. Il peut dormir paisiblement pendant la tempête (Mc 4:36-38a). Il n’est pas dans la tempête, mais dans le Très-haut comme sa demeure, où aucune tempête ne peut venir, où règne un repos parfait.
Le diable cite les versets 11-12 dans l’une de ses tentations du Seigneur Jésus. C’est alors qu’Il place le Seigneur sur le sommet du temple (Mt 4:5-6 ; Lc 4:9-12). Alors que le Seigneur se tient là, le diable Lui dit de prouver qu’Il est le Fils de Dieu en se jetant du sommet.
Le verset 11 commence par le mot « car », après quoi est raconté comment le Messie est délivré du désastre et du fléau. Dieu ordonnera à ses anges de Le garder en toutes ses voies. Ces voies sont celles que Dieu veut qu’Il emprunte. En ces voies, Dieu Lui assure sa protection par ses anges. Dieu leur ordonne de Le porter sur leurs mains, afin qu’Il ne heurte pas son pied contre une pierre (verset 12).
Le mot ‘heurter’ signifie ‘être écrasé’ (cf. Psa 89:24). Il ne s’agit pas seulement de heurter l’orteil sur quelque chose et de se faire une ecchymose, mais de trébucher sur un flanc de montagne dangereux, ce qui entraîne un écrasement lors de la chute. C’est pourquoi nous voyons le diable appliquer ce verset pour se jeter du sommet du temple. Ce sommet le plus élevé de la colonnade qui se trouve au-dessus d’un profond abîme. De là, le Seigneur devrait sauter en bas pour montrer aux Juifs qu’Il est le Messie promis. Après tout, les « Juifs demandent des miracles » (1Cor 1:22).
S’Il est vraiment le Fils de Dieu, le diable Le défie, selon ces versets du Psaume 91, Dieu ordonnera-t-Il à ses anges de Le garder. N’est-Il pas l’objet de l’adoration des anges ? Le Seigneur ne nie pas que ces versets parlent de Lui. Il sait aussi qu’Il peut demander des anges à son Père, comme Il le dit en une autre occasion (Mt 26:53).
Mais le Seigneur voit à travers le vrai sens de cette tentation. En réalité, c’est une tentation d’élever soi-même dans les choses que Dieu a données. Cependant, le Seigneur Jésus ne cherche pas son propre intérêt. Il connaît aussi parfaitement la Parole, car c’est Lui qui l’a donnée. Il habite, comme le dit ce même psaume, dans la demeure secrète du Très-haut (verset 1). C’est la place qu’Il occupe et Il n’est donc pas question de tenter Dieu. Il a une confiance totale en Dieu. Il n’a pas besoin de Le mettre à l’épreuve pour vérifier la véracité de ses paroles.
De plus, comme toujours, le diable est aussi sélectif dans ses citations bibliques. Le diable connaît la Bible. Il cite le Psaume 91. Cependant, nous pouvons être sûrs que lorsqu’il cite la Bible, il déforme toujours les versets ou les cite de manière erronée. Ici, il omet délibérément les paroles « en toutes tes voies ». Le diable ne parle pas des voies du Seigneur, car Il suit sa voie dans l’obéissance à Dieu.
La nature de cette tentation est de faire douter le Seigneur de la fidélité de Dieu. C’est un test pour voir si Dieu fera ce qu’Il a dit dans sa Parole. Dans la réponse du Seigneur – qui, comme pour les autres tentations, vient de l’Écriture (Deu 6:16) – sa confiance totale en Dieu est démontrée. Le Seigneur résiste à la tentation en citant le verset de l’Écriture qui met en garde contre la tentation du Seigneur, son Dieu. C’est une insulte à Dieu si nous ne Lui faisons pas confiance en sa Parole, aussi difficiles que puissent paraître les circonstances.
Le diable ne cite pas le verset 13 de ce psaume. Ce verset parle de lui et de son élimination complète et humiliante par le Messie. Le diable ou Satan est « le lion » et « la vipère » et « le lionceau et le dragon ». Il est le lion rugissant qui veut impressionner par la violence et dévorer, et il est la vipère rusé qui veut tromper et tuer (Jn 8:44 ; 1Pie 5:8 ; 2Cor 11:3,14 ; Apo 12:9).
Le lion et la vipère sont des animaux mortels qui frappent depuis leur cachette. Ils t’attaquent à l’improviste. L’un te déchirera en morceaux et l’autre t’empoisonnera. L’un use de la violence et l’autre de la corruption. Telles sont les deux caractéristiques de ce monde depuis le commencement : « La terre était corrompue devant Dieu et la terre était pleine de violence » (Gen 6:11).
Non seulement le Messie survit, mais Il vainc. Cela s’applique aussi à tous ceux qui suivent son exemple de résistance au diable. Ceux qui suivent son exemple échappent non seulement à la violence brute et au poison mortel de l’adversaire, mais le soumettent aussi. Nous en voyons le résultat final quand le Seigneur Jésus précipite le diable, sans jugement, d’abord dans l’abîme, puis en enfer (Apo 20:1-3,10). Les disciples du Seigneur Jésus participent à l’exécution de cette sentence. Dieu « brisera bientôt Satan sous » leurs « pieds » (Rom 16:20).
14 - 16 Ce que Dieu fera
14 Parce qu’il a mis son affection sur moi, je le délivrerai ; je le mettrai en une haute retraite, parce qu’il a connu mon nom. 15 Il m’invoquera, et je lui répondrai ; dans la détresse je serai avec lui ; je le délivrerai et le glorifierai. 16 Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut.
Dans cette section, Dieu s’adresse au Messie. Il Lui garantit qu’Il récompensera la confiance du Messie d’une manière puissante. Il Lui fait huit promesses à cet effet. Cette section s’applique aussi à tous ceux qui sont liés à Christ par la foi.
« Mis son affection » et « a connu mon nom » (verset 14) constituent la base des huit promesses de Dieu. « Mis son affection » est un seul mot en hébreu, ‘chasaq’, et signifie consacré.
1. Dieu Le « délivrera » parce que le Messie a mis son affection sur Lui (verset 14a). L’expression « a mis son affection » implique la puissance de l’amour que le Messie a pour son Dieu et qu’Il ne se confie qu’en Lui. L’expression suggère donc aussi l’idée de ‘s’attacher à Lui, s’accrocher à Lui’. Elle exprime la grande confiance que le Messie a en son Dieu, qu’Il aime. Dieu Le délivrera donc de tout danger qui Le menace et tiendra les promesses qu’Il Lui a faites.
2. Dieu « le mettrai en une haute retraite » et donne comme raison « parce qu’il a connu mon nom » (verset 14b). Après la délivrance, Il Le mettra « en une haute retraite », Le rendant intouchable contre les attaques. Il s’agit principalement du nom Éternel, le nom de l’alliance de Dieu. Cela signifie une relation intime basée sur qui Il est et ce qu’Il a promis et fait comme exprimé dans l’alliance. Que le Messie connaisse son nom signifie qu’Il sait qui est Dieu dans la plénitude de ses attributs. Cela indique une connaissance intime par la communion avec Lui (Mt 11:27a).
3. Dieu « lui répondra », car « il m’invoquera » (verset 15a ; Psa 50:15). En raison de cette communion intime, de la connaissance de son nom, le Messie L’invoquera. Il n’invoquera personne d’autre, car celui qu’Il invoque Lui répondra. Nous pouvons appliquer cela au cri du Messie à Gethsémané. Et Il fut exaucé à cause de sa piété (Héb 5:7).
4. « Dans la détresse » Dieu « sera avec lui » (verset 15b). C’est une promesse précieuse pour le Messie et pour quiconque est en détresse mais s’est réfugié en Dieu. Dieu ne L’abandonne pas, mais est avec Lui. Il n’est pas seul. Que Dieu soit avec Lui garantit que la détresse ne devienne pas suffocation. Nous pouvons aussi appliquer cela à Gethsémané.
5. Dieu « le délivrera » (verset 15c). Dieu n’est pas seulement avec Lui, mais Il L’aide à sortir de sa détresse. Non seulement sa présence dans la détresse est une promesse, mais Dieu promet aussi son aide pour venir à son secours. Nous pouvons appliquer cela à la résurrection du Seigneur Jésus.
6. Dieu « le glorifiera » (verset 15d). C’est ce que Dieu a fait après la résurrection de Christ. Il L’a reçu dans la gloire et L’a couronné de gloire et d’honneur (Jn 13:31-32 ; Héb 2:9).
7. Dieu « le rassasiera de longs jours » (verset 16a). Le Seigneur Jésus est ressuscité dans une vie impérissable (Héb 7:16). Il a vaincu la mort et ne la reverra jamais. Au contraire, Dieu Le récompense de « longs jours », c’est-à-dire de jours qui ne finiront jamais.
8. Dieu dit : « Je lui ferai voir mon salut » (verset 16b). Cela fait référence au résultat final des voies de Dieu avec le Messie sur la terre dans le royaume de paix. Alors, le salut de Dieu sur la terre sera un fait. Ce salut sera vu par le Messie et sera distribué à tous ceux qui y participent par leur foi en Lui.
Ainsi se termine le Psaume 91 en réponse au problème posé au Psaume 90. Au Psaume 90, nous voyons la vanité de la vie, les efforts et les souffrances sous la colère de Dieu pendant le voyage à travers le désert et la grande tribulation. Au Psaume 91, la vanité de la vie se transforme en un rassasiement de longs jours, et les difficultés et les souffrances se transforment en voir le salut de l’Éternel.
Dans ces huit promesses, nous pouvons aussi voir le cours de la vie du Seigneur Jésus, de sa venue sur la terre à sa glorification dans le ciel et à son règne dans le royaume de paix. En même temps, c’est le chemin que chaque croyant emprunte à cause de sa relation avec Lui. Il a d’abord parcouru ce chemin, afin que chaque croyant puisse aussi le parcourir. Nous voyons en Lui le secret de la bénédiction de ce chemin : une confiance totale en Dieu (cf. Ésa 7:9b) avec qui Il a vécu une relation intime en tant qu’Homme sur la terre.
Psaume 92