Introduction
Le psaume ne mentionne pas de poète. On suppose que David l’a écrit. Cela est soutenu par la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament, qui déclare que ce psaume est de David. On dit qu’il a été écrit alors qu’il fuyait son fils rebelle Absalom. Le fait que le psalmiste ne mentionne pas son nom met l’accent sur le contenu du psaume. Le psalmiste parle de la fidélité de Dieu tout au long de sa vie, depuis le sein de sa mère jusqu’au temps de sa vieillesse.
Nous voyons une description prophétique claire de la fidélité de Dieu envers Israël, du début à la fin de son histoire. Le psaume fait appel à cette fidélité, à cette attention qu’Il leur accordera aussi maintenant qu’ils arrivent à la fin de leur histoire, ce qui est appelé ici la vieillesse.
Au Psaume 69, nous avons vu la souffrance de Christ et au Psaume 70, le grand besoin du reste. Au Psaume 71, nous voyons comment le reste puise de nouvelles forces dans l’attente du Seigneur (cf. Ésa 40:30-31).
Nous voyons l’esprit de Christ aussi dans ce psaume. Beaucoup de ce psaume s’applique à Lui. Nous voyons ainsi sa connexion avec le reste fidèle au temps de la fin. La fin de sa vie sur la terre témoigne d’épreuves similaires, bien que les siennes soient plus profondes et parfaites.
1 - 4 Prière pour le salut
1 En toi, Éternel ! j’ai mis ma confiance : que je ne sois jamais confus ! 2 Dans ta justice, délivre-moi et fais que j’échappe ; incline ton oreille vers moi et sauve-moi. 3 Sois pour moi un rocher d’habitation, afin que j’y entre continuellement ; tu as donné l’ordre de me sauver, car tu es mon rocher et mon lieu fort. 4 Mon Dieu ! fais-moi échapper de la main du méchant, de la main de l’injuste et de l’oppresseur.
Le verset 1 et le verset 2 commencent tous deux en soulignant le fondement de la supplication du psalmiste. Le verset 1 commence par « en toi, Éternel… » et le verset 2 par « dans ta justice… » La conviction que l’Éternel, le Dieu fidèle de l’alliance, est puissant (verset 1) et agit toujours avec justice et donc conformément à son alliance et à sa parole, est à la base de la confiance du psalmiste qu’Il le délivrera (verset 2 ; cf. Psa 31:2-4b).
La mention de « toi » (la personne de Dieu) et de sa justice se retrouve également aux versets 14-15, au verset 16 et au verset 19. Le psalmiste a fait l’expérience de la fidélité de Dieu dès sa jeunesse (verset 5) et cela continuera d’être le cas dans sa vieillesse (verset 18).
Le psalmiste s’adresse directement à l’Éternel pour Lui dire qu’il a mis sa confiance en Lui (verset 1). C’est la seule chose qu’une personne devrait faire lorsqu’elle est dans le besoin. Il demande également à l’Éternel de veiller à ce qu’il ne soit jamais confus.
L’une des pires déceptions qui puissent arriver à une personne est de voir sa confiance en quelqu’un d’autre trahie. Cela arrive régulièrement avec les hommes, même dans les relations les plus intimes. Avec Dieu, c’est impossible. Que le psalmiste le demande ne signifie pas qu’il doute de la fidélité de Dieu. C’est l’expression d’un esprit conscient de son incapacité à rester fidèle dans les circonstances de besoin dans lesquelles il se trouve.
Le fait qu’il ne doute pas de la fidélité de Dieu est évident dans son appel à la « justice » de Dieu (verset 2). La justice de Dieu est son action juste conformément à son alliance, sa promesse et sa parole. C’est la base du salut et de la délivrance. Cela implique que le psalmiste est persécuté à tort. Il n’y a aucune raison de le persécuter, ni dans ses actions ni dans ses paroles. Il demande à Dieu d’incliner son oreille vers lui, ce qui signifie qu’Il l’écoute attentivement et le délivre.
La délivrance n’est pas non plus le but ultime de la justice de Dieu, mais que Dieu est un rocher dans lequel il peut habiter (verset 3). Habiter avec Dieu comme un rocher, c’est être chez soi avec Lui et en sécurité. C’est un lieu où il veut être constamment, car le danger est toujours présent. Il aspire à être avec Dieu, en sa présence. Le désir pour Dieu se fait le plus fortement sentir lorsque le monde se manifeste dans toute son hostilité.
En même temps, il y a la certitude que le salut viendra, car le psalmiste sait que Dieu a donné l’ordre en ce sens. Si Dieu a donné l’ordre de faire quelque chose, aucune puissance dans l’univers ne peut empêcher que cela soit accompli. C’est comme Balaam qui est engagé pour maudire le peuple de Dieu. Cependant, Dieu a décidé que Balaam devait bénir son peuple, et c’est donc aussi ce qui se produit (Nom 24:12-13). Le psalmiste compte sur le salut et la protection de Dieu, car il connaît Dieu comme son « rocher » et son « lieu fort ».
Le psalmiste a affaire à quelqu’un qui est méchant, qui commet des injustices et qui est un oppresseur (verset 4). C’est une description de l’Antichrist. Il demande à Dieu de lui faire échapper de la main de cette personne. Il le dit deux fois dans ce verset. Cela signifie qu’il se sent aux prises avec le mal. En même temps, il se tourne vers Dieu, qui est capable de le délivrer de l’emprise de l’Antichrist. Le psalmiste est un type du reste. Il a besoin d’être délivré parce qu’il est entouré d’ennemis dirigés par l’Antichrist (versets 4,10-11).
5 - 9 Le motif de la prière
5 Car toi tu es mon espérance, Seigneur Éternel ! ma confiance dès ma jeunesse. 6 Je me suis appuyé sur toi dès la naissance ; c’est toi qui m’as tiré hors du sein de ma mère : tu es le sujet continuel de ma louange. 7 Pour beaucoup, je suis comme un sujet d’étonnement ; mais toi, tu es mon puissant refuge. 8 Ma bouche est pleine de ta louange et de ta magnificence, tout le jour. 9 Ne me rejette pas au temps de [ma] vieillesse ; ne m’abandonne pas quand ma force est consumée.
Le psalmiste dit à Dieu pourquoi il L’invoque (verset 5). Dieu est son espérance. Son espérance dans la détresse ne se porte pas sur les hommes, mais sur Dieu. Il le connaît depuis sa jeunesse comme le « Seigneur Éternel ». Il a mis sa confiance en Lui depuis son enfance. Nous savons aussi que d’autres ont mis leur confiance en Dieu dès leur plus jeune âge, comme Josias (2Chr 34:3) et Timothée (2Tim 3:14-15).
Quand le psalmiste dit qu’il s’est appuyé sur Dieu « dès la naissance », littéralement : dès le ventre (verset 6), il ne parle pas de lui-même, mais l’Esprit parle à travers lui du Seigneur Jésus. Seul le Seigneur Jésus peut dire qu’Il s’est appuyé sur Dieu dès le ventre de sa mère. S’appuyer sur Dieu est un acte, c’est quelque chose que seul celui qui sait qu’il a besoin de cet appui peut faire. C’est le cas du Seigneur Jésus, aussi lorsqu’Il est encore dans le ventre de Marie. Cela montre le miracle de sa personne. Il est Dieu et Homme à la fois.
Il sait aussi que Dieu est son aide depuis le ventre. C’est aussi ce que reconnaît toute personne qui a commencer de croire. C’est le moment où une personne a commencé à compter sur l’aide de Dieu. Toute personne qui craint Dieu reconnaîtra que Dieu l’a aidée dans la vie dès le sein de sa mère. C’est aussi la confession de l’Israël restauré au temps de la fin. Dieu a été l’aide du peuple dès le début de son existence. Cette conscience de l’attention que Dieu lui porte depuis le début engendre une grande gratitude. Cette gratitude se manifeste constamment sous la forme de louanges adressées à Dieu.
Le reste aura espoir et puisera confiance dans les exemples de l’Écriture, comme la confiance du peuple en Dieu dès le début, qui n’a pas été déçue. Ils savent aussi comment Christ a toujours mis sa confiance en Dieu. La naissance d’Isaac est un signe miraculeux, caractérisé par la foi et la confiance d’Abraham en Dieu. La naissance d’Israël en tant que peuple racheté de l’esclavage en Égypte est aussi caractérisée par des signes miraculeux.
Au cours de sa vie, l’homme craignant Dieu a été « comme un sujet d’étonnement » ou : miracle, signe (verset 7). C’est un miracle avec un signe de Dieu. Il y a eu des tentatives répétées contre sa vie, mais elles ont échoué. Ses ennemis n’ont pas réussi dans leurs intentions. Chaque fois qu’il est sauvé, c’est un miracle. C’est aussi un signe. Ce signe est qu’il est sous la protection de Dieu. Dieu est son « puissant refuge ». Il doit sa vie non pas à sa propre intelligence ou à sa force, mais à la protection de son Dieu en qui il cherche refuge.
Israël est aussi un miracle et un signe. Le peuple existe toujours, malgré toutes les tentatives pour l’éradiquer. Il le doit non pas à sa force militaire et à ses tactiques de défense intelligentes, mais à la protection providentielle de Dieu. Toutes les tentatives qui sont encore faites pour l’exterminer échoueront. La raison en est que Dieu a choisi ce peuple pour être son peuple. Le monde entier le verra quand le Seigneur Jésus régnera. Leur existence signifie que Dieu est là et qu’Il défend son peuple. De cette façon, notre vie peut aussi être un signe, elle peut avoir un sens pour ceux qui nous entourent, car ils voient que nous devons tout à Dieu.
Le psalmiste est maintenant arrivé à la fin de sa vie. Il demande que sa bouche soit remplie de louanges à Dieu et de sa magnificence tout le jour (verset 8). Plus tôt (verset 6), il a dit que l’attention que Dieu lui porte depuis sa formation dans le sein de sa mère le fait constamment louer Dieu. Maintenant, il demande à Dieu de faire en sorte que cela soit ainsi tout le jour, et pas seulement en ce qui concerne la louange de Dieu, mais aussi en ce qui concerne le fait de faire connaître sa magnificence, c’est-à-dire son honneur et sa gloire.
La raison en est qu’il a vieilli et que sa force est consumée (verset 9). Quand la force est consumée, on devient incertain de ses mouvements (Ecc 12:5a). Mais Dieu est aussi le Même dans la vieillesse (Ésa 46:4). Le vieux croyant qui continue de s’en souvenir demandera à Dieu de l’aider chaque jour.
Il n’y a pas de meilleure préparation à la vieillesse, avec sa force qui diminue et ses faiblesses qui augmentent, que de chercher le Créateur dans la jeunesse et de penser à Lui dans les années de jeunesse (Ecc 12:1). La vieillesse est une nouvelle phase de la vie, mais une phase dans laquelle la vie édifiée avec Dieu est encore élargie. On acquiert des expériences avec Dieu qui n’étaient pas possibles auparavant.
10 - 13 Un appel au secours
10 Car mes ennemis parlent contre moi, et ceux qui guettent mon âme tiennent conseil ensemble, 11 disant : Dieu l’a abandonné ; poursuivez-le et saisissez-le, car il n’y a personne pour [le] délivrer. 12 Ô Dieu ! ne te tiens pas loin de moi ; mon Dieu, hâte-toi de me secourir ! 13 Qu’ils soient honteux, qu’ils soient consumés, ceux qui sont ennemis de mon âme ; qu’ils soient couverts d’opprobre et de confusion, ceux qui cherchent mon malheur.
Au fil des années, les forces diminuent, mais pas l’hostilité des méchants. Le vieil homme craignant Dieu se retrouve entouré d’ennemis qui parlent de lui et complotent contre lui (verset 10). Ils veulent le tuer. Ils n’ont pas la patience d’attendre le jour de sa mort, qui, vu son âge, ne tardera pas à venir.
Ils voient dans sa force diminuée le signe que Dieu a abandonné l’homme craignant Dieu (verset 11). Ils se sentent ainsi libres et même renforcés pour le poursuivre et le saisir. Ils voient qu’il est seul. Il n’y a personne, croient-ils, qui se lèvera pour le défendre et le sauver, pas Dieu et encore moins les hommes.
Au temps de la fin, la part du peuple incrédule, sous la direction de l’Antichrist, leur roi menteur, chassera sans crainte de Dieu le reste fidèle pour le saisir et l’exterminer. Ils le feront en pensant que Dieu les a abandonnés. Les circonstances seront aussi telles qu’il semblera bien que Dieu les ait abandonnés.
L’homme craignant Dieu ressent la pression que ses ennemis exercent sur lui et prie Dieu de ne se tiens pas loin de lui (verset 12). Il a besoin de la proximité de Dieu maintenant que ses ennemis le pressent si fort. Il connaît Dieu comme « mon Dieu », le Dieu avec lequel il a une relation personnelle, et Lui demande de se hâter à son secours.
Il demande à Dieu que ses ennemis soient honteux et qu’ils soient consumés (verset 13). Ils cherchent son malheur. C’est pourquoi il demande à Dieu de les couvrir d’opprobre et de confusion. À tous égards, leur part est à l’opposé de ce qu’il attend pour lui-même de son Dieu. Ce n’est pas de l’égoïsme, mais une juste intelligence de ce qui est mal aux yeux de Dieu.
14 - 18 Attendre continuellement
14 Mais moi, j’attendrai continuellement, et je redirai sans cesse toutes tes louanges. 15 Ma bouche racontera tout le jour ta justice et ton salut, car je n’en connais pas l’énumération. 16 J’irai dans la puissance du Seigneur Éternel ; je ferai mention de ta justice, de la tienne seule. 17 Ô Dieu ! tu m’as enseigné dès ma jeunesse ; et jusqu’ici j’ai annoncé tes merveilles. 18 Même aux [jours] de la vieillesse et des cheveux blancs, ô Dieu ! ne m’abandonne pas, jusqu’à ce que j’annonce ton bras à cette génération, ta puissance à tous ceux qui viendront.
« Mais moi » est souligné (verset 14). Cela peut aussi être traduit par « mais en ce qui me concerne ». Cela met l’accent sur l’intention du cœur du psalmiste. Il dit que quoi qu’il arrive, il continuera à s’accrocher à la fidélité de Dieu.
C’est aussi le langage du reste fidèle dans le temps de l’épreuve. C’est le moment où la foi du reste se révèle. Les épreuves ont ce but. Ils continuent d’espérer. Quelle que soit la dureté de l’épreuve, leur confiance reste centrée sur Dieu. La foi s’exprime avec force. Quoi qu’il arrive, ils continueront d’espérer que Dieu les aidera (cf. versets 1-2) et qu’ils Le loueront encore plus. La foi voit le salut avant même qu’il n’arrive.
Les expériences avec Dieu sont basées sur la « justice » de Dieu (verset 15). Dieu n’est pas arbitraire et encore moins capricieux lorsqu’Il envoie des épreuves. Il a une raison juste de mettre à l’épreuve la foi des siens. Il a la même base juste pour l’issue de l’épreuve. Il agit toujours selon ses normes, à savoir sa parole, ses promesses et, dans ce cas, son alliance.
Par conséquent, il ne doit y avoir aucun doute sur la nature et l’issue d’une épreuve. Dieu accorde finalement le salut. Ce que le salut implique est si vaste qu’il est impossible de tout énumérer. Cela dépasse de loin la compréhension de l’homme.
Le psalmiste ira dans la puissance du Seigneur Éternel et fera mention de sa justice (verset 16). Tous les actes puissants de Dieu sont liés à sa justice. Chaque acte puissant est une confirmation de sa justice. Seules ces actions méritent d’être mentionnées, et non les siennes. Ce qu’un croyant a pu faire n’a été accompli que par la puissance et la grâce que Dieu lui a données.
Depuis sa jeunesse, toute la vie du psalmiste a été une succession d’enseignements et de formations de la part de Dieu et d’annoncer ses merveilles (verset 17). Il l’a formé « selon la règle de sa voie » (Pro 22:6). Cela s’applique clairement aussi à l’histoire du peuple de Dieu. Et ne pouvons-nous pas en dire autant de notre propre vie ? Plus nous vieillissons, plus nous avons à annoncer les merveilles de Dieu. Toute notre histoire personnelle témoigne de l’enseignement que le Seigneur, dans sa patience, nous a donné.
La demande de ne pas l’abandonner « même aux [jours] de la vieillesse et des cheveux blancs » montre qu’il se rend compte que l’assistance et le secours de Dieu sont indispensables aussi au cours de la vieillesse (verset 18 ; Ésa 46:4). C’est pourquoi il demande à Dieu de ne pas l’abandonner. Il le fait aussi parce qu’il se rend compte que sa tâche dans cette vie n’est pas encore terminée. Il n’est pas fatigué de la vie, mais il y voit encore un défi.
La vie a toujours un sens, surtout quand nous avons vieilli. Alors nous pouvons annoncer le bras de Dieu, c’est-à-dire sa force, à la nouvelle génération que nous voyons. À « tous ceux qui viendront », c’est-à-dire à toutes les générations futures, il annonce la puissance de Dieu. Tel devrait être le désir de chaque personne âgée. Quand nous sommes vieillards croyants, avons-nous quelque chose à transmettre de l’expérience que nous avons eue de la puissance et de la force de Dieu ?
19 - 24 La certitude de l’exaucement
19 Ta justice, ô Dieu ! est haut élevée. Toi qui as fait de grandes choses, ô Dieu ! qui est comme toi ? 20 Toi qui nous as fait voir de nombreuses et amères détresses, tu nous redonneras la vie et tu nous feras remonter hors des profondeurs de la terre. 21 Tu augmenteras ma grandeur, et tu te tourneras, tu me consoleras. 22 Aussi, mon Dieu, je te célébrerai avec le luth, [je louerai] ta vérité ; je chanterai tes louanges avec la harpe, ô Saint d’Israël ! 23 Mes lèvres, et mon âme que tu as rachetée, exulteront quand je chanterai tes louanges. 24 Ma langue aussi redira tout le jour ta justice ; car ils seront honteux, car ils seront rouges de confusion, ceux qui cherchent mon malheur.
Le psalmiste conclut le psaume par une ode à la justice de Dieu (verset 19). La justice de Dieu s’exprime de nombreuses manières, elle s’exprime quand Il est en colère contre les pécheurs (Rom 1:18), quand Il sauve un pécheur qui croit et le déclare juste (Rom 1:16), mais aussi dans ses voies de gouvernement avec les croyants.
La justice en question est celle que le peuple a appris à connaître, à la fois dans le jugement du péché et dans l’accomplissement des promesses de Dieu à son peuple. La justice de Dieu « est haut élevée », littéralement : jusqu’en haut, là où Dieu habite (cf. Psa 36:6). De cette manière, la terre est reliée au ciel. C’est le résultat des « grandes choses » qu’Il a accomplies dans sa justice pour son peuple. Ils sont profondément impressionnés par cela. Ils l’expriment en s’écriant vers Dieu avec admiration : « Ô Dieu ! qui est comme toi ? » (cf. Exo 15:11 ; 2Sam 7:22 ; Psa 35:10 ; Ésa 40:18 ; Mic 7:18).
Ils ont traversé la grande tribulation. Ils y ont vu « de nombreuses et amères détresses » (verset 20). Mais regardez, ils n’attribuent pas cela à leurs adversaires, mais à Dieu. Il a tout fait venir sur eux et leur a fait voir cela. Cela détermine aussi le résultat, car Il a un but en tête. Il veut leur faire vivre l’expérience de la résurrection. Ils ne sont pas abandonnés à la mort, mais rendus à la vie et ressuscités des profondeurs de la terre. C’est une description poétique de la résurrection d’entre les morts et du tombeau. L’adoption d’Israël par Dieu après la grande tribulation n’est rien de moins que « la vie d’entre les morts » (Rom 11:15 ; Osé 6:2).
Après la renaissance d’Israël, le peuple connaîtra une grande estime dans le monde (verset 21). Le reproche s’est transformé en admiration. Ils sont passés de la queue à la tête (Deu 28:13). Le peuple a aussi besoin de consolation après tant de misère et les épreuves si difficiles qu’ils ont subies. Quand ils sortiront de la grande tribulation, Dieu lui-même essuiera les larmes de tous les visages (Ésa 25:8 ; cf. Apo 7:17 ; 21:4). Il ne se contentera pas de les consoler, mais les entourera de sa consolation. Ils sont au centre de sa compassion. Il marche autour d’eux, pour ainsi dire, pour leur assurer que sa consolation est complète, sans rien négliger de ce qui a besoin d’être consolé.
« L’hiver » de la grande tribulation « est passé. [...] la saison des chants » du royaume de paix « est arrivée » (verset 22 ; Can 2:11-12). Les instruments de musique accompagnent le chant. La vérité de Dieu est louée. C’est la vérité de « mon Dieu », car c’est grâce à elle, ils ont traversé cette période difficile. Cela confirme la vérité de sa promesse, qu’Il a accomplie dans sa fidélité. Aussi, ils sont entrés dans la bénédiction du royaume de paix. Le reste chantera les louanges à Dieu avec des harpes.
Dieu qu’ils louent et dont ils proclament la fidélité et la vérité est le « Saint d’Israël ». Ici, ce titre apparaît pour la première fois dans les Psaumes et deux fois par la suite (Psa 78:41 ; 89:19). C’est un titre que le prophète Ésaïe aime utiliser. Il le mentionne 25 fois dans son livre. C’est ainsi que l’Israël restauré Le reconnaît. Il est leur Dieu, le Saint. Il l’a prouvé tout au long de leur histoire, à la fois dans son jugement de leurs péchés et dans leur salut.
Outre les instruments de musique, nous entendons aussi les paroles que le reste utilise pour chanter joyeusement les louanges à Dieu (verset 23). Ils chantent non seulement le salut extérieur de leurs ennemis, mais aussi le salut de leurs âmes. Cela s’applique à nous dans une plus grande mesure encore. Pour nous, il ne s’agit pas d’ennemis de chair et de sang, mais du salut de l’âme que nous pouvons déjà apprécier (1Pie 1:9-12).
En fin de compte, la louange concerne la justice de Dieu (verset 24). La justice de Dieu est un thème récurrent dans ce psaume. Le psalmiste utilise l’expression cinq fois (versets 2,15,16,19,24). L’homme craignant Dieu exprimera cette justice avec sa langue tout le jour. Il pourra chanter à ce sujet car ceux qui cherchent son malheur ont été jugés avec justice par Dieu et ont été honteux.
Ils n’ont pas pu réaliser leurs mauvais desseins parce que Dieu a protégé son homme fidèle. L’intervention de Dieu en faveur de l’homme craignant Dieu les a rendus rouges de honte. C’est Dieu qui est le vainqueur, pas eux. L’homme craignant Dieu en est certains.
Au lieu d’être confus, pour ce qu’il a prié au début du psaume pour que cela n’arrive pas (verset 1), ils sont confus. C’est caractéristique de la foi qui a grandi au cours du psaume en une expression de certitude. Ainsi le psaume se termine, qui a commencé par une prière pour le salut, par un cri de victoire. La victoire prend forme dans le psaume suivant, le dernier du deuxième livre des Psaumes. C’est un psaume royal qui décrit la gloire du roi à venir.
Psaume 72