Introduction
Ce psaume est écrit par les fils de Coré (verset 1). D’un point de vue prophétique, ce psaume parle du reste fidèle. Le père Coré représente la partie incrédules d’Israël sous l’Antichrist et ses partisans. Ses fils, en revanche, représentent le reste fidèle (Nom 26:10,11).
Après l’élimination des faux chefs d’Israël (Psaume 82) et du roi du nord et de ses alliés (Psaume 83), nous trouvons au Psaume 84 les exercices spirituels prophétiques des dix tribus qui sont encore en exil. Dans ce psaume, nous lisons leur désir de retourner au pays d’Israël, ‘l’aliyah’ – qui signifie « monter », c’est-à-dire retourner au pays promis, dans ce cas le retour des dix tribus – et en particulier leur désir de rencontrer l’Oint de Dieu, le Messie, Jésus Christ (verset 10).
Ce psaume est un psaume de pèlerinage. Le croyant est en route vers Jérusalem et plus précisément vers le temple. Le souhait de tout Juif hors d’Israël est : à l’année prochaine à Jérusalem. Il en est de même pour ce fidèle Israélite. Nous le voyons aussi après la délivrance d’Israël de l’esclavage en Égypte. Le peuple se rendait alors dans le pays et dans la maison de Dieu (Exo 15:13-17 ; Deu 12:1-7). Une fois dans le pays, ils se rendaient à Jérusalem et au temple trois fois par an (Deu 16:16). Aussi, sur le chemin du pays, dans le désert, ils avaient un sanctuaire : le tabernacle.
En ce qui nous concerne, nous pouvons nous rappeler que nous nous rendons au lieu où le Seigneur Jésus est au milieu (Mt 18:20). Chaque fois, nous sommes permis de nous réunir en tant qu’église autour de Lui. C’est le sens de notre vie. Pour nous, le temple n’est pas un bâtiment, mais consiste en des croyants réunis. C’est un temple spirituel composé de pierres vivantes (1Pie 2:5a). Lorsque les croyants se réunissent, ils offrent des sacrifices spirituels, qui sont les cantiques de louange qui montent vers Dieu (1Pie 2:5b).
Nous pouvons aussi y penser que nous sommes sur le chemin vers le ciel, la maison du Père. Nous sommes permis d’y habiter pour toujours. Même maintenant, pendant notre voyage, nous pouvons entrer hardiment en présence de Dieu et Lui offrir continuellement des sacrifices d’actions de grâces (Héb 10:19 ; 13:15).
Au Psaume 81, nous avons la fête des trompettes, qui est un appel à l’humilité. Maintenant que le Seigneur Jésus, le Messie, est apparu selon le Psaume 83, nous voyons au Psaume 84 la fête des tabernacles (voir le verset 7), qui symbolise le royaume de paix.
1 Suscription
1 Au chef de musique. Sur Guitthith. Des fils de Coré. Psaume.
Pour une explication de « au chef de musique », se reporte au Psaume 4:1.
« Sur Guitthith » apparaît aussi dans la suscription du Psaume 8 et du Psaume 81 (Psa 8:1 ; 81:1). Cela relie ces trois psaumes. Le Psaume 8 parle du règne du Seigneur Jésus dans le royaume de paix. Le Psaume 81 parle de la fête des trompettes, qui est la fête du rétablissement d’Israël dans sa relation avec le Messie dans le royaume de paix. Le Psaume 84 suit cela avec le désir d’être en présence du Seigneur. Se reporte aussi au Psaume 8:1.
C’est le premier « psaume » « des fils de Coré » des quatre du troisième livre des Psaumes (Psaumes 84-85 ; 87-88). Ils forment une annexe aux huit psaumes d’eux au début du deuxième livre des Psaumes (Psaumes 42-49). Le Psaume 84 est similaire au Psaume 42. Les deux psaumes traitent du désir du sanctuaire de Dieu, dont ils sont maintenant éloignés. Se repose aussi au Psaume 42:1.
Il y a cependant une différence : le Psaume 42 traite du désir du reste des Juifs, des deux tribus, et le Psaume 84 traite du désir du reste des dix tribus d’Israël. Le fait que les deux tribus et les dix tribus seront à nouveau une unité est évoqué en Ézéchiel 37 (Ézé 37:21-22). Les psaumes suivants des fils de Coré développent aussi la restauration de ces dix tribus. Ces croyants sont les élus des dix tribus, que les anges « rassembleront [...] des quatre vents, d’une extrémité des cieux à l’autre » (Mt 24:31).
2 - 5 Désir après le sanctuaire
2 Combien tes demeures sont dignes d’être aimées, ô Éternel des armées ! 3 Mon âme désire, et même elle languit après les parvis de l’Éternel ; mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant. 4 Le moineau même a trouvé une maison, et l’hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits : … tes autels, ô Éternel des armées ! mon roi et mon Dieu ! 5 Heureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse ! (Pause).
L’amour passionné du reste pour les demeures de Dieu contraste fortement avec la désolation causée à ces demeures par leurs ennemis (verset 2 ; Psa 83:13). Pour le reste, « tes demeures sont dignes d’être aimées ». C’est parce que celui qu’ils aiment tant y demeure. Il est l’Oint (verset 10), qui est aussi leur Roi et leur Dieu (verset 4). Pour eux, il n’y a rien d’autre sur la terre vers lequel leur cœur gravite autant.
Face aux ennemis rassemblés et déterminés à prendre les demeures de Dieu, le reste s’adresse à l’« Éternel des armées ». Tous les pouvoirs, même ceux qui sont hostiles à Dieu, sont sous son autorité suprême. Il contrôle, règne, gouverne et ordonne tout. Ce titre apparaît trois fois de plus dans ce court psaume, aux versets 4,9,13.
L’« âme » des Corites, et de tous ceux qui connaissent Dieu, comme le reste, a un grand désir « pour les parvis de l’Éternel » (verset 3). L’âme est l’intérieur, la pensée, tout ce qui est en lui. « Mon âme » est la même chose que « je », mais avec emphase et de manière poétique, et cela continue avec « mon cœur » et « mon corps » ou « ma chair ».
Ce désir est grand, son âme « languit ». Tout en lui aspire à Dieu. Cela le consume. Il y a une grande soif de Dieu (cf. Psa 42:2-3 ; 63:2). Si seulement il se trouve dans « les parvis de l’Éternel », alors son désir sera comblé. Il sera alors en présence directe du Dieu vivant.
Le croyant du Nouveau Testament peut aussi connaître ce désir, un désir qui est satisfait lorsqu’il entre consciemment dans le sanctuaire de Dieu. Le Seigneur Jésus lui a ouvert le chemin pour y parvenir. Il a libre accès à Dieu, qui est son Père (Héb 10:19-22 ; Rom 5:1-2 ; Éph 2:18). Lorsque le Seigneur Jésus aura enlevé l’église à Lui dans la maison du Père, ce désir sera pleinement et éternellement comblé.
Le reste désirent de tout leur être, « mon cœur et ma chair », être proches de Dieu. Ils « crient après le Dieu vivant » pour qu’Il satisfasse leur désir (cf. Psa 42:3 ; Osé 1:10). Il est le Dieu vivant par opposition aux idoles mortes des ennemis, qui n’ont pu empêcher leur destruction (cf. Ésa 46:1-2,5-7). Il est inutile d’invoquer des idoles mortes. Le Dieu vivant écoute lorsqu’on L’invoque (cf. 1Roi 18:25-29,36-39).
Ils savent que Dieu prend soin du « moineau » insignifiant (Lc 12:6) en fournissant à ce petit animal « une maison » (verset 4). Il donne aussi à l’agitée « hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits ». Ces deux petits oiseaux, qui sont une image de l’homme, qui n’est rien et qui va son chemin avec agitation (cf. Pro 26:2), ont trouvé un lieu de repos, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs petits.
Ces petits oiseaux ont leurs nids dans les bâtiments du temple. C’est le lieu privilégié près de l’autel. Ainsi, en image, le reste insignifiant, mais précieux pour Dieu, trouve un lieu de repos à proximité de Dieu. C’est ce que le psalmiste souhaite pour lui-même. Comme il est heureux, comme il est béni (verset 5) celui qui habite à proximité de Dieu. Si le souhait du psalmiste se réalise, il aura une maison, la communion et la compagnie de Dieu.
Les lieux de repos sont « tes autels ». Il y a deux autels dans la maison de Dieu : l’autel de l’holocauste de bronze et l’autel de l’encens d’or. L’autel de l’holocauste se trouve dans le parvis et parle du travail du Seigneur Jésus à la croix. C’est là que l’homme trouve le repos de son âme. L’autel pour faire fumer l’encens parle d’adoration. Il se trouve dans le sanctuaire, en présence de Dieu, où le croyant peut profiter la communion avec Lui.
Le reste ici s’adresse directement à Dieu. Ils L’appellent à nouveau « Éternel des armées ». Il se tient au-dessus de toutes les armées célestes et terrestres. Ils ajoutent maintenant leur relation personnelle avec Lui. Chaque membre du reste a aussi sa propre relation personnelle avec Lui. C’est pourquoi chacun s’adresse à Dieu lui-même : « Mon roi et mon Dieu ».
Les Corites – en tant que voix du reste, les dix tribus en exil – qui sont loin du sanctuaire, disent : « Heureux ceux qui habitent dans ta maison » (verset 5). « Heureux » signifie ‘bénis’ ou ‘plein de bonheur’. Au Psaume 1, il est dit : « Heureux l’homme [...] qui a son plaisir en la loi de l’Éternel » (Psa 1:1-3). La parole de Dieu nous amène en présence de Dieu. Le Psaume 1 présente également deux chemins parmi lesquels choisir. Ici, au Psaume 84, le reste fait le bon choix. C’est pourquoi le mot « heureux » y est attaché. Cet « heureux » s’adresse ici à ceux qui habitent dans la maison de Dieu.
« Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, [le] juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu » (1Pie 3:18). Sa souffrance avait pour but de nous amener en présence de Dieu. Une fois là-bas, on ne peut pas rester silencieux. C’est pourquoi être « heureux » est ici lié au fait de louer l’Éternel « sans cesse ». Habiter dans la maison de Dieu signifie y être chez soi, avoir le repos dans la communion avec Dieu (cf. Psa 23:6). Ceux qui y habitent sont remplis de la gloire de Dieu et Le louent « sans cesse » (Héb 13:15). Dans la maison de Dieu, il se passe ce qui se passe aussi dans l’éternité : louer Dieu. Et pour cause. Après tout, Il a racheté les siens et les a amenés en sa présence (Col 1:12-15).
6 - 9 De force en force
6 Heureux l’homme dont la force est en toi, [et ceux qui ont] dans leur cœur des chemins tout tracés ! 7 Passant par la vallée de Baca, ils en font une fontaine ; la pluie aussi la couvre de bénédictions. 8 Ils marchent de force en force, ils paraissent devant Dieu en Sion. 9 Éternel, Dieu des armées ! écoute ma prière ; Dieu de Jacob ! prête l’oreille. (Pause).
Dans cette nouvelle section, qui est séparée de la précédente par une pause (verset 5), il apparaît que la bénédiction d’habiter dans la maison de Dieu vient de la communion avec Dieu. C’est ce que vit la personne dont la force est en Dieu et dans le cœur de laquelle se trouvent les chemins tout tracés (verset 6). Cela commence par la répétition du mot « heureux » dans ce psaume. Au verset 13, le mot « heureux » est entendu pour la troisième et dernière fois dans ce psaume. Il indique comment la bénédiction d’être ‘heureux’ est obtenue, à savoir ‘se confier en l’Éternel des armées’ !
Les versets 2-5 parlent d’habiter dans la maison de Dieu. Les versets 6-9 parlent du pèlerinage vers cette maison. Ceux qui habitent dans la maison de Dieu sont « heureux » (verset 5), mais le pèlerin est aussi « heureux » (verset 6), même s’il n’est pas encore dans la maison de Dieu. Il est « heureux » parce que son cœur est dans la maison de Dieu et qu’il est en route pour y arriver. Ceux qui sont dans la maison de Dieu sont bénis. Ceux qui sont en route pour y arriver sont aussi bénis, comme le montrent les versets suivants.
En principe, chaque croyant est ‘heureux’ parce que ses transgressions lui sont pardonnées (Psa 32:1). Ici, cependant, cela va plus loin. Les fils de Coré disent que cela s’applique aux personnes « dont la force est en toi ». Ces personnes ne se fient pas à leurs propres capacités. Elles se voient impuissantes à se frayer un chemin jusqu’au sanctuaire, mais elles savent que Dieu est assez puissant pour les y conduire. C’est pourquoi elles cherchent leur force en Lui (cf. 2Tim 2:1 ; Éph 6:10).
Le résultat est qu’ils ont « dans leur cœur des chemins tout tracés ». Nous trouvons aussi cette expression en Jérémie 31 : « Mets ton cœur au chemin bien tracé » (Jér 31:21 ; cf. Ésa 33:8). Cela signifie qu’ils marchent sur le chemin des pèlerins vers Jérusalem avec la confiance que le Seigneur les y conduira sains et saufs.
Ils ont un cœur uni (Psa 86:11). Ils n’hésitent pas entre les deux côtés (1Roi 18:21). Leur cœur est entièrement tourné vers Dieu (2Chr 16:9). Les chemins tout tracés sont les chemins qui mènent à la maison de Dieu, à Dieu, au ciel. Les chemins tout tracés sont débarrassés de tous les obstacles (cf. Ésa 40:3-4 ; Lc 3:2-9). Ceux qui ont des chemins tout tracés dans leur cœur sont sincères et se détournent du mal (Pro 16:17). Ils ont jugé le péché et ont ainsi libéré le chemin pour que la puissance de l’Esprit de Dieu puisse agir en eux.
Si le cœur est uni et entièrement tourné vers Dieu, les pèlerins peuvent surmonter les difficultés qu’ils rencontrent en chemin (verset 7). Non seulement ils les surmontent, mais les difficultés deviennent une bénédiction. Baca signifie ‘vallée des pleurs, ou peut-être vallée du mûrier’. C’est une vallée aride, alors que dans de nombreux cas, le fond de la vallée est plus humide, ce qui permet aux arbres de pousser dans la vallée. Le myrte, symbole du reste, pousse aussi au fond de la vallée (Zac 1:8).
La traduction ‘vallée des pleures’ vient de la LXX, la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament. Elle rappelle au pèlerin que le chemin à travers la vie n’est pas sans douleur. La route est aride et sèche, et donc difficile pour un pèlerin qui a besoin d’eau (cf. Gen 21:14-19). La transition vers un lieu de fontaines et de pluies précoces est alors particulière. La vie est souvent difficile et les larmes coulent. Les larmes du pèlerin qui trouve sa force en Dieu deviennent des perles à la lumière de Dieu. Il peut chanter des psaumes dans la nuit (Act 16:25 ; Job 35:10).
Les difficultés et la tristesse poussent vers Dieu. Cela fait du chemin à travers la vallée des larmes une fontaine de bénédiction. La présence de Dieu est ressentie d’une manière qui n’est pas possible dans la prospérité. Les larmes font place à « la pluie » qui « la couvre de bénédictions ». D’innombrables croyants ont témoigné que leur besoin les a poussé à Dieu et qu’ils ont trouvé en Lui une consolation qu’ils ne voudraient pas manquer pour tout l’or du monde.
La pluie ici est littéralement « la pluie de la première saison », qui tombe en septembre/octobre. Cela indique qu’il s’agit prophétiquement de la fête des tabernacles, car elle est aussi célébrée en septembre/octobre.
Les pèlerins marchent « de force en force » (verset 8). Chaque nouvelle épreuve, chaque nouvelle difficulté, est l’occasion de faire l’expérience de la force de Dieu (cf. Ésa 40:31 ; Pro 4:18). Nous nous fortifions dans la grâce lorsque nous sommes conscients que nous avons besoin de cette grâce. La grâce est la force grâce à laquelle « ils paraissent devant Dieu en Sion ». Les pèlerins le savent. La certitude d’arriver sains et saufs dans la maison de Dieu leur donne la force de persévérer. Il en est de même pour nous, chrétiens, mais en ce qui concerne la Sion céleste vers laquelle nous nous dirigeons (Héb 12:22).
En même temps, il y a une prise de conscience renouvelée que nous ne réussirons pas à atteindre la destination finale par nos propres forces. La certitude de l’arrivée ne nous aveugle pas sur les circonstances et notre propre faiblesse. C’est pourquoi le pèlerin prie l’« Éternel, Dieu des armées » (verset 9) et Lui demande d’écouter sa prière.
En même temps, il appelle aussi Dieu le « Dieu de Jacob ». Dieu, qui est au-dessus de toutes les puissances, est le Dieu du faible Jacob. En invoquant ce nom, le pèlerin Lui demande d’entendre sa prière. Ils connaissent le Dieu de Jacob comme le Dieu qui lui a montré sa grâce d’innombrables fois dans sa vie. Ils se reconnaissent en Jacob. C’est pourquoi ils font appel à Dieu pour cette grâce en s’adressant à Lui de cette manière.
10 - 13 Un soleil et un bouclier
10 Toi, notre bouclier ! – vois, ô Dieu ! et regarde la face de ton oint. 11 Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille [ailleurs]. J’aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté. 12 Car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier ; l’Éternel donnera la grâce et la gloire ; il ne refusera aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité. 13 Éternel des armées ! heureux l’homme qui se confie en toi !
Ceux qui connaissent Dieu comme le Dieu de Jacob parce qu’ils se connaissent eux-mêmes, voient en Dieu leur bouclier, leur protection (verset 10). Que Dieu soit leur bouclier (verset 10a) est parallèle à Dieu regardant la face de son oint (verset 10b). Cela signifie que sa protection (bouclier) est basée sur le fait de voir son oint. Cela peut être comparé à la Pâque, où Dieu dit : « Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus vous » (Exo 12:13).
Leur protection, qui consiste dans le fait qu’ils peuvent appeler l’Éternel leur Roi et leur Dieu, ne repose pas sur leur fidélité ou leur mérite. Elle repose sur le fait que Dieu regarde la face de son Oint, de son Messie. C’est pourquoi l’Éternel Dieu est devenu pour eux un soleil et un bouclier (verset 12). Les bénédictions et la rédemption dans les psaumes qui suivent reposent sur le même fait.
Ce qui vient d’être dit est évident dans la question : « Regarde la face de ton oint ». Cela signifie qu’ils demandent à Dieu de ne pas les regarder, mais son Messie. « Oint » est la traduction du mot hébreu « Messie » et du mot grec « Christ ». Le reste sait qu’il ne plaît pas à Dieu en raison de ce qu’il est. Il ne plaît à Dieu que par son lien avec le Messie.
Nous trouvons une merveilleuse illustration dans la lettre de Paul à Philémon, où il dit à Philémon d’accepter Onésime comme si Onésime était Paul (Phm 1:17). Ainsi le reste, et nous aussi, sommes acceptés par Dieu parce que Dieu les voit, et nous, en Christ.
Pour le croyant du Nouveau Testament, cela s’applique à un niveau plus haut, céleste. Il est « rendu agréable dans le Bien-aimé » (Éph 1:6). uniquement sur la base de ce que son Fils est pour Lui et de l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix du Golgotha.
Le croyant, quelle que soit l’époque à laquelle il vit, sait discerner ce qui est « mieux » (verset 11). Il est préférable, reconnaît-il, de vivre un jour de communion avec Dieu que de jouir de tous les biens que le monde a à offrir pendant d’innombrables jours. « Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille [ailleurs] ».
La comparaison d’un jour à mille jours montre clairement qu’un jour dans les parvis de Dieu fait disparaître tout autre chose dans le néant. Il n’y a rien qui puisse se comparer à être dans les parvis de Dieu. Devant le Seigneur, un jour est comme 1000 ans (2Pie 3:8). Un jour de communion avec le Seigneur est de loin préférable à 1000 ans dans la maison (la tente) ou le palais des méchants (l’Antichrist et ses partisans).
Les fils de Coré ajoutent une autre comparaison. Ils préfèrent se tenir « sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté ». Ils ont fait le bon choix parmi les deux choix présentés au Psaume 1. Pendant la rébellion de leur père, ils ont obéi à l’appel de Moïse de quitter les tentes des méchants. En conséquence, ils ne sont pas morts avec leur père (Nom 16:23-27,31-32 ; 26:9-11). Leur choix pour l’Éternel est un choix contre la méchanceté.
« Se tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu » signifie accomplir un service dans le temple en présence de Dieu. Cela contraste avec leur ancêtre Coré, qui n’était pas content d’un service qu’il considérait comme étant de peu d’importance (Nom 16:1-3). En 1 Chroniques 26, nous lisons que certains des fils de Coré travaillaient comme portiers du temple, gardes à l’entrée (1Chr 26:1-19 ; 9:19).
Les Corites expliquent pourquoi ils ont choisi d’être en présence de l’Éternel. Le choix n’est pas difficile, « car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier » (verset 12). Ici, le reste est dans les ténèbres et le froid. Dans ces circonstances, Dieu est pour eux « un soleil » qui donne la lumière et la chaleur. Le ‘soleil’ est la description de ce que Dieu est pour les croyants dans le royaume de paix (Ésa 60:19-20 ; Apo 21:23 ; Mal 3:20). Il est aussi leur « bouclier », c’est-à-dire leur protection.
Après avoir dit ce qu’est Dieu, les fils de Coré disent ce qu’Il donnera. Il « donnera la grâce et la gloire ». La grâce est nécessaire pour aller le chemin vers la maison de Dieu (Jn 1:16). Les pèlerins reçoivent la gloire lorsqu’ils y sont arrivés. Dieu les honorera pour leur patience. La grâce vient de Lui. Il en est de même pour la gloire. Ce qu’Il honore chez le pèlerin, c’est son œuvre en lui. La gloire est le résultat de notre contemplation du Seigneur Jésus dans la foi. Nous sommes alors « transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2Cor 3:8).
Pourtant, Il attribue au pèlerin la patience pour laquelle Il lui a donné la force. La gloire qu’Il lui accorde est aussi une expression de sa grâce. Personne ne se félicitera et ne se louera pour ce qu’il a fait. Personne ne le voudra non plus, car Dieu a donné tout ce qui était nécessaire pour le chemin parcouru.
Dieu « ne refusera aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité » (cf. Psa 15:1-2). Que Dieu ne refuse pas aucun bien signifie qu’Il donne ce qui est nécessaire (cf. Php 4:19). C’est une expression plus forte que de dire que Dieu donne. En donnant, l’acte de donner est plus au premier plan. En ne refuser pas, l’accent est mis sur la personne qui fait usage de l’opportunité de donner.
Avec cette méthode d’expression, l’Esprit s’occupe de notre tendance à accuser Dieu de nous refuser quelque chose quand Il ne nous donne pas quelque chose que nous demandons ou que nous pensons avoir besoin. Le diable a réussi avec Ève parce qu’il a réussi à la convaincre que Dieu lui avait refusé quelque chose.
« Ceux qui marchent dans l’intégrité » sont ceux qui marchent avec Dieu. Ils ne sont pas sans péché ni sans défaut, mais ils ont le cœur pur, même s’ils trébuchent souvent (Jac 3:2). La personne intègre est honnête et transparente dans ses motivations. Elle est centrée sur Dieu et veut vivre devant Lui, c’est-à-dire en sa présence, dans la conscience de sa présence.
Ce Dieu est l’« Éternel des armées » (verset 13). Les fils de Coré utilisent ce titre ici pour la quatrième fois dans ce psaume (versets 2,4,9,13). Cela montre à quel point ils sont impressionnés par son élévation au-dessus de toutes les armées célestes et terrestres. La certitude que tout est entre ses mains donne la paix pour continuer sur le chemin vers la maison de Dieu.
Ce Dieu tout-puissant, transcendant tout et tous, est tout à fait digne que l’homme se confie en Lui. Ceux qui le font sont vraiment « heureux ». C’est la troisième fois que ce mot apparaît. La première fois, c’est en rapport avec le fait d’habiter dans la maison de Dieu (verset 5). La deuxième fois, c’est en rapport avec le cœur de ceux qui cherchent leur force en Dieu (verset 6). La troisième fois, ici, c’est en rapport avec se confier en Dieu.
Psaume 85