Introduction
Le Psaume 88 et le Psaume 89 vont ensemble. Ils forment ensemble la dernière pièce du troisième livre des Psaumes. Les deux auteurs de ces psaumes, Héman (Psaume 88) et Éthan (Psaume 89) sont des Ezrakhites (Psa 88:1 ; Psa 89:1). Ils ont chacun écrit qu’un seul psaume sous leur nom. Aussi ont-ils chacun écrit une instruction en vue des maskilim, c’est-à-dire une instruction sur les voies de Dieu au temps de la fin afin d’en acquérir l’intelligence.
La première psaume du troisième livre des Psaumes, le Psaume 73, indique que le psalmiste ne comprenait pas les voies de Dieu (Psa 73:16) avec le peuple. La solution est que nous n’apprenons les voies de Dieu que dans le sanctuaire (Psa 73:17). Le troisième livre des Psaumes est par excellence le livre du sanctuaire, c’est le ‘livre Lévitique’ des Psaumes.
Aux Psaumes 74-87, nous voyons les expériences et les exercices spirituels du reste, à la fois des deux tribus et des dix tribus. Ils souffriront terriblement, une souffrance qui aboutira à leur purification.
Le Psaume 88 et le Psaume 89 résument ensuite ces voies de Dieu dans une paire de psaumes maskil.
La caractéristique du Psaume 89 est la confiance en Dieu basée sur ses promesses. Cette confiance est d’autant plus remarquable que les circonstances extérieures ne fournissent aucune base pour l’accomplissement de ces promesses. Cela signifie que leur accomplissement est basé sur la grâce. Cette grâce est personnifiée en Christ, en qui toutes les promesses de Dieu trouvent leur oui et leur amen (2Cor 1:20). Il les accomplira ; en effet, Il lui-même est l’accomplissement.
Le Psaume 89 se compose de deux parties :
1. Les versets 2-38, qui contiennent une description de l’alliance.
2. Les versets 39-52 décrivent le lien entre l’alliance et la souffrance.
L’instruction du Psaume 89 est que la souffrance ne contredit pas la fidélité de Dieu à son alliance. Au contraire, ce psaume est un cantique de louange sur la fidélité de Dieu, à travers la souffrance !
Le verset 1 est le titre et le verset 53 est la conclusion du psaume et la conclusion du troisième livre des Psaumes.
1 Suscription
1 Instruction d’Éthan, l’Ezrakhite.
Pour l’explication de « instruction », se reporte au Psaume 32:1.
Le psaume est « d’Éthan, l’Ezrakhite ». C’est le seul psaume de lui sous ce nom dans le livre des Psaumes. Éthan est un homme sage, un Lévite et un chantre (1Roi 5:11 ; 1Chr 15:17,19). En 1 Chroniques 6, nous trouvons Héman, Asaph et Éthan les uns à côté des autres (1Chr 6:33-47). Tous les trois sont des Lévites : Héman de Kehath, Asaph de Guershom et Éthan de Merari.
2 - 5 La bonté et la fidélité de l’Éternel
2 Je chanterai à toujours les bontés de l’Éternel ; ma bouche fera connaître ta fidélité de génération en génération. 3 Car j’ai dit : La bonté sera édifiée pour toujours ; dans les cieux mêmes tu établiras ta fidélité. 4 J’ai fait alliance avec mon élu, j’ai juré à David, mon serviteur : 5 J’établirai ta descendance pour toujours, et j’édifierai ton trône de génération en génération. (Pause).
Le psalmiste, en qui nous entendons l’esprit du reste parler, est profondément impressionné par « les bontés de l’Éternel » (verset 2). Il s’agit, comme le montrent clairement les versets 4-5, de la bonté de l’Éternel envers David, pour faire de lui le roi de son peuple. Des preuves encore plus grandes de bonté sont liées au grand Fils de David, par qui la bonté de Dieu coule sur le monde entier. Il chantera, dit-il, les bontés « à toujours ».
La « fidélité » de Dieu est inextricablement liée aux manifestations de bonté. Dieu tiendra fidèlement toutes les promesses qu’Il a faites à David et au Fils de David. Il les a consignées dans une alliance qu’Il a faite avec David. Éthan « fera connaître ta fidélité de génération en génération » avec sa bouche. Il les tourne en un psaume qui peut être chanté à la gloire de Dieu par toutes les générations.
Ce psaume parle de bonté, de ‘chesed’, qui est la fidélité de l’alliance de l’Éternel envers le reste fidèle. Le Psaume 88 parle de la souffrance du reste et de la souffrance de Christ. Le Psaume 89 montre clairement que Dieu ne peut donner sa bénédiction par son alliance que sur le chemin de la souffrance. Christ a dû souffrir, le sang de la nouvelle alliance a dû être versé afin de prouver la bonté de Dieu.
Telles sont les voies de Dieu. Le fondement des bénédictions de Dieu est la souffrance de Christ. La réception de ces bénédictions se fait par la souffrance des croyants, dans ce cas le reste d’Israël. Pour nous aussi, il est vrai que seulement « si du moins nous souffrons avec lui, [...] nous soyons aussi glorifiés avec lui » (Rom 8:17).
Ce qui compte, c’est que l’Éternel est digne de confiance ou fiable lorsqu’il s’agit de son alliance. Il se souvient toujours de l’alliance qu’Il a faite avec Abraham (Psa 105:8-9). Dans ce contexte, il est intéressant de noter que le nom Éthan signifie : ‘durable’, ‘inébranlable’. L’alliance de Dieu est durable. Ce n’est pas pour rien que l’Éternel donne plus loin dans le psaume la garantie : « Je ne trahirai pas ma fidélité » (verset 34). Le mot « fidélité », qui signifie fiabilité, apparaît sept fois dans ce psaume. C’est unique et cela souligne l’importance de ce mot comme thème de ce psaume.
Éthan parle avec une grande certitude – « j’ai dit » – de « la bonté » et de « ta fidélité » (verset 3). Ce sont des caractéristiques inébranlables de Dieu. Il a dit à Dieu : « La bonté sera édifiée pour toujours ». Sa bonté envers David est présentée comme une maison qui sera bâtie pour toujours. L’Éternel lui-même bâtit cette maison pour David (2Sam 7:11). C’est donc une maison dont la durée est sans fin, impérissable, éternelle. Sa bonté demeure à toujours.
Il en est de même de la fidélité de Dieu, car « dans les cieux mêmes tu établiras ta fidélité ». Comme les astres sont fixes et constamment en place dans le ciel, sa fidélité est aussi fixe. Rien ne change dans sa fidélité, aussi bien que le soleil, la lune et les étoiles ne changent pas de place. Tout ce qui se passe sur la terre, où tant de choses changent, ne peut diminuer sa fidélité le moins du monde (Jér 33:20-21).
Éthan nous dit ensuite à quoi se rapportent la bonté et la fidélité de Dieu : à « une alliance » que Dieu a faite « avec mon élu » (verset 4 ; cf. Psa 78:70-71). Dieu a donné à David des promesses d’alliance inconditionnelles et éternelles (2Sam 7:11-16 ; Ésa 55:3). Ces promesses sont sûres et certaines. Dieu a même ratifié son alliance par un serment.
C’est une alliance dans laquelle Dieu seul prend toutes les obligations. David est celui que Dieu a élu (1Chr 28:4). Sans aucune condition, Dieu a juré à son serviteur David : « J’établirai ta descendance pour toujours » (verset 5 ; cf. 2Sam 7:12-13).
Il s’agit de l’alliance de Dieu avec Abraham, avec Israël et avec David. L’alliance a également été faite avec David, l’homme selon le cœur de Dieu. C’est ce que souligne ce psaume. En 2 Samuel 7, nous trouvons le contexte de ce psaume (2Sam 7:8-17). David est l’oint élu par Dieu (versets 4,21). Pourtant, cet oint est rejeté et méprisé par Dieu lui-même (verset 39).
En cela, il est un type de celui qui est plus que David, le Fils de David qui est en même temps le Seigneur de David. Il est l’Élu, l’Oint, le Christ. Mais... le Christ a dû souffrir cela et entrer ainsi dans sa gloire (Lc 24:26). La différence est que David a été rejeté – par son fils Absalom, qui s’est emparé du pouvoir et l’a chassé – à cause de ses propres péchés, tandis que Christ a été rejeté à cause des péchés des autres. Ses souffrances sont substitutives pour le reste (Ésa 53:1-12).
Dieu promet solennellement qu’Il y aura toujours un descendant de David sur le trône. Il édifiera son « trône de génération en génération » (cf. Lc 1:31-33). Il ne faillira pas à cette promesse, aussi difficile que cela puisse paraître parfois, comme le montre le psaume suivant. La promesse de Dieu est aussi immuable que sa bonté et sa fidélité. Les versets suivants présentent une image impressionnante du Dieu qui peut faire de telles promesses inconditionnelles.
6 - 9 Qui est comme Dieu ?
6 Et les cieux célébreront tes merveilles, ô Éternel ! oui, ta fidélité, dans l’assemblée des saints. 7 Car qui, dans le ciel, peut être comparé à l’Éternel ? Qui, parmi les fils des forts, est semblable à l’Éternel ? 8 Dieu est extrêmement redoutable dans l’assemblée des saints, et terrible au milieu de tous ceux qui l’entourent. 9 Éternel, Dieu des armées, qui est comme toi, puissant Yah ? Ta fidélité est tout autour de toi.
Dieu, qui assure à David un trône éternel, est lui-même assis sur le trône d’où Il gouverne l’univers. Il est l’objet de la louange du ciel, qui loue ses merveilles par la bouche des habitants du ciel (verset 6 ; cf. Lc 2:13-14). Sa fidélité est louée dans l’assemblée des saints, ce qui fait référence à l’assemblée du peuple de Dieu, c’est-à-dire le reste, sur la terre. Au verset 2, le Seigneur est glorifié par le psalmiste. À partir du verset 6, nous voyons la réaction des cieux, qui commencent à louer l’Éternel.
La réponse est contenue dans la question « qui, dans le ciel, peut être comparé à l’Éternel ? » (verset 7). Bien sûr, personne ne peut se comparer à Lui, ni en sagesse, ni en intelligence, ni en force. Cela s’applique aussi à la question de savoir qui est « semblable » à l’Éternel « parmi les fils des forts », c’est-à-dire les princes angéliques. Bien sûr, personne ne Lui ressemble.
En réalité, Dieu est « extrêmement redoutable dans l’assemblée [ou : conseil secret] des saints » (verset 8). Sa puissance, sa sainteté, sa justice inspirent à tous un grand respect, aussi aux anges, qui sont bien plus puissants que les hommes. Les anges vont et viennent à sa demande (cf. 1Roi 22:19-22). Il est « terrible au milieu de tous ceux qui l’entourent ». Il est entouré d’innombrables anges, mais ne fait pas partie d’un cercle dont Il serait le premier. Il est bien au-dessus des anges (Héb 1:5-13). Il est le Créateur et eux sont de simples créatures, l’œuvre de ses mains, des esprits au service de Dieu qu’Il peut envoyer (Héb 1:14).
Profondément impressionné par la grande élévation de Dieu, Éthan s’exclame : « Éternel, Dieu des armées, qui est comme toi ? » (verset 9). Il appelle l’Éternel le « Dieu des armées » parce que Dieu est au-dessus de toutes les armées terrestres et célestes. Toutes les armées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, sont soumises à Lui, Il est aux commandes (cf. 1Roi 22:20-23). Aucune armée ne peut faire ce qu’elle veut.
Dieu est « puissant ». Nul n’est égal à Lui en puissance, nul ne peut Lui être comparé (Ésa 40:25). Il est « Yah », c’est-à-dire l’Éternel, le Dieu de l’alliance avec David. Il n’est pas un Dieu d’arbitraire, mais de la fidélité. Sa fidélité « est tout autour » de Lui, elle fait partie de sa nature et est visible dans ses actions. Il est totalement fiable dans ses promesses. Toutes ses actions découlent de sa fidélité. Il est puissant, Il est fidèle. Cela signifie qu’Il est aussi capable de tenir ses promesses. Son omnipotence et sa fidélité sont évidentes dans le passage suivant.
10 - 15 Preuves de la toute-puissance de Dieu
10 Toi, tu domines l’orgueil de la mer ; quand ses flots se soulèvent, toi tu les apaises. 11 Toi, tu as abattu l’Égypte comme un homme tué ; par le bras de ta force tu as dispersé tes ennemis. 12 À toi les cieux et à toi la terre ; le monde et tout ce qu’il contient, toi tu l’as fondé. 13 Le nord et le midi, toi tu les as créés ; le Thabor et l’Hermon exultent en ton nom. 14 À toi est le bras de puissance ; ta main est forte ; ta [main] droite est haut élevée. 15 La justice et le jugement sont les bases de ton trône ; la bonté et la vérité marchent devant ta face.
Dieu a prouvé par le passé ce dont Il est capable, aussi bien dans les bonnes que dans les mauvaises circonstances. Il « domine l’orgueil de la mer » et « quand ses flots se soulèvent, toi tu les apaises » (verset 10 ; Psa 107:29). Rien ne démontre plus clairement la puissance et la domination de Dieu sur toutes choses que son autorité sur la mer et les flots. Aussi impuissant que soit l’homme face à une tempête, un ouragan ou un tsunami, Il les contrôle et les domine avec calme (Job 38:8-11). Le Seigneur Jésus a aussi cette autorité, ce qui prouve qu’Il est Dieu (Mc 4:39).
La mer déchaînée est une image des peuples hostiles à Dieu, sur lesquels Il règne aussi (Ésa 17:12-13). Un exemple de sa domination sur l’arrogance de la mer est qu’Il a « abattu l’Égypte [ici hébreu : Rahab] comme un homme tué » (verset 11). Lui, avec emphase, c’est-à-dire Lui et personne d’autre, a fait cela. Rahab représente l’Égypte, mais est présentée de telle manière que le pouvoir maléfique qui se cache derrière elle devient visible (Ésa 30:7 ; 51:9-10 ; cf. Apo 13:1-18). Ce qu’Il a fait à l’Égypte, Il l’a fait à tous ses ennemis. Il les a dispersés par le bras de sa force.
« Les cieux » sont à Lui, et « la terre » est aussi à Lui (verset 12). C’est ainsi, premièrement, parce qu’Il a créé les cieux et la terre. Il a droit aux cieux et à la terre en tant que Créateur (Psa 24:1-2). Cependant, les cieux créés sont devenu impur par la présence des puissances du mal, et la terre par la chute dans le péché. Un jour, les cieux seront purifiés de la présence de ces puissances du mal, et la terre aussi sera soumise à Dieu. Cela peut se produire parce que le Créateur est aussi devenu le Rédempteur. Deuxièmement, en tant que Rédempteur, Il reprendra possession de la création (Apo 5:1-10 ; 10:2).
Les cieux Lui appartiennent évidemment, car c’est là qu’Il habite. Cela ne semble pas être le cas pour la terre pour l’instant, vu le péché qui y règne. Pourtant la foi affirme : « À toi la terre ». « Le monde et tout ce qu’il contient » Lui appartiennent car Il l’a « fondé » (cf. Psa 24:1-2).
Sa domination concerne « le nord et le midi », car Il les a créés (verset 13). Le nord est ce qui est caché ou sombre, où il fait froid. Le midi est ce qui est dans la lumière, où il fait chaud. Rien ne Lui est caché, car Il a tout fait. « Il sait ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure auprès de lui » (Dan 2:22). Là où il y a de la lumière, c’est à cause de sa présence.
Les montagnes « le Thabor et l’Hermon » s’élèvent au-dessus du paysage. Dans leur splendeur et leur grandeur, elles sont comme la bouche de la terre s’ouvrant pour chanter joyeusement le nom de Dieu. La montagne du Thabor se trouve à l’ouest du Jourdain et la montagne de l’Hermon à l’est. Cela signifie que Dieu a créé la terre entière dans quatre directions et que la création loue le nom de l’Éternel par l’apparence frappante de la montagne du Thabor et de la montagne de l’Hermon.
Tout ce qu’Il a créé révèle sa toute-puissance, sa puissance suprême. Il a « le bras de puissance » (verset 14). Sa « main est forte ». Il fait ce qu’Il veut avec sa main. Sa « [main] droite est haute élevée ». Ce qu’Il fait dépasse à la fois la pensée et la puissance humaines. Dieu réalise ses plans dans des situations où tout semble désespéré pour l’homme.
« Les bases de ton trône », le trône sur lequel Il est assis et d’où Il gouverne et règne sur tous, est « la justice et le jugement » (verset 15). Il traite tout et tous avec une justice parfaite et fait ce qui est juste pour tous. De plus, « la bonté et la vérité marchent devant » sa face, ils émanent de sa présence. Elles sont, pour ainsi dire, ses hérauts, annonçant sa bénédiction imminente. Elles promissent sa révélation comme amour et lumière (1Jn 4:8,16 ; 1:5). Le chemin qu’Il parcourt sur la terre et toutes ses œuvres portent l’empreinte de qui Il est en bonté et en vérité.
Il existe un dicton dans ce monde : le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. C’est pourquoi le philosophe français Montesquieu a inventé la ‘trias politica’. La trias politica est une théorie de l’organisation de l’État dans laquelle celui-ci est divisé en trois organes qui contrôlent mutuellement leur fonctionnement. Il n’en est pas de même pour Dieu. Il détient un pouvoir absolu, Il est le Tout-puissant (verset 14) et Il combine cela avec une justice, une bonté et une vérité absolues (verset 15).
16 - 19 Le peuple de ce Dieu
16 Heureux le peuple qui connaît le cri de joie ! Ils marchent, ô Éternel ! à la lumière de ta face. 17 Ils se réjouissent en ton nom tout le jour, et sont haut élevés par ta justice. 18 Car tu es la gloire de leur force ; et par ta faveur notre corne sera haut élevée. 19 Car l’Éternel est notre bouclier, et le Saint d’Israël, notre roi.
Après la description de la majesté de Dieu, le psalmiste passe à la louange heureuse du peuple qui sait que ce Dieu est son Éternel (verset 16). Le peuple « connaît le cri de joie » ou, selon la traduction néerlandaise de la bible que nous utilisons, «connaît le son [de la trompette] » (cf. Nom 23:21b). Cela rappelle la fête des trompettes, qui est célébrée lorsque la nouvelle lune est sortie (Lév 23:24 ; Nom 29:1). Cette fête marque le rétablissement de la relation entre Dieu et son peuple. Ici, l’accent est mis sur le son de la trompette qui doit servir de signal pour chanter les louanges de l’Éternel (verset 17) et pour marcher avec assurance à la lumière de sa présence (versets 18-19).
Pour Israël, le mois commence toujours par une nouvelle lune. Le quinzième jour du mois, qui marque le début de la fête des tabernacles, est la pleine lune. La lune, qui reçoit sa lumière du soleil, reflète alors la lumière du soleil. Le premier jour, il n’y a aucun signe de cela. Cela symbolise que le témoignage d’Israël a été obscurci. En même temps, c’est aussi le tournant vers le temps où la lune commencera à briller à nouveau. Dans un sens spirituel, il y aura la pleine lune pour Israël – soit le début de la fête des tabernacles – quand l’église sera enlevée. La lumière qu’Israël transmettra à nouveau provient de Dieu. Dieu délivrera son peuple de ses ennemis (Psa 81:4).
Une fois délivrés de leurs ennemis, ils marcheront à nouveau « à la lumière de ta face ». Ils n’ont même pas besoin d’attendre que les ennemis soient vaincus, car ils peuvent déjà se réjouir dans l’Éternel par la foi. Nous aussi pouvons déjà savoir être des vainqueurs en Lui qui nous aime. Cela signifie qu’ils vivent dans sa faveur et dans la conscience de son attention. Dieu, qui a dû si longtemps leur cacher son visage, s’est de nouveau tourné vers eux avec grâce.
Ce marcher dans la lumière provoque la joie, « ils se réjouissent en ton nom tout le jour » (verset 17). Le peuple qui a un tel Roi est rempli de joie. Leur joie est en Lui, ils Lui sont reconnaissants du changement qu’Il a opéré dans leur détresse. Ils trouvent leur bonheur en Lui, en qui Il est, en son règne et sa protection. C’est ainsi « tout le jour ». Cela fait référence à la période du royaume de paix millénaire. Dieu, leur Roi, est toujours le Même. C’est pourquoi leur joie est toujours présente. Cette joie peut aussi être présente en nous (Php 4:4).
Il les a élevés de la poussière. Ils ne sont plus la queue des peuples, mais Dieu les a « haut élevés » par sa justice et en a fait la tête des peuples (Pro 14:34). Ils doivent certainement leur position élevée à sa grâce. Mais c’est une grâce fondée sur la justice, car le Seigneur Jésus a accompli l’œuvre nécessaire à la croix de Golgotha.
Ils glorifient Dieu pour ce qu’Il a fait avec eux et pour eux (verset 18). Ils Lui attribuent tout. Il est « la gloire de leur force ». Ce qu’ils sont, ils sont grâce à Lui. Il n’y a plus de signe de cette puissance, mais ils savent et disent avec foi : « Par ta faveur notre corne sera haut élevée » ; la corne est un symbole de puissance. Il leur donnera leur position élevée de domination comme preuve de son plaisir en eux. Ils ne l’ont pas méritée, mais Il la donne par grâce.
Ils se rendent compte qu’ils sont protégés par leur Roi, qui est le Messie (verset 19). Il est leur « bouclier ». Ils L’appellent « le Saint d’Israël, notre roi ». Cela fait à nouveau référence avant tout au Seigneur Jésus. Il a été donné à son peuple comme Roi par Dieu. Il régnera au nom de Dieu, « le Saint d’Israël », et le fera en totale conformité avec la sainteté de Dieu.
« Le Saint d’Israël » est le titre de Dieu dans le livre d’Ésaïe. Ésaïe utilise ce titre 25 fois pour désigner le Dieu qui lui est apparu comme le Dieu trois fois saint (Ésa 6:1). Israël a constamment harcelé, mis à l’épreuve et limité (Psa 78:40-41). Pourtant, ce même Dieu les protégera.
20 - 30 L’alliance avec David
20 Alors dans une vision tu parlas de ton saint et tu dis : J’ai placé du secours sur un homme puissant, j’ai haut élevé un élu d’entre le peuple. 21 J’ai trouvé David, mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; 22 ma main sera fermement avec lui, et mon bras le fortifiera ; 23 l’ennemi ne lui imposera rien et le fils d’iniquité ne l’affligera pas ; 24 j’abattrai ses adversaires devant sa face, et je frapperai ceux qui le haïssent ; 25 ma fidélité et ma bonté seront avec lui et, par mon nom, sa corne sera élevée. 26 J’ai placé sa main sur la mer, et sa [main] droite sur les fleuves. 27 Lui me criera : Tu es mon père, mon Dieu, et le rocher de mon salut ! 28 Aussi moi, je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre. 29 Je lui garderai ma bonté à toujours, et mon alliance lui sera assurée. 30 Je ferai subsister sa descendance à perpétuité, et son trône comme les jours des cieux.
Jusqu’à présent, nous avons vu deux choses : premièrement, que Dieu, le Saint d’Israël, est Roi (verset 19), et deuxièmement, que Dieu a fait une alliance avec David, son élu (versets 4-5). Ces deux choses sont maintenant clarifiées.
Éthan rappelle à Dieu ce qu’Il a dit à propos de l’alliance avec David. Il en a fait la première annonce « dans une vision » (verset 20). On ne sait rien d’autre de cette vision. Elle pourrait avoir un rapport avec ce que Samuel a dit à Saül, à savoir qu’il ne serait plus roi et que Dieu avait choisi David comme l’homme selon son cœur (1Sam 13:14). Samuel peut dit cela à Saül parce que Dieu le lui avait fait comprendre d’une manière ou d’une autre, peut-être dans une vision. Ou bien Dieu a peut-être fait comprendre à Samuel dans une vision, lors de l’onction de David, que c’était David qu’il devait oindre (1Sam 16:6-13).
Le psalmiste parle à Dieu de David comme de « ton saint », c’est-à-dire ‘celui que tu as mis à part pour toi’. Tout d’abord, le Seigneur s’est appelé « le Saint d’Israël » (verset 19), Lui qui s’est sanctifié pour le bien d’Israël (cf. Jn 17:19). Et maintenant, l’Éternel parle par l’intermédiaire du psalmiste de David comme étant « ton saint », ce qui signifie qu’Il a mis David à part, l’a oint (verset 21), pour être roi (cf. Jn 17:17).
Dieu appelle David « un homme puissant ». Il n’est pas un homme puissant en lui-même, mais parce que Dieu a placé « du secours » sur lui (cf. Gen 49:24). Dieu lui a donné la force d’être un homme puissant. La puissance de David se manifeste dans le soin qu’il prend des brebis, qu’il protège du lion et de l’ours. Il dit lui-même à ce sujet : « L’Éternel qui m’a délivré de la patte du lion et de la patte de l’ours » (1Sam 17:34-37).
Ce jeune berger, qui est un homme puissant par le secours de Dieu, est « un élu d’entre le peuple » par Dieu. L’élection de David est entièrement l’œuvre de Dieu. Les origines humbles de David et sa profession simple montrent d’autant plus clairement que Dieu l’a élevé et lui a donné cette haute position (2Sam 7:8 ; Psa 78:70-72).
Dieu a élu David. En même temps, Dieu cherchait quelqu’un pour Le servir en tant que serviteur (verset 21 ; Act 13:22). Il a trouvé cette personne en David, qu’Il appelle « mon serviteur ». David n’est pas devenu ce serviteur lorsqu’il est devenu roi, mais il était déjà ce serviteur lorsqu’il faisait paître et surveillait les brebis et leurs agneaux. Dans ce travail, il a montré des qualités qui sont d’une valeur particulière pour Dieu pour régner en tant que son représentant sur son peuple.
Nous entendons la joie dans la voix de Dieu lorsqu’Il dit : « Je l’ai oint de mon huile sainte. » Éthan a appelé David « ton saint » (verset 19) et Dieu a oint David de « mon huile sainte ». Il l’a fait par l’intermédiaire de Samuel (1Sam 16:13). Tout ce qui concerne l’appel de David porte la marque de la sainteté.
Dieu trouve une grande joie en David. David est appelé l’oint et « mon serviteur ». Il est dans les deux cas un type de Christ, l’Oint qui par excellence est appelé le Serviteur de l’Éternel. Le Serviteur de l’Éternel (Ésa 52:13) est l’Oint de l’Éternel (Ésa 61:1). Il est écrit du Seigneur Jésus que Dieu L’a oint – Il est le Christ, ce qui signifie l’Oint – de l’huile de joie au-dessus de ses compagnons (Psa 45:7-8).
L’onction est faite en vue d’un service à accomplir. Par l’onction, quelqu’un est consacré à ce service. L’onction parle pour nous du Saint Esprit, par qui chaque croyant a été oint (1Jn 2:20). Par l’Esprit, nous pouvons être une joie pour le cœur de Dieu. C’est vrai si nous permettons à l’Esprit de nous guider. Avec le Seigneur Jésus, cela a toujours été et parfaitement le cas sur la terre. C’est pourquoi Il a toujours été une joie pour le cœur de Dieu.
Dieu promet qu’Il « sera fermement avec » David dans son service pour Lui par sa « main » (verset 22). Il garantit le succès de son service, car Il le protégera et le défendra. De sa main, Il est toujours avec lui. David pourra accomplir son service, car le bras de Dieu le fortifiera. Ici, nous voyons à nouveau la « main » et le « bras » de Dieu (cf. verset 14).
Dieu, le Tout-puissant, donne la force à David. Toutes les caractéristiques de Dieu mentionnées plus haut dans ce psaume sont maintenant utilisées dans le service de David. La main et le bras de Dieu sont aussi fermement liés à lui que sa propre main et son propre bras le sont à son corps. Tout se passe par Lui. Il développe son alliance et l’accomplit. Par conséquent, l’échec est impossible.
David est le précurseur de celui qui est à la fois le Fils et le Seigneur de David, le Christ de Dieu, l’Élu, le Serviteur de l’Éternel, qui a dû endurer la souffrance pour être ensuite glorifié (Php 2:5-11).
Parce que le Seigneur est son bouclier, aucune puissance hostile ne pourra mettre David sous pression ou le vaincre (verset 23). S’attaquer à David, c’est comme s’attaquer au Tout-puissant. Et qui pourrait s’attaquer au Tout-puissant avec une chance de succès ? Le simple fait de l’envisager est une preuve de grande folie. Aussi, il n’y a aucun « fils d’iniquité » qui puisse l’« affliger ». Dieu fera en sorte que personne ne l’emporte sur David.
Le Dieu qui, dans le passé, a brisé Rahab’, c’est-à-dire l’Égypte (verset 11), démontrera sa grande puissance aux yeux de son roi élu en « abattant ses adversaires » (verset 24). Il n’a pas à craindre d’adversaire, car Dieu le défendra. Dieu « frappera » de plaies mortelles « ceux qui le haïssent ». Nul n’aura la chance de nuire au roi oint de Dieu, car Dieu le protégera de sa puissance.
La protection de Dieu consiste en sa « fidélité » et sa « bonté » (verset 25). Ces caractéristiques de Dieu, que nous avons longuement examinées au verset 15b, sont, pour ainsi dire, les protectrices de son alliance. Elles seront avec lui, son roi élu. Dans sa fidélité, Il préservera David du mal, et dans sa bonté, Il le guidera. La corne, qui symbolise la puissance du roi, sera élevée « par mon nom » par David (cf. verset 18). Sa puissance réside dans le nom de Dieu, qui est tout ce que Dieu est et a dit.
Tout ce qui est dans le roi et qui le concerne renvoie à Dieu, le Dieu qui règne sur les flots de la mer (verset 10). C’est pourquoi une vaste région est soumise à son règne. Parce que Dieu contrôle sa main, il place « sa main sur la mer, et sa [main] droite sur les fleuves » (verset 26). Cela indique sa domination générale, qui se réalisera pleinement dans la domination illimitée du Messie, c’est-à-dire le Christ, qui est à la fois le Seigneur et le Fils de David.
Dieu ne se contente pas de manifester sa préférence pour David en lui donnant un vaste territoire à gouverner. Il a surtout amené David dans une relation personnelle avec Lui (verset 27). La relation entre David et Dieu est celle d’un fils avec son père (cf. 2Sam 7:14). C’est parfaitement vrai du Seigneur Jésus (Héb 1:5).
Le fait que David s’adresse à Dieu en disant « tu es mon Père » signifie qu’il reconnaît Dieu comme l’origine de sa royauté. En ce sens, Dieu est aussi le Père de son peuple, Il en est l’origine (Deu 32:6b). David ne peut pas dire « Abba, Père », ce que le croyant du Nouveau Testament peut dire par le Saint Esprit qui habite en lui (Rom 8:15-16 ; Gal 4:5-6). Le Saint Esprit agit en David, mais n’habite pas en lui. Le Saint Esprit agissait sur la terre dans l’Ancien Testament, mais n’habitait pas encore sur la terre. Il n’est venu vivre sur la terre qu’après que le Seigneur Jésus soit retourné vers Dieu après son œuvre à la croix (Jn 7:37-39 ; 14:16-17 ; 15:26 ; 16:13-14).
David appelle aussi Dieu « mon Dieu, et le rocher de mon salut ». Dans sa relation personnelle avec Dieu, « mon Dieu », il Le connaît comme « le rocher de mon salut ». David est en sécurité dans la crevasse du rocher, le rocher qui a été frappé ; le rocher, c’est le Christ (1Cor 10:4). Il exprime ainsi que son Dieu est sa seule confiance et son seul espoir en tout temps. Dieu est le rocher inébranlable qui le conduira au plein salut.
La grâce de Dieu va encore plus loin. Dieu fait de David « le premier-né » (verset 28) et donc l’héritier. David n’est pas le fils premier-né d’Isaï. Il est le plus jeune fils. « Premier-né » n’indique pas l’ordre de naissance, mais une place d’honneur au-dessus des autres. Dieu fait de lui « le plus élevé des rois de la terre ». Les deux noms s’appliquent en particulier au Seigneur Jésus, le Roi des rois (cf. Col 1:15,18 ; Rom 8:29 ; Apo 1:5).
Rien ne peut mettre fin à la bonté de Dieu car Il est fidèle à son alliance avec David (verset 29). Il « gardera [...] à toujours » son amour pour lui. Dieu n’a pas fait son alliance avec David sur la base de la loi, mais sur la base du sang de la nouvelle alliance que le médiateur a versé. Son « alliance », c’est-à-dire la nouvelle alliance, « lui sera assurée ». Rien ne peut Le rendre infidèle à cette alliance. Il accomplira sans faute tout ce à quoi Il s’est engagé dans cette alliance.
Dieu « fera subsister sa descendance à perpétuité » (verset 30). Nous pouvons notamment penser au Seigneur Jésus, le Fils de David. Dieu a les yeux sur Lui. Le Messie siégera sur « son trône » dans le royaume de paix. Son règne sera « comme les jours des cieux ». Dans son règne, Il amènera les cieux sur la terre, rendant les jours sur la terre comme les jours des cieux (cf. Deu 11:21 ; Ésa 66:22).
31 - 38 Si... Mais...
31 Si ses fils abandonnent ma loi et ne marchent pas dans mes ordonnances, 32 s’ils violent mes statuts et ne gardent pas mes commandements, 33 avec le bâton je leur ferai rendre des comptes pour leur transgression, et avec des coups je punirai leur iniquité ; 34 mais je ne retirerai pas de lui ma bonté, et je ne trahirai pas ma fidélité ; 35 je ne violerai pas mon alliance, et je ne changerai pas ce qui est sorti de mes lèvres. 36 J’ai une fois juré par ma sainteté : Je ne mentirai pas à David ! 37 Sa descendance sera à toujours, et son trône sera devant moi comme le soleil. 38 Comme la lune, il sera affermi pour toujours ; et le témoin dans le ciel est ferme. (Pause).
L’alliance avec David, c’est-à-dire l’ancienne alliance, signifie que ses fils ne peuvent pas abandonner la « loi » de Dieu sans être punis (verset 31). La loi est l’expression de la volonté de Dieu pour toute leur vie sociale et religieuse. S’ils abandonnent la loi, ils ne marchent pas dans les « ordonnances » de Dieu qu’Il a données pour certains aspects de leur vie.
Ils ne peuvent pas violer ses « statuts », ses règles sur la façon dont ils doivent Le traiter et se traiter les uns les autres, sans en subir les conséquences (verset 32). S’ils les violent, ils seront punis. Aussi, la non-observation ou la négligence des « commandements » de Dieu attirera sur eux la discipline de Dieu. Ses commandements sont une expression explicite de sa volonté.
Si la descendance de David ne tient pas compte de toutes ces différentes expressions de la volonté de Dieu, Il « leur ferai rendre des comptes pour leur transgression » « avec le bâton » (verset 33 ; cf. Ésa 10:5). Dieu a fait cela en déportant les dix tribus et les deux tribus hors du pays respectivement par les Assyriens et les Babyloniens. Il a utilisé ces peuples pour punir et frapper son peuple avec le bâton.
Malgré cela, Il n’a pas retiré sa bonté de David (verset 34). Il est impossible qu’Il manque à sa fidélité à son alliance. Dieu n’a pas mis fin définitivement à son peuple désobéissant. Il n’est pas troublé par leur infidélité. Dieu garde toujours un reste par l’élection de la grâce pour la réalisation de son alliance (Rom 9:27-29 ; 11:5).
Cette grâce est possible parce que Christ, en tant que médiateur de la nouvelle alliance, a pris sur Lui la malédiction de la première ou ancienne alliance. Dieu ne peut évidemment pas agir en contradiction avec le contenu de l’alliance, c’est-à-dire qu’Il devait punir le péché et l’échec du peuple. Si Dieu voulait atteindre son but, Christ devait porter la punition du peuple, sinon l’alliance serait annulée.
Dieu déclare avec force la fermeté de son alliance (verset 35). Il l’appelle « mon alliance ». Il l’a faite et en a garanti le respect. Par conséquent, Il ne la « changera » pas en n’agissant pas conformément à ses termes. Ce qui est sorti de ses lèvres ne sont pas des déclarations irréfléchies, comme c’est souvent le cas chez nous. Il ne change pas ce qu’Il a dit, Il ne modifie pas les conditions, mais respecte son accord initial.
Ce qu’Il a dit, Il a juré de le faire (verset 36). C’est la manière la plus puissante de promettre quelque chose, ce qui signifie en même temps un accomplissement absolu de sa part au bon moment et de la bonne manière. Il a juré « par ma sainteté ». Il ne rompra pas son alliance, comme Il l’a dit au verset 35, car cela serait contraire à sa sainteté. Il est parfaitement saint, parfaitement séparé du mal et du péché.
Dieu dit tout cela pour convaincre son peuple faible et souvent dubitatif qu’Il tient ses promesses. Pour le confirmer, Il dit : « Je ne mentirai pas à David » (cf. Héb 6:17-18). Il est impossible à Dieu de mentir, car Il ne peut pas mentir (Tit 1:2 ; Nom 23:19). Le mensonge est totalement étranger à sa nature.
Il a dit que la descendance de David sera à toujours, c’est pourquoi elle sera à toujours (verset 37). Il y aura toujours quelqu’un de sa descendance sur son trône. Ce n’est autre que le Messie, le Fils de David et aussi le Fils de Dieu. Son trône « sera devant moi » signifie que Dieu voit toujours ce trône. Voici un gouvernement qui reflète parfaitement et sans interruption sa sainteté. C’est pourquoi ce trône est aussi ferme « comme le soleil » dans le ciel.
Le règne du Messie « sera affermi pour toujours », « comme la lune » (verset 38). La lune est liée au soleil, elle tire sa lumière du soleil. Le soleil est fixe, la lune dure éternellement. Tous deux symbolisent la domination de la lumière dans le royaume de paix (Gen 1:14-16). Tant la position que la durée de la domination sont immuables. Le royaume du Messie subsistera à toujours (Dan 2:44).
La lune est « le témoin dans le ciel ». Ce témoin « est ferme ». L’apparence de la lune change. Elle passe dans un cycle de nouvelle lune à pleine lune et de pleine lune à nouvelle lune. Bien qu’il y ait du changement, il n’y a pas de surprise. C’est une image fidèle qui revient chaque mois. Dieu souligne ainsi sa fidélité, qui demeure toujours, bien qu’elle soit parfois plus clairement perceptible aux humains à un moment qu’à un autre.
39 - 46 Rejeté et méprisé
39 Mais tu l’as rejeté et tu l’as méprisé, tu as été courroucé contre ton oint. 40 Tu as répudié l’alliance de ton serviteur, tu as profané sa couronne jusqu’en terre ; 41 tu as rompu toutes ses clôtures, tu as mis en ruine ses forteresses : 42 Tous ceux qui passent le pillent ; il est la cible des outrages de ses voisins. 43 Tu as élevé la [main] droite de ses adversaires, tu as réjoui tous ses ennemis ; 44 tu as retourné le tranchant de son épée, et tu ne l’as pas soutenu dans la bataille. 45 Tu as fait cesser son éclat et tu as jeté par terre son trône ; 46 tu as abrégé les jours de sa jeunesse, tu l’as couvert de honte. (Pause).
La situation actuelle est diamétralement opposée à la fermeté et à l’accomplissement de l’alliance et rappelle la nouvelle lune. C’est la nuit, sans la lumière de la lune. David, le roi élu, a été rejeté par Dieu (verset 39). David est rejeté par sa propre faute. Sa descendance, le peuple, est aussi rejetée par ses propres péchés. Christ, le Seigneur et le Fils de David, est aussi rejeté. Cependant, ce n’est pas par sa propre faute, mais parce qu’Il est devenu le sacrifice pour le délit (Ésa 53:10). Cela a permis à Dieu de manifester sa miséricorde à David et à sa descendance.
Nous nous trouvons dans la période précédant l’accomplissement de la promesse, la période de la grande tribulation. Dieu est courroucé contre son peuple et la descendance de son roi oint parce qu’ils Lui ont été infidèles. Selon le sentiment du reste fidèle, Dieu n’as plus voulu de l’ancienne alliance de son serviteur (verset 40). Dieu a « profané sa couronne », ou : son diadème, de dignité royale « jusqu’en terre ». Il ne reste rien de son ancienne grandeur et de son honneur.
La ville de Dieu, la ville de David, est devenue une ruine (verset 41). La ville est désormais librement accessible par les brèches de la muraille. Les défenses ont été éliminées, les forteresses sont en ruines. Éthan attribue cela aux actions de Dieu.
Privée de protection, la ville de David a été pillée par « tous ceux qui passent » de tous les objets de valeur qu’elle contenait (verset 42). La ville n’était plus non plus respectée. Elle était devenue « la cible des outrages de ses voisins ».
Dieu a non seulement donné à ses adversaires l’accès à la ville, mais aussi « élevé la [main] droite de ses adversaires » (verset 43). Il leur a donné la force de le faire et leur a donné le pouvoir sur son peuple. Avec cela Il a « réjoui » tous ses ennemis, mais dans le sens d’une joie maligne.
D’un autre côté, Il a retourné le tranchant de l’épée de son peuple contre lui-même (verset 44). Il leur a retiré sa force et ne les a pas « soutenu dans la bataille ». Ils ont été vaincus, tués, dispersés, déportés ou se sont enfuis.
Il a « fait cesser » l’éclat du roi, il n’en reste rien (verset 45). Tout l’éclat qui caractérisait sa royauté a disparu. Il ne reste rien non plus de sa domination, car Il a « jeté par terre son trône ». Aussi, il ne reste rien non plus à gouverner, car le peuple a été dispersé dans les pays environnants ou déporté en exil.
Le règne glorieux de David et de son premier successeur, son fils Salomon, n’a pas duré longtemps. À cause de l’infidélité de Salomon, Dieu « a abrégé les jours de sa jeunesse », c’est-à-dire du royaume d’Israël (verset 46). Les choses allèrent de mal en pis. Dieu ne pouvait prolonger les jours de prospérité et de beauté de jeunesse. Il se vit contraint de céder son trône aux peuples et de couvrir le peuple de honte.
47 - 52 Jusques à quand ?
47 Jusqu’à quand, ô Éternel, te cacheras-tu toujours, et ta fureur brûlera-t-elle comme un feu ? 48 Souviens-toi de ce qu’est la durée de ma vie : pourquoi as-tu créé tous les fils des hommes [pour n’être que] vanité ? 49 Qui est l’homme qui vit et qui ne verra pas la mort ? Qui sauvera son âme de la main du shéol ? (Pause). 50 Où sont, Seigneur, tes premières bontés, que tu as jurées à David dans ta fidélité ? 51 Souviens-toi, Seigneur, de l’opprobre de tes serviteurs (je porte au fond de moi [celui de] tous les grands peuples), 52 [l’opprobre] dont tes ennemis couvrent, ô Éternel, dont ils couvrent les pas de ton oint.
Le reste demande à nouveau « jusqu’à quand » cette situation durera (verset 47 ; Psa 13:2-3). Maintenant, c’est une question de désespoir face aux circonstances. Ils ont l’impression que Dieu se cache d’eux. Le fera-t-Il « toujours » (cf. Psa 77:7-9) ? En même temps, la question « jusqu’à quand » est aussi une question qui résonne avec l’espoir qu’Il y aura une fin à la souffrance. Mais jusqu’à quand la fureur de Dieu « brûlera-t-elle comme un feu ? »
La question est de savoir jusqu’à quand la fidélité de Dieu à son alliance, jusqu’à quand sa bonté, reste invisibles. Le psalmiste place sa confiance en l’Éternel, mais le besoin est grand. Si le temps n’est pas abrégé, aucun du reste ne restera en vie (cf. Mt 24:22). Qu’en est-il alors de la bonté et de la fidélité de l’Éternel ?
La première raison de ces questions est la grande détresse (versets 47-49). La deuxième raison est que la bonté et la fidélité de l’Éternel sont en jeu (verset 50), l’alliance qu’Il a, après tout, jurée sous serment. Enfin, la troisième raison est l’opprobre qui s’abattra sur le reste et, avec cela, l’honneur du nom de Dieu et de son Christ, son Oint (versets 51-52). C’est pourquoi le Seigneur Jésus enseigne au reste à prier : « Que ton nom soit tenu pour sanctifié » (Mt 6:9b).
Ils demandent à Dieu de se souvenir « qu’est la durée de ma vie » (verset 48). S’Il veut encore accomplir quelque chose de son alliance, qu’Il le fasse vite, car sinon leur vie est terminée. « Pourquoi as-tu créé tous les fils des hommes [pour n’être que] vanité », s’Il ne les laisse vivre que si peu de temps et leur rend aussi la tâche si difficile ? En fin de compte, tout homme meurt (verset 49). Personne ne peut y échapper, car personne ne peut sauver « son âme de la main du shéol ».
Puis la question est posée au « Seigneur », Adonai, c’est-à-dire le souverain Dominateur, où sont ses « premières bontés » (verset 50). Où sont-elles passées ? Pourtant, Il « a juré à David dans » sa « fidélité ». Mais maintenant, il n’y a plus aucun signe de cela. Dieu a-t-Il oublié qu’Il a juré dans sa fidélité ?
Un autre aspect que le reste apporte à Dieu est l’opprobre que ses serviteurs subissent (verset 51). Le Seigneur en tient-Il compte ? « Tous les grands peuples » se moquent d’eux. Ils ne se débarrassent pas de cette moquerie, mais la portent avec eux. Toutes les moqueries les touchent profondément et restent en eux tant qu’il n’y a pas de résultat, pas d’exaucement, pas d’accomplissement de l’alliance.
Enfin, ils font remarquer à l’Éternel que les ennemis ne sont pas leurs ennemis, mais les siens : « tes ennemis » (verset 52). Ses ennemis ne couvrent pas de l’opprobre leurs actions, mais « les pas de ton oint ». L’oint de Dieu est David et, au-dessus de lui, le Messie.
Les ennemis de Christ L’ont insulté et se sont moqués de Lui en tant que ‘Roi des Juifs’. Ils ont outragé le chemin de Dieu qu’Il a parcouru avec le Messie. Le fait que le Roi de Dieu soit né bébé dans une famille de charpentiers et ait vécu dans l’humiliation est une raison pour les incroyants de se moquer de Lui. Tous les moqueurs Le reverront, à leur grand désarroi, alors en tant que juge.
53 Amen, oui, amen
53 Béni soit l’Éternel pour toujours ! Amen, oui, amen !
Bien qu’Éthan dise que Dieu ne se montre pas, il croit que Dieu est là et qu’Il tiendra toutes ses promesses. C’est pourquoi il dit : « Béni soit l’Éternel pour toujours ! » L’Éternel habite au milieu des louanges d’Israël (Psa 22:4). La victoire est acquise lorsque nous commençons à louer le Seigneur (2Chr 20:21-22), comme c’est aussi le cas ici dans le troisième livre des Psaumes. Éthan souligne sa louange par un « amen, oui, amen ! » convaincu. C’est certain.
Au Psaume 73, le premier psaume du troisième livre des Psaumes, le psalmiste entre dans le sanctuaire (Psa 73:17) où l’Éternel est loué pour l’éternité. Il le fait aussi dans les moments d’épreuve, dans les moments difficiles, ici dans le dernier psaume de ce troisième livre. La foi qui s’affine répond par « amen, oui, amen » et magnifie le nom du Seigneur.
Ainsi, la foi triomphe des circonstances. Le croyant voit la lumière de l’espérance à travers les ténèbres. Cette espérance, c’est la confiance en celui qui accomplira ses promesses d’alliance, aussi quand tout semble empêcher leur réalisation.
Psaume 90