Psaumes 76

Ce psaume parle de Dieu brisant le pouvoir de l'ennemi. Ici, il s'agit de briser la puissance de l'Assyrie, ou du roi du nord, par l'apparition de l'Éternel, c'est-à-dire du Seigneur Jésus. La présence du Seigneur Jésus dans la ville du grand Roi (Mt 5:35) est la réponse de Dieu à la puissance de l'ennemi. À partir de ce moment, Jérusalem fut appelée Yahvéh-Shamma, ce qui signifie « l'Éternel est là » (Ézé 48:35).

Le psaume ne mentionne pas à quel événement historique il fait référence. La défaite des Assyriens donne une impression de ce qui est décrit dans le psaume (2Roi 19:32-35 ; Ésa 37:36). Cette impression est étayée par la Septante, la traduction grecque de l'Ancien Testament. Elle mentionne « sur les Assyriens » dans le titre de ce psaume. Dans tous les cas, Dieu sauvera son peuple de l'encerclement des nations hostiles à l'avenir en brisant le pouvoir de ces nations.

Pour une explication de « au chef de musique », se reporte au Psaume 4:1.

Pour une explication de « avec des instruments à cordes », se reporte au Psaume 4:1.

Pour une explication de « psaume d'Asaph », se reporte au Psaume 50:1.

Cette psaume est aussi un « cantique », ce qui signifie qu'il s'agit d'un chant de louange.

En détruisant les ennemis de son peuple – c'est-à-dire Juda, les deux tribus, et Israël, les dix tribus, c'est-à-dire les douze tribus (cf. Ézé 37:15-16) – Dieu s'est fait connaître « en Juda » (verset 2). Maintenant, Il n'y est pas encore connu, Il n'est pas reconnu, mais Il est rejeté. Cela changera dès que le Fils de Dieu, le Messie, reviendra en Juda.

Par son action contre les rois des nations, son nom est grand « en Israël ». Il vient pour tout Israël, qui sera composé des justes (Ésa 60:21), car Il a jugé les apostats. C'est le jour de sa puissance, le jour où son peuple sera un peuple de bonne volonté, c'est-à-dire agissant librement et volontairement (Psa 110:3).

« En Salem », c'est-à-dire à Jérusalem (Gen 14:18 ; Héb 7:1-2), « est son tabernacle » (verset 3). En désignant Jérusalem par son nom abrégé, l'accent est mis sur sa signification. Salem signifie 'paix'. Il veille à ce que son peuple puisse vivre en paix. Le nom de Salem souligne que Christ est maintenant vraiment le roi de la paix (Héb 7:2). Maintenant que le Prince de la paix règne, il y a la vraie paix sur la terre.

Et Il habite avec son peuple dans « son tabernacle », ce qui indique qu'Il le protège par sa présence. Le psalmiste ajoute que « son domicile », c'est-à-dire son temple, est « en Sion ». Sion est la partie de Jérusalem où se trouve l'habitation de Dieu. La relation avec le peuple est maintenant rétablie. Jérusalem s'appelle désormais Yahvéh-Shamma, ce qui signifie « l'Éternel est là » (Ézé 48:35) et le temple a été rebâti. Le royaume de paix peut commencer.

Là, près de Jérusalem, où Il habite, Il a brisé « les éclairs de l’arc » (verset 4). Il a aussi rendu inutiles les autres armes d'attaque, « le bouclier » et « l'épée ». Dieu a privé l'ennemi de son pouvoir de combattre. Il a ainsi mis fin à « la bataille ». La fin de la bataille n'est pas due à la défense habile des défenseurs de la ville, mais aux actions de Dieu. L'Éternel est de retour à Jérusalem, la guerre est finie (Ésa 2:4b).

Le résultat est que l'Éternel, longtemps méprisé, est maintenant « plus resplendissant, plus magnifique que les montagnes des ravisseurs » (verset 5). « Les montagnes des ravisseurs » - les montagnes représentent des royaumes puissants - sont un symbole de puissants dominateurs qui veulent ravir (cf. Ézé 38:12-13). La traduction littérale est « montagnes de proie ». C'est difficile à traduire. On peut penser à de puissants dominateurs, comme le roi du nord. On peut aussi penser aux Assyriens prédateurs qui ont été tués par l'ange de l'Éternel sur les montagnes autour de Jérusalem.

Contrairement aux montagnes des ravisseurs, la montagne de Sion rayonne de lumière, ce qui le fait briller. Ce rayonnement de lumière est le résultat de la présence de Dieu, qui est lumière. Dieu y habite. C'est pourquoi cette montagne est aussi plus puissante que tous les dominateurs terrestres prédateurs. Nous pouvons aussi penser à la grande montagne qui remplira toute la terre (Dan 2:35), un royaume qui ne sera pas détruit, il subsistera à toujours (Dan 2:44).

Quand le Messie viendra, Il dépouillera « les plus courageux » de leurs armes (verset 6). Leur héroïsme n'est rien. Il les dépouillera pendant qu'ils « ont dormi de leur sommeil », c'est-à-dire pendant la nuit (cf. Psa 121:4). Ils pensent pouvoir remporter une victoire facile, mais sont alors pris par surprise. Avec leurs armes, le pouvoir entre leurs mains a aussi disparu.

« Aucun des hommes vaillants » n'est encore capable de combattre. Dans le passé, les Assyriens, au nombre de 185 000, ont été tués par l'Ange de l'Éternel en une nuit (2Roi 19:35). Dans le futur, l'Assyrie, le roi du nord, subira le même sort.

La réprimande qui leur est infligé vient du « Dieu de Jacob » (verset 7). Juda et Israël eux-mêmes n'ont pas le pouvoir de se défendre. Par la réprimande de Dieu, toute la force militaire de l'ennemi est éliminée pour toujours (cf. Exo 14:23-28). Le profond sommeil est le sommeil de la mort, le sommeil qui aboutit à la mort (cf. Jug 4:21). Ils ne représentent plus aucune menace. Ils n'ont plus à craindre l'ennemi.

Le seul qui inspire la crainte est Dieu (verset 8). Pour souligner cela, la phrase commence par un « tu ... toi » emphatique. Comme Il s'est montré terrible en éliminant l'ennemi. Cela soulève naturellement la question : « Qui est-ce qui subsistera devant toi, dès que ta colère [éclate] ? » (cf. Héb 12:29 ; 10:27-31). Il n'y a qu'une seule réponse concevable à cette question : personne.

En présence de celui qui a fait entendre son jugement depuis le ciel, « la terre en eut peur et se tint tranquille » (verset 9). Cela signifie que l'Éternel viendra, non seulement en tant que guerrier redoutable, mais aussi en tant que juge qui jugera tout le monde. Il est celui qui peut dire : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Mt 28:18).

Le fait qu'Il fera entendre son jugement « des cieux » souligne sa suprématie sur toute chose. De son trône dans le ciel, Il gouverne l'univers. Sur la terre, tout et tous se taisent à l'écoute de sa voix. Personne n'ose ouvrir la bouche. « Que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu » (Rom 3:19b ; cf. Mt 22:12b).

Dieu n'a pas seulement fait entendre sa voix des cieux, mais Il s'est aussi levé « pour le jugement, pour sauver tous les humbles de la terre » (verset 10). Les humbles, ou doux, sont tous ceux qui appartiennent au Seigneur Jésus, le Messie. Ils ont appris de Lui à être doux (Mt 11:29). Ils sont sauvés pour recevoir la promesse qu'Il a faite dans le sermon sur la montagne : c'est eux, les doux, qui hériteront de la terre (Mt 5:5).

Toutes les actions et les sentiments de tous les hommes sont sous le contrôle de Dieu et contribuent à sa glorification, souvent bon gré mal gré. Ainsi, même « la colère de l'homme » Le « louera » (verset 11). La preuve la plus évidente en est le plus grand péché que l'homme ait jamais commis. Dans une rage aveugle, il a crucifié le Fils de Dieu, alors que Dieu utilise ce péché pour accomplir son dessein à la louange de sa gloire (Act 2:23 ; Éph 1:7-12).

Il utilise pour cela aussi « le reste de colère », toute la colère que l'homme dirige encore contre les siens sous l'inspiration de Satan. Il ceindra cette colère. Il en détermine les limites. En cela, Il révèle sa puissance. Tout ce en quoi Il se révèle signifie sa glorification. Prophétiquement, cela indique la répression de l'Assyrie par Dieu lorsqu'elle aura fait ce que Dieu voulait. La fin est que l'Assyrie est détruite.

La délivrance est arrivée. Il est maintenant important d'acquitter les vœux faits en temps de besoin « à l'Éternel, ton Dieu » (verset 12a). Il s'agit de l'offrande de vœu , une forme de l'offrande de paix (Lév 7:16). Le reste en est ici rappelé.

L'Éternel est maintenant leur Dieu. Tout comme Élie, dont le nom signifie « l'Éternel est mon Dieu », le reste fidèle peut maintenant dire « l'Éternel est mon Dieu » par le service d'Élie, le service des maskilim.

Puis, les peuples « qui l’entourent » sont aussi interpellés (verset 12b). Il leur est dit d'apporter « des présents au Redoutable ». Ils feraient bien de Le reconnaître dans sa suprématie, qu'Il a prouvée en jugeant ses ennemis. Ils peuvent exprimer leur crainte de Lui, ce qui implique également de reconnaître son autorité, en lui apportant des présents.

L'esprit ou le souffle des rois des nations environnantes est dans sa main (verset 13 ; Dan 5:23b). Nous voyons ces princes dans les deux bêtes d'Apocalypse 13 – la Bête de la mer, qui est le chef de l'empire romain alors restauré, et la bête de la terre, qui est l'Antichrist –, dans le roi du nord et dans Gog et Magog.

Dieu leur retranchera l’esprit avec la facilité avec laquelle on retranche les raisins pour les jeter dans le pressoir afin qu'ils soient foulés (Psa 2:1-6 ; cf. Apo 14:18-20). « Les rois de la terre » Le craignent, car Il est « le prince des rois de la terre » (Apo 1:5). Tous les rois doivent Lui rendre compte. Quand le moment de leur jugement arrivera, ils Le craindront à juste titre.

Psaume 77