Introduction
Le Psaume 51 est la réponse du reste fidèle à l’exhortation du Psaume 50. Ils sont appelés à invoquer l’Éternel « au jour de la détresse » (Psa 50:15). Ils ont « l’esprit brisé » et « le cœur brisé et humilié » (Psa 51:19) et tremblent à sa parole (Ésa 66:2b).
Cette réponse est le sacrifice qui est agréable à Dieu. Au Psaume 50, c’est le sacrifice de la louange et du vœu (Psa 50:14) ; au Psaume 51, c’est le sacrifice d’un esprit brisé et d’un cœur brisé et humilié (Psa 51:19).
Nous pouvons diviser le Psaume 51 en trois parties :
1. Les versets 3-8 traitent de la repentance.
2. Les versets 9-15 concernent la demande de pardon.
3. Les versets 16-21 parlent de la rétablissement et de la louange.
Si nous comparons certains concepts qui apparaissent dans ces trois parties,
1. « lave-moi » (verset 4),
2. « purifie-moi » (verset 9) et
3. « délivre-moi du sang [versé] » (verset 16),
nous avons une impression de la profonde humiliation par laquelle David est passé pour arriver à la rétablissement parfait et à la louange par la pénitence et le pardon.
1 - 2 Suscription
1 Au chef de musique. Psaume de David ; 2 lorsque Nathan le prophète vint à lui, après qu’il fut entré vers Bath-Shéba.
Ce psaume est le quatrième ‘psaume de pénitence’ des sept que l’on trouve aux Psaumes (Psaumes 6 ; 32 ; 38 ; 51 ; 102 ; 130 ; 143). C’est le milieu et aussi le plus profond de ces sept psaumes.
Ce psaume est un « psaume de David ». David consacre ce psaume « au chef de musique ». Cela montre qu’il est vraiment brisé. Cela signifie aussi qu’il est destiné à d’autres personnes qui ont une expérience similaire à celle que David montre dans ce psaume. Se reporte aussi au Psaume 4:1.
L’occasion de la rédaction de ce psaume est l’adultère de David avec Bath-Shéba (verset 2 ; 2Sam 11:1-5 ; 12:1-12). Nathan est entré vers David après que David soit entré envers Bath-Shéba. L’Esprit utilise ici un jeu de mots. Nathan est venu voir David pour lui faire connaitre son péché.
Son péché est multiple, il s’agit de « transgressions » (versets 3,5). Il commet d’abord le péché d’adultère « après qu’il soit venu vers Bath-Shéba » pour pécher avec elle en commettant l’adultère avec elle. Ensuite, il pèche en tuant Urie, le mari de Bath-Shéba, par une ruse, faisant retomber sur lui la culpabilité du sang (verset 16).
Il est dit de David qu’il a « fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et ne s’était détourné de rien de ce qu’il lui avait commandé, tous les jours de sa vie, excepté dans l’affaire d’Urie, le Héthien » (1Roi 15:5). Ce que David a fait – l’adultère avec Bath-Shéba, la femme d’Urie, et le meurtre d’Urie – est un type du double péché d’Israël qui consiste à
1. recevoir l’Antichrist, ce qui est l’adultère (spirituel), et
2. rejeter Christ, qui est le meurtre (cf. Jn 5:43).
David a d’abord gardé le silence sur ses péchés pendant environ un an. Ce n’est que grâce au service de Nathan qu’il a été brisé et qu’il a confessé ses péchés, après quoi on lui a immédiatement dit que l’Éternel avait fait passer son péché (2Sam 12:13). Pourtant, nous voyons dans ce psaume que la confession et le pardon peuvent être un processus. La véritable intelligence du péché ainsi que la prise de conscience et recevoir le pardon prennent du temps. C’est la preuve d’un travail profond de l’Esprit de Dieu si cela prend du temps. Celui qui se contente de confesser rapidement ses péchés et de réclamer le pardon n’a aucune idée de ses péchés devant Dieu et n’est pas sincère dans sa confession.
La confession de David s’applique prophétiquement au reste fidèle. Comme mentionné plus haut, le peuple a péché de deux manières :
1. Il a commis l’adultère envers Dieu en s’engageant aux côtés de l’Antichrist (Jn 5:43b).
2. Il a commis un meurtre en crucifiant Christ (Jn 5:43a).
Le premier péché est la transgression des commandements de la première table de pierre de la loi qui régit les relations envers Dieu. Le second péché est la transgression des commandements de la deuxième table de pierre de la loi qui régit la relation envers le prochain. Le premier est le péché de corruption; l’autre est le péché de violence (Gen 6:11 ; cf. Mt 5:31,21).
3 - 4 Prière pour la purification
3 Use de grâce envers moi, ô Dieu ! selon ta bonté ; selon la grandeur de tes compassions, efface mes transgressions. 4 Lave-moi pleinement de mon iniquité et purifie-moi de mon péché.
Après que David a été convaincu par Nathan des terribles péchés qu’il a commis, sa première question à Dieu est d’user de grâce envers lui (verset 3). L’Ancien Testament prévoit des dispositions pour l’homicide involontaire sans intention, mais le péché de David est un meurtre avec préméditation. Il n’y a pas de pardon pour cela dans l’Ancien Testament. David sait qu’il mérite la peine de mort. Il n’a pas le droit de rester en vie, à moins que Dieu n’use de grâce envers lui. Ce faisant, il demande à Dieu d’user de grâce envers lui « selon ta bonté ». David fait appel à qui est Dieu (Exo 34:6-7).
Il demande ensuite à Dieu d’effacer ses transgressions de son registre de punition, de les en retirer, afin qu’il n’ait plus de casier judiciaire (cf. Col 2:14 ; Ésa 43:25 ; 44:22). Il reconnaît avoir transgressé les commandements de Dieu « tu ne commettras pas d’adultère » et « tu ne commettras pas de meurtre ». Il ne justifie pas ces transgressions, mais les confesse sans aucune excuse.
Il n’y a pas non plus d’excuse pour l’adultère et la fornication. Ce sont des péchés qui ne peuvent pas être défaits. David porte sur lui une culpabilité indélébile. La seule possibilité d’éradication réside dans « la grandeur » des compassions de Dieu. C’est à cela qu’il fait appel.
Le mot hébreu pour péché, ‘chata’a’, signifie manquer le but que Dieu a fixé à la créature, à savoir la glorification de Dieu envers la création (les hommes) (Rom 3:23). Le péché est en quelque sorte une tache sur son vêtement, c’est-à-dire sa manifestation au monde extérieur, et doit donc être lavé.
David n’est pas seulement coupable à cause de son péché, il est aussi devenu sale à cause de lui (verset 4). Il demande non seulement l’expiation de sa transgression par le pardon sur la base de la miséricorde, mais aussi d’être lavé pleinement de son « iniquité ».
Le mot pour « laver » est utilisé pour laver des vêtements sales. Les péchés de David sont « comme l’écarlate » (Ésa 1:18) et ne pourront jamais être blanchis par les humains. Les vêtements lavés évoquent un nouveau départ avec Dieu (Gen 35:2).
En tant que roi, il est le représentant de Dieu et a un rôle exemplaire. Son appel et sa tâche consistent à conduire le peuple dans la voie de Dieu et à lui montrer comment il faut servir Dieu. Au lieu de cela, par ses péchés, il a souillé son exemple. Le nom de Dieu a été déshonoré par son comportement. Cette disgrâce doit être lavée et seul Dieu peut le faire.
Enfin, David demande à Dieu de le purifier de son péché. L’idée de la lèpre est ici présente. Le péché, comme la lèpre, est un obstacle qui empêche de s’approcher de Dieu (cf. verset 9). À cause du péché, la relation avec Dieu est rompue et l’homme n’atteint pas la gloire de Dieu. À cause de son péché, David n’a plus accès à Dieu dans son sanctuaire, où tout est pur et saint, conformément à qui est Dieu. Il aspire au rétablissement de sa communion avec Dieu et demande donc la purification (cf. 1Jn 1:9).
Ce que David demande dans ces deux versets d’ouverture montre qu’il a l’intelligence de ce que le péché entraîne et de tout ce qu’il faut pour être libéré de son fardeau. Il demande à « effacer », « laver » et « purifier ». ‘Effacer’, c’est ôter complètement le casier judiciaire avec ses transgressions. ‘Laver’, c’est enlever la saleté de la tache du péché. ‘Purifier’ fait référence à la purification de son cœur et de sa conscience en rapport avec son iniquité. Le premier est envers Dieu, le deuxième envers les hommes, le troisième envers lui-même. Lorsque tout cela se produit, ses transgressions, ses iniquités et ses péchés sont complètement pardonnés.
5 - 8 Confession et repentance
5 Car je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant moi. 6 Contre toi, contre toi seul, j’ai péché, et j’ai fait ce qui est mauvais à tes yeux ; en sorte que tu seras justifié quand tu parles, trouvé pur quand tu juges. 7 Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu. 8 Voici, tu désires la vérité dans l’homme intérieur, et tu me feras comprendre la sagesse dans le secret [de mon cœur].
David connait ses transgressions (verset 5). En prendre conscience est nécessaire pour que Dieu puisse accomplir son œuvre de rétablissement. Il doit y avoir une pleine transparence à ce sujet. Son péché, depuis que Nathan l’a découvert pour lui, est constamment devant lui. Cet état n’est pas agréable, mais il est très bénéfique. Ce n’est que lorsque Dieu lui envoie Nathan qu’il en vient à une confession complète et sincère. Ce psaume en est la preuve.
Bien que David ait péché contre son prochain, il confesse qu’il a péché contre Dieu, oui, contre Dieu seul (verset 6 ; 2Sam 12:13a). Le point principal d’un péché est qu’il est mauvais aux yeux de Dieu. Dieu a été déshonoré. Tout péché contre un prochain est avant tout un péché contre Dieu. Si cette prise de conscience n’est pas au premier plan, il n’y aura pas de confession approfondie. Il y a alors seulement des regrets, surtout à propos des conséquences, mais pas de repentir pour l’acte.
Dieu est absolument juste. Si nous reconnaissons que nous avons péché contre Lui et fait ce qui est mal à ses yeux, nous reconnaissons qu’Il est juste dans son jugement du péché. Le mot ‘confesser’ signifie ‘dire la même chose’. Confesser un péché, c’est voir un péché comme Dieu le voit et dire la même chose que Lui à son sujet. C’est ce qu’a fait David lorsque Nathan l’a confronté à son péché au nom de Dieu. Il a justifié le jugement de Dieu sur le péché qu’il a commis. Paul cite ce verset dans la lettre aux Romains, lettre dans laquelle il explique ce qu’est la justice de Dieu (Rom 3:4).
Dieu détermine ce qu’est le péché. Le péché, c’est tout ce qui est fait sans reconnaitre son droit sur notre vie. L’homme a été créé dans le but de glorifier son Créateur. Il manque ce but en vivant comme un pécheur (Rom 3:23). Dans sa loi, Il dit ce que l’homme doit faire et ce qu’Il fera si l’homme transgresse la loi. Lorsque Dieu juge parce que sa loi a été transgressée, Il prouve qu’Il est pur. Il a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab 1:13a). Ce n’est que lorsqu’une personne reconnait que Dieu est juste et pur que Dieu peut déclarer cette personne juste et pure.
David descend encore plus profondément dans le problème du péché. Il reconnait qu’il a « été enfanté dans l’iniquité » et que « dans le péché » sa mère l’a conçu (verset 7). Il ne s’agit pas d’abandonné toute responsabilité de sa culpabilité, mais de reconnaitre qu’il est pécheur jusqu’au plus profond de son être. Il ne parle pas seulement de ses péchés en tant qu’actes, mais du péché qui est en lui comme source des actes, de la nature pécheresse que tout être humain possède (cf. Rom 7:18a).
C’est ce que nous appelons le ‘péché originel’, que chaque être humain possède depuis qu’Adam est tombé dans le péché. Nous ne sommes pas pécheurs parce que nous péchons, nous péchons parce que nous sommes pécheurs. L’enseignement à ce sujet est donné dans la lettre aux Romains. Il est recommandé de lire cette lettre régulièrement. Voir la différence entre le péché en tant qu’acte et le péché en tant que source est fondamental pour qu’il y ait une confession profonde. Cette déclaration de David est une déclaration à la fois rare et claire sur le péché originel dans l’Ancien Testament (cf. Job 14:4 ; 15:14 ; 25:4 ; Psa 58:4).
David a une profonde intelligence de ce que Dieu désire et apprécie (verset 8). Il sait que Dieu désire « la vérité dans l’homme intérieur ». L’intérieur, c’est l’âme ou le cœur (cf. Job 38:36). Il a expérimenté dans ses sentiments que Dieu n’avait pas de joie à son intérieur, et qu’il n’en avait pas non plus quand il cachait ses péchés à l’intérieur. La joie est le résultat de l’œuvre de Dieu. La vérité qu’Il désire est la reconnaissance du péché devant Lui et l’acceptation de son jugement sur celui-ci sans aucune réserve.
Si, chez le pécheur, cette vérité est présente comme une conviction profonde, alors Dieu « fera comprendre la sagesse dans le secret ». L’espace est entré dans l’intérieur par la confession et Dieu peut maintenant y faire connaitre sa sagesse. Cela permet au croyant rétabli de prendre les bonnes décisions dans le choix auquel il est constamment confronté : le choix entre le bien et le mal.
9 - 14 Prière pour la rétablissement
9 Purifie-moi du péché avec de l’hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. 10 Fais-moi entendre l’allégresse et la joie, afin que les os que tu as brisés se réjouissent. 11 Détourne ta face de mes péchés, et efface toutes mes iniquités. 12 Crée-moi un cœur pur, ô Dieu ! et renouvelle au-dedans de moi un esprit droit. 13 Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m’ôte pas ton esprit de sainteté. 14 Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne.
Après sa profonde confession, David demande à Dieu de le purifier avec de l’hysope (verset 9). L’hysope est pour ainsi dire un pinceau biologique, utilisé pour étaler un liquide sur une surface solide. D’un point de vue typologique, elle évoque l’application de l’œuvre de Christ à l’homme. L’hysope est notamment utilisée pour l’application du sang de l’agneau pascal sur les poteaux (Exo 12:22). L’application du sang, ou l’acceptation de sa valeur par la foi, implique de couvrir les péchés devant l’œil de Dieu, elle opère la purification et le pardon (1Jn 1:7b ; Apo 1:5 ; Héb 9:22). Le sang nous rend pur aux yeux de Dieu.
David demande aussi que Dieu le lave. Cela fait référence à la parole de Dieu qui est comparée à de l’eau (Éph 5:26 ; Jn 15:3). Nous voyons ici l’application du sacrifice de purification du lépreux en Lévitique 14 (Lév 14:1-20). Le peuple dans son ensemble, c’est-à-dire le reste fidèle au temps de la fin, sera également purifié par ce sacrifice, ce qui le rétablira dans sa communion avec Dieu. L’application pour nous est qu’en lisant la parole de Dieu, nous en venons à reconnaitre nos péchés. S’il y a des péchés, nous les confessons et ils nous sont pardonnés (1Jn 1:9).
David attend avec impatience la réponse de Dieu à sa confession (verset 10). Il demande la preuve que Dieu a accepté sa confession. Cette preuve, c’est l’allégresse et la joie que Dieu éprouve à l’égard de sa confession. Si Dieu le lui fait savoir, cette réjouissance coulera dans ses os et il sautera de joie. Maintenant, il se sent encore brisé et impuissant parce que la loi le condamne et que sa conscience l’accuse.
Il demande à Dieu de détourner sa face de ses péchés (verset 11). Il demande ainsi à Dieu de pardonner ses péchés et de ne plus s’en souvenir. Il ne demande plus le pardon pour un péché particulier mais l’expiation de « toutes » ses iniquités. Lors d’une confession approfondie d’un péché, nous prenons conscience que nous n’avons pas seulement commis une mauvaise action particulière, mais que nous sommes souvent tombés dans l’erreur. En présence de Dieu, nous voyons l’ensemble de notre condition perdue.
Cette confession éveille le désir de quelque chose de totalement nouveau, une nouvelle création de Dieu, la création d’un cœur pur (verset 12). Aucun homme ne peut faire cela en lui-même, c’est Dieu qui doit le faire. Il doit s’agir d’un acte de création de la part de Dieu, dans le même sens que nous sommes « une nouvelle création » en Christ (2Cor 5:17 ; Gal 6:15 ; Éph 2:10). Le verbe « créer » est ici le même qu’en Genèse 1 (Gen 1:1). Il s’agit de créer quelque chose de totalement nouveau qui n’existait pas déjà. Dieu ne peut pas nous réparer ; Il doit commencer quelque chose de nouveau.
Un cœur pur est un cœur qui n’est pas souillé par les péchés. Ce cœur a horreur du péché et ce qui en sort est pur. Une personne au cœur pur n’a pas d’obstacles pour s’approcher de Dieu. Elle vit en communion avec Dieu. Elle voit Dieu parce qu’elle a un cœur pur (Mt 5:8). Le croyant du Nouveau Testament sait que, par la foi, il a un cœur pur (Act 15:9). Cependant, il est important de vivre en accord avec cela.
Outre un cœur pur, David demande également que soit renouvelé en lui « un esprit droit ». Auparavant, il avait cet esprit droit et restait dans la voie de Dieu. Maintenant qu’il est tombé dans le péché parce qu’il n’est pas resté droit à Dieu, il demande à ce qu’il soit renouvelé. Il ne veut pas retomber aussi bas. À cause de sa chute grave, il est d’autant plus profondément convaincu que Dieu doit lui fournir cet esprit pour qu’il reste en communion avec Dieu. Ainsi, il ne sera pas facilement tenté de commettre à nouveau un péché.
Nous avons aussi besoin d’un esprit droit afin de nous concentrer sur Christ seul et d’attendre tout de Lui. Nous sommes alors préservés de la tentation du péché qui conduit à une nouvelle impureté et, pire que tout, à la rupture de la communion avec Dieu. Nous avons toujours la nature pécheresse en nous. Par conséquent, cette question s’applique aussi à nous. L’important pour nous est de demeurer attachés au Seigneur de tout notre cœur (Act 11:23). Nous fuirons alors le péché s’il veut nous tenter (cf. Gen 39:10-12).
Le péché entraîne une profonde brèche avec Dieu. Il rompt notre communion avec Lui. Lorsque le pécheur a pris conscience de son péché, il se rend également compte que Dieu doit le renvoyer à juste titre (verset 13). Après tout, Dieu ne peut rien faire d’autre que rejeter le péché. En même temps, le fait d’exprimer cette question implique que David a confiance dans le fait que Dieu ne le renverra pas, lui, le pécheur, parce que Dieu répond toujours à une confession sincère par la grâce.
Demander à Dieu de ne pas lui retirer son esprit de sainteté ou son Saint Esprit convient dans la bouche de David en tant que croyant de l’Ancien Testament (cf. 1Sam 16:14). Dans l’Ancien Testament, le Saint Esprit n’habite pas dans le croyant. Il travaille en lui. Nous voyons déjà l’Esprit à l’œuvre lors de la création (Gen 1:2). Un croyant de l’Ancien Testament ne peut faire quelque chose qui soit agréable à Dieu que par le Saint Esprit. Tout ce qui est bon pour lui vient de l’Esprit de Dieu. David en est conscient (2Sam 23:2).
Le Saint Esprit ne vient habiter sur la terre qu’après la glorification du Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus ne laisse aucun doute à ce sujet (Jn 7:39). Depuis la Pentecôte, l’Esprit habite dans l’église (Act 2:1-4 ; Éph 2:21-22) et dans le croyant (1Cor 6:19). Celui qui le sait ne demandera jamais à Dieu de ne pas lui ôter son Esprit (Jn 14:16-17 ; Gal 4:1-7 ; 1Cor 12:13).
Bien sûr, il est important de ne pas attrister l’Esprit (Éph 4:30), mais d’être conduit par l’Esprit et de marcher par l’Esprit (Gal 5:16,18,25). Par conséquent, ce que David demande ici a une grande importance pratique pour nous. Il s’agit du besoin de renouvellement spirituel dont nous avons nous aussi besoin régulièrement. J’espère que nous en sommes conscients.
David a souvent connu et apprécié la joie du salut de Dieu. Chaque fois que Dieu lui a donné le salut, il y avait cette joie. Tout le temps où il a gardé le silence sur ses péchés, cette joie était absente. Il n’avait pas de communion avec Dieu. Maintenant qu’il a confessé ses péchés, il exprime le désir profond du retour de cette joie du salut de Dieu (verset 14).
L’Esprit qui est sur lui maintenant – car sa confession est l’œuvre de l’Esprit – ne pouvait pas être sur lui lorsqu’il gardait le silence sur ses péchés. Ce qu’il désire maintenant, c’est la joie du salut de Dieu. Il veut faire l’expérience de cette joie en permanence dans la présence de Dieu. À cette fin, il demande à Dieu « qu’un esprit de bonne volonté [c’est-à-dire : un esprit agissant librement et volontairement, avec noblesse] me soutienne ». Il demande une hardiesse intérieure pour vivre à nouveau en communion avec Dieu en gardant ses commandements et en ne les transgressant plus.
15 - 19 Le sacrifice que Dieu ne méprise pas
15 J’enseignerai tes voies aux transgresseurs, et des pécheurs retourneront vers toi. 16 Délivre-moi du sang [versé], ô Dieu, Dieu de mon salut ! Ma langue chantera hautement ta justice. 17 Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. 18 Car tu ne prends pas plaisir aux sacrifices, autrement j’en donnerais ; l’holocauste ne t’est pas agréable : 19 Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié.
David a prié pour obtenir le pardon et la rétablissement ; il prie maintenant pour savoir si l’Éternel peut encore l’utiliser à son service. Il veut commencer à partager ses expériences de transgresseur avec d’autres transgresseurs (verset 15 ; cf. Lc 22:32 ; Psa 34:12). Celui qui a un sens profond de son propre péché et, de même, du pardon de Dieu et de la joie retrouvée, se souciera des autres. David veut enseigner aux autres qui ont transgressé les commandements de Dieu les voies de Dieu en leur parlant de confesser leur culpabilité à Dieu et de se repentir. Il est désireux de faire revenir les pécheurs de leur égarement et de couvrir ainsi une multitude de péchés (Jac 5:19-20).
Lorsqu’il pense à enseigner aux autres les voies de Dieu, le poids de ses péchés l’accable à nouveau (verset 16). Il pense maintenant à sa culpabilité du sang versé. Après tout, il a tué Urie pour couvrir son péché avec Bath-Shéba. Par conséquent, il a attiré sur lui la culpabilité du sang versé (2Sam 11:14-17). David a déjà parlé de la joie du salut de Dieu (verset 14), maintenant il parle du « Dieu de mon salut ». Si ce Dieu le sauve de ses dettes de sang, l’en délivre, sa langue chantera joyeusement. Il chantera alors – non pas l’amour et la miséricorde de Dieu, ce à quoi nous pourrions nous attendre, mais – la « justice » de Dieu. Dieu a une base juste pour ce salut : l’œuvre de son Fils à la croix.
Cette confession a une application prophétique. Le reste fidèle reconnaitra à l’avenir qu’en tant que peuple, il s’est rendu coupable de la mort du Messie, par laquelle il a attiré sur lui la culpabilité du sang. Pour eux aussi, le salut de leur culpabilité de sang réside dans l’œuvre de Christ à la croix. Le reste confessera aussi le péché d’adultère du peuple parce qu’il a reçu l’Antichrist.
David demande au « Seigneur », Adonai, c’est-à-dire le souverain Dominateur, d’ouvrir ses lèvres (verset 17). Il annoncera alors la louange de Dieu avec sa bouche. Aucune louange n’a franchi ses lèvres et n’est sortie de sa bouche pendant le temps où il a gardé le silence sur ses péchés. Maintenant qu’il a réalisé et confessé ses péchés, David n’éclate pas soudainement en jubilation. Il n’y a pas de posture chez lui. Sa bouche et ses lèvres fermées sont le résultat des péchés qu’il a commis. Il appartient à Dieu de les ouvrir. Il demande humblement à Dieu de le faire pour lui. Il y aspire et c’est pourquoi Dieu le fera.
Dieu « ne prends pas plaisir aux sacrifices » en tant que tels (verset 18), car le sang des taureaux et des boucs ne peut ôter aucun péché (Héb 10:4). David le sait, il en est profondément conscient. C’est aussi ce qu’il a exprimé plus tôt par l’Esprit (Psa 40:7). Si Dieu y trouvait de la joie, il l’aurait apporté avec plaisir. Même les holocaustes ne sont pas agréables à Dieu. David le sait aussi.
Les seuls sacrifices qui plaisent à Dieu sont « un esprit brisé » et « un cœur brisé et humilié » (verset 19 ; cf. Ésa 57:15 ; 66:2b). Il n’y a rien de l’orgueil et de l’autojustification dans ces sacrifices, mais il y a une disposition qui est précieuse pour Dieu. Cela s’applique aussi à nous. Celui qui offre de tels sacrifices est vraiment ‘un humble en esprit’ (Mt 5:3). Une telle personne ne se vante pas, mais est humble devant Dieu.
David ne parle pas de la joie que Dieu trouve dans une telle disposition, mais dit que Dieu ne la « méprisera pas ». Il s’adresse ici à Dieu avec insistance : « Ô Dieu, tu... ». Les gens méprisent souvent une telle disposition, mais ‘ô Die! tu’ ne la méprisera certainement pas. En disant « ne méprisera pas », David souligne qu’aucune gloire n’est attachée à ces sacrifices.
20 - 21 Prière pour Sion
20 Fais du bien, dans ta faveur, à Sion ; bâtis les murs de Jérusalem. 21 Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, à l’holocauste et au sacrifice [qu’on brûle] tout entier ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Après sa profonde confession et sa demande de purification, David pense maintenant à Sion (verset 20). En tant que représentant du peuple, il a jeté l’opprobre sur toute la nation par ses péchés. Dieu a dû retirer ses mains, pour ainsi dire, de Sion. Maintenant que David a fait sa confession, il demande à Dieu de faire du bien à Sion, dans sa faveur.
D’un point de vue prophétique, il s’agit de la reconstruction de la ville et du temple que l’Éternel fera rebâtir. À cause de la grande tribulation, les sacrifices ont cessé, et à cause de l’attaque du roi du nord, Jérusalem a été détruite. La restauration du temple et du service sacrificiel est décrite par le prophète Ézéchiel (Ézéchiel 40-44).
À cause de ses péchés, la ville est devenue vulnérable, sa force spirituelle a disparu. Les murailles littérales sont peut-être encore là, mais lorsque la force spirituelle a disparu à cause du péché, la muraille n’offre plus de protection. C’est pourquoi David demande maintenant si Dieu va rebâtir les murailles de Jérusalem, c’est-à-dire protéger à nouveau la ville.
Le résultat sera que Dieu prendra à nouveau « plaisir aux sacrifices de justice » (verset 21) qui seront apportés par les habitants de Jérusalem. Nous pouvons appliquer cela à une église locale, qui est aussi considérée comme un lieu où Dieu habite. Si, dans une église locale, le péché a été jugé et la communion avec Dieu a été rétablie, les sacrifices spirituels sont à nouveau agréables à Dieu.
Nous pourrions nous attendre à ce que les « sacrifices de justice » soient des sacrifices pour le péché. Cela correspondrait bien à la confession des péchés. Mais David parle d’« l’holocauste » et de « sacrifice [qu’on brûle] tout entier ». Lorsque Dieu commence à parler de sacrifices, Il commence par l’holocauste (Lév 1:1-3). Un holocauste est le sacrifice le plus élevé qui puisse être offert volontairement. Parmi les différents holocaustes qui peuvent être apportés, les « taureaux » sont la forme d’holocauste la plus élevée (cf. Lév 1:3,10,14).
L’holocauste est un sacrifice qui est brûlée entièrement. L’offrande entière est présentée sur l’autel et monte en fumée comme une odeur agréable à Dieu (Lév 1:9 ; cf. Deu 33:10). Lorsque David parle non seulement d’un holocauste mais aussi d’une offrande qui est entièrement consumée, il fait preuve d’intelligence à l’égard de cette offrande. Il explique l’essence de l’holocauste. L’holocauste représente l’œuvre du Seigneur Jésus comme une œuvre accomplie entièrement et exclusivement pour Dieu.
Psaume 52