Introduction
Voici le dernier psaume de cette série de psaumes des Corites. Dans ce psaume, ils parlent du vide du monde à la lumière du jugement de Dieu au temps de la fin. Ce vide sera alors visible par tous. Ce qui se trouve dans ce psaume rend déjà ce vide clair pour la foi maintenant et aura donc déjà son effet sur tout ce que nous possédons, sommes et aspirons.
Nous n’entendons pas un cri vers Dieu ou une louange de Lui. Le but du psaume est de nous donner une vision juste de la valeur de la richesse. Le psalmiste le fait sous la direction de l’Esprit de Dieu en considérant sa valeur sur fond de mort. La mort prouve la folie de toute sagesse et de toute grandeur humaine. Cela n’est pas pris en compte dans le monde, ni par les croyants charnels. Cependant, c’est un fait qui est toujours vrai. Ceux qui sont ouverts à l’enseignement de ce psaume seront d’accord de tout cœur et sans réserve.
Dans le livre de l’Ecclésiaste, le Prédicateur communique le résultat de son enquête sur le sens de la vie du point de vue de l’homme. Sa conclusion : elle est vide et vanité. Au Psaume 49, nous trouvons la conclusion du psalmiste sur le sens de la vie suite à l’expérience de la souffrance à travers la grande tribulation décrite aux Psaumes 42-48.
Le psalmiste communique sa conclusion sous forme de parabole (au singulier, verset 5). Il le fait en deux couplets, qui se terminent toutes deux par un refrain (verset 13 et verset 21). Ce refrain parle du caractère éphémère de la richesse et de l’inéluctabilité de la mort. Nous en voyons une illustration dans la parabole racontée par le Seigneur Jésus au sujet d’un riche insensé (Lc 12:16-21).
Une subdivision du psaume est :
Versets 1-5 L’annonce de la sagesse.
Versets 6-13 L’incapacité de la richesse à empêcher la mort. Cette section se termine par le refrain du verset 13.
Versets 14-21 (a) L’incapacité de la richesse à changer ta destination finale (versets 14-16). (b) Ne te laisse donc pas impressionner par la richesse (versets 17-21). Cette section se termine par le refrain du verset 21.
1 Suscription
1 Au chef de musique. Des fils de Coré. Psaume.
Pour une explication de « au chef de musique », se reporte au Psaume 4:1.
Pour une explication de « des fils de Coré », se reporte au Psaume 42:1.
2 - 5 Entendez ceci
2 Vous, tous les peuples, entendez ceci ; vous, tous les habitants du monde, prêtez l’oreille ; 3 fils des gens du commun et fils des grands, le riche et le pauvre pareillement : 4 Ma bouche dira des paroles de sagesse, et la méditation de mon cœur sera [pleine] d’intelligence ; 5 e prêterai l’oreille à la parabole, j’exposerai mon énigme sur la harpe.
Les versets 2-5 forment une introduction inhabituellement longue pour le livres des Psaumes. C’est donc un psaume extraordinaire, nous pourrions dire que c’est un ‘psaume de sagesse’. Dans ce psaume, comme dans l’Ecclésiaste, c’est un docteur de sagesse qui parle, quelqu’un enseigné par Dieu. Son message est universel, il est destiné à tous, à « tous les peuples » et à « tous les habitants du monde » (verset 2). Les habitants du monde sont des personnes éphémères, mortelles ; ils n’habitent le monde que brièvement.
Nous les reconnaissons dans « ceux qui habitent sur la terre », mentionnés régulièrement dans le livre de l’Apocalypse (Apo 3:10 ; 8:13 ; 11:10 ; 13:8,12,14). Ce sont les accrocheurs à la terre, les gens qui s’attachent à ce monde, y sont collés. Ce sont les gens qui ont leur portion dans cette vie (Psa 17:14a). Ils sont tellement myopes qu’ils ne vivent que pour le présent. Ils sont tous appelés à « prêtez l’oreille ».
Qu’ils soient « fils des gens du commun » ou « fils des grands », qu’ils soient « le riche » ou « le pauvre », chacun doit y faire face individuellement (verset 3). La position ou le statut social d’une personne n’a pas d’importance. Ce qui importe dans ce psaume, c’est la façon dont nous devons traiter l’inégalité qui y est présente.
Nous l’apprenons en y projetant la ‘lumière’ de la mort. Nous voyons alors que cette inégalité présente dans la vie n’a pas la moindre incidence sur la mort. En effet, tout le monde sera inévitablement confronté à la mort. Et dans la mort, toutes les différences cessent. La mort est le grand ‘égalisateur’.
Dans le contexte de ces psaumes des Corites, il s’agit principalement de la tribulation du reste commun et pauvre, par les fils des grands et le riche. Le reste arrive à la conclusion que dans la mort, toutes les différences ont disparu, après avoir traversé la grande tribulation.
Le croyant du Nouveau Testament voit plus loin. Il sait que le Seigneur Jésus viendra à tout moment pour enlever les croyants. Cela est inconnu du croyant de l’Ancien Testament, car c’est pour lui une chose cachée (1Cor 15:51-57). Cela ne rend pas le message des Corites moins important pour nous, mais au contraire plus important. Si nous comprenons cet enseignement, il nous fera voir encore plus clairement la relativité des richesses.
Le psalmiste attire l’attention de ses auditeurs ou lecteurs en disant comment il va parler (verset 4). Il ne dit pas encore de quoi il va parler, bien qu’il ait déjà donné un indice au verset 3. Pour retenir leur attention, afin qu’ils écoutent ce qu’il va dire, il leur laisse entendre qu’il apporte son message avec « des paroles de sagesse », plein « d’intelligence », « à la parabole » et dans un « énigme » (cf. Pro 1:6). Il les « exposera [...] sur la harpe ».
Les paroles de sagesse sont importantes pour avoir ainsi la bonne perspective sur le sujet dont l’écrivain s’apprête à parler. Pour bénéficier de ces paroles, tu dois faire confiance à l’écrivain. Il a réfléchi à ce qu’il allait dire. Ses paroles sont le résultat de la méditation du sujet dans son cœur.
Non seulement il y a réfléchi, mais il l’a vécu au milieu des tribulations et des persécutions (verset 6). Tout au long des besoins, il a mis sa confiance en Dieu (verset 16). En conséquence, il a acquis de l’intelligence sur le sujet dont il va parler. Il parle de la richesse et de la peur qu’éprouvent ceux qui ne sont pas riches à l’égard de ceux qui le sont.
Il appelle tous les peuples à entendre (verset 2), mais il est aussi lui-même un auditeur (verset 5). La sagesse du psalmiste ne vient donc pas de lui-même. C’est une sagesse qui lui a été confiée, bien qu’il n’en mentionne pas la source ici. La sagesse lui vient comme une parabole. Il commence par entendre lui-même ce qu’il a à dire.
Avant de pouvoir dire quoi que ce soit de significatif, nous devons d’abord entendre. Et lorsque nous parlons, nous devons continuer à entendre la voix de l’Esprit de Dieu. L’écrivain est inspiré par l’Esprit et il est conscient qu’il ne peut dire quelque chose sur la richesse que s’il continue d’entendre la voix de l’Esprit.
Ce qu’il dit est une « parabole ». Ce mot signifie ‘ressemblance’ ou ‘comparaison’. Nous voyons l’expression dans « semblable aux bêtes » au verset 13 et « comme les bêtes » au verset 21, ce qui confirme l’idée que dans ces deux versets, comme un refrain, nous avons le message central de ce psaume.
Car en utilisant une parabole pour clarifier ainsi son sujet, il prête l’oreille. En hébreu, c’est littéralement ‘il garde les oreilles ouvertes’. Cela signifie plus que la compréhension, car cela implique aussi qu’il est prêt à entendre. En Apocalypse 2-3, nous retrouvons cette caractéristique d’une oreille attentive chez le reste dans le récurrent « celui qui a des oreilles écoute ... » (Apo 2:7,11,17,29 ; 3:6,13,22).
Le psalmiste garde en quelque sorte l’oreille proche de son sujet, pour savoir quelle parabole il doit utiliser. Ce n’est pas un sujet facile, car la majorité a une vision erronée de la richesse. Mais en écoutant attentivement, il recevra la sagesse qu’il exprime maintenant en une seule parabole et utilisera la bonne comparaison.
Il peut donc dire qu’il va exposer son énigme et le faire de manière agréable, accompagné d’une harpe. L’Éternel utilise les sonorités de la harpe pour calmer l’agitation qui règne dans l’esprit du psalmiste (cf. 2Roi 3:13-15). L’état d’esprit du psalmiste est agité dans les jours de malheur, comme nous le voyons au verset 6. Grâce à la musique apaisante, il parvient à comprendre la voix de Dieu, qui dévoile et transmet l’énigme.
‘L’énigme’ a ici le sens de quelque chose de caché dans les ténèbres. Il fait référence aux mystères ou aux énigmes de la vie et de la mort et à la relation dans laquelle elles se tiennent l’une par rapport à l’autre en ce qui concerne la richesse. L’écrivain réussit parfaitement à exposer cette énigme avec clarté, captant ainsi la curiosité et l’attention de l’auditeur.
Beaucoup sont aveugles aux dangers liés à la richesse ; c’est un mystère pour eux. Pour eux, il va exposer la véritable signification de la richesse. Il va ôter la couverture qui la recouvre. Il le fait en s’accompagnant d’un jeu de harpe, ce qui donne à son enseignement un caractère de prophétie (cf. 1Chr 25:3). Prophétiser signifie qu’il applique la vérité de Dieu au cœur et à la conscience de l’auditeur (1Cor 14:3). Son sujet, comme mentionné, est la richesse. Il prophétise sur le danger présent lorsque les gens se portent bien financièrement.
6 - 16 Se confier en la richesse est insensée
6 Pourquoi aurais-je peur au mauvais jour, quand l’iniquité de ceux qui me talonnent m’enveloppe ? 7 Ils se confient en leurs biens et se glorifient en l’abondance de leurs richesses… 8 Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, 9 (car précieux est le rachat de leur âme, et il faut y renoncer pour toujours) 10 afin qu’il vive encore, à toujours, et qu’il ne voie pas la tombe. 11 Car on voit que les sages meurent, que le sot et l’insensé périssent pareillement et laissent leurs biens à d’autres. 12 Leur [pensée] intérieure est que leurs maisons durent à toujours, et leurs demeures de génération en génération ; ils appellent les terres de leur propre nom. 13 Pourtant l’homme qui est en honneur ne dure pas ; il est semblable aux bêtes qui périssent. 14 Ce chemin où ils se tiennent est leur folie ; toutefois ceux qui viennent après eux prennent plaisir aux propos de leur bouche. (Pause). 15 Ils gisent dans le shéol comme des brebis : la mort se repaît d’eux, et au matin les hommes droits domineront sur eux ; et leur beauté va se consumer dans le shéol, sans qu’ils aient plus de demeure. 16 Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du shéol, car il me prendra. (Pause).
Le docteur de sagesse commence son enseignement par une question (verset 6). C’est la question de savoir comment le fidèle qui craint Dieu peut être calme, sans crainte au mauvais jour, dans une période de grande tribulation. C’est une époque où des gens injustes le talonnent et l’enveloppe. Ce sont des méchants, des riches insensés, qui oppriment les pauvres. D’un point de vue prophétique, il s’agit de la masse apostate des Juifs qui opprime le reste fidèle. Selon l’évaluation de l’Ancien Testament, les riches ont l’apparence de l’approbation de Dieu, tandis que les pauvres ont l’apparence de la désapprobation de Dieu. C’est ainsi que raisonnaient les amis de Job et aussi Job lui-même.
Tandis que le Prédicateur nous montre le vide, l’insignifiance de la richesse, le psalmiste va plus loin. Il constate la fin de ceux qui s’appuient sur leurs richesses (cf. Psa 73:17). Dans ce psaume, le docteur de sagesse nous aide à nous débarrasser de l’idée fausse selon laquelle les riches ont la faveur de Dieu et les pauvres ont Dieu contre eux. La solution à ce problème consiste à avoir le bon point de vue, le point de vue de Dieu, sur la vie et la mort. Si une personne a cette vision, elle ne craint pas les gens qui exercent le pouvoir sur elle grâce à leur richesse. Le docteur montre que la richesse et les riches ne sont que temporaires, transitoires (cf. Jac 1:11).
Les hommes craignant Dieu doivent regarder de près les riches injustes et insensés. Que voient-ils ? Des gens tellement insensés qu’ils se confient en leurs richesses, ce qui signifie qu’ils ne se confient pas en Dieu (verset 7). Servir Dieu et en même temps servir Mammon, qui est le dieu de l’argent, n’est pas possible. En plus d’être insensé, c’est un péché (Mt 6:24 ; cf. 1Tim 6:17).
Les personnes qui possèdent des biens sont ici des personnes riches, puissantes, qui oppriment les pauvres, c’est-à-dire le reste fidèle. Le mot « biens » contient à la fois la richesse et le pouvoir. Ces riches sont aussi hautains, car ils « se glorifient en l’abondance de leurs richesses ».
Mais que signifie leur richesse, aussi grande soit-elle ? Un riche insensé peut-il sauver quelqu’un de la mort grâce à elle ? Il suffit de réfléchir un instant pour s’en convaincre. L’écrivain explique maintenant pourquoi l’homme craignant Dieu n’a pas à craindre les riches insensés. Après tout, ces personnes, avec tout leur argent, n’ont aucune autorité sur la mort (versets 8-10).
Un riche ne peut pas se protéger ou protéger quelqu’un d’autre de la mort avec son argent (vers 8). La richesse et le pouvoir ont une valeur limitée et sont des biens périssables, car ils ne protègent pas de la mort (cf. Pro 10:2). Par conséquent, nous n’avons pas à craindre les riches orgueilleux ni à les envier. Ces personnes ont l’impression que rien ne peut leur arriver. Mais la vie ne peut pas être achetée avec de l’argent. Par conséquent, la vie est une possession impermanente et finie. Cela s’applique à toutes les personnes sans exception.
Les personnes riches et orgueilleuses qui s’appuient sur leurs biens et se glorifient en leur grande richesse ont souvent mauvaise conscience. Ils ont souvent obtenu leurs richesses par des pratiques malhonnêtes (cf. Jac 5:1-6). L’argent n’est pas appelé « les richesses injustes » par le Seigneur Jésus pour rien (Lc 16:9). [Les richesses injustes est littéralement : le Mammon de l’injustice, Mammon étant une personnification du pouvoir de l’argent.]
Sur la terre, les riches peuvent acheter une punition avec de l’argent, mais ils ne peuvent pas acheter la mort inévitable comme salaire du péché avec leur richesse. Dans la sphère de l’Ancien Testament, il est question d’un meurtrier qui a commis un meurtre avec préméditation. Pour lui, personne n’a droit au rachat, et la ville de refuge ne lui offre pas non plus de protection contre la mort (Nom 35:9-21). Il n’y a aucun moyen pour lui d’échapper à la mort en punition de son péché.
Aussi la dette accumulée par une vie dans le péché ne peut être rachetée avec de l’argent (cf. Mc 8:36-37). Il n’y a pas de réconciliation avec Dieu pour tous les péchés commis en payant n’importe quel prix, même avec tout l’or du monde entier (cf. 1Pie 1:18). Ils ne peuvent pas non plus l’utiliser pour rançonner ou racheter un frère dans le mal et l’affranchir ainsi du juste jugement de Dieu. Seul Dieu peut le faire (Osé 13:14a).
Leur vie est bien trop précieuse pour l’exprimer par une somme d’argent (verset 9). Jamais, au grand jamais, on ne pourra payer ou créditer le compte bancaire de Dieu d’une somme qui suffirait à les préserver de la mort. Toute richesse sera à jamais insuffisante. Cela montre l’inutilité totale et éternelle de l’argent et des biens par rapport à la vie d’un homme.
Le riche croit qu’il peut vivre à toujours parce qu’il a beaucoup d’argent (verset 10). Des investissements colossaux sont réalisés, censés permettre à une personne de devenir immortelle d’un point de vue médical. Mais « vivre encore, à toujours, et qu’il ne voie pas la tombe » est et reste une chimère insensée. Pourtant, le riche insensé continue de s’efforcer d’y parvenir. Cela prouve son aveuglement total, l’obscurcissement complet de son esprit (cf. Éph 4:17-18).
En principe, aucun homme ne peut acheter la vie spirituelle d’un autre homme ou la lui donner. Seul le Seigneur Jésus le peut, parce qu’Il est devenu comme les frères. Il a participé au sang et à la chair pour racheter les frères (Héb 2:14-17). Personne ne peut le faire, Il est le seul à pouvoir le faire. Pour recevoir la vie qu’Il donne, il faut confesser ses péchés devant Dieu et croire à Christ et à son œuvre de la croix.
L’homme vivant, malgré tout son aveuglement, voit bien que personne n’échappe à la mort (verset 11). Il ne peut pas nier ce fait. Il voit que cela s’applique aussi bien aux « sages » qu’au « sot et l’insensé ». Ils « périssent pareillement ». Il voit aussi qu’ils laissent leurs richesses à d’autres. Les morts n’ont rien à gagner eux-mêmes s’ils ont péri. Et qui sont ces autres (cf. Lc 12:20) ? Cela ne nous est pas dit. Cela met encore plus l’accent sur le fait que la vie de l’homme riche se terminera un jour, que cela ne restera pas tel que c’est maintenant.
Les insensés et les imprudents voient tout cela, mais cela ne les affecte pas, ils se ferment à cette réalité inéluctable. Ils ne se laissent pas avertir par ce qu’ils voient de leurs propres yeux. Tout le monde meurt une fois, personne n’échappe à la mort. Ils le voient, mais dans leur orgueilleuse suffisance, ils croient que cela ne leur arrivera pas.
Dans leur folie et leur orgueil, ils pensent « que leurs maisons durent à toujours » (verset 12). Cette pensée dépravée est profondément ancrée en eux. S’ils périssent eux-mêmes, ils vivront encore, pensent-ils dans leur folie, dans leurs maisons, leurs familles ou les générations à venir.
Ils se croient grands et collent leur propre nom sur tout. Ils donnent leur nom à des pays (cf. Gen 4:17). En tant que rois, ils ont fait proclamer leur nom dessus et ont ainsi revendiqué un droit sur eux. C’est la proclamation de leur propriété sur celle-ci qui gardera leur mémoire aussi après leur mort, croient-ils, insensés qu’ils sont.
Ils ignorent la vérité selon laquelle ils sont poussière et retourneront à la poussière (Gen 3:19b). Ils pensent qu’ils contrôlent l’avenir, qu’ils sont eux-mêmes aux commandes et qu’ils peuvent le maîtriser. Leurs possessions leur permettront de ne pas mourir, croient-ils. Leur vie est tellement liée à la matière. Ils ne pensent pas à quelque chose de plus haut.
C’est vraiment vivre au niveau d’une bête (verset 13). C’est le refrain, ou le résumé du psaume, répété dans des termes presque identiques au verset 21. L’homme, « qui est en honneur », ne dure pas. Quoi qu’il ait pu accomplir dans la vie, quel que soit le prestige qu’il ait pu acquérir, il ne continue pas à vivre, mais « il est semblable aux bêtes qui périssent ». Vivre comme une bête, c’est vivre sans avoir le sens de Dieu. Nous le voyons dans ce qui arrive à Nebucadnetsar, qui nous donne une leçon. Sans Dieu, il vit véritablement comme une bête (Dan 4:28-32). Ce n’est que lorsqu’il tourne son regard vers le haut, vers Dieu, que son intelligence le revient (Dan 4:33).
L’homme qui a vécu comme une bête, c’est-à-dire sans Dieu, mourra comme une bête. Il quitte le monde dans lequel il était honoré, de la même manière qu’une bête, et il périt comme une bête. Par conséquent, le psalmiste pauvre et opprimé n’a pas peur de l’oppresseur riche, car l’oppresseur attend le même sort qu’une bête : la mort.
Bien entendu, il s’agit seulement de la mort physique. Ce n’est qu’en cela qu’un homme est égal à une bête. Le fait qu’un homme, par rapport à une bête, ait un esprit, qui continue à vivre après la mort, n’est pas pris en compte ici. L’incrédule, l’homme vivant sans Dieu, ne se rend pas compte que l’homme a un esprit qui retourne à Dieu et doit rendre compte de sa vie à son Créateur (Ecc 3:19-21). Ceux qui croient en la doctrine de l’évolution sont aveugles à cela. Aussi, le corps de l’homme ressuscitera une fois, soit pour la vie, soit pour le jugement (Jn 5:28-29 ; Dan 12:2). L’homme, contrairement aux bêtes, subsistera sans fin.
Avec le verset 14, le deuxième couplet commence. « Ce chemin où ils se tiennent », c’est le chemin d’une bête. Se tenir dans ce chemin, c’est leur folie. C’est la façon de compter sur eux-mêmes et sur leurs richesses, sans penser à la mort. Leur chemin est leur folie, mais « toutefois ceux qui viennent après eux prennent plaisir aux propos de leur bouche ». Ses descendants le louent parce qu’il est parvenu jusqu’ici. Il est leur gourou auprès duquel ils peuvent apprendre le chemin de la réussite.
Ils veulent apprendre de lui, adopter sa vision de la vie, parce que c’est aussi ainsi qu’ils veulent vivre et faire perdurer leur nom. Cela prouve qu’ils sont aussi insensés que lui. On peut penser aux grands noms du monde de la musique et du sport dans ce contexte. Les livres écrits sur ces personnes sont achetés par beaucoup.
Les riches insensés peuvent encore s’imaginer tant de choses, mais ils ne sont plus que des brebis avec lesquelles la mort se repaît (verset 15). La comparaison avec les brebis illustre leur dépendance à l’égard d’un berger. Comme les brebis, ils sont au pouvoir d’un autre : la mort, qui se repaît d’eux. Un brebis meurt, ne laissant rien à sa descendance ; son nom périt.
La fin inévitable du riche insensé ressemble à celle d’un brebis, parce qu’il lui est semblable. Il quitte le monde de la même manière qu’un brebis et finit dans le shéol. Sa réputation accumulée ne lui sert à rien, et les autres sont trompés par son exemple. L’homme craignant Dieu doit se rendre compte que le pouvoir de Satan ne dure que le temps de cette vie. Après cela, il n’y a plus de tromperie.
Que la mort se repaît d’eux signifie que lorsqu’ils mourront, la mort les conduira comme un troupeau dans son domaine particulier, le shéol, le royaume des morts. Derrière le masque de la gentillesse se cache le visage sinistre de la mort. La mort les repaît encore aujourd’hui, de leur vivant. Tout ce qu’ils font, ils le font parce qu’ils y sont poussés par la mort qui est leur berger. Toute leur existence et tous leurs biens sont liés au royaume des morts. Le contraste avec l’Éternel en tant que Berger, qui fait reposer ses brebis dans des pâturages herbeux et les conduit doucement vers des eaux tranquilles (Psa 23:2), ne pourrait pas être plus impressionnant.
Parce que les riches insensés sont au pouvoir de la mort, leur règne ne durera pas. Le fait que les hommes droits domineront sur eux au matin est une référence à la résurrection (cf. Ésa 26:19). Dans ce contexte, cela signifie qu’après la mort et lors de la résurrection, les rôles seront inversés (cf. Lc 16:25). Cela peut encourager l’homme craignant Dieu et qui est aujourd’hui opprimé par les riches insensés.
Le pouvoir des riches est de courte durée. Puis ils meurent et leur beauté aussi « va se consumer dans le shéol », c’est-à-dire que toute gloire extérieure se ratatinera dans le royaume des morts en quelque chose d’insubstantiel (cf. Lam 3:4). ‘Se consumer’ n’a rien à voir avec le fait de cesser d’exister. Les riches insensés restent dans la mort pour l’éternité, loin de leur belle maison dans laquelle ils ont vécu sur la terre.
Le fidèle, le reste, a confiance en Dieu (verset 16). Il sait que Dieu est en train de racheter sa vie de la puissance du shéol. Racheter a aussi la pensée de « rançonner ». Ce qu’un homme ne peut pas faire pour lui-même ou pour un autre (versets 8-10), Dieu le peut. Il a obtenu le prix de la rançon pour chacun des siens grâce à l’œuvre de son Fils, qui a donné « sa vie en rançon pour un grand nombre » (Mt 20:28).
Dieu « prendra », c’est-à-dire qu’Il ressuscitera le fidèle de son tombeau et l’emmènera auprès de Lui. La mort n’a pas de domination durable sur lui. La mort devra rendre tous ceux qui appartiennent à Dieu grâce à l’œuvre de son Fils à celui à qui ils appartiennent. Le mot « prendra » est accentué. Il est utilisé pour Hénoc et pour Élie (Gen 5:24 ; 2Roi 2:5), sur lesquels la mort n’a pas pu exercer sa puissance.
Dieu peut garder de la mort, pour que quelqu’un qui Lui appartient n’y aboutisse pas, et Il peut reprendre de la mort quand quelqu’un qui Lui appartient y finit. Dans les deux cas, son pouvoir sur la mort est visible. Pour nous, il s’agit d’une vérité du Nouveau Testament. Nous nous attendons à la venue de Christ grâce à laquelle, comme Hénoc, nous sommes enlevés sans voir la mort (1Th 4:14-18).
Ici, dans l’Ancien Testament, cette vérité n’est pas encore connue. Les croyants de l’Ancien Testament s’attendent à être sauvés de la mort d’une manière ou d’une autre. Comment, ils ne le savent pas. Ce qu’ils savent avec certitude, c’est que la mort n’a pas le dernier mot. Tous les croyants de l’Ancien Testament ont vécu dans cette foi (cf. Héb 11:39-40).
17 - 21 L’insensé périt
17 Ne crains pas quand un homme s’enrichit, quand la gloire de sa maison s’accroît ; 18 car, lorsqu’il mourra, il n’emportera rien ; sa gloire ne descendra pas après lui, 19 bien que pendant sa vie il bénisse son âme (et on te louera, si tu te fais du bien), 20 il s’en ira vers la génération de ses pères : ils ne verront jamais la lumière. 21 L’homme qui est en honneur et n’a pas d’intelligence, est comme les bêtes qui périssent.
À la lumière de la confiance en Dieu de l’homme craignant Dieu (verset 16) et de la folie de l’homme riche qui se confie en ses richesses, il n’y a aucune raison de craindre la richesse et le pouvoir croissants des méchants. Au début, l’écrivain a posé la question pourquoi il devrait craindre (verset 6). Maintenant, il dit à son auditeur, à son disciple – car il enseigne – de ne pas craindre (verset 17). C’est ce qu’il explique encore une fois.
La richesse conduit souvent à s’appuyer sur elle plutôt que sur Dieu. Le riche insensé le montre par l’usage qu’il fait de sa richesse. Il n’utilise pas sa richesse pour servir Dieu, mais pour accroître l’honneur de sa propre maison. Ce faisant, il impressionne les autres. Il veut que les autres le glorifient pour son bon goût. En plus de cela, et c’est l’idée principale de ce psaume, la richesse donne le pouvoir d’opprimer les pauvres.
Ensuite, l’écrivain signale au fidèle la fin du riche insensé (verset 18 ; cf. Psa 73:15-17). L’homme riche est un insensé, car il « dit en son cœur : Il n’y a pas de Dieu » (Psa 14:1 ; 53:2). L’insensé travaille dur, meurt et ne peut rien emporter de sa richesse avec lui (Ecc 5:14 ; 1Tim 6:7 ; Job 27:16-19). Il ne bénéficie pas non plus de tous les honneurs qu’on lui a rendus de son vivant et dont on parle à son enterrement (cf. Ésa 14:10). Il peut emporter tous ses titres et diplômes dans son cercueil et dans la tombe, ainsi qu’une transcription de son énorme solde bancaire, ils n’ont absolument aucune valeur et aucune signification pour lui dans le tombeau.
Il bénit son âme, c’est-à-dire sa vie (verset 19). Ses circonstances sont telles qu’il les a voulues. Il peut faire ce qu’il a envie de faire, sans avoir à demander une faveur à qui que ce soit ou à rendre des comptes à qui que ce soit. Les autres voient qu’il a réussi dans la vie et le louent pour ses succès. Il se congratule et les autres le font aussi. C’est aussi comme cela que les choses doivent se passer, pense-t-il. Les égoïstes bénéficient souvent d’un large soutien. Cela caresse leur ego, mais ils ne se rendent pas compte que c’est de l’hypocrisie et que les flatteurs sont tout aussi grands égoïstes que lui.
La dure réalité est qu’il meurt et passe l’éternité dans les ténèbres (verset 20). Il peut se vanter qu’il entre au ciel, mais lorsqu’il meurt, il rejoint la génération de ses pères, c’est-à-dire tous ces gens qui ont réussi dans la vie mais qui ne reverront plus jamais la lumière après leur mort. Son sort est exactement à l’opposé de ce qu’il a pensé. Il a pensé qu’il vivrait à toujours (verset 10) et que sa maison durerait à toujours (verset 12). La réalité, c’est qu’il ne verra « jamais la lumière ». Voir la lumière, c’est voir la lumière de la vie et jouir de la prospérité et de la joie. En cela, il n’a aucune part pour l’éternité.
Comme les bêtes, le riche insensé « n’a pas d’intelligence » (verset 21), c’est-à-dire qu’il n’a pas de vue sur le véritable état des choses. Il ne peut pas non plus en juger. Il manque totalement de discernement car, comme les bêtes, il marche la tête baissée et regarde vers le bas. Celui qui a de l’intelligence regarde vers le haut (cf. Dan 4:32-33).
Le ‘psalmiste-enseignant’ a écrit ce psaume pour donner ainsi ‘l’intelligence’ à celui qui veut l’entendre (verset 4). Le riche insensé n’est pas perdu à cause de ses biens, mais à cause de son manque d’intelligence de la vraie richesse, qui est la richesse quant à Dieu (Lc 12:20-21). Il se ferme aussi à l’idée d’acquérir cette intelligence.
La prospérité matérielle recèle aussi d’énormes tentations pour nous, membres de l’église du Nouveau Testament. Nous pouvons facilement devenir esclaves de l’argent. Cela peut se produire lorsque tu travailles dur pour ta propre entreprise. Tu te dis qu’après tout, c’est ta responsabilité, mais tu ne réalises pas que tu es au pouvoir de l’argent. Une bonne question pour voir ce qu’il en est vraiment est de considérer la relation entre le fait d’être occupé par et pour les choses matérielles et les choses de Dieu. Si nous le faisons honnêtement, nous verrons rapidement où se situent nos priorités.
Nous pouvons aussi gérer les richesses spirituelles de la mauvaise façon : si nous nous vantons de notre connaissance des vérités bibliques et de nos acquis spirituelles. C’est ce que nous voyons dans l’église de Laodicée. Le Seigneur Jésus réprimande sévèrement cette église pour cela (Apo 3:14-18). Ils doivent d’abord se débarrasser de toutes leurs prétendues richesses pour être vraiment riches, c’est-à-dire pour que le Seigneur Jésus puisse à nouveau être au milieu d’eux. Car Il est dehors, à la porte (Apo 3:19-20). Si nous sommes imbus de nous-mêmes, il n’y a pas de place pour Lui.
Ce que le psalmiste veut enseigner à l’homme craignant Dieu, c’est qu’il ne faut pas se fixer à la prospérité des riches insensés (verset 12). Il ne doit pas se laisser impressionner par cela. Ils périssent tous et ne peuvent rien emporter de leur richesse avec eux. De plus, l’homme craignant Dieu peut savoir que Dieu le guide jusqu’à la mort et le délivre de l’emprise du tombeau en le ressuscitant d’entre les morts. Tout cela est un encouragement à la persévérance pour le reste fidèle.
Psaume 50