Introduction
Ce psaume décrit l’expérience de David d’une manière qui s’applique aussi au reste fidèle. C’est un supplication et une expression de leur confiance. Certaines déclarations s’appliquent au Seigneur Jésus, comme le verset 6. Les mots de la première partie de ce verset sont prononcés par Lui à la croix (Lc 23:46). De nombreuses parties de ce psaume peuvent aussi s’appliquer à nous.
David a écrit ce psaume à un moment de grande détresse. C’est la prière d’un homme méprisé, diffamé et persécuté. David a souvent vécu une telle situation. Beaucoup de ses psaumes trouvent leur origine dans de telles situations. Dans ce psaume, il encourage le croyant déprimé à aimer l’Éternel et à être fort, car l’Éternel le gardera parce que ses temps sont en sa main. La vie du croyant est en la main de Dieu, pas en celle de ses ennemis ou des circonstances.
Plusieurs fois dans ce psaume, nous voyons le passage de la supplication à rendre grâces et inversement de rendre grâces à la supplication :
Premier cycle :
1. la prière (versets 2-3),
2. la confiance (versets 4-6a) et
3. rendre grâces (versets 6b-9).
Deuxième cycle :
1. la plainte (versets 10-14),
2. la confiance (versets 15-16a),
3. la prière (versets 16b-19) et
4. rendre grâces (versets 20-25).
Nous y voyons une représentation de la vie, qui a des hauts et des bas. Parfois, nous sommes en haut de la montagne, puis au fond d’une vallée. Après la vallée, nous remontons avec jubilation, après quoi nous pouvons encore connaître une autre période de détresse. Mais le psaume se termine par rendre grâces et encouragement.
1 Suscription
1 Au chef de musique. Psaume de David.
Pour une explication de « au chef de musique », se reporte au Psaume 4:1.
Pour une explication de « psaume de David », se reporte au Psaume 3:1.
2 - 3 Appel d’être sauvé
2 En toi, Éternel, j’ai placé ma confiance ; que je ne sois jamais confus ; délivre-moi dans ta justice. 3 Incline vers moi ton oreille, hâte-toi, délivre-moi ; sois pour moi un rocher, une forteresse, une maison [qui me soit] un lieu fort, afin de me sauver.
David dit à l’Éternel qu’il a placé sa « confiance » en Lui (verset 2). En mettant l’accent sur « en toi », il déclare qu’il fait confiance à Dieu et qu’il s’est réfugié en Lui, « l’Éternel ». L’Éternel est le Dieu qui est fidèle à l’alliance, le « JE SUIS CELUI QUI SUIS » (Exo 3:14). Le psaume se termine aussi par un encouragement pour ceux qui se confient en l’Éternel (verset 25).
L’Éternel est son seul refuge. Il n’a ni ne veut personne d’autre. Il ne peut demander à personne d’autre de ne pas le couvrir de honte. Seul l’Éternel est capable d’empêcher cela et cela de manière à ce que cela ne se produise « jamais ». Pour cela, il ne fait pas appel à la grâce de Dieu, mais à sa « justice ».
Le cas pour lequel il prie implique de fausses accusations et des attaques vicieuses de la part des ennemis. Contre ceux-ci, Dieu doit agir avec justice et le délivrer, sinon il sera couvert de honte dans sa confiance en Lui. La justice signifie ici que Dieu agira conformément à l’alliance qu’Il a faite avec Israël. Si Dieu le livre entre les mains de ses ennemis, ceux-ci auront également l’occasion de blasphémer le nom de Dieu.
En de courtes phrases, il supplie Dieu d’incliner son oreille vers lui (verset 3), c’est-à-dire d’écouter sa requête. Il implore un salut rapide, car le temps presse, le besoin augmente de minute en minute. Et si seulement Dieu est pour lui « un rocher, une forteresse », c’est-à-dire « une maison [qui me soit] un lieu fort » pour le « sauver ». Cela montre bien à quel point les ennemis se pressent sur lui et sont déjà si proches de lui qu’ils le tiennent presque entre leurs mains.
4 - 9 Confiance et joie
4 Car tu es mon rocher et mon lieu fort ; à cause de ton nom, mène-moi et conduis-moi. 5 Fais-moi sortir du filet qu’ils ont caché pour moi ; car toi, tu es ma force. 6 En ta main je remets mon esprit ; tu m’as racheté, ô Éternel, Dieu de vérité ! 7 J’ai haï ceux qui s’attachent aux vaines idoles ; mais moi, je me confierai en l’Éternel. 8 Je m’égaierai et je me réjouirai en ta bonté ; car tu as regardé mon affliction, tu as connu les détresses de mon âme ; 9 et tu ne m’as pas livré en la main de l’ennemi, tu as fait tenir mes pieds au large.
Au verset 4, David exprime directement sa confiance dans le fait que Dieu est pour lui ce qu’il a demandé au verset 3. Nous trouvons plusieurs synonymes de Dieu en rapport avec la confiance : rocher et lieu fort (versets 3-4). L’Éternel est le rocher, dont l’œuvre est parfaite (Deu 32:4). Cela en dit long sur la volonté et la capacité de l’Éternel à délivrer son peuple.
Déjà pendant une prière prié dans la foi, celui qui prie reçoit l’assurance de son exaucement. Cette expérience de David – et au temps de la fin du reste fidèle – est une merveilleuse incitation pour nous à recourir à Dieu dans la foi. Nous ferons alors aussi l’expérience « qu’il récompense ceux [littéralement : qu’il est le rémunérateur de ceux] qui le recherchent » (Héb 11:6).
Ayant été fortifié par l’exaucement, David a prié davantage, demandant à Dieu de mener sa route et de le guider, et ce, « à cause de ton nom ». L’honneur de Dieu est lié au sort de son peuple. Son nom est déshonoré lorsque les choses vont mal pour son peuple (cf. Psa 23:3 ; 106:8). Le psalmiste revient ici au Psaume 23 où l’Éternel est présenté comme le bon Berger (Psa 23:1).
Le chemin est plein de dangers. Les ennemis rôdent. Pour éviter de tomber entre leurs mains, il a besoin d’un guide et demande si Dieu sera ce guide. Combien nous avons besoin de demander cela aussi ! Le motif n’est pas tant que nous serons gardés si Dieu est notre guide, mais que son nom sera magnifié.
Au verset 5, David parle de ce que ses ennemis sont en train de lui faire. Ils ont secrètement tendu un filet invisible pour lui. David se plaint souvent aux Psaumes des filets et des pièges que ses ennemis ont faits pour le piéger avec eux. Le filet se referme de plus en plus sur lui. Il demande à Dieu de le délivrer du danger que représente le filet. Il ne peut pas le faire lui-même, mais Dieu, dont il dit « tu es ma force », le peut.
David remet son esprit, qui est sa vie ou son souffle de vie, en la main de Dieu (verset 6). C’est le point culminant de la confiance, c’est la confiance jusqu’à la mort. Cela s’applique uniquement à la perfection au Seigneur Jésus. Nous sommes exhortés à imiter cette confiance (1Pie 4:19).
David ne peut pas protéger son esprit, sa vie, par lui-même et le remet donc en la main de Dieu. Nous entendons le Seigneur Jésus prononcer les mêmes paroles alors qu’Il pende à la croix, à la fin de ses souffrances de la croix (Lc 23:46). Il y a cependant des différences par rapport à ce que dit David. Nous voyons, comme indiqué plus haut, que notre confiance est faible, alors que celle du Seigneur Jésus est parfaite.
Ces paroles se produisent dans les prières du soir des Juifs avant de s’endormir. ‘Remets’ signifie ‘confier temporairement’, une sorte de dépôt, un dépôt d’épargne que l’on retire plus tard. Ici, cela exprime l’attente que le Seigneur Jésus ressuscitera. Chez les Juifs et chez David, cela exprime l’attente qu’ils se lèveront de leur sommeil le lendemain.
De plus, nous voyons que ces paroles de la bouche de David impliquent une demande de protection. Cela signifie qu’il ne fait plus de projets pour lui-même, mais qu’il s’en remet à Dieu. Il en est autrement pour le Seigneur Jésus. Il a toujours tout fait en parfait accord avec son Dieu et Père. Avec Lui, le fait de remettre son esprit en la main de son Père est son dernier acte de consécration, d’abandon de soi. Personne ne Lui a pris sa vie, son souffle de vie. Il remet lui-même son esprit, Il laisse lui-même sa vie parce qu’Il a reçu du Père le commandement de le faire (Jn 10:17-18).
L’esprit de David ne lui a pas été enlevé, car Dieu a veillé à ce qu’il soit racheté. Il témoigne avec gratitude que « l’Éternel », le « Dieu de vérité » peut et veut racheter. Dieu a prouvé qu’Il est le Dieu de vérité. À ce Dieu, David oppose ses ennemis comme des gens « qui s’attachent aux vaines idoles » (verset 7) ou des gens qui mettent leur confiance en ces vaines idoles. En revanche, il affirme avec emphase, « moi, je », qu’il se confie en l’Éternel.
David éprouve une grande joie à cause de la bonté de Dieu (verset 8). En effet, Dieu a regardé son affliction. Et ce n’est pas tout. Il a « connu les détresses » de David, c’est-à-dire qu’Il n’en a pas seulement pris connaissance, mais y a participé. Cela implique une connaissance profonde acquise par l’intimité.
David rend grâces à Dieu de ne pas le livrer en la main de l’ennemi, mais au contraire de le faire tenir debout, les pieds au large (verset 9). Nous pouvons penser à la persécution de Saül qui l’a entouré à un moment donné et que Dieu l’en a délivré (1Sam 23:26-28).
10 - 14 Prière dans la détresse
10 Éternel ! use de grâce envers moi, car je suis dans la détresse ; mon œil dépérit de chagrin, mon âme et mon ventre aussi ; 11 car ma vie se consume dans la tristesse, et mes années dans le gémissement ; ma force chancelle à cause de mon iniquité, et mes os dépérissent. 12 Plus que de la part de tous mes ennemis, je suis la cible des outrages aussi de mes voisins, [même] extrêmement, et je suis une frayeur à ceux de ma connaissance ; ceux qui me voient dehors s’enfuient loin de moi. 13 Je suis oublié de leur cœur comme un mort, j’ai été comme un vase mis au rebut. 14 Car j’ai entendu les diffamations de plusieurs – la terreur de tous côtés ! – quand ils tenaient conseil ensemble contre moi : ils complotent de m’ôter la vie.
Dans cette section, nous entendons une autre prière en détresse. La confiance de David est mise à l’épreuve, ce qui entraîne des exercices de foi. Il a exprimé sa confiance en Dieu devant Lui. Vient maintenant la pratique : il voit ses ennemis. David remarque alors qu’il a, pour ainsi dire, le trésor dans un vase de terre, et que l’esprit peut être prompt, ou plein d’ardeur, mais que la chair est faible. C’est pourquoi il fait ici appel à la grâce de Dieu, afin de pouvoir constater plus tard, comme l’a fait Paul, que lorsqu’il est faible, il est fort (dans le Seigneur).
La prière en détresse de cette section va plus loin que la supplication du verset 2. Là, David fait appel à la justice de Dieu, ici à sa grâce. Il peint son affliction, il étale sa détresse devant la face de Dieu. Il est en détresse (verset 10). Son expérience précédente au verset 9, à savoir que ses pieds ont été placés au large par Dieu, il semble l’avoir oubliée. La réalité s’empare à nouveau de lui. Mais il se rend avec cette réalité auprès de Dieu, dont il a dit au verset 4 qu’Il est son rocher et sa forteresse.
Au moment où la dure réalité des circonstances l’accable, il parle à Dieu de sa détresse. Il est affaibli par le chagrin. Son œil dépérit de chagrin, il ne voit plus tout clairement ; son âme aussi dépérit de chagrin. Il a à peine la force de continuer à vivre, il est fatigué de la vie. Son ventre aussi dépérit de chagrin, il est intérieurement, dans sa vie émotionnelle, épuisé.
Un chagrin prolongé sape les forces d’une personne, sa vie dépérit (verset 11). Il ne peut s’empêcher de soupirer, car il n’a plus de paroles pour exprimer son chagrin. C’est ainsi que les années passent. Il se rend compte que sa force a dépéri à cause de son « iniquité ». Ici aussi, nous trouvons une grande différence entre David et le Seigneur Jésus. David parle de son iniquité, alors que le Seigneur a pris notre iniquité sur Lui.
Ici, David ne parle plus de ses ennemis, mais de sa propre pécheresse. En conséquence, il ne peut plus marcher dans la foi. Ses os en sont dépéris.
En plus de sa misère intérieure, il y a aussi la misère que lui infligent les autres, de l’extérieur (verset 12). Il a de nombreux ennemis. Il est leur cible. Mais plus encore que de ses ennemis, il est la cible de ses « voisins ». Ses voisins sont les personnes avec lesquelles il a interagi régulièrement, dont il pouvait s’attendre à ce qu’elles soient un bon voisin (cf. Pro 27:10). Mais ce sont eux qui se sont le plus retournés contre lui.
Les voisins sont des personnes qui vivent à proximité, tandis que « ceux de ma connaissance » sont des amis, des personnes proches de ton cœur. Même pour ceux de sa connaissance, il est devenu une source de frayeur. Ils le considèrent comme un lépreux, quelqu’un avec qui il vaut mieux ne pas avoir de contact. C’est pourquoi ils l’évitent lorsqu’ils le voient s’approcher au loin. C’est aussi ce que le Seigneur Jésus a expérimenté.
Il se sent comme un mort, quelqu’un qu’on oublie, qu’on ignore, à qui personne ne prête attention (verset 13). Ici, c’est vraiment ‘loin des yeux, loin du cœur’. Personne ne pense plus à lui. Il est devenu « comme un vase mis au rebut », comme un ustensile devenu sans valeur, sans utilité pour personne. Sa vie gît en éclats, elle est irrémédiablement brisée.
Et puis il y a ce qu’on dit de lui autour de lui (verset 14). D’une part, il est oublié, ignoré et évité comme un lépreux, mais d’autre part, les gens parlent de lui, ils disent du mal de lui. Il entend ce qu’ils disent. Ce ne sont que des diffamations. Il sent qu’il est entouré d’ennemis, causant une peur qui l’envahit de tous côtés. Car ils complotent contre lui et élaborent des plans pour le tuer. Il est déjà traité comme un mort et maintenant ils veulent aussi réellement mettre fin à sa vie.
Cette façon de parler dans le dos de quelqu’un est aujourd’hui appelée ‘mobbing’. Le mobbing peut être défini comme un comportement humiliant, intimidant ou hostile, systématiquement dirigé vers la même personne, qui est incapable d’y résister. C’est un moyen éprouvé de ‘démolir’ quelqu’un. Ils ont l’intention de le neutraliser littéralement, de l’éliminer, comme certains pays le font avec certains de leurs ennemis. C’est ce qui s’est littéralement passé avec le Seigneur Jésus quand on a décidé de Le tuer (Jn 11:53).
Le mobbing est utilisé dans le monde, par exemple dans une situation de travail contre un collègue. Il peut aussi se produire dans la chrétienté, comme c’est le cas ici pour David. Il y a non seulement dans le monde, mais précisément dans la chrétienté, la plus abominable calomnie du Seigneur Jésus qui est proclamée. Aussi les croyants souffrent de ces pratiques. Les versets suivants de ce psaume montrent ce que nous devons faire dans de tels cas.
15 - 19 Confiance et prière
15 Mais moi, ô Éternel, je me suis confié en toi ; j’ai dit : Tu es mon Dieu. 16 Mes temps sont en ta main ; délivre-moi de la main de mes ennemis et de ceux qui me poursuivent. 17 Fais luire ta face sur ton serviteur ; sauve-moi par ta bonté. 18 Éternel ! que je ne sois pas confus, car je t’ai invoqué ! Que les méchants soient confus, qu’ils se taisent dans le shéol ! 19 Qu’elles soient muettes, les lèvres menteuses qui parlent avec insolence contre le juste, avec orgueil et mépris.
Cette section reprend les thèmes des sections précédentes, par exemple « confus » (versets 2,18), « délivre-moi » (versets 3,16), « ta main » (versets 6,16).
Lorsque tout le monde se détourne de David et se retourne contre lui, il se tourne vers Dieu et dit : « Mais moi, ô Éternel, je me suis confié en toi » (verset 15). David est ici un homme de foi, qui a vaincu l’ennemi par la foi (Héb 11:34). Il répète sa confession du verset 7 : « Moi, je me confierai en l’Éternel. » Il le fait non seulement dans la prospérité, mais aussi et surtout dans l’adversité. Tout comme Job. La confiance de David a été mise à l’épreuve, et elle se révèle être de l’or véritable.
La phrase commence par « mais », ce qui rend le contraste avec ce qui précède évident. Il dit avec insistance « moi ... je » et avec tout autant d’insistance « en toi ». Il souligne ensuite sa pleine confiance en Dieu en prononçant la confession personnelle : « J’ai dit : Tu es mon Dieu. » Nous entendons ici d’où lui vient la force de ne pas se laisser décourager par toutes les diffamations, les blasphèmes et l’opposition mentionnés plus haut. Nous pouvons aussi, lorsque la vie nous est rendue difficile, prononcer cela comme une confession de notre foi.
Comme David le dit ensuite, nous pouvons savoir que notre vie n’est pas en la main des hommes, mais en celle de Dieu (verset 16). Nos temps sont en la main de Dieu, pas dans celle de nos ennemis, aussi grandes que soient leur puissance et leur haine. Par exemple, les Juifs voulaient tuer le Seigneur et disaient : pas à la fête, alors que le Seigneur avait dit qu’Il serait tué à la fête, et c’est aussi ce qui s’est passé.
Il détermine les temps de notre vie, les temps de prospérité et les temps d’adversité, les temps d’épreuve et les temps de salut, oui, tous les temps (cf. Ecc 3:1-8). C’est aussi Lui qui détermine la durée de notre vie et non l’ennemi lorsqu’il complote pour nous tuer. C’est pourquoi le croyant qui vit un temps d’adversité est exhorté à remettre sa vie en la main du fidèle Créateur (1Pie 4:19).
Parce que ses temps sont en la main de Dieu, David prie pour que Dieu le sauve de cette autre main, celle de ses ennemis et de ses persécuteurs. Il demande à Dieu de faire luire sa face sur lui (verset 17 ; cf. Nom 6:24-25), car il semble maintenant que la face de Dieu ne soit pas visible, alors que la face de ses ennemis et de ses persécuteurs devient de plus en plus visible.
David s’adresse à Dieu en tant que « serviteur ». C’est ce qu’il est en tant que roi oint par Dieu. Étant dans le besoin en tant que serviteur de Dieu, il demande si Dieu va le sauver par sa bonté. Il est conscient de son échec en tant que serviteur. En même temps, il est conscient de la bonté de Dieu qui est là pour les serviteurs défaillants. C’est pourquoi il y fait appel.
Il demande à Dieu qu’il ne soit pas confus, car il L’a invoqué (verset 18). Alors Dieu doit entendre, n’est-ce pas ? Les méchants, oui, ils doivent être couverts de honte par Dieu. Ils doivent être réduits au silence dans le shéol, afin qu’ils ne puissent plus prononcer leurs paroles pernicieuses. Ses ennemis cherchent à le tuer. David demande ici à Dieu de les priver de la vie.
Leur bouche doit être fermée à jamais, car ils ont des lèvres menteuses (verset 19). Ils ne font que diffamer, tromper, calomnier et dire des mensonges. Ils « parlent avec insolence contre le juste ». Les méchants le regardent de haut, « avec orgueil et mépris ». Le ‘juste’ est ici au singulier, c’est-à-dire le croyant individuel. Ici, nous pouvons penser surtout au juste, le Seigneur Jésus. Combien de paroles hautaines n’ont-elles pas été prononcées contre Lui.
20 - 23 Cantique de louange
20 Oh ! combien est grande ta bonté, que tu as mise en réserve pour ceux qui te craignent, et dont tu uses devant les fils des hommes envers ceux qui se confient en toi ! 21 Tu les caches dans le lieu secret de ta face, loin des complots de l’homme ; tu les mets à couvert dans une tente, loin des contestations des langues. 22 Béni soit l’Éternel, car il a rendu admirable sa bonté envers moi dans une ville forte ! 23 Et moi, je disais dans mon agitation : Je suis retranché de devant tes yeux. Néanmoins tu as entendu la voix de mes supplications, quand j’ai crié à toi.
Jusqu’à présent, il s’agissait de la perspective que Dieu accorde le salut. Désormais, il s’agit de regarder en arrière et de voir comment Dieu a donné le salut (cf. verset 23). Nous pouvons donc considérer la section à partir du verset 20 comme un psaume d’action de grâces (voir l’introduction à ce psaume).
Après que David a exprimé sa détresse à cause des méchants, au verset 20, il parle à nouveau de la bonté de Dieu. Il est impressionné par Dieu lui-même qui a réservé la bonté pour ceux qui Le craignent. Cette bonté comprend toutes les bénédictions. Dieu les a réservées pour les siens, ce qui signifie qu’il les a mises à l’abri de toute dépouille ou perte. Ce qu’Il a réservé, Il l’a aussi préparé lui-même, tout le paquet de bénédictions qu’Il a assemblé lui-même (1Cor 2:9).
Là encore, il est clair que craindre Dieu ne signifie pas avoir peur de Lui, mais avoir confiance en Lui avec respect. En effet, ceux qui Le craignent ont recours à Lui. Cela se produit « devant les fils des hommes ». Les hommes voient les croyants recourir à un Dieu qu’ils ne voient pas. Ils voient sa bénédiction et sa garde envers ceux qui se confient en Lui.
Il arrive un moment où Dieu rend les croyants, ainsi que les bénédictions qu’Il a réservées et préparées pour eux, visibles aux yeux des hommes du monde. Les enfants de Dieu, aujourd’hui incompris par le monde, et les trésors du ciel, aujourd’hui méprisés par le monde, seront exposés au monde en Christ lui-même quand Il apparaîtra sur les nuées (2Th 1:9-10).
Ceux qui ont recours à Lui, Il les cache « dans le lieu secret » de sa face, c’est-à-dire qu’Il les protège par sa présence (verset 21 ; cf. Jér 36:26). La présence de Dieu ne donne pas seulement de la lumière, comme au verset 17, mais aussi un abri. Ceux qui ont recours à Lui sont cachés en toute sécurité auprès de Lui. Il garantit leur cachette.
Nous voyons ainsi que Dieu met en réserve la bonté pour les siens (verset 20) et qu’Il garde les siens pour la bonté (verset 21). Cela s’applique aussi bien aux croyants de l’Ancien Testament qu’à ceux du Nouveau Testament. Pierre écrit à ce sujet dans sa première lettre (1Pie 1:3-5).
Parce que Dieu cache le reste des croyants (cf. Apo 12:13-14), ils sont intouchables, « loin des complots de l’homme ». Cet « homme » est l’Antichrist. Comme au Psaume 27, David parle aussi ici d’être caché « dans une tente » (Psa 27:5). Cet abri offre non seulement protection mais aussi intimité, ou communion, avec Dieu. C’est le contrepoint aux « contestations des langues » dont ceux qui craignent Dieu font l’objet.
Une fois encore, David éclate dans un cantique de louange (verset 22). L’occasion, indiquée par le mot « car », est l’admirable bonté que Dieu a manifestée à son égard. Par conséquent, Dieu l’a fait entrer « dans une ville fortifiée ». Grâce à cela, il n’est pas devenu la proie de ses adversaires, et des contestations des langues, bien que profondément blessée par elle, ne lui a pas causé de dommages durables.
En raison de la pression exercée par ses ennemis, il a, pendant un certain temps, douté que Dieu soit conscient de la gravité de sa situation. Cela l’a conduit, dans son agitation, à dire à Dieu qu’il avait été retranché de devant ses yeux (verset 23). Pendant un instant, il a semblé qu’il allait encore périr par l’inimitié qu’il subissait, comme si Dieu n’entendait pas ses cris. Immédiatement après, il se corrige et dit que Dieu a néanmoins entendu la voix de ses supplications lorsqu’il a crié à Lui.
24 - 25 Encouragement
24 Aimez l’Éternel, vous tous ses saints ! L’Éternel garde les fidèles, et à celui qui agit orgueilleusement il rend largement [ce qu’il mérite]. 25 Fortifiez-vous, et que votre cœur soit ferme, vous tous qui avez votre attente en l’Éternel.
David a tiré des leçons de ce qui lui est arrivé. Il veut partager ces leçons avec les autres. Grâce à ses expériences passées, il appelle les saints ou les fidèles de Dieu non seulement à louer Dieu, mais aussi à L’aimer (verset 24). Le nom « saints » désigne les croyants qui bénéficient de la faveur imméritée de Dieu.
Dans le Nouveau Testament, il désigne ceux qui sont « rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph 1:6). Ce Dieu, qui nous a acceptés dans la faveur ou la grâce et nous a aussi fait expérimenter si souvent sa faveur ou sa grâce, est digne d’être aimé de tout notre cœur. Cela se reflétera aussi dans le fait de Le louer, mais aimer va beaucoup plus loin et englobe l’ensemble de la vie.
Deux raisons sont invoquées pour justifier cet amour. La première est que Dieu garde les fidèles. C’est ce que David a expérimenté (verset 21). La seconde est ce que Dieu fait à celui qui agit orgueilleusement. Il « rend largement [ce qu’il mérite] ». Ici, il n’y a pas de punition dépassant ce que l’orgueilleux mérite, mais une ample rétribution selon la mesure de l’orgueil dont l’orgueilleux a fait preuve. Un orgueilleux n’est pas modeste dans son orgueil, c’est pourquoi il ne reçoit pas de châtiment modeste. Là aussi, nous pouvons penser notamment à l’Antichrist (2Th 2:3-4,8).
David conclut le psaume par l’encouragement à être fort, pour lequel le verset 24 a donné une raison supplémentaire. Dieu affermira alors le cœur de tous ceux qui L’attendent (verset 25). La délivrance de la détresse actuelle ne signifie pas qu’il n’y aura plus de dangers et de catastrophes à l’avenir. Mais lorsque la détresse arrive, Dieu est toujours là, comme le Dieu sur lequel nous pouvons attendre dans la détresse qui se présente alors. Cela donne du courage et de la force pour continuer le chemin avec Lui.
Nous pouvons aussi appliquer ce verset à la fin du voyage de notre vie terrestre. Nous attendons, c’est-à-dire que nous nous réjouissons, le moment où Dieu distribuera la bonté qu’Il a mis en réserve pour nous. Même quand nous sommes dans des moments de besoin, ces moments sont en la main de Dieu. Cela signifie que nous ne manquerons pas le but ultime. Le Seigneur Jésus est notre exemple en la matière, Il a enduré la croix et méprisé la honte à cause de la joie qui était devant Lui. Regardons donc vers Lui (Héb 12:1-2).
Psaume 32