Introduction
En Deutéronome 2-3, Dieu précise à son peuple ce qu’est et ce que n’est pas le pays. Ils ont dû respecter les voies et la providence de Dieu en ce qui concerne certains pays. D’autres pays ils ont dû en prendre possession et commencer à en hériter. Mais même les pays dont ils ont commencé à hériter ne sont pas encore le pays proprement dit. En Deutéronome 4, des conclusions sont tirées des leçons du passé. Il faut maintenant que des accords clairs soient conclus entre Dieu et le peuple. C’est pourquoi Moïse commence ce chapitre au verset 1 par « et maintenant ».
Le peuple terrestre, Israël, est le reflet du peuple céleste, l’église. Le croyant de l’église trouve dans l’histoire d’Israël de nombreuses leçons sur la vie sur la terre et les bénédictions dans le ciel. Il s’agit des bénédictions du pays comme d’une image pour le chrétien afin qu’il vive bienheureux en communion avec Dieu, en se concentrant sur ce que le cœur de Dieu désire. Tout ce que le pays a à nous offrir peut se résumer à tout ce qui est vraiment et éternellement important pour le cœur de Dieu.
Les arrangements pris sont les règles de base pour profiter de ce que le pays a à nous offrir. Ces règles de base sont abordées en Deutéronome 4-11. Elles peuvent être résumées en ‘loi’ et ‘alliance’. La loi consiste à aimer Dieu par-dessus tout et ton prochain comme toi-même : « Maître, quel est le grand commandement dans la Loi ? Il lui dit : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de toute ta pensée”. C’est là le grand et premier commandement. Et le second lui est semblable : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” » (Mt 22:36-39).
Or, nous, les croyants qui appartiennent à l’église, ne sommes « pas sous [la] Loi, mais sous [la] grâce » (Rom 6:14). Cependant, cela ne signifie pas que notre vie n’est pas basée sur l’obéissance. La connaissance de la vérité selon laquelle nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce, n’a aucun sens si nous n’avons pas appris ce que signifie avoir et garder les commandements du Seigneur Jésus.
Par ‘les commandements du Seigneur Jésus’, il ne faut pas entendre ce que Dieu a donné dans la loi. Ils vont beaucoup plus loin. Nulle part dans la loi, par exemple, il n’est demandé à une personne de donner sa vie. Ce commandement, le Seigneur Jésus l’a reçu du Père : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne. [...] j’ai reçu ce commandement de mon Père » (Jn 10:17,18b).
Il est de même pour le croyant qui a reçu le Seigneur Jésus comme sa vie : « Par ceci nous avons connu l’amour : c’est que lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser notre vie pour les frères » (1Jn 3:16).
Les commandements du Seigneur Jésus sont d’une nature différente. Le désir de la nouvelle vie du croyant est de faire tout ce qu’Il dit, qu’Il l’ordonne expressément ou qu’Il fasse connaître son désir. Ceux qui L’aiment gardent ses commandements et sa parole (Jn 14:21,23). Alors le Père et le Fils viennent faire leur demeure auprès d’une telle personne. Cela signifie, avec révérence, qu’Ils s’y sentent chez eux. C’est cela la communion.
L’alliance, tant l’ancienne que la nouvelle, n’a pas été faite avec l’église, mais avec Israël (Héb 8:8,13). La nouvelle alliance est fondée sur le sang du Seigneur Jésus. Ce dont l’église a affaire, c’est le sang de la nouvelle alliance. C’est pourquoi l’institution de la cène se trouve aussi dans la première lettre aux Corinthiens (1Cor 11:23-26) et pas seulement dans les Évangiles. Les apôtres sont les « ministres de la nouvelle alliance » (2Cor 3:6). Ils ne parlent pas seulement de l’église, mais désignent aussi l’avenir d’Israël. Le fait que le terme ‘alliance’ soit aussi utilisé à propos de l’église montre aussi que les relations que Dieu établit avec nous sont également soumises à des conditions.
1 - 5 Écouter et pratiquer
1 Et maintenant, Israël, écoute les statuts et les ordonnances que je vous enseigne, pour les pratiquer, afin que vous viviez, et que vous entriez dans le pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous donne, et que vous le possédiez. 2 Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n’en retrancherez rien, afin de garder les commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous commande. 3 Vos yeux ont vu ce que l’Éternel a fait à cause de Baal-Péor ; car tout homme qui était allé après Baal-Péor, l’Éternel, ton Dieu, l’a détruit du milieu de toi ; 4 et vous qui vous êtes tenus attachés à l’Éternel, votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd’hui. 5 Regarde, je vous ai enseigné les statuts et les ordonnances, comme l’Éternel, mon Dieu, me l’a commandé, afin que vous fassiez ainsi au milieu du pays où vous allez entrer pour le posséder.
Avec les mots « et maintenant, Israël » par lesquels Moïse commence, il se rattache à la mémoire du chemin que Dieu a parcouru avec son peuple. Il va maintenant utiliser l’histoire comme une incitation à remplir avec obéissance leur devoir. Le mot « écoute » implique de prendre à cœur et de pratiquer. C’est la condition pour jouir ensuite de la bénédiction du pays.
L’enseignement que Moïse s’apprête à donner vise à vivre la vraie vie dans le pays. La vie dans sa plénitude, telle que Dieu l’a voulue pour son peuple, n’est vraiment appréciée que si l’on écoute ses statuts et ses ordonnances. Les statuts désignent tout ce que Dieu a dit concernant le fait de Le servir. Les ordonnances sont tous les décrets relatifs aux affaires civiles, tout ce qui concerne les rapports des membres du peuple de Dieu. Les deux expressions englobent l’ensemble de la loi de Dieu. Ce que Dieu dit est suffisant pour protéger nos vies et assurer la possession et la jouissance du pays.
Moïse parle d’abord d’« afin que vous viviez », puis de « que vous entriez dans le pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous donne [...], et que vous le possédiez ». Il est de même pour nous. Lorsque la parole du Christ habite richement en nous, nous éprouvons la plus grande joie de la vie de Dieu et de vivre avec Dieu et les uns avec les autres. Toute notre vie sera alors à la gloire de Dieu et nous Le louerons : « Que la parole du Christ habite en vous richement, vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans [un esprit de] grâce. Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, [faites] tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Col 3:16-17).
Les statuts et ordonnances ne contiennent pas de conditions sur la façon de devenir croyant, mais sur la façon de jouir des bénédictions en tant que croyant. Avant même de commencer à donner les commandements de Dieu, Moïse souligne le danger qu’il y a à ajouter ou à retrancher des commandements de Dieu (Apo 22:18-19 ; Deu 12:32 ; Pro 30:5-6 ; Jér 26:2 ; Mt 5:19). Ils n’ont besoin d’aucune règle ou instruction supplémentaire et aucun d’entre eux n’est superflu.
Nous pouvons garder les commandements de Dieu uniquement en les prenant tels qu’Il les a donnés. Les pharisiens ajoutent leurs propres commandements à la loi ; ce sont les ritualistes de leur époque. Les sadducéens retranchent de la loi ce qu’ils ne peuvent pas raisonner intellectuellement. Ce sont les rationalistes de leur époque. Nous aussi, nous sommes en danger constant d’ajouter ou de retrancher à la parole de Dieu.
Deuxièmement, dès le début de cet enseignement, Moïse fait référence à Péor (Nom 25:1-9 ; Psa 106:28,39 ; Osé 9:10). Ce point est lui aussi significatif. À Baal-Péor, le peuple s’est lié et a forniqué avec les Moabites, tant au niveau du corps que de l’esprit. Ils l’ont fait sur le conseil de Balaam (Nom 31:16). Le jugement de Dieu s’est abattu sur eux. Ils l’ont récemment vu de ‘leurs propres yeux’. Moïse illustre ainsi les conséquences de la désobéissance et de l’obéissance aux commandements de Dieu.
En Apocalypse 2, il est question de « la doctrine de Balaam » (Apo 2:14). Cette doctrine implique le lien entre le monde et le peuple de Dieu. De nos jours, nous voyons cela partout où le monde est introduit dans l’église avec toutes sortes d’excuses fantaisistes. Un exemple frappant est le fait de prendre certaines décisions dans l’église en votant et en acceptant une question à la majorité. L’Écriture n’est plus la norme, mais la plupart des votes.
Servir Dieu ne peut pas être lié à l’utilisation des méthodes du monde. Tous ceux qui croient que cela est possible sont ruinés. Le choix est présenté par Moïse dans ses conséquences. C’est un avertissement pour la génération qui est devant lui. Cette génération se tient devant lui, vivante, parce qu’elle s’est accrochée à l’Éternel. Ceux qui s’accrochent à l’Éternel s’accrochent à la vie. Ce n’est qu’à cette condition que la vie peut être vécue dans sa forme la plus riche. C’est dans cette vie que l’Esprit agit. Dieu n’a pas affaire à la génération de la chair, mais à celle de l’Esprit.
Moïse transmet au peuple ce que l’Éternel, son Dieu, lui a commandé de faire. Il est un type du Seigneur Jésus en tant que grand docteur qui prononce les paroles de Dieu. Il est sage de L’écouter.
6 - 8 Le peuple de Dieu et les autres nations
6 Et vous les garderez et les pratiquerez ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui entendront tous ces statuts et diront : Quel peuple sage et intelligent que cette grande nation ! 7 Car quelle est la grande nation qui ait Dieu près d’elle, comme l’Éternel, notre Dieu, [est près de nous], dans tout ce pour quoi nous l’invoquons ? 8 Et quelle est la grande nation qui ait des statuts et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je mets aujourd’hui devant vous ?
La sagesse et la raison véritables se trouvent dans une vie vécue selon les normes de Dieu. Dieu les a fait connaître dans sa Parole. Cette Parole, Il l’a donnée à son peuple. Posséder cette Parole fait toute la différence avec le monde qui entoure le peuple de Dieu. Ce n’est pas leur prospérité ou leur puissance militaire, mais une vie conforme aux statuts et ordonnances de la parole de Dieu qui distingue le peuple de Dieu du monde. S’ils sont obéissants, ils susciteront l’envie de tous les peuples.
La lettre aux Colossiens commence par une prière pour la sagesse et l’intelligence spirituelle nécessaires pour jouir des bénédictions de la terre : « C’est pourquoi, nous aussi, depuis le jour où nous en avons entendu parler, nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle » (Col 1:9). La vraie vie est « cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3:3). Tendre vers elle, s’y engager (Col 3:1), c’est la vraie sagesse et l’intelligence, car dans Lui « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2:3).
Si nous lisons ainsi dans la parole de Dieu et découvrons de plus en plus de Christ, dans lequel toutes nos bénédictions sont contenues, nous marcherons « dans la sagesse envers ceux du dehors » (Col 4:5). C’est ce que Moïse dit au peuple. Leur écoute des commandements de Dieu sera un témoignage envers les peuples qui les entourent (cf. 1Roi 10:4-5). La véritable justice est enracinée en Dieu. Lorsque son peuple la fait respecter, elle Le rend visible. Il est honoré. Cet honneur revient aussi au peuple. Ceux qui magnifient la parole de Dieu seront eux-mêmes magnifiés par elle.
Moïse montre au peuple à quel point l’Éternel est proche d’eux. Il est si proche qu’Il les entend lorsqu’ils crient. Il y a une véritable relation. Le peuple s’en rend-il compte ? Nous en rendons-nous compte ? Et Dieu répond. Sa réponse à n’importe quelle question, nous l’avons dans sa Parole. Moïse poursuit aussi en mettant l’accent sur ce point. Plein de conviction, il parle de la justice inégalée des lois de Dieu (Psa 147:19-20).
Sommes-nous, suis-je, pleinement et profondément convaincus de cela ? Si nous ne sommes pas convaincus de la vérité de la parole de Dieu, nous ne la lisons pas. Si nous la lisons sans cette conviction, nous le faisons sans avoir conscience que le Dieu vivant et aimant nous parle. « Ses commandements ne sont pas pénibles » (1Jn 5:3), c’est-à-dire pour la vie nouvelle. Ce sont les meilleurs et les plus justes des commandements. Le fondement est l’amour. Il est si proche de son peuple et nous sommes amenés si proches de Lui.
Nous devons apprendre à marcher « non pas comme dépourvus de sagesse, mais comme étant sages » (Éph 5:15). L’une des façons d’apprendre cela est de s’occuper de la lettre aux Éphésiens. En conséquence, nous recevons de la sagesse et de l’intelligence. La sagesse ne se trouve pas dans l’érudition et la science, dans une éducation du monde, mais à l’école de Dieu. La vraie sagesse ne s’apprend pas dans un livret, mais nous l’acquérons à l’école de l’exercice de Dieu.
9 - 14 L’Éternel fait entendre ses paroles
9 Seulement, prends garde à toi et garde soigneusement ton âme, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues (et afin que, tous les jours de ta vie, elles ne s’éloignent pas de ton cœur, mais que tu les fasses connaître à tes fils et aux fils de tes fils), 10 le jour où tu te tins devant l’Éternel, ton Dieu, à Horeb, quand l’Éternel me dit : Assemble-moi le peuple, et je leur ferai entendre mes paroles, qu’ils apprendront pour me craindre tous les jours durant lesquels ils seront vivants sur la terre, et qu’ils enseigneront à leurs fils ; 11 alors vous vous êtes approchés et vous vous êtes tenus au bas de la montagne (et la montagne était brûlante de feu jusqu’au cœur des cieux,… ténèbres, nuées, et profonde obscurité), 12 et l’Éternel vous parla du milieu du feu ; vous entendiez la voix de [ses] paroles, mais vous n’avez vu aucune forme, seulement [vous entendiez] une voix. 13 Et il vous déclara son alliance, qu’il vous commanda de pratiquer, les dix paroles ; et il les écrivit sur deux tables de pierre. 14 Et l’Éternel me commanda, en ce temps-là, de vous enseigner des statuts et des ordonnances, pour que vous les pratiquiez dans le pays dans lequel vous allez passer pour le posséder.
Il y a toujours le danger que les choses que nous avons vécues et qui ont fait une grande impression sur nous soient néanmoins à nouveau oubliées par nous. Moïse exhorte le peuple de Dieu à garder dans son cœur ce que Dieu lui a montré de lui-même. La révélation de Dieu s’éloigne de nos cœurs si nous laissons d’autres choses remplir nos cœurs.
Transmettre à nos enfants et petits-enfants les choses que nous avons vues de Dieu est une tâche ainsi qu’un moyen par lequel nous sommes nous-mêmes aussi constamment rappelés à Lui. Dans ce livre, l’accent n’est pas tant mis sur le service sacerdotal ou la direction religieuse, mais plutôt sur les parents qui sont responsables de la formation spirituelle de leurs enfants.
Moïse rappelle le jour où le peuple s’est tenu à Horeb « devant l’Éternel, ton Dieu ». Il s’adresse à ceux qui avaient alors moins de 20 ans, mais cela s’applique aussi à ceux qui étaient encore dans les reins de leurs pères et qui sont nés pendant la traversée du désert. Dieu l’a ensuite fait assembler le peuple pour lui faire entendre ses paroles. Dieu voulait ainsi leur apprendre à Le respecter tant qu’ils vivraient sur la terre. Aujourd’hui aussi, Dieu nous apprend à nous, son peuple, l’église, par sa Parole, comment L’honorer.
La montagne « était brûlante de feu ». Ce n’est pas un feu qui est descendu sur un peuple infidèle pour le consumer. C’est un feu qui était brûlante de feu « jusqu’au cœur des cieux ». Le feu est un symbole de jugement. Le cœur des cieux, c’est le Seigneur Jésus. Nous voyons ici en image que le feu du jugement de Dieu s’est abattu sur celui qui ne méritait pas ce feu. Dieu a envoyé d’en haut un feu dans les os du Seigneur Jésus (Lam 1:13), le cœur du ciel.
Du milieu du feu, Dieu parle. Dieu occupe le fondement qu’Il a trouvé dans le jugement qui a frappé son Fils. De cet endroit, de ce juste fondement, Il parle à son peuple. Mais Dieu ne se contente pas de parler, Il écrit aussi. L’écriture de Dieu est une présentation parfaite de sa parole. Ainsi, Il a fourni à son peuple ce dont il a besoin pour prendre possession de la pleine bénédiction et la conserver.
15 - 20 L’interdiction de se faire quelque image taillée
15 Et vous prendrez bien garde à vos âmes (car vous n’avez vu aucune forme au jour où l’Éternel vous parla du milieu du feu, à Horeb), 16 de peur que vous ne vous corrompiez, et que vous ne vous fassiez quelque image taillée, la forme d’une image quelconque, la figure d’un mâle ou d’une femelle, 17 la figure de quelque bête qui soit sur la terre, la figure de quelque oiseau ailé qui vole dans les cieux, 18 la figure de quelque reptile du sol, la figure de quelque poisson qui soit dans les eaux, au-dessous de la terre ; 19 et de peur que tu ne lèves tes yeux vers les cieux et que tu ne voies le soleil, et la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, et que tu ne te laisses séduire et ne te prosternes devant eux, et ne les serves : lesquels l’Éternel, ton Dieu, a donnés en partage à tous les peuples, sous tous les cieux. 20 Mais vous, l’Éternel vous a pris, et vous a fait sortir d’Égypte, de la fournaise de fer, afin que vous soyez le peuple de sa possession, comme [vous l’êtes] aujourd’hui.
Pour la deuxième fois, Moïse les exhorte de prendre garde (verset 15 ; verset 9), maintenant de ne pas se corrompre en faisant quelque image taillée de Dieu. Comment doivent-ils représenter Dieu ? Après tout, ils n’ont pas vu aucune forme de Lui, mais seulement entendu sa voix. S’ils le faisaient, ils devraient prendre quelque chose de la création. Il n’y a rien contre les choses de la création. Mais détacher quelque chose de la création et en faire un objet de culte, c’est de l’idolâtrie.
Moïse énumère ce qui peut être abusé. Il commence par ce qu’il y a de plus élevé dans la création sur la terre, l’homme et la femme, et descend jusqu’à la plus basse sorte de créatures, à l’exemple desquelles on peut faire une image taillée. L’adoration directe des corps célestes comme forme de culte au-dessus de la terre est aussi une abomination pour Dieu.
L’homme en vient facilement à adorer les corps célestes. Ils font grande impression en raison de leur hauteur, de leur éclat et de leur importance pour la vie sur la terre, alors que l’on ne pense pas à celui qui les a créés. Innombrables sont les adorateurs du soleil, mais peu nombreux sont les vrais adorateurs du Père qui L’adorent en esprit et en vérité (Jn 4:23). Toute forme d’idolâtrie est une grande insulte pour Lui et une grande tromperie pour l’idolâtre lui-même.
Le peuple de Dieu est un peuple racheté. Dieu a racheté son peuple pour qu’il soit son propre peuple. Il l’a fait « sortir d’Égypte, de la fournaise de fer ». Une fournaise de fer est alimentée aussi chaudement que possible pour pouvoir ensuite travailler le métal. L’Égypte était un lieu de grande détresse et de misère pour Israël, où le feu de la tribulation était attisé au maximum. Leur délivrance a dû leur procurer un immense soulagement.
Dieu veut que son peuple Le serve et L’honore seul et qu’il le fasse de la manière qu’Il indique. Toute relation que son peuple entretient avec quelque chose qu’Il a créé pour lui rendre un honneur qui n’est dû qu’à Lui seul est un péché. C’est un déni de la relation spéciale qu’Il entretient avec ce peuple et de l’œuvre spéciale par laquelle Il en a fait son propre peuple. Dieu a dit qu’ils seraient son propre peuple et maintenant, c’est devenu une réalité.
Les derniers mots du verset 20, « comme aujourd’hui », sonnent comme une exclamation soulignant la relation du peuple avec Dieu.
21 - 24 La colère de l’Éternel
21 Et l’Éternel s’irrita contre moi, à cause de vous, et il jura que je ne passerais pas le Jourdain et que je n’entrerais pas dans le bon pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage ; 22 car, pour moi, je mourrai dans ce pays, je ne passerai pas le Jourdain ; mais vous, vous allez le passer, et vous posséderez ce bon pays. 23 Prenez garde à vous, de peur que vous n’oubliiez l’alliance de l’Éternel, votre Dieu, qu’il a traitée avec vous, et que vous ne vous fassiez une image taillée, la forme d’une chose quelconque, – ce que l’Éternel, ton Dieu, t’a commandé [de ne pas faire]. 24 Car l’Éternel, ton Dieu, est un feu consumant, un Dieu jaloux.
Avant que Moïse ne parle du pays vers lequel ils se dirigent, il rappelle pour la troisième fois que Dieu s’est irrité contre lui à cause d’eux (Deu 1:37 ; 3:26). Après ce qu’il a dit sur le danger de l’idolâtrie, il précise ainsi que le feu consumant de Dieu (verset 24 ; Héb 12:29) anéantira toute forme d’idolâtrie. Il parle de la façon dont Dieu ne peut pas permettre dans nos vies quoi que ce soit qui ait été consumé sur la croix par le feu de son jugement. Rien de la vieille nature ou de la chair ne doit être apporté dans l’adoration, car Dieu a été irrité contre le Seigneur Jésus pour cela.
Pour la troisième fois dans ce chapitre, l’avertissement de prendre garde à quelque chose retentit (verset 23 ; versets 9,15). Ici, il s’agit de ne pas oublier l’alliance que l’Éternel a traitée avec eux et l’interdiction de se faire des idoles. L’alliance définit le peuple par la relation particulière dans laquelle Dieu a placé le peuple vis-à-vis de lui-même. L’idolâtrie est fortement contraire à cela et inadmissible. Dieu ne peut pas la permettre. Il est un Dieu jaloux, qui ne peut pas partager l’amour de son peuple avec d’autres. Il ne peut pas supporter que son peuple ne donne pas tout son amour à Lui seul. Il a tout fait pour ce peuple et compte en conséquence sur l’amour sans partage de ce peuple. Il a aussi tout à fait le droit de punir chaque acte adultère de son peuple bien-aimé.
25 - 28 Les conséquences de l’idolâtrie
25 Quand tu auras engendré des fils et des petits-fils, et que vous aurez vécu longtemps dans le pays, et que vous vous serez corrompus, et que vous aurez fait une image taillée, la forme d’une chose quelconque, et que vous aurez fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, ton Dieu, pour le provoquer à colère, 26 j’appelle aujourd’hui à témoin contre vous les cieux et la terre, que vous périrez bientôt, disparaissant entièrement du pays où, en passant le Jourdain, vous [entrez] afin de le posséder ; vous n’y prolongerez pas vos jours, car vous serez entièrement détruits. 27 Et l’Éternel vous dispersera parmi les peuples ; et vous resterez en petit nombre parmi les nations où l’Éternel vous mènera. 28 Et vous servirez là des dieux, ouvrage de mains d’homme, du bois et de la pierre, qui ne voient, ni n’entendent, ni ne mangent, ni ne sentent.
Moïse souligne les conséquences pour les enfants et les petits-enfants si le peuple tombe effectivement dans l’idolâtrie. Suit alors une section remarquable, dans laquelle Moïse annonce en tant que prophète que le peuple échouera en commettant quand même l’idolâtrie. En conséquence, ils perdront le pays. Ils y périront ou en seront déportés. Ils veulent servir les dieux d’autres nations ? Alors ils viendront sur les pays des idoles qu’ils ont introduites dans leur propre pays (Jug 10:14).
Dans la chrétienté, les choses se sont déroulées de la même façon. En introduisant l’idolâtrie, en se liant au monde et en introduisant des éléments mondains dans le culte, la vue des bénédictions célestes a été perdue. Là où l’« ouvrage de mains d’homme » prend le pas sur la direction de l’Esprit de Dieu dans l’église, la mort fait son entrée.
Des choses dans lesquelles il n’y a pas de vie, des choses « qui ne voient, ni n’entendent, ni ne mangent, ni ne sentent », se voient accorder une place dans le service de Dieu. Les forteresses théologiques ont pris le contrôle. On demande des papiers et non la vie. Lorsque les diplômes deviennent le fondement qui donne accès à un service pour Dieu, les bénédictions en Christ, qui sont la part de toute personne née de nouveau, sont oubliées.
29 - 31 Retourner à l’Éternel apporte la bénédiction
29 Et de là vous chercherez l’Éternel, ton Dieu ; et tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. 30 Dans ta détresse, et lorsque toutes ces choses t’auront atteint, à la fin des jours, tu retourneras à l’Éternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix. 31 Car l’Éternel, ton Dieu, est un Dieu miséricordieux, il ne t’abandonnera pas et ne te détruira pas ; et il n’oubliera pas l’alliance de tes pères, qu’il leur a jurée.
Quand le manque de bénédictions spirituelles et célestes se fait sentir, le chemin est ouvert pour rétablir la jouissance des bénédictions (Lc 15:17). En se repentant de cet « ouvrage de mains d’homme », quelle que soit la forme sous laquelle il a accédé dans l’église, on peut jouir de la bénédiction promise.
La grâce de Dieu apporte la rétablissement. Cela s’applique à Israël bientôt, dans le futur (Gen 49:1). Sans le mériter, Dieu agit dans leur cœur pour qu’ils se repentent. Cela s’applique aussi à la dernière phase de la chrétienté dans laquelle nous nous trouvons. Dieu veut travailler dans les cœurs des chrétiens maintenant même qu’ils retournent aux bénédictions du pays. C’est-à-dire qu’ils prendront à nouveau conscience de la place et de l’appel célestes de l’église. Cette vérité a été largement perdue dans la chrétienté par l’implication et même l’entrelacement de l’église avec les choses terrestres et le fait de les considérer et de les présenter comme sa vocation propre.
La vérité de la lettre aux Romains est la justification par la foi. Dans l’histoire de la chrétienté, cette vérité a été redécouverte, sortie de sous la poussière, lors de la Réforme. Dans nos vies personnelles, nous pouvons avoir besoin de redécouvrir cette vérité si, dans nos vies de chrétiens, les œuvres redeviennent la base sur laquelle nous pensons être acceptés par Dieu. Avec l’influence du catholicisme romain, c’est en effet une question à laquelle il faut prêter attention.
La vérité de la lettre aux Éphésiens et le contenu des lettres de Jean vont au-delà de ce qui nous est enseigné sur la justification dans la lettre aux Romains. Dans ces lettres, Dieu déploie à ses enfants des vérités qui ont trait au ciel, à la vie éternelle, à Christ dans le ciel qui est la vie éternelle. Cela ne fait pas des chrétiens qui marchent la tête dans les nuages, mais des chrétiens qui savent où et comment ils peuvent vivre la vraie vie en en témoignant dans leurs relations terrestres.
Le chemin vers cette bénédiction est ouvert par un Dieu miséricordieux qui nous appelle à L’écouter. Nous pouvons compter sur sa fidélité et faire appel à Lui.
32 - 40 La raison de l’obéissance
32 Car, enquiers-toi donc des premiers jours qui ont été avant toi, depuis le jour où Dieu a créé l’homme sur la terre, et d’un bout des cieux jusqu’à l’autre bout des cieux, si [jamais] il est rien arrivé comme cette grande chose, et s’il a été rien entendu de semblable. 33 Est-ce qu’un peuple a entendu la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme toi tu l’as entendue, et est demeuré en vie ? 34 Ou Dieu a-t-il essayé de venir prendre pour lui une nation du milieu d’une nation, par des épreuves, par des signes, et par des prodiges, et par la guerre, et à main forte, et à bras étendu, et par de grandes terreurs, selon tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait pour vous en Égypte, sous tes yeux ? 35 Cela t’a été montré, afin que tu saches que l’Éternel est Dieu, et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. 36 Des cieux, il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire, et, sur la terre, il t’a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu. 37 Et parce qu’il a aimé tes pères, et qu’il a choisi leur descendance après eux, il t’a fait sortir d’Égypte par sa face, par sa grande puissance, 38 pour déposséder devant toi des nations plus grandes et plus fortes que toi, pour t’introduire dans leur pays, afin de te le donner en héritage, comme [il paraît] aujourd’hui. 39 Sache donc aujourd’hui, et médite en ton cœur, que l’Éternel est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas : il n’y en a pas d’autre. 40 Et garde ses statuts et ses commandements que je te commande aujourd’hui, afin que tu prospères, toi et tes fils après toi, et que tu prolonges tes jours sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne, pour toujours.
Moïse ne se lasse pas de rappeler au peuple ce que Dieu a fait pour lui. Il les invite à faire des recherches dans le passé et dans toute l’étendue de la terre pour savoir si quelque chose de semblable s’est déjà produit. Ils doivent découvrir si l’ampleur de l’événement et son contenu peuvent se retrouver ailleurs. Le fait qu’un peuple ait été amené au cœur de Dieu n’est-il pas d’une ampleur inégalable ? N’est-ce pas un événement d’une substance insoupçonnée que Dieu parle du milieu du feu et que ceux à qui Il s’adresse restent en vie ? La façon dont Il a fait de ce peuple le sien ne dépasse-t-elle pas de loin toute pensée humaine ? Une telle chose ne peut-elle venir que du Dieu unique, qui n’est comparable à personne (versets 35,39 ; Deu 32:39 ; Ésa 45:5a,21b) ? Et ce Dieu est leur Dieu !
La raison pour laquelle ce Dieu a fait d’eux son peuple est son amour pour leurs pères et le fait qu’Il ait choisi leur descendance (verset 37). C’est pourquoi Il se préoccupe tant d’eux. Tout est sorti de lui et continue à sortir de Lui. Il est le seul dans les cieux et sur la terre. Outre la bêtise, c’est aussi de l’ingratitude que d’honorer autre chose que Lui. Ce n’est que lorsqu’ils – et nous – Le verront ainsi dans tout son amour et sa grâce que cela humiliera et brisera le cœur pour garder ses statuts et ses commandements.
41 - 43 Les villes de refuge du côté désertique du Jourdain
41 Alors Moïse sépara trois villes, de ce côté-ci du Jourdain, vers le soleil levant, 42 afin que l’homicide qui aurait tué son prochain sans préméditation, et qui ne l’aurait pas haï auparavant, s’y enfuie, et que, s’enfuyant dans l’une de ces villes-là, il vive : 43 Bétser, dans le désert, sur le plateau, [qui est] aux Rubénites ; et Ramoth, en Galaad, [qui est] aux Gadites ; et Golan, en Basan, [qui est] aux Manassites.
Soudain, le discours de Moïse est interrompu par un acte : la désignation de trois villes de refuge dans la région située du côté désertique du Jourdain. Le péché d’idolâtrie mis en évidence dans la section précédente n’est pas le seul mal d’Israël. Le deuxième grand mal est qu’ils sont devenus l’homicide du Seigneur Jésus.
C’est une pure grâce que Dieu ait ramené son peuple dans le pays après l’idolâtrie. C’est aussi une pure grâce que Dieu fournisse des villes de refuge au peuple pour un homicide. Ces deux péchés d’Israël sont aussi présents dans la chrétienté. Nous les trouvons dans l’introduction d’éléments étrangers dans le culte et dans l’exclusion du Seigneur Jésus. De telles choses signifient un déni de sa personne et de ses droits.
Si nous ne reconnaissons pas ses droits dans notre vie quotidienne et dans les réunions de l’église, nous nous rendons coupables d’homicide involontaire au sens spirituel du terme. La condition pour que nous puissions posséder et jouir du pays implique de ne pas renier son nom (Apo 3:8). Mais il existe aussi pour nous une ville de refuge. Nous la trouvons dans la vérité de sa Parole. Pour en revenir au Seigneur, reconnaître son nom, c’est-à-dire son autorité, c’est s’incliner devant sa Parole.
Il s’agit des villes de refuge de la région située du côté désertique du Jourdain, donc pas encore dans le pays. Il s’agit de notre vie sur la terre devant Dieu, de vivre en communion avec Lui. Il s’agit de reconnaître ses droits dans la vie quotidienne. Si, pour quelque raison que ce soit, nous ne les reconnaissons plus et tombons dans l’idolâtrie et l’homicide involontaire au sens spirituel, c’est que nous avons oublié ce que signifie être justifié par la foi. Cela doit alors retrouver sa signification pour nous.
Cette signification et le fait de vivre en accord avec elle reviennent lorsque nous recommençons à lire la parole de Dieu et que nous laissons l’Esprit de Dieu faire son travail en nous. Nous découvrons alors à nouveau que la justice de Dieu est celle qui est la sienne, qui émane de Lui et que nous avons reçue par la foi dans le Seigneur Jésus. Nous serons en sécurité dans la ville de refuge en expérimentant la vérité du premier verset de Romains 5 (Rom 5:1).
44 - 49 Où Moïse présente la loi au peuple
44 Et c’est ici la loi que Moïse plaça devant les fils d’Israël ; 45 ce sont ici les témoignages, et les statuts, et les ordonnances que Moïse exposa aux fils d’Israël, à leur sortie d’Égypte, 46 de ce côté-ci du Jourdain, dans la vallée vis-à-vis de Beth-Péor, dans le pays de Sihon, roi des Amoréens, qui habitait à Hesbon, que Moïse et les fils d’Israël frappèrent à leur sortie d’Égypte ; 47 et ils possédèrent son pays, et le pays d’Og, roi de Basan, deux rois des Amoréens, qui étaient de ce côté-ci du Jourdain, vers le soleil levant, 48 depuis Aroër qui est sur le bord de la vallée de l’Arnon, jusqu’à la montagne de Scion qui est l’Hermon, 49 et toute la plaine de ce côté-ci du Jourdain, vers l’est et jusqu’à la mer de la plaine, sous les pentes du Pisga.
Les derniers versets de ce chapitre constituent l’introduction au prochain discours de Moïse. Ils décrivent le lieu et les circonstances dans lesquels « les témoignages, les statuts, et les ordonnances » (verset 45) sont donnés : dans les plaines de Moab, après la sortie d’Égypte, le voyage dans le désert et la prise de possession du pays de Sihon et d’Og. Leurs pieds sont en territoire conquis lorsqu’ils écoutent le discours de Moïse. Moïse parle depuis une position de victoire. Cela devrait être un motif puissant pour que le peuple agisse selon ce qu’il a à dire. Le discours de Moïse contient des motifs, des encouragements et des conditions d’obéissance, nécessaires pour hériter de la bénédiction.
« La loi » (verset 44) est la désignation générale des commandements de Dieu ; elle est plus précisément décrite par les désignations « témoignages », « statuts » et « ordonnances » au verset 45.