Introduction
Après presque 2000 ans de chrétienté, il est étonnant que Dieu montre encore autant de bénédictions, comme ici à Israël. Il le fait à la fin de ce livre où l’échec est décrit avec tant d’insistance dans les derniers chapitres. Les dernières paroles de Moïse, l’homme de Dieu, sont des paroles de bénédiction. Avec elles, Il leur dit ses adieux, avec des mots qui résonnent jusqu’à aujourd’hui.
Il existe une comparaison avec la bénédiction que Jacob prononce sur ses fils en Genèse 49 (Gen 49:1-28). Jacob parle de l’histoire d’Israël telle qu’elle se développera au fil du temps. Cette description de l’histoire est une description de l’échec du peuple dans sa fidélité à Dieu. Cela correspond au cantique de Moïse dans le chapitre précédent. Dans le chapitre qui nous occupe maintenant, Moïse ne donne pas d’histoire et ne parle donc pas d’échec. Il décrit la condition des tribus à l’époque du royaume de paix.
Moïse ne prononce pas seulement des bons souhaits. Il parle de la bénédiction de Dieu pour un peuple rétabli. Ce chapitre montre toutes les tribus en possession de la promesse, de la bénédiction du pays. Dans chaque fils (tribu), on voit quelque chose de l’intention de Dieu avec son peuple, telle qu’elle trouvera son accomplissement dans le royaume de paix. Le peuple tout entier, chaque tribu, est nécessaire pour voir cette dessein dans sa plénitude.
Il a déjà été dit, mais il est bon de le répéter et de garder à l’esprit qu’il y a trois façons d’interpréter une partie de la Bible. Cela s’applique aussi à la bénédiction de Moïse :
1. La première explication est l’explication littérale. Car ce que Moïse dit des tribus, cela signifie que chacune des tribus aura son propre héritage à la fin du livre de Josué.
2. La deuxième explication est l’explication prophétique. Cela signifie que la bénédiction que Moïse prononce ici trouvera son plein accomplissement dans le royaume millénaire de paix, sous le règne du Messie.
3. La troisième explication est l’explication spirituelle. Il s’agit de l’application pour nous, de ce que nous pouvons en tirer pour notre vie de foi.
1 - 5 L’Éternel vient vers son peuple
1 Et c’est ici la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les fils d’Israël, avant sa mort. 2 Et il dit : L’Éternel est venu de Sinaï, et il s’est levé pour eux de Séhir ; il a resplendi de la montagne de Paran, et est venu des saintes myriades ; de sa droite [sortit] une loi de feu pour eux. 3 Oui, il aime les peuples ; tous ses saints sont dans ta main, et ils se tiennent à tes pieds ; ils reçoivent tes paroles. 4 Moïse nous a commandé une loi, héritage de l’assemblée de Jacob ; 5 et il a été roi en Jeshurun, quand les chefs du peuple se réunirent ensemble avec les tribus d’Israël.
Moïse est appelé trois fois « homme de Dieu » (verset 1 ; Jos 14:6 ; Psa 90:1). Un homme de Dieu est celui qui, dans une période de déclin, reconnaît les droits de Dieu en tant qu’une seule personne et les manifeste dans sa vie. Une telle personne a une vision de la situation actuelle du peuple de Dieu et témoigne contre elle pour ramener le peuple sur la voie de Dieu. Une telle personne a aussi une vision du but ultime de Dieu avec son peuple et qui est de le bénir. Par conséquent, avant de monter sur le Nébo, cet homme de Dieu peut faire ses adieux à son peuple bien-aimé en bénissant chaque tribu. Quel adieu !
Avec de belles images, empruntées à l’aube et à l’éclat croissant du soleil, la majesté de Dieu est sublimement décrite (Jug 5:4-5 ; Psa 68:7-8 ; Héb 3:3-4). Dieu apparaît sous la forme d’une lumière divine depuis le Sinaï et projette ses rayons sur toute la région alors qu’Il conduit le voyage d’Israël vers Canaan. Dans cette description de l’apparition de Dieu, Dieu est représenté comme venant du sud.
Moïse commence par une description impressionnante de l’apparence de Dieu pour son peuple. « Sinaï » est le début du voyage et « Séhir » en indique la fin (Deu 1:2). Le voyage lui-même est passé sous silence. Seul « la montagne de Paran » est mentionné, la région où ils ont campé après leur départ au Sinaï et où ils n’ont pas encore échoué. Tout échec est passé sous silence.
Les « saintes myriades » font référence au peuple de Dieu. Dieu est vu ici au milieu d’eux. Il est question de la loi comme d’« une loi de feu pour eux ». Après tout, le don de la loi au Sinaï a été accompagné de tonnerre et d’éclairs (Exo 19:16-18 ; Deu 1:4).
L’Éternel « aime les peuples ». ‘Les peuples’, ce sont les tribus d’Israël. La main de Dieu est sur elles. À ses pieds, elles L’écoutent (cf. Lc 10:39). La loi, la parole de Dieu, est l’héritage du peuple (verset 4 ; Psa 119:111a). Dieu leur a donné cette bénédiction par Moïse. Le pays ne peut être possédé et apprécié s’il n’y a pas d’amour pour ce que Dieu a dit.
Moïse est ici appelé roi de son peuple. Il est un type du véritable roi, le Seigneur Jésus, qui exerce son autorité dans l’amour. C’est pourquoi on peut dire que les croyants de l’église ont été « transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Col 1:13). Le Fils est le Seigneur Jésus en tant qu’objet de l’amour du Père. En tant que tel, Il exerce maintenant son autorité sur la vie de ceux qui L’ont accepté comme Sauveur et Seigneur.
6 Ruben
6 Que Ruben vive et ne meure pas, et que ses hommes soient en petit nombre.
Les trois premiers fils sur lesquels Moïse prononce sa bénédiction sont ceux de Léa. Siméon n’est pas parmi eux. Cela peut s’expliquer par le fait que son héritage appartient à celui de Juda. Ruben, le fils aîné, est mentionné en premier. Moïse lui souhaite la vie, même s’il s’est comporté de manière indigne de la vie. C’est une bénédiction lorsque tout ce qui est Israël par nature est balayé, alors qu’il y aura un reste qui aura la vie.
S’il y a un reste, il est inséparable de la grâce de Dieu. L’ensemble aurait dû être jugé, mais Dieu dans sa grâce épargne un reste, un « petit nombre », ce n’est pas quelque chose d’impressionnant. Pour Dieu, c’est le point de départ approprié pour commencer quelque chose de nouveau dans lequel la vie qu’Il donne peut commencer à croître et à s’épanouir.
7 Juda
7 Et ceci pour Juda : et il dit : Éternel, écoute la voix de Juda, et amène-le à son peuple ; qu’il combatte de ses mains pour lui, et sois-lui en aide contre ses ennemis.
La bénédiction de Juda indique les premières caractéristiques de la vie épargnée en Ruben. Juda signifie ‘louange’ (à Dieu). La voix de Juda s’adresse à Dieu pour Le louer pour la vie qu’Il a accordée. Juda élève aussi la voix pour faire appel à Dieu lorsqu’il y a des ennemis. Et Dieu entend (2Chr 13:14-15).
Que Juda soit une tribu qui prie signifie qu’elle est une tribu qui combat. Ce faisant, elle se sait dépendante de l’aide de Dieu. Demander à Dieu de l’amener à son peuple envisage l’issue du combat : Juda vaincra et cette victoire profitera à l’ensemble du peuple.
8 - 11 Lévi
8 Et de Lévi il dit : Tes thummim et tes urim sont à l’homme de ta bonté, que tu as éprouvé à Massa, et avec lequel tu as contesté aux eaux de Meriba ; 9 Qui dit de son père et de sa mère : Je ne l’ai pas vu ; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas connu ses fils. Car ils ont gardé tes paroles et observé ton alliance ; 10 Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel. 11 Éternel ! bénis sa force ; et que l’œuvre de ses mains te soit agréable ! Brise les reins de ceux qui s’élèvent contre lui, et de ceux qui le haïssent, en sorte qu’ils ne puissent plus se relever.
Dans la bénédiction de Moïse sur Lévi, il nous est rappelé qu’il existe un peuple sacerdotal, un peuple qui connaît la volonté de Dieu et qui peut l’enseigner au peuple de Dieu. C’est ce dont parlent les thummim et les urim. Ce sont les deux pierres que le souverain sacrificateur porte dans son pectoral et par lesquelles il consulte la volonté de Dieu (Exo 28:30).
Lévi est préparé pour cette tâche. Ici, on dit que Dieu l’a éprouvé à Massa et à Meriba. En Exode 17, on dit qu’Israël a éprouvé Dieu (Exo 17:7). Il n’y a pas d’eau. Il s’agit d’une épreuve de Dieu pour voir comment le peuple réagit. Le peuple reproche à Dieu ses actions et doute même de sa présence parmi eux.
Lévi, qui fait partie du peuple, là a appris à connaître lui-même. Ces épreuves entraînent Lévi à recevoir la lumière de Dieu. Plus tard, lorsque le peuple redevient infidèle dans son ensemble, Lévi reste fidèle. Ils ont tué les infidèles sur le commandement de Moïse (Exo 32:26-29). Dans l’exercice du jugement, ils n’ont pas fait de distinction entre ceux qui étaient membres de la famille et ceux qui ne l’étaient pas (Mt 10:37 ; Lc 14:26).
Il s’agit d’une formation complémentaire pour être un enseignant apte à enseigner au peuple. Une personne n’est apte à enseigner la parole de Dieu que si cette parole a une autorité absolue pour et sur elle-même. Lévi, en récompense de sa fidélité, a reçu la tâche honorable d’enseigner la loi de Dieu au peuple (2Chr 17:8-9 ; Mal 2:4-7).
Une personne ainsi formée à la pratique de la vie au milieu du peuple de Dieu est permise d’entrer dans le sanctuaire. Grâce à l’enseignement qu’elle a elle-même reçu et qu’elle transmet aussi, elle est compétente et aussi désireuse de présenter l’encens et l’holocauste. Dans le royaume de paix, rien ne pourra mettre fin à ce service.
L’encens est une image des gloires de Christ qui sont agréable à Dieu. Nous pouvons raconter à Dieu toutes les gloires que nous avons découvertes en Christ. L’encens symbolise aussi la prière des croyants (Apo 5:8b ; Psa 141:2), à laquelle Christ ajoute la gloire de sa personne rendant ces prières agréables à Dieu (Apo 8:3-4).
Moïse prononce la bénédiction de Dieu sur un tel peuple de sacrificateurs et de Lévites. Ce qu’ils font peut compter sur la pleine approbation et l’acceptation de Dieu. Moïse demande aussi à l’Éternel de protéger Lévi de ses ennemis en brisant les reins de ceux qui s’élèvent contre lui pour l’attaquer. Les reins symbolisent la force et la puissance (Psa 69:24 ; Job 40:7 ; Pro 31:17). Tous ceux qui cherchent à léser Lévi ne prospéreront pas.
12 Benjamin
12 De Benjamin il dit : Le bien-aimé de l’Éternel, – il habitera en sécurité auprès de lui ; [l’Éternel] le couvrira tout le jour, et il habitera entre ses épaules.
Benjamin est l’un des deux fils de Rachel. Après le sacrifiant Lévi, Benjamin vient comme « le bien-aimé de l’Éternel ». Un sacrifiant se sait accepté par Dieu dans le sacrifice. En conséquence, il habite « en sécurité auprès de lui » (Psa 91:1). Jérusalem se trouve sur le mont Morija, dans l’héritage de Benjamin (Jos 18:28). De ce fait, Benjamin habite près du temple et bénéficie de sa protection (Psa 125:2). Il habite entre les épaules de Dieu, ce qui donne l’image de Dieu qui le porte (cf. Deu 1:29).
Ce qui est dit de Benjamin s’applique à l’ensemble du peuple : il est « le bien-aimé de l’Éternel ». Ainsi, les bénédictions de chaque tribu individuelle s’appliquent au peuple dans son ensemble. Pour nous, personnellement et communément, s’applique aussi le fait que nous sommes en Christ et que nous sommes « gens de la maison de Dieu » (Éph 2:19).
13 - 17 Joseph
13 Et de Joseph il dit : Son pays soit béni par l’Éternel de ce qu’il y a de plus précieux au ciel, de la rosée, et [de ce qui vient] des profondeurs qui gisent en bas ; 14 Et du plus précieux des produits du soleil, et du plus précieux des produits des mois ; 15 Et de [ce qui croît sur] le sommet des montagnes anciennes, et du plus précieux des collines éternelles ; 16 Et du plus précieux de la terre et de sa plénitude. Et que la faveur de celui qui demeurait dans le buisson, vienne sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête de celui qui a été mis à part de ses frères ! 17 Sa magnificence est comme le premier-né de son taureau, et ses cornes sont des cornes de buffle. Avec elles, il poussera les peuples ensemble jusqu’aux bouts de la terre. Ce sont les myriades d’Éphraïm, et ce sont les milliers de Manassé.
En Joseph, c’est-à-dire en Éphraïm et en Manassé, nous voyons quelles grandes bénédictions immuables et continues sont attachées à notre position, établie en Benjamin en vertu du sacrifice. La bénédiction s’étend à tous les domaines. La bénédiction ne peut pas être comprise par nous dans sa plénitude parce que la source de cette bénédiction, Dieu lui-même, ne peut pas être comprise.
« De plus précieux au ciel » est la pluie, qui est nécessaire pour que les fruits soient produits et appréciés. Pour obtenir des fruits, Dieu donne aussi « la rosée, et [de ce qui vient] des profondeurs qui gisent en bas ». Il a fourni d’abondantes occasions d’humidifier la terre afin qu’elle puisse produire de riches fruits (Psa 65:11). Les meilleurs produits sont obtenus « du soleil » et « des mois » ou « des lunes » que Dieu a donnés. Le soleil, avec sa chaleur bienfaisante, stimule le processus de croissance. La lune fait son travail en offrant une période de refroidissement et de revigoration qui produit la rosée.
Les fruits exceptionnels se trouvent sur les hauteurs, « les montagnes anciennes », qui regardent vers le passé, et « les collines éternelles », qui regardent vers l’avenir. Pour nous, cela signifie que nos bénédictions dès l’éternité sont dans le ciel et que nous en profiterons pour l’éternité. Les montagnes et les collines sont des symboles de stabilité ; elles désignent ce qui est immuable.
De riches bénédictions sont aussi présentes dans les plaines, sur « la terre ». Ce dont nous pourrons jouir dans le ciel pour l’éternité, nous pouvons déjà en jouir en plénitude sur la terre maintenant. Pour profiter des fruits, il faut un cycle de semailles, de croissance et de récolte. Cela demande des efforts, de semer et de récolter, alors que nous dépendons toujours de Dieu pour le résultat, car c’est Lui qui doit donner l’accroissement (1Cor 3:6-7).
Dans tous ces plaisirs, nous pouvons connaître comme une bénédiction spéciale « la faveur de celui qui demeurait dans le buisson » sur nous. Plus que tous les dons, c’est celui de qui viennent les dons. Et qui est-Il ? Il est celui qui a été présent avec son peuple au temps de l’esclavage et de la tribulation. À travers cette tribulation, Dieu n’a pas voulu tuer son peuple, mais lui a appris à crier vers Lui. Nous voyons cela dans l’image du buisson d’épines qui n’est pas consumé et dans lequel l’Éternel est présent (Exo 3:2a).
Le Seigneur Jésus fait également référence au buisson d’épines lorsqu’Il répond à la question piège des sadducéens sur la résurrection (Lc 20:37-38). Il associe au buisson d’épines celui que Moïse appelle « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Lc 20:37). Cela relie le buisson d’épines aux promesses faites aux pères et à la résurrection. En citant cette scène, le Seigneur Jésus montre un lien magnifique entre la souffrance sur la terre et la gloire qui suivra lors de la résurrection. Dieu trouve son bon plaisir à réaliser ses desseins le long de ce chemin de souffrance et de l’autre côté de la mort.
Dieu accomplit ses promesses envers Joseph, « celui qui a été mis à part de ses frères ». L’expression « mis à part » implique la séparation.
Dieu a mis à part son peuple, c’est-à-dire mis à part parmi toutes les nations, pour être son peuple pour Lui, un peuple qui Lui est consacré. C’est son choix, basé sur la grâce et l’amour de sa part. Dieu a fait de même avec nous, membres de l’église, qu’Il a élus en Christ (Éph 1:4). Il a pu le faire parce qu’Il a oint son Christ au-dessus de ses compagnons (Psa 45:8 ; Héb 1:9).
En ses deux fils Éphraïm et Manassé, Joseph obtient une double portion, la portion des premiers-nés. Le taureau et le buffle mentionnés par Moïse parlent de force, ce qui renforce la pensée du premier-né.
18 - 19 Zabulon et Issacar
18 Et de Zabulon il dit : Réjouis-toi, Zabulon, en ta sortie ; et toi, Issacar, dans tes tentes ! 19 Ils appelleront les peuples à la montagne ; là ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront l’abondance des mers, et les trésors cachés du sable.
Zabulon et Issacar sont mentionnés ensemble. Ils sont tous deux fils de Léa et leurs héritages se trouvent l’un à côté de l’autre. Chacune de ces tribus a son propre emploi. Elles sont appelées à accomplir leur travail avec joie. Zabulon est le voyageur, le marchand. Issacar est l’homme qui accomplit son travail à la maison. Dans le royaume de paix, ils invitent les peuples à partager les bénédictions de la terre. « L’abondance des mers » peut faire référence à la mer des nations. « La montagne » est la montagne où se dressera le temple. Moïse s’exprime ici en tant que prophète (cf. Exo 15:17).
Dieu détermine de chacun le champ de ses poursuites (2Cor 10:13,16b). Dans ces différentes poursuites, un but commun est présent. Nous pouvons inviter d’autres personnes à venir partager les bénédictions. Un peuple placé en possession des bénédictions devient aussi un peuple évangélisateur qui attire les autres vers ces bénédictions. Certains peuvent aller dans d’autres nations pour le faire, d’autres peuvent rester chez eux pour en parler à leurs voisins.
Le but de cette invitation est d’offrir des sacrifices conformes au désir de Dieu. Ce sont « des sacrifices de justice », ce qui signifie qu’ils sont apportés conformément aux statuts de Dieu, mais aussi qu’ils sont apportés dans le bon sentiment (Psa 51:19). Lorsque les hommes se convertissent, c’est pour devenir des adorateurs (des sacrificateurs) du Père (Jn 4:23). Ce faisant, Dieu veut effectivement que cela se fasse de la bonne manière et dans le bon sentiment : en esprit et en vérité (Jn 4:24).
Pour être compétents, ils suceront – ce qui rappelle le sein plein de lait maternel (Js 60:16a) – « l’abondance des mers, et les trésors cachés du sable » sur le rivage de la mer (cf. Ésa 60:5 ; 66:11-12). ‘L’abondance des mers’ peut aussi faire référence aux expériences avec le Seigneur. La mer est une image des épreuves de la vie. Dans ces épreuves, le croyant fait souvent des trésors de découvertes sur qui est le Seigneur Jésus pour lui.
Le sable sur le rivage de la mer peut faire référence à l’innombrable compagnie des croyants. Toutes ces bénédictions sont cachées pour être déterrées par nous. Pour les découvrir, nous devrons faire un effort. Le résultat est que tout nous donne une vue toujours plus grande de la gloire du Seigneur Jésus.
20 - 21 Gad
20 Et de Gad il dit : Béni soit celui qui met Gad au large. Il habite comme une lionne, et il déchire le bras, même le sommet de la tête. 21 Et il s’est choisi la première partie [du pays] ; car là était réservée la part du législateur ; et il est allé [avec] les chefs du peuple ; il a accompli avec Israël la justice de l’Éternel et ses jugements.
Avec Gad, nous voyons apparaître l’élément de la bataille. Avant que Moïse ne prononce sa bénédiction sur lui, il loue d’abord l’Éternel. Gad est l’une des tribus restées sur le côté désertique du Jourdain. Ici, Moïse ne pense pas à la mauvaise volonté d’aller prendre possession d’un héritage dans le pays. En fait, Gad s’est bel et bien rendu dans le pays pour en prendre possession pour d’autres. Ici, Dieu aborde la question de façon positive.
Gad s’est comporté comme un chef, « une lionne » (cf. 1Chr 12:8). Cela lui a permis d’obtenir de l’Éternel de l’espace pour s’y installer. L’espace, la liberté de mouvement, est une grande chose pour le croyant. Méfie-toi des faux frères qui veulent ramener les croyants sous la loi et leur voler ainsi à nouveau leur liberté (Gal 2:4) !
« La première partie [du pays] » est ici lié à « la part du législateur », qui fait référence au fait de gouverner, de régner. Gad s’est joint aux chefs du peuple pour tenir sa promesse de partir avec eux à la conquête du pays de Canaan (Jos 1:12-18 ; 4:12). Il s’y sera distingué, car Moïse lui accorde ici une place privilégiée parmi le peuple des deux tribus et de demi-tribu.
La conquête du pays implique l’exécution du jugement de Dieu sur ses habitants. En agissant ainsi, Gad a exercé la justice de Dieu. Parmi les deux tribus et la demi-tribu, Gad sera aussi de loin la plus importante en termes de nombre. Ruben sera peu nombreux (verset 6), tout comme Manassé, dont la moitié seulement de la tribu vivra dans la région située du côté désertique du Jourdain.
Le temps de la domination n’est pas encore venu pour les croyants (1Cor 4:8). Mais des affaires peuvent survenir dans l’église où la justice doit être exercée. Pour cela, il ne faut pas des croyants intelligents, mais des croyants spirituels caractérisés par la simplicité et la sagesse (1Cor 6:4-5). Ils peuvent agir avec une autorité spirituelle. C’est une grande grâce de Dieu lorsque de tels hommes sont présents dans une église locale. Remercions Dieu pour eux et ne leur rendons pas la vie difficile, mais soyons leur obéissants et soumis (Héb 13:17).
22 Dan
22 Et de Dan il dit : Dan est un jeune lion, il s’élance de Basan.
Le nom de Dan signifie « juge ». Comme Gad, il est comparé à un lion. Tout ce qui est dit de lui, c’est qu’il s’élance. Il semble indiquer l’apparition soudaine du Seigneur Jésus pour juger ceux qui s’opposent obstinément à Lui. Cela ouvre la voie à la pleine bénédiction.
23 Nephthali
23 Et de Nephthali il dit : Nephthali, rassasié de faveurs et comblé de la bénédiction de l’Éternel, possède l’occident et le midi !
Nephthali, tout comme Aser, reçoit une riche portion. En Nephthali, nous voyons quelqu’un qui est rassasié grâce à cette riche bénédiction de l’Éternel. À Nephthali se trouve Capernaüm, où le Seigneur Jésus a vécu (Mt 9:1 ; Mc 2:1). Sa présence est la plus grande bénédiction imaginable. Elle signifie une élévation jusqu’au ciel (Mt 11:23).
En Nephthali, nous voyons quelqu’un qui est rempli de Christ et qui se repose en cela. C’est à cela que le Saint Esprit veut amener chaque croyant : être satisfait de Christ et ne plus rien désirer d’autre. Cela ne signifie pas que nous n’avons plus rien à apprendre ni à posséder. D’où l’incitation à prendre possession de l’ouest et du sud.
24 - 25 Aser
24 Et d’Aser il dit : Aser sera béni en fils ; il sera agréable à ses frères, et il trempera son pied dans l’huile. 25 Tes verrous seront de fer et de bronze, et ton repos comme tes jours.
Moïse souhaite à Aser cinq bénédictions :
1. La première bénédiction est qu’il sera béni en ayant des « fils ». Nous voyons ici la filiation. Les fils sont là pour Dieu et ils sont des héritiers. Cette bénédiction signifie pour nous que nous sommes conscients d’être là pour la joie de Dieu et que Dieu nous a donné un héritage pour notre joie.
2. La deuxième bénédiction est qu’il « sera agréable à ses frères ». En tant que fils, nous sommes agréables non seulement à Dieu mais aussi à nos frères et sœurs. Les croyants sont des fils de Dieu et des frères les uns pour les autres. Nous sommes une famille, et c’est au fait de vivre ensemble et dans cette conscience que le Seigneur attache sa bénédiction (Psa 133:1-3).
3. La troisième bénédiction, « il trempera son pied dans l’huile », fait référence à sa marche. C’est une bénédiction lorsque la marche est caractérisée par le Saint Esprit (Gal 5:16,25), dont l’huile est l’image familière. La filiation va de pair avec l’Esprit de la filiation (Gal 4:6).
4. Une marche dans l’Esprit n’est possible que sur le chemin de la séparation. C’est ce dont parle la quatrième bénédiction. Le « fer » et le « bronze » sont les « verrous » par lesquels on ferme les portes pour empêcher le mal d’entrer. Les bénédictions ne peuvent être appréciées que sans se mélanger aux principes du monde. La séparation n’est pas négative. La véritable séparation est la séparation pour Dieu et rend fort comme le fer et brillant comme le bronze.
5. S’il y a une véritable séparation, on peut jouir de la bénédiction tous les « jours ». C’est la cinquième bénédiction. La séparation donne du « repos » et empêche de gaspiller ses forces dans des choses pécheresses, ce qui a pour conséquence de ne pas profiter de la bénédiction.
Aser est la seule tribu des dix qui ne sont pas associées à la maison de David qui est mentionnée dans le Nouveau Testament (Lc 2:36-38). Cette section mentionne Anne, qui appartient à la tribu d’Aser. Ce qui est dit d’elle montre clairement qu’elle est une véritable descendante d’Aser.
26 - 29 Qui est comme Israël ?
26 Personne n’est comme le Dieu de Jeshurun, qui est porté sur les cieux à ton secours, et sur les nuées dans sa majesté. 27 Le Dieu d’ancienneté est [ta] demeure, et au-dessous [de toi] sont les bras éternels ; il chasse l’ennemi devant toi, et il dit : Détruis ! 28 Et Israël habitera en sécurité, la source de Jacob, à part, dans un pays de blé et de moût, et ses cieux distilleront la rosée. 29 Tu es heureux, Israël ! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l’Éternel, le bouclier de ton secours et l’épée de ta gloire ? Tes ennemis se soumettront à toi, et toi, tu marcheras sur leurs lieux élevés.
La fin de la bénédiction correspond à son début. Au début, Moïse a parlé du fait glorieux de l’établissement de la royauté de l’Éternel comme fondement solide du salut de son peuple. Il finit en parlant de l’Éternel comme de la protection et du refuge éternels et en louant bienheureux Israël qui peut faire confiance à un tel Dieu.
Les tout derniers mots écrits par Moïse décrivent le Dieu incomparable et son peuple incomparable. Personne n’est égal à Dieu (verset 26) et au verset 29, il est dit que personne n’est égal à son peuple. Le Dieu d’Israël et l’Israël de Dieu s’appartiennent parfaitement l’un à l’autre.
Être porté sur les cieux et sur les nuées est une image de la toute-puissance illimitée avec laquelle Dieu gouverne le monde depuis le ciel et est l’aide de son peuple. Il est le Dieu éternel, contrairement à toutes les idoles qui ont leur origine quelque part dans le temps et sont donc apparues récemment. Ce Dieu est une demeure, ce qui signifie que Dieu offre aux siens tout ce que la sécurité d’une demeure peut offrir. Une demeure n’est pas seulement un abri et un refuge contre les tempêtes de la vie, mais elle parle aussi de la jouissance paisible et insouciante du repos et de la communion.
Celui qui trône dans les cieux en haut est en même temps le Dieu qui est avec son peuple sur la terre en bas, le tenant et le portant dans ses bras. Les bras éternels sont des bras qui ne manqueront jamais de force. Ils symbolisent une force illimitée et invincible, grâce à laquelle son peuple sera en sécurité pour toujours. De plus, il n’y a plus aucune trace de l’ennemi. Il les a chassés et détruits.
Au milieu de tous les peuples, Israël « habitera en sécurité » et seul (verset 28 ; cf. Nom 23:9). Le peuple ne sera pas incorporé à une autre nation. En tant qu’objet des promesses spéciales de Dieu, il recevra tout ce qui est promis et, au milieu de toutes les bénédictions, sera un dispensateur de bénédictions pour toutes les nations de la terre.
Israël, c’est aussi Jacob. Jacob est le nom de l’homme qui a dû apprendre qu’il avait besoin de Dieu en toute chose. Le peuple a lui aussi dû apprendre cela. Leur regard est fixé sur la bénédiction de la terre. Lorsqu’ils seront en possession de la bénédiction, leur œil sera fixé sur elle de façon ininterrompue. Ils habiteront sans être dérangés dans le pays de la bénédiction sur lequel descend la bénédiction de l’Éternel.
Il n’y a pas de peuple comme Israël. Il n’y a pas de délivrance comme celle qui a été faite à Israël, car l’Éternel a délivré ce peuple. L’Éternel n’a pas seulement délivré Israël de l’Égypte, Il l’a aussi délivré d’innombrables difficultés. Il est aussi le secours d’Israël. Ce secours est un bouclier, une protection contre tout ce qui peut nuire à ce peuple. Il aide par son épée, qui est sa Parole. Par sa Parole, Il a fait en sorte que ce peuple soit élevé.
Contre un tel peuple, aucun ennemi ne peut faire quoi que ce soit. Bien que les ennemis ne soient pas convaincus dans leur conscience de péchés et qu’ils méritent le jugement, ils seront assez sages pour se soumettre à ce peuple. Bien que feints, ils honoreront ce peuple, ce peuple que l’Éternel a élevé au-dessus de toutes les nations.