Introduction
Les versets 1-17 de ce chapitre concluent la section commencée en Deutéronome 12:1. C’est son point culminant. Il ne s’agit pas des sacrificateurs, mais du peuple en relation avec le lieu que l’Éternel a choisi pour que son nom habite. À partir du verset 18, c’est davantage l’aspect constitutionnel de la vie dans le pays qui entre en scène, bien que cela aussi soit lié à l’habitation de l’Éternel. C’est ce lieu qu’ils doivent rechercher.
Le point culminant de ce lieu est le moment où tous les hommes y montent, trois fois par an, pour y célébrer devant l’Éternel. Ces fêtes reviennent quatre fois dans les livres de Moïse. Cela n’est pas fait comme une simple répétition, mais conformément au caractère de chacun de ces livres.
1. En Exode 23 et Exode 34, les fêtes sont mentionnées
a. en relation avec les lois que Dieu a données à Moïse (Exode 23) et
b. lors de la confirmation de l’alliance après l’histoire du veau d’or, lorsque Dieu agit en grâce avec son peuple (Exode 34).
Ils sont en relation avec l’alliance.
2. En Lévitique 23, les trois fêtes font partie de sept jours solennels ou temps fixés pour s’approcher de Dieu. Elles se trouvent dans le livre des sacrificateurs. Les fêtes sont l’occasion d’offrir des sacrifices lors d’une convocation sainte. Là, nous voyons aussi les fêtes dans leur contexte prophétique. Elles font référence à certaines périodes du plan de Dieu avec son peuple.
3. En Nombres 28-29, il est question des fêtes pour le peuple dans le désert, en route vers le pays. Dieu fait valoir ses droits sur le peuple. Les sacrifices à l’occasion de ces fêtes, Il les appelle « mon offrande » (Nom 28:2). Il s’agit de démontrer ce que Dieu désire pour lui-même. C’est très beau, surtout dans une situation de désert.
4. En Deutéronome 16, les fêtes sont liées au lieu où Dieu habite. Le peuple tout entier se rassemble, non pas à l’entrée de la tente de rassemblement, comme dans le Lévitique et les Nombres, mais à Jérusalem, au temple.
Notre rassemblement a des traits du Lévitique. En nous réunissant avec des frères et sœurs, nous exprimons l’unité du peuple de Dieu. Il présente aussi les traits du Deutéronome. En Deutéronome, tout est au singulier. Il ne s’agit pas d’abord de faire cela ensemble avec tous les autres Israélites, mais d’une rencontre personnelle avec l’Éternel dans ce lieu. Ainsi, lorsque nous nous réunissons, nous apportons tous ensemble nos offrandes de louange et de remerciement à Dieu, mais aussi tous personnellement. Dieu voit le cœur de chacun des siens.
La Pâque et la fête des pains sans levain sont liées, c’est une unité. La fête des prémices est liée à la fête des semaines. La fête des prémices est toujours dans la semaine des pains sans levain. Sept semaines plus tard, au cours du troisième mois, la fête des semaines est célébrée. Trois fêtes sont aussi célébrées au cours du septième mois. Les trois grandes fêtes tombent donc au premier, au troisième et au septième mois.
Ces fêtes sont liées à la récolte. La fête de la gerbe des prémices est célébrée quand la récolte d’orge a mûri. Puis, sept semaines plus tard, vient la récolte du blé. La fête des semaines est alors célébrée avec les prémices de la récolte de blé (Exo 34:22) sous la forme des deux pains, en offrande tournoyée. La phase suivante de la récolte est la récolte du vin. Enfin, la récolte des olives a lieu.
Lorsque toute la récolte est récoltée, on célèbre la fête des tabernacles, la fête de l’ensemble du recueil. À ce moment-là, il s’est passé quelque chose avec la récolte : le pressage du raisin et le battage du froment ont eu lieu. Du tout début à la dernière phase, du premier au septième mois, ce sont des mois de récolte. Les fêtes marquent leur début et leur fin : « Et la fête de la moisson des premiers fruits de tes travaux, de ce que tu auras semé dans le champ ; – et la fête de la récolte, à la fin de l’année, quand tu recueilleras du champ [les fruits de] tes travaux » (Exo 23:16).
1 - 8 La Pâque et les pains sans levain
1 Garde le mois d’Abib, et fais la Pâque à l’Éternel, ton Dieu ; car au mois d’Abib, l’Éternel, ton Dieu, t’a fait sortir, de nuit, hors d’Égypte. 2 Et sacrifie la pâque à l’Éternel, ton Dieu, du petit et du gros bétail, au lieu que l’Éternel aura choisi pour y faire habiter son nom. 3 Tu ne mangeras pas avec elle de pain levé ; pendant sept jours tu mangeras avec elle des pains sans levain, pains d’affliction, parce que tu es sorti en hâte du pays d’Égypte, afin que, tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie du pays d’Égypte. 4 Et il ne se verra pas de levain chez toi, dans toutes tes limites, pendant sept jours ; et de la chair que tu sacrifieras le soir du premier jour, rien ne passera la nuit jusqu’au matin. 5 – Tu ne pourras sacrifier la pâque dans aucune des villes que l’Éternel, ton Dieu, te donne ; 6 mais au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom, là tu sacrifieras la pâque, le soir, au coucher du soleil, au temps où tu sortis d’Égypte ; 7 et tu la cuiras et la mangeras au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi ; et le matin tu t’en retourneras, et tu t’en iras dans tes tentes. 8 Pendant six jours tu mangeras des pains sans levain ; et, le septième jour, il y aura une fête solennelle à l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucune œuvre.
« Abib » (verset 1) signifie ‘épis verts’. Cela parle d’un nouveau commencement, c’est comme le printemps. Il commence par sacrifier la pâque. Celle-ci est mentionnée six fois dans la Bible et à chaque fois d’un point de vue différent, c’est-à-dire selon le caractère du livre dans lequel elle est mentionnée.
1. La Pâque est mentionnée pour la première fois en Exode 12, c’est là que la fête prend naissance (Exo 12:11). Toutes les fois suivantes, ce sera une fête du souvenir, mais la première fois, c’est la réalité de la rédemption. C’est la première fête mentionnée en rapport avec l’entrée dans le pays.
En Égypte, elle était célébrée dans les maisons. Dans le pays, et c’est ce dont parle ce livre, elle ne peut être célébrée que dans le lieu où l’Éternel habite. Ce qui se passait autrefois dans les maisons des Israélites se passe dans le pays en lien avec la maison de Dieu, le temple.
Cela suggère l’idée centrale que l’intention de Dieu a été de racheter un peuple au milieu duquel Il puisse habiter. Il n’a pas seulement délivré un peuple du jugement, mais l’a fait dans un but précis. Ce but est présenté ici tout en rappelant ce que nous pourrions appeler ‘la naissance’ du peuple de Dieu.
2. En Lévitique 23, la Pâque est le point de départ pour atteindre le repos du sabbat (Lév 23:1-5). La Pâque est le commencement des mois (Exo 12:2). Dans l’application prophétique de Lévitique 23, le sabbat fait référence au moment où Dieu peut se reposer dans toute la création.
3. En Nombres 9, la Pâque donne la force de traverser le désert et d’arriver au bout du voyage (Nom 9:1-14).
4. En Deutéronome 16, elle est en rapport avec le pays et le rassemblement avec l’Éternel (Deu 16:1-2 ; 2Chr 30:1-5 ; 35:1,16-19 ; Esd 6:19).
5. En Josué 5, le peuple est entré dans le pays et la Pâque sert comme un regard en arrière vers le point de départ (Jos 5:10-11).
6. En 1 Corinthiens 5, il est dit que Christ est la pâque (1Cor 5:7b).
Notre fête en tant que chrétiens consiste en une seule fête. Cette seul fête est celle où nous nous rassemblons autour du Seigneur. Toutes les fêtes, le caractère de fête, s’exprime de façon prééminente dans l’adoration. Les fêtes chrétiennes n’apparaissent pas dans la Bible.
Malheureusement, au cours de l’histoire d’Israël, la Pâque et la fête des tabernacles ont toutes deux perdu de plus en plus leur signification pour le peuple de Dieu. À la fin de leur histoire, lorsque le roi Josias célèbre la Pâque, il apparaît que le sens de la Pâque s’était perdu depuis l’époque de Samuel : « On n’avait pas célébré en Israël de Pâque semblable depuis les jours de Samuel, le prophète » (2Chr 35:18a). Pour la fête des tabernacles, c’est même le cas depuis l’époque de Josué (Néh 8:18).
La Pâque se fait « à l’Éternel », c’est-à-dire en sa présence, auprès de Lui (versets 1-2). Il désire que son peuple vienne à Lui. Ainsi, le Seigneur Jésus parle de « mon logis » (Mc 14:14), une demeure où Il veut célébrer la Pâque avec ses disciples. L’Éternel désire qu’ils célèbrent devant Lui et Lui apportent ce qui Lui est dû, un riche service sacrificiel d’holocaustes et d’offrandes de prospérités. Il est dit ici à l’Israélite individuel.
La section commence par « tu mangeras [...] pains d’affliction » au verset 3 et se termine par « tu ne seras que joyeux » au verset 15. Quand nous venons à Lui, nous parlons non seulement des gloires du Seigneur Jésus, mais aussi de notre affliction. Nous ne devons pas l’oublier ou penser qu’il s’agit de quelque chose d’inférieur. À la fin de sa vie, le grand apôtre Paul, qui a parlé de tant de bénédictions, parle de lui-même comme le premier des pécheurs (1Tim 1:15). Et le chapitre prééminent sur l’adoration dans ce livre, Deutéronome 26, parle aussi de cela (Deu 26:5-8). Nous ne devons jamais oublier d’où nous venons.
Il n’y a pas de niveau élevé sans que les ‘pains d’affliction’ y soit aussi liés. Nous voyons cela aussi en Éphésiens 1 où nous lisons au sujet de la filiation, mais liée à « la rédemption par son sang » et au « pardon des fautes » (Éph 1:5-7). C’est ‘l’aspect de pâque’ du jour du Seigneur, lorsque nous nous réunissons en tant qu’église pour célébrer la cène à la table du Seigneur.
La Pâque représente ce que Dieu a été pour moi, comment Il a détourné le jugement, m’a délivré de l’Égypte et m’a fait entrer dans le pays. La cène est liée à la demande du Seigneur Jésus de se souvenir de Lui dans ce qu’Il a fait. Dans la cène, nous nous souvenons de celui qui est l’agneau et qui s’est livré conformément à la volonté du Père. D’ailleurs, le Seigneur veut que ce souvenir ne se produise pas seulement lors de sa cène, mais « tous les jours de ta vie » (verset 3). Nous ne devons jamais oublier qu’Il nous a rachetés aux dépens de lui-même et qu’Il a fait de nous sa propriété.
La période des « sept jours » (verset 4) représente notre vie entière. Toute notre vie, « dans toutes tes limites », c’est-à-dire dans tous les domaines de la vie, rien de levain, c’est-à-dire quelque chose du péché, ne doit être présent. Je dois penser à cela dans le lieu où habite le Seigneur Jésus. Dans tout le pays, il ne doit rien y avoir qui souille les pensées et les cœurs. Il doit donc toujours y avoir ces « pains d’affliction ». Cela nous conduira à être continuellement impressionnés par notre salut et à ne pas nous attarder sur de vieux sentiments.
La Pâque ne doit pas être célébrée à volonté ou dans un lieu de notre choix (verset 5). La première lettre aux Corinthiens est adressée à une église locale au sens plein du terme (1Cor 1:1-2). Cette lettre parle de la célébration de la cène à la table du Seigneur (1Cor 10:14-17 ; 11:23-26). Cette célébration est donc liée à la manifestation locale du corps de Christ. C’est là que les croyants se rassemblent, pas dans leurs propres villes, mais sur le fondement de la seule église. Là, il est au milieu d’eux.
Nous célébrons la fête des pains sans levain dans les maisons. Nous pouvons vivre, sept jours, à partir de la Pâque. Cette période est en même temps une autre préparation pour une prochaine Pâque.
Le lieu où l’Éternel habite est une grande attraction pour tout le peuple. C’est ce qui vit dans le cœur d’Ézéchias. Il fait passer l’invitation à l’ensemble des douze tribus (2Chr 30:1). Le peuple tout entier doit être le bienvenu dans ce lieu. Certains viennent à Jérusalem (2Chr 30:11). Il peut alors célébrer la fête même si beaucoup ne sont pas venus.
La Pâque est célébrée en fin de journée (verset 6). Elle symbolise le fait que la mort du Seigneur Jésus est une clôture. Les choses vieilles sont passées. Les puissances du mal ont été vaincues. La délivrance est un fait.
Au verset 7, il semble que le peuple retourne à ses tentes, après avoir mangé la pâque. Mais la fête des pains sans levain en fait partie. Le dernier jour, il y a une fête solennelle (verset 8). Puis la fête se termine, c’est-à-dire après sept jours, et le peuple retourne dans ses tentes (2Chr 30:21 ; 35:17).
9 - 12 La fête des semaines
9 Tu compteras sept semaines ; depuis que la faucille commence à être mise aux blés, tu commenceras à compter sept semaines, 10 et tu célébreras la fête des semaines à l’Éternel, ton Dieu, avec un tribut d’offrande volontaire de ta main, que tu donneras selon que l’Éternel, ton Dieu, t’aura béni. 11 Et tu te réjouiras devant l’Éternel, ton Dieu, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes, et l’étranger, et l’orphelin, et la veuve, qui sont au milieu de toi, au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom. 12 Et tu te souviendras que tu as été serviteur en Égypte, et tu garderas et tu pratiqueras ces statuts.
La première gerbe mûr est la gerbe des prémices de la moisson de l’orge. Après cela, il faut compter, sept semaines. La faucille a récolté sa première moisson pour nous le matin de la résurrection du Seigneur Jésus, un nouveau départ pour nous. Nous devons compter à partir de la résurrection du Seigneur Jésus et non à partir de sa naissance.
La fête des semaines ou Pentecôte – d’après la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament, dérivée du mot pentecoste, qui signifie ‘50’ (Lév 23:16) – nous pouvons aussi la célébrer chaque premier jour de la semaine. Par conséquent, ce comptage doit l’avoir précédé ; nous devons apprendre à compter à partir de la résurrection du Seigneur Jésus. C’est alors que le Saint Esprit – la Pentecôte – entre dans nos vies comme une réjouissance. Il peut se sentir chez lui chez nous si nous avons appris à apprécier la résurrection et la glorification du Seigneur Jésus.
En Actes 1, nous voyons les disciples pendant ces sept semaines, c’est-à-dire jusqu’à l’ascension du Seigneur Jésus. Le Seigneur se montre comme le ressuscité et parle du royaume. De plus, il y a une attente de la promesse du Père et un apprentissage pour être un témoin dans le monde. Ma position est celle d’un témoin. Je suis aussi en route vers le lieu où le Seigneur s’est rendu. Je vais aussi dans la chambre haute, que le Seigneur Jésus appelle ‘mon logis’, pour y être avec ses disciples. Là, ils persévèrent dans la prière et gardent sa parole. Nous en voyons les conséquences en Actes 2 : le Saint Esprit vient (Act 2:1-4).
Le résultat est « un tribut d’offrande volontaire » offert à l’Éternel, leur Dieu (verset 10). Nous voyons cela chez les croyants qui ont reçu le Saint Esprit : « Ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act 2:42). Ils peuvent renoncer aux bénédictions terrestres : « Tous les croyants étaient dans le même lieu et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs possessions et leurs biens et les distribuaient à tous, selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin » (Act 2:44-45). Ils donnent ce qui est dû au Seigneur et ce qui est dû aux membres pauvres de l’église (cf. 1Cor 16:2).
Le résultat est la joie devant la face de Dieu avec tous ceux qui sont là aussi. Le souvenir de l’ascendance – « tu as été serviteur en Égypte » – ne s’efface pas. La prise de conscience de cela et de ce qu’ils sont maintenant ne fait qu’accroître leur joie et leur gratitude. Ils doivent partager l’abondante bénédiction que Dieu leur a accordée avec les moins fortunés de leur entourage afin qu’ils se réjouissent eux aussi.
13 - 15 La fête des tabernacles
13 Tu célébreras la fête des tabernacles pendant sept jours, quand tu auras recueilli [les produits] de ton aire de battage et de ton pressoir. 14 Et tu te réjouiras dans ta fête, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite, et l’étranger, et l’orphelin, et la veuve, qui sont dans tes portes. 15 Tu feras pendant sept jours la fête à l’Éternel, ton Dieu, au lieu que l’Éternel aura choisi, car l’Éternel, ton Dieu, te bénira dans toute ta récolte et dans tout l’ouvrage de tes mains ; et tu ne seras que joyeux.
La fête des tabernacles est le point culminant. Malheureusement, sa célébration semble n’avoir été que temporaire, du moins elle n’est pas longtemps célébrée dans le sens voulu par Dieu. Ce n’est qu’en Néhémie 8 que nous en entendons à nouveau parler (Néh 8:14-18). Elle est alors célébrée par un faible reste, comme elle ne l’a plus été depuis Josué. Ce sont les fêtes de l’Éternel, c’est pourquoi elles sont si vite oubliées.
Au bout de quatre mois, toute la récolte est rentrée. À la fin de l’année, comme si plus aucun mois ne suivait, la moisson est recueillie. Au sens spirituel, elle est célébrée quand les croyants ont appris à rentrer toute la récolte, tout ce qu’il y a sur la terre à rentrer. C’est pourquoi la fête des tabernacles est si facilement oubliée. Il faut croître spirituellement pour célébrer cette fête. Il ne s’agit pas seulement de nourriture ramassée, mais aussi de nourriture préparée pour la consommation.
L’aire de battage et le pressoir représentent les actions finales de Dieu lors du jugement (Apo 14:14-20). L’aire de battage représente le jugement au cours duquel la balle est séparée du blé ; le pressoir représente le jugement sur la terre où rien n’est épargné et où la moisson est constituée de toutes les religions creuses et humaines. Après cela vient le temps de la bénédiction pour la terre. La bénédiction vient après que Dieu a nettoyé le terrain pour cette bénédiction.
Tous les Israélites n’ont pas une récolte aussi riche. Par conséquent, les autres, qui ont récolté davantage, doivent partager avec les pauvres. L’application concerne les frères et sœurs qui ont collecté de la parole de Dieu, où nous ne devons certainement pas penser en premier lieu à ceux qui ont un ministère public, comme les frères qui servent avec la parole.
Si nous voyons qu’un frère ou une sœur a peu de choses spirituellement, nous ne devons pas nous en plaindre. Il est bien mieux – et c’est l’intention de Dieu – de les considérer comme une occasion de leur faire partager les richesses amassées. Cela peut se faire dans les foyers, dans les contacts mutuels et aussi dans le rassemblement des croyants. Ce rassemblement n’est pas réservé aux riches croyants, qui ont pour ainsi dire récolté une grande quantité de biens, mais aux riches et aux pauvres.
Par conséquent, ils peuvent être « joyeux » (verset 15). Cela nous fait penser à ce que Jean écrit dans sa première lettre : « Et cela, nous vous l’écrivons afin que votre joie soit accomplie » (1Jn 1:4). L’apôtre Jean est un tel frère riche. Il parle de la vie éternelle comme le fruit du pays. Jean a récolté cela et en partage dans ses lettres, il cherche la communion dans ce domaine avec d’autres, des croyants plus pauvres, et cela donne cette joie accomplie.
Aucun d’entre nous n’a tout récolté personnellement. Nous avons reçu beaucoup de choses de frères très riches. Paul est lui aussi un frère très riche. Il désire donner aux Philippiens, qui ne sont pas aussi riches que lui (Php 1:25). Aussi, il veut venir vers les croyants de Rome avec une plénitude de la bénédiction, pour leur partager de cette plénitude, et cela donnera aussi de la joie (Rom 15:29).
16 - 17 Ne paraître pas devant l’Éternel à vide
16 Trois fois par an tout mâle d’entre vous paraîtra devant l’Éternel, ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi : à la fête des pains sans levain, et à la fête des semaines, et à la fête des tabernacles ; et on ne paraîtra pas devant l’Éternel à vide, 17 [mais] chacun selon ce que sa main peut donner, selon la bénédiction de l’Éternel, ton Dieu, laquelle il te donnera.
Chacun paraît avec un présent devant l’Éternel, selon la mesure avec laquelle l’Éternel l’a béni. Il n’y a pas d’excuse pour ne pas paraître à ce lieu. Il y a toujours des frères et sœurs qui ont ramassé beaucoup et d’autres qui ont ramassé moins. Jamais personne ne doit paraître à vide. Il est impensable que quelqu’un n’ait rien ramassé, car Dieu bénit chacun des siens.
18 - 20 Un jugement juste
18 Tu t’établiras des juges et des magistrats, selon tes tribus, dans toutes les portes [des villes] que l’Éternel, ton Dieu, te donnera, pour qu’ils jugent le peuple par un jugement juste. 19 Tu ne feras pas fléchir le jugement ; tu ne feras pas preuve de partialité ; et tu n’accepteras pas de cadeau, car le cadeau aveugle les yeux des sages et pervertit les paroles des justes. 20 La parfaite justice, tu la poursuivras, afin que tu vives et que tu possèdes le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
Ici commence une nouvelle section, qui a bien un lien avec les chapitres précédents parce qu’il s’agit toujours du lieu où l’Éternel habite. Il est le point central. De ces versets à Deutéronome 19, il est question de la vie civile, politique, tandis que les chapitres précédents concernent plutôt la vie religieuse. La section précédente concerne le culte, cette section concerne le maintien du culte selon la loi de Dieu.
Au sens propre, nous n’avons pas à faire à ces préceptes, mais c’est le cas au sens spirituel. Non seulement l’aspect du service sacerdotal est attaché à notre rassemblement, mais la justice est aussi impliquée. Elle traite de la vie de l’église dans ses aspects juridiques, des questions de désaccord et de la manière dont elles doivent être résolues.
Ces versets traitent de la justice. Dans le désert, des juges étaient nommés pour un certain nombre de personnes (Exo 18:25). Ici, cela se passe en relation avec les villes (cf. 2Chr 19:5,8) dans lesquelles, dispersés sur le pays, ils vivront. Dans le pays, la justice sera rendue aux portes des villes. Le nombre de juges dépendra aussi du nombre d’habitants de chaque ville.
Moïse prescrit la manière dont les tribunaux inférieurs doivent être mis en place. Tous les problèmes entre les membres du peuple ne doivent pas être entendus devant la plus haute juridiction. Dans notre vie en tant qu’église, il y a également une différence entre les conflits qui nécessitent un jugement de l’ensemble de l’église et les problèmes individuels. Tous les conflits ne doivent pas être portés devant l’ensemble de l’église, de même que tous les conflits entre les Israélites ne doivent pas être réglés à Jérusalem. Dieu attend des croyants qu’ils soient capables de régler les affaires entre eux. Chaque croyant peut être un ‘juge’ s’il est spirituel (Gal 6:1), tout comme chaque croyant peut être sacrificateur s’il est spirituel.
Les versets 18-20 énoncent les normes que les juges doivent appliquer. Ces normes sont fixées par Dieu. L’accent est mis sur la justice, un mot au verset 20 qui est mentionné deux fois de suite. L’essentiel est que la justice soit rendue avec justesse, c’est-à-dire comme Dieu est et voit les choses. Un écart conscient par rapport à la norme que Dieu a donnée est un fléchissement de la loi.
Le juge doit considérer l’accusé comme quelqu’un qu’il n’a jamais vu et qu’il ne connaît pas. Cela évite que la justice ne soit influencée par des préjugés personnels (Pro 18:5 ; 24:23). Un juge ne doit pas être soudoyé (Exo 23:8). La vie dans le pays et la possession du pays dépendent, pour eux-mêmes et leurs descendants, d’une justice juste.
Il s’agit de personnes qui possèdent les bonnes dispositions pour juger entre frères. C’est une affaire difficile. Il n’est pas facile d’être juge, il n’est pas facile d’aller voir un frère ou une sœur pour lui signaler une erreur. ‘Juger’ dans l’église, c’est quelque chose que chaque croyant devrait être capable de faire : « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si le monde est jugé par vous, êtes-vous indignes [de juger] les plus petites [affaires] ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? et [nous ne jugerions] pas les affaires de cette vie ! Si donc vous avez des litiges pour les affaires de cette vie, établissez [pour juges] ceux qui sont le moins estimés dans l’assemblée ! Je parle pour vous faire honte : ainsi il n’y a pas d’[homme] sage parmi vous, pas même un seul, qui soit capable de décider entre ses frères ? » (1Cor 6:2-5).
Traiter de telles affaires dans l’église est une préparation au service dans le royaume de paix, où nous jugerons les anges, c’est-à-dire que nous leur dirons ce qu’ils doivent faire (1Cor 6:3). Nous ne pouvons exercer le gouvernement qu’après avoir appris à nous connaître comme Lui nous a toujours connus. Nous obtenons cette connaissance pleinement quand nous sommes « manifestés devant le tribunal du Christ » (2Cor 5:10).
Il s’agit de la poutre et de la paille (Mt 7:3-5). La paille n’est pas bonne, elle doit être ôtée. Aider à ôter la paille de l’œil du frère ne peut se faire que lorsque la poutre a été ôtée de son propre œil. Si quelqu’un parle de la paille, il ne devrait pas être possible de faire référence à une poutre dans son propre œil. Le ‘juge’ ne doit pas être lui-même poursuivi.
21 - 22 Rien à côté ni à la place de Dieu
21 Tu ne te planteras pas d’ashère, de quelque bois que ce soit, à côté de l’autel de l’Éternel, ton Dieu, que tu te feras ; 22 et tu ne te dresseras pas de statue, – [chose] que hait l’Éternel, ton Dieu.
La première chose dont les juges doivent s’occuper, c’est de piétiner les droits de Dieu (verset 21). Ce point est abordé dans la section allant de Deutéronome 16:21 à Deutéronome 17:7. Les droits de Dieu passent toujours en premier, avant les droits du frère à qui l’on fait du tort. Lorsque les droits de Dieu sont piétinés, cela a ses conséquences sur les relations au sein du peuple de Dieu, entre ses membres ; alors les droits du prochain sont également piétinés.
Les pratiques impures dans le culte doivent être condamnées par le juge. Cela signifie aussi que le juge lui-même ne doit pas être condamnable en cela. Un juge qui utilise dans sa vie des formes de culte qui ont leur origine dans le monde n’est pas apte à être juge. Il doit connaître et maintenir la loi de Dieu dans ce domaine.
Outre la forme, le contenu est aussi essentiel (verset 22). Les offrandes doivent être présentées uniquement à Dieu et non à nous-mêmes. Dans le culte, on ne doit pas penser à notre propre importance. Nous ne devons en aucun cas nous honorer nous-mêmes. Cela peut arriver si nous pensons que notre contribution est très belle, par exemple dans les mots ou le phrasé utilisés, ou le cantique que nous avons proposé de chanter. Si l’Esprit de Dieu nous conduit, tout sera à la gloire du Seigneur Jésus seul. Si nous sommes conduits par la chair, ce sera pour notre propre glorification. Cette dernière est détestable pour Lui, c’est une « [chose] que hait l’Éternel, ton Dieu ».
Les prescriptions de Dieu en matière de sacrifice doivent être la préoccupation du juge. Au sens spirituel, il s’agit de la connaissance du Seigneur Jésus et de son œuvre. La gloire et la perfection de sa personne ne doivent pas être compromises. Un juge partage l’appréciation de Dieu pour le sacrifice de son Fils. Il veille à ce qu’il ne soit question que du Seigneur Jésus et à ce que tout l’honneur de l’œuvre qu’Il a accomplie revienne à Dieu seul.
Aux versets 21-22, nous voyons le souci de l’autel de l’Éternel, qui est pour nous la table du Seigneur. Au service de la table du Seigneur, nous ne devons pas ajouter des éléments qui n’y ont pas leur place, nous ne devons pas mettre n’importe quoi à côté. Cela est plus vrai pour les frères qui s’expriment. La question est de savoir ce que nous apportons au service sacrificiel. Ce ne doit pas être quelque chose qui soit attirant pour la chair. Ce ne doit aussi certainement pas être quelque chose qui vise à la glorification de nous-mêmes. Si nous ne tenons pas compte de ces choses, nous méprisons le Seigneur Jésus dans ses droits.