Introduction
Dans ce chapitre, il est question d’apporter à l’Éternel une corbeille contenant les prémices de tous les fruits de la terre. Il est la conclusion d’un long discours de Moïse et en constitue le point culminant. Tous les chapitres précédents sont la préparation de ce qui est présenté dans ce chapitre. Dans les chapitres 1-11, nous apprenons à connaître le pays. Dans les chapitres 12-16, il s’agit surtout d’apprendre à connaître le lieu où l’Éternel habite.
En d’autres termes, l’Éternel nous dit ici de quoi remplir les corbeilles (chapitres 1-11) et où apporter les corbeilles remplies (chapitres 12-16). Les chapitres 17-25 traitent de l’application des commandements. Il y est question de la disposition qui convient quand les membres du peuple de Dieu viennent avec leurs corbeilles remplies dans ce chapitre. Une nouvelle section commence avec le chapitre 27. L’application spirituelle pour nous est facile à faire. Nous recevons ici l’enseignement sur l’adoration.
1 - 11 Apporter les prémices du fruit de la terre
1 Et quand tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage, et que tu le posséderas, et y habiteras, 2 alors tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, que tu tireras de ton pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, et tu les mettras dans une corbeille, et tu iras au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom ; 3 et tu viendras vers le sacrificateur qu’il y aura en ces jours-là, et tu lui diras : Je déclare aujourd’hui à l’Éternel, ton Dieu, que je suis arrivé dans le pays que l’Éternel a juré à nos pères de nous donner. 4 Et le sacrificateur prendra la corbeille de ta main, et la posera devant l’autel de l’Éternel, ton Dieu. 5 Et tu prendras la parole, et tu diras devant l’Éternel, ton Dieu : Mon père était un Araméen qui périssait, et il descendit en Égypte avec peu de gens, et il y séjourna, et y devint une nation grande, forte, et nombreuse. 6 Et les Égyptiens nous maltraitèrent, et nous humilièrent, et nous imposèrent un dur service ; 7 et nous avons crié à l’Éternel, le Dieu de nos pères, et l’Éternel entendit notre cri, et vit notre humiliation, et notre labeur, et notre oppression ; 8 et l’Éternel nous fit sortir d’Égypte à main forte, et à bras étendu, et avec une grande terreur, et avec des signes et des prodiges ; 9 et il nous a fait entrer dans ce lieu-ci, et nous a donné ce pays, pays ruisselant de lait et de miel. 10 Et maintenant, voici, j’ai apporté les prémices du fruit de la terre que tu m’as donnée, ô Éternel ! Et tu les poseras devant l’Éternel, ton Dieu, et tu te prosterneras devant l’Éternel, ton Dieu. 11 Et tu te réjouiras de tout le bien que l’Éternel, ton Dieu, t’aura donné, et à ta maison, toi et le Lévite et l’étranger qui est au milieu de toi.
Cette section traite de l’adoration. Pour accomplir ce qui est dit ici, les Israélites doivent d’abord avoir des fruits. Ils ne pourront en avoir que dans le pays. Apporter les prémices de tous les fruits de la terre est la preuve qu’ils sont arrivés dans le pays. En apportant les prémices de ces fruits, ils professent qu’ils doivent le pays à l’Éternel.
Les fruits sont décrits en Deutéronome 8. L’Israélite ne doit pas seulement savoir quoi apporter, il doit aussi savoir où l’apporter. C’est ce que décrit Deutéronome 12. Il doit chercher ce lieu dès qu’il entre dans le pays. C’est seulement alors qu’il pourra faire ce qui est écrit ici au verset 10 et qui consiste à ‘se prosterner devant l’Éternel ton Dieu’, c’est-à-dire : adorer l’Éternel. Troisièmement, il est question de la manière dont les prémices doivent être apportées. Les fruits doivent être mis dans une corbeille et, au moment de les offrir, une confession doit être faite.
L’application pour nous est de savoir si nous avons quelque chose à apporter à Dieu et si nous connaissons le lieu où Il habite, le lieu qu’Il a choisi. Nous pouvons aussi adorer en personne, chez nous, mais ce n’est pas la même chose que ce lieu. Nous n’y venons pas en tant qu’individus, mais là, nous nous rassemblons en tant que peuple, en tant qu’église.
Dans le désert, le peuple a aussi un lieu où il peut se rassembler, c’est le tabernacle. Ici, nous avons affaire au pays et donc à un lieu différent, avec des caractéristiques différentes. De quoi avons-nous affaire ? À la fois avec le désert et avec le pays. Ainsi, dans la première lettre aux Corinthiens et dans la lettre aux Hébreux, les croyants sont vus et abordés comme vivant dans le désert. Nous nous réunissons le premier jour de la semaine en étant conscients que nous sommes encore dans le désert.
Nous pouvons aussi être conscients que nous sommes dans le pays. Le pays signifie pour nous ce que nous trouvons dans la lettre aux Éphésiens : les lieux célestes avec les bénédictions spirituelles comme fruit du pays. Lorsque le croyant vient avec l’adoration le premier jour de la semaine, il ne vient pas seulement comme quelqu’un avec une offrande dans le désert, mais aussi comme quelqu’un qui a cueilli des fruits dans le pays.
Il ne s’agit pas seulement d’entrer dans le pays et d’en prendre possession, mais d’y habiter. Posséder le pays ne signifie pas encore y habiter. Y habiter signifie s’y reposer, y être chez soi. Pour le croyant, l’introduction d’Israël dans le pays des promesses correspond à la jouissance de ses privilèges en Christ dans la pratique de la vie de foi. ‘Habiter’ dans ces privilèges signifie connaître la satisfaction des bénédictions et en être satisfait.
C’est ce que nous présente la lettre aux Éphésiens. Avant de mentionner les bénédictions spirituelles avec lesquelles le croyant est béni en Christ dans les lieux célestes, Paul commence par louer celui de qui découlent toutes les bénédictions : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph 1:3). Cette louange s’adresse de manière directe à Dieu, le donateur de toutes ces richesses. Cela doit être la conséquence de la jouissance des bénédictions divines.
Que vais-je trouver dans le pays, de quelles bénédictions vais-je jouir ? Tout d’abord, dans le ciel, je rencontre un Seigneur glorifié à la droite de Dieu. De plus, parce que j’y partage la filiation, je jouis de mon lien personnelle avec ce Seigneur. Troisièmement, j’y découvre que je fais partie du corps de Christ et que je suis également relié à Lui de cette manière. J’y trouve également la maison de Dieu, dans laquelle le Saint-Esprit habite maintenant. Et parce que le Seigneur Jésus est ma vie, son Père est mon Père. Je peux entrer dans le sanctuaire comme l’un des fils qui disent « Abba, Père », pour L’adorer.
La corbeille dit aussi quelque chose du zèle nécessaire pour la remplir. Les fruits que nous apportons doivent nous avoir coûté quelque chose. La collecte se fait au prix d’un effort. Nous ne devons pas apporter de vieux fruits, mais les prémices.
Dieu veut que nous apportions les fruits au lieu qu’Il a choisi. Pour un Israélite, la ville de Jérusalem est le seul lieu sur la terre où le peuple doit se rassembler pour célébrer les fêtes de l’Éternel. Et pour nous ? Pour les rachetés de Christ, il y a également un seul centre de rassemblement. Il n’est pas laissé à notre propre intelligence de découvrir ce lieu. La Parole nous le fait savoir clairement par le Seigneur Jésus : « Car là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18:20).
Les païens offrent des sacrifices à n’importe quel lieu qu’ils jugent eux-mêmes bon. Dieu lui-même désignera ce lieu pour son peuple et Il attend de son peuple qu’il le recherche. C’est seulement 400 ans après leur arrivée dans le pays que ce lieu sera connu. C’est parce que c’est à ce moment-là qu’il y a quelqu’un qui le cherche vraiment : David.
Le Psaume 132 décrit les exercices nécessaires à cette recherche (Psa 132:1-7). Il trouve l’arche dans les champs d’Éphrata. Il est alors encore jeune. Un jeune peut aussi trouver ce lieu. S’il y a de l’intérêt pour ce lieu, Dieu donnera qu’il soit trouvé.
Géographiquement, les croyants se réunissent comme église dans de nombreux lieux. Pourtant, il s’agit toujours du même Dieu, du même autel, c’est-à-dire de la même table du Seigneur, et non pas comme chez les païens de différents dieux et tables tout le temps. L’intention n’est pas qu’à chaque lieu un nouveau groupe se réunisse selon ses propres vues. Il est également important de recevoir tous les enfants de Dieu qui vivent en communion avec Dieu. Ce lieu peut seulement être celui où les caractéristiques du corps de Christ sont mises en pratique. C’est là que son autorité s’applique.
Dans ce lieu, nous n’apportons pas seulement des fruits, nous y mangeons aussi, c’est-à-dire que nous sommes en communion avec Dieu et les uns avec les autres. Nous partageons également avec les autres ce que nous avons nous-mêmes recueilli en fruits. Les prémices sont pour Dieu. Nous rendons grâce à Dieu pour cela. Pendant que nous le faisons, les autres personnes présentes apprécient ce qui est offert en remerciement à Dieu grâce à une récente collecte.
Deutéronome 16 parle du danger que tout le monde ne vienne pas avec quelque chose dans le cœur parce qu’on ne l’offre pas à haute voix au Seigneur. Les sœurs peuvent penser qu’elles n’ont pas besoin d’avoir quelque chose parce qu’elles ne peuvent pas le dire à haute voix au nom de l’ensemble de toute façon (1Cor 14:34). Cependant, ce qui compte, c’est ce qui est dans le cœur ; c’est ce que Dieu voit et c’est là qu’Il attend des fruits. Il n’y a pas d’excuse pour quelqu’un qui vient les mains vides, ou le cœur vide. Les prémices doivent être prises de tous les fruits et mises dans une corbeille (verset 2). Cette corbeille, ce sont nous-mêmes. Nous ne devons pas paraître vides ; il doit y avoir dans nos cœurs quelque chose du Seigneur Jésus. Tout ce que nous avons vu de Lui, nous pouvons l’offrir à Dieu.
Aux versets 3-4, nous avons une autre des rares mentions du sacrificateur dans ce livre. C’est parce qu’ici, il est question d’adoration, ce qui arrive souvent dans le livre du Lévitique. Là, il est question de sacrifices sanglants. Ceux-ci viennent sur l’autel. Dans ce livre, il est question des fruits de la terre. Ceux-ci ne viennent pas sur, mais devant l’autel. Dans l’adoration, il y a un aspect personnel – « je déclare [...] que je suis venu » (verset 3a) – et un aspect collectif – « nos pères de nous donner » (verset 3b). Dieu est loué par nous personnellement pour avoir amené son peuple, l’église, dans la bénédiction selon son dessein.
Dans ce qui précède, nous avons vu ce que l’Israélite doit faire sur le commandement du Seigneur. Dans ce qui suit, nous lisons ce qu’il doit dire lorsqu’il se trouve en présence du sacrificateur. Ce que l’Israélite doit se souvenir est important pour montrer la grâce dont le peuple est l’objet du côté de l’Éternel. Il fait mention de l’ancienne condition du peuple (versets 5-7), de la délivrance dont le peuple est l’objet du côté de l’Éternel (verset 8) et de la part qui lui a été donnée selon la promesse de l’Éternel (verset 9).
Ces trois aspects sont importants pour notre adoration. Nous sommes consciente :
1. Que nous étions dans la servitude du péché.
2. Que Christ nous en a délivrés au prix de sa vie.
3. Que nous sommes maintenant bénis par de nombreuses et grandes bénédictions.
Le souvenir de ces choses ne rendra-t-il pas notre adoration encore plus grande ?
Le cène qu’Il nous a laissé pour le temps de son absence est un repas du souvenir. Il attire nos pensées vers Christ, notre Sauveur bien-aimé, qui s’est donné comme propitiation pour nous. C’est à sa mort sur la croix que nous devons tout. Aucun autre endroit que le service d’adoration centré sur la cène n’est mieux adapté pour nous faire prendre conscience de ses diverses et riches bénédictions. Notre Dieu et Père nous en a couverts en Christ. Nous pouvons en jouir par le Saint Esprit. Elles sont énumérées dans la lettre aux Éphésiens.
L’Israélite en donne un témoignage personnel aux versets 5-9. Lorsque nous nous réunissons en tant qu’église, cela ne supprime pas l’individualité du croyant. Nous mangeons personnellement et ensemble. Il m’a fait entrer et Il nous a fait entrer dans le pays. La réunion du premier jour de la semaine est là par excellence pour glorifier Dieu ensemble. Au cours de l’adoration, nous Lui racontons ce que nous avons vu du Seigneur Jésus. Nous Lui racontons alors aussi ce que nous étions auparavant. Mais nous ne nous attardons pas là-dessus.
Jacob est « un Araméen [Syrien] qui périssait » parce qu’il a vécu en Syrie pendant 20 ans et parce que sa mère est originaire de ce pays. C’est là aussi qu’il avait une femme et des enfants à partir desquels le peuple s’est bâti (Osé 12:13). Il a frôlé la mort parce que Laban a essayé de le tuer. Cette partie de la confession met l’accent sur la descente humiliante. Pour ce qui est de la descendance, il n’y a rien dont l’israélite puisse se vanter.
Mais Dieu est le Dieu de Jacob et Il l’a délivré de sa détresse. Il a transformé un homme qui risquait de se perdre en un grand peuple. L’acte de délivrance est un acte de miséricorde et de compassion. Faire un grand peuple et le faire entrer dans la bénédiction du pays sont des actes de l’intention et de la souveraineté de Dieu. C’est ainsi que nous étions dans le monde (l’Égypte) et que Dieu nous en a fait sortir et a ainsi formé l’église selon son dessein.
Le désert n’est pas mentionné ici. Il n’appartient pas aux desseins de Dieu. Le désert appartient aux voies de Dieu avec nous, à notre éducation. C’est pourquoi, le premier jour de la semaine, lorsque nous nous réunissons pour L’adorer, nous ne racontons pas à Dieu tout ce que nous avons vécu dans le monde. Nous pouvons le faire à d’autres occasions, comme la réunion pour la prière.
Au cours du culte, nous parlons de la façon dont nous appartenions au monde et de ce qu’il a fait pour nous faire entrer dans le pays. Nous Le louons pour les grandes bénédictions que nous y avons trouvées. Cependant, l’important n’est pas le don, mais le donateur qui est la cause de notre joie.
Nous trouvons dans ces versets une belle peinture de l’adoration. Ce service chrétien élevé sur la terre est vécu faiblement et imparfaitement par nous. Pourtant, il est un avant-goût de ce qui sera réalisé de manière parfaite et pour l’éternité dans la gloire par les innombrables rachetés.
Le nom ‘culte’ est parfois donné à un rassemblement religieux dont le but est la prière ou la prédication de la parole de Dieu. Cependant, ce n’est pas ce qu’il faut comprendre par un culte biblique. Nous avons ici en vue ce en quoi consiste ce service. L’Israélite se rend en présence de l’Éternel pour Lui présenter une offrande qu’Il a prescrite. Pour le chrétien, le culte est un service d’adoration. Il offre à Dieu le Père « des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ » (1Pie 2:5).
Ce qui précède ne diminue pas la valeur de la prière, de la lecture et de l’étude de l’Écriture lors de la réunion. Au contraire, si cela est fait d’une manière agréable au Seigneur, cela aura pour effet que les cœurs s’expriment dans la louange et l’adoration.
Pour offrir quelque chose à Dieu, il est important que nous puissions dire : « Car tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1Chr 29:14b). Marie de Béthanie, qui offre aux pieds du Seigneur Jésus l’encens de nard pur de grande valeur, accomplit un acte d’adoration (Jn 12:1-8). Son acte en est un exemple frappant. Ainsi, de notre service d’adoration à Dieu, on peut dire : ‘La douce odeur de notre louange n’est autre que celle de ton amour.’
Le mot ‘donner’ revient plusieurs fois dans ces onze versets. Il nous rappelle que Dieu se fait connaître comme celui qui donne, et non comme celui qui exige. Il a donné « tout le bien » (verset 11). Il ne donne que de bons dons : « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ni d’ombre de changement » (Jac 1:17 ; Mt 7:11). Si un Israélite doit déjà se réjouir de tout le bien que l’Éternel son Dieu lui a donné, combien de raisons supplémentaires avons-nous, comme l’Israélite, de nous prosterner dans un saint respect en adoration devant Dieu et son Fils.
12 - 15 Les dîmes triennales
12 Quand tu auras achevé de lever toute la dîme de ta récolte, dans la troisième année, qui est l’année de la dîme, tu la donneras au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin, et à la veuve ; et ils la mangeront dans tes villes et seront rassasiés. 13 Et tu diras devant l’Éternel, ton Dieu : J’ai emporté de ma maison les choses saintes, et je les ai aussi données au Lévite, et à l’étranger, à l’orphelin, et à la veuve, selon tout ton commandement que tu m’as commandé ; je n’ai transgressé aucun de tes commandements, ni ne les ai oubliés. 14 Je n’ai pas mangé de ces choses dans mon affliction, et je n’en ai rien emporté quand j’étais impur, et n’en ai pas donné pour un mort ; j’ai écouté la voix de l’Éternel, mon Dieu : j’ai fait selon tout ce que tu m’as commandé. 15 Regarde de ta sainte demeure, des cieux, et bénis ton peuple Israël et la terre que tu nous as donnée, comme tu avais juré à nos pères, un pays ruisselant de lait et de miel.
Quand l’adorateur jouit de la grâce et de la communion avec Dieu (versets 1-11), l’esprit de grâce se révèle directement aux autres. Le Lévite, l’étranger, l’orphelin et la veuve en Israël en sont les objets (Deu 14:28-29). Pour nous, cela se traduit par une bienfaisance envers les serviteurs du Seigneur, c’est-à-dire « le Lévite », envers les incrédules qui croisent notre chemin, c’est-à-dire « l’étranger », et envers ceux qui sont privés de leur soutien naturel, c’est-à-dire « l’orphelin » et « la veuve ».
Outre le fait d’être invité à offrir continuellement par Christ un sacrifice de louanges à Dieu, il y a d’autres sacrifices à offrir à ceux qui nous entourent. En effet, il est écrit : « Mais n’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices » (Héb 13:16). Ces sacrifices sont mentionnés immédiatement après nos sacrifices spirituels, les sacrifices de louanges, qui sont le fruit de nos lèvres (Héb 13:15).
Si nous avons pratiqué le culte le premier jour de la semaine, nous pouvons offrir notre argent par la suite. Le texte nous dit aussi que ces sacrifices ne seront pas limités à cette occasion. Nous avons le privilège d’offrir ces sacrifices chaque fois que l’occasion se présente. Cela exige bien sûr de la fidélité et de la consécration au Seigneur.
Comme pour l’apport de la corbeille de prémices (versets 3-10), l’Israélite fait aussi une déclaration lorsqu’il apporte la dîme. Cette déclaration nous donne un enseignement important pour notre pratique du don. Ces dîmes ne sont pas données à l’Éternel, mais directement à ceux à qui elles sont destinées. Elles ne sont pas apportées au sanctuaire comme les dîmes annuelles, mais sont portées de leur maison à la porte de leur ville pour être distribuées.
En prononçant cette déclaration ou cette prière, le donateur est néanmoins placé en présence directe de Dieu. Ainsi, en quelque sorte, ces dîmes Lui sont d’abord données. Elles sont sanctifiées par cette prière, mises à part devant Dieu. L’adorateur sincère affirme qu’en aucune circonstance de sa vie, il n’a changé quoi que ce soit à ses bienfaits envers les autres. Il n’a rien pris pour lui de ce qu’il a mis à part pour ceux qui en ont besoin. Il a gardé à l’esprit ce que Dieu a dit à ce sujet et ne l’a pas oublié.
Parce qu’il montre dans la pratique de sa vie qu’il est un juste, il peut demander la bénédiction de Dieu et compter être exaucé (cf. Jac 5:16b). La portée de sa prière va au-delà de ses intérêts personnels. Il ne prie pas pour obtenir la bénédiction pour lui-même, mais pour le peuple et le pays tout entiers. Il est conscient que ce qu’il donne est le produit de la terre que l’Éternel a donné à son peuple en raison de sa fidélité aux promesses qu’Il a faites aux pères.
Il manque certainement quelque chose au culte si nous ne ressentons pas le désir que ‘l’étranger’, celui qui ne connaît pas le Seigneur, parvienne lui aussi à Le connaître. Il en va de même pour ceux qui sont dans la détresse et qui, de ce fait, doivent se priver d’une grande partie de ce que nous pouvons apprécier ensemble. La collecte organisée dans le cadre du culte est la preuve que notre amour pour le Seigneur se traduit par une contribution à son œuvre. Il en résultera qu’Il sera adoré par ceux qui reçoivent ce service d’amour.
Le service consistant à pourvoir aux besoins des autres aura une fin. La louange et l’adoration, en revanche, se poursuivront pour l’éternité à la gloire de notre Dieu et Père et du Seigneur Jésus Christ, son Fils bien-aimé.
16 - 19 L’obéissance et la promesse
16 Aujourd’hui l’Éternel, ton Dieu, te commande de pratiquer ces statuts et ces ordonnances ; et tu les garderas et tu les feras de tout ton cœur et de toute ton âme. 17 Tu as fait promettre aujourd’hui à l’Éternel qu’il sera ton Dieu, pour que tu marches dans ses voies, et que tu gardes ses statuts, et ses commandements, et ses ordonnances, et que tu écoutes sa voix ; 18 et l’Éternel t’a fait promettre aujourd’hui que tu seras pour lui un peuple qui lui appartienne en propre, comme il t’a dit, et que tu garderas tous ses commandements, 19 pour qu’il te place très haut en louange et en renommée et en beauté, au-dessus de toutes les nations qu’il a faites ; et que tu seras un peuple saint, [consacré] à l’Éternel, ton Dieu, comme il l’a dit.
La jouissance de toutes les bénédictions accordées au peuple est inextricablement liée à l’obéissance aux commandements de Dieu. Nous pouvons jouir des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes uniquement si nous Lui obéissons en toutes choses. Cette obéissance sera utilisée par Dieu pour placer son peuple « très haut en louange et en renommée et en beauté, au-dessus de toutes les nations ».
Dans le livre du prophète Sophonie, Dieu l’exprime ainsi : « Voici, en ce temps-là, j’agirai à l’égard de tous ceux qui t’affligent, et je sauverai celle qui boitait, et je recueillerai celle qui était chassée, et je ferai d’elles une louange et un nom dans tous les pays où elles étaient couvertes de honte. En ce temps-là, je vous amènerai, dans ce même temps où je vous rassemblerai, car je ferai de vous un nom et une louange parmi tous les peuples de la terre, quand je rétablirai vos captifs, devant vos yeux, dit l’Éternel » (Soph 3:19-20 ; Jér 13:11).
Le peuple de Dieu est le moyen par lequel Dieu recevra des louanges et le nom de Dieu sera loué, et son peuple rayonnera de sa gloire comme un ornement. Ainsi, l’intention de Dieu n’est pas seulement de placer son peuple très haut au-dessus de toutes les nations, mais aussi de le posséder comme « un peuple saint », c’est-à-dire un peuple mis à part pour Lui de toutes les nations. Le peuple de Dieu est là pour Lui.