Introduction
Les événements décrits en 1 Chroniques 11-20 se déroulent entre 1003 et 995 av. J.-C. À cette époque, David se développe jusqu’à l’apogée de son pouvoir. Tout ce qui s’est passé avant que le peuple aille voir David à Hébron est silencieusement ignoré. Les fautes et les souffrances de David ne sont pas mentionnées. Les histoires commencent par présenter ce qui constitue la puissance et la gloire du royaume de David. Nous pouvons relier ces histoires à l’établissement futur du pouvoir de Christ, le Fils de David, sur la terre.
1 - 3 David oint roi d’Israël
1 Tout Israël se rassembla vers David à Hébron, en disant : Voici, nous sommes ton os et ta chair. 2 Autrefois, même quand Saül était roi, c’était toi qui faisais sortir et qui faisais entrer Israël ; et l’Éternel, ton Dieu, t’a dit : Tu feras paître mon peuple Israël et tu seras prince sur mon peuple Israël. 3 Tous les anciens d’Israël vinrent vers le roi à Hébron ; et David fit alliance avec eux à Hébron, devant l’Éternel ; et ils oignirent David pour roi sur Israël, selon la parole de l’Éternel transmise par Samuel.
Ici, tout de suite, c’est tout Israël qui vient faire David roi et non pas, comme décrit en 2 Samuel, d’abord les deux tribus, puis toutes les tribus (2Sam 2:4 ; 2Sam 5:1). À partir de maintenant et jusqu’à la fin de ce livre (1 Chroniques 11-29), tout tourne autour de David. Le peuple tout entier reconnaît qu’il est ses os et sa chair. En cela, nous pouvons reconnaître ce que le peuple de Dieu du Nouveau Testament, l’église, peut dire à Christ dans la conscience de son union intime avec Lui. En Hébreux 2, cette union est exprimée par le Seigneur Jésus (Héb 2:11-14). Notre union avec Lui est rendue possible parce qu’Il a participé « au sang et à la chair » (Héb 2:14), mais « à part le péché » (Héb 4:15).
Le peuple se souvient de ce que David faisait pour eux à l’époque où Saül était encore roi sur eux (verset 2). Nous voyons là une image de ce que le Seigneur Jésus faisait auparavant dans notre vie. Il a veillé à ce que nous ne périssions pas sous la domination de Satan et de la chair, dont Saül est une image. Lorsque Saül régnait, la véritable bénédiction venait en fait de David.
C’est David qui faisais sortir et qui faisais entrer Israël. Cela rappelle les paroles du Seigneur Jésus prononcées en tant que bon berger (Jn 10:9). Par conséquent, il est aussi bon de voir que l’Éternel, le Dieu de David, veut que David soit avant tout un berger pour son peuple. Après cela et grâce à cela, il peut aussi être roi. Cela s’applique pleinement au vrai David, le Seigneur Jésus (Ézé 34:23-24 ; 37:24).
Il faut d’abord s’occuper du peuple de Dieu, puis vient le gouvernement. Il faut d’abord paître le peuple, puis devenir roi. Il en est de même dans la vie du Seigneur Jésus. Il est le bon berger maintenant, tandis qu’Il acceptera bientôt ouvertement sa royauté. Pour nous, cela coïncide. Nous reconnaissons volontiers son règne sur notre vie dès maintenant car, en tant que bon berger, Il a donné sa vie pour nous et, en tant que souverain Pasteur, Il se soucie aussi de nous tous les jours. Il n’y a certainement personne à qui nous devrions nous soumettre plutôt qu’à celui qui s’est donné ainsi pour nous et qui s’occupe de nous tous les jours.
De cela, il y a aussi beaucoup à apprendre pour tous ceux qui ont une certaine autorité sur les autres. Nous pouvons penser à l’attitude d’un mari envers sa femme et à celle des parents envers leurs enfants. Cela concerne aussi la reconnaissance de l’autorité dans l’église de Dieu. Si Dieu a donné à des personnes une place d’autorité, ces personnes ne peuvent exercer correctement cette autorité que si elles savent elles-mêmes ce que signifie servir, être le plus petit et prendre soin de ceux qui leur sont confiés. Ces personnes montrent l’image du Seigneur Jésus.
Il est beaucoup plus facile de se soumettre à quelqu’un qui se soucie de toi, qui s’occupe de toi avec amour, qu’à quelqu’un qui veut seulement te donner des ordres et qui abuse de sa position d’autorité pour le faire. Avec Dieu, l’autorité n’est jamais séparée de l’attention et de l’amour, et cela est devenu parfaitement visible dans le Seigneur Jésus.
Après la déclaration de tout le peuple, les anciens se présentent à David en tant que représentants de tout Israël (verset 3). David fait avec eux « alliance [...] devant l’Éternel ». Il se sera engagé à être un bon roi pour son peuple et à gouverner conformément à la loi de Dieu pour le roi (Deu 17:14-20 ; cf. 1Sam 10:25). Il est en même temps conscient qu’il assume une tâche dont il devra rendre compte devant Dieu. De plus, il se rendra compte qu’il dépend de Lui pour accomplir sa tâche.
En réponse, les anciens oignent David pour roi sur tout Israël. Cela fait de lui une personne consacrée à l’Éternel, ce qui lui permet d’agir en son nom, avec son autorité. Il ne s’agit donc pas d’un acte de sa propre volonté, mais cela se produit « selon la parole de l’Éternel transmise par Samuel ». Ici, David est oint pour la troisième fois de sa vie (Élisée a été oint une fois, Aaron deux fois et David trois fois) :
La première fois, David a été oint dans la maison de son père, dans l’humiliation et au milieu de ses frères (1Sam 16:13). Nous pouvons faire le lien avec l’onction du Seigneur Jésus par l’Esprit, également au milieu de ses frères, au Jourdain, dans l’humiliation (Mt 3:16).
La deuxième fois, immédiatement après la mort de Saül, David est oint par les deux tribus (2Sam 2:4). Il n’est alors pas roi sur tout Israël, mais seulement sur Juda. Cela fait référence au moment où le Seigneur Jésus reviendra sur la terre. Il viendra alors d’abord en lien avec Juda, qui est le reste des deux tribus qui se trouvent dans le pays à ce moment-là. Ils Le recevront avec joie en tant que Messie promis.
La troisième fois est décrite ici, lorsqu’il devient roi de tout Israël (verset 3). Cela fait référence au moment où le Seigneur Jésus revient et accepte ouvertement, à la vue de tous, sa royauté sur tout Israël.
4 - 8 David prend Jérusalem
4 David et tous ceux d’Israël s’en allèrent à Jérusalem, qui est Jébus ; c’est là qu’étaient les Jébusiens, habitants du pays. 5 Les habitants de Jébus dirent à David : Tu n’entreras pas ici. Mais David prit la forteresse de Sion : c’est la ville de David. 6 David avait dit : Quiconque frappera le premier les Jébusiens, sera chef et capitaine. Joab, fils de Tseruïa, monta le premier et fut chef. 7 David habita dans la forteresse ; c’est pourquoi on l’appela ville de David. 8 Il bâtit la ville tout autour, depuis Millo, et tout autour ; et Joab releva le reste de la ville.
Le premier acte mentionné ici de David est qu’il se rend d’Hébron à Jébus pour prendre cette ville. Le nouveau roi choisit cette ville comme nouvelle capitale. Le choix de cette ville a certainement aussi une importance stratégique, car Jérusalem est beaucoup plus centrale dans le pays et se trouve aussi sur une montagne, ce qui la rend difficile à prendre pour les ennemis. Pourtant, la première considération n’est pas l’importance stratégique. En choisissant cette ville comme ville du roi, David s’aligne sur le choix de Dieu. C’est le lieu qu’Il a choisi pour que son nom y habite.
David fait de la prise de Jébus une question d’honneur pour ses capitaines. Joab s’avère être l’homme qui accepte et remporte le défi et devient le nouveau commandant de l’armée de David. Joab est mentionné ici dans un sens positif et non négatif comme en 2 Samuel. Après tout, il s’agit de l’établissement du royaume de David ; tout se passe en pensant à lui, c’est sur lui que se concentre toute l’attention.
Après cette prise, David prend l’autorité sur la ville. Il va habiter dans la ville. Par conséquent, la ville peut désormais être appelée « la ville de David ». Un tel changement d’autorité a lieu dans la vie de tout nouveau converti. Au moment de sa conversion, il passe du pouvoir de Satan à celui de Dieu et reconnaît la domination du Seigneur Jésus sur sa vie. Le Seigneur Jésus vient habiter et dominer la vie de cette personne.
9 - 10 Les hommes forts de David
9 David allait grandissant de plus en plus ; et l’Éternel des armées était avec lui. 10 Ce sont ici les chefs des hommes forts que David avait, qui se fortifièrent dans son royaume avec lui, avec tout Israël, pour le faire roi, selon la parole de l’Éternel au sujet d’Israël.
David vit maintenant à Jérusalem et grandit de plus en plus (verset 9). La liste des hommes forts montre que l’Éternel des armées est avec lui. David grandit grâce aux grands hommes qui l’entourent, ses hommes forts. Mais surtout, il grandit parce que l’Éternel des armées est avec lui. Les hommes qui sont devenus des hommes forts ont été conduits à David par l’Éternel. Ils l’ont suivi au moment où il était rejeté et sont ainsi devenus des hommes forts. Par l’Éternel des armées, auquel appartient également l’armée de David, ils sont nommés comme des hommes qui ont aidé David à obtenir sa royauté et à conquérir la ville du roi.
C’est à lui que ces hommes doivent leur grandissement (verset 10). En le fortifiant, ils se sont fortifiés eux-mêmes et ont fortifié leurs propres intérêts. Ils « se fortifièrent dans son royaume avec lui ». Sa prospérité est leur prospérité. Grâce à leur lien avec David, ils ont part à tout ce qui est sa portion. Il en est de même pour nous dans notre lien avec le Seigneur Jésus. Tout ce que nous faisons pour faire avancer le royaume du Fils de David sera à notre profit. Ce qui fait la grandeur d’une personne, c’est le bien qu’elle fait. Cette grandeur ne s’obtient pas sans travailler et risquer sa vie. Il s’agit de mener le bon combat de la foi dans le Seigneur Jésus.
Vient ensuite la liste des noms des hommes forts de David (versets 11-47). Cette liste apparaît aussi en 2 Samuel 23 (2Sam 23:8-39). En 2 Samuel 23, cette liste est donnée à la fin de la vie de David, alors que les hommes forts sont mentionnés ici au début de son règne. Les hommes forts et leurs actes sont rappelés ici en référence à l’époque où David n’est pas encore roi.
Nous pouvons en tirer la leçon que nous sommes des hommes forts si nous pratiquons le règne du Seigneur Jésus dans notre vie maintenant. Il s’en souviendra et Il l’appréciera lorsque nous serons avec Lui plus tard. Le Seigneur Jésus n’oublie rien de ce qui est fait pour Lui dans le temps de son rejet (cf. Lc 22:28-30).
Les hommes forts sont mentionnés en lien avec leurs actes dans trois domaines. Ils ont combattu
1. contre les ennemis
2. pour le pays et
3. pour David.
Leurs actes reflètent la grande action de David : vaincre Goliath.
L’Éternel a fait David roi, mais on voit ici les efforts déployés par les adeptes de David pour qu’il devienne roi. Leur vie nous montre quel genre de personnes ils sont et qui ont aidé David à obtenir la royauté. Nous voyons quel esprit les animait et ce qui les a conduits à leur intense consécration personnelle.
Nous pouvons aussi appliquer cela à nous-mêmes. C’est en partie grâce à notre fidélité, à notre engagement et à notre consécration que la voie est tracée pour que le Seigneur Jésus établisse sa royauté ici sur la terre. Dès que la dernière personne est ajoutée à l’église de Dieu, le Seigneur Jésus vient. En ce qui concerne notre responsabilité, nous pouvons contribuer à ce que cela se produise bientôt. Par notre fidélité, notre engagement et notre consécration, nous pouvons hâter l’aube du jour de Dieu, c’est-à-dire le faire venir plus tôt (2Pie 3:12). Le jour de Dieu est le jour « que Dieu sera tout en tous » (1Cor 15:28) et où tout répondra à qui Il est.
11 Jashobham
11 Voici le nombre des hommes forts que David avait : Jashobham, fils de Hacmoni, chef des principaux capitaines ; il leva sa lance contre 300 hommes, qu’il tua en une fois.
Le nom de Jashobham apparaît ici pour la première fois. Il n’est pas mentionné dans la description de la vie de David lors de son rejet. Il fait partie de ceux qui viennent à David lorsque celui-ci se trouve à Tsiklag (1Chr 12:1,6). Ici, nous voyons qu’il est mentionné comme le principal homme fort de David. Son acte consiste à vaincre 300 hommes à une seule occasion. Il tue tous ces ennemis avec sa lance et les élimine radicalement.
Il n’est pas fait mention de l’identité de ces ennemis. Cela nous donne l’exemple que nous pouvons vaincre un ennemi surpuissant qui veut nous dominer ou dominer le peuple de Dieu si nous sommes attachés au Seigneur Jésus. Pour cela, nous devons savoir comment manier la lance. La lance est ici une image de la parole de Dieu. Ce n’est qu’avec elle que nous pouvons vaincre l’ennemi.
12 - 14 Éléazar
12 Après lui, Éléazar, fils de Dodo, l’Akhokhite : il était l’un des trois hommes forts. 13 Il fut avec David à Pas-Dammim ; les Philistins s’étaient assemblés là pour combattre ; or il y avait une parcelle de champ pleine d’orge, et le peuple avait fui devant les Philistins. 14 Ils se placèrent au milieu du champ, le sauvèrent et frappèrent les Philistins ; et l’Éternel opéra une grande délivrance.
Éléazar défend la nourriture du peuple contre l’ennemi, les Philistins. Les Philistins sont des personnes qui vivent dans le pays promis et le revendiquent pour eux-mêmes, sans y avoir aucun droit. Ils représentent les personnes qui résident sur le territoire chrétien et se disent chrétiens, alors qu’ils n’ont aucune vie de Dieu. Ils modèrent que le territoire chrétien leur appartient et qu’ils sont les seuls à savoir comment on doit s’y comporter. Ils vivent comme bon leur semble, privant ainsi le peuple de Dieu de la nourriture de la parole de Dieu. Ces personnes sont par exemple les prédicateurs libéraux.
Il faut des hommes forts pour défendre la nourriture spirituelle contre ces influences. Une personne n’en viendra à un tel acte de défense que si elle a de l’amour pour le peuple de Dieu. C’est là que réside une tâche importante pour les croyants donnés par le Seigneur en tant que docteurs de son église. Ils doivent exposer justement, littéralement : découper droit, la parole de vérité (2Tim 2:15), c’est-à-dire expliquer chaque partie de la vérité de la bonne manière, afin que la parole de Dieu soit une nourriture pour le cœur de celui qui l’entend et qu’il soit édifié par elle dans sa foi.
15 - 19 Trois hommes forts puisent de l’eau pour David
15 Trois des trente chefs descendirent au rocher, vers David, dans la caverne d’Adullam, alors que l’armée des Philistins était campée dans la vallée des Rephaïm. 16 David était alors dans le lieu fort, et il y avait à ce moment là un poste des Philistins à Bethléhem. 17 David, pris d’un désir soudain, dit : Qui me fera boire de l’eau du puits de Bethléhem, qui est près de la porte ? 18 Les trois forcèrent le passage à travers le camp des Philistins et puisèrent de l’eau du puits de Bethléhem, qui est près de la porte ; ils la prirent et l’apportèrent à David. David ne voulut pas la boire, mais il en fit une libation à l’Éternel. 19 Il dit : Que mon Dieu me garde de faire cela ! Boirais-je le sang de ces hommes [qui sont allés] au péril de leur vie ? Car c’est au péril de leur vie qu’ils l’ont apportée. Et il ne voulut pas la boire. Ces trois hommes forts firent cela.
Les trois hommes forts qui vont chercher de l’eau pour David se caractérisent par l’amour qu’ils lui portent. Ce que font ces trois hommes peut sembler à l’incrédulité un amour déraisonnable ou peut-être insensé. L’élément déclencheur de cet acte d’amour est un souvenir d’enfance que David exprime. Il souhaite que quelqu’un lui donne de l’eau à boire au puits de Bethléhem, où il a grandi. Il exprime ce désir sans s’adresser directement à quelqu’un. Il ne donne pas d’ordre, mais pousse plutôt un soupir, pour ainsi dire.
Ce soupir, ce désir, est repris par ces hommes. Ce qu’ils entendent de la bouche et du cœur de David est suffisant pour s’employer à ce que David obtienne ce qu’il désire. Ils n’agissent pas sur un ordre, mais sur un désir. Ils ne délibèrent pas, mais vont de l’avant. Ils doivent forcer les lignes ennemies à deux reprises. Cela ne les empêche pas d’y aller quand même. Ils accomplissent leur mission et – nous pouvons l’imaginer, avec des visages rayonnants – apportent l’eau à David. C’est précisément parce qu’aucun argument sensé ne peut être avancé pour justifier leur acte, que le seul motif peut être leur amour pour David.
David apprécie leur acte. Les efforts que ces hommes ont déployés et les dangers qu’ils ont bravés le touchent profondément. C’est pourquoi il ne veut pas boire l’eau qu’ils lui apportent, mais la verse en guise de libation. Pour lui, cette eau équivaut à leur « sang », c’est-à-dire à « leur vie », qu’ils ont risquée pour lui (verset 19). Les hommes connaissent la signification de la libation. Par conséquent, ce que fait David n’est pas une insulte à leur égard, mais une preuve de sa grande reconnaissance pour leur acte. De plus, le versement de l’eau est le seul acte, parmi la mention de tous les actes de ses hommes, de David lui-même.
20 - 21 Abishaï
20 Abishaï, frère de Joab, était chef de trois ; il leva sa lance contre 300 hommes, qu’il tua. Et il eut un nom parmi les trois : 21 entre les trois il fut plus honoré que les deux [autres], et il fut leur chef ; mais il n’égala pas les trois [premiers].
Abishaï est mentionné à plusieurs reprises dans l’histoire de David. Il est l’aîné des trois fils de Tseruïa, la sœur de David (1Chr 2:16). La première fois que son nom est mentionné, c’est lorsque David demande qui l’accompagnera auprès de Saül si ce dernier le poursuit. Il s’agit d’une entreprise dangereuse. Abishaï s’offre alors (1Sam 26:6). Abishaï est resté avec David pendant toute la période où ce dernier est poursuivi par Saül.
Nous ne trouvons pas l’acte mentionné ici dans la description de son sort avec David. C’est un acte impressionnant. Au sein du deuxième groupe de trois, il prend la première place et est même le commandant des deux autres hommes forts. En même temps, il est mentionné qu’il n’a finalement pas atteint la hauteur du premier trio.
Cela peut sembler être une déception, une ombre sur sa belle performance. Pourtant, ce n’est le cas que s’il en voulait à son propre honneur. Nous n’avons aucune preuve de cela. Son frère Joab, lui, en a après son propre honneur. Le fait que cela soit noté à propos d’Abishaï n’a donc pas pour but de déprécier son acte. Il s’agit de valoriser son acte par rapport aux actes des autres. C’est le Seigneur qui détermine la valeur de toutes les choses.
D’autres peuvent avoir fait plus pour le Seigneur que nous. Nous n’avons pas besoin de nous en attrister, de trouver cela injuste ou de devenir jaloux de ces autres pour cela. Nous pouvons savoir que ce qu’Il nous a été permis de faire est pleinement apprécié par Lui.
22 - 25 Benaïa
22 Benaïa, fils de Jehoïada, fils d’un homme vaillant, de Kabtseël, grand en exploits, lui, frappa deux lions de Moab ; c’est lui qui descendit dans une fosse et y frappa le lion, par un jour de neige. 23 C’est encore lui qui frappa l’homme égyptien, dont la stature était de cinq coudées ; l’Égyptien avait en sa main une lance [qui était] comme l’ensouple des tisserands ; [Benaïa] descendit vers lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l’Égyptien et le tua avec sa propre lance. 24 Voilà ce que fit Benaïa, fils de Jehoïada ; et il eut un nom parmi les trois hommes forts : 25 voici, il fut plus honoré que les trente, mais il n’égala pas les trois [premiers]. Et David lui donna une place dans ses audiences privées.
Benaïa accomplit trois actes en vainquant trois ennemis qui représentaient une menace pour le peuple de Dieu. Successivement
1. il vainc deux lions [ou : héros ; ou : fils] de Moab,
2. il frappe à mort un lion dans une fosse à un moment où il y a de la neige, et
3. il vainc un géant égyptien, qu’il tue avec sa propre arme.
Benaïa n’était manifestement pas un fainéant. Ce n’est pas non plus le cas qu’il en ait eu assez après une seule victoire. Il a un regard aiguisé sur tout ce qui menace le peuple de Dieu. Chaque fois qu’un nouveau danger se présentait, il agissait avec détermination et force contre lui. En vainquant le lion et l’Égyptien, il va à l’assaut de l’ennemi, il prend l’initiative. Benaïa est un homme de courage et de patience.
De ses exploits, nous pouvons tirer d’importantes leçons spirituelles. Ainsi, nous devons nous rappeler que notre lutte n’est pas contre la chair et le sang, « mais contre les pouvoirs, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Éph 6:12). Les trois ennemis que Benaïa vainc et tue sont une image de trois puissances spirituelles ennemies auxquelles nous sommes confrontés dans notre vie. Moab est une image de la chair dans le croyant, le lion est une image de Satan et l’Égyptien est une image de la puissance du monde.
Au sens spirituel, la défaite des ennemis a lieu lorsque quelqu’un croit en l’évangile. Chaque fois que cela se produit, Satan et le monde sont vaincus. Nous le voyons aussi lorsque les croyants sont amenés à vivre par l’Esprit et tuent ainsi les actions du corps. [Pour des applications plus détaillées des exploits de Benaïa, voir l’explication de 2 Samuel 23:20-23.]
Benaïa est honoré, mais pas comme les autres. Pourtant, sa récompense arrive après des années, lorsque les pérégrinations de David sont terminées et que David est devenu roi d’Israël. C’est le temps de la décoration. David lui donne une place dans ses audiences privées (verset 25). Le long temps qui s’est écoulé avant que Benaïa ne reçoive ce poste important peut être un encouragement pour les croyants qui doivent attendre longtemps la reconnaissance manifeste de Dieu. Les croyants qui voient des croyants moins spirituels ou même charnels apparemment plus prospères ne doivent pas se décourager. Une fois, au temps de Dieu, peut-être seulement après de nombreuses années ou lors du règne ouvert du Seigneur Jésus, la reconnaissance ouverte de Dieu pour ce qui a été fait pour Lui viendra.
Pendant le rejet de David, Benaïa lui est resté fidèle. Sans crainte, il a combattu les ennemis qui représentaient une menace pour la société. Peu lui importait qu’ils viennent à lui ou qu’il doive les affronter lui-même. Là où il voyait un danger, il agissait sans crainte. C’est ce que nous avons vu dans les versets précédents.
David reconnaît le bilan impressionnant de Benaïa et lui accorde une promotion. Cette promotion a dû être une joie immense pour Benaïa. Il était déjà si attaché à son roi et maintenant, il sera encore plus étroitement impliqué dans la vie de David. En tant que chef de la garde du corps [selon la traduction néerlandaise], il devra avoir de nombreuses consultations avec David. David l’informera de ses allées et venues et de ses activités quotidiennes. David lui dira où il prévoit d’aller. Sur cette base, Benaïa devra découvrir où les dangers menacent et comment les contourner ou les désamorcer.
Nous pouvons y voir la leçon suivante. Chaque victoire sur la chair, le diable ou le monde, est récompensée par le Seigneur Jésus par quelque chose de lui-même. Le pouvoir de dire ‘non’ à tout ce que le diable ou le monde nous offre ne se trouve que dans notre amour pour le Seigneur Jésus. Pour le Seigneur Jésus, cette preuve de notre amour est si importante qu’Il commence à nous en dire plus sur lui-même. Nous commençons à découvrir dans la Bible de plus en plus de choses sur sa façon de penser et d’agir, aujourd’hui et à l’avenir.
En même temps, Il nous donne ainsi la responsabilité de garder ce qu’Il nous confie et de ne pas nous le laisser enlever. Par exemple, Paul dit à Timothée : « Ô Timothée, garde ce qui t’a été confié » (1Tim 6:20a). Ensuite, le commandement est que nous devons fuir « les discours vains et profanes, et les objections de la connaissance faussement ainsi nommée » (1Tim 6:20b). Nous trouvons cela chez les théologiens libéraux, qui font appel à la Bible pour justifier les péchés les plus grossiers, trompant ainsi un nombre incalculable de personnes.
Un exemple que j’ai lu est celui d’un prédicateur qui a fait appel à « toutes choses sont permises » (1Cor 10:23) pour approuver une relation homosexuelle ! Comme s’il s’agissait d’une relation dans laquelle s’expriment aussi les pensées de Dieu sur l’amour entre marie et femme. Ce sont des ennemis de la pire espèce. Le Seigneur Jésus veut que nous nous accrochions à ce que nous avons – dans cet exemple, le mariage tel qu’il l’a institué – jusqu’à ce qu’Il vienne (cf. Apo 3:11).
Alors que David vieillit, Benaïa est confronté à un grand danger qui menace son roi. Le danger vient de l’intérieur. Un fils de David, Adonija, veut devenir roi, alors qu’il est clair que Salomon est le successeur légitime de David. Cette histoire est relatée en 1 Rois 1. Adonija est un beau garçon et un parleur avisé. Il sait aussi qui inclure dans son complot et qui tenir à l’écart. Il sait qu’il n’a pas besoin de demander à Benaïa. Il est clair pour lui qu’il ne peut pas le faire tomber sous son influence.
Notre entourage nous connaît-il aussi comme quelqu’un de convaincu ? Ou sommes-nous plutôt prompts à accompagner quelqu’un qui a du ‘charisme’ ? Est-ce que nous nous fions à la façon dont quelqu’un se présente, sans prêter attention au contenu ? C’est alors qu’’Adonija’ a pris de l’influence sur nous. Nous ne prêtons alors plus attention au Seigneur Jésus, qui est usé par nous pour démodé. Nous cherchons de nouvelles impulsions pour vivre notre foi. La façon dont Dieu veut que les choses se passent n’est plus aussi importante. Ce qui compte, c’est l’expérience. Non pas, que l’émotion ne soit pas importante, mais la foi ‘émotionnelle’ ne vient pas de Dieu. Ce n’est pas le Seigneur Jésus qui est au centre, mais l’homme et ses sentiments.
Examinons si nous sommes en bonne compagnie. C’est le cas de Benaïa. Il a de bons compagnons en la personne du sacrificateur Tsadok et du prophète Nathan. Eux aussi ne sont pas invités par Adonija. Qui sont nos camarades, de qui recevons-nous le soutien quand c’est important ? Nos amis sont-ils des personnes spirituelles qui veulent vivre avec le Seigneur Jésus ?
26 - 47 Les autres hommes forts
26 Les hommes vaillants de l’armée étaient : Asçaël, frère de Joab ; Elkhanan, fils de Dodo, de Bethléhem ; 27 Shammoth, le Harorite ; Hélets, le Pelonite ; 28 Ira, fils d’Ikkesh, le Thekohite ; Abiézer, l’Anathothite ; 29 Sibbecaï, le Hushathite ; Ilaï, l’Akhokhite ; 30 Maharaï, le Netophathite ; Héled, fils de Baana, le Netophathite ; 31 Ithaï, fils de Ribaï, de Guibha des fils de Benjamin ; Benaïa, le Pirhathonite ; 32 Huraï, des torrents de Gaash ; Abiel, l’Arbathite ; 33 Azmaveth, le Bakharumite ; Éliakhba, le Shaalbonite ; 34 Bené-Hashem, le Guizonite ; Jonathan, fils de Shagué, l’Hararite ; 35 Akhiam, fils de Sacar, l’Hararite ; Éliphal, fils d’Ur ; 36 Hépher, le Mekérathite ; Akhija, le Pelonite ; 37 Hetsro, le Carmélite ; Naaraï, fils d’Ezbaï ; 38 Joël, frère de Nathan ; Mibkhar, fils d’Hagri ; 39 Tsélek, l’Ammonite ; Nakharaï, le Bérothien, qui portait les armes de Joab, fils de Tseruïa ; 40 Ira, le Jéthrien ; Gareb, le Jéthrien ; 41 Urie, le Héthien ; Zabad, fils d’Akhlaï ; 42 Adina, fils de Shiza, le Rubénite, un chef des Rubénites, et trente avec lui ; 43 Hanan, fils de Maaca ; et Josaphat, le Mithnite ; 44 Ozias, l’Ashtarothite ; Shama et Jehiel, les fils de Hotham, l’Aroérite ; 45 Jediaël, fils de Shimri, et Johka, son frère, le Thitsite ; 46 Éliel, de Makhavim ; Jeribaï et Joshavia, les fils d’Elnaam ; Jithma, le Moabite ; 47 Éliel, Obed et Jaasciel, le Metsobaïte.
Dieu a jugé bon de dresser la liste des noms de ces hommes forts et de les conserver. Nous ne connaissons d’eux que les noms, à l’exception de quelques personnes, mais Dieu sait exactement ce qu’ils ont fait pour David et pour Lui. C’est ainsi que Dieu registre, même aujourd’hui. Il y a des actes qui se distinguent, tandis que d’innombrables autres restent cachés. Cependant, Dieu sait apprécier et récompenser chaque acte en son temps (cf. Mt 25:14-23 ; Lc 19:11-19). Dieu récompense en fonction de la fidélité, et non de la grandeur de l’acte.
Nous disposons de plusieurs listes nommant des croyants, mentionnant parfois des actes. La liste des croyants en Hébreux 11 mentionne d’abord de nombreux noms, mais à la fin il n’y a plus de noms, là on ne lit que des actes (Héb 11:1-40). Vois aussi la liste de noms en Romains 16, où Paul mentionne des croyants, tantôt avec, tantôt sans ajout (Rom 16:1-16). Il en est de même pour les disciples du Seigneur Jésus. De certains, nous savons beaucoup, d’autres moins, de quelques-uns seulement le nom. Mais ils ont été avec le Seigneur et L’ont suivi. Il s’en souvient et les récompensera.
Certains des noms de la liste nous sont familiers. Nous connaissons le premier nom, Asçaël. Il est appelé le frère de Joab. C’est d’autant plus frappant qu’en dehors de cette mention pour préciser de quel Asçaël il s’agit, le nom de l’égoïste Joab n’apparaît pas sur la liste en tant qu’homme fort de David.
Un autre nom notable, bien connu, de la liste est celui d’Urie (verset 41). David l’a tué afin de posséder sa femme, Bath-Shéba (2Sam 11:14-17,22-27). Le fait que son nom soit mentionné ne doit pas nous surprendre. Il a fait preuve d’une grande loyauté envers David.