Introduction
En présentant au peuple le choix entre la bénédiction et la malédiction, la vie et la mort, Moïse a achevé l’exposition et l’inculcation de la loi (Deu 1:5 ; 6:7) et a terminé la législation. Pour achever complètement l’œuvre que l’Éternel lui a confiée, il reste encore certaines choses à faire. Il veut remettre la direction du peuple à Josué juste avant sa mort. Il veut ensuite que le livre de lois qu’il vient d’écrire soit conservé par les sacrificateurs à côté de l’arche de l’alliance.
De plus, l’Éternel lui ordonne d’écrire un cantique et de l’enseigner au peuple en guise de témoignage. Nous lisons le contenu de ce cantique en Deutéronome 31-32. En Deutéronome 33, nous entendons comment cet homme de Dieu bénit les tribus d’Israël dans un discours d’adieu. Enfin, en Deutéronome 34 la mort de Moïse est décrite. Avec cela, le Pentateuque s’achève.
1 - 8 Moïse encourage le peuple et Josué
1 Et Moïse alla, et dit ces paroles à tout Israël ; et il leur dit : 2 Je suis aujourd’hui âgé de 120 ans, je ne puis plus sortir et entrer ; et l’Éternel m’a dit : Tu ne passeras pas ce Jourdain. 3 L’Éternel, ton Dieu, lui-même, va passer devant toi ; c’est lui qui détruira ces nations devant toi, et tu les déposséderas : Josué, lui, va passer devant toi, comme l’Éternel l’a dit. 4 Et l’Éternel leur fera comme il a fait à Sihon et à Og, rois des Amoréens, et à leur pays, qu’il a détruits. 5 Et l’Éternel les livrera devant vous, et vous leur ferez selon tout le commandement que je vous ai commandé. 6 Fortifiez-vous et soyez fermes, ne les craignez pas, et ne soyez pas épouvantés devant eux ; car c’est l’Éternel, ton Dieu, qui marche avec toi ; il ne te laissera pas et il ne t’abandonnera pas. 7 Et Moïse appela Josué, et lui dit devant les yeux de tout Israël : Fortifie-toi et sois ferme ; car toi, tu entreras avec ce peuple dans le pays que l’Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et toi, tu le leur feras hériter. 8 Et l’Éternel est celui qui marche devant toi ; lui, sera avec toi ; il ne te laissera pas et il ne t’abandonnera pas : ne crains pas, et ne t’effraie pas.
Moïse sait que le moment de prendre congé est arrivé. Au verset 14, c’est l’Éternel qui le lui dit. Il a maintenant 120 ans, bien au-delà de l’âge que les autres atteignent, comme il le dit lui-même dans le psaume qu’il a écrit (Psa 90:1,10). Dieu a quelque chose à nous dire avec sa vie. Ce n’est pas pour rien que ses 120 ans de vie sont divisés par l’Écriture en trois périodes spéciales de 40 ans (Act 7:23,30).
Moïse prend congé, mais ne laisse pas le peuple livré à lui-même. Josué prendra la relève et poursuivra sa tâche. Nous n’entendons ni plainte ni reproche de la part de Moïse. Avec amour, il transfère la direction. Il est dans la voie de Dieu pour déterminer que ce n’est pas lui, mais Josué qui fera entrer le peuple dans le pays.
En Josué, nous avons une image du Seigneur Jésus qui dirige son peuple par le Saint Esprit. À notre époque, le Saint Esprit dirige l’église par les frères qui ont de l’autorité par leur mode de vie et leur sagesse. Ne pas le reconnaître, c’est nier l’autorité de l’Esprit.
De toutes les manières possibles, Moïse encourage à la fois le peuple et Josué. Par exemple, il rappelle les victoires sur Sihon et Og. Quand nous repensons aux victoires que Dieu nous a accordées dans le passé, cela nous encourage aussi en vue d’une bataille à venir. Ce que Dieu a fait dans le passé, il peut encore le faire aujourd’hui. Cette pensée nous donne confiance en l’avenir.
Les hommes qui ont marché avec Dieu dans leur vie sont capables d’encourager les autres. L’encouragement « fortifiez-vous et soyez fermes » n’est pas un son creux, pas plus que la promesse que l’Éternel ira avec eux et ne les laissera pas tomber ou ne les abandonnera pas. Moïse lui-même l’a montré et en a fait l’expérience.
« Ne te laissera pas » signifie que nous pouvons toujours compter sur Lui pour être conseillés et guidés, pour avoir de la force et du courage. « Ne t’abandonnera pas » signifie qu’Il est toujours avec son peuple sur le chemin et dans le combat dans le pays, pour qu’il le possède. Aussi, Il est toujours avec nous, pour nous aider à nous approprier nos bénédictions et à en jouir avec Lui. Il est avec nous, selon sa promesse, jusqu’à ce que toute notre tâche sur la terre soit achevée : « Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement du siècle » (Mt 28:20). Nous n’avons donc pas à craindre l’ennemi, car « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom 8:31).
Nous aussi, nous avons constamment besoin d’entendre cette incitation. Bienheureux quand Dieu donne des personnes qui en ont fait l’expérience dans leur vie et qui nous encouragent par ce biais. Paul encourage ainsi les Corinthiens : « Veillez, tenez ferme dans la foi ; comportez-vous en hommes, fortifiez-vous » (1Cor 16:13). Les Hébreux, eux aussi, sont encouragés : « Lui-même a dit : “Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas” » (Héb 13:5). Nous sommes aussi encouragés par ces déclarations de l’Écriture.
9 - 13 Lecture de la loi tous les sept ans
9 Et Moïse écrivit cette loi, et la donna aux sacrificateurs, fils de Lévi, qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, et à tous les anciens d’Israël. 10 Et Moïse leur commanda, disant : Au bout de sept ans, au temps fixé de l’année de relâche, à la fête des tabernacles, 11 quand tout Israël viendra pour paraître devant l’Éternel, ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi, tu liras cette loi devant tout Israël, à leurs oreilles ; 12 tu réuniras le peuple, hommes et femmes, et enfants, et ton étranger qui sera dans tes portes, afin qu’ils entendent, et afin qu’ils apprennent, et qu’ils craignent l’Éternel, votre Dieu, et qu’ils prennent garde à pratiquer toutes les paroles de cette loi ; 13 et que leurs fils qui n’en auront pas eu connaissance, entendent, et apprennent à craindre l’Éternel, votre Dieu, tous les jours que vous vivrez sur la terre où, en passant le Jourdain, vous [entrez] afin de la posséder.
Après que Moïse a remis la direction à Josué en présence de tout Israël, il prend le livre de la loi qu’il a écrit. Il s’assure ainsi que le peuple pourra toujours se voir rappeler la parole de Dieu. Aussi, lorsque Paul prend congé, il recommande les croyants « à Dieu et à la parole de sa grâce » (Act 20:32). Pierre, lui aussi, veut que le peuple de Dieu puisse toujours se voir rappeler la parole de Dieu lorsqu’il ne sera plus là : « C’est pourquoi je veillerai à vous faire toujours souvenir de tout cela, bien que vous le sachiez et que vous soyez solidement établis dans la vérité présente » (2Pie 1:12-13). Les hommes meurent et nous manquent, mais la parole de Dieu, elle, demeure.
Cette section est entièrement consacrée à la parole de Dieu. L’autorité de l’Esprit, représentée par Josué, va de pair avec la parole de Dieu. L’autorité du Seigneur ressuscité et glorifié qui exerce cette autorité par son Esprit et nous guide par son Esprit n’entrera jamais en conflit avec la parole de Dieu. Elle est toujours cohérente avec elle.
La connaissance de la parole de Dieu est vitale pour tester tout ce qui se présente comme la voix de l’Esprit. Nous pouvons lire et étudier la parole de Dieu à la maison, mais ici la lecture se fait dans une réunion du peuple de Dieu. Les réunions de proclamation de la Parole sont importantes. L’expression « le lieu qu’il aura choisi » apparaît ici pour la dernière fois dans ce livre. Pour nous, elle donne un accent supplémentaire au rassemblement de l’église autour du Seigneur Jésus pour écouter la parole de Dieu.
La lecture doit se faire l’année de relâche, l’année sabbatique (Deu 15:1) et cela pendant la fête des tabernacles (Deu 16:13-15), qui est célébrée lorsque toute la récolte a été rentrée. C’est le moment approprié pour lire l’ensemble de la loi. Lors de cette fête des tabernacles de l’année sabbatique, ce ne sont pas seulement les hommes qui viennent (Deu 16:16), comme les six années précédentes, mais aussi les femmes et les enfants.
Cette lecture septennale ne doit pas se substituer à l’enseignement dans les maisons (Deu 6:1-9) ou à l’enseignement par les sacrificateurs (Deu 17:11 ; 24:8). Elle doit plutôt soutenir et confirmer ou, si nécessaire, corriger tous les autres enseignements. Elle réalignera les pensées du peuple dans son ensemble sur la parole de Dieu. Cela permettra de préserver le peuple en tant qu’unité.
L’année sabbatique et la fête des tabernacles parlent toutes deux du royaume de paix. C’est le moment où toutes les promesses de Dieu s’accomplissent et où chacun habite dans son héritage originel. La lecture de la loi rappellera au peuple le souvenir de toutes ces promesses ainsi que les voies de Dieu dans leur accomplissement. Le peuple ne pourra qu’affirmer que tout ce que Dieu a dit s’est réalisé. Il L’honorera pour cela.
Le livre de la loi est donné aux sacrificateurs qui portent l’arche. C’est normalement aux Lévites qu’il incombe de porter l’arche (Nom 4:15). Lors d’occasions spéciales, ce sont les sacrificateurs qui le font (Jos 3:3-8 ; 6:6 ; 1Chr 15:11-12). Le livre de la loi est aussi confié à tous les anciens. En raison de leur âge, ils sont les chefs naturels du peuple et doivent donner l’exemple de l’obéissance.
14 - 18 L’apostasie d’Israël est annoncée
14 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, le jour de ta mort s’approche ; appelle Josué, et présentez-vous dans la tente de rassemblement, afin que je lui donne mon commandement. Et Moïse et Josué allèrent, et se présentèrent dans la tente de rassemblement. 15 Et l’Éternel apparut dans la tente, dans la colonne de nuée ; et la colonne de nuée se tint sur l’entrée de la tente. 16 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, tu vas dormir avec tes pères ; et ce peuple se lèvera et se prostituera en suivant les dieux étrangers du pays au milieu duquel il va entrer ; et il m’abandonnera, et rompra mon alliance que j’ai faite avec lui. 17 Et ma colère s’enflammera contre lui en ce jour-là ; et je les abandonnerai, et je leur cacherai ma face ; et il sera dévoré, et des maux nombreux et des détresses l’atteindront ; et il dira en ce jour-là : N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas au milieu de moi que ces maux m’ont atteint ? 18 Et moi, je cacherai entièrement ma face, en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il aura fait ; parce qu’il se sera tourné vers d’autres dieux.
Les jours de Moïse sont comptés par l’Éternel (Job 14:5). Il va maintenant confirmer la succession de Moïse par Josué. Moïse a déjà appelé et désigné publiquement Josué comme son successeur (verset 7 ; Nom 27:22-23). Moïse et Josué se tiennent ensemble dans « la tente de rassemblement ». C’est alors que l’Éternel leur apparaît dans la colonne de nuée. Il s’agit de la seule apparition dans ce livre. C’est aussi la seule fois où la tente de rassemblement est mentionnée.
Le vrai rôle de dirigeant commence toujours par un regard particulier sur le Seigneur Jésus, dans le sanctuaire, tout près du Seigneur. Ce n’est qu’ensuite que les dirigeants peuvent sortir pour accomplir la tâche qui leur a été confiée. Lorsqu’ils sont profondément impressionnés par la gloire du Seigneur, ils serviront le peuple en tant que dirigeants dans le bon sentiment.
Ce que l’Éternel leur dit n’est pas encourageant. Sans détour, Il prédit que le peuple se lèvera et se prostituera. Il ne parle pas de la possibilité de cela, mais l’affirme comme une certitude. Après l’impression de sa gloire, Il leur donne maintenant une impression approfondie de ce qu’est le peuple. Les deux impressions sont nécessaires si l’on veut les servir correctement. Nous voyons quelque chose de similaire lorsque Élie prend son successeur Élisée par la main et le conduit devant certains lieux (2Roi 2:1-11). À chaque lieu, ils font une pause. Ceci afin d’être impressionné d’une part par la vision qu’en a Dieu et d’autre part par ce que l’homme en a fait.
À un moment donné, le peuple verra que les catastrophes le frappent parce que l’Éternel n’est pas au milieu de lui. Dieu continuera à se cacher d’eux même à ce moment-là, parce que leur manque de Dieu n’est pas encore une vraie repentance. L’Éternel leur cache sa face en retirant du temple le symbole de sa faveur et de sa protection, la colonne de nuée, l’habitation de sa gloire (Ézé 9:3a ; 10:18-19 ; 11:22-23). Cela n’est pas revenu dans le temple rebâti à l’époque d’Esdras. Cela ne se produira que lorsque le peuple, c’est-à-dire un reste, se sera repenti.
19 - 30 Moïse doit écrire un cantique pour l’enseignement
19 Et maintenant, écrivez ce cantique, et enseigne-le aux fils d’Israël ; mets-le dans leur bouche, afin que ce cantique me serve de témoignage contre les fils d’Israël. 20 Car je l’introduirai dans la terre ruisselante de lait et de miel, que j’ai promise par serment à ses pères, et il mangera, et sera rassasié et engraissé, et se tournera vers d’autres dieux ; et ils les serviront, et ils me mépriseront, et il rompra mon alliance. 21 Et quand des maux nombreux et des détresses l’auront atteint, il arrivera que ce cantique élèvera la voix devant lui en témoignage ; car il ne sera pas oublié dans la bouche de sa descendance ; car je connais sa pensée qu’il a formée [déjà] aujourd’hui, avant que je l’introduise dans le pays que je lui ai promis par serment. 22 Et Moïse écrivit ce cantique, en ce jour-là, et il l’enseigna aux fils d’Israël. 23 Et [l’Éternel] commanda à Josué, fils de Nun, disant : Fortifie-toi et sois ferme, car c’est toi qui introduiras les fils d’Israël dans le pays que je leur ai promis par serment, et moi, je serai avec toi. 24 Et quand Moïse eut achevé d’écrire dans un livre les paroles de cette loi, jusqu’à ce qu’elles soient complètes, 25 il arriva que Moïse commanda aux Lévites qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, disant : 26 Prenez ce livre de la loi, et placez-le à côté de l’arche de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu ; et il sera là en témoignage contre toi. 27 Car moi, je connais ton esprit de rébellion et ton cou raide. Voici, aujourd’hui, tandis que je suis encore vivant avec vous, vous avez été rebelles à l’Éternel ; combien plus [le serez-vous] après ma mort ! 28 Réunissez auprès de moi tous les anciens de vos tribus, et vos magistrats, et je prononcerai ces paroles à leurs oreilles, et j’appellerai à témoin contre eux les cieux et la terre. 29 Car je sais qu’après ma mort vous vous corromprez certainement, et vous vous détournerez du chemin que je vous ai commandé ; et il vous arrivera du mal à la fin des jours, parce que vous ferez ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, pour le provoquer à colère par l’œuvre de vos mains. 30 Et Moïse prononça aux oreilles de toute l’assemblée d’Israël les paroles de ce cantique-ci, jusqu’à ce qu’elles soient complètes :
Après le livre de la loi vient le cantique. C’est le cantique écrit en Deutéronome 32. Le livre et le cantique forment un bel ensemble : le dessein de Dieu contenu dans son livre et ses voies d’avertissement et de grâce contenues dans le cantique. C’est un cantique triste qui se termine heureusement par le triomphe de la grâce de Dieu. Est-il possible de faire un cantique sur le déclin et la triste histoire du peuple de Dieu ? Oui, c’est possible, car l’histoire se termine bien à la fin à cause de la grâce de Dieu.
Moïse enseigne le cantique au peuple. Il leur enseigne son contenu, il leur dit ce qu’il signifie. Il le leur fait répéter encore et encore, afin qu’il devienne profondément mémorisé. Un cantique national a une influence puissante sur les sentiments les plus profonds d’un peuple. Un cantique peut être mémorisé et enseigné aux enfants. Le contenu de l’enseignement de la parole de Dieu peut être transmis par un cantique (Col 3:16). Cependant, ces cantiques, créés par l’homme, doivent être testés à l’aune de l’Écriture.
Après le commandement d’écrire le cantique, Dieu, comme Lui seul peut le faire, dit en un seul verset (verset 20) ce qu’Il fera et ce que le peuple fera. Il accomplit sa promesse et leur apporte la bénédiction, mais le peuple se tourne vers d’autres dieux et Le méprise.
Il connaît leur sentiment. Leur cœur est un livre ouvert à ses yeux (Héb 4:13). C’est pourquoi il est d’autant plus frappant qu’Il fasse écrire un cantique à Moïse. On y chante les actions apostates du peuple et les actions gracieuses de Dieu. Pour cette action gracieuse, Dieu a besoin d’un fondement juste. Il l’a trouvé en son Fils.
Après la prédiction de l’égarement du peuple, il est nécessaire d’encourager à nouveau Josué (verset 23). Cette fois, c’est l’Éternel lui-même qui le fait. Lorsque les jeunes de l’assemblée voient beaucoup de faiblesses et d’échecs chez des croyants plus âgés qui devraient être un exemple, il est nécessaire qu’ils cherchent leur force dans le Seigneur et qu’ils n’abandonnent pas. Dans une période de déclin, Paul exhorte son enfant de la foi, Timothée : « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2Tim 2:1).
Encore une fois, l’encouragement de Josué est suivi d’une instruction concernant le livre. Moïse donne le commandement de placer le livre à côté de l’arche de l’alliance. Cela nous détermine par la fidélité de Dieu à son alliance. Lorsque Moïse parle de leur rébellion, il ne parle pas du fait qu’ils ont été contre lui, mais contre l’Éternel. Ce qui est fait à l’Éternel l’emporte pour lui sur ce qui est fait à lui.
Moïse est prêt à prononcer les paroles du cantique que l’Éternel met dans sa bouche. Il appelle à lui tous les anciens et les magistrats. Il prend les cieux et la terre à témoin contre eux. Il est possible que cela signifie les habitants des cieux et de la terre, les anges et les hommes, qui seront tous d’accord avec la vérité exprimée dans ce cantique.
Il est aussi possible que les cieux et la terre soient représentés ici comme des personnes. Les cieux et la terre sont soutenus par la parole de Dieu et conduits vers le but qu’Il a avec eux (Héb 1:3). Ils ne résistent pas (Psa 119:89-91). La création tient un langage d’admonestation à tous ceux qui désobéissent aux commandements de Dieu (Job 20:27). Voir aussi Psaume 19 où la création et la parole de Dieu témoignent toutes deux de la majesté de Dieu (Psa 19:1-12).
Les paroles prononcées par Moïse au verset 29 présentent une parenté remarquable avec celles de Paul dans son discours d’adieu aux anciens d’Éphèse : « Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau » (Act 20:29). Moïse et Paul, dans leurs discours d’adieu, font tous deux preuve d’intelligence quant à la véritable condition du peuple auquel ils ont consacré leur vie. Ils prononcent des paroles prophétiques en vue de l’évolution de ce peuple après leur passage, qui se sont avérées vraies dans les deux cas.