1 - 2 Livré à Pilate
1 Le matin venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. 2 Après l’avoir lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.
Le Seigneur a été interrogé et moqué toute la nuit par les chefs religieux du peuple, le peuple pour lequel Il est venu les délivrer de leurs péchés. Mais ils ne veulent pas de Lui. Dans le processus, Il a aussi été trahi par l’un de ses disciples, Judas Iscariote, abandonné par tous ses autres disciples et aussi renié par Pierre.
Comme Il est seul dans tout ce qui Lui arrive. Et quel traitement diffamatoire, humiliant, Il s’apprête à recevoir. Dans tout cela, Il sait que Dieu ne L’a pas abandonné. Pourtant, Il sait que lorsqu’Il sera suspendu à la croix, Il y sera aussi finalement abandonné par son Dieu. Il a accepté la coupe et la boira jusqu’à la dernière goutte.
Les principaux sacrificateurs et les anciens choisissent délibérément contre Jésus et décident de Le tuer. Leurs délibérations sont le résultat de leur propre importance. Le ‘moi’ de l’homme religieux conclut que Christ, le Fils de Dieu, doit être tué. N’étant pas autorisés à exécuter eux-mêmes une sentence de mort, ils Le livrent à Ponce Pilate. Ils auraient voulu le tuer eux-mêmes, mais ils ont peur du peuple. Ils cherchent le soutien du gouvernement pour faire croire à une condamnation légale. Pour L’amener à Ponce Pilate, ils lient le Dieu tout-puissant qui a toujours été une bénédiction au milieu d’eux et ils Le mènent à l’écart de la maison du souverain sacrificateur. Il ne résiste pas.
3 - 10 La mort de Judas
3 Alors Judas, celui qui avait livré Jésus, voyant qu’il avait été condamné, fut pris de remords ; il rapporta les 30 pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens 4 et leur dit : J’ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ! À toi de voir ! 5 Alors il jeta l’argent dans le temple et se retira ; puis il alla se pendre. 6 Mais les principaux sacrificateurs, ayant pris les pièces d’argent, dirent : Il n’est pas permis de les mettre dans le Trésor sacré, puisque c’est le prix du sang. 7 Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers ; 8 c’est pourquoi ce champ-là a été appelé Champ du sang, jusqu’à aujourd’hui. 9 Alors fut accompli ce qui avait été dit par le prophète Jérémie : Ils ont pris les 30 pièces d’argent, le prix auquel il a été évalué, oui, évalué par des fils d’Israël ; 10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur m’avait ordonné.
Judas a suivi le ‘procès’. Voyant que le Seigneur avait été condamné, il a voulu se retirer du complot. Pendant l’interrogatoire et les mauvais traitements, il n’a rien fait. Il semble qu’il ait attendu le moment où le Seigneur se débarrasserait de ses assaillants par un miracle. Mais Judas est aveugle à qui est Christ et à l’œuvre qu’Il va accomplir. L’argent s’est emparé de lui. Toutes ses considérations n’aboutissent donc à rien. Son remords n’est pas non plus un remords pour son crime, mais pour le résultat qu’il n’avait pas ainsi estimé.
Judas sait que le Seigneur est innocent. Sa conscience trompée par Satan est obligée de témoigner de l’innocence du Seigneur. À la rigueur, l’endurcissement des principaux sacrificateurs et des anciens est encore pire que celui de Judas. Judas reconnaît avoir livré le sang innocent. Les chefs sont sans scrupules, des gens dénués de tout bon sens. Ils veulent se débarrasser de Christ quoi qu’il leur en coûte en termes d’argent ou de personnes.
Après l’absence totale de sentiment des chefs, Judas sombre dans le désespoir le plus total. Ce qu’il semblait avoir gagné par sa trahison, il le rejette dans le temple pour rien. Séduit et complètement submergé par le diable, il se perd alors lui-même aussi. Il part et se pend. Ce n’est pas un soulagement pour sa conscience qui le tourmente. Son acte le tourmentera pour l’éternité dans les douleurs de l’enfer (Jn 17:12 ; Mt 18:8-9).
Les principaux sacrificateurs ont à nouveau l’argent entre les mains. Cela révèle leur hypocrisie suprême. L’argent qu’ils se sont payé pour la trahison, ils le qualifient maintenant de prix du sang. Cela trahit leur aveuglement. C’est à cause d’eux qu’il s’agit de l’argent du sang. Ils se condamnent ainsi eux-mêmes. Ils délibèrent sur ce qu’ils doivent faire de cet argent. Chaque délibération est menée à partir de l’idée qu’ils veulent se débarrasser du Fils de Dieu, tout en se faisant croire qu’ils veulent garder les mains propres.
Comme toujours, Dieu est aussi au-dessus de cet événement et utilise le résultat de leurs délibérations comme un témoignage contre eux. En achetant le champ, ils ont établi un mémorial durable de leur propre péché et du sang qu’ils ont versé. Par le meurtre du Fils de Dieu, le monde est devenu un champ du sang.
Le projet d’utiliser les pièces d’argent pour acheter le champ du potier a été aussi prédit par Dieu dans sa Parole (Zac 11:12-13; cf. Jér 19:1-15).
11 - 14 L’interrogatoire de Pilate
11 Jésus comparut devant le gouverneur ; et le gouverneur l’interrogea : Toi, tu es le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 12 Et, devant les accusations des principaux sacrificateurs et des anciens, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas tous ces témoignages qu’ils portent contre toi ? 14 Mais il ne lui répondit pas même un seul mot ; si bien que le gouverneur s’en étonnait beaucoup.
Là, le Seigneur Jésus se tient devant le gouverneur. Une scène impressionnante. Là se tient le Créateur du ciel et de la terre, le souverain de l’univers, devant un vassal corrompu de Rome, le représentant de l’autorité romaine à laquelle Israël est soumis par son infidélité. Le gouverneur L’interroge. Quelle position d’humiliation occupe Christ. Celui qui est le juge de toute la terre se laisse interroger par un fonctionnaire corrompu. Pilate Lui demande s’Il est « le roi des Juifs ». Pour lui, c’est la question importante et non celle de savoir s’Il est le Fils de Dieu. Comme il s’agit à nouveau d’une question sur sa personne, le Seigneur répond aussi à cette question (cf. Mt 26:63-64).
Alors que le Seigneur se tient devant Pilate, les principaux sacrificateurs et les anciens font de leur mieux pour convaincre Pilate de sa culpabilité. Ils ne ménagent pas leurs efforts pour le faire condamner, et cela non pas à l’emprisonnement, mais à la mort. À toutes leurs accusations, le Seigneur ne répond pas. Pilate trouve seulement étrange qu’Il ne réponde pas à tout ce qui a été témoigné contre Lui. Il n’est certainement pas sourd ? Pilate n’obtient pas non plus de réponse. Il se maintient comme sourd. Pilate n’a jamais eu un tel prisonnier devant lui. Il s’étonne beaucoup de son attitude.
15 - 21 Barabbas ou Jésus
15 Or, à la fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier à la foule, celui qu’ils voulaient. 16 Il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17 Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ ? 18 Car il savait qu’ils l’avaient livré par jalousie. 19 Alors qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui envoya dire : N’aie rien à faire avec ce juste ; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe. 20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. 21 Reprenant la parole, le gouverneur leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils dirent : Barabbas !
Le gouverneur cherche une occasion de relâcher le Seigneur. Il pense alors à sa coutume de relâcher un prisonnier choisi par le peuple à l’occasion d’une fête. Comme la pâque est imminente, en bon politicien, il peut se servir de sa coutume pour voir s’il peut le faire relâcher de cette façon. Ce sont les excuses de l’homme naturel pour ne pas choisir lui-même et reporter la responsabilité sur les autres.
En tant qu’exécuteur de la justice, Pilate échoue complètement. Mais Dieu utilisera cette habitude de Pilate pour rendre encore plus claire la volonté absolue du peuple de tuer son Fils. Le représentant injuste de l’autorité du peuple est impuissant face au mal car il est coupable de ce même mal. Lui aussi ne pense qu’à lui-même et à ses propres intérêts.
Ironiquement, Pilate a en tête un certain Barabbas comme ‘contre-candidat’ du Seigneur. L’ironie réside dans la signification de son nom. Barabbas signifie ‘fils du père’. Son père est le diable. Ce ‘fils du père’ est juxtaposé au Fils du Père. Pilate pense qu’il fait une bonne affaire avec Barabbas. Il sait que Barabbas est un grand criminel aux yeux du peuple. Il est certain qu’ils voudraient qu’il relâche Jésus. Sa pensée découle de la conclusion correcte que le Seigneur a été livré par envie. Mais il est aveugle à la haine profonde qu’ils Lui vouent, tout comme il est aveugle à la dépravation de son propre cœur.
Pour couronner d’autorité sa proposition, il prend place au tribunal. Quelle démonstration ! Le pantin du peuple et serviteur de Rome représente l’autorité officielle et doit rendre justice. Il est convaincu de l’innocence de Christ, mais il refuse de prononcer clairement cette innocence.
Il reçoit même un autre avertissement de sa femme. Elle lui fait délivrer le message que Dieu lui a donné dans un songe. Elle L’appelle « ce juste ». Elle dit aussi qu’elle a beaucoup souffert à son sujet dans un songe. Cela ne peut être dû qu’à l’Esprit de Dieu. Elle écoute le message de Dieu et veut empêcher son mari de commettre la plus grande iniquité qui soit. Ce faisant, elle se manifeste comme une véritable aide, comme l’épouse est censée l’être pour son mari.
Mais Pilate est tout aussi inaccessible à sa femme que ses tentatives de relâcher le Seigneur n’ont aucun résultat. Il va se plier à la méchanceté et à la meurtrière sans limite des principaux sacrificateurs et des anciens. Ils manipulent les foules pour qu’elles choisissent Barabbas, tout en les incitant à exiger la mort du Seigneur Jésus.
La faible réponse de Pilate consiste en un choix qu’il leur présente une fois de plus. Mais il n’y a aucune considération parmi le peuple. Le choix est fixé. Peu importe qui est relâché, pourvu que Jésus soit tué.
22 - 26 Condamné à mort
22 Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ ? Ils disent tous : Qu’il soit crucifié ! 23 Le gouverneur reprit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils se mirent à crier encore plus fort : Qu’il soit crucifié ! 24 Voyant qu’il ne gagnait rien, mais plutôt que cela tournait à l’émeute, Pilate prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : Je suis innocent du sang de ce juste. À vous de voir ! 25 Tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! 26 Alors il leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.
Maintenant que le choix du peuple s’est révélé inébranlable, Pilate demande ce qu’il doit faire « de Jésus, qui est appelé Christ ». Quel juge a déjà demandé au peuple ce qu’il devait faire d’un prisonnier ? C’est ce qui arrive au Seigneur Jésus. Aucune injustice, aucune humiliation ne Lui est épargnée. Et au milieu de toute cette mascarade, de ce simulacre de procès, Il reste silencieux.
Pilate essaie de leur faire entendre raison en les interrogeant sur le mal qu’Il est censé avoir fait. Les gens ne sont pas raisonnables. Ils veulent voir du sang, son sang.
Pilate voit qu’il doit cesser ses efforts pour Le relâcher. Sa première préoccupation est de maintenir le peuple dans le calme. S’il y a une révolte, il aura des problèmes avec son patron à Rome. Et il veut éviter cela à tout prix, au détriment de la justice, au détriment de la vérité, au détriment de celui qui est la vérité.
En même temps, il veut aussi se disculper. C’est pourquoi il prend de l’eau pour s’y laver les mains en signe qu’il a les mains propres et qu’il est donc innocent du sang de celui qu’il appelle « juste » à l’imitation de sa femme. Comme si l’eau littérale pouvait effacer le grand péché qu’il commet depuis son cœur égoïste. Le fou. Il pense qu’il peut se décharger de sa propre responsabilité et la rejeter sur le peuple en prononçant que c’est à eux de voir. Sa culpabilité est fixée pour toujours.
Le peuple aussi est coupable à 100%. Ils prononcent la parole qui s’est horriblement vérifiée au cours des siècles qui ont suivi. Elle se vérifiera aussi de la manière la plus odieuse dans la grande tribulation qui s’abattra sur eux.
Pilate s’est lavé les mains, mais cela ne change rien au fait que ses mains sont liées par la volonté du peuple. Ses mains sont couvertes de sang. Il relâche le meurtrier Barabbas et il fouette le Seigneur. Même si ce sont ses soldats qui le font, il en est responsable. De même, il est responsable de la crucifixion du Seigneur.
27 - 31 Le Seigneur est moqué
27 Les soldats du gouverneur prirent avec eux Jésus dans le prétoire et assemblèrent contre lui toute la cohorte. 28 Ils lui ôtèrent ses vêtements et lui mirent un manteau écarlate ; 29 puis ils tressèrent une couronne d’épines, la mirent sur sa tête, ainsi qu’un roseau dans sa main droite. Ils fléchissaient les genoux devant lui et se moquaient de lui en disant : Salut, roi des Juifs ! 30 Ayant craché sur lui, ils prirent le roseau et lui en frappaient la tête. 31 Après s’être moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier.
Les soldats du gouverneur, des soldats sur lesquels il a autorité, prennent le Seigneur dans le prétoire, la résidence officielle de Pilate. Ces soldats appellent tous leurs camarades à être « contre lui ». Avant d’être crucifié, Il devient la cible des moqueries de toute une division de l’armée. Tout ce qui constitue sa dignité d’Homme Lui est ôté. Le dévêtement ne s’est pas fait en douceur. Ensuite, ils Le déguisent en roi en lui mettant un manteau écarlate.
Pour se moquer encore plus de sa confession qu’Il est roi, ils tressent une couronne d’épines et la mettent sur sa tête. Aucune humiliation n’est épargnée au Seigneur. Les épines sont le résultat du péché qui est venu dans le monde (Gen 3:18). En Lui mettant une couronne d’épines, c’est comme s’ils déclaraient qu’Il était la cause de la venue du péché dans le monde. Ils Lui donnent aussi un roseau en guise de sceptre dans sa main droite. Et le Seigneur le tient.
Par moquerie, ils se fléchissent les genoux devant Lui et Le saluent en tant que roi des Juifs. Et Il l’est. Un jour, ils fléchiront les genoux devant Lui. Alors ce ne sera pas pour se moquer de Lui, mais pour le confesser en vérité comme Seigneur (Php 2:10).
Leur mépris ne connaît pas de limites. Ils crachent sur Lui avec des crachats. Il n’a pas détourné sa face d’eux (Ésa 50:6). Y a-t-il quelque chose qui exprime un plus grand mépris que de cracher au visage de quelqu’un ? Le roseau qu’ils lui avaient enfoncé dans la main comme symbole moqueur du gouvernement, ils le Lui reprennent pour le frapper sur sa tête couronnée d’épines. Le roseau n’est pas un roseau qui se brise facilement, mais un vrai bâton. On peut y mettre une éponge pour la relever afin de donner à boire au Seigneur (verset 48). Lorsque leurs moqueries sont rassasiées, ils Lui ôtent le manteau de la moquerie et Lui remettent ses vêtements. Puis ils l’emmènent pour Le crucifier.
Il est poignant de constater que pendant tous ces mauvais traitements et ces moqueries, le Seigneur reste complètement silencieux. Il n’y a même pas un regard menaçant. Cela ne veut pas dire qu’Il a tout laissé venir sur Lui stoïquement, engourdi, comme un destin inévitable. Il a profondément ressenti chaque mauvais traitement et chaque mot de dérision, à la fois physiquement et dans son âme. Dans plusieurs psaumes, il exprime ses sentiments à l’égard de ce qui Lui a été fait (Psaumes 22 ; 69 ; 102 ; 109). Il est vraiment l’Homme parfait, mais Il l’est aussi parce qu’Il se confie entièrement à Dieu et se sait soutenu par Lui dans cette terrible souffrance que Lui infligent les hommes.
32 - 38 La crucifixion
32 Comme ils sortaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils contraignirent à porter sa croix. 33 Arrivés au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie lieu du Crâne, 34 ils lui donnèrent à boire du vinaigre mêlé de fiel ; mais quand il l’eut goûté, il ne voulut pas boire. 35 Et l’ayant crucifié, ils partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. 36 Puis, s’étant assis, ils veillaient là sur lui. 37 Ils avaient placé au-dessus de sa tête le motif écrit de sa condamnation : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 38 Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.
Que le Seigneur soit parfaitement Homme est évident du fait qu’Il succombe presque sous le poids de la croix qu’Il doit porter jusqu’au Golgotha. Sa « vigueur est desséchée comme de la terre cuite » (Psa 22:16). Il est tellement affaibli qu’Il peut à peine le faire. Les soldats le voient et veulent l’empêcher de s’effondrer en chemin. Un homme de Cyrène, nommé Simon, a l’honneur – même s’il ne le voit pas ainsi sur le moment, car il doit y être contraint – de porter la croix du Seigneur Jésus derrière Lui.
Après avoir traversé les rues de Jérusalem et quitté la ville, ils arrivent avec leur prisonnier « au lieu appelé Golgotha ». C’est le lieu de l’exécution. À cause de sa forme ou peut-être à cause des nombreuses exécutions qui y ont eu lieu, on lui a donné le nom de « lieu du Crâne ». Un lieu horrible, créé par l’homme pour que les criminels meurent d’une mort atroce. Mais quelle énorme bénédiction a émané de ce lieu horrible grâce à la mort du Sauveur.
La mort sur la croix provoque une douleur indescriptible. C’est une torture à mort. Pour atténuer quelque peu la souffrance, on donnait à boire de vinaigre mêlé de fiel (cf. Psa 69:22) comme une sorte d’anesthésie. On en donne aussi à boire au seigneur. Après avoir goûté un instant à ce remède, Il ne veut pas le boire, car Il veut goûter la mort dans toute sa plénitude.
Matthieu ne dit rien de la crucifixion elle-même. Cela a dû être horrible pour le Seigneur d’être étendu sur le bois et attaché à la croix avec des clous à travers ses mains et ses pieds. Ensuite, la croix est dressée et placée dans un trou creusé pour elle. Les soldats qui effectuaient ce travail ne le faisaient certainement pas avec douceur. La souffrance des gens en général et de cet Homme en particulier ne les dérange pas du tout.
Après ce terrible traitement, ils vont tirer au sort sous la croix pour partager ses vêtements. Qui se serait ensuite mis dans ses vêtements ? Ce qu’ils font pour s’amuser est un accomplissement de l’Écriture (Psa 22:19). Dieu, même dans la méchanceté de l’homme, accomplit sa Parole à la lettre. Les soldats veillent sur Lui pour empêcher ses disciples de l’enlever de la croix avant qu’Il ne meure. Encore un acte insensé au regard du plan de Dieu.
Au-dessus de sa tête est accrochée une inscription : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Cette inscription est destinée à être moquée et accusée, mais combien elle est vraie. Il est suspendu à la croix parce qu’Il l’est. Avec Lui, deux brigands sont crucifiés. Matthieu mentionne avec insistance qu’ils sont crucifiés « l’un à sa droite et l’autre à sa gauche », de sorte qu’il est suspendu au milieu, comme s’Il était le plus grand brigand.
39 - 44 Sur la croix
39 Ceux qui passaient par là l’injuriaient ; ils hochaient la tête 40 et disaient : Toi qui détruis le temple et qui, en trois jours, le bâtis, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. 41 De même aussi les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, disaient en se moquant : 42 Il a sauvé les autres, il ne peut pas se sauver lui-même ; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui. 43 Il s’est confié en Dieu, qu’il le délivre maintenant s’il tient à lui, car il a dit : Je suis Fils de Dieu. 44 Les brigands aussi qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.
Alors même qu’Il est suspendu à la croix, les calomnies continuent. Les hommes, son peuple, le méprisent. Ils passent à côté de Lui en hochant la tête et en Le calomniant, comme pour souligner la sentence qui est prononcée contre Lui. Ils se moquent ainsi de celui qui a été une telle bénédiction parmi eux.
Le contenu de leur blasphème est une corruption de ce qu’Il a dit à propos du temple de son corps (Jn 2:19). Combien de déshonneur est fait au Seigneur, aujourd’hui aussi, en changeant ses paroles, en les interprétant différemment de ce qu’Il a voulu. Je prie pour qu’Il m’empêche de faire la même chose.
Les chefs religieux du peuple de Dieu ne connaissent pas de limite à leurs moqueries. Dans une frénésie victorieuse, ils crient de nouvelles calomnies contre le Seigneur alors qu’Il est suspendu là, dans une grande douleur et une profonde humiliation. Dans leurs moqueries, ils disent une grande vérité. Il a en effet sauvé d’autres personnes mais il ne peut pas se sauver lui-même. Il ne peut pas se sauver lui-même parce que son amour pour ce qui est perdu ne Lui permet pas de le faire. Même son obéissance à son Père Lui commande de rester là. Dans leur grande hypocrisie, ils ajoutent qu’ils croiront lorsqu’Il descendra de la croix. Comme s’ils n’avaient pas vu suffisamment de miracles pour croire.
Il est aussi vrai qu’Il a fait confiance à Dieu et qu’Il le fait encore, et qu’Il est le Fils de Dieu. Ils mettent aussi Dieu au défi de montrer qu’Il se tient à Christ. Mais Dieu est aussi silencieux et ne répond pas en tuant avec un éclair du ciel tous les meurtriers et les opposants à son Fils. Peu importe que les apparences soient contre, Dieu trouve son plus grand plaisir dans son Fils qui est là en train d’exécuter parfaitement sa volonté.
Même les brigands crucifiés à droite et à gauche de Christ, qui agonisent eux aussi, se retournent contre lui.
45 - 50 Abandonné par Dieu
45 Mais, depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure. 46 Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? 47 Quelques-uns de ceux qui se tenaient là et avaient entendu disaient : Il appelle Élie, celui-ci ! 48 Aussitôt l’un d’eux courut, prit une éponge, la remplit de vinaigre, la mit au bout d’un roseau et lui donna à boire. 49 Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Élie vient pour le sauver. 50 Jésus, ayant encore crié à voix forte, rendit l’esprit.
Tout le monde s’est retourné contre le Seigneur. Maintenant, la création suit. Des ténèbres de trois heures s’ensuivent. Il est suspendu dans une solitude indescriptible entre le ciel et la terre. La terre ne veut pas de Lui et L’élève. Les cieux se referment aussi sur Lui.
Les ténèbres ne sont pas seulement un phénomène naturel anormal parce qu’elles se produisent en plein jour. Ces ténèbres particulières sont aussi un signe de ce qui se passe pendant ces trois heures des ténèbres. Pendant ces heures, les ténèbres règnent aussi dans l’âme du Seigneur Jésus. Il est chargé des péchés de tous ceux qui ont cru en Lui depuis Adam et de ceux qui croiront encore en Lui jusqu’à ce qu’Il ait établi le nouveau ciel et la nouvelle terre. Il est fait péché, la source d’où est issu tout péché (2Cor 5:21). Ainsi, le Dieu saint juge tout ce qui est venu dans la création contre sa volonté en son Fils unique et bien-aimé. Il ne L’a pas épargné (Rom 8:32).
À la fin de ces heures insondables pour nous, le cri retentit : « Éli, Éli, lama sabachthani. » La profondeur de cette exclamation ne peut être mesurée par nous. Toujours, Christ a été en parfaite communion avec son Dieu. Jamais il n’y a eu quoi que ce soit entre Lui et Dieu. Il était le compagnon de Dieu (Zac 13:7) et marchait avec Lui dans une communion parfaite. Le Père a témoigné l’une et l’autre fois du plaisir qu’Il avait en son Fils (Mt 3:17 ; 17:5).
Tout le temps que le Seigneur Jésus a passé sur la terre, Il a donné à Dieu une joie pleine et entière. Lui, le Fils de Dieu, a été le seul Homme à avoir parfaitement obéi à tous les commandements. Et Il a fait bien plus encore. Le Fils a aussi été obéissant dans tout ce que la loi n’exige pas. De plus, le Fils ne fait pas seulement avec obéissance ce que Dieu a demandé, mais Il le fait par amour parfait pour le Père. C’est sa nourriture de faire la volonté du Père (Jn 4:34).
Et ce Fils, qui a honoré Dieu en toute chose, est fait péché par Dieu. Dieu Le rejette loin de Lui-même comme l’objet le plus hideux de la terre. L’épée de sa justice se réveille et Le frappe (Zac 13:7). De ce qui a traversé le Seigneur Jésus pendant ces trois heures, nous pouvons lire quelque chose dans Psaume 22 (Psa 22:1-32). Après les trois heures des ténèbres pendant lesquelles Il a été fait péché et a reçu le jugement de Dieu pour cela, Il exprime l’ampleur et la profondeur de sa douleur de la manière la plus frappante dans sa question : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
C’est l’une des rares fois où le Saint Esprit rend une déclaration du Seigneur Jésus non traduite. Il ajoute la traduction pour nous. Le fait que la lamentation du Seigneur soit rendue dans la langue dans laquelle Il s’est exprimé approfondit le sens de sa souffrance. Dans le langage des relations confidentielles, il exprime ses sentiments les plus profonds à propos du rejet qu’Il subit actuellement. Tout ce que les hommes Lui ont fait subir, Il l’a enduré en silence. Mais maintenant, son Dieu L’a abandonné. C’est insupportable. Dieu a toujours été avec Lui. Au plus profond de son âme, Il sent que Dieu s’est retourné contre Lui.
Il se tourne vers Dieu en tant que son Dieu. Pour Lui, Dieu a toujours été « mon Dieu ». Le Seigneur le dit deux fois : « Mon Dieu, mon Dieu. » Cela renforce le manque de relation avec son Dieu. Il demande ensuite pourquoi Dieu L’a abandonné. Cela aussi découle de sa perfection. Même en portant nos péchés, Il a fait la volonté de Dieu. En même temps, Dieu n’a pas pu avoir de rapports avec Lui à cause de cela. Le péché entraîne toujours une séparation entre l’homme et Dieu. C’est ce qui s’est appliqué au Christ pendant les heures de ténèbres, dans toute leur force. Nous savons pourquoi Dieu a dû L’abandonner : c’est à cause de nos péchés qui ont créé une séparation entre nous et Dieu. Il a annulé cette séparation en faisant lui-même l’expérience de cette séparation. Quelle grâce !
Par les spectateurs, ses paroles sont délibérément mal interprétées. Ce qu’Il appelle à Dieu dans son plus grand besoin est interprété de façon moqueuse comme un appel à Élie. Puis il y a quelqu’un qui a néanmoins de la compassion pour Lui. Touché par ce qu’il voit et entend, ce spectateur veut Lui donner à boire pour soulager sa souffrance. En même temps, il accomplit la parole du Psaume 69 (Psa 69:22). Dieu réalise sa parole dans les moindres détails et le Seigneur Jésus en est l’accomplissement.
Mais ceux qui le haïssent ne connaissent pas la pitié. Ils arrêtent l’homme qui veut donner à boire au Seigneur et poursuivent leurs moqueries. Ils veulent voir si Élie viendra Le sauver. Ils ont traversé des ténèbres, mais les impressions de peur qui en découlent disparaissent instantanément lorsque les ténèbres sont terminées. C’est ainsi que beaucoup de gens réagissent aux situations de peur. Cela ne les amène pas à Dieu, mais ils continuent dans la même méchanceté alors que pour eux la situation a encore changé pour le mieux.
Ensuite, le Seigneur crie à nouveau, et pour la dernière fois, « à voix forte ». Sa « voix forte » indique que la puissance de son esprit est intacte. Il rend ensuite l’esprit, ce qui indique qu’il s’agit d’un acte conscient et voulu par lui-même. Cela complète son obéissance. Il a accompli, jusque dans sa mort, tout ce que l’Écriture dit de Lui. Sa mort est surnaturelle et s’accompagne des signes surnaturels décrits dans les versets suivants.
51 - 56 Conséquences de la mort du Seigneur
51 Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla, les rochers se fendirent, 52 les tombeaux s’ouvrirent. Beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent, 53 puis étant sortis des tombeaux après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à plusieurs. 54 Aussi, lorsque le centurion et ceux qui, avec lui, veillaient sur Jésus, virent le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, ils eurent une très grande peur et dirent : Véritablement celui-ci était Fils de Dieu. 55 Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, celles-là mêmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, en le servant ; 56 parmi elles se trouvaient Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et de Joses, et la mère des fils de Zébédée.
La première conséquence de la mort de Christ est que le voile du temple se déchire en deux. Le chemin vers le sanctuaire est désormais ouvert (Héb 9,8). Sa mort est le fondement de l’approche de Dieu. Dieu, qui a toujours été caché derrière le voile, se révèle complètement par la mort de son Fils. L’ensemble du système juif, les liens avec Dieu dans le cadre de ce système, le sacerdoce, tout cela expire avec la déchirure du voile. Le croyant est en présence de Dieu, sans voile entre le croyant et Dieu. Le Dieu saint et le croyant purifié de ses péchés sont réunis par la mort de Christ. Ce qui se passait dans le temple comme symbole de ce qui se passait dans le ciel n’était perçu par personne. La foi peut connaître ce résultat glorieux.
La mort de Christ affecte aussi la création matérielle. L’ensemble de la création est mis en mouvement. Sa mort opérera un grand changement là aussi (Héb 12:26-28). Ces signes en sont la préfiguration.
Il y a une troisième conséquence, un troisième signe. Cela concerne les saints endormis. L’œuvre est complètement accomplie et acceptée par Dieu. Sa résurrection doit encore avoir lieu, mais nous en voyons les présages dans l’ouverture des tombeaux et la résurrection des corps de nombreux saints. Ce sont les premières preuves que la mort a été vaincue. Pour l’homme, la mort a le dernier mot. Par la mort de Christ, le pouvoir de la mort a annulé et « a fait luire la vie et l’incorruptibilité » (2Tim 1:10).
Les saints qui sont devenus vivants par la mort de Christ ne sortent pas des tombes tant qu’Il n’est pas ressuscité. Il est les prémices de ceux qui se sont endormis (1Cor 15:20 ; Act 26:23). Ils sont les prémices de sa victoire et Le suivent. De même qu’Il apparaît à plusieurs (1Cor 15:5-8), ils apparaissent à plusieurs.
Un chef païen et ceux qui, avec lui, veillaient sur le Seigneur Jésus reconnaissent, à cause de ce qu’ils ont vu en Jésus Christ, qu’Il est le Fils de Dieu. Ils professent leur foi en lui (1Jn 4:15).
Là où les hommes manquent de courage et de dévouement, on les voit souvent émerger chez les femmes, comme ici. Les disciples sont partis ; les femmes, bien qu’à distance, se tiennent près de la croix pour voir ce qui arrive à leur maître bien-aimé. Trois femmes sont décrites plus en détail. Deux d’entre elles sont appelées Marie. Pour deux d’entre elles, il est mentionné qu’elles sont mères. Pour l’une d’entre elles, il est mentionné à qui elle est mariée. Ce sont toutes des mentions liées à la vie sur la terre. La mort du Seigneur ne change pas les circonstances terrestres. Les relations restent telles qu’elles étaient. Marie de Magdala est la femme qui L’aime particulièrement parce qu’Il l’a délivrée de sept démons (Lc 8:2).
Marie de Béthanie est absente. Elle n’a pas besoin d’être là. De même qu’elle est restée chez elle à attendre le Seigneur quand son frère Lazare est mort (Jn 11:20) parce qu’elle Le connaissait, de même elle est chez elle maintenant parce qu’elle Le connaît. Elle a déjà pris congé du Seigneur et sait qu’Il ressuscitera (Mt 26:6-7,12). Elle le connaît par sa relation avec Lui, en s’asseyant à ses pieds pour écouter sa parole (Lc 10:39).
57 - 61 L’ensevelissement
57 Le soir venu, il arriva un homme riche d’Arimathée, nommé Joseph, qui lui-même aussi était devenu disciple de Jésus. 58 Il se rendit auprès de Pilate et demanda le corps de Jésus ; alors Pilate donna l’ordre de le lui remettre. 59 Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul net 60 et le mit dans son tombeau neuf qu’il avait taillé dans le roc ; puis il roula une grande pierre contre la porte du tombeau et s’en alla. 61 Mais Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.
Maintenant, un homme émerge qui était auparavant caché. Il a le courage de s’unir avec le Christ qui est mort. Il agit ainsi pour que s’accomplisse la parole selon laquelle le Seigneur Jésus sera avec les riches dans sa mort (Ésa 53:9). Dieu l’a fait naître pour qu’il accomplisse sa parole. Sans doute aura-t-il fait plus pour le Seigneur que Dieu n’a pas mentionné dans sa Parole, mais qu’il a écrit dans son livre de souvenir.
Il n’a pas honte de faire connaître à Pilate son désir concernant le corps du Seigneur Jésus. Pilate permet que son désir soit exécuté. Joseph prend alors le corps dans ses bras, comme le faisait Siméon à l’époque où le Seigneur venait de naître (Lc 2:28). À l’époque de sa naissance, il était emmailloté ; ici, Joseph L’enveloppa d’un linceul net. Puis il le dépose « dans son tombeau neuf ».
C’est son tombeau, mais au lieu que ce soit lui, Joseph, qui y soit déposé, c’est le Seigneur qu’il y dépose. C’est un merveilleux symbole de la place que le Seigneur a prise pour sauver Joseph des conséquences du péché. C’est aussi un tombeau neuf, ce qui signifie que cet endroit n’a pas encore été en contact avec la mort. Il indique l’état de choses entièrement nouveau qui s’annonce avec la mort et l’ensevelissement du Seigneur.
Deux Marie sont aussi présentes sur le tombeau. Elles ne s’éloignent pas du Seigneur Jésus. Elles veulent être là où Il est. Leur amour et leur consécration à son égard sont touchants, bien que Marie de Béthanie ne soit pas présente ici non plus. Elle n’est pas absente parce que son amour et sa consécration sont moindres. Au contraire, ils sont plus grands. Elle Le porte dans son cœur et est toujours avec Lui. Ce qui est plus, c’est qu’elle est consciente qu’Il est aussi toujours avec elle, malgré le fait qu’Il soit mort, parce que pour elle, Il vit même s’Il est mort. Elle croit cela.
62 - 66 La garde au tombeau
62 Le lendemain, jour qui suit la Préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens s’assemblèrent auprès de Pilate 63 et dirent : Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit, quand il était encore vivant : Après trois jours, je ressuscite. 64 Ordonne donc que le tombeau soit gardé sûrement jusqu’au troisième jour ; de peur que ses disciples ne viennent le dérober et ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ; cette dernière imposture sera pire que la première. 65 Pilate leur répliqua : Vous avez une garde ; allez prendre les mesures de sûreté comme vous l’entendez. 66 Alors ils allèrent rendre le tombeau sûr, en scellant la pierre et en y mettant la garde.
Les chefs religieux continuent à poursuivre le Seigneur de leur haine, même maintenant qu’Il est mort. Dans leur folie, ils veulent aussi empêcher son nom de continuer à vivre. Ils veulent éradiquer toute pensée à son égard. C’est pourquoi ils vont voir Pilate et demandent une garde au tombeau. Ils déterminent aussi la durée de la garde : trois jours. Ils font cela en réponse à ce que le Seigneur a dit au sujet de sa résurrection. Jamais ils n’ont écouté sa parole ni accepté ses œuvres. Maintenant, ils craignent que ce qu’Il a dit de sa résurrection devienne vrai. Ils s’en sont souvenus mieux que les femmes et ses disciples. L’incrédulité ne se fait pas confiance. Elle se méfie de tout parce qu’elle craint que ce qu’elle nie ne devienne vrai après tout. Mais leur incrédulité et leur haine intacte se manifestent par le fait qu’ils continuent à blasphémer Christ de façon persistante et déterminée et à L’appeler « cet imposteur ».
La proposition qu’ils font dans la folie de leur incrédulité deviendra une preuve supplémentaire de la résurrection du Seigneur. S’il n’y avait pas eu de garde, ils auraient pu répandre la rumeur après sa résurrection que ses disciples l’avaient volé. Maintenant qu’ils ont sécurisé le tombeau, il y aura des témoins qui diront qu’au moins ce ne sont pas ses disciples qui sont venus, mais qu’un acte surnaturel, un acte de Dieu en puissance, L’a fait sortir du tombeau. Leurs plans seront réduits à néant et Dieu se servira d’eux pour accomplir ses plans.
Pilate accède à leur demande. C’est un homme sans caractère qui fait plaisir à tout le monde si, ce faisant, il peut éviter un harcèlement supplémentaire. Aussi, comme dans le cas de Joseph, il accède à leur demande.
L’absurdité de leurs précautions deviendra évidente. Leur effet deviendra un témoignage sans équivoque de la résurrection du Seigneur Jésus. Tout ce qu’ils font ne fait que les rendre témoins involontaires et nous donner la certitude de l’accomplissement du fait qu’ils redoutent tant. Ils témoignent contre eux-mêmes et attestent ainsi, sans le vouloir, de la vérité de la résurrection. Ils poussent les précautions que Pilate n’aurait peut-être pas prises jusqu’à exclure toute erreur sur le fait de sa résurrection.