1 - 4 Les douze disciples
1 Ayant appelé à lui ses douze disciples, il leur donna autorité sur les esprits impurs pour les chasser, et pour guérir toute maladie et toute infirmité. 2 Voici les noms des douze apôtres : le premier, Simon appelé Pierre, et André son frère ; Jacques le [fils] de Zébédée, et Jean son frère ; 3 Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, le [fils] d’Alphée, et Lebbée surnommé Thaddée ; 4 Simon le Cananéen, et Judas l’Iscariote, celui qui le livra.
Ce chapitre est directement lié au dernier verset du chapitre précédent. Il montre le cœur du Seigneur ému de compassion pour son pauvre peuple. Cela Le conduit à envoyer les douze disciples.
Le Seigneur appelle « ses » douze disciples. Ils Lui appartiennent. Ils sont au nombre de douze, conformément aux douze tribus d’Israël vers lesquelles ils sont envoyés. Non seulement le Seigneur lui-même a l’autorité d’accomplir des miracles, mais Il peut aussi donner cette autorité à d’autres (cf. Act 8:18-19). Il leur donne l’autorité sur les détresses spirituelles et physiques. Ainsi, ils donneront un puissant témoignage de celui qui est venu.
Ils sont les miracles du siècle à venir (Héb 6:5) c’est-à-dire le royaume millénaire de paix. C’est alors que Satan sera lié et que l’homme sera libéré par Christ. Ce que Lui et aussi ses disciples font sont des délivrances partielles, car le royaume de paix ne se lève pas. La chasse des esprits impurs et la guérison de toute infirmité prouvent qu’Il est présent, Lui qui est venu pour établir ce royaume.
Au verset 2, les disciples sont appelés « apôtres », ce qui signifie ‘envoyés’. Dans les chapitres précédents, ils accompagnent le Seigneur en tant que disciples, maintenant ils Le précèdent en tant qu’envoyés. Ils sont les hérauts du roi, annonçant sa venue.
Les noms des disciples sont mentionnés. De certains disciples, nous savons déjà quelque chose et nous entendrons encore parler d’eux. Pour d’autres, nous entendons parfois quelque chose de plus et pour quelques-uns, nous n’entendons rien de plus et ne connaissons que leur nom. Le Seigneur sait ce que fait chacun des siens. C’est Lui qui détermine si un service est un peu plus connu ou non. Tout ce qui est fait sur son ordre, Il le récompense selon la fidélité avec laquelle la tâche a été accomplie et non selon la renommée de quelqu’un.
Des frères sont aussi envoyés. Les liens naturels ne sont pas niés. C’est une joie particulière de servir le Seigneur avec un frère ou une sœur. Dans cette énumération Matthieu se nomme lui-même « le publicain » [c’est un collecteur d’impôts opérant pour le compte de l’occupant romain, malgré son origine juive]. Il n’en fait pas une jolie histoire, mais raconte ouvertement ce qu’il a été. Judas est aussi mentionné. Il ne s’assiéra pas sur l’un des douze trônes, mais il aussi est envoyé. Ce n’est pas encore le temps du royaume de paix. Il est encore possible que de faux serviteurs se trouvent en compagnie des vrais serviteurs. Lorsque les disciples sont énumérés, son nom figure toujours en dernier avec l’ajout « celui qui le livra ».
5 - 10 L’envoi des douze
5 Ces douze, Jésus les envoya et leur donna des ordres : N’allez pas sur le chemin des nations, et n’entrez pas dans une ville de Samaritains ; 6 mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. 7 Et en chemin, proclamez : Le royaume des cieux s’est approché. 8 Guérissez les infirmes, ressuscitez les morts, rendez nets les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. 9 Ne faites provision ni d’or, ni d’argent, ni de petite monnaie dans vos ceintures, 10 ni d’un sac pour le chemin, ni de deux tuniques, ni de sandales, ni d’un bâton, car l’ouvrier est digne de sa nourriture.
À la fin du chapitre précédent, le Seigneur dit à ses disciples de supplier pour que des ouvriers soient pousser. Ici, il apparaît qu’ils sont eux-mêmes la réponse à leur supplication. Lorsque nous prions pour quelque chose, il arrive souvent que le Seigneur dise : ‘Va et fais ce pour quoi tu as prié.’
Les versets 5-15 concernent la mission des douze disciples pendant le séjour du Seigneur Jésus sur la terre. L’ordre qu’Il donne montre clairement qu’Il se présente comme Messie à son peuple. Il limite la mission de ses disciples à la maison d’Israël. Nous voyons dans cette mission sa grâce inchangée, car Il envoie ses disciples après avoir été rejeté par Israël. Il envoie lui-même, ce qui signifie qu’Il est le Maître de la moisson dont Il a dit qu’ils devaient Le supplier.
Il détermine où ils ne doivent pas aller et où ils doivent aller. Il détermine le domaine de leur service. Leur service est limité à Israël, ce qui montre clairement que l’évangile pour notre temps n’est pas prêché en vertu de cet ordre. « Les brebis perdues » ne sont pas les brebis dispersées d’Israël parmi les nations, ni les croyants qui sont déviés qui appartiennent à l’église. Il s’agit des brebis spirituellement perdues d’Israël dans le pays d’Israël. Pour autant que nous le sachions, les disciples ne sont jamais sortis d’Israël pendant la vie du Seigneur Jésus.
Le Seigneur ne définit pas seulement le domaine de leur service, il définit aussi leur message. Celui-ci se compose de six mots. Il s’agit du message que Jean a prêché (Mt 3:2) et que lui-même a aussi prêché (Mt 4:17). Cela signifie que le peuple se voit encore offrir la possibilité d’entrer dans le royaume des cieux. Les disciples reçoivent l’autorité d’accompagner leur prédication de signes particuliers. Ces signes soulignent leur prédication. Par eux, les gens peuvent voir que la venue du Messie est annoncée. Les disciples sont les hérauts.
Aujourd’hui, nous n’attendons pas la venue du Seigneur Jésus pour établir le royaume des cieux, mais sa venue pour prendre les croyants à Lui (1Th 4:15-18). Nous ne prêchons pas non plus l’évangile du royaume, mais l’évangile de la grâce de Dieu. Notre prédication ne va pas non plus de pair avec le fait de faire des signes miraculeux. Les signes miraculeux appartiennent aux apôtres et aux temps apostoliques.
Aussi, l’ordre du Seigneur de ne pas se procurer de l’argent et toutes sortes de moyens de subsistance est spécifique aux douze. Les disciples doivent aussi dépendre entièrement de celui qui les a envoyés en ce qui concerne leurs besoins. Ils peuvent partir en faisant confiance au roi dont ils doivent proclamer le royaume et qui leur fournira tout ce dont ils ont besoin à partir des ressources inépuisables dont Il dispose.
Emmanuel est présent. Les miracles sont la preuve pour le monde de l’autorité de leur Maître. Le fait qu’eux-mêmes ne manquent de rien sera une preuve pour leur propre cœur. Ce précepte sera retiré avant le début de leur ministère qui suit le passage du Seigneur (Lc 22:35-37).
11 - 15 Le champ de travail
11 Dans toute ville ou tout village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui, dans ce lieu, est digne, et demeurez chez lui jusqu’à votre départ. 12 Quand vous entrerez dans une maison, saluez-la. 13 Et si la maison [en] est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n’[en] est pas digne, que votre paix retourne à vous. 14 Et si quelqu’un ne vous reçoit pas et n’écoute pas vos paroles, quand vous partirez de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds. 15 En vérité, je vous dis : le sort du pays de Sodome et de Gomorrhe sera plus supportable au jour du jugement que celui de cette ville-là.
Lorsque les disciples arrivent quelque part, ils doivent s’informer pour savoir s’il y a quelqu’un qui, dans ce lieu, est digne de s’y installer. Leurs informations doivent montrer qu’ils veulent s’installer chez des personnes en qui ils trouvent les caractéristiques du vrai disciple. Celui qui est digne est celui qui craint Dieu et qui le montre en accueillant ses serviteurs dans sa maison.
La maison dans laquelle ils viennent doit être abordée de manière positive avec la salutation de la bénédiction. Tout contact avec quelqu’un commence par une attitude bienveillante à l’égard de cette personne. Si cette attitude se traduit par l’acceptation du disciple, alors le disciple souhaite à cette maison la paix qui est la sienne. Cependant, si par la suite l’hôte se révèle être un adversaire, par exemple sous la pression de sa famille, il se rend ainsi indigne de la présence d’un disciple du Seigneur.
Ils n’ont pas besoin de mendier si les hommes les acceptent, eux et leurs paroles. S’il n’y a pas d’ouverture à la parole d’abord annoncée avec tant de bienveillance, elle témoignera contre eux. La nature du message fait que celui qui le rejette n’y aura aucune part et devra être marqué comme un ennemi.
Le Seigneur conclut cette section par les mots sérieux « en vérité, je vous dis » pour souligner la gravité du rejet de ses serviteurs. Celui qui rejette ses serviteurs subira un jugement plus sévère que Sodome et Gomorrhe. Ces villes ont gravement péché contre Dieu et ont attiré sur elles le jugement de Dieu. Dieu a détruit ces villes (Gen 19:24-25). Pourtant, leurs péchés ne sont pas aussi graves que le rejet des messagers et du message qui viennent à son peuple de la part du Seigneur Jésus. Son peuple a une responsabilité beaucoup plus grande parce que Dieu lui a fait connaître ses pensées.
16 - 20 Livrés au témoignage
16 Voici, moi je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. 17 Soyez en garde contre les hommes, car ils vous livreront aux sanhédrins, vous fouetteront dans leurs synagogues ; 18 et vous serez menés devant les gouverneurs et les rois, à cause de moi, pour servir de témoignage, à eux et aux nations. 19 Quand ils vous livreront, ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire, car ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là : 20 ce n’est pas vous qui parlez, mais c’est l’Esprit de votre Père qui parle en vous.
À partir du verset 16, il est question de la fin des temps. En peignant cette situation, le Seigneur désigne le reste fidèle de l’avenir. Le principe s’applique aussi à nous. Une brebis parmi les loups est le modèle même de l’absence de défense face à la cruauté. Il est donc important de suivre le bon mode de comportement : être méfiant, prudent et simple, sans ruse.
Le Seigneur met en garde ses disciples contre les dangers de leur service. Ils seront dans la même position que leur Maître et devront y révéler les mêmes caractéristiques : prudence et simplicité. Ces vertus ne peuvent se trouver que chez ceux qui sont sages quant au bien et sans compromis avec le mal par l’Esprit du Seigneur (Rom 16:19).
Ce sont les hommes qui constituent le plus grand danger, et non les circonstances. Les disciples du Seigneur sont un objet de haine parce qu’ils dénoncent le péché. Des hommes particulièrement religieux se manifesteront dans leur cruauté en fouettant les disciples, et ce dans des lieux, les synagogues, où la loi de Dieu est enseignée (cf. Act 26:11). Alors que l’homme se manifestera dans toute sa méchanceté, ses actes se retourneront contre lui en guise de témoignage (Psa 76:11).
Ce sera un moyen divin de présenter l’évangile du royaume aux rois et autres dignitaires. Leur témoignage sonnera aux oreilles de ces dignitaires sans même adapter le caractère de l’évangile au monde. Il n’y aura pas non plus de mélange des coutumes du peuple de Dieu avec les coutumes ou la grandeur du monde. De telles circonstances rendront leur témoignage plus saisissant que s’ils s’adaptaient aux personnes influentes de la terre. Les événements feront que le message sera connu bien au-delà des frontières d’Israël.
Tout cela leur arrivera « à cause de moi », c’est-à-dire à cause de leur lien avec Lui. Il a aussi une parole d’encouragement pour eux. Ils n’auront pas à se poser la question de savoir ce qu’ils auront à dire. Les mots leur seront donnés. Ils ne parleront pas par leurs propres forces, mais dans leur prise de parole, l’Esprit de leur Père se manifestera.
Comme dans le sermon sur la montagne, le lien avec leur Père est la base de la compétence du service qu’ils doivent accomplir. Cette pensée donne de la paix et de la confiance. Le Père est intimement impliqué dans ce qui leur arrive, cela Le concerne.
21 - 23 Persévérer jusqu’à la fin
21 Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants s’élèveront contre leurs parents et les feront mourir ; 22 vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. 23 Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre ; car, en vérité, je vous dis : vous n’aurez pas achevé de parcourir les villes d’Israël, avant que le Fils de l’homme soit venu.
Sortir pour le Seigneur Jésus affectera les liens familiaux les plus étroits d’une manière qui révèle les pires inimitiés. Des frères qui ont souvent traversé ensemble vents et marées deviendront ennemis les uns des autres. Si un choix est fait pour le Seigneur Jésus par l’un des frères, exprimé par l’accueil d’un de ses disciples, il aura pour conséquence de transformer l’amour fraternel de l’autre frère en haine. Recueillir l’un des disciples du Seigneur sera perçu comme une trahison de la famille. Si un enfant se range du côté des disciples, un père, qui devrait protéger son enfant, le livrera à la mort. À l’inverse, les enfants piétineront l’amour et l’autorité parentale. Ils tueront même leurs parents si ces derniers rejoignent les disciples du Seigneur Jésus.
Les disciples seront haïs parce qu’ils portent le nom du Seigneur Jésus. Toutes ces persécutions et cette haine révéleront le vrai disciple ainsi que le faux. Le faux disciple apostasiera ; le vrai disciple persévérera jusqu’à la fin et sera sauvé. Il atteindra le salut, c’est-à-dire qu’il entrera dans le royaume de la paix. « La fin », c’est la venue du Fils de l’homme (verset 23), c’est-à-dire sa seconde venue (Mt 24:3,6,13-14) pour établir son royaume. Ce royaume a été annoncé par Jean, le Seigneur l’a annoncé et les disciples l’ont annoncé. Cependant, il n’a pas été établi parce que le roi du royaume a été rejeté et avec lui le royaume qu’ils avaient annoncé.
Aussi, l’ordre des disciples n’a pas été pleinement accompli à l’époque du Seigneur Jésus. Cet ordre sera accompli juste avant sa seconde venue. Cela se produira dans le cadre d’une grande tribulation et d’une grande persécution. Le Seigneur parle d’une époque de grande tribulation (Mt 24:21). Pendant que les disciples qui sont là à ce moment-là seront occupés à remplir l’ordre qu’Il a donné à ses disciples lorsqu’il était avec eux sur la terre, Il apparaîtra en tant que Fils de l’homme. Ce caractère de « Fils de l’homme » indique une puissance et une gloire supérieures à celles de sa révélation en tant que Fils de David, en tant que Messie. Dans ce dernier cas, Il est spécialement pour Israël, tandis qu’en tant que Fils de l’homme, Il régnera sur toute la création.
La mission des apôtres est brusquement interrompue par le rejet du Messie et, conséquemment, par la destruction de Jérusalem. Le temps qui suit est celui de l’église. Lorsque l’église est relevée, la mission se poursuit. La période intérimaire de l’église n’est pas prise en compte ici. Le Seigneur parle de la mission des apôtres comme de quelque chose qui continue, tout en ignorant le temps présent de l’église.
24 - 25 Disciple-maître ; esclave-seigneur
24 Le disciple n’est pas au-dessus du maître, ni l’esclave au-dessus de son seigneur. 25 Il suffit au disciple d’être comme son maître, et à l’esclave d’être comme son seigneur : s’ils ont appelé Béelzébul le maître de la maison, à plus forte raison le feront-ils pour les gens de sa maison !
Un « disciple » est un élève qui apprend de son « maître » comment se comporter dans toutes les choses de la vie. Il s’efforce de ressembler à son maître, de l’imiter en tout, de devenir comme lui. Pour un disciple du Seigneur Jésus, il suffit parfaitement s’il peut ressembler à son maître. La relation « disciple »-« maître » implique d’imiter l’exemple du maître. La relation « esclave »-« seigneur » consiste pour l’esclave à se soumettre à l’autorité de son seigneur et à faire ce qu’il dit.
Dans ces deux relations, nous voyons l’engagement du disciple et de l’esclave envers le Seigneur Jésus en tant que son Maître et Seigneur. Le Seigneur, dans sa grâce, le lie à lui-même. Par conséquent, le disciple et l’esclave partagent aussi le sort de son Maître et Seigneur. Si nous sommes des disciples fidèles du Seigneur Jésus, nous devons compter que le monde nous traitera comme il L’a traité (Jn 15:18). Nous ne sommes pas au-dessus de Lui.
La façon dont le monde, et en particulier le monde religieux, L’a traité, Il la fait ressortir dans la troisième relation, dans celle de « seigneur de la maison »-« gens de sa maison ». Le Seigneur Jésus est le Seigneur de la maison. Les disciples sont les gens de cette maison. Les chefs religieux L’appelaient « Béelzébul », qui est un nom pour Satan. Le Seigneur dit à ses disciples qu’ils souffriront d’autant plus de ces blasphèmes.
26 - 31 Encouragements
26 Ne les craignez donc pas ; car il n’y a rien de caché qui ne sera révélé, ni rien de secret qui ne sera connu. 27 Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière ; et ce qui vous est dit à l’oreille, proclamez-le sur les toits. 28 Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps, dans la géhenne. 29 Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou ? Et pas un seul d’entre eux ne tombe à terre sans la permission de votre Père. 30 Quant à vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés. 31 Ne craignez donc pas ; vous valez mieux que beaucoup de moineaux.
Après avoir mis en garde ses disciples contre les persécutions à venir, le Seigneur poursuit en les encourageant. Le premier encouragement est que toutes les calomnies qui seront répandues à leur sujet seront un jour mises en lumière. Il apparaîtra alors clairement qu’il s’agissait vraiment de calomnies. Tous ceux qui ont répandu ces calomnies et tous ceux qui les ont crues subiront le juste châtiment pour cela. Nous découvrirons les raisons cachées de l’inimitié des gens dans certains cas maintenant, mais en tout cas bientôt. Soit dit en passant, c’est aussi un grand encouragement de savoir que le Seigneur a été le premier à emprunter le chemin du rejet.
Notre action devrait être très différente de calomnier secrètement nos adversaires. Le Seigneur nous ordonne de transmettre aux autres, haut et fort, ce qu’Il nous dit personnellement dans nos rapports cachés avec Lui.
Un deuxième encouragement à ne pas craindre est la sollicitude de notre Père. Nous ne devons pas craindre les hommes. Ils ne peuvent que tuer le corps. Tuer l’âme est hors de leur portée. La destruction du corps et de l’âme dans la géhenne n’appartient qu’à Dieu, qui est le seul à pouvoir le faire. Nous n’avons pas affaire à des hommes, mais à Dieu. L’homme de Dieu John Knox (1514-1572) en était parfaitement conscient. Sur sa tombe, on peut lire : ‘Ici gît quelqu’un qui craignait tellement Dieu qu’il ne craignait aucun homme.’
Pour le fidèle disciple du Seigneur Jésus, Dieu est un Père. Sa sollicitude s’étend aux petits animaux qui n’ont guère d’importance pour l’homme et aux choses auxquelles un homme ne pense pas du tout, comme le nombre de cheveux sur sa tête. Si l’attention de Dieu s’étend à ces choses si peu importantes pour l’homme, combien plus l’attention de Dieu s’étend-elle à ceux qui sont attachés à son Fils et partagent son sort sur la terre. Les moineaux ne s’inquiètent pas et les cheveux encore moins et Dieu prend soin d’eux. Les disciples sont au-delà de beaucoup de moineaux pour Dieu. Par conséquent, ils n’ont pas à s’inquiéter de savoir si Dieu pense à eux lorsqu’ils sont confrontés à l’inimitié du monde.
32 - 33 Reconnaître ou nier
32 Ainsi, quiconque me reconnaîtra devant les hommes, moi aussi je le reconnaîtrai devant mon Père qui est dans les cieux ; 33 mais quiconque m’aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux.
Un troisième encouragement est la récompense. Les disciples du Seigneur Jésus Le confessent devant les hommes, malgré la haine et le ridicule que cela entraîne. Il les récompense en les reconnaissant devant son Père. Cette reconnaissance du Seigneur devant le Père dépasse bien des fois l’honneur des hommes.
Mais ceux qui le renient devant les hommes seront reniés par Lui devant son Père. Les personnes qui se contentent de reconnaître de leur bouche qu’elles connaissent le Seigneur, en s’adressant à lui par « Seigneur, Seigneur » (Mt 7:21), se retrouveront dans des situations où elles Le renieront. Lui aussi les reniera. Les conséquences sont terribles. Ils seront reniés par Lui pour toujours (verset 33 ; Mt 7:22-23).
Le reniement de Pierre est d’une nature différente. C’est un acte honteux. Contre son gré, il nie connaître le Seigneur (Mt 26:69-74). De Pierre, nous savons avec certitude qu’il est croyant, car il a confessé ce péché et le Seigneur lui a pardonné. Ce péché peut être commis par n’importe quel croyant. Lorsque cela se produit, le Seigneur doit renier ce croyant, tout comme il a dû renier Pierre.
À partir du moment où Pierre a renié le Seigneur Jésus, le Seigneur a dit à son Père qu’il ne connaissait pas Pierre. Cela ne veut pas dire que le Seigneur n’a pas gardé un œil sur Pierre. Nous savons qu’Il l’a amené à se repentir (Lc 22:61). Mais jusqu’au moment de la repentance, le Seigneur a nié devant son Père qu’il connaissait Pierre. Ce reniement du Seigneur signifie aussi que Pierre a perdu la bénédiction et la récompense qu’il aurait reçu s’il n’avait pas renié le Seigneur. Renier le Seigneur a une conséquence pour le présent et pour l’avenir.
34 - 39 Pas de paix, mais l’épée
34 Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre ; je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée : 35 car je suis venu jeter la division entre un homme et son père, entre une fille et sa mère, entre une belle-fille et sa belle-mère ; 36 et les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison. 37 Celui qui aime père ou mère plus que moi n’est pas digne de moi ; et celui qui aime fils ou fille plus que moi n’est pas digne de moi ; 38 et celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi n’est pas digne de moi. 39 Celui qui aura trouvé sa vie la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera.
Le Seigneur ne dépeint pas à ses disciples un avenir rose sur la terre. Il n’est pas venu apporter la paix sur la terre. Il le dit même deux fois. Certes, à l’origine, il est venu apporter la paix. C’est ainsi qu’Il a été proclamé à sa naissance (Lc 2:14). À cause de la rébellion de l’homme qui est allé jusqu’à rejeter le Prince de paix, cette paix n’a pas pu être établie sur la terre. La paix n’existe que pour ceux qui confessent leurs péchés. Avec eux, la paix s’installe dans le cœur. En même temps, une séparation se produit entre eux et leur entourage incrédule et persistant dans le péché. La nouvelle vie est détestée par les incrédules comme le Seigneur Jésus l’a été et l’est encore.
L’épée de la division apporte la séparation dans les relations familiales et entre les gens de la maison. Elle provoque des situations qui montrent s’il y a un véritable amour pour le Seigneur Jésus. Les choix faits montreront si l’amour pour Lui dépasse n’importe quel amour terrestre. Il ne peut pas se contenter de la deuxième place. C’est à Lui qu’appartient la place qui transcende tout et tout le monde. Celui qui ne veut pas Lui donner cela, mais laisse l’amour pour un membre de sa famille prévaloir, n’est pas digne de Lui. Christ doit être plus précieux pour les siens que le père ou la mère ou même la propre vie. L’amour pour notre propre vie peut priver Christ de sa place, plus encore que l’amour pour notre famille.
Nous ne sommes pas non plus dignes de Lui si nous ne Le suivons pas sur son chemin de rejet. Dans notre cœur, nous pouvons vouloir donner la première place au Christ, mais cela implique aussi une confession ouverte. Cela se voit en prenant notre croix, c’est-à-dire en prenant la place du mépris dans le monde. La croix est l’endroit où Christ est mort en tant que méprisé. C’est là que nous avons perdu notre vie, cette vie que nous vivions pour nous-mêmes, et que nous avons trouvé la vie nouvelle.
40 - 42 La récompense
40 Qui vous reçoit me reçoit ; et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. 41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra la récompense d’un prophète ; celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra la récompense d’un juste. 42 Et quiconque aura donné à boire seulement un verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, je vous dis : il ne perdra pas sa récompense.
La possession de la nouvelle vie nous a fait entrer dans une nouvelle compagnie. Cette nouvelle compagnie est composée de personnes qui possèdent elles aussi cette nouvelle vie. Lorsque nous les recevons, nous le recevons Lui et, par conséquent, nous recevons le Père. Une bénédiction découle d’une autre et nous amène à la source de toute bénédiction.
Les disciples sont envoyés comme prophètes. Dans tout Israël, ils apportent la parole de Dieu. Celui qui ne rejette pas l’un d’entre eux comme prophète de Dieu, mais le reçoit, recevra la même récompense que le prophète. Il en va de même pour ceux qui recevront un juste précisément parce que c’est un juste. Un juste est une personne qui vit en accord avec la parole de Dieu.
Le Seigneur mentionne une troisième catégorie à laquelle ses disciples sont comparés : « Ces petits. » Ses disciples sont les insignifiants du monde, les « petits » qui ne comptent pas. Celui qui donne à ces messagers peu appréciés un verre d’eau fraîche précisément parce qu’ils sont méprisés reçoit du Seigneur l’assurance renforcée – « en vérité, je vous dis » – qu’il ne perdra pas sa récompense. Ce qui est en cause, c’est le motif, pas une bonne action par pitié ou simplement pour faire le bien, en pensant que Dieu en sera satisfait.
Un prophète parle la parole de Dieu, un juste vit la parole de Dieu, un petit révèle le sentiment de la parole de Dieu. Ces trois personnes ayant ces caractéristiques sont haïes, persécutées et méprisées par le monde. Ces trois caractéristiques ont la plus grande importance pour Dieu parce qu’elles sont les caractéristiques de son Fils. Quand il voit ces caractéristiques chez ses disciples, il se souvient de son Fils. Tous ces disciples seront récompensés par Lui pour cela, ainsi que ceux qui s’identifient à ces disciples.