Introduction
Dans ce long chapitre aux nombreuses paraboles, nous voyons le Seigneur Jésus en tant que roi-prophète. Dans ce qu’Il dit, nous voyons sa gloire divine. Aucun être créé ne peut voir les siècles à venir et donner une description détaillée des événements futurs. Dans les paraboles de ce chapitre, le Seigneur relie sa seconde venue à sa première et donne une intelligence des caractéristiques distinctives de l’époque qui se situe entre les deux venues. Celui qui contrôle le cœur de chaque être humain est le seul à pouvoir décrire l’avenir. Dans son discours prophétique, nous voyons le grand Emmanuel.
Il ouvre son cœur aux siens et raconte le travail caché de la sagesse de Dieu le long des voies divines depuis le début du monde. Celui qui a créé les mondes a aussi planifié le cours des siècles. La grandeur incompréhensible des galaxies avec leurs innombrables soleils et systèmes montre sa puissance créatrice. Les siècles, au cours desquels la vie morale se déploie, montrent sa sagesse et ce à quoi Il travaille.
Ici, au tournant des siècles, au point de passage dans un autre siècle, se tient dans son humanité celui qui a tout planifié. Il est lui-même le grand centre de l’univers et du cours des siècles. Tout fut fait par Lui (Jn 1:1-3 ; Héb 1:1-2). Il communique les choses anciennes et nouvelles de son trésor à ses disciples dans la faveur divine.
1 - 2 Sortir de la maison, près de la mer
1 En ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s’assit près de la mer. 2 De grandes foules se rassemblèrent auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit, tandis que toute la foule se tenait sur le rivage.
Ce verset est l’introduction d’un chapitre plein d’enseignements sur le changement résultant du rejet du Seigneur. Les premiers mots, « ce jour-là », caractérisent ce rejet, car « ce jour-là », la haine des chefs religieux est montée à son comble à cause des accusations que nous avons entendues dans le chapitre précédent.
« Ce jour-là », le Seigneur change d’environnement. Il sort « de la maison » et s’assied « près de la mer ». La maison est un symbole d’Israël, dont on parle plus souvent en disant « la maison d’Israël » (Jér 31:27,31,33). La mer représente les nations, plus souvent comparées à la mer (Ésa 17:12 ; Apo 17:15). Ce changement d’environnement montre que le Seigneur s’adresse aux nations après son rejet par Israël.
Il y a un autre changement dans ce chapitre qui résulte de son rejet. À savoir qu’Il va se servir d’une nouvelle forme d’enseignement. Cette nouvelle forme est l’utilisation de paraboles. Il a été rejeté et est donc maintenant absent de la terre. Par conséquent, le royaume n’a pas pu être établi de la manière annoncée par les prophètes. Il est dans le ciel. Par conséquent, le royaume des cieux a revêtu un caractère entièrement nouveau, à propos duquel les prophètes de l’Ancien Testament n’auraient pas pu écrire. Ce nouveau caractère est qu’au lieu d’être établi ouvertement sur la terre, le royaume des cieux est maintenant établi en mystère.
Ce nouveau caractère, caché dans l’Ancien Testament, le Seigneur va le présenter en sept paraboles. Sept est le nombre de la perfection. Dans ces sept paraboles, Il donne une image complète du royaume sous sa forme cachée. Les quatre premières paraboles vont de pair, tout comme les trois dernières. Les quatre premières montrent la forme extérieure du royaume. Il est devenu un grand système dans lequel le bien et le mal se combinent. Les trois dernières montrent la forme intérieure. Ils montrent qu’il y a des personnes de valeur dans le royaume.
Le Seigneur donne son enseignement depuis la mer aux foules qui se tiennent sur le rivage. Cela souligne qu’il y a une distance entre Lui et le peuple. Cela symbolise sa place dans le ciel après son rejet et sa relation à son peuple terrestre. Depuis le ciel, Il permet que l’évangile soit annoncé parmi les nations, mais sans oublier son peuple. Dans les premiers jours du christianisme, nous voyons que c’est toujours d’abord au Juif et seulement ensuite au Grec que l’évangile est annoncée. C’est ce qui ressort du ministère de Paul dans le livre des Actes. Bien que le lien entre Christ et le peuple d’Israël soit rompu, l’enseignement qu’Il leur donne se poursuit.
3 - 9 La parabole du semeur
3 Il leur parla de beaucoup de choses en paraboles ; il leur disait : Voici, le semeur sortit pour semer. 4 Comme il semait, quelques grains tombèrent le long du chemin : les oiseaux vinrent et mangèrent tout. 5 D’autres tombèrent sur les endroits rocailleux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre. Aussitôt ils levèrent, parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde ; 6 le soleil s’étant levé, ils furent brûlés et, parce qu’ils n’avaient pas de racine, ils séchèrent. 7 D’autres tombèrent parmi les épines ; les épines montèrent et les étouffèrent. 8 D’autres tombèrent sur la bonne terre et donnèrent du fruit, l’un 100, l’autre 60, l’autre 30. 9 Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.
Maintenant qu’Il a été rejeté, non seulement la nature de son enseignement change, mais aussi la nature de son service. Il est venu chercher du fruit dans sa vigne, Israël (Ésa 5:1-7), mais il n’y a pas de fruit à cause de l’infidélité du peuple. Maintenant qu’Il a été rejeté, son service ne consiste plus à chercher du fruit, mais à en produire. C’est ce que reflète la première parabole. Cette première parabole est le point de départ de toutes les autres paraboles. Il montre que le royaume s’établit à la suite de la semence de la parole du royaume et non comme un fruit de l’obéissance à la loi de Moïse.
La graine semée par le semeur atterrit sur différents types de terre :
1. La première sorte de terre n’est en fait même pas de la terre, mais le chemin public qui la longe. La semence qui tombe là, « le long du chemin », ne peut pas prendre racine et devient une proie pour les oiseaux. Cette graine disparaît complètement.
2. Les graines tombent aussi « sur les endroits rocailleux ». Là, la graine peut prendre racine, mais à cause des nombreuses pierres, il n’y a presque pas de terre. La graine n’a pas une terre profonde pour pousser correctement. Elle pousse trop vite dans le peu de terre dont elle dispose. À cause de la vitesse à laquelle la graine avance, elle n’a aucune chance de prendre vraiment racine. Lorsque le soleil se lève, il s’avère que la graine n’a pas de racines et elle se dessèche. Il ne reste rien non plus de cette graine.
3. Un troisième type de terre est bon en soi, mais il y a aussi beaucoup de mauvaises herbes, si bien que la graine n’a pas la place de pousser. Elle tombe « parmi les épines », qui poussent trop et étouffent la graine. Cette graine aussi ne produit pas de fruits.
4. Il y a aussi une semence qui tombe « sur la bonne terre ». Là, elle peut croître et donner du fruit sans entrave. Il y a une semence qui donne du fruit à 100 pour cent, mais il y a aussi une semence qui subit encore quelques entraves, ou même pas mal d’entraves, dans sa croissance. Cette semence ne donne pas 100% des fruits, mais seulement 60%, ou même moins, 30%.
Le Seigneur conclut la parabole par les mots familiers « qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ». Par là, Il pointe la responsabilité de l’auditeur de faire quelque chose de ce qu’il entend.
10 - 17 Pourquoi des paraboles ?
10 Les disciples s’approchèrent et lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? 11 Il leur répondit : C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, ce n’est pas donné. 12 Car à celui qui a, il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. 13 C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et qu’entendant ils n’entendent ni ne comprennent. 14 Et pour eux s’accomplit la prophétie d’Ésaïe : “En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez pas, et en voyant vous verrez et vous n’apercevrez pas ; 15 car le cœur de ce peuple s’est épaissi : ils sont devenus durs d’oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient des yeux, qu’ils n’entendent des oreilles, qu’ils ne comprennent du cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse”. 16 Mais bienheureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ; 17 car en vérité, je vous dis que beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous regardez et ils ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ils ne l’ont pas entendu.
Les disciples demandent au Seigneur pourquoi Il utilise des paraboles. Par leur question, ils montrent clairement qu’ils sont de véritables sujets du roi. Ils veulent savoir pourquoi Il utilise cette forme d’enseignement. Dans sa réponse, le Seigneur fait une distinction décidée entre la masse incrédule du peuple et le petit nombre de croyants, également appelé ‘le reste fidèle’. C’est la distinction entre ceux qui sont du dehors et ceux qui sont du dedans.
Le peuple, qui a vu les preuves les plus évidentes qu’Il est le Messie, est sous le jugement de l’aveuglement annoncé par le prophète Ésaïe. Ceux qui sont du dehors ne peuvent pas connaître le sens ni avoir le droit de comprendre le sens. Ils sont sous le jugement de l’endurcissement parce qu’ils ont endurci leur cœur.
Le Seigneur parle au pluriel, les mystères, parce que plusieurs choses sont cachées. Premièrement, le roi est caché et deuxièmement, son gouvernement est caché, parce que ses ennemis ne Lui sont pas encore ouvertement soumis. Son gouvernement n’a lieu que dans le cœur de ses disciples. Parce que son gouvernement n’est pas encore public, ceux qui ne sont pas des disciples peuvent encore vaquer à leurs occupations sans qu’un roi n’intervienne directement dans le jugement. Le méchant a encore les coudées franches.
Un troisième mystère réside dans le fait que la forme cachée que va prendre le royaume des cieux à cause du rejet du Seigneur n’a pas été révélée auparavant aux prophètes. Les prophètes ont toujours prophétisé un royaume qui sera établi dans la puissance et la majesté. Mais maintenant, il ne prendra cette forme qu’après le retour du Seigneur, c’est-à-dire après son retour sur la terre où la gloire du Messie sur la terre sera visible par tous. Aujourd’hui, sa gloire est encore cachée au monde.
Les disciples L’ont accepté. Par conséquent, Il leur fournit la vérité pour les guider plus loin. En connaissant la vérité, ils recevront même une abondance de bénédictions spirituelles. Israël, en revanche, n’accepte pas Christ. Par conséquent, ils perdront ce qu’ils ont, à savoir un Christ vivant parmi eux et les bénédictions qui Lui sont associées. La distinction décisive réside dans le fait d’avoir ou de ne pas avoir le Fils. « Celui qui a le Fils a la vie » (1Jn 5:12a). Celui qui a le Fils grandira dans la connaissance de sa personne et jouira des bénédictions en abondance (Jn 10:10). « Celui qui n’a pas le Fils de Dieu » (1Jn 5:12b) perdra tout ce qu’il croit posséder par présomption.
À ces derniers, le Seigneur parle en paraboles. Ils voient le Messie et L’entendent parler, mais ils sont aveugles à qui Il est vraiment et ils n’écoutent pas ce qu’Il dit. Pour eux s’accomplit la prophétie d’Ésaïe qui dit qu’ils entendront, mais ne comprendront pas, et qu’ils verront, mais n’apercevront pas (Ésa 6:9-10 ; Jn 12:40 ; Act 28:25-27). Ils entendent les paroles, mais ne comprennent pas leur contenu, leur signification. Ils voient, mais ne voient rien de spécial.
La raison en est l’état de leur cœur. Leur cœur s’est épaissi. Un cœur épais signifie un cœur gonflé, un cœur qui est bien content de lui. Lorsque le « moi » est au premier plan et que l’intérêt personnel est servi, il n’y a pas d’oreille ni d’œil pour le Seigneur Jésus. Ils Lui ont fermé leur cœur. Ils sont devenues durs d’oreilles et leurs yeux se sont fermés, parce qu’ils ne veulent pas voir et entendre et comprendre et se convertir et être guéris par Lui. Il n’y a rien par lequel il puisse guérir leurs cœurs épais.
Il en va tout autrement pour le vrai disciple. Le Seigneur l’appelle « bienheureux » parce qu’il voit par grâce ce que les incrédules qui l’entourent ne voient pas et parce qu’il voit ce que les croyants de l’ancienne dispensation ne voyaient pas non plus. Pour les incrédules, Il ne possède pas la gloire et pour les croyants de l’ancienne dispensation, il était impensable qu’Il soit rejeté.
Beaucoup de prophètes et de justes des temps précédents ont désiré voir ce que les disciples voient : le Christ. Ils désiraient entendre sa voix, mais cela ne leur a pas été accordé. Ce grand privilège est revenu aux disciples qui Le voient et L’entendent maintenant. Le véritable disciple qui est avec le Seigneur Jésus voit et entend un roi rejeté, et voit aussi sa gloire intérieure (Jn 1:14).
18 - 23 L’explication de la parabole du semeur
18 Vous donc, écoutez la parabole du semeur. 19 Si quelqu’un entend la parole du royaume et ne [la] comprend pas, le Méchant vient et ravit ce qui est semé dans son cœur : c’est celui qui a été semé le long du chemin. 20 Celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie, 21 mais il n’a pas de racine en lui-même ; au contraire il ne tient qu’un temps : quand survient la tribulation ou la persécution à cause de la Parole, il est aussitôt scandalisé. 22 Celui qui a été semé dans les épines, c’est celui qui entend la Parole ; mais les soucis de ce monde et la tromperie des richesses étouffent la Parole, et il est sans fruit. 23 Celui qui a été semé sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend la Parole, qui aussi porte du fruit et produit l’un 100, l’autre 60, l’autre 30.
Après son enseignement sur l’utilisation des paraboles, le Seigneur poursuit en expliquant la parabole du semeur à ses disciples, « vous donc », bien que les foules soient aussi présentes (verset 36). Avec l’appel « écoutez la parabole du semeur », il appelle ses disciples à écouter attentivement.
Le semeur est le Seigneur Jésus. Au sens littéral, ce n’est pas correct. Après tout, la graine est semée dans le champ du monde (verset 38), alors que le Seigneur Jésus n’est jamais sorti d’Israël pendant sa vie sur terre et n’est pas allé vers les nations. Ce n’est qu’après sa mort, sa résurrection et son ascension que ses apôtres ont commencé à remplir la mission de faire de toutes les nations des disciples (Mt 28:19). Pourtant, dans un sens spirituel, il est toujours le semeur, car Il sème par l’intermédiaire de ses apôtres (cf. Éph 2:17). Ainsi, tous ceux qui sont des disciples aujourd’hui participeront à la dispersion de la semence.
Le Seigneur précise dans l’explication que tous ceux qui entendent la Parole ne l’acceptent pas immédiatement. Ce n’est que dans l’un des quatre endroits où la graine atterrit qu’elle porte du fruit.
1. L’explication porte toujours sur le fait d’entendre la Parole. Matthieu parle de la semence comme de la « parole du royaume » et de l’« entendre » et de la « comprendre » la parole (versets 19,23). Cela correspond à son Évangile, puisqu’il parle du royaume et de faire des disciples qui se soumettent à l’autorité du roi.
Les plus grands obstacles à la compréhension spirituelle sont les préjugés religieux. Les préjugés religieux sont une terre endurcie. Nous pouvons voir dans « celui qui a été semé le long du chemin » le pharisien. Il y a chez le pharisien un rejet complet de la parole du royaume. Il n’entrera pas dans le royaume parce qu’il ne se prosternera pas devant le Seigneur du royaume.
Le premier à empêcher la montée de la semence, c’est le diable. La Parole est semée dans le cœur, mais l’ennemi peut tout simplement l’enlever parce qu’il n’y a pas de lien entre le cœur et Dieu. Cela ne rend pas le destinataire moins coupable car ce qui a été semé dans le cœur était adapté aux besoins de ce cœur.
2. Dans le deuxième cas, nous voyons que ce n’est pas la semence, mais « celui qui » a été semé sur les endroits rocailleux (verset 20). La semence est identifiée au destinataire. Il est quelqu’un qui entend la Parole et l’accepte immédiatement avec joie. Cela signifie qu’il n’a pas le sens du péché. En effet, la première chose que fait la Parole est un travail dans la conscience qui conduit à la tristesse car elle découvre l’homme à lui-même. Il ne peut jamais y avoir de véritable œuvre de Dieu sans une prise de conscience des péchés. La terre n’a pas été labourée et il ne peut donc pas y avoir de racine. Une conscience touchée par la Parole se voit en présence de Dieu. Si la conscience n’a pas été touchée, il n’y a pas de racine.
La Parole est reçue à cause de la joie qu’elle procure, mais quand vient la tribulation, on la laisse tomber. Ce qui empêche de porter du fruit, c’est la superficialité et l’égoïsme avec lesquels la Parole a été reçue. Celui qui veut seulement ‘profiter’ de la Parole tombe dans l’incrédulité dès que la tribulation s’invite dans sa vie de jouissance.
3. Le troisième obstacle à la production de la semence est constitué par les choses du monde (verset 22). Cela ne concerne pas les péchés, mais les choses terrestres ordinaires. Les soucis appartiennent à l’existence terrestre. La richesse n’est pas non plus forcément mauvaise. Mais les choses désagréables comme les choses agréables peuvent faire qu’aucun fruit ne vienne de la prédication. Les personnes absorbées par leurs soucis ou leur richesse sont une terre non fertile pour l’évangile. Les circonstances extérieures sont si étouffantes que la semence reçue ne porte pas de fruits.
4. Ce n’est que dans le quatrième cas qu’il y a du fruit. Le fruit est le résultat de la semence jetée dans la bonne terre (verset 23). La bonne terre, c’est celui qui non seulement entend la Parole, mais la comprend aussi. Celui qui entend et comprend la Parole, se sait placé en présence de Dieu par la Parole, car Dieu se révèle dans la Parole. La Parole engendre une vie nouvelle chez tous ceux qui l’entendent et la comprennent. Cette vie nouvelle, c’est le Seigneur Jésus. C’est de Lui – Il est la nouvelle vie du croyant – que sortent les fruits pour Dieu.
Pourtant, nous voyons que même lorsque la semence produit du fruit, il y a un résultat différent. Les facteurs qui empêchent complètement la semence de porter du fruit dans les cas précédents jouent ici aussi un rôle à certains égards. Les habitudes religieuses (1), la paresse de la chair (2) et le fait d’être absorbé par les choses terrestres (3) peuvent être à l’origine du fait que la semence ne porte pas de fruits à 100%.
24 - 30 La parabole de l’ivraie et du froment
24 Il leur proposa une autre parabole : Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ. 25 Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le froment et s’en alla. 26 Lorsque la tige monta et produisit du fruit, alors apparut aussi l’ivraie. 27 Les esclaves du maître de maison vinrent lui dire : Seigneur, n’as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il a de l’ivraie ? 28 Il leur dit : Un ennemi a fait cela. Les esclaves lui disent : Veux-tu donc que nous allions la ramasser ? 29 Mais il dit : Non, de peur qu’en ramassant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. 30 Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler ; quant au froment, amassez-le dans mon grenier.
Dans la parabole de l’ivraie – une mauvaise herbe qui ressemble beaucoup au froment – et les cinq paraboles qui suivent, nous trouvons des représentations allusives du royaume. Elles concernent l’époque où le roi est rejeté et c’est donc une époque marquée par l’absence du roi. C’est le royaume sous sa nouvelle forme, il prend un nouveau caractère dans lequel il n’était pas connu. C’est pourquoi le Seigneur Jésus dit : « Le royaume des cieux est devenu semblable. » L’expression « est devenu semblable » indique le changement qui s’est produit, car l’intention initiale qu’avait le royaume n’a pas pu être réalisée en raison du rejet du roi.
La parabole de l’ivraie parmi le froment et les deux paraboles suivantes représentent le royaume sous sa forme extérieure dans le monde. Elles s’adressent aux disciples et à la foule. Les trois dernières paraboles montrent le royaume selon l’appréciation du Saint Esprit, tel que Dieu le voit. Elles contiennent les pensées et les desseins de Dieu. Ces trois dernières, ainsi que l’explication de la deuxième parabole, s’adressent uniquement aux disciples.
Comme dans la première parabole, le semeur est « un homme », c’est-à-dire le Seigneur Jésus. Il sème de la bonne semence et il sème dans « son » champ, parce que le champ Lui appartient. Cet ensemencement n’a en fait commencé qu’après qu’Il ait été rejeté. Ses disciples ont commencé à semer, d’abord à Jérusalem, puis en Samarie et enfin jusqu’au bout de la terre (Act 1:8).
Le Seigneur effectue ces semailles par l’intermédiaire de personnes. Ces personnes se caractérisent par leur faiblesse, voire leur inattention. Par conséquent, l’ennemi trouve l’occasion de semer l’ivraie. S’endormir a aussi à voir avec le fait de ne plus attendre la venue du Seigneur Jésus. Nous voyons que les dix vierges s’endorment toutes en l’absence de l’époux (Mt 25:5 ; cf. Éph 5:14). Cela donne à l’ennemi l’occasion de semer l’ivraie. Celle-ci est semée dans des formulations qui semblent évangéliques, véridiques, mais où se cache un autre sens. Extérieurement, cela semble chrétien, mais Dieu connaît l’intérieur. Satan est le grand imitateur de Dieu (cf. 2Tim 3:8 ; Apo 13:11). Il a semé ses faux enseignements par l’intermédiaire de docteurs d’erreur et de leurs adeptes parmi les chrétiens.
L’ivraie, comme mentionné, est une mauvaise herbe semblable au froment. Satan travaille avec ce qui ressemble à la vérité mais qui est le mensonge. Son mode opératoire sophistiqué consiste à mélanger la vérité et le mensonge de façon qu’on ne puisse pas les distinguer, voire pas du tout. Si nous ne sommes pas vigilants, l’ivraie peut être semée et se développer.
Lorsque le fruit émerge, les esclaves remarquent que l’ivraie émerge parmi la bonne semence. Ils interrogent le seigneur de la maison – qui est aussi une image du Seigneur Jésus – à ce sujet, ce à quoi il répond que c’est l’œuvre d’un homme hostile. Les esclaves font alors la proposition de ramasser l’ivraie. Cette proposition n’est pas bonne. Le seigneur de la maison rejette leur proposition et en donne la raison. Il sait que ses esclaves se tromperont dans leur évaluation de ce qui est du froment et de ce qui est de l’ivraie. Ils n’ont pas été en mesure d’empêcher le travail de cet homme hostile, et ils ne sont pas non plus en mesure de défaire les résultats du travail de cet homme hostile.
En images, la proposition des esclaves revient à nettoyer le christianisme de l’ivraie. Mais ce n’est pas le travail des esclaves. Il s’agit d’une œuvre de jugement sur ce qui n’est pas de Dieu. Ce jugement ne Lui appartient que parce que Lui seul peut l’exécuter selon la connaissance parfaite qu’Il a de toute chose et selon sa puissance à laquelle personne ne peut échapper. C’est pourquoi le Seigneur Jésus dit que le royaume sur la terre, tel qu’il est entre les mains de l’homme, doit rester un système mixte « jusqu’à la moisson ».
Le « temps de la moisson » désigne un certain espace de temps au cours duquel se dérouleront les événements liés à la moisson, et même sa phase finale. Dans cette phase, l’ivraie se manifeste de plus en plus clairement. Le Seigneur exécutera le jugement par l’intermédiaire des anges de sa puissance. Après avoir lié l’ivraie, il rassemble le froment dans son grenier. Le froment ne sera pas lié en bottes. Nous voyons ici la fin de l’apparence extérieure du royaume sur la terre.
Lier en bottes, c’est préparer pour le jugement, dans lequel nous pourrions voir la fusion de toutes sortes d’églises et de mouvements, l’œcuménisme. Dans l’explication de la parabole, le Seigneur explique cela plus en détail (versets 36-43). Le rassemblement du froment, dans lequel il n’est pas question de préparation, est le rassemblement de Son peuple, dans lequel nous pourrions voir l’enlèvement de l’assemblée au ciel. C’est ce que le Seigneur explique aussi plus en détail dans l’explication.
Croître ensemble jusqu’à la moisson s’applique au royaume des cieux ou à la chrétienté, et non à l’église. Dans l’église (locale), le mal doit être ôté (1Cor 5:7,13). Si une église ne le fait pas, nous devons nous écarter d’elle (2Tim 2:19-22).
31 - 32 La parabole du grain de moutarde
31 Il leur proposa une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ. 32 Ce grain est, certes, la plus petite de toutes les semences ; mais quand il a poussé, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent nicher dans ses branches.
La graine de moutarde est une petite graine et représente le germe de l’église chrétienne semé par le Seigneur. La graine n’est pas la personne, comme dans la parabole précédente, mais la totalité. Dans la parabole suivante, celle du levain, nous voyons la même chose, car là aussi il s’agit du plus grand ensemble et non de l’individu. Le Seigneur n’a jamais voulu que cette graine de moutarde grandisse en dehors de sa force. Pourtant, elle devient un arbre. Un arbre représente la puissance. L’Assyrie et Nebucadnetsar lui sont comparés (Ésa 10:18-19 ; Ézé 31:1-18 ; Dan 4:10-11,26).
Cette parabole montre que le mal ne sera pas seulement un mélange avec une fausse confession, comme la précédente à propos de l’ivraie, mais que quelque chose de très différent s’ensuivra. Le royaume des cieux commence petit et humble dans le monde, mais il prendra des dimensions grandioses sur la terre. Il s’enracinera profondément dans les institutions des hommes et s’élèvera pour devenir un système colossal exerçant une puissante influence sur la terre. Dans l’histoire de l’Église, c’est ce qui s’est produit lorsque Constantin a adopté le christianisme et que le monde est devenu chrétien.
Cette troisième parabole représente le développement du royaume en quelque chose d’impressionnant aux yeux des gens. Cependant, ce royaume donnera également refuge à des instruments diaboliques, car les oiseaux de ce chapitre représentent des instruments du Malin (versets 4,19 ; cf. Apo 18:2). C’est l’œuvre de Satan par l’intermédiaire d’instruments humains.
33 La parabole du levain
33 Il leur dit une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout eut levé.
Or, il ne s’agit pas de mélanger de la bonne et de la mauvaise graine, ni qu’une petite graine devienne un grand arbre. Cette quatrième parabole enseigne que le royaume sera complètement corrompu par de faux enseignements. Dans l’Écriture, le levain est invariablement une image du péché. Le levain n’est pas une image de l’évangile qui gagnera le monde à Christ, comme on le prétend parfois de façon complètement erronée. Le Seigneur parle en tant que prophète. Il sait comment le royaume, vu du côté de l’homme, se déroulera.
Le royaume ne sera pas seulement une grande puissance, une graine de moutarde qui devient un grand arbre, mais il aura aussi le caractère d’un système doctrinal qui se répandra au loin et inclura tous ceux qui entreront dans sa sphère d’influence. Le levain ne parle pas de foi ou de vie, mais d’erreur ou de doctrine pernicieuse qui a imprégné la chrétienté.
Nous le voyons dans les six cas où il est question de levain :
1. Le levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie (Lc 12:1 ; Mt 16:6).
2. Le levain des sadducéens, que le Seigneur relie au levain des pharisiens (Mt 16:6). Les sadducéens sont les rationalistes, les gens qui ne croient que ce sur quoi ils peuvent raisonner, ce avec quoi ils peuvent être d’accord. Ils sont pleins d’incrédulité et de critique de la Bible.
3. Le levain des hérodiens, que le Seigneur relie aussi au levain des pharisiens (Mc 8:15). Les hérodiens forment un parti politique qui pense pouvoir lier la politique et la religion. C’est le levain de la conformité au monde.
4. Le levain de la prostitution (1Cor 5:1,6-7). Il s’agit d’une morale relâchée, de l’immoralité.
5. Le levain du légalisme (Gal 5:9). Il s’agit d’une religion de performance, qui consiste à se soumettre et/ou à soumettre les autres à certains commandements, afin d’obtenir ainsi une reconnaissance de la part de Dieu et des hommes.
6. Le levain de l’idolâtrie (Mt 13:33). Nous le voyons dans la femme et les trois mesures de farine.
Dans le livre de l’Apocalypse, l’église catholique romaine est présentée comme une femme, une prostituée (Apo 17:1-6). Elle est elle-même dépravée et fait des choses dépravées. Elle assume la position de la véritable église, mais ses intentions sont dépravées. Nous le voyons dans ses actions. Au bon enseignement sur Christ présenté dans les trois mesures de farine, que nous pouvons relier à l’offrande de gâteau (Lév 2:1-16) en tant qu’image de Christ, elle fait un faux enseignement. Elle mélange le mal et le bien, corrompant ainsi le bon. Nous voyons cela de plus en plus évident dans la chrétienté d’aujourd’hui.
34 - 35 L’usage des paraboles
34 Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, 35 de sorte que soit accompli ce qui avait été dit par le prophète en ces termes : “J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde”.
La parabole du levain met fin à l’enseignement du Seigneur aux foules. Il parle en paraboles parce qu’elles ne L’acceptent pas. En utilisant des paraboles, il accomplit ce que le prophète Asaph a dit (Psa 78:2). Asaph a prédit qu’Il parlerait en paraboles.
Asaph a aussi dit qu’Il dirait des choses qui avaient été cachées « dès la fondation du monde ». Dès la fondation du monde, il a été caché que le royaume des cieux prendrait une forme cachée avant que ce royaume ne soit établi dans la puissance et la majesté publiques. Cette forme cachée a tout à voir avec le rejet du roi de ce royaume et la place que ce roi occupe maintenant. Il est caché en Dieu (Col 3:3).
L’expression « dès la fondation du monde » fait référence à Israël. En ce qui concerne l’église, elle renvoie à « avant la fondation du monde » (Éph 1:4).
36 - 39 L’explication de la parabole de l’ivraie
36 Alors il renvoya les foules et entra dans la maison ; ses disciples vinrent lui dire : Explique-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37 Il leur répondit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme ; 38 le champ, c’est le monde ; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Méchant ; 39 l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est l’achèvement du siècle ; les moissonneurs sont des anges.
Le Seigneur renvoie les foules et entre dans la maison. Les quatre premières paraboles qu’Il a prononcées et adressées à la foule. Ces paraboles concernent la forme que prendra le royaume des cieux dans le monde où le bien et le mal seront mélangés. Maintenant, il continue avec ses seuls disciples. Les trois paraboles suivantes concernent la véritable essence du royaume et s’adressent aux véritables fils du royaume.
Dans la maison, ses disciples viennent à Lui pour Lui demander l’explication de la parabole de l’ivraie. Plus tôt, ils Lui ont demandé pourquoi Il utilisait des paraboles (verset 10). Maintenant, ils veulent connaître l’explication de la parabole utilisée. Leur question montre la confiance qu’ils ont en Lui pour donner l’explication. Même les disciples ne peuvent pas comprendre la parabole sans explication. Dans l’intimité de la maison, le Seigneur explique le véritable caractère et le but du royaume des cieux et ce qui a de la valeur pour Lui dans ce royaume.
Cette explication ne peut être comprise que par l’homme spirituel. Les multitudes ne peuvent pas comprendre les véritables pensées de Dieu en rapport avec le royaume. Même les trois paraboles suivantes, le Seigneur ne s’adresse qu’à ses disciples. Elles éclairent davantage le côté intérieur, plus caché, du royaume des cieux, c’est-à-dire tel que Dieu le voit.
C’est pourquoi ces trois paraboles présentent un intérêt particulier pour le disciple croyant du Seigneur Jésus. Ce sont les secrets de la famille et c’est pourquoi le Seigneur entre dans la maison avec eux. Dans la grande et impressionnante scène, il y a quelque chose qui a de la valeur aux yeux de Dieu. Les paraboles du trésor et de la perle montrent à quel point cette valeur est importante.
Le Seigneur répond avec bienveillance à la question de ses disciples et explique qui sème la bonne semence, ce qu’est le champ, qui est la bonne semence, ce que représente l’ivraie, qui est l’ennemi, ce que représente la moisson et qui sont les moissonneurs. Il peint ensuite ce qui se passera lors de l’achèvement du siècle.
Comme dans la parabole du semeur au début de ce chapitre, les semailles font référence à l’activité du Seigneur qui produit lui-même du fruit après l’échec d’Israël à produire du fruit pour Dieu. Lui-même, en tant que Fils de l’homme, sème la Parole dans le champ du monde afin d’établir le royaume des cieux.
Dans l’explication, il identifie la semence aux fils du royaume : la bonne semence, qui sont les fils du royaume. Ce que la semence produit n’est, dans son essence, pas différent de la semence qui a été semée. En rejetant leur roi, les Juifs ont perdu leur droit au royaume. La naissance naturelle ne leur donne plus droit au royaume. À partir du moment où le roi est dans le ciel, une personne ne devient un fils du royaume que si elle a reçu une vie nouvelle par la Parole (Jn 3:5).
Mais le Fils de l’homme n’est pas le seul à agir en tant que semeur. Le diable, « l’ennemi », agit aussi comme un semeur. Ses fils, les fils du Méchant, « l’ivraie », se retrouvent parmi les fils du royaume. Le diable fait des mélanges. Le terrain sur lequel il le fait est le monde. L’ennemi introduit toutes sortes de personnes – ce sont les fruits des faux enseignements que l’ennemi a semés – parmi ceux qui sont nés de la vérité. La moisson n’est pas un moment où le siècle s’achève, mais désigne les actes que Dieu fait accomplir pour réaliser pleinement son dessein.
Dans ces actes, ses anges jouent un rôle important. Dans la parabole, l’accent est mis sur les esclaves, ceux qui travaillent et cultivent la terre, les serviteurs du Seigneur (versets 28-29). Ils ne peuvent pas distinguer les bons des mauvais. Dans l’explication, l’accent est mis sur les moissonneurs et ils peuvent faire cette distinction.
40 - 43 L’achèvement du siècle
40 De même que l’ivraie est ramassée et brûlée au feu, ainsi en sera-t-il à l’achèvement du siècle. 41 Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui ramasseront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité ; 42 puis ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents. 43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.
Dans la parabole, le Seigneur ne va pas plus loin que de rassembler et lier l’ivraie en bottes pour la brûler et de rassembler le froment dans le grenier (verset 30). Dans l’explication, il va plus loin. Il y parle des derniers événements « à l’achèvement du siècle », c’est-à-dire le siècle où le mal peut faire son œuvre, mais qui s’achèvera par le jugement. Il parle ensuite de l’aube d’un nouvel âge, lorsque le froment – rassemblé dans son grenier – réapparaîtra sous la forme des justes qui resplendiront comme le soleil.
Les ivraies seront brûlées au feu par les anges lors de la venue du Fils de l’homme. Les ivraies, les fils du malin, seront rassemblées « de son royaume », c’est-à-dire non pas du monde, mais de la région où le Seigneur Jésus exerce son autorité. C’est de là que sont rassemblées « tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité ». Il ne s’agit pas de tous les incrédules du monde entier, mais ceux qui sont chrétien que de nom. Ce sont les séducteurs qui ont fait tomber les autres. Ils ont aussi commis l’iniquité, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas tenu compte de l’autorité du roi. Ils ont refusé de s’y soumettre.
Ils sont ôtés du royaume du Fils de l’homme, qui est son royaume sur la terre. Leur part est la fournaise du feu, le tourment éternel. Toute forme de joie y est absente. Là, il n’y a que des pleurs à cause des tourments physiques et des grincements de dents à cause des remords de conscience. Quel terrible sort !
La part du froment, les fils du royaume, contraste fortement avec la part de l’ivraie, les fils du Méchant. Les fils du royaume sont appelés « justes ». Ils ont fait ce qu’il fallait et se sont inclinés en vérité devant l’autorité du Fils de l’homme. Leur rôle est de resplendir « comme le soleil dans le royaume de leur Père ». Les deux expressions ‘resplendir comme le soleil’ et ‘le royaume de leur Père’ indiquent leur position céleste. Ils resplendiront en ce jour de gloire, dans ce siècle à venir, comme le Seigneur Jésus lui-même, le vrai « soleil de justice » (Mal 3:20).
« Le royaume de leur Père » est le côté céleste du royaume. Le Fils de l’homme est sur la terre, mais en même temps dans le ciel (Jn 3:13). Sur la terre, les croyants terrestres sont reliés à Lui, et dans le ciel, les croyants qui s’y trouvent sont reliés à Lui. Les croyants célestes resplendissent au firmament à côté du soleil et les croyants terrestres se prélassent dans sa lumière et sa chaleur.
Les justes ou les fils du royaume sont considérés de plus près dans les trois paraboles suivantes : « un trésor » (verset 44), « une perle » (versets 45-46) et de « bons » poissons rassemblés dans des récipients (verset 48). Elles sont présentées selon ce qu’elles signifient pour le cœur du Seigneur Jésus.
44 Un trésor dans un champ
44 Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché ; et de la joie qu’il en a, il s’en va, vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là.
Cette parabole nous enseigne qu’il y a quelque chose qui est caché dans le monde et qui a de la valeur pour le Seigneur Jésus. Au vu de cette chose de valeur, le Seigneur a acheté un champ, c’est-à-dire le monde (cf. 2Pie 2:1). L’achat du champ Lui a donné le droit au monde entier. À cause du trésor, Il a tout vendu. Il a abandonné ses droits de gouverner Israël et le monde et s’est appauvri (2Cor 8:9). Le trésor n’est manifestement pas Christ. Comme dans les autres paraboles, Christ est ici aussi cet « homme ».
Il est aussi impossible qu’un homme puisse gagner Christ en abandonnant tout. Dieu n’exige aucune performance de la part d’un homme pour gagner Christ. Si cela dépend de l’homme, il ne viendra jamais à Christ, car par nature, il ne cherche pas Christ (Rom 3:11). Ce n’est que lorsqu’une personne suit le Seigneur Jésus que celui-ci lui demande de tout abandonner. C’est ainsi que Paul procède (Php 3:8). Paul veut mieux connaître Christ et pour cela, il renonce à tout ce qui l’empêche de le faire.
Nulle part on ne fait croire à une personne qu’elle doit faire n’importe quoi pour gagner le royaume, comme si celui-ci pouvait être gagné par la performance. Le jeune homme riche prouve le contraire (Mc 10:21-22). D’ailleurs, comment un homme peut-il acheter le monde pour gagner Christ à travers lui ? Paul, au contraire, a renoncé au monde pour gagner Christ.
Il y a beaucoup à dire sur le fait que par trésor, on entend ‘l’église’. Le trésor est trouvé sans qu’il soit fait mention de l’avoir cherché. Le Seigneur Jésus est venu pour son peuple, Israël, mais ce peuple L’a rejeté. Alors Il reçoit, pour ainsi dire sans l’avoir demandé, l’église comme quelque chose qui est présenté ici comme une chose nouvelle. Israël n’est pas une chose nouvelle, pas plus que le monde. Pour posséder l’église, le Seigneur Jésus abandonne tout ce qui Lui est dû en tant qu’Homme, en tant que Messie sur la terre.
On a aussi émis l’hypothèse que le trésor pourrait être Israël. L’explication est alors qu’Israël est caché dans le champ, que Christ trouve ce trésor, mais qu’Il le cache à nouveau à cause de son rejet. Ce n’est pas très convaincant. Dans aucune des paraboles sur le royaume des cieux, Israël ne joue un rôle. Il s’agit plutôt de quelque chose de caché, qui n’est pas Israël, car tout l’Ancien Testament parle d’Israël. Le Seigneur Jésus n’a pas non plus eu besoin d’acheter le monde pour posséder Israël, parce qu’Israël est déjà à Lui, ils sont « les siens » (Jn 1:11). Il n’a pas non plus besoin d’acheter le monde pour réacquérir Israël.
Ce qui a de la valeur pour le Seigneur Jésus dans le royaume des cieux, ce sont les fils du royaume. Ils sont un trésor pour lui. Il trouve ce trésor soudainement, pour ainsi dire sans s’y attendre. Il n’est pas venu pour eux, mais il les trouve comme quelque chose de précieux pour son cœur.
Lorsque le Seigneur Jésus est rejeté, c’est une déception pour lui. Les hommes, pour lesquels Il est venu, Le rejettent. Sa venue et son travail semblent être vains (Ésa 49:4). Mais Dieu Lui donne autre chose à la place : une compagnie de croyants parmi les nations (Ésa 49:6). Ces croyants sont si précieux à ses yeux qu’Il vend tout pour eux afin de posséder ce trésor. Il achète tout le champ au prix de sa vie à cause de ce trésor. Grâce à son œuvre sur la croix, Il a obtenu le pouvoir sur toute chair, afin de donner la vie éternelle à ceux que le Père Lui a donnés (Jn 17:2).
45 - 46 Une perle de très grand prix
45 Encore, le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles : 46 ayant trouvé une perle de très grand prix, il s’en est allé, a vendu tout ce qu’il avait et l’a achetée.
Aucune recherche n’a précédé la découverte du trésor de la parabole précédente. C’est ce qui se passe avec la perle. Le marchand est à nouveau le Seigneur Jésus. Dans la perle, l’unité est l’idée principale. Un trésor est une grande variété d’objets de valeur. Les croyants sont tous différents et, dans leur diversité, précieux pour le Seigneur Jésus. Une perle est une unité d’une beauté parfaite.
Le marchand, le Seigneur Jésus, a cherché cette belle perle. Il savait ce qu’Il cherchait, car Il connaissait l’église dès avant la fondation du monde. Sa valeur est si grande pour Lui qu’Il abandonne tout et se donne lui-même pour la posséder. Comme le trésor, le marchand n’est pas une image du pécheur qui vend tout ce qu’il a pour posséder le Seigneur Jésus, qui serait alors la perle.
Le Seigneur Jésus achète cette perle et rien d’autre avec. L’église se forme dans les profondeurs de la mer des nations et constitue le bijou du Seigneur Jésus, avec lequel il se parera dans le royaume de paix et pour l’éternité.
47 - 50 Un filet jeté dans la mer
47 Encore, le royaume des cieux est semblable à un filet jeté dans la mer et rassemblant des poissons de toute sorte. 48 Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied et on recueille dans des récipients ce qui est bon, puis on jette dehors ce qui est mauvais. 49 Il en sera de même à l’achèvement du siècle : les anges sortiront, sépareront les méchants du milieu des justes 50 et les jetteront dans la fournaise de feu ; là seront les pleurs et les grincements de dents.
Dans la parabole du filet [c’est un filet qu’on traîne sur un fond régulier], le Seigneur Jésus explique comment l’église qu’Il a présentée dans les paraboles précédentes est acquise. Il précise que cela se fait en enrôlant ses serviteurs qui, au fil du temps, ont tiré le filet de l’évangile à travers la mer des nations. La parole du royaume est un filet par lequel toutes sortes de personnes entrent dans le royaume. Il incombe aux pêcheurs de séparer les bons des mauvais. Les bons, ils les mettent dans des récipients. Les mauvais, ils les jettent dehors.
Les mauvais sont traités – dans l’explication – par les anges. Les serviteurs ne s’occupent que des bons. Contrairement à la parabole de l’ivraie, les serviteurs sont ici actifs, alors que dans l’ivraie, ils ne font que constater et il leur est interdit de séparer les mauvais des bons. Nous ne pouvons pas éliminer les mauvais de la chrétienté, mais nous pouvons ceux qui appartiennent à ce trésor et à cette perle, les séparer des autres et les réunir.
L’enseignement pratique de cette parabole est que les bons sont séparés des mauvais et que les bons sont rassemblés dans un même espace. Cela s’est produit plus d’une fois. Beaucoup de bonnes personnes partout dans le monde sont réunies en une unité dans les églises locales.
Ici, le tri a déjà lieu, alors que dans la parabole de l’ivraie parmi le froment, ce tri a lieu à la fin, car ils doivent croître ensemble jusqu’à la moisson. La distinction finale sera faite par les anges lors de l’achèvement du siècle. Ils s’occupent des mauvais qu’ils séparent d’entre les justes et qu’ils jettent dans la fournaise du feu (voir aussi le verset 42). Sur ce, l’explication va aussi au-delà de la parabole et ajoute des faits.
51 - 52 Un maître de maison
51 Jésus leur dit : Avez-vous compris tout cela ? Ils lui répondent : Oui, Seigneur. 52 Il leur dit : C’est pourquoi tout scribe qui a été fait disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.
Après avoir raconté les sept paraboles et expliqué certaines d’entre elles, le Seigneur demande à ses disciples s’ils ont « compris tout cela ». Comme nous, ils peinent à comprendre cet enseignement. Pourtant, leur réponse est un « oui » sincère.
Le Seigneur commence alors à raconter une huitième parabole. Il ne s’agit pas d’une parabole sur le royaume des cieux, mais sur un scribe qui est devenu un disciple du royaume des cieux. Il compare un tel scribe à un maître de maison, c’est-à-dire quelqu’un qui sait ce qu’il a dans la maison. Il peut en faire ce qu’il veut parce que c’est à lui, c’est « son » trésor. Un trésor, c’est quelque chose dont on peut profiter soi-même. Cependant, ce maître de maison ne garde pas ce trésor pour lui, mais en fait sortir quelque chose pour les autres, il veut que les autres en profitent avec lui.
Ce trésor se compose des choses nouvelles et des choses anciennes. Les « choses nouvelles » viennent en premier, l’accent est mis sur elles. Ces choses nouvelles sont longuement mises en évidence dans les paraboles du royaume. Elles traitent de la manifestation nouvelle et cachée du royaume à la suite du rejet et de l’ascension du Seigneur Jésus, des choses inconnues dans l’Ancien Testament. Par les « choses anciennes », on entend ce qui est connu du royaume dans l’Ancien Testament.
Le scribe connaît le royaume, mais il est complètement ignorant du caractère qu’il prendra lorsqu’il sera implanté dans le monde par la Parole, dont tout dépend ici.
Celui qui a suivi l’enseignement et est devenu scribe peut maintenant enseigner aux autres. Le scribe qui est devenu un disciple du royaume connaît les choses anciennes, mais grâce à l’enseignement qu’il a reçu en tant que disciple du Seigneur Jésus, il connaît aussi les choses nouvelles du royaume. Il peut donc, en puisant dans ce trésor, proclamer l’une et l’autre.
53 - 58 Le rejet à Nazareth
53 Il arriva, quand Jésus eut achevé ces paraboles, qu’il se retira de là. 54 Venu dans son pays, il les enseignait dans leur synagogue, si bien qu’ils étaient frappés d’étonnement et disaient : D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? 55 Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? et ses frères, Jacques, Joses, Simon et Jude ? 56 Ses sœurs ne sont-elles pas toutes auprès de nous ? D’où lui vient donc tout cela ? 57 Et ils étaient scandalisés à son sujet. Mais Jésus leur dit : Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et dans sa maison. 58 Aussi ne fit-il pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.
Lorsque le Seigneur a achevé son enseignement par le biais de paraboles, Il se retira de là pour se rendre à Nazareth. Il y poursuit son enseignement. L’enseignement étonne les auditeurs. Ils ne comprennent pas d’où Il vient tout cela. Étonnés, ils se demandent où Il a puisé sa sagesse et ses miracles. Il a passé tant de temps avec eux, mais ils ne L’ont jamais connu. Ils ne voient en Lui que « le fils du charpentier ». Ils ont grandi avec Lui, mais ils n’ont jamais reconnu sa particularité.
Ils savent exactement qui sont ses parents terrestres. Ils connaissent son père (pensent-ils), sa mère et ses frères et sœurs, mais ils ne savent rien de son origine céleste. À cause de leur ignorance concernant ses origines célestes, ils ne comprennent pas non plus d’où viennent ses actions et son enseignement particuliers. Au lieu de chercher son origine, ils sont scandalisés à son sujet En conséquence, ils tombent aussi spirituellement. Ils l’accusent de se prendre pour quelqu’un d’important.
Le Seigneur leur dit alors les paroles que beaucoup de serviteurs ont déjà expérimentées, à savoir qu’un prophète n’est pas sans honneur, sauf dans son pays et dans sa maison. Le résultat est que la bénédiction du Seigneur est repoussée par leur incrédulité. S’il n’y a pas de cœurs ouverts à Lui, Il ne peut rien faire.