1 - 4 À Théophile
1 Puisque plusieurs ont entrepris de rédiger un récit des faits qui sont pleinement reçus parmi nous, 2 comme nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement, ont été les témoins oculaires et les serviteurs de la Parole, 3 il m’a semblé bon à moi aussi, qui ai tout suivi exactement depuis le début, de t’en écrire [le récit] ordonné, très excellent Théophile, 4 afin que tu connaisses la certitude des choses dont tu as été instruit.
Avec son récit de la vie du Seigneur Jésus sur la terre, Luc veut faire mieux connaître à Théophile, païen converti, qui Il est. De nombreux récits de la vie du Seigneur Jésus circulaient déjà, mais ils ne suffisaient pas. C’est parce que les « plusieurs » qui avaient entrepris d’écrire ces récits à son sujet n’étaient pas inspirés. Luc ne les accuse pas d’avoir de mauvaises intentions ou d’être mensongers dans ce qu’ils ont écrit, mais leur biographie était clairement déficiente. Dans tous les cas, il ne s’agissait que du travail et des efforts des hommes pour raconter les choses pleinement reçues et crues parmi les chrétiens.
Parce que leur travail était insuffisant, il était nécessaire d’écrire une histoire nouvelle et surtout donnée par Dieu au sujet de Christ. Lorsque nous lisons les considérations de Luc pour relater la vie du Seigneur, nous remarquons qu’il y a chez lui un ‘motif’ et une ‘inspiration’. Les deux viennent de Dieu. Dieu a fait naître en Luc le désir de s’atteler à cette tâche. Il l’a ensuite guidé de manière absolue et parfaite dans tout ce qu’il a écrit.
Nous devons soigneusement garder à l’esprit que la différence entre un écrit inspiré et un autre écrit n’est pas que seul l’écrit inspiré est vrai et que tout le reste est faux. Un écrit autre qu’un écrit inspiré n’est pas nécessairement faux. Non, la grande différence est qu’un écrit inspiré reflète la vérité telle que Dieu la voit. Cet Évangile écrit par Luc n’est pas un récit de vie sans plus, tel que les autres historiens l’ont compilé. C’est l’histoire de Christ racontée par Dieu, qui, du début à la fin, respire l’intention particulière dont il Lui a plu de l’imprégner.
Ceci est caractéristique de toutes les Écritures inspirées, quelle que soit leur forme ou leur intention. L’inspiration exclut les erreurs de narration et de texte. Et ce n’est pas tout. L’inspiration implique aussi une intention divine d’instruire le croyant dans la révélation de la gloire de Dieu en Christ.
Outre le fait de l’inspiration, nous pouvons aussi voir une différence entre Luc et les autres auteurs non inspirés dans leur façon de travailler. Les plusieurs auteurs non inspirés ont transmis ce qu’ils ont eux-mêmes vu de la vie du Seigneur. En cela, ils ont été des serviteurs de la Parole. Cela peut signifier que dans leur récit du Seigneur Jésus en tant que la Parole (Jn 1:1,14), ils ont témoigné. Luc, comme tous ceux qui ont déjà écrit un récit, veut aussi écrire un récit.
Ceux qui ont déjà écrit un récit ont pour source leur propre observation. Ils ont procédé à partir de ce qu’ils ont vu de leurs propres yeux des actes du Seigneur. Cela détermine simultanément que ce qu’ils ont préparé n’est rien de plus que leur observation humaine. Ils n’ont pu que relayer leurs propres observations, sans pouvoir creuser dans la profondeur de la vérité qui en Christ est venue à l’homme.
Luc a fait une étude minutieuse et approfondie de la vie du Seigneur. Il a personnellement examiné en profondeur « depuis le début ». Ce faisant, il ne s’est pas limité à ce qu’il a vu du Seigneur. Il a aussi fait l’étude du début des choses concernant le Seigneur. D’ailleurs, on peut douter qu’il ait connu le Seigneur Jésus sur la terre. Ce n’est pas un problème quand on réalise que Dieu lui a donné l’inspiration spéciale et la révélation de l’Esprit. Cela montre clairement que Dieu a choisi Luc comme son instrument, non pas simplement pour ajouter un nouveau récit de témoin oculaire aux plusieurs qui existaient déjà, mais pour démontrer son propre plaisir à l’égard de cet Homme aux hommes.
Bien que Luc dise « il m’a semblé bon à moi aussi », tout comme des autres, il distingue néanmoins son propre récit du leur. Il ne dit pas comment il a obtenu sa connaissance parfaite de toutes les choses sur lesquelles il écrit, mais il énonce simplement le fait qu’il possède cette connaissance parfaite. Des recherches minutieuses l’ont conduit au récit que nous avons sous les yeux dans cet Évangile.
Nous savons que Dieu a montré à Luc tout ce qui était nécessaire pour cela. Mais tout ce que Dieu montre à un homme n’exonère pas cet homme de sa propre responsabilité en vue s’approfondir dans ce qu’il veut décrire. Seul Dieu est capable de concilier la responsabilité de l’homme avec son propre plan souverain. Il peut le faire de manière à ce que la responsabilité de l’homme reste entière, alors que l’homme agit exactement selon le plan de Dieu et conformément à son but.
Cela se voit de manière frappante dans ce que Luc avance comme résultat de son investigation dans cet Évangile. Il n’est pas fait mention de la combinaison miraculeuse des recherches méticuleuses de Luc et de l’inspiration et de la révélation de l’Esprit. Pourtant, tout croyant qui lit cet Évangile en priant remarquera à quel point cet Évangile, lui aussi, a été créé sous l’action puissante de l’Esprit de Dieu et est donc complètement différent de tout autre récit de la vie du Seigneur.
Il y a une autre particularité à noter dans la façon dont Luc transmet ses découvertes. Il dit qu’il écrit son récit « ordonné ». Mais il ne veut pas dire par là qu’il décrit la vie du Seigneur dans un ordre chronologique ou historique. Ce qu’il entend par ordonné, c’est la cohérence spirituelle des événements. Il place les événements ensemble non pas parce que dans le temps un événement succède à un autre, mais parce que certains événements appartiennent ensemble par un lien intérieur.
Par exemple, il présente une histoire dans laquelle Marie s’assoit aux pieds du Seigneur pour écouter sa parole, suivie d’une histoire dans laquelle la prière occupe une place centrale (Lc 10:38-42 ; 11:1-13). Ce faisant, il souligne le lien intérieur qui existe entre la Parole et la prière, sans se demander si ces deux événements se succèdent aussi dans le temps. Un temps considérable peut s’être écoulé entre les deux événements. Nous trouverons plusieurs preuves de cette approche de la vie du Seigneur dans cet Évangile. Nous verrons comment les faits, les conversations, les questions, les réponses et les discours du Seigneur sont présentés par Luc en fonction de leur contexte interne et pas toujours comme les événements se sont déroulés consécutivement.
Ensuite, nous apprendrons à qui Luc écrit. Il écrit au « très excellent Théophile ». Le « très excellent » indique la position officielle de Théophile et non son caractère. Bien que Luc se préoccupe avant tout de prêcher l’évangile aux pauvres (Lc 4:18 ; 6:20 ; 7:22), son Évangile dans son ensemble s’adresse néanmoins à cet homme de haut rang qui est maintenant un disciple du Seigneur.
Une personne qui occupe une position élevée dans le monde est particulièrement exposée aux ruses et aux tentations de Satan, ainsi qu’aux soucis de la vie. Ce sont autant de raisons pour lesquelles la semence de la Parole reste sans fruit (Lc 8:12-14). Le fait que toute une partie de la Bible soit néanmoins adressée à ce seul païen, et même avec un tel statut dans le monde, est une preuve particulière de la gracieuse sollicitude de Dieu (cf. 1Cor 1:26). Dieu sait ce dont chaque personne a besoin et ne méprise personne. Il veut aussi pourvoir aux besoins de cet homme haut placé qui est maintenant humble et ressent certainement sa pauvreté spirituelle malgré son statut et sa richesse terrestres (Jac 1:10).
Luc veut convaincre le païen converti Théophile de la fiabilité de la vérité chrétienne qu’il a acceptée. Ce faisant, Luc donne le soins de suivi de ce païen converti. L’intention de l’évangile est de lui donner une meilleure compréhension du ‘chemin’. On lui a enseigné la vérité chrétienne, mais il a besoin d’une confirmation et d’un fondement. C’est-à-dire qu’il a besoin de l’Écriture, car la certitude concernant la foi est liée aux saintes Écritures, la parole de Dieu. Sans la Parole, nous n’aurions aucune certitude. Si nous voulons servir les personnes qui sont (nouvellement) venues à la foi et les établir dans la foi, nous ne pouvons le faire qu’en leur enseignant la parole de Dieu.
5 - 7 Zacharie et Élisabeth
5 Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; sa femme était de la descendance d’Aaron, et son nom était Élisabeth. 6 Ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du Seigneur, sans reproche. 7 Ils n’avaient pas d’enfant, parce qu’Élisabeth était stérile ; et ils étaient tous deux très âgés.
Luc commence son récit en soulignant qu’Hérode est roi de Judée. C’est-à-dire que la situation est complètement différente de ce que Dieu souhaitait. Il n’y a pas de roi issu de la tribu de Juda et certainement pas le roi par excellence issu de la tribu de Juda. Le peuple est venu sous une domination étrangère parce que Dieu a dû livrer son peuple entre les mains d’ennemis à cause de ses péchés. Cela signifie que lorsque le Seigneur Jésus naît, il y a quelqu’un sur le trône qui a illégalement pris cette place, même si Dieu l’a permis parce que son peuple L’a abandonné.
Ces deux circonstances, à savoir que le peuple a tourné le dos à Dieu et qu’un étranger règne sur lui, caractérisent l’époque où le Seigneur Jésus vient sur la terre. Pourtant, dans cette période sombre, où le peuple a oublié Dieu en masse, il y a des hommes qui Lui sont fidèles. Dans les deux premiers chapitres de cet Évangile, nous rencontrons plusieurs personnes qui ont effectivement un cœur pour Dieu. En elles, nous apprenons à connaître le reste d’Israël qui craint Dieu et d’où le Christ, en chair et en os, est sorti.
Luc écrit son Évangile pour tous les hommes, mais dans sa description, il agit selon le principe « le Juif d’abord, et aussi le Grec » (Rom 1:16). Dans les deux premiers chapitres, il montre que la grâce vient d’abord au reste fidèle. Nous voyons ce reste représenté par sept personnes ou groupes de personnes : Zacharie et Élisabeth, Joseph et Marie, les bergers, Siméon, et Anne.
Les premiers de ce reste sont Zacharie, qui signifie ‘l’Éternel se souvient’, et Élisabeth, qui signifie ‘mon Dieu est serment’. Ces deux noms évoquent la fidélité de Dieu. Zacharie est un sacrificateur. Il appartient à la classe d’Abija, qui est la huitième classe(1Chr 24:5,10). Le fait qu’il s’agisse de la huitième classe n’est pas un hasard. En effet, le nombre huit parle d’un nouveau commencement. Sa femme est elle aussi issue de la famille des prêtres. Zacharie a cherché et trouvé une femme qui, comme lui, appartient à une famille liée à Dieu.
C’est un indice important pour ceux qui cherchent un compagnon de vie. L’Écriture est claire : un croyant ne peut se marier que « dans le Seigneur » (1Cor 7:39), c’est-à-dire avec quelqu’un qui connaît aussi le Seigneur Jésus comme Sauveur. L’Écriture interdit aussi clairement à un croyant d’épouser quelqu’un qui ne connaît pas Christ (2Cor 6:14-18). D’ailleurs, quelqu’un qui veut servir le Seigneur lui-même voudra-t-il épouser quelqu’un qui ne veut pas le faire ?
Au cours de ses recherches, Luc a appris à connaître le genre de personnes que sont Zacharie et Élisabeth. Il peut rendre un merveilleux de témoignage à leur sujet. Ce ne sont pas des personnes parfaites. Pourtant, il n’écrit pas sur les mauvaises choses qu’ils ont faites, mais sur l’impression générale qu’ils donnent. Ce sont des hommes qui vivent pour Dieu et qui veulent Lui donner ce à quoi Il a droit. Pour ce faire, ils marchent « dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du Seigneur [c’est l’Éternel], sans reproche ». Leur mode de vie a dû se démarquer au milieu d’un peuple dévoyé et pécheur.
Malgré leur vie sans reproche, ils n’ont pas d’enfant. Pourtant, Dieu a promis que, s’ils sont fidèles à ses commandements, Il bénira le fruit de ventre (Deu 28:1-4). Zacharie et sa femme ne Lui en veulent pas pour cela ; ils ne se rebellent pas contre l’absence d’enfants. Leur confiance en Dieu est récompensée par une bénédiction pour laquelle ils ont longtemps prié (verset 13), mais sur laquelle ils ne comptaient plus.
Dieu bénit d’une manière qui révèle la faiblesse de l’instrument, une faiblesse qui, pour les esprits humains, enlève tout espoir. Élisabeth avait un exemple dans d’autres femmes craignant Dieu qui étaient aussi stériles et où Dieu a aussi béni des enfants alors que tout espoir avait disparu. Le chemin que Dieu emprunte parfois avec des personnes fidèles ne peut pas toujours être expliqué par la raison. Pourtant, Dieu est digne de toute confiance, car Il a toujours des bénédictions pour ceux qui Lui font confiance.
8 - 10 Le sacerdoce de Zacharie
8 Or il arriva, pendant qu’il exerçait le sacerdoce devant Dieu dans l’ordre de sa classe, 9 que, selon la coutume sacerdotale, il fut désigné par le sort pour offrir le parfum en entrant dans le temple du Seigneur. 10 Et toute la multitude du peuple était en prière, dehors, à l’heure du parfum.
La classe sacerdotale à laquelle appartient Zacharie est en service. On estime à 18000 le nombre de sacrificateur à cette époque, divisés en 24 classes. Chaque classe venait à Jérusalem à tour de rôle pour faire son service. Chaque jour, on décidait par tirage au sort quel sacrificateur qui ne l’avait pas encore fait était autorisé à offrir le parfum. Étant donné le grand nombre de sacrificateurs, chaque sacrificateur ne pouvait avoir ce privilège qu’une seule fois dans sa vie.
Combien de fois Zacharie se sera-t-il rendu à Jérusalem au cours de sa vie ? Et chaque jour, le sort en était tiré. Chaque jour, Zacharie a prié pour avoir le privilège d’offrir le parfum. Chaque fois, le sort avait été jeté et jusqu’à présent, il n’avait pas été destiné à chaque fois. Il l’avait attendu, tout comme il avait attendu un fils, mais toujours en vain. Puis, finalement, le sort a destiné le vieil homme. Il est autorisé à offrir le parfum.
C’est un privilège et une tâche magnifique et en même temps responsable. Il doit représenter le peuple et est autorisé à s’approcher de Dieu. Zacharie était probablement l’un des rares sacrificateur à faire ce travail avec dévotion pour Dieu et amour pour le peuple. Le sacerdoce dans son ensemble est en grand déclin. L’attitude des principaux sacrificateurs à l’égard du Seigneur Jésus prouve à quel point le sacerdoce est centré non pas sur Dieu mais sur eux-mêmes. Il ne s’agit pas de savoir si Dieu reçoit ce qui Lui est dû, mais s’ils peuvent eux-mêmes en bénéficier. Zacharie est une exception à cette règle.
Parce qu’il est fidèle, Dieu peut lui faire des annonces sur ses projets. Il veut donner à Zacharie une intelligence de ceux-ci. Accomplir fidèlement la tâche qui nous a été confiée est toujours, aujourd’hui aussi, l’une des conditions pour recevoir et comprendre les communications de Dieu. Que la foi soit aussi nécessaire, nous le voyons plus loin.
Le sort a décidé que Zacharie pourrait aller apporter l’offrande de parfum. Ici, il est encore question de sort. Dieu l’a encore utilisé à l’époque pour faire connaître sa volonté souveraine. Cela correspond à une situation de l’Ancien Testament. Lorsque le Seigneur Jésus est parti au ciel, le sort est utilisé une fois de plus et pour la dernière fois. C’est le cas pour le choix d’un apôtre à la place de Judas (Act 1:26). Et ce, avant même que le Saint Esprit ait été répandu et soit venu sur la terre pour guider les croyants. Une fois que le Saint Esprit est là, nous ne lisons plus nulle part de l’utilisation du sort. Dès sa venue sur la terre, le Saint Esprit guide les croyants dans leurs prises de décision.
Zacharie doit entrer dans la maison du temple du Seigneur, l’Éternel, « pour offrir le parfum ». L’offrande de parfum représente symboliquement le Seigneur Jésus dans sa beauté devant Dieu. Ainsi, le croyant peut maintenant dire à Dieu à quel point le Seigneur Jésus est excellent et donc, comme un sacrificateur dans un sens spirituel, apporter l’offrande du parfum. Lorsque l’offrande du parfum est apportée, le sacrificateur se tient dans son parfum. Ainsi, le croyant est rendu agréable par ce que Christ est devant Dieu. Le parfum est une image des prières des saints (Psa 141:2 ; Apo 5:8) et aussi une image de la gloire personnelle du Seigneur Jésus (Apo 8:3). Nos prières ne sont agréables à Dieu que par Lui (Héb 13:15).
Zacharie procède dans le temple sur la terre conformément à la loi. Au cours de cet Évangile, nous voyons le passage de la loi à la grâce, de la terre au ciel. Cet Évangile se termine par la bonne nouvelle à toutes les nations et par un Christ qui est enlevé au ciel pour y commencer son service de souverain sacrificateur.
Cet Évangile commence par une scène dans le temple et il se termine par une scène dans le temple. Dans le premier chapitre, nous voyons un sacrificateur muet. Dans le dernier chapitre, nous trouvons des hommes qui sont tout sauf muets. Ils louent Dieu en tant que personnes destinées à être sacrificateurs dans une nouvelle dispensation, celle de l’église. Cet Évangile commence par un croyant qui ne peut pas parler ; il se termine par des croyants qui ne peuvent pas s’arrêter de louer.
Le fait que toute la foule soit dehors est le trait typique de l’Ancien Testament. Mais la foule est en prière. La prière apparaît beaucoup dans cet Évangile. Huit fois, nous trouvons le Seigneur Jésus en prière (Lc 3:21 ; 5:16 ; 6:12 ; 9:18,29 ; 11:1 ; 22:41 ; 23:34a). Le peuple est en prière, ce qui ne veut pas dire qu’il a un réel désir de Dieu. Pourtant, il y aura parmi eux des croyants fidèles qui sont dans une véritable révérence dans la prière. Ils réalisent que Dieu ne peut traiter avec eux que sur la base de l’offrande du parfum. La prière fait partie de leur religion. Ils ne peuvent pas s’approcher de Dieu eux-mêmes. Il faut passer par un médiateur.
Partout où, dans la chrétienté, quelqu’un occupe une position entre les hommes et Dieu, c’est une adhésion à cette situation de l’Ancien Testament. Le croyant a le privilège de pouvoir s’approcher lui-même de Dieu. Chaque croyant est un sacrificateur et est appelé à offrir des sacrifices spirituels (1Pie 2:5).
11 - 17 L’annonce de la naissance de Jean
11 Or un ange du Seigneur lui apparut, debout à la droite de l’autel du parfum. 12 Zacharie, en le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit. 13 Mais l’ange lui dit : Ne crains pas, Zacharie, parce que tes supplications ont été exaucées ; ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jean. 14 Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance ; 15 car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni boisson forte, et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère. 16 Il fera retourner un grand nombre des fils d’Israël au Seigneur leur Dieu. 17 Et il ira devant Lui dans l’esprit et la puissance d’Élie, pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants, et les désobéissants à la pensée des justes, pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé.
Depuis de nombreuses années, l’offrande du parfum quotidien était proposée. Zacharie n’avait jamais entendu dire que quelque chose d’inhabituel se produisait pendant l’offrande du parfum, mais quand son tour est venu, c’est arrivé : Zacharie a reçu la visite d’un ange du ciel. Une telle visite avec un message pour les hommes sur la terre, c’était il y a très longtemps. « À certaines époques, un ange descendait » pour la guérison de toutes sortes de maladies (Jn 5:4). C’était certainement une intervention gracieuse de Dieu, mais maintenant un ange vient dans un but beaucoup plus glorieux, car il annonce la naissance du précurseur du Messie.
L’ange prend place à droite de l’autel du parfum. Cela souligne le lien entre son message et l’autel du parfum. Le message qu’il apporte est lié à la puissance de l’offrande de parfum. Ce n’est que parce que Christ est si agréable à Dieu que Dieu peut avoir cette visite sur la terre et communiquer ses plans. Le fait que l’ange se tienne à droite de l’autel a aussi une signification. Le côté droit parle de faveur (Mt 25:33-34) et de puissance, l’endroit où se trouve le Seigneur Jésus, à la droite de Dieu. Le message porte sur la faveur que Dieu accorde aux hommes et sur le pouvoir qu’Il a d’accorder aussi cette faveur.
Zacharie a beaucoup prié dans sa vie et est habitué à la sainteté de Dieu grâce à son sacerdoce. Pourtant, il est troublé et saisi de crainte par cette visite du ciel. C’est ainsi que cela se passe pour nous aussi parfois. Nous pouvons être fidèles au Seigneur, lire sa Parole et Lui parler, et pourtant être troublé lorsqu’Il nous montre soudainement quelque chose de lui-même. Dans quelle mesure sommes-nous vraiment familiers avec Lui ?
L’ange le rassure et l’encourage en lui disant que ses supplications ont été exaucées. Le pieux sacrificateur a souvent prié pour obtenir la bénédiction d’enfants, mais la réponse n’est pas venue jusqu’à présent. Aujourd’hui, un ange vient lui dire que ses supplications, si longtemps envoyées apparemment en vain, ont été exaucées.
L’exaucement des supplications envoyées à Dieu de nombreuses fois avec sincérité demande parfois une longue attente. On a parfois l’impression que Dieu n’entend pas. Ici, nous voyons qu’Il n’oublie pas toutes ces supplications, mais que, dans sa sagesse, Il attend pour y répondre le temps qu’Il a fixé.
L’enfant annoncé doit s’appeler « Jean », ce qui signifie ‘l’Éternel est gracieux’. Ainsi, tout exaucement d’une prière est l’expression de la grâce du Seigneur. L’ange n’annonce pas seulement la naissance d’un fils avec le nom qui sera donné à ce fils. Il annonce aussi ce que la naissance de ce fils signifiera pour Zacharie et pour beaucoup d’autres. Son fils sera quelqu’un qui provoquera la joie et l’allégresse. Lorsque Dieu répond aux prières, il en résulte de la joie.
Ses parents et d’autres personnes ne seront pas les seuls à se réjouir pour Jean. C’est surtout Dieu qui se réjouira de lui. Jean sera un naziréen, c’est-à-dire qu’il sera complètement mis à part pour Dieu. Ce sera la joie du Saint Esprit de conduire ce fils tout au long de son ministère. La réponse à chacune de nos prières est aussi une grande joie pour Dieu. Nous avons la possibilité de Lui donner ce qu’Il nous donne. Nous le faisons lorsque nous utilisons ce qu’Il nous donne pour sa gloire.
L’effet de sa vie mise à part pour Dieu et de son puissant message sera que de nombreux fils du peuple de Dieu qui se sont éloignés dans leur ensemble reviendront au Seigneur, c’est-à-dire à l’Éternel, leur Dieu. Jean sera un instrument spécial pour restaurer la relation rompue entre les hommes et Dieu.
Non seulement il rétablira la relation entre une grande partie d’Israël et Dieu, mais aussi entre les hommes eux-mêmes. À cette fin, il sortira devant le Seigneur Jésus, Il est l’Éternel, envoyé par Lui en tant qu’ambassadeur. Celui qui l’a envoyé est visible en lui. Il ne viendra pas dans sa propre force et avec sa propre narration. Son apparence rappellera celle d’Élie (Mal 3:23).
Lorsque nous voyons Élie sur le Carmel (1Roi 18:20-46), c’est là que son esprit et sa puissance se manifestent d’une manière particulière. Quel zèle inébranlable et ardent pour la gloire de l’Éternel, le Dieu d’Israël ! Et quel résultat ! La restauration du lien rompu entre Israël et l’Éternel a lieu lorsque nous entendons le peuple s’écrier : « L’Éternel, c’est lui qui est Dieu ! L’Éternel, c’est lui qui est Dieu ! » (1Roi 18:39). L’appel de Jean à la repentance a une telle puissance spirituelle, qu’il est ici comparé à Élie qui a ramené le peuple au Seigneur, l’Éternel.
En abandonnant Dieu, il n’y a pas d’unité en Israël, mais de la division. Tout est détruit en Israël. Le péché entraîne toujours de tels bouleversements. Jean est envoyé « pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants », c’est-à-dire qu’il sera utilisé par Dieu pour les réunir dans l’amour (Mal 3:24). Pour ce faire, il leur dira que leur disposition à la désobéissance est mauvaise. Au lieu de cela, il les instruira dans « la pensée des justes ». La désobéissance doit être condamnée et à sa place doit venir l’éducation à ce qui est agréable à Dieu.
Le but de son action est de préparer au Seigneur, l’Éternel, c’est-à-dire le Seigneur Jésus, un peuple prêt à Le recevoir. À cet égard, Dieu veut équiper chaque croyant pour qu’il puisse accomplir un service comme celui de Jean. Comme Jean donc, nous vivons nous aussi une époque de transition. C’est un temps de fin et en même temps un temps qui annonce un nouveau commencement. Le jugement est imminent avec la venue de Jésus Christ. Nous devons faire comprendre aux hommes qu’Il vient et que ce n’est qu’en se repentant de Dieu et en croyant au Seigneur Jésus que l’on peut supporter le jour de sa venue et être sauvé du jugement.
18 - 23 L’incrédulité de Zacharie
18 Zacharie dit à l’ange : Comment connaîtrai-je cela, car moi je suis un vieillard, et ma femme est très âgée ? 19 L’ange lui répondit : Moi, je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer ces bonnes nouvelles. 20 Et voici, tu seras réduit au silence, sans pouvoir parler, jusqu’au jour où cela arrivera, parce que tu n’as pas cru mes paroles qui s’accompliront en leur temps. 21 Le peuple attendait Zacharie ; on s’étonnait qu’il s’attarde dans le temple. 22 Quand il fut sorti, il ne pouvait pas leur parler, et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le temple ; lui-même leur faisait des signes, et il demeurait muet. 23 Puis il arriva, quand les jours de son service furent accomplis, qu’il repartit chez lui.
Zacharie ne croit pas l’ange sur parole. Il se montre comme un ‘croyant incrédule’. Il ignore tout ce que l’ange dit au sujet du fils annoncé et demande un signe (1Cor 1:22) pour confirmer que Dieu a bien répondu à ses prières. Que signifient donc ses prières ? A-t-il prié en croyant que Dieu est capable de faire ce qu’il a demandé ? Faisons-nous confiance à Dieu lorsque nous prions ? Comment se passent nos relations avec Lui et comment connaissons-nous Dieu ?
Il est significatif qu’un homme qui vit avec Dieu depuis si longtemps et qui a été en sa présence tant de fois doute d’un message venu du ciel. Il doute que Dieu soit puissant pour changer le cours de la nature là où c’est nécessaire. Les Écritures, que Zacharie connaît, en témoignent dans les exemples de Saraï, Rebecca et Anne. Qu’en est-il de notre foi dans l’Écriture ?
La réponse de l’ange sonne presque indignée. Zacharie sait-il à qui il a affaire ? L’ange n’est pas personnellement offensé, mais la réponse de Zacharie est une insulte à Dieu. Gabriel le souligne lorsqu’il déclare qu’il se tient devant Dieu (au présent), et non qu’il se tenait devant Dieu (au passé). Il est conscient de la présence de Dieu et du fait qu’il est son porte-parole. Douter de ses paroles, c’est douter de ce que Dieu dit. Il n’a pas dit autre chose que ce que Dieu lui a dit de dire. Par conséquent, le doute de Zacharie est la preuve de son incrédulité.
Nous n’aimons pas non plus que quelqu’un ne croie pas à nos paroles, à plus forte raison un ange qui parle au nom de Dieu et à plus forte raison quand Dieu lui-même parle. Souvent, nous ne lisons pas l’Écriture avec suffisamment d’intimité dans notre cœur. Nous lisons l’Écriture comme si nous voulions nous familiariser avec les mots et les phrases. Si la lecture de l’Écriture ne me met pas en présence de Dieu avec mon cœur et ma conscience, je n’ai pas appris la leçon que l’Écriture veut m’enseigner. Zacharie n’est pas en présence de Dieu avec son cœur et sa conscience et il ne peut donc pas croire que ce qui est dit vient de Dieu.
Zacharie reçoit le signe demandé, mais c’est un signe de jugement. Le signe qu’il reçoit convient à son incrédulité autant que parler convient à la foi (2Cor 4:13). Le service sacerdotal est réduit au silence par l’incrédulité. Cependant, il s’agit d’un jugement temporaire. Les paroles de Dieu s’accompliront en leur temps, malgré son incrédulité. Le châtiment sera ôté par la miséricorde au moment opportun.
Alors que la conversation se déroule dans le temple, le peuple est dehors et attend Zacharie. Le peuple ne se tient pas seulement littéralement dehors le temple, il se tient aussi dehors des annonces faites dans le temple. Ils ne sont pas habitués à ce qu’un sacrificateur reste aussi longtemps dans le temple. Il a dû se passer quelque chose.
Lorsque le sacrificateur apparaît, il ne peut pas leur communiquer la bénédiction habituelle. Parmi la foule sur la place du temple, il y aura eu plusieurs fidèles, des hommes qui attendent tous la délivrance de Jérusalem (Lc 2:38). Le mutisme de Zacharie est aussi un signe pour le peuple, afin que tous y réfléchissent. Zacharie fait signe qu’ils peuvent partir. Lui-même reste muet. Il continue d’effectuer son service pendant le temps prescrit. Lorsque le temps de service de son classe est terminé, il rentre chez lui.
24 - 25 Élisabeth conçoit
24 Après ces jours-là, Élisabeth sa femme conçut, et elle se cacha cinq mois, disant : 25 Ainsi m’a fait le Seigneur dans les jours où il m’a regardée, pour ôter mon opprobre parmi les hommes.
Le Seigneur accomplit sa parole et Élisabeth conçoit. Lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, elle se cache pendant cinq mois. Ce n’est pas parce qu’elle a honte, mais parce qu’elle veut passer cinq mois à honorer le Seigneur pour ses actions merveilleuses. Elle est consciente de l’attention qu’Il lui porte. Après tout, elle était stérile. Elle souffrait de l’opprobre qu’elle avait parmi les hommes à cause de sa stérilité. Aujourd’hui, le Seigneur, l’Éternel a ôté son opprobre. C’est pour cela qu’elle veut L’honorer.
26 - 30 Gabriel est envoyé à Marie
26 Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, 27 à une vierge, fiancée à un homme dont le nom était Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. 28 L’ange entra auprès d’elle et dit : Je te salue, toi qui es comblée de faveur ! Le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes. 29 Elle, le voyant, fut troublée à sa parole et raisonnait en elle-même sur ce que pouvait signifier cette salutation. 30 L’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Au sixième mois de la grossesse d’Élisabeth, Gabriel est de nouveau envoyé sur la terre. Dieu détermine le bon moment pour chaque chose. Le temps Lui appartient. Il ne précipite jamais les choses. Il doit y avoir un espace de six mois entre la naissance du Seigneur Jésus et celle de son précurseur. Lorsque le ciel s’ouvre à nouveau pour envoyer un messager sur la terre, la destination n’est cette fois pas le temple de Jérusalem, mais Nazareth. Ce lieu pourrait bien avoir été le dernier choix de l’homme pour l’accomplissement du plan de Dieu, un lieu dont le nom seul suffit à condamner ceux qui en viennent (Jn 1:45-46).
L’ange doit se rendre auprès d’une vierge avec un message, un message spécial. Le fait qu’il soit envoyé à une vierge est au premier plan. Plus loin, le nom de la vierge est mentionné. Il ne s’agit pas d’une personne dont les gens du monde entier font l’éloge. Elle est inconnue du monde, mais Dieu la connaît. Il l’a choisie pour devenir la mère de son Fils.
Pour cela, il est important qu’elle soit vierge et que son mari soit issu de la maison de David. Ainsi s’accomplira la prophétie d’Ésaïe qui parlait d’une vierge qui concevrait (Ésa 7:14). De même, toutes les prophéties s’accompliront qui parlent de quelqu’un de la maison de David et notamment du Fils de David régnant sur le trône de l’Éternel à Jérusalem (1Chr 29:23 ; 2Sam 7:12-16 ; Psa 89:3-4).
Le fait que personne ne connaisse Joseph et Marie prouve à quel point la maison de David est tombée. Joseph n’est pas un prince ; il n’est qu’un simple charpentier. C’est ici que Dieu trouve l’atmosphère dans laquelle ses promesses peuvent s’accomplir.
L’ange rend visite à Marie chez elle. Il vient lui transmettre son message dans sa vie privée et non dans le temple, comme avec Zacharie. Cela montre à quel point Dieu s’approche des hommes avec ses communications. L’ange la salue. Il lui assure que le Seigneur, l’Éternel, est avec elle. Il l’appelle aussi « bénie parmi les femmes ». Le fait que Marie ait été choisie par Dieu pour devenir la mère du Seigneur Jésus la rend spéciale parmi toutes les femmes du monde entier.
Cela ne peut être que le résultat de la grâce de Dieu. En elle-même, elle n’est pas plus que toutes les autres femmes. Pourtant, Dieu la choisit parce qu’elle est consciente de la grâce de Dieu. L’église catholique romaine a tiré de cette salutation l’idée idolâtre que Marie serait comblée de faveur et pourrait agir comme médiatrice. Cependant, elle est en elle-même une femme pécheresse qui a besoin de son Fils comme Sauveur pour ses péchés. Devenir la mère du Messie en tant que telle n’est rien d’autre que la faveur de Dieu.
Nous ne lisons pas qu’elle est effrayée par l’apparition de l’ange, comme Zacharie (verset 12), mais qu’elle est troublée à sa parole. La salutation de l’ange la fait réfléchir. Elle ne peut pas le saisir, mais elle ne le rejette pas dans l’incrédulité. Cela marque son pensée de piété.
L’ange la rassure. Il l’assure de la grâce qu’elle a trouvée auprès de Dieu. C’est-à-dire qu’elle l’a cherchée, comme autrefois Noé (Gen 6:8). La grâce qui lui est donnée pour qu’elle devienne la mère du Messie va bien au-delà de celle qu’elle a trouvée auprès de Dieu en tant que pécheresse. Elle aura souhaité devenir la mère du Seigneur Jésus, comme l’aura fait toute vierge craignant Dieu en Israël et appartenant à la postérité de David (Dan 11:37a).
31 - 35 L’annonce de la naissance de Christ
31 Et voici, tu concevras dans ton ventre, tu enfanteras un fils et tu l’appelleras du nom de Jésus. 32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 33 il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume. 34 Marie dit à l’ange : Comment cela arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? 35 L’ange lui répondit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu.
Ce qui est écrit au verset 31 montre clairement que le Seigneur Jésus est vraiment Homme, car il y est annoncé qu’Il sera né d’une femme (Gal 4:4). Il est son Fils. Le nom qu’elle va Lui donner montre qu’Il est l’Éternel. Il est dit à Zacharie qu’Élisabeth concevra et enfantera un fils, en réponse à leur prière. Cela montre clairement que Dieu est fidèle et prouve sa bonté envers son peuple qui L’attend. Ce qui est dit à Marie est un acte de grâce souveraine. Elle a trouvé grâce auprès de Dieu. Elle concevra malgré le fait qu’elle ne soit pas mariée. Elle enfantera un Fils par un acte souverain de Dieu.
Tout comme l’ange a dit à Zacharie quel nom donner à son fils, l’ange dit à Marie quel nom donner à son Fils. Il s’appellera « Jésus », ce qui signifie ‘l’Éternel est le salut’ ou ‘l’Éternel est le Sauveur’. Le nom « Jésus » était plus courant en Israël, mais Marie sait que son Fils prouvera totalement ce nom.
L’ange lui parle encore de ce fils merveilleux en déclarant son nom. Cela montre qu’Il est plus qu’un véritable Homme. Tout d’abord, Il est vraiment « grand » comme aucun autre homme ne l’est. Il est grand en lui-même. C’est différent de Jean dont il est dit qu’il sera grand « devant le Seigneur » [c’est-à-dire l’Éternel] (verset 15). Aucun homme n’est comparable à Lui. Nous verrons dans cet Évangile qu’Il vit parfaitement à la gloire de Dieu dans tout ce qu’Il fait et tout ce qu’Il dit. C’est ce qui fait qu’une personne est vraiment grande.
Dans sa personne, Il est le « Fils du Très-Haut ». Cela nous détermine que sa position est aussi élevée au-dessus de toute puissance concevable sur la terre. Dans cette position, les croyants sont aussi liés à Lui, car ils sont aussi appelés « fils du Très-Haut » dans ce même Évangile (Lc 6:35). Dans cette position, Il s’assiéra aussi un jour sur le trône de David son père que Dieu Lui donnera. Ce sera son propre trône. Maintenant, le Seigneur Jésus n’est pas assis sur son trône, mais sur le trône de son Père (Apo 3:21).
Quand Il sera assis sur son propre trône, Il régnera sur la maison de Jacob, c’est-à-dire sur tout Israël, les douze tribus, et pas seulement sur la maison de Juda. Le fait que Luc parle de « Jacob » et non d’Israël rappelle les difficultés que Dieu a rencontrées avec ce peuple. Jacob est le nom du peuple dans sa faiblesse et ses actions souvent volontaires.
Le Seigneur Jésus ne régnera pas non plus dans la faiblesse et temporairement avec le pouvoir éphémère d’une vie impérissable, comme cela a été le cas pour tous les dominateurs terrestres avant Lui. Il sera roi « à toujours ». Il n’a pas de successeur. Sa royauté, son gouvernement, n’aura pas de fin (Dan 7:14) et ne sera donc jamais repris par un autre.
Marie ne demande pas, comme Zacharie, un signe, mais une explication. Sa question ne relève pas de l’incrédulité, mais est conforme aux pensées de Dieu. C’est aussi pour cela qu’elle reçoit une réponse. Dans le cas de Zacharie, il n’était question que de l’exercice de la puissance extraordinaire de Dieu dans le cours ordinaire et naturel des événements. Marie, cependant, ne demande pas si cela arrivera, mais elle demande avec une sainte confiance comment cela arrivera, parce que cela doit se produire en dehors du cours ordinaire et naturel des événements. Elle ne doute pas de l’accomplissement lui-même. Cela montre d’ailleurs le caractère naturel de l’absence de rapports sexuels avant le mariage. Elle n’arrive pas à imaginer comment elle pourra concevoir un enfant.
Dans la réponse qu’elle reçoit, nous entendons la révélation de Dieu concernant le miracle de la conception du Seigneur Jésus. Nous entendons parler de la réalité de la naissance virginale et de la nature totalement surnaturelle du fait que Christ est devenu Homme. Il ne sera pas engendré par un homme, mais par Dieu. L’Homme Jésus Christ sera la descendance de la femme (Gen 3:15), et non d’un homme. Marie concevra par l’opération de Dieu, le Saint Esprit, qui la couvrira de son ombre. Cette ombre signifie que la gloire de Dieu la recouvre comme nous le voyons plus tard sur le mont de transfiguration, lorsqu’une nuée couvre Pierre, Jean et Jacques (Lc 9:34 ; cf. Exo 40:35).
Par conséquent, Dieu est le Père du Seigneur Jésus en tant qu’Homme et Il est aussi appelé le Fils de Dieu en tant qu’Homme. Il n’a pas été engendré par un homme pécheur comme l’est aussi Joseph, mais par Dieu. Il a donc un corps aussi limité et faible que celui de n’importe quel autre homme, mais Il n’a pas de nature pécheresse, ce qui rend impossible qu’Il puisse pécher. Il est donc aussi « saint » [littéralement : ce qui naîtra, saint], ce qui est complètement mis à part pour Dieu. Il prend sa place parmi les hommes, mais en même temps, il est le totalement Autre. Il est celui qui est sans péché, celui qui est juste.
36 - 38 Un encouragement pour Marie
36 Et voici, Élisabeth ta parente, elle aussi, a conçu un fils dans sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile en est à son sixième mois ; 37 car rien ne sera impossible à Dieu. 38 Marie dit alors : Voici l’esclave du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange s’en alla d’auprès d’elle.
En guise d’encouragement supplémentaire, l’ange annonce à Marie qu’Élisabeth aussi a conçu un fils, alors qu’elle est déjà âgée et qu’elle a toujours été stérile. Que Gabriel informe Marie qu’Élisabeth est enceinte, il le fait pour renforcer Marie dans sa foi au vu de ce qu’il lui a dit. Pour Marie, c’est la preuve que Dieu est à l’œuvre. Il est en train d’accomplir de grandes choses. Elle peut en entendre parler et Dieu l’utilise même pour cela, tout comme Élisabeth.
Dieu utilise des instruments faibles pour faire de grandes choses, ce qui montre que c’est son œuvre et non celle des hommes. L’ange parle aussi d’Élisabeth parce que le Fils de Marie et le fils d’Élisabeth, aussi complètement différents qu’ils soient, sont aussi étroitement liés. Le fils d’Élisabeth est le précurseur du Fils de Marie.
Le fait qu’Élisabeth a conçu malgré son âge avancé et sa stérilité persistante est la preuve que pour Dieu, rien n’est impossible. Il est capable de donner la vie là où elle n’est pas humainement possible. Il est le Dieu qui œuvre à un renversement du sort de son peuple d’une manière qui dépasse la pensée humaine.
Marie croit et se soumet au Seigneur. L’intervention miraculeuse de Dieu l’amène non pas à l’exaltation de soi, mais à l’humilité. Elle s’appelle « l’esclave du Seigneur », c’est-à-dire de l’Éternel. Toujours lorsqu’il y a une prise de conscience de la grâce que Dieu accorde, la conséquence est une volonté d’être entièrement disponible pour servir. La grandeur de ce miracle rapproche tellement Dieu d’elle qu’elle s’oublie elle-même.
L’ange a délivré son message et s’en va.
39 - 45 Marie chez Élisabeth
39 En ces jours-là, Marie se leva et s’en alla en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda. 40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 41 Et il arriva, dès qu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son ventre ; alors Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint ; 42 elle s’écria à haute voix : Tu es bénie parmi les femmes, et béni est le fruit de ton ventre ! 43 Et d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? 44 Car voici, dès que la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli d’allégresse dans mon ventre. 45 Et bienheureuse est celle qui a cru, parce qu’il y aura un accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur.
Marie est pleine de tout ce qu’elle a entendu. Elle a besoin d’en parler. Avec qui mieux qu’avec celle qui a aussi été ainsi visitée par Dieu ? L’ange lui a parlé d’Élisabeth. Cela éveille en elle le désir d’aller la voir. Les expériences avec le Seigneur, les découvertes de sa Parole, demandent de la communion, demandent à être partagées avec ceux qui les connaissent et s’en réjouissent. Marie se rend dans les montagnes. Cela suggère symboliquement que la communion sur les choses du Seigneur est reliée au ciel, élevée par rapport à la terre. Ce qui se passe entre Marie et Élisabeth est un merveilleux exemple de communion dans le Saint Esprit.
Son but est de partager ses expériences et ce qu’elle a entendu avec Élisabeth. Pour ce faire, elle doit se rendre à la maison de Zacharie, car c’est là que se trouve Élisabeth. Ce couple ne vivait pas séparément. Elle s’est peut-être déjà rendue plusieurs fois chez Élisabeth et il y a déjà eu une salutation. Cependant, la salutation avec laquelle Marie salue Élisabeth cette fois-ci est différente de toutes les autres fois. Il ne s’agit pas de la salutation qui a lieu lorsque deux membres d’une famille se rencontrent après une longue période. L’occasion pour toutes les deux est une visite du ciel et des communications divines qui leur sont adressées. Il n’est donc pas nécessaire cette fois-ci d’échanger toutes sortes de plaisanteries. La communion est instantanée.
Grâce à l’action de Dieu en ces deux femmes, un lien intérieur extraordinaire existe entre elles. Jean répond dans le ventre d’Élisabeth à la salutation de Marie, et Élisabeth est remplie de l’Esprit Saint. Il s’agit d’une scène de la communion la plus intime suite aux choses que Dieu s’emploie à faire en vue de la venue de son Fils dans le monde. Lorsque les cœurs sont remplis de son œuvre en son Fils, c’est le résultat du travail de l’Esprit qui, en même temps, a tout l’espace nécessaire pour remplir les cœurs. C’est alors que la communion est vécue de la manière dont Dieu se réjouit.
Élisabeth ne pense pas au grand miracle de sa propre grossesse et au fils spécial qu’elle va mettre au monde. Elle est remplie de la grâce qui est tombée sur Marie et du fruit de ses entrailles. C’est vraiment le résultat d’être remplie du Saint Esprit. Ensuite, toute l’attention est portée sur le Seigneur Jésus et sur ce qu’Il fait et a fait. Il est le sujet de la conversation. Il s’agit là de la véritable communion des saints.
Marie est bénie par Dieu parce que, parmi toutes les femmes, c’est à elle qu’il est arrivé de devenir la mère du Messie. Le fruit de son ventre est aussi béni, mais d’une manière très différente. Ce fruit ne reçoit pas de bénédiction comme quelqu’un qui est doué, mais il est l’objet de bénédictions et de louanges. Marie ne reçoit pas de louanges, c’est le fruit de son ventre qui en reçoit. Le fruit de son ventre est Christ. Celui dont Salomon dit que le ciel des cieux ne peut Le contenir (1Roi 8:27), habite dans le ventre de la vierge de Nazareth.
Plus tard, Il sera trois jours et trois nuits dans le ventre de la terre. De même qu’Il sort immaculé du ventre de sa mère, il sort immaculé de la tombe. Il est tout à fait unique parmi les hommes. Il est l’Homme et Dieu en une seule personne. Il est Dieu manifesté en chair. C’est pourquoi Il est l’objet des louanges des hommes.
Élisabeth est aussi impressionnée par le fait que la mère « de mon Seigneur » vienne à elle. Elle accepte dans la foi que l’enfant que Marie porte soit son Seigneur personnel. Il ne s’agit pas de Marie, mais de son enfant, bien qu’il existe un lien étroit entre Marie et l’enfant. Nous entendons ce « mon Seigneur » personnel (cf. Jos 5:14 ; Psa 110:1) dit par trois autres personnes dans le Nouveau Testament. Nous l’entendons de la bouche de Marie de Magdala (Jn 20:13), de Thomas (Jn 20:28) et de Paul (Php 3:8). Elle est dite par deux femmes et deux hommes.
Élisabeth raconte que les paroles de la salutation dites par Marie ont provoqué une réaction chez le bébé qui se trouvait dans son ventre. Elle a même remarqué que « le petit enfant a tressailli d’allégresse ». La salutation a provoqué de la joie chez cet enfant à naître. C’est en même temps un jugement cinglant sur ceux qui croient pouvoir avorter d’un enfant à naître parce qu’il ne serait pas une personne.
Enfin, Élisabeth exprime sa pleine foi dans ce que le Seigneur a dit à Marie. Elle dit que Marie est bienheureuse, non pas à cause de ce que Marie est en elle-même, mais parce que Marie a cru. Cette foi en ce que Dieu a dit peut aussi nous caractériser. Après tout, nous avons ce que Dieu nous a dit dans sa Parole. Si nous y croyons, on dit de nous aussi que nous sommes bienheureux.
46 - 47 Le cantique de Marie
46 Et Marie dit : Mon âme magnifie le Seigneur, 47 et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur,
Après le cantique d’Élisabeth vient celui de Marie. Son cantique a beaucoup de points communs avec celui d’Anne à l’occasion de la naissance de Samuel (1Sam 2:1-10). Après celui de Marie, Luc en mentionne cinq autres dans les deux premiers chapitres, ce qui fait un total de sept cantiques. Nous entendons encore parler du cantique de Zacharie (versets 67-79), de la louange des anges (Lc 2:14), du cantique des bergers (Lc 2:20), de Siméon (Lc 2:29-32) et d’Anne, une prophétesse (Lc 2:38). À l’exception des anges, ils sont tous l’expression d’une foi personnelle submergée par la bonté du Seigneur. Si tel est le cas, un cantique ne peut manquer d’être prononcé.
Il n’est pas dit de Marie qu’elle est remplie de l’Esprit Saint comme nous le lisons à propos d’Élisabeth (verset 41). Cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas remplie de l’Esprit Saint, mais que ses expressions, plus encore que celles d’Élisabeth, reflètent son expérience personnelle de la foi des choses qui lui ont été dites. Elle parle des sentiments de son âme et de son esprit.
Avec son âme, elle magnifie ou rend grand le Seigneur. Le Seigneur ne peut pas devenir plus grand par nos louanges, mais Il peut devenir grand pour nos âmes. Cette grandeur n’a rien à voir avec quelque chose de petit que l’on met sous un microscope et que l’on rend ensuite grand. Il s’agit plutôt de quelque chose comme, par exemple, une énorme étoile qui est si loin qu’elle semble petite. En la regardant à travers un télescope, l’étoile n’est pas rendue plus grande, mais sa grandeur est rapprochée, il y a une meilleure vue de la taille de l’étoile. C’est ainsi que notre âme peut magnifier ou rendre grand le Seigneur. Nous pouvons chanter tout ce en quoi Il est grand, comme sa grâce et sa miséricorde. Ainsi, nous exprimons quelque chose de sa grandeur dans notre monde où Il semble si petit et insignifiant.
Lorsque nous pensons à tous les bienfaits qu’Il nous a apportés, un cantique jaillit de notre âme. Sa bonté émeut notre âme, des sentiments de gratitude ne peuvent manquer de s’élever. Nous Le rendons grand, même si nous sommes encore très loin de sa véritable grandeur. Paul désirait ardemment que le Christ soit magnifié ou rendu grand dans son corps (Php 1:20). Là, il s’agit de rendre visible qui est Christ à travers lui, que les autres voient Christ à travers son apparence physique, qu’Il soit rapproché des hommes. Ici, il s’agit des expressions de l’âme, du besoin de dire à Dieu et aux autres qui Il est pour moi personnellement. Combien peu le faisons-nous parce que nous devenons si peu impressionnés par toute la bonté et la grâce de Dieu qu’Il a démontrées dans le don de son Fils. Que Marie soit pour nous une incitation à magnifier ou rendre plus grand le Seigneur.
Non seulement son âme est impliquée dans son cantique, mais son esprit l’est aussi. Un cantique n’est pas seulement une expression émotionnelle, mais il y a aussi des considérations spirituelles. L’expression de sa joie réside dans le fait qu’en Dieu, elle a un Sauveur. Par là, elle dit que bien qu’elle soit la mère du Seigneur Jésus, elle a aussi besoin de Lui en tant que Sauveur.
Dans l’expression de ses sentiments, elle est aussi une image du reste fidèle qui répondra de la même manière lorsque Christ viendra à son peuple pour la seconde fois. Le caractère des pensées qui remplissent le cœur de Marie et leur application sont entièrement juifs. Il ne pouvait pas non plus en être autrement. Il en est d’elle comme de tant de psaumes et aussi comme du cantique d’Anne (1Sam 2:1-10). En même temps, ces expressions de gratitude nous donnent tant pour nos propres âmes, pour nous qui, par grâce, pouvons connaître les vérités impressionnantes du christianisme. Nous pouvons aussi connaître Dieu en tant que Sauveur. C’est ainsi qu’Il est mentionné à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament (1Tim 2:3 ; Tit 1:3 ; 3:4).
Cependant, nous ne sommes pas liés à Lui en tant que l’Éternel, le Dieu de l’alliance avec Israël, mais nous pouvons connaître ce Dieu en tant que notre Père et, par le Saint Esprit, L’appeler « Abba, Père » (Rom 8:15 ; Gal 4:6). Telle est la conséquence de la venue du Seigneur Jésus, en qui Dieu s’est fait connaître comme le Dieu trinitaire : en tant que Père, Fils et Saint Esprit. Est-ce que cela amène nos âmes à une louange constante ?
48 - 50 L’occasion du cantique
48 parce qu’il a regardé l’humble état de son esclave ; car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, 49 parce que le Puissant m’a fait de grandes choses, et son nom est saint, 50 et sa miséricorde est de générations en générations pour ceux qui le craignent.
Marie est consciente de sa propre petitesse et c’est précisément pour cela que Dieu l’a vue. Elle est profondément impressionnée par ses actions envers elle personnellement. Lorsqu’elle dit que toutes les générations la diront bienheureuse, ce n’est pas pour s’exalter, mais cela trouve sa raison dans ce que Dieu a fait avec elle, ce qu’Il a fait d’elle. Elle est quelqu’un par qui Dieu est honoré et non l’objet de culte que l’église catholique romaine a fait d’elle.
Elle chante Dieu comme « le Puissant ». La conscience de notre propre petitesse et la conscience de ce que Dieu a fait pour nous nous poussent à le chanter comme « le Puissant ». Lui seul, dans sa toute-puissance, a pu nous faire cela. C’est aussi ce que vivra le reste d’Israël lorsqu’Il le fera passer de la tribulation à la bénédiction du royaume de paix.
Cependant, Il n’est pas seulement puissant, Il est aussi « saint ». Tous ses actes envers nous sont basés sur sa sainteté. Jamais Il ne peut accorder une quelconque bénédiction à un homme si celle-ci n’est pas conforme à sa sainteté. Cela garantit simultanément l’immuabilité et la certitude de la bénédiction. Son nom est saint, Il bénit là où Il a réglé le problème du péché. Il l’a fait dans le Fils qu’Il a promis de donner.
La bénédiction qu’Il donne est liée non seulement à son nom saint mais aussi à sa « miséricorde ». Dans sa miséricorde, Dieu s’occupe des misérables qui ne peuvent pas se débrouiller sans Lui et qui en sont conscients. Pour ceux qui Le craignent, Il ne retient pas sa miséricorde. Tant qu’il y aura des hommes sur la terre qui crieront à Lui dans leur besoin, Il fera preuve de sa miséricorde. Cela vaut pour le reste fidèle d’Israël qui est dans le besoin, cela vaut pour le pécheur qui est dans le besoin, cela vaut pour le croyant qui est dans le besoin. Il ne cesse jamais d’être le miséricordieux.
51 - 53 L’avenir chanté comme accompli
51 Il a agi puissamment par son bras ; il a dispersé les hommes au cœur orgueilleux ; 52 il a fait descendre les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles ; 53 il a rempli de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches à vide ;
Ce que Marie chante dans ces versets ne deviendra une réalité qu’au moment du royaume de paix, mais la foi voit déjà cet état se profiler. Marie chante l’œuvre puissante de son bras. Il va s’engager avec son peuple pour donner effet à ses plans. Ce qu’Il va faire va à l’encontre de l’orgueil de l’homme. Les orgueilleux pensent qu’ils contrôlent tout, mais lorsque Dieu se mettra à l’œuvre, Il dispersera cet orgueil. Il n’en restera rien. C’est vrai pour son peuple Israël qui suit son chemin dans l’incrédulité, et c’est vrai pour les gens du monde qui pensent qu’ils peuvent tout contrôler à leur guise. Dans les deux cas, la folie des délibérations de leur cœur est révélée.
Malgré tous les efforts intellectuels et financiers, le chaos dans le monde s’accroît dans tous les domaines. Pourtant, l’homme, dans son orgueil, pense pouvoir contrôler les choses. Cependant, Dieu interviendra dans les affaires du monde en son temps, comme il l’a déjà fait tant de fois en secret, visible seulement pour la foi.
La foi voit que c’est par Lui que les rois règnent (Pro 8:15-16 ; Rom 13:1). Il les établit et les détrône (Osé 13:11). Il a fait descendre du trône des hommes puissants comme Pharaon et Nebucadnetsar et a élevé un garçon de berger comme David. Ainsi, il bouleversera le trône de Satan et élèvera son serviteur Jésus devant tous les yeux. C’est le langage de la foi quand le monde pense qu’il peut décider lui-même de qui le gouverne.
Il donne la paix au croyant lorsqu’il se souvient que les dominateurs aussi n’auraient aucun pouvoir si Dieu ne le leur avait pas donné. Le Seigneur Jésus en témoigne (Jn 19:11). Cette pensée soutiendra le reste lorsque l’Antichrist prendra le pouvoir et qu’il persécutera violemment les fidèles. Tous les croyants peuvent le savoir, eux qui gémissent sous un gouvernement hostile à Dieu.
Non seulement les gouvernants sont sous son autorité, mais les circonstances dans lesquelles se trouvent les croyants le sont aussi. Il mettra fin à toute la misère sociale résultant de la persécution. Il renversera la situation. Ceux qui souffraient du manque seront rassasiés et ceux qui s’enrichissaient aux dépens des autres perdront tout.
54 - 55 Dieu tient ses promesses
54 il a pris la cause d’Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde 55 (comme il l’avait déclaré à nos pères) envers Abraham et envers sa descendance, à toujours.
Ce que Dieu s’apprête à faire est la preuve qu’Il n’a pas oublié son serviteur Israël. Cela semblait être le cas, car le peuple était dans la misère depuis si longtemps. Mais il se préoccupe de son peuple. Il a toujours été plein de miséricorde envers eux, mais maintenant le temps est venu, l’accomplissement du temps, de se souvenir de sa miséricorde, de l’exprimer. La foi continue d’attendre ce moment.
Marie, la foi, le reste fidèle, sait que la base de l’action de Dieu est sa Parole. Ce qu’Il a promis, Il le fera. La bénédiction qu’Il a promise viendra. Même s’il s’avère que la venue de son Fils pour apporter cette bénédiction comble la mesure de la méchanceté du peuple, les promesses demeurent. Il les accomplira.
56 Marie retourne chez elle
56 Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois ; puis elle retourna chez elle.
Au moment où Jean doit naître, Marie retourne chez elle. Elle a passé trois mois avec Élisabeth. Cela a été des mois de communion, de partage des bonnes choses que Dieu va donner. Quelle grâce que Dieu donne de telles périodes dans la vie de ses enfants sur la terre.
57 - 66 La naissance de Jean le baptiseur
57 Or le temps où Élisabeth devait accoucher fut accompli, et elle mit au monde un fils. 58 Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait magnifié sa miséricorde envers elle, et ils se réjouirent avec elle. 59 Il arriva, au huitième jour, qu’ils vinrent pour circoncire le petit enfant ; et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. 60 Mais sa mère intervint et dit : Non, mais il sera appelé Jean. 61 Ils lui dirent : Il n’y a personne de ta parenté qui soit appelé de ce nom. 62 Alors ils firent signe à son père [de déclarer] comment il voulait qu’il soit appelé. 63 Ayant demandé une tablette, il écrivit ces mots : Jean est son nom. Ils en furent tous étonnés ; 64 et à l’instant sa bouche fut ouverte, sa langue [déliée] ; et il parlait, louant Dieu. 65 Tous leurs voisins furent saisis de crainte ; et on s’entretenait de toutes ces choses par tout le pays des montagnes de Judée ; 66 tous ceux qui les apprirent les gardèrent dans leur cœur en se disant : Que sera donc cet enfant ? Et la main du Seigneur était avec lui.
Le miracle de la conception d’Élisabeth se produit naturellement. Naturellement, la vie de Jean se développe aussi dans le ventre de sa mère. Lorsqu’elle a accompli le temps de sa grossesse, elle enfante son enfant. On savait déjà qu’il s’agirait d’un fils. La joie qu’elle éprouve à la naissance de ce fils est grande. Ses voisins et ses proches partagent cette joie. Tous reconnaissent que la naissance de ce fils est due à la miséricorde du Seigneur.
Ils n’y voient pas n’importe quel acte de miséricorde, mais un acte qui fait ressortir de façon particulière la miséricorde du Seigneur, c’est-à-dire de l’Éternel. Le Seigneur a prouvé sa miséricorde à Élisabeth de manière éclatante par la naissance de Jean. Cette grande miséricorde est source de joie. La miséricorde de Dieu revient à plusieurs reprises dans cette section (versets 50,54,58,72). Sa grande miséricorde doit toujours nous apporter une grande joie, qu’elle se manifeste envers nous-mêmes ou envers les autres.
Jean est circoncis selon la loi le huitième jour (Gen 17:12 ; Lév 12:3). À cette occasion, ceux qui le circoncisent lui donnent aussi son nom. Ils l’appellent Zacharie. C’est le nom de son père et c’est pourquoi il doit être appelé ainsi. Mais ils ne connaissent pas l’appel particulier de ce fils. Si nous n’avons pas été enseignés par Dieu, nous procédons selon nos habitudes. Élisabeth a été enseignée par Dieu et donne à son fils le nom que l’ange leur a dit. Lorsqu’elle prononce le nom « Jean », elle parle ainsi de la grâce de Dieu, car Jean signifie ‘l’Éternel est gracieux’.
Les autres ne sont pas convaincus. Ils entendent parler de la grâce de Dieu, mais cela ne les pénètre pas. Ils ne reconnaissent pas que ce nom est plus qu’un nom pour maintenir les habitudes. En s’accrochant à leurs habitudes, la signification particulière de son nom leur échappe. Ensuite, ils font intervenir son père. Il doit dire comment son fils sera appelé. Zacharie ne peut toujours pas parler. Il demande alors une tablette. Sur celle-ci, il écrit le nom de son fils. C’est Jean et non pas son nom, Zacharie. Cela prouve sa foi.
Il sait que ce sera son fils unique et pourtant il ne lui donne pas son propre nom. Ce faisant, il renonce à son droit sur son enfant et reconnaît le droit de Dieu sur lui. En donnant un nom qui n’a aucun rapport avec lui-même ou sa famille, Zacharie reconnaît que Dieu est la source de cet enfant et que lui-même n’a aucun droit sur lui. Il le consacre à Dieu.
Les autres sont tous étonnés. Ils ne partagent pas la croyance de la signification de ce nom. Ils reconnaissent cependant qu’il a quelque chose de particulier. Ainsi, beaucoup peuvent être impressionnés par une action particulière de Dieu sans pour autant s’incliner devant ce Dieu et reconnaître qu’Il est à l’œuvre.
Le moment où Zacharie écrit le nom « Jean » par obéissance et par foi est le moment de la fin de la discipline de son mutisme. L’incrédulité l’a rendu muet ; la foi lui ouvre la bouche. Il reconnaît la grâce de Dieu. Dès qu’il peut à nouveau ouvrir la bouche et utiliser sa langue, la première chose qu’il fait est : louer Dieu. Il en sera de même pour le reste fidèle lorsque la discipline de Dieu dans la grande tribulation sera terminée et qu’il reconnaîtra la grâce de Dieu.
Tous ceux qui entendent parler de ces choses sont saisis de crainte. Ils remarquent des choses qui dépassent leur entendement, qu’ils ne peuvent pas expliquer, mais qu’ils ne peuvent pas non plus nier. Lorsqu’une personne est confrontée à de telles choses et qu’elle ne peut pas y voir la main du Seigneur par manque de foi, la crainte l’envahit. Ce n’est pas la peur, mais le respect. En tout cas, cela donne beaucoup de matière à réflexion.
Les événements qui entourent la naissance de Jean font une profonde impression. Tout le monde sent que cet enfant est quelque chose de spécial. Ils sentent que la main du Seigneur est sur ce garçon. Jean est quelqu’un dont on sent que le Seigneur est avec lui. Est-ce que les hommes nous connaissent aussi comme ça ?
67 - 73 Dieu se souvient de sa sainte alliance
67 Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint et prophétisa : 68 Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité et racheté son peuple, 69 et nous a suscité une corne de délivrance dans la maison de son serviteur David. 70 C’est ce qu’il avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps : 71 une délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. 72 Cela pour accomplir la miséricorde envers nos pères et pour se souvenir de sa sainte alliance, 73 du serment par lequel il a juré à notre père Abraham de nous accorder,
Après sa femme Élisabeth (verset 41), Zacharie est maintenant rempli de l’Esprit Saint par lequel il va prophétiser. Il n’aura pas non plus été difficile pour l’Esprit Saint de faire parler Zacharie. Zacharie a eu plus de neuf mois pour réfléchir.
La naissance de son fils est l’occasion de sa prophétie, mais son contenu n’est pas son fils. Bien qu’il lui dédie aussi quelques mots, le contenu de sa prophétie est le Christ de Dieu qui n’est pas encore né. C’est toujours le fruit de l’œuvre du Saint Esprit, qui glorifie toujours Christ.
Zacharie loue l’Éternel, le Dieu d’Israël, parce qu’Il a visité son peuple. Il parle de la venue de Christ comme si elle avait déjà eu lieu. C’est une caractéristique commune à la prophétie : elle parle d’événements comme déjà accomplis, alors qu’historiquement, ils sont encore dans le futur. Tous les événements qu’il mentionne dans la première partie de son cantique (versets 68-75) ne s’accompliront pleinement qu’à la seconde venue de Christ.
Il parle de la visite de Dieu à son peuple. Après tout, Dieu a dû quitter son peuple à cause de son infidélité (Ézé 10:18-19 ; 11:23), mais Il revient maintenant vers lui en la personne de son Fils. Il parle aussi de Dieu qui opère la rédemption pour son peuple. Il s’agira tout d’abord de la rédemption de leurs péchés grâce à son œuvre sur la croix lors de sa première venue. Il s’agira ensuite aussi de la rédemption de leurs ennemis en les vainquant lors de sa seconde venue.
Son action victorieuse est liée à la reconstitution de la maison de David en ruine. La « corne » parle de puissance. Le pouvoir de salut qu’Il démontrera est le résultat de son alliance avec « la maison de son serviteur David ». Toutes ses actions qui aboutissent au rachat et à la bénédiction de son peuple sont l’accomplissement de tout ce qu’il a dit longtemps auparavant par la bouche de ses saints prophètes.
Dans sa prophétie, Zacharie prévoit des événements qui apporteront le salut au peuple de Dieu en le délivrant de ses ennemis et de tous ceux qui le haïssent. Le peuple de Dieu a tellement d’ennemis et des personnes qui le haïssent. La tribulation et la persécution sont énormes et le désir de délivrance l’est tout autant. Christ les délivrera en jugeant leurs ennemis. C’est ce que le Juif craignant Dieu attend avec ardeur. Nous aussi, nous avons des ennemis. Cependant, nous n’attendons pas que Christ nous délivre d’eux en les tuant, mais qu’Il nous prenne à Lui. Zacharie reconnaît que le salut du pouvoir de leurs ennemis est un acte de miséricorde.
Cet acte de Dieu est le résultat de son « souvenir de sa sainte alliance ». Il s’est engagé par alliance à bénir son peuple. C’est dans ce souvenir de sa sainte alliance que s’accomplit la signification du nom ‘Zacharie’. Après tout, ‘Zacharie’ signifie l’Éternel se souvient’’. Le Saint Esprit lui inspire la confiance dans la promesse inconditionnelle faite à Abraham, tout comme l’a fait Marie (verset 55). Dans le serment de Dieu, la signification du nom ‘Élisabeth’ s’accomplit. En effet, ‘Élisabeth’ signifie ‘Dieu a juré’. Le fait que Dieu ait juré est la garantie supplémentaire qu’Il donne qu’Il accomplira ses promesses (Héb 6:13-18).
74 - 75 Le but de Dieu avec le salut
74 une fois délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, 75 en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours.
Dieu a un but en délivrant son peuple de la main de ses ennemis. Il veut que son peuple, et nous, le servions sans crainte. Dieu donne cela, il est un donateur. S’Il nous a délivrés du pouvoir de nos ennemis, cela signifie que nous n’avons plus à les craindre. Nous n’avons pas non plus à Le craindre. Le servir sans crainte est lié à l’amour (1Jn 4:18). La crainte et l’amour ne se tolèrent pas, ils s’excluent mutuellement. Ceux qui craignent Dieu montrent qu’ils ne connaissent pas vraiment son amour.
Lorsque son peuple est délivré par Lui, afin qu’il puisse Le servir sans crainte, Il le place devant sa face. Pour être là, Il s’assure que le peuple répond à sa sainteté et à sa justice. Et ce, non pas pour un petit moment, mais pour toute la durée de leurs jours. L’amour de Dieu va bien au-delà du simple fait qu’ils puissent Le servir sans crainte, aussi grand que cela puisse être. Ils ont le droit d’être devant Lui, c’est-à-dire en sa présence immédiate. C’est la bénédiction du royaume de paix.
Pour nous, chrétiens, ces concepts vont beaucoup plus loin. Nous pouvons savoir que nous sommes déjà dans le monde « comme Il est » (1Jn 4:17). C’est-à-dire que les croyants ont la même place que Christ. Si je possède la justice, je l’ai en Lui ; si je possède la sainteté, je l’ai en Lui ; si j’ai la vie, je l’ai en Lui ; il en est de même pour la gloire, l’héritage, l’amour. Dieu nous bénit non seulement par Christ, mais aussi avec Lui, et cela non pas par rapport à la terre pendant le royaume de paix, mais dès maintenant spirituellement et bientôt dans le ciel et pour l’éternité.
Spirituellement, nous avons revêtu « le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité » (Éph 4:24). « Sainteté » signifie être mis à part de Dieu alors qu’on est entouré par le mal. « Justice » signifie donner à chacun ce qui lui est dû, tant à l’égard de Dieu qu’à l’égard des hommes.
76 - 79 Prophétie sur Jean
76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : car tu iras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies, 77 pour donner la connaissance du salut à son peuple, dans le pardon de leurs péchés, 78 par la profonde miséricorde de notre Dieu, selon laquelle l’Orient d’en haut nous a visités, 79 afin de luire pour ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix.
Dans ces versets, Zacharie s’adresse au petit enfant Jean. Alors que le vieil homme tient le garçon dans ses bras et le regarde en face, il lui adresse ces mots. Ce sont les premiers mots que nous avons de Zacharie à son égard dans l’Écriture. Il parle à Jean du grand privilège d’être un prophète du Très-Haut. Jean peut préparer les voies du Seigneur qui va naître (Ésa 40:3). Ce Seigneur Très-Haut, c’est-à-dire l’Éternel, est le Seigneur Jésus. Le Très-Haut est le nom de Dieu dans le royaume de paix, où Il est au-dessus de tout et où tout Lui est soumis.
Zacharie explique à son fils comment il sera le préparateur de la voie du Messie. Il le sera en allant préparer le chemin dans le cœur des hommes. Il sait que la seule façon d’aider « son peuple », c’est-à-dire le peuple du Très-Haut, sera de lui apprendre comment recevoir le pardon de ses péchés et participer ainsi au salut offert par Dieu. À cette fin, il prêchera le baptême de repentance. Sa prédication est basée sur « la profonde miséricorde » [littéralement : les entrailles de miséricorde] de Dieu qui devient si tangible dans la venue du Christ.
« L’Orient d’en haut » est une description spéciale pour Christ. Sa venue est vraiment la lumière du matin d’un nouveau jour. Chaque lever de soleil terrestre se produit pour l’œil humain de bas en haut, mais la montée du Christ se fait de haut en bas. Zacharie décrit la venue de l’Orient comme l’éclat de la lumière dans les ténèbres et l’ombre de la mort (Ésa 9:1). Le peuple est dans les ténèbres, sans lumière, et la seule perspective qui s’offre à lui est la mort. Telle est la misère dans laquelle se trouve le peuple. La venue du Seigneur Jésus offre de la lumière et des perspectives dans cette condition.
Là où la lumière vient, un chemin devient clair. Ce chemin est celui de la paix, de la paix avec Dieu et avec les autres. Auparavant, ils ne connaissaient pas le chemin de la paix (Rom 3:17). Grâce à Christ et au sang de la croix, ils peuvent obtenir la paix avec Dieu et mettre ensuite leurs pieds dans le chemin de la paix. C’est le chemin de la vie, où l’ombre de la mort a disparu. Dans ce chemin, leurs pieds peuvent être « conduits », c’est-à-dire que c’est Dieu qui détermine la direction de leur vie.
Tous ceux qui sont en paix avec Dieu peuvent emprunter ce chemin, leurs pieds étant chaussés de la préparation de l’évangile de paix (Éph 6:15). Cette paix est céleste, c’est la paix de Dieu (Php 4:7). Lorsque nous possédons cette paix, il sera visible dans notre marche que nous en vivons. Nous apportons alors à Dieu tout ce qui se trouve dans notre cœur. Nous nous reposons alors dans toutes les circonstances dans lesquelles il nous fait entrer. Le Seigneur Jésus est notre exemple en la matière (Mt 11:25-30).
La paix de Dieu se caractérise par le repos de Dieu sur son trône, imperturbable face à toute agitation sur la terre. Le diable fera tout pour essayer de nous priver de notre paix. Comme pour Job, il utilisera toutes sortes de circonstances (désagréables) pour y parvenir. Il n’y a rien dans le ciel qui puisse nous agiter et nous faire perdre notre paix. Le témoignage de la réalité céleste se verra sur terre principalement dans la paix que nous dégageons au milieu de toute agitation.
80 Les années de la préparation de Jean
80 Or l’enfant grandissait et se fortifiait en esprit ; il resta dans les déserts jusqu’au jour de sa manifestation à Israël.
Dans ce verset, nous avons le résumé de la vie de Jean jusqu’au commencement de son ministère. Dieu s’implique avec lui dans le silence du désert pour le préparer au sérieux prédication de repentance qu’il devra prononcer dans les jours à venir. Il s’agit d’une préparation spirituelle en vue d’une rencontre avec un peuple éloigné de Dieu.
Il ne reçoit pas l’instruction de former un parti politique pour faire connaître les pensées de Dieu au peuple de Dieu. Dieu ne l’instruit pas de toutes sortes de méthodes de combat pour former ensuite une armée et l’utiliser pour chasser l’ennemi. Le véritable ennemi se trouve dans le cœur. C’est pourquoi il faut atteindre le cœur. Pour cela, Jean doit apprendre à faire confiance à Dieu seul.