Introduction
Le cantique que Barak et Debora chantent après la victoire est particulier et impressionnant. C’est aussi un long cantique par rapport à la courte description du combat. C’est le seul cantique de ce livre ; il n’y a pas d’autre chant. Le contenu du cantique convient à la situation de l’époque. Il exprime les émotions traversées et préserve la mémoire des actes de Dieu.
Mais il ne s’agit pas seulement de regarder le passé, ce que Dieu a fait et comment les différents individus et tribus se sont comportés. C’est aussi un cantique dans lequel la foi entrevoit la future victoire finale. Elle tire cette certitude de ce que Dieu vient d’accomplir pour son peuple. Dans la vie du croyant, chaque victoire qu’il remporte est une avancée vers la victoire finale. Il peut compter dans la foi sur la promesse : « Le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds » (Rom 16:20a). La victoire finale est certaine. Chaque victoire de la foi se réfère à ce moment et encourage le croyant dans sa confiance en Dieu.
Dans le premier cantique que nous rencontrons dans la Bible, le cantique de Moïse (Exo 15:1), nous voyons quelque chose de similaire. Nous y lisons que la foi de Moïse s’est concentrée sur le pays promis, même si le passage à travers le désert n’avait pas encore commencé (Exo 15:13,17). Il chante cela et le peuple tout entier est d’accord. Il ne se passe pas la même chose dans le cantique de Debora. Nous n’entendons que deux voix. Il est beau de voir, comment ce cantique commence et se termine avec l’Éternel (versets 1-5 ; verset 31).
Une classification de ce cantique peut aider à mieux comprendre son contenu :
1. L’Éternel est loué pour son intervention (versets 1-5).
2. Ce qu’il en était en Israël pendant l’occupation (versets 6-8).
3. Appel à être témoin de la victoire de l’Éternel (versets 9-11).
4. Le rôle des différentes tribus (versets 12-18).
5. Une description du combat (versets 19-23).
6. Jaël est loué pour son action (versets 24-27).
7. La mère de Sisera attend en vain (versets 28-30).
8. Périr et monter en force (verset 31).
1 - 5 1. l’Éternel est loué
1 En ce jour-là, Debora chanta avec Barak, fils d’Abinoam : 2 Parce que des chefs se sont mis en avant en Israël, parce que le peuple s’est porté volontaire, bénissez l’Éternel ! 3 Rois, écoutez ! princes, prêtez l’oreille ! Moi, moi, je chanterai à l’Éternel ; je chanterai un hymne à l’Éternel, le Dieu d’Israël. 4 Éternel ! quand tu sortis de Séhir, quand tu t’avanças des champs d’Édom, la terre trembla, et les cieux distillèrent, les nuées distillèrent des eaux. 5 Les montagnes se fondirent devant l’Éternel, ce Sinaï, devant l’Éternel, le Dieu d’Israël.
Verset 1. Comme mentionné, ce cantique n’est chanté que par deux personnes, une femme de foi et un homme de foi, tandis que le peuple tout entier participe à la victoire. Il s’agit pourtant d’un cantique selon le cœur de Dieu. En période de déclin, il ne s’agit pas de rassembler une masse de personnes pour chanter des chants de louange. Nous pouvons nous demander aujourd’hui si l’organisation de soi-disant ‘réunions de louange’, où tout le monde est invité, provient de l’action de l’Esprit de Dieu. Le chant peut aussi devenir une fin en soi. Il n’y a rien contre le fait de chanter ensemble lorsque la situation le justifie. Cependant, lorsque ces réunions sont organisées pour travailler à l’unité entre les chrétiens, le chant est utilisé pour une cause qui n’est pas soutenue par la Bible.
Comment naît un chant de louange ? Il naît dans un cœur qui a fait une expérience avec Dieu. Dieu s’est manifesté d’une manière particulière dans une telle vie. Le résultat est un cantique de louange. Ceux qui savent que leurs péchés sont pardonnés peuvent chanter à ce sujet. Cela peut se faire ensemble avec tous ceux qui ont aussi la certitude du pardon de leurs péchés. Cela unit ; il y a une cause commune pour chanter ensemble. Comment peux-tu chanter avec des incrédules à la gloire de Dieu ? Après tout, ils n’ont pas fait l’expérience de Dieu ?
L’occasion du cantique de Debora et Barak est ce que Dieu a fait à Jabin. Le chapitre précédent dit : « En ce jour-là, Dieu abattit Jabin » (Jug 4:23). Au verset 1 de notre chapitre, il est dit : « En ce jour-là, Debora chanta avec Barak. » Le jour même où Dieu a abattu Jabin, il y a des chants. Il n’y a pas d’attente pour une occasion officielle. L’action de Dieu en faveur de son peuple suscite apparemment une réponse spontanée sous forme de cantique de la part de Debora et de Barak. De même, toute forme de délivrance est une occasion directe pour nous de chanter un cantique de louange. Il nous est même dit : « Offrons donc, par lui [c’est le Seigneur Jésus], sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb 13:15). Est-ce que nous en faisons autant ?
Verset 2. La traduction de la première partie de ce verset ne semble pas être simple. En commentant ce verset, quelqu’un qui connaît l’hébreu écrit : ‘La phrase d’ouverture est l’une des plus sombres du cantique. Elle pourrait aussi être traduite : « Quand les mèches de cheveux s’allongeaient en Israël ». Il s’agirait d’une référence à une pratique consistant à ne pas se faire couper les cheveux pour accomplir un vœu (Nom 6:5,18). Cela signifierait une consécration à l’Éternel pour prendre part à une guerre sainte. Deutéronome 32:42 pourrait signifier une référence aux soldats aux cheveux longs, ‘tête chevelue’, bien que ‘tête des chefs’ soit aussi possible à cet endroit (Deu 32:42).’
Une longue chevelure dénotent le dévouement et la soumission. De la femme, il est dit qu’une longue chevelure « c’est une gloire pour elle, parce que la chevelure lui est donnée en guise de voile » (1Cor 11:15). Cette section traite de sa relation avec l’homme et de la façon dont Dieu la voit. La femme peut montrer dans son apparence extérieure qu’elle a une disposition intérieure de dévouement et de soumission à l’homme. En ayant une longue chevelure, la femme peut montrer qu’elle est d’accord avec ce que Dieu lui demande dans sa relation avec l’homme. Elle renonce à sa propre volonté et adopte une position de soumission. Cette idée générale sur une longue chevelure s’applique aussi aux textes de l’Ancien Testament où il est question d’une longue chevelure.
Si nous regardons l’autre traduction, qui parle des chefs, elle semble mettre en évidence un aspect totalement différent. Pourtant, ce n’est pas le cas. Lorsque les chefs recommencent à fonctionner comme ils devraient l’être et qu’ils reprennent leurs responsabilités, ils ne peuvent fonctionner correctement en tant que vrais chefs que s’ils se consacrent à Dieu et sont conscients de leur soumission à Lui. Par conséquent, le peuple se porte volontaire. Aucun commandement n’est émis, mais un exemple est donné. Le bon exemple engendre de bons disciples. Lorsque les relations au sein du peuple de Dieu se remettent à fonctionner ainsi, c’est une raison de louer l’Éternel.
N’est-ce pas une grande grâce lorsque, lorsque dans une communauté de foi, la direction est donnée de manière biblique par des responsables nommés non par des hommes, mais par Dieu ? Paul parle de telles personnes lorsqu’il dit : « Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants » (Act 20:28a). Le résultat de leurs actions n’est-il pas que d’autres se portent volontaires pour faire quelque chose pour le Seigneur ? En sommes-nous conscients et quelle est notre réaction ?
Verset 3. La fidélité des chefs et la volonté du peuple amènent à Debora un cantique en l’honneur de l’Éternel. En même temps, ce cantique est un témoignage pour les autres dignitaires. Les rois et les autres chefs sont appelés à écouter ce qu’elle s’apprête à chanter. Ils peuvent en tirer beaucoup d’enseignements. Les souverains qui veulent tenir compte de la volonté de Dieu sont encouragés par Debora dans son cantique. Cependant, ceux qui ne tiennent pas compte de la volonté de Dieu reçoivent des avertissements clairs dans ce même cantique.
Si nous nous rappelons que nous, c’est-à-dire les croyants de l’église, sommes aussi appelés rois (1Pie 2:9 ; Apo 5:10a), alors son cantique a aussi quelque chose à nous dire. Ouvrons bien nos oreilles et recueillons le contenu de ce cantique.
Versets 4-5. Dans ces versets, tout l’accent est mis sur l’Éternel lui-même et sur ce qu’Il a fait dans le passé. Il est décrit ici comme une apparence visible. C’est aussi ainsi que Dieu est décrit en Psaume 68, où Il est aussi chanté comme le rédempteur de son peuple (Psa 68:8-9). Debora compare l’action de Dieu en faveur de son peuple dans le chapitre précédent avec son apparition au début de l’histoire d’Israël.
Elle Le voit s’avancer avec une majesté qui paralyse les adversaires. Grande et impressionnante est la majesté de ce Héros. Habakuk donne aussi une description vivante de l’action de Dieu pour son peuple dans le passé (Hab 3:3-15). Une grande partie de l’action de Dieu dans le présent s’explique lorsque nous examinons son action dans les temps précédents.
Séhir est un nom désignant les montagnes habitées par les descendants d’Ésaü, les Édomites. Ils ont traité les Israélites avec hostilité lorsqu’ils ont demandé à passer sur leur territoire (Nom 20:14-21 ; Deu 2:1-8). Les Israélites n’avaient pas le droit de faire la guerre à Édom et devaient contourner leur territoire.
Dans le cantique de Debora, nous entendons comment Dieu lui-même est sorti en exaltation devant son peuple. Les montagnes sont souvent une image des grandes puissances terrestres dans la Bible, mais elles vacillent face à la grandeur de Dieu. Elles ne tiennent pas devant Lui. Le Sinaï, la montagne où Dieu a donné la loi à son peuple, subit une impression similaire (Héb 12:18-21). Le fait que Dieu ait choisi Israël pour être son peuple n’enlève rien au fait qu’Il reste une présence impressionnante pour eux aussi.
Bien que nous, en tant que croyants appartenant à l’église, ne soyons pas dans une relation d’alliance avec Dieu et que nous puissions L’appeler notre Père, il est écrit pour nous aussi : « Car aussi notre Dieu est un feu consumant » (Héb 12:29). Cela ne doit pas nous effrayer, mais cela augmentera notre révérence et notre crainte à son égard. En même temps, c’est un encouragement de pouvoir savoir que ce Dieu est notre Dieu. Il nous précède dans le combat contre l’ennemi. Quel ennemi sera alors capable de tenir ?
6 - 8 2. Israël pendant l’occupation
6 Aux jours de Shamgar, fils d’Anath, aux jours de Jaël, les chemins étaient délaissés, et les voyageurs allaient par des sentiers détournés ; 7 Les villes sans murailles étaient délaissées en Israël, elles étaient délaissées – jusqu’à ce que je me sois levée, moi Debora, jusqu’à ce que je me sois levée, une mère en Israël. 8 On choisissait de nouveaux dieux, alors la guerre était aux portes ! On ne voyait ni bouclier ni pique chez quarante mille [hommes] en Israël.
Verset 6. Nous avons déjà lu un seul verset sur Samgar (Jug 3:31). Nous lisons maintenant quelque chose de plus à son sujet, à savoir l’époque à laquelle il vivait. Nous percevons ici que l’époque à laquelle Samgar a vécu était similaire à celle de Jaël. C’était l’époque où l’ennemi attaquait le peuple d’Israël. Personne n’osait plus sortir. Les rues étaient vides. Celui qui devait se rendre quelque part cherchait son chemin en empruntant des sentiers détournés ou sinueux.
Dieu a prédit que les chemins deviendraient « déserts » si le peuple devenait infidèle (Lév 26:22). Quand le Messie régnera, les choses seront différentes, les sentiers seront alors à nouveau peuplées : « Il y aura là une grande route, un chemin qui sera appelé le chemin de la sainteté : l’impur n’y passera pas, mais il sera pour ceux-là. Ceux qui suivent [ce] chemin, même les insensés, ne s’égareront pas. Il n’y aura pas là de lion, et une bête qui déchire n’y montera pas et n’y sera pas trouvée ; mais les rachetés y marcheront. Ceux que l’Éternel a délivrés retourneront et viendront à Sion avec des chants de triomphe ; une joie éternelle sera sur leur tête ; ils obtiendront l’allégresse et la joie, et le chagrin et le gémissement s’enfuiront.(Ésa 35:8-10).
À cette époque, le peuple est revenu à Dieu et a reçu la bénédiction promise, à retardement.
Notre époque ressemble à celle de Shamgar et de Jaël. La parole de Dieu n’est plus guère prise en considération. Malheureusement, l’ennemi réussit à détourner et à éloigner de nombreux chrétiens du droit chemin.
Shamgar et Jaël ont agi avec foi et ont infligé une grande défaite à l’ennemi. Ils ne se sont pas résignés à l’opinion commune selon laquelle il ne sert à rien de résister de toute façon. À toutes les époques, aussi la nôtre, il est toujours apparu clairement qui se joint à l’opinion générale et qui prend ouvertement le parti de Dieu. Les sentiers détournés sont une image du fait d’agir selon ses propres intelligences tout en ne demandant pas la volonté de Dieu. On le fait souvent par crainte des querelles qui ne manqueront pas d’éclater lorsqu’on ira à l’encontre de l’opinion de la masse.
Verset 7. Le peuple de Dieu a suivi sa propre voie. Ils décidaient eux-mêmes de l’organisation de leur vie et ne demandaient pas la volonté de Dieu. Il n’y avait pas de chefs, pas de personnes pour faire connaître au peuple cette volonté. Le fait de ne pas connaître la parole de Dieu, de ne pas demander à Dieu ce qu’Il pense des choses, conduit inévitablement à la ruine du peuple de Dieu (Osé 4:1,6). Puis Debora se lève. Debora n’est pas hautaine lorsqu’elle se dit « une mère en Israël ». Plus loin, une autre mère se lève, celle de Sisera, mais elle est différente de Debora.
Le fait que Debora se qualifie de « mère » et non de ‘chef’ en dit long sur sa façon de diriger. Une mère est quelqu’un qui se consacre à ses enfants avec amour et attention. Elle se met en quatre pour donner à ses enfants ce dont ils ont besoin pour grandir vers l’âge adulte et l’indépendance. Il y a un grand besoin de tels dirigeants dans l’église de Dieu. Paul est un dirigeant qui agit comme une mère, ainsi qu’un père, dans l’église de Thessalonique, une jeune église (1Th 2:7,11). Le véritable dirigeant n’est pas celui qui est servi, mais qui se sert lui-même. Le Seigneur Jésus en est un exemple merveilleux et aussi parfait (Lc 22:24-27).
Verset 8. Le mot « dieux » est utilisé plusieurs fois dans l’Ancien Testament pour désigner par lui des juges ou des administrateurs, des personnes qui donnent des conseils au peuple (Psa 82:1). En Israël, la porte est souvent le lieu où s’exerce la gouvernance (Rut 4:1-11).
On peut imaginer une campagne électorale par la première partie de ce verset. Le résultat d’une telle campagne est un autre combat, et cela non pas contre un ennemi extérieur, mais entre eux. La cause en est que la volonté de Dieu n’est pas demandée. Les nouveaux dirigeants ne sont pas meilleurs que les précédents. Ils cherchent leur propre intérêt. Il n’est pas question de paix et de repos.
En est-il autrement dans le monde d’aujourd’hui ? Et que constatons-nous parmi le peuple de Dieu ? De nombreux dirigeants ne pensent qu’à leur propre position, à leur honneur et à leurs revenus et ne se préoccupent pas vraiment du troupeau de Dieu. En conséquence, on ne voit parmi le peuple « ni bouclier ni pique » avec lesquels il pourrait se défendre contre l’ennemi, « bouclier », ou le chasser, « pique ». Cela ressemble à l’époque de Saül, où il n’y a pas de forgeron en Israël, si bien qu’on ne peut pas faire d’épées (1Sam 13:19).
Les armes que nous, croyants dans l’église, utilisons ne sont pas charnelles, mais spirituelles. C’est un triste fait que les querelles entre les dirigeants du peuple de Dieu rendent toute la nation impuissante. Les personnes chargées d’équiper le peuple de Dieu le privent de la poignée nécessaire pour vivre une vie victorieuse. La parole de Dieu, qui est un bouclier et une pique, n’est plus référencée, ou bien on lui donne sa propre interprétation contemporaine et vide de sens. En chrétienté, on ne trouve plus guère ni bouclier ni pique. Sommes-nous conscients de la nécessité de manier correctement la parole de Dieu ? Si tel est notre désir, nous serons enseignés à le faire par l’Esprit de Dieu.
9 - 11 3. Appel au témoignage
9 Mon cœur est aux gouverneurs d’Israël qui se sont portés volontaires parmi le peuple. Bénissez l’Éternel ! 10 Vous qui montez sur des ânesses blanches, vous qui êtes assis sur des tapis, et vous qui allez par les chemins, méditez ! 11 À cause de la voix de ceux qui partagent [le butin], au milieu des lieux où l’on puise l’eau : là, ils racontent les justes actes de l’Éternel, ses justes actes envers ses villes sans murailles en Israël. Alors le peuple de l’Éternel est descendu aux portes.
Le verset 9 poursuit le thème encourageant du verset 2. La tribulation et le combat ont fait place à la victoire. Debora s’identifie aux peuples qui se sont rendus disponibles pour libérer à nouveau le peuple de Dieu. Son cœur va vers eux. Nous rattachons-nous aussi à des croyants qui mènent une vie de consécration au Seigneur ? Nous sentons-nous liés à eux, nous réjouissons-nous avec de tels croyants ? Debora loue à nouveau l’Éternel pour cela, car c’est Lui qui a fait cela. Continuons à Le magnifier pour tout ce dans quoi nous remarquons ses actions.
Verset 10. Les voyageurs peuvent repartir sans craindre le danger. Les activités quotidiennes peuvent être reprises. Tels sont les beaux résultats de la délivrance du pouvoir de l’ennemi. Mais Debora n’invite pas seulement ceux qui ont combattu. Non, tous peuvent récolter les fruits du combat. Tous sont appelés à témoigner de ce que Dieu a fait pour le bien de son peuple et à y méditer.
Verset 11. Elle nous appelle à partager les justes actes qui nous ont été communiqués en Juges 4. Elle appelle ces actes « les justes actes de l’Éternel, ses justes actions de ses chefs » (« envers ses villes sans murailles » peut aussi être traduit par « de ses chefs »). Très magnifiquement, les actions de l’Éternel sont vues ici à travers les actions des chefs. Ils sont appelés ses chefs. C’est avec de telles personnes qu’Il veut s’identifier. Leurs actes sont ses actes.
Ces justes actions sont un sujet de conversation « au milieu des lieux où l’on puise l’eau ». Là, les femmes viennent puiser de l’eau pour donner à boire à tous ceux qui ont soif. L’eau est ici une image de la parole de Dieu (Éph 5:26). Les lieux où l’on puise l’eau représentent des occasions où on se réunit pour puiser dans la Parole. Ce ne sont pas des lieux de combat, mais des lieux où chacun peut étancher sa soif spirituelle.
Nous pouvons souvent créer ces occasions nous-mêmes. Une visite au café ou un anniversaire peut parfois devenir une telle occasion. Il ne s’agit pas de discussions approfondies, mais d’être impressionné par les actes justes accomplis par le Seigneur lui-même ou par ses serviteurs. Partager ensemble ce que le Seigneur a fait réjouit et encourage (Act 15:3-4,12).
En conséquence, le peuple peut descendre aux portes parce que la justice y est à nouveau rendue de bonne manière, contrairement à ce qui est mentionné au verset 8. Parler ensemble de la parole de Dieu est l’une des conditions les plus importantes pour un bon gouvernement (la porte) dans l’église locale.
Il est dit que « le peuple de l’Éternel » est descendu aux portes. Cela semble indiquer que la relation entre l’Éternel et son peuple a été rétablie. Bien qu’ils aient toujours été son peuple, ils ne se sont pas comportés comme tel. Maintenant, ils sont à nouveau dignes de ce nom. Le peuple montre qu’il s’est reconnecté à l’Éternel en étant prêt à écouter ceux qu’Il a donnés dans ‘les portes’ pour faire connaître sa volonté. Une véritable relation avec l’Éternel se manifeste par l’amour que nous Lui portons. Cet amour s’exprime toujours par le désir de consulter sa Parole et de faire ce qu’Il y dit.
12 - 18 4. Le rôle des différentes tribus
12 Réveille-toi, réveille-toi, Debora ! Réveille-toi, réveille-toi, dis un cantique ! Lève-toi, Barak, et emmène captifs tes captifs, fils d’Abinoam ! 13 Alors descends, toi, le reste des nobles, [comme son] peuple ; Éternel ! descends avec moi au milieu des hommes forts. 14 D’Éphraïm [sont venus] ceux dont la racine est en Amalek ; derrière toi [vient] Benjamin, au milieu de tes peuples. De Makir sont descendus les gouverneurs, et de Zabulon sont venus ceux qui tiennent le bâton du commandant. 15 Et les princes d’Issacar ont été avec Debora, et Issacar, comme Barak ; [il a été] envoyé sur ses pas dans la vallée. Aux ruisseaux de Ruben, grandes considérations de cœur ! 16 Pourquoi es-tu resté entre les barres des étables, à écouter le bêlement des troupeaux ? Aux ruisseaux de Ruben, grandes délibérations de cœur ! 17 Galaad est demeuré au-delà du Jourdain ; et Dan, pourquoi a-t-il séjourné sur les navires ? Aser est resté au bord de la mer et il est demeuré dans ses ports. 18 Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs.
Verset 12. Il est possible qu’il y ait eu aussi une période de tiédeur dans la vie de Debora, qu’elle ne se soit pas tellement préoccupée de la condition du peuple de Dieu. Elle s’est rendu compte que les choses devaient être différentes dans sa vie. Elle s’est appelée pour chanter une cantique. Il se peut qu’il s’agisse ici d’une cantique de guerre, pour indiquer qu’elle reprend le combat. Ce n’est qu’après s’être parlée à elle-même et avoir reconnu qu’elle devait d’abord se réveiller qu’elle se tourne vers Barak.
Parfois, nous avons besoin de réveiller nous-même pour nous rendre compte que nous ne faisons pas ce qu’il faut. Il est possible que nous soyons blasés par tous les plaisirs de la vie. Il n’y a alors plus d’activité spirituelle, nous sommes occupés par nos intérêts sociaux et matériels. Nous assistons à des réunions, mais nous ne sommes pas vraiment impliqués. Nous lisons dans la Bible, mais cela ne nous touche pas vraiment. Alors nous ne devons pas continuer à faire la sieste, mais il est temps de réveiller nous-même et d’ouvrir les yeux sur les choses qui comptent vraiment.
Si quelqu’un se trouve dans une telle phase, qu’il se parle à lui-même et commence à faire les choses différemment, motivé par l’amour de Dieu pour lui et son peuple. Redevenu combatif, il peut alors ameuter les autres pour qu’ils deviennent actifs et reprennent le combat, comme le fait Debora avec Barak. Elle l’exhorte à se lever et à emporter ses prisonniers de guerre. Ce qui est chanté ici à Barak est aussi attribué à l’Éternel (Psa 68:19) et à Christ (Éph 4:8). Barak est ici une image de Christ.
Verset 13. L’expression « toi, le reste » indique que la période d’oppression a fait des ravages. Beaucoup sont tombés au combat. Ce qui est resté n’est pas un peuple nombreux. Mais l’Éternel leur réserve une récompense particulière : ils pourront dominer sur leurs ennemis, « les hommes forts ». Le reste constituent également le peuple de l’Éternel.
L’ensemble du peuple de l’Éternel est constitué de ceux qui ont échappé à l’ennemi. Le peuple entier qui est laissé, un reste, est dans son existence un témoignage de la grâce de Dieu. Après tout, tous ont péché et se sont égarés loin de Lui, n’est-ce pas ? S’il reste encore des gens, c’est uniquement par sa grâce.
Il en sera de même pour Israël à l’avenir. À cause de leurs péchés, ils entreront dans une grande tribulation. Le Seigneur Jésus dit à ce sujet : « Si ces jours-là n’avaient pas été abrégés, personne n’aurait été sauvé » (Mt 24:22). Un reste sera sauvé et ce sera alors « tout Israël » qui « sera sauvé » (Rom 11:26).
Verset 14. Éphraïm et Benjamin, les deux tribus vivant au sud, sont mentionnées en premier. Makir appartient à la demi-tribu de Manassé qui vit dans le pays (Jos 13:30-31). Zabulon est aussi mentionné au verset 18 et loué pour son courage. Avec Nephthali, Zabulon a répondu à l’appel de Barak en Juges 4 (Jug 4:10), peut-être en raison de leur lien avec Debora.
Ephraïm a donné l’exemple. Il vient de la région des Amalékites qui sont une image de la chair. En Ephraïm, nous voyons ici des peuples qui ne cèdent pas aux convoitises de la chair, mais qui s’engagent pour les intérêts de Dieu et de son peuple. Le bon exemple suit le bon : Benjamin est allé à la suite d’Éphraïm pour combattre à ses côtés.
De Makir, Manassé, les gouverneurs ou législateurs se sont joints aux guerriers. Ils ont senti leur responsabilité. De Zabulon, les « recruteurs de guerriers avec leur bâton de scribe » [traduction néerlandaise] sont spécialement mentionnés. Il s’agit des officiers qui inscrivent les noms des volontaires. Ce sont des recruteurs. Ces personnes font de leur mieux pour impliquer d’autres personnes dans le combat. Ils savent qu’ils ne peuvent pas combattre sans les autres. Nous pouvons en tirer la leçon que nous avons besoin les uns des autres dans le combat.
Verset 15a. Issacar est aussi une tribu qui s’est jetée à corps perdu dans le combat. Le nom de Debora et celui de Barak sont tous deux liés à cette tribu dans ce verset. Les princes d’Issacar partageaient la conviction de Debora. Ils ont été « avec Debora ». À l’égard de Barak, les encouragements émanaient de cette tribu : « Et Issacar, comme Barak ». Nous pouvons nous ranger derrière des personnes qui ont une bonne vision de ce que dit la parole de Dieu et nous serons alors nous-mêmes un encouragement pour les autres.
Versets 15b-16. Après avoir fait l’éloge de certaines tribus qui ont défendu les intérêts du peuple de Dieu, Debora parle de certaines autres tribus qui ont échoué. Ce qu’elle dit à leur sujet est instructif pour nous. Ruben a bien pensé à donner de son temps et de ses forces pour le combat. Pourtant, il ne s’est pas exécuté.
Quel était l’obstacle ? Ruben a beaucoup de bétail. Les troupeaux de Ruben l’ont aussi empêché de prendre possession de sa part du pays (Nom 32:1). Il s’est contenté du pays situé sur la rive désertique du Jourdain. Maintenant, il est appelé à rejoindre ses frères et à combattre l’ennemi avec eux. Il avait « grandes considérations de cœur ! » et « grandes délibérations de cœur ! » – et il ne l’a pas fait. Il est arrivé à la conclusion que ses propres affaires étaient plus importantes que celles de Dieu.
Nous aussi, nous avons de telles délibérations lorsque nous participons au combat du peuple de Dieu contre l’ennemi. Encore et encore, de telles occasions se présentent. On demande aux gens de participer à la distribution de tracts, à l’évangélisation de rue ou à d’autres activités spirituelles. Ces activités demandent du temps et des efforts. Chaque fois qu’une telle chose se présente à nous, c’est un moment décisif qui montrera comment nous mettons en place nos priorités. Cherchons-nous notre propre intérêt ou celui de Jésus Christ (Php 2:21) ? Il y a des chrétiens qui le veulent vraiment. Ils sont pleins de bonnes intentions et ont même parfois de bonnes idées, mais au moment décisif, ils ne le font pas. Les choses de la vie, leurs propres intérêts, l’emportent. C’est le cas de Ruben.
Verset 17. Galaad aimait son repos. Imagine que tu sois fatigué ! Bien au chaud dans ton fauteuil, ton émission préférée sous les yeux que tu ne voudrais pas manquer pour un pécheur sauvé ou un frère rétabli.
La tribu de Dan était trop occupée à faire des affaires. Ils avaient une grande entreprise avec des contacts internationaux. Les affaires et le profit étaient plus importants que le combat pour les frères et l’héritage de l’Éternel.
Aser n’a rien fait du tout. Il traînait dans l’oisiveté, se prélassant au soleil sur la plage et ne s’inquiétant de rien. S’il s’était allongé assez longtemps, tu pouvais le trouver derrière un verre sur la terrasse en train de s’amuser en regardant les gens passer.
Verset 18. Quel contraste entre Zabulon et Nephthali et les tribus qui viennent d’être mentionnées ! Ce sont les vrais vainqueurs qui ont vaincu en n’aimant pas leur vie mais en la méprisant et en le faisant jusqu’à la mort (cf. Apo 12:11 ; Luc 14:26). Ils ont aimé Dieu plus qu’eux-mêmes et l’ont prouvé en mettant leur vie en jeu.
Nous aussi, nous pouvons le faire, et nous le faisons lorsque nous voyons à quel point Dieu nous a aimés. Cet amour est évident dans ce que le Seigneur Jésus a fait sur la croix. Quand nous voyons cela, peut-on attendre autre chose de nous ? « Par ceci nous avons connu l’amour : c’est que lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser notre vie pour les frères » (1Jn 3:16).
Paul est l’une de ces personnes qui répond à l’amour de Dieu par oublier lui-même au service des autres. En Actes 20, il en témoigne : « Mais je ne fais aucun cas de ma vie, [ni ne la tiens] pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course et le service que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu » (Act 20:24). D’un autre serviteur, il dit que celui-ci « car c’est pour l’œuvre qu’il a été tout près de la mort » (Php 2:30). Où se trouvent de tels hommes et femmes aujourd’hui ? Voulons-nous être l’un de ceux-là ?
19 - 23 5. Description du combat
19 Les rois sont venus, ils ont combattu ; alors les rois de Canaan ont combattu à Thaanac, près des eaux de Meguiddo ; [mais], de butin d’argent, ils n’en ont pas emporté. 20 On a combattu des cieux ; depuis le chemin qu’elles parcourent, les étoiles ont combattu contre Sisera. 21 Le torrent de Kison les a emportés, le torrent des anciens temps, le torrent de Kison. Mon âme, tu as foulé aux pieds la force ! 22 Alors les sabots des chevaux battirent [le sol] à cause de la course rapide, de la course rapide de leurs [hommes] vaillants. 23 Maudissez Méroz, dit l’Ange de l’Éternel ; maudissez, maudissez ses habitants ! car ils ne sont pas venus au secours de l’Éternel, au secours de l’Éternel, avec les hommes forts.
Verset 19. Dans ce récit saisissant, nous voyons comment les rois de Canaan ont avancé avec beaucoup d’assurance pour faire face au peuple rebelle d’Israël. Ils avaient pensé remporter une grande victoire, avec beaucoup de butin. Avec de l’ironie dans la voix, Debora dit : « [Mais] de butin d’argent, ils n’en ont pas emporté. »
Le combat a eu lieu à Thaanac, près des eaux de Meguiddo, c’est-à-dire dans les régions frontalières d’Issacar et de Manassé. De nombreux interprètes soulignent le lien entre Meguiddo dans l’Ancien Testament et « Armaguédon » en Apocalypse 16 (Apo 16:16). Armaguédon signifie vraisemblablement ‘montagne de Meguiddo’.
La parenté entre les noms n’est pas la seule chose qui ressort. Ce qui est encore plus intéressant, c’est la similitude entre les événements en Juges 4 et ce qui est décrit dans le livre de l’Apocalypse. À Meguiddo, les armées ennemies sont vaincues et le peuple de l’Éternel est délivré. À Armaguédon, quelque chose de similaire se produira (Apo 19:11-21). Les armées de l’empire romain alors restauré, c’est-à-dire l’Europe occidentale unie qui viendra à l’avenir au secours d’Israël apostat dans son combat contre le roi du nord, seront anéanties par la venue de Christ. La partie d’Israël qui craint Dieu sera alors sauvée et appelée « tout Israël » (Rom 11:26).
Versets 20-22. On soupçonne qu’il est fait allusion ici à une tempête de nuages qui a transformé le champ du combat en une mare de boue et rendu inutilisables les chars immobilisés. Cela a permis aux Israélites de remporter la victoire. Cela expliquerait pourquoi Sisera s’est enfui non pas dans son char, mais à pied (Jug 4:15). Les roues se sont enlisées dans la boue et les chevaux s’y sont enfoncés. Cela explique aussi pourquoi le torrent de Kison a pu se transformer en une étendue d’eau au débit sauvage.
Cependant, il est aussi possible que Dieu ait fait quelque chose qu’Il avait fait plus tôt lors des plaies sur l’Égypte. Lors de la septième plaie, nous lisons : « l’Éternel envoya des tonnerres et de la grêle, et le feu se promenait sur la terre. L’Éternel fit pleuvoir de la grêle sur le pays d’Égypte. Il y eut de la grêle, et du feu mêlé à la grêle, [qui était] très grosse » (Exo 9:23-24). Nous pouvons imaginer que lors d’un tel événement naturel, il peut sembler que les étoiles tombent du ciel et que la grêle rende le sol détrempé et le cours d’eau sauvage.
Ce spectacle est un encouragement pour tous ceux qui participent au combat. Ils se disent : « Mon âme, tu as foulé aux pieds la force ! » Lorsque nous voyons Dieu intervenir dans le combat, cela donne de la force et du courage. L’expression ‘fouler’ est aussi traduite par ‘fouler leurs hauteurs’ (Deu 33:29) comme preuve de la soumission de l’ennemi. En Juges 20, elle est traduite par ‘fouler aux pieds’ (Jug 20:43). Le ‘fouler’ fait référence au fait de briser le pouvoir de l’ennemi et de remporter la victoire.
Ce langage est aussi caractéristique de quelqu’un qui se tient dans la victoire de Christ. Une telle personne ne se satisfait pas d’un demi-résultat, mais continue jusqu’à la pleine victoire dans la certitude d’y parvenir. Les sabots des chevaux des armées ennemies auront beau galoper et frapper le sol, l’ennemi sera vaincu à sa poursuite par les braves guerriers du peuple de Dieu.
Verset 23. On ne sait pas où se trouve ou s’est trouvé Méroz. Il s’agit probablement d’une ville qui se trouvait au milieu de la zone où s’est déroulée le combat. C’est ce que l’on peut déduire de la sévère malédiction qui est prononcée sur Méroz. D’autres tribus ont aussi subi des reproches pour ne pas avoir pris part au combat, mais ils n’ont pas été aussi sévères que ce reproche. Il se peut que cette distinction provienne de la localisation des territoires. Ceux qui sont plus proches d’une zone de combat et voient de leurs propres yeux ce qui se passe ont une plus grande responsabilité que ceux qui sont plus éloignés et moins directement impliqués dans les événements.
Une signification possible du nom Méroz est ‘bâti des cèdres’. Cela donne une idée des choses pour lesquelles ils vivaient. Ils vivaient dans des palais de cèdre et vivaient en paix, sans se soucier de la condition de leurs frères. Ils s’aimaient eux-mêmes et non l’Éternel. Paul dit des gens qui n’aiment pas le Seigneur : « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur Jésus Christ, qu’il soit anathème [c’est-à-dire : qu’il soit objet de malédiction] » (1Cor 16:22).
Ce que Debora dit de Méroz rappelle ce que l’Éternel dit par la bouche d’Aggée. Il reproche à son peuple qu’ils travaillent tous pour leur propre maison, alors qu’ils ne se soucient pas de la maison de Dieu (Agg 1:2-4,9). Ils vivent pour ici et maintenant.
Debora est la bouche de « l’Ange de l’Éternel » lorsqu’elle prononce la malédiction sur Méroz. Cette indifférence à l’égard de leurs frères est considérée comme un renoncement à aider l’Éternel dans son combat contre l’ennemi. Nous voyons ici comment l’Éternel s’identifie à son peuple qui souffre.
24 - 27 6. Jael est loué
24 Bénie soit, au-dessus des femmes, Jaël, femme de Héber, le Kénien ! Qu’elle soit bénie au-dessus des femmes qui se tiennent dans les tentes ! 25 Il a demandé de l’eau, elle lui a donné du lait ; dans la coupe des nobles elle lui a présenté du caillé. 26 Elle a étendu sa main vers le pieu, et sa main droite vers le marteau des ouvriers ; elle a frappé Sisera, elle lui a brisé la tête, elle lui a fracassé et transpercé la tempe. 27 Entre ses pieds il s’est courbé, il est tombé, il s’est étendu [par terre] ; entre ses pieds il s’est courbé, il est tombé ; là où il s’est courbé, là il est tombé anéanti.
Verset 24. Ce qu’a fait Jaël contraste beaucoup avec l’attitude de Méroz au verset précédent. En opposant les cas, les actions de chaque personne impliquée ressortent d’autant plus clairement. Nous avons déjà vu en Juges 4 quelle avait été la part de Jaël dans le combat (Jug 4:17-22). Ici, elle est louée pour ce qu’elle a fait. Elle surpasse toutes les femmes d’Israël. Son lien avec Héber ne l’a pas rendue neutre ni dissuadée d’accomplir son acte de foi.
Elle est une simple femme au foyer, comme tant d’autres, mais elle s’est distinguée par le courage dont elle a fait preuve. Là encore, c’est un grand encouragement pour chaque femme au foyer. Elle peut remporter de grandes et décisives victoires pour le Seigneur dans son propre domaine.
Verset 25. Debora décrit la façon dont Jaël a agi. Elle a agi avec circonspection et a utilisé les moyens à sa disposition. Elle a mis l’ennemi à l’aise. Bien que Sisera soit arrivé chez elle épuisé, ce n’était pas le bon moment pour le tuer. Elle l’a reconnu. Il est important d’attendre le bon moment pour infliger une défaite à l’ennemi. Si elle avait agi trop tôt, beaucoup plus d’énergie aurait été nécessaire. Ce faisant, nous pouvons nous demander si le résultat escompté aurait effectivement été atteint. Cet exercice est nécessaire pour chacun d’entre nous.
Jaël ne panique pas lorsque le puissant ennemi entre dans sa tente. Elle accède à sa demande et lui donne même plus que ce qu’il a demandé. Elle adapte même les ustensiles de boisson à son invité de marque et lui donne à boire « dans la coupe des nobles ». Tout le comportement de Jaël a dû donner à Sisera l’impression qu’il était en terrain sûr. Épuisé, il s’endort. C’est le moment qu’elle attendait et sans hésiter, elle tue cet ennemi.
Versets 26-27. De manière impressionnante, Debora chante les actions que Jaël a réalisées pour tuer l’ennemi redouté. Tu vois ce qui se passe. L’importance des moyens qu’elle a utilisés a déjà été mentionnée dans le chapitre précédent. Quelques détails sont ajoutés dans ces versets. Ils sont importants parce que l’Esprit les mentionne. Il veut attirer notre attention sur eux.
Il est dit ici qu’elle a utilisé « sa main droite » et pris « le marteau des ouvriers ». La main droite parle de force. Le marteau est une image de la parole de Dieu (Jér 23:29) ; l’ajout « des ouvriers » montre que la parole doit être mise en pratique. De plus, cela montre que tu dois être simple pour l’utiliser et qu’il n’est pas nécessaire de faire partie des ‘hautement qualifiés’.
Ce que Jaël fait avec le marteau est chanté ici en des termes différents. Elle a frappé, brisé, fracassé et transpercé, des mots différents pour désigner la même action. Cela met en évidence l’action puissante de la Parole.
Le résultat nous est présenté tout aussi de manière visuel. Le pouvoir de cet ennemi a été complètement brisé et il a été éliminé pour toujours. Il s’est courbé, est tombé et s’est étendu là, tombé anéanti, aux pieds d’une femme. Il ne reste plus rien de sa grandeur et de sa puissance d’antan. C’est une image de ce qui finira par arriver à tous les adversaires de Dieu. Nous pouvons prendre exemple sur la foi de Jaël.
28 - 30 7. La mère de Sisera attend en vain
28 La mère de Sisera regarde par la fenêtre et s’écrie à travers le treillis : Pourquoi son char tarde-t-il à venir ? Pourquoi la marche de ses chars est-elle si lente ? 29 Les sages d’entre ses princesses lui répondent ; elle s’est donné la réponse à elle-même : 30 N’ont-ils pas trouvé, n’ont-ils pas divisé le butin ? Une jeune fille, deux jeunes filles par tête d’homme ; du butin de vêtements de couleur pour Sisera, du butin de vêtements de couleur brodés, deux vêtements de couleur brodés, pour le cou des captives !
Verset 28. De la simple tente de Jaël, notre regard se porte maintenant sur la luxueuse maison de Sisera. Là aussi vit une femme, une mère, mais d’un type très différent de Jaël et de Debora. Son désespoir est bien exprimé. Son fils ne rentrait pas à la maison et restait à l’écart, et elle n’était pas habituée à cela. D’habitude, il revenait rapidement du combat et emportait avec lui les preuves de sa victoire. Le fait qu’il soit resté absent si longtemps pouvait signifier qu’il avait été vaincu.
La mère de Sisera semblait être libre, mais ce n’était pas le cas. Elle se trouvait derrière « le treillis » à travers lesquels elle voyait le monde. Ceci fait référence au treillis ‘spirituels’ de sa pensée. Elle ne connaissait pas la vraie liberté. Il est de même pour tous les ennemis de Dieu. Ils pensent qu’ils n’ont rien à faire avec personne, tout en s’entourant de toutes parts de mesures de sécurité.
Le treillis, censés servir de protection, sont la preuve même de son emprisonnement. Elle n’ose pas non plus aller à sa rencontre. Elle reste dans sa forteresse, car c’est bien de cela qu’il s’agit, aussi luxueusement meublée soit-elle. La peur règne là où l’on se fie à sa propre pensée, aux gens ou aux choses plutôt qu’à Dieu.
Versets 29-30. Des dames futées répondent aux questions de la mère de Sisera. Leurs réponses sont celles qui correspondent à son propre point de vue. Ce sont des réponses destinées à apaiser la conscience : ‘Tu n’as pas à avoir peur, tout ira bien. C’est à cause du gros butin qu’ils transportent. Cela ralentit la retraite.’
Il était courant que les soldats ramènent chez eux de belles filles en guise de trophées. Le mot pour « fille » signifie en fait ‘utérus’ ou ‘matrice’, ce qui indique que ces filles devaient servir à satisfaire les convoitises des soldats. Le butin de guerre comprenait aussi des vêtements magnifiques et coûteux. Les vêtements de couleur étaient destinées à Sisera, les vêtements de couleur brodés à sa mère et aux femmes nobles. En plus de satisfaire les convoitises, ces vêtements servaient à montrer à tous l’ampleur de leur victoire. Cela a stimulé l’orgueil, le prestige s’est accru. Ce sont là les caractéristiques de l’ennemi : être centré sur soi-même et rechercher son propre honneur.
Soyons conscients que ce qui caractérise l’ennemi est aussi présent dans nos cœurs trompeurs. Nous devons empêcher ces caractéristiques de s’enraciner en nous. Comment ? En regardant ce qui lui est arrivé sur la croix du Golgotha et ce qui lui arrivera à la venue du Seigneur Jésus. Sur la croix, l’ennemi a été vaincu. Pourtant, il est toujours désireux de s’affirmer. Il aura l’occasion de le faire si nous ne nous considérons pas morts au péché et ne laissons pas la chair agir de toute façon.
À la venue du Seigneur Jésus pour l’église, nous laisserons derrière nous tout ce que nous avons acquis par le péché et la chair. Rien de tout cela ne nous accompagnera au ciel. Ne sommes-nous pas fous et insensés si nous voulons encore satisfaire les convoitises de la chair ? Écoute ce que dit Debora dans le dernier verset de sa cantique.
31 8. Périr ou monter
31 Qu’ainsi périssent tous tes ennemis, ô Éternel ! mais que ceux qui t’aiment soient comme le soleil quand il sort dans sa force ! Et le pays fut en repos 40 ans.
Dans ce verset, Debora oppose les ennemis et ceux qui aiment l’Éternel. Note la fin de chaque groupe. Les ennemis périssent, comme Sisera et son armée. est brisée et disparue à jamais ; ils sont humiliés et anéantis.
Debora appelle l’autre groupe « ceux qui t’aiment ». Ce sont ceux mentionnés dans les versets précédents (versets 13,14,15,18). Leur amour pour Dieu et pour sa cause s’est exprimé par l’amour qu’ils avaient pour la cause de son peuple. Il est facile de dire que l’on aime Dieu. Mais tu ne peux le dire que si c’est ton désir sincère de le montrer dans tes actions, tout ton comportement et ton attitude. Les différentes tribus de ce chapitre l’ont clairement montré.
Ceux qui L’aiment de cette façon sont comparés au « soleil quand il sort dans sa force ». Le soleil laisse briller sa lumière et fait le jour. C’est une merveilleuse référence au Seigneur Jésus. Il est appelé « le soleil de la justice » (Mal 3:20). Avec sa lumière, Il dissipe les ténèbres de nos vies, de tous les domaines où l’insécurité ou le péché rendent nos vies sombres. Le temps auquel Malachie fait référence est celui où le Seigneur Jésus régnera sur la terre en tant que Fils de l’homme. Pendant 1000 ans, Il veillera à ce que le péché sur la terre n’ait aucune chance de provoquer la misère qui y règne actuellement.
Il veut le faire dès maintenant dans la vie de ceux qui L’aiment. Ils peuvent être « comme » le soleil. Ils peuvent devenir comme Lui et grandir en cela, tout comme le soleil grandit en force. Cela apportera une bénédiction aux autres, tout comme il y aura une bénédiction pour tout le monde lorsque le Seigneur Jésus régnera sur la terre. Il y a cependant de l’opposition et de l’hostilité aujourd’hui. Il n’y en aura plus lorsqu’Il régnera.
Voici un sujet qui mérite d’être approfondi. L’expression ‘qui l’aiment’ ou ‘aiment Dieu’ etc., revient plusieurs fois. À chaque fois, quelque chose d’autre lui est rattaché, comme ici le soleil quand il sort : Psa 145:20 ; Pro 8:17 ; Rom 8:28 ; 1Cor 2:9 ; Jac 1:12 ; 2:5. À la suite de ces textes, le lecteur peut réfléchir par lui-même à cette expression particulière.