Introduction
Ce chapitre décrit – dans un sens pratique – la fin du service de Samson pour Dieu. Le dernier verset l’indique clairement (verset 20). Dans le chapitre suivant, Dieu ne reconnaît plus Samson comme son serviteur, bien qu’Il l’utilise encore une fois.
1 - 2 Le lien est rompue
1 Quelque temps après, pendant les jours de la moisson des froments, Samson rendit visite à sa femme, avec un chevreau ; il dit : Je veux entrer vers ma femme dans la chambre. Mais le père ne lui permit pas d’entrer. 2 Le père dit : J’ai pensé que tu l’avais en haine, alors je l’ai donnée à ton compagnon. Sa jeune sœur n’est-elle pas plus belle qu’elle ? Prends-la à sa place, je te prie.
Lorsque sa colère s’est un peu calmée, Samson retourne auprès de sa femme pour compléter l’union matrimoniale en ayant des relations sexuelles avec elle. Il emmène un chevreau avec lui, sans doute pour faire la fête. Nous sommes à l’époque de la moisson des froments, qui a lieu fin mai, début juin et s’accompagne de toutes sortes de festivités.
Au sens spirituel, la moisson des froments raconte quelque chose sur le Seigneur Jésus et les fruits de son travail sur la croix. En Jean 12, Il dit : « À moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12:24). À l’époque où le blé ou le froment est mûr pour être récolté, Samson va rendre visite à sa femme philistine pour confirmer son lien avec elle ! Sur le plan spirituel, cela peut impliquer ce qui suit. Quelqu’un qui est nazaréen devrait réaliser, en voyant les fruits de l’œuvre du Seigneur Jésus, qu’il est impensable de se connecter à ‘quelque chose’ qui ne soit pas ancré dans cette œuvre.
En tout cas, il est impensable que Dieu consente à ce lien. Il est certainement inconcevable qu’un nazaréen soit marié à une philistine ! Dieu empêche que ce mariage soit finalisé. Mais les Philistins sont toujours prêts à renouer des liens. Le père lui propose une autre fille, encore plus séduisante que la première. Samson n’accepte pas. Il se sent trompé et entreprend de se venger.
3 - 5 La vengeance de Samson
3 Samson leur dit : Cette fois je suis innocent à l’égard des Philistins si je leur fais du mal. 4 Samson s’en alla et prit 300 chacals ; il prit des torches, tourna [les chacals] queue contre queue, puis mit une torche entre les deux queues, au milieu. 5 Il mit le feu aux torches et lâcha [les chacals] dans les blés des Philistins ; il brûla aussi bien les tas de gerbes que le blé sur pied, et les plantations d’oliviers.
Le lien avec les Philistins n’a apporté que des malheurs à Samson. Il est personnellement blessé et agit sous le coup d’une colère charnelle. Ici, il n’est pas question que l’Esprit de l’Éternel saisisse Samson. Il utilise sa force spéciale pour prendre les chacals. Ce sont des animaux impurs qu’un Juif, et certainement un nazaréen, ne touche pas. Il fait du chacal impur un serviteur de sa vengeance. Les moyens impurs et pécheurs sont plus souvent utilisés pour exprimer l’indignation.
La signification d’une torche dépend de celui qui l’allume. Quand c’est Dieu qui le fait, il a une signification positive, par exemple en Genèse 15 (Gen 15:17). Ici, Samson l’allume et cela parle de la colère charnelle. En Jacques 3, une comparaison est faite entre le feu et la langue humaine : « Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! Et la langue est un feu. La langue, un monde d’iniquité » (Jac 3:5b-6a).
Le feu ne peut bien faire son travail que s’il est maîtrisé, tout comme la langue. La maîtrise de soi est nécessaire. Ceux qui ne peuvent pas se contrôler, comme Samson, et ne brident pas leur langue, peuvent causer les plus grands désastres, qu’il s’agisse d’une guerre mondiale ou de combats fratricides.
Le feu est ici lié à la queue. Dans la Bible, la queue est parfois utilisée pour indiquer une fausse doctrine : « Le prophète qui enseigne le mensonge, lui, est la queue » (Ésa 9:14b ; cf. Apo 9:10-19). Samson a bel et bien sombré ici bien en dessous de sa dignité de nazaréen. Quel contraste entre Samson et ses 300 et Gédéon et ses 300 !
Résumons encore une fois ce qui est représenté dans cet acte de Samson. Les chacals sont des animaux qui creusent le sol et se nourrissent de corruption. Ils représentent les moyens impurs et pécheurs qu’un croyant peut utiliser pour se venger des torts subis. Cela peut se faire, par exemple, avec le feu de la langue, en l’utilisant pour répandre des mensonges et de mauvaises rumeurs.
Le résultat des actions de Samson est que les produits du pays sont détruits. Tant le blé sur pied que ce qui a déjà été fauché, et même les plantations d’oliviers, sont brûlés par la colère de Samson et ne peuvent plus servir de nourriture. Samson aurait mieux fait de chasser les Philistins et de donner la jouissance des produits du pays à ses concitoyens.
Combien de fois les querelles personnelles ont-elles été la cause d’une dévastation de la bénédiction dont on aurait pu jouir. Il règne une grande agitation dans de nombreuses églises locales, car les croyants sont engagés dans une guerre de mots entre eux. Le fruit du pays représente les bénédictions avec lesquelles le chrétien est béni dans les lieux célestes en Christ (Éph 1:3). Ces fruits sont abondants. Nous vivons, pour ainsi dire, « pendant les jours de la moisson des froments » (verset 1).
Au lieu de combattre l’ennemi pour sauver de sa main les produits du pays, il y a une guerre de mots, « [ce qui est] sans aucun profit, [mais] pour la ruine des auditeurs » (2Tim 2:14). La conséquence, c’est qu’il ne reste plus rien à apprécier. La cause de tout cela est ‘seulement’ un esprit blessé, incapable de porter le problème devant le Seigneur. Au lieu de chercher une solution avec l’Éternel, Samson résout l’affaire de sa propre manière charnelle..
6 - 8 La vengeance en réponse à la vengeance
6 Les Philistins dirent : Qui a fait cela ? On dit : Samson, le gendre du Thimnite ; parce qu’il lui a pris sa femme et l’a donnée à son compagnon. Les Philistins montèrent et la brûlèrent au feu, elle et son père. 7 Samson leur dit : Si c’est ainsi que vous faites, alors je ne m’arrêterai qu’après m’être vengé de vous. 8 Et il les frappa d’un grand coup, à leur casser bras et jambes. Puis il descendit et habita dans une caverne du rocher d’Étam.
Une fois que les Philistins savent ce qui a motivé la vengeance de Samson, sa femme, ainsi que son père, reçoivent encore le jugement qui lui a été promis en Juges 14 (Jug 14:15). Samson agit à nouveau par vengeance, mais celle-ci est aussi désormais plus justifiée. Il ne s’agit plus d’être personnellement blessé, mais de se venger d’un acte brutal. Samson s’engage dans un combat direct et ouvert avec l’ennemi. En quelques mots, nous sommes informés qu’il remporte une grande victoire.
Il va ensuite habiter dans une caverne du rocher d’Étam. Un rocher est un lieu d’habitation approprié pour un peuple impuissant, comme les damans (Pro 30:26), et aussi pour tous les hommes qui ont ‘une longue chevelure’. Moïse aussi a connu cet endroit (Exo 33:21-22). Le rocher est une image de Christ (1Cor 10:4), qui est représenté ici comme l’habitation de la foi, la véritable habitation du nazaréen.
Samson ne retourne pas dans la maison de son père comme il l’a fait précédemment (Jug 14:19), mais va vivre de façon indépendante dans ce lieu. Il y vit séparé des Philistins, et aussi séparé du peuple infidèle de Dieu.
9 - 13 Les Philistins et les hommes de Juda
9 Alors les Philistins montèrent, campèrent en Juda et se répandirent en Lékhi. 10 Les hommes de Juda dirent : Pourquoi êtes-vous montés contre nous ? Ils répondirent : Nous sommes montés pour lier Samson, afin de lui faire comme il nous a fait. 11 3000 hommes de Juda descendirent donc à la caverne du rocher d’Étam et dirent à Samson : Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous ? Que nous as-tu fait ? Il leur dit : Comme ils m’ont fait, ainsi je leur ai fait. 12 Ils lui dirent : Nous sommes descendus pour te lier, afin de te livrer en la main des Philistins. Samson leur dit : Jurez-moi que vous ne vous jetterez pas sur moi. 13 Ils lui dirent : Non, nous voulons seulement te lier et te livrer en leur main ; mais certainement nous ne te tuerons pas. Ils le lièrent avec deux cordes neuves et le firent monter hors du rocher.
Après le grand coup que Samson a porté aux Philistins, c’est maintenant à leur tour de se venger à nouveau. C’est Juda qui doit payer en représailles de ce que Samson a fait aux Philistins. Outre la raison immédiate de la marche des Philistins, cette action peut aussi s’appliquer spirituellement. Une fois que Samson a pris sa place de séparation sur le rocher d’Etam, les ennemis deviennent actifs. Un chrétien fidèle est beaucoup plus la cible des attaques de l’ennemi que celui qui ne prend pas sa vie de chrétien au sérieux.
Les hommes de Juda s’informent des projets des Philistins. On leur dit qu’ils sont venus pour lier Samson. Les Philistins veulent toujours lier le nazaréen. Dans son application spirituelle, c’est toujours l’un des principaux objectifs de l’ennemi. En chrétienté, c’est même arrivé au Saint Esprit : Il a été lié.
Ce qui est encore pire que ce que veulent faire les Philistins, c’est l’attitude de Juda. Apparemment, ils ne souffrent plus de la domination des Philistins. Le joug ne les presse plus parce qu’ils se sont réconciliés avec lui et l’ont accepté. Ils en veulent à Samson de les avoir entraînés dans un tel conflit avec l’ennemi même qui est si gentil avec eux. Ils viennent lui dire : « Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous ? » (verset 11). Voilà à quel point Juda est tombé bas. Juda signifie ‘louange’, ‘celui qui loue Dieu’. N’est-il pas ahurissant que la tribu qui porte un tel nom s’exprime de la sorte ?
Cela témoigne d’une acceptation totale du cléricalisme et du traditionalisme. La religion dans laquelle la chair a plus ou moins son mot à dire est devenue courante. C’est le cas partout en chrétienté où la distinction entre clergé et laïcs est devenue un fait établi, où le service est déterminé par un homme ou quelques privilégiés, où les propositions sont traitées démocratiquement, où le service d’adoration, le service de louange, suit des lignes prédéterminées.
Si tu lis attentivement, tu verras que cela ne concerne pas seulement certaines organisations ecclésiales, mais s’applique également à toutes sortes d’autres communautés de foi. Il ne s’agit pas seulement la structure officielle, bien que ce soit là que les caractéristiques sont les plus reconnaissables. Elle s’applique aussi aux endroits où, bien qu’aucune structure n’existe officiellement, certaines structures sont présentes du fait d’habitudes ancrées.
Pour être clair, il s’agit des caractéristiques d’un système, officiel ou non, et non des personnes qui en font partie. Il y a bienheureux beaucoup de chrétiens sincères qui servent Dieu avec dévouement, mais qui ne sont pas conscients des maux associés à ces systèmes.
C’est la grâce de Dieu lorsqu’Il envoie un libérateur, comme ici Samson. Mais Samson est perçu comme un fauteur de troubles. Quelqu’un qui dénonce toutes sortes de choses charnelles auxquelles on a donné une place dans le service personnel ou communautaire de Dieu se verra dire qu’il va à l’encontre des règles et des formes qui prévalent. On lui dira, par exemple, de ne pas être trop extrême. La tiédeur est justifiée.
Au lieu de s’identifier à leur héros et de se débarrasser de leur ennemi commun, les hommes de Juda s’alignent sur les Philistins et s’unissent à leur cause. Ils n’ont aucune appréciation pour le juge qui leur a été donné par Dieu. Juda ne montre pas ici la dignité de la bénédiction que Jacob a prononcée sur lui (Gen 49:8-12). Il y a d’autres bassesses de ce genre dans l’histoire de Juda, comme la vente de Joseph et sa prostitution avec sa belle-fille Tamar (Gen 37:23-28 ; 38:1-26).
Samson ne veut pas combattre ses frères, aussi profondément qu’ils aient sombré et qu’ils se rangent essentiellement du côté de leur ennemi. De même, nous aussi, nous ne devons pas combattre nos frères, mais les principes qui les retiennent captifs et avec lesquels ils se sont même réconciliés.
Samson demande l’assurance qu’ils ne l’attaqueront pas, sinon il sera obligé de se défendre avec toutes les conséquences pour les Judéens. Il reçoit l’assurance que cela n’arrivera pas. Tout ce qu’ils veulent, c’est le lier avec de cordes neuves et le remettre entre les mains des Philistins. Ce qui se passe ici est vraiment ahurissant. Les hommes de Juda se rangent du côté des Philistins et sont occupés à exécuter les plans de l’ennemi !
Samson doit à tout prix être empêché de répondre à son appel. De cordes neuves, selon eux, sont le moyen approprié pour parvenir à cette fin. En guise d’application, nous pouvons dire que les chrétiens engagés sont persuadés d’abandonner leur appel de nazaréen principalement par des moyens nouveaux, populaires et humains. Le mot pour cordes vient de ‘tresser’ et transmet l’idée qu’il s’agit d’un produit humain.
Samson se laisse lier et cède à leurs désirs parce qu’il ne veut pas utiliser, ou mal utiliser, sa force en combattant contre son peuple.
14 Libéré des nouvelles cordes
14 Lorsqu’il arriva à Lékhi, les Philistins poussèrent des cris à sa rencontre. Alors l’Esprit de l’Éternel le saisit ; les cordes qui étaient à ses bras devinrent comme de l’étoupe qui brûle au feu, et ses liens glissèrent de ses mains.
Lorsque les hommes de Juda amènent Samson aux Philistins, ils poussent des cris. Ils croient qu’ils ont la maîtrise de leur ennemi détesté. La joie est cependant de courte durée, car « l’Esprit de l’Éternel le saisit ». Quand les moyens humains par lesquels un nazaréen peut être lié entrent en contact avec l’Esprit de Dieu et la parole de Dieu, ils deviennent « comme de l’étoupe qui brûle au feu ». La mise en pratique de l’appel de 1 Pierre 4 fait que toutes les cordes des Philistins, au sens figuré, se transforment en cendres. Nous y sommes encouragés par ces mots : « Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu ; si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit » (1Pie 4:11a).
Cela libère tout le monde pour que chacun puisse exercer son don en étant seul responsable devant le donateur, indépendamment de toute nomination ou intervention humaine. C’est ce que Paul veut dire lorsqu’il écrit à propos de son apostolat : « Paul, apôtre – non de la part des hommes, ni par l’homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père qui l’a ressuscité d’entre les morts » (Gal 1:1). Il indique ainsi que dans l’exercice de son apostolat, il est libre de tout ‘lien philistin’.
Cela ne signifie certainement pas que nous n’aurions rien à faire avec les autres et leurs commentaires sur notre service. Dans les réunions de l’église, par exemple, « que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent » (1Cor 14:29). Mais c’est différent de déterminer à l’avance qui doit dire quelque chose et ce qui doit être dit lors de la réunion de l’église. Ce n’est pas aux autres de déterminer cela, car seul le Saint Esprit peut avoir autorité en la matière.
15 - 17 Une mâchoire d’âne fraîche
15 Ayant trouvé une mâchoire d’âne fraîche, il étendit sa main et la prit, et il en frappa 1000 hommes. 16 Samson dit : Avec la mâchoire de l’âne, un monceau, deux monceaux ! Avec la mâchoire de l’âne j’ai frappé 1000 hommes. 17 Quand il eut achevé de parler, il jeta de sa main la mâchoire et nomma ce lieu-là Ramath-Lékhi.
Samson se libère des cordes neuves par la puissance de l’Esprit. Pour vaincre ses ennemis, il utilise une mâchoire d’âne fraîche. On voit ici la faiblesse de l’instrument contrastée avec le résultat. Personne ne peut dire que la victoire de Samson est le résultat d’une grande arme. C’est une arme ‘fraîche’, pas une arme ‘sec’ (cf. Ézé 37:1-2).
L’âne est mort, mais la puissance de vie est encore présente dans la mâchoire, pour ainsi dire. Cela parle de la vie que nous avons reçue par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus, qui nous permet de remporter des victoires. Cela signifie que nous avons reconnu le jugement de nous-mêmes. Par nature, l’homme est comparé à un âne (Exo 13:13).
Lorsque Samson a remporté la victoire, il jette son arme. Il ne veut pas la garder, elle ne doit pas devenir un piège pour lui, comme l’éphod pour Gédéon (Jug 8:27). L’arme a fait son travail et c’est suffisant. Ce principe est important à la fois pour celui qui est utilisé pour le service et pour ceux qui sont servis. Souvent, le ‘pauvre’ instrument que Dieu, dans sa grâce, a choisi d’utiliser est vénéré. Nous entendons alors des expressions telles que ‘quel orateur’ et ‘quel charisme’.
Nous avons un exemple en Actes 8. Après que Philippe a annoncé l’évangile à l’eunuque et l’a baptisé, « l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Et il continua son chemin tout joyeux » (Act 8:39). Philippe a accompli son service. Il n’a pas besoin de tribut et se voit confier un autre champ de travail. Et l’eunuque ? Il ne regarde plus Philippe, il ne lui manque même pas, car il a reçu le Seigneur Jésus dans son cœur et c’est plus que suffisant.
18 - 19 Source de celui qui crie
18 Il eut ensuite une très grande soif, alors il cria à l’Éternel et dit : Tu as donné par la main de ton serviteur cette grande délivrance, et maintenant je mourrais de soif et je tomberais entre les mains des incirconcis ! 19 Dieu fendit le rocher creux qui était à Lékhi, et il en sortit de l’eau ; il but, son esprit lui revint, et il vécut : c’est pourquoi cette [source] fut appelée du nom de En-Hakkoré ; elle est à Lékhi, jusqu’à ce jour.
Après son impressionnante victoire, Samson a une très grande soif, au point de craindre de mourir. Dans sa détresse, il crie à Dieu. Sa prière, la première mentionnée de lui (!), est courte et puissante. Nous voyons tout d’abord qu’il accorde à Dieu l’honneur de la victoire : « Tu as donné. » C’est magnifique. Malheureusement, nous voyons ensuite à nouveau l’incrédulité et il se lamente qu’il mourra encore, mais cette fois de soif, et qu’il tombera encore entre les mains de l’ennemi.
Nous pouvons tirer quelques leçons de cette histoire. Tout d’abord, que le combat ne fait pas disparaître ‘la soif’. Nous pouvons remporter des victoires pour le Seigneur, mais le véritable rafraîchissement n’est pas dans la victoire, mais dans le Seigneur lui-même. Ensuite, nous voyons que le fait d’avoir soif est un défi à relever pour demander à Dieu une issue. Il répond volontiers. Dieu a déjà répondu auparavant lorsqu’un peuple entier avait soif (Exo 17:1-7).
Samson crie à Dieu deux fois au total : ici au verset 18 et en Juges 16 (Jug 16:20). Les deux fois, il est exaucé. Si nous considérons que l’époque à laquelle vit Samson est comparable aux derniers jours et aux temps difficiles mentionnés en 2 Timothée 3 (2Tim 3:1-5), nous avons ici un grand encouragement. Nous voyons qu’invoquer le nom du Seigneur est une ressource particulière pour les derniers jours.
Dieu ouvre cette source à tous ceux qui crient. Ceux qui y boivent feront l’expérience de la puissance que Samson a expérimentée. La force vitale et le réveil reviennent. La seule façon de faire l’expérience du réveil, personnellement ou communautairement, consiste à
1. en réalisant que nous avons soif ;
2. en criant à Dieu dans notre détresse ;
3. à boire à la source que Dieu ouvre.
C’est comme si l’auteur de ce livre voulait attirer tout particulièrement notre attention sur ce point lorsqu’il dit qu’« En-Hakkoré », qui signifie ‘source de celui qui crie’ est à Lékhi, « jusqu’à ce jour ». Littéralement, cela signifie que cette source est toujours là au moment où ce livre est écrit. Le sens spirituel de cette expression et la puissance spirituelle qui en émane est que la source que Dieu a ouverte est toujours disponible pour tous ceux qui crient, aujourd’hui aussi.
Il a déjà été fait référence à Jean 4, où le Seigneur Jésus, dans sa conversation avec la Samaritaine, indique la fontaine d’eau vive qui jaillit en vie éternelle (Jn 4:14). Boire à la source qu’Il a ouverte relie ‘celui qui crie’ à la vie éternelle. La vie éternelle, c’est vivre dans la sphère du Père et du Fils dans laquelle le croyant a été introduit en connaissant le Père et le Fils (Jn 17:3).
La vie éternelle, c’est aussi le Seigneur Jésus lui-même (1Jn 5:20). C’est là que le Saint Esprit veut amener celui qui crie et ce qui étanchera sa soif. La vie éternelle est intouchable par aucune déclin ou apostasie. La lettre même qui parle des derniers jours et des temps difficiles commence par indiquer « la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus » (2Tim 1:1,9).
Cela tourne notre regard vers le Seigneur Jésus et tout ce qui se trouve en Lui. Cela procure une satisfaction intérieure plus grande que la plus grande victoire.
20 Samson a jugé Israël 20 ans
20 [Samson] jugea Israël, aux jours des Philistins, 20 ans.
Samson est un sauveur différent de ses prédécesseurs. Il juge Israël alors que les Philistins sont au pouvoir. Il est possible que Samson soit retourné au rocher d’Étam (verset 8) pour y exercer sa fonction de juge. La période pendant laquelle il juge Israël se situerait entre 1075 et 1055 avant Jésus-Christ, époque à laquelle Samuel – qui est né vers 1080 avant Jésus-Christ – commence aussi à devenir actif.
Pour Dieu, l’histoire de Samson s’arrête ici. La communication dans ce verset fait suite au rocher comme lieu d’habitation (verset 8), à un combat ouvert contre les Philistins (verset 15) et au rocher d’où coule l’eau (verset 19). Ce sont des situations dans lesquelles il est détaché de l’ennemi et grâce auxquelles il peut juger Israël. Ce qui suit est sa chute totale.
Au total, six actes de Samson sont mentionnés en Juges 14 à 15 :
1. Déchirer un jeune lion (Jug 14:6).
2. Tuer 30 Philistins (Jug 14:19).
3. Son action avec les 300 chacals (Jug 15:4-5).
4. Sa vengeance sur les Philistins (Jug 15:8).
5. La libération de ses cordes (Jug 15:14).
6. La mise à mort de 1000 Philistins (Jug 15:15).
Il manque à Samson un pour atteindre le nombre sept, le nombre de la perfection.