Introduction
En Juges 3, nous faisons la connaissance des trois premiers juges et de leurs actions. Sur les trois, nous lisons quelque chose qui rend leur personnage moins attrayant. Othniel est le fils de Kenaz, un frère cadet de Caleb (verset 9 ; Jos 15:17 ; Jug 1:13), Éhud est gaucher (verset 15) et Shamgar utilise un aiguillon à bœufs au combat (verset 31). En général, de tels hommes n’obtiennent pas le plus de voix lors d’une élection. Cela permet toutefois de préciser qu’il s’agit d’hommes issus du choix de Dieu et non de celui du peuple, de l’homme. Ce choix appartient aux voies de Dieu dans des situations brisées, quand l’éclat du début s’est estompé.
Regardons aussi la naissance de l’église avec ses grands apôtres et comparons-la à la situation ultérieure, celle du déclin. Au début, l’Esprit peut agir puissamment en réponse à la glorification de Christ. Après l’amorce du déclin, les instruments se caractérisent aussi par certaines formes de faiblesse. Luther et Calvin, Darby et Kelly, tous grands hommes de Dieu en leur temps, n’atteignent pas les sommets d’un Paul et d’un Pierre. Pourtant, Dieu a voulu les utiliser pour son église, dans la Réforme du 16ème siècle et dans le réveil du 19ème. Aussi, aujourd’hui encore, Dieu veut toujours faire usage de personnes faibles, limitées et insubstantielles pour la délivrance de son peuple.
D’une manière générale, la Réforme est la délivrance du joug de Rome, du ritualisme ; le réveil est la délivrance de l’orthodoxie morte, du rationalisme, dans les églises protestantes. La délivrance nécessaire aujourd’hui est la délivrance de l’esprit de Laodicée, l’esprit de complaisance, voulant posséder une vie spirituelle sans la vie de l’Esprit. La norme n’est pas l’Écriture, mais la perception, le sentiment : qu’est-ce qui me fait plaisir ?
Les choses de Dieu sont jugées par les goûts et les sentiments de l’homme et non par la parole de Dieu. Que cet ennemi, le sentiment, soit particulièrement actif aujourd’hui ne signifie pas que les anciens ennemis, le ritualisme et le rationalisme, aient été définitivement vaincus. Ces ennemis tenteront constamment de reprendre le contrôle du peuple de Dieu. Cela signifie que nous devons continuellement faire face à ces ennemis et agir en tant que juge.
1 - 2 Apprendre à combattre
1 Ce sont ici les nations que l’Éternel laissa subsister pour éprouver par elles Israël, [pour éprouver] tous ceux qui n’avaient pas connu toutes les guerres de Canaan ; 2 [et cela] seulement afin que les générations des fils d’Israël connaissent, en l’apprenant, ce que c’est que la guerre, ceux du moins qui auparavant n’en avaient rien connu :
Les versets 1-6 de ce chapitre appartiennent au chapitre précédent. Ils décrivent d’autres raisons pour lesquelles Dieu a permis aux ennemis de vivre dans le pays. Dieu ne fait jamais rien sans raison. Il a ses propres raisons pour toutes ses actions. Parfois, il a même plusieurs objectifs en tête. Il peut faire plusieurs choses avec une action ou une parole particulière. Ce qui compte finalement pour Dieu, c’est de se glorifier dans le bonheur et la bénédiction de l’homme en général et de son peuple en particulier. La raison invoquée ici est que Dieu veut faire apprendre à son peuple « ce que c’est que la guerre » par la présence d’ennemis.
Si un homme se porte bien, que sa vie est prospère et sans revers, il ne devient pas si clair ce qui est présent dans son cœur pour Dieu. La prospérité n’ôte pas l’infidélité présente dans le cœur. Si tout va bien, il n’y a pas d’exercices ni de luttes pour apprendre qui est Dieu et comment utiliser sa puissance pour vaincre l’opposition. Ce n’est pas l’intention de Dieu que nous soyons vaincus par l’ennemi, par le mal, mais que nous vainquions le mal dans sa puissance.
Dieu sait ce qui est en l’homme, mais à cause des ennemis qui n’ont pas été chassés, l’homme en viendra à le découvrir par lui-même. Sa réaction au mal montre ce qu’il y a dans son cœur. S’il existe un lien réel avec Dieu, il ira vers Lui lorsque le danger menacera.
Ce qui est créé par l’infidélité – après tout, le peuple a été infidèle et n’a pas réussi à chasser tous les ennemis – est utilisé par Dieu pour le bien. Les ennemis épargnés servent à apprendre aux générations qui n’ont pas participé à la conquête de Canaan à combattre pour obtenir les bénédictions que Dieu a accordées. La présence des ennemis leur permet de montrer s’ils accordent de la valeur au pays de Dieu.
Celui qui apprécie ce que Dieu a donné ne permettra pas à l’ennemi de prendre ou de garder possession de ce don de Dieu. Il combattra pour l’obtenir. Ce qui est ainsi arraché au pouvoir de l’ennemi aura une signification de valeur supplémentaire. Il est de même dans la vie de tous les jours. Après tout, cela ajoute de la valeur à notre possession si nous avons travaillé nous-mêmes pour l’obtenir. C’est beaucoup plus notre propriété. Nous en profitons plus intensément que des choses qui nous sont tombées dessus.
Les temps du déclin sont des temps de combat pour quelqu’un qui veut être fidèle au Seigneur. La seconde lettre à Timothée, qui décrit l’époque du déclin de la chrétienté, mentionne le combat à plusieurs reprises (2Tim 2:3-4 ; 4:7). L’individu y est appelé à rester fidèle au milieu du déclin. Le combat fait apparaître les vainqueurs (Apo 2:7,11,17,26 ; 3:5,12,21).
Dans tout cela, nous devons toujours garder à l’esprit que notre combat se déroule dans les lieux célestes et qu’il ne s’agit pas d’un combat contre le sang et la chair. Les nations qui restent sont une image de la chair en nous. La chair n’est pas laissée en nous pour que nous la servions, mais pour que nous apprenions à la juger. Ces nations peuvent aussi être une image d’une « écharde pour la chair » comme celle qu’avait Paul (2Cor 12:7). Le but de cette écharde n’était pas de le paralyser dans son service pour Dieu, mais de le garder petit et dépendant.
De même, il peut y avoir dans notre vie des choses dont nous aimerions nous débarrasser, mais que nous devons encore porter. Ce ne sont pas des péchés, car nous devons condamner ces péchés. Ce sont généralement des choses désagréables qui, selon nous, limitent notre fonctionnement. Mais Dieu a permis que ces choses nous gardent petits afin que nous fonctionnions mieux pour Lui.
3 Les ennemis
3 cinq princes des Philistins, et tous les Cananéens, les Sidoniens et les Héviens qui habitaient dans la montagne du Liban, depuis la montagne de Baal-Hermon jusqu’à l’entrée de Hamath ;
Les ennemis cités nommément sont « cinq princes des Philistins, et tous les Cananéens, les Sidoniens et les Héviens ». Le territoire des ennemis est aussi décrit. Chaque ennemi a son propre champ d’action. Les Philistins sont mentionnés en premier. C’est aussi de cette façon que nous le trouvons en Josué 13 (Jos 13:1-2). Là, l’Éternel dit qu’il leur reste encore beaucoup de pays à conquérir. Lorsque le pays non conquis est énuméré, la région des Philistins est mentionnée en premier.
Les Philistins occupent une place particulière parmi les ennemis d’Israël. Ce sont les ennemis les plus persistants. Ce n’est que lorsque David sera roi qu’il privera cet ennemi de sa force, mais même alors, il n’est pas complètement éliminé. Même alors, il reste actif, bien qu’il ne soit plus le dominateur du peuple.
Il convient de noter que ce n’est pas le peuple philistin qui est mentionné ici, mais « cinq princes des Philistins ». En Josué 13, tout juste cité, il est question de ces mêmes cinq princes et les noms des lieux sur lesquels ils règnent sont énumérés (Jos 13:3). Juda s’est emparé de trois de ces lieux (Jug 1:18). Or, il s’avère qu’ils ne l’ont pas fait de manière adéquate.
Les Philistins sont un peuple qui s’est installé dans le pays et qui le revendique pour lui-même. En Exode 13, nous lisons que Dieu fait sortir son peuple d’Égypte et qu’Il « ne les conduisit pas par le chemin du pays des Philistins, qui est pourtant proche » (Exo 13:17). Passer par le pays des Philistins aurait été le chemin le plus court vers Canaan. Pourtant, ce n’est pas ainsi que Dieu a désigné son peuple. Il avait une autre route en tête pour eux, une route sur laquelle ils ont fait des expériences avec Lui et grâce à laquelle ils ont appris à mieux Le connaître et aussi à se connaître eux-mêmes.
Les Philistins sont entrés dans le pays par un autre chemin. Ils sont l’image d’un peuple qui ne connaît pas la rédemption de l’Égypte. Ils sont cependant liés à l’Égypte, parce qu’ils en sont originaires. En Genèse 10, Mitsraïm est mentionné comme ancêtre des Philistins, et Mitsraïm est l’Égypte (Gen 10:13-14). Cela signifie qu’Israël et les Philistins ont tous deux eu affaire à l’Égypte.
La différence est qu’Israël y a été asservi et racheté par Dieu, tandis que les Philistins sont un peuple errant qui a bien quitté l’Égypte mais n’a jamais connu la rédemption. Ils ne savent rien non plus des expériences avec Dieu dans le désert et du passage du Jourdain pour arriver au pays promis.
Les Philistins représentent les gens qui se disent chrétiens, qui disent avoir droit aux bénédictions de Dieu, mais qui n’ont aucune vie de Dieu. Ils n’ont jamais confessé sincèrement leurs péchés devant Dieu et n’ont aucune part au salut par la foi au Seigneur Jésus. Ce sont des chrétiens qui ne le sont que de nom. Ce sont des gens qui sont guidés dans leur soi-disant être chrétien par leurs propres pensées et sentiments.
Les chrétiens qui n’ont de chrétien que le nom soumettent la Bible à leur volonté. Ils servent Dieu de la manière qui leur semble la meilleure. Leur religion est déterminée par les « cinq princes ». Nous pouvons comparer cela aux cinq sens de l’homme. Le chrétien qui n’en a que le nom est guidé dans son service de Dieu par ce qu’il entend, voit, sent, ressent et goûte, c’est-à-dire purement par sa propre perception et non par l’Esprit de Dieu, car il ne Le possède pas.
Cette façon de faire de la religion est courante dans la chrétienté. Ce n’est pas ce que Dieu dit qui est décisif, mais ce que l’homme pense. Lorsque l’opinion des chrétiens qui ne le sont que de nom devient pour ainsi dire décisive dans les choses de Dieu, les Philistins sont aux commandes et le peuple de Dieu est privé de la bénédiction de Dieu et de la jouissance de cette bénédiction.
Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le deuxième ennemi mentionné ici, les Cananéens, lors de la discussion de Juges 1:9. Plus loin, au verset 5 de ce chapitre, je serai ajouté.
Le troisième ennemi, les Sidoniens, vient de Sidon. Celle-ci se trouve sur le territoire d’Aser (Jug 1:31). À cause de l’infidélité d’Aser, cet ennemi aussi est vivant et exerce son influence. C’est ce qui a poussé les Israélites à servir les dieux de Sidon (Jug 10:6). La prophétie du jugement sur Sidon (Ézé 28:21-24) montre que cette ville était un « aiguillon qui blesse » et une « épine qui cause de la douleur » pour Israël. Dieu reproche à cette ville que ses habitants se soient enrichis de son argent et de son or et aient échangé son peuple comme une marchandise (Jl 4:4-6).
L’ennemi que Sidon nous présente est la soif de richesse. Lorsque l’amour de l’argent en vient à régner sur le peuple de Dieu, il devient une plaie, l’empêchant de jouir des bénédictions de Dieu. La relation entre l’amour de l’argent et la douleur que Sidon inflige au peuple de Dieu à toutes les époques est bien exprimée en 1 Timothée 6. Nous y lisons : « Car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : en s’y livrant, certains se sont égarés de la foi et se sont eux-mêmes transpercés de beaucoup de douleurs » (1Tim 6:10). Peut-on le dire plus clairement ?
Les Héviens sont abordés au verset 5.
4 Écouter les commandements
4 elles étaient [laissées] pour éprouver par elles Israël, pour savoir s’ils écouteraient les commandements de l’Éternel, qu’il avait commandés à leurs pères par Moïse.
Le chapitre précédent dit qu’Israël sera mis à l’épreuve pour voir « s’ils garderont ou non la voie de l’Éternel pour y marcher » (Jug 2:22). Nous voyons maintenant sous un angle différent la raison pour laquelle les ennemis sont restés dans le pays. Il s’agit ici « pour éprouver par elles Israël, pour savoir s’ils écouteraient les commandements de l’Éternel, qu’il avait commandés à leurs pères par Moïse ». La présence des ennemis est aussi une mise à l’épreuve pour savoir s’ils garderont la parole de Dieu.
En bref, il s’agit de la voie de l’Éternel (Jug 2:22) et de la loi de l’Éternel (Jug 3:4 ; cf. Deu 8:2).
Sur le chemin que nous empruntons, il se passe toutes sortes de choses auxquelles nous réagissons, consciemment ou inconsciemment. Par notre réaction, nous montrons si nous considérons Dieu et ses intérêts ou si nous sommes préoccupés par nous-mêmes et nos propres intérêts.
5 Au milieu des peuples
5 Les fils d’Israël habitèrent au milieu des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens.
La présence des peuples au milieu desquels Israël habite a été causée par l’infidélité d’Israël dans le passé. Mais Dieu n’en reste pas là. Il utilise ces peuples pour tester la fidélité de son peuple. Il les livre aux résultats de leur désobéissance, mais Il le fait pour qu’ils Lui demandent à nouveau.
Jour après jour, ils vivent au milieu de ces peuples. Par conséquent, ils sont constamment mis à l’épreuve pour savoir s’ils resteront fidèles et obéissants à l’Éternel tout en chassant ces ennemis. Leur présence est un témoignage de leur infidélité passée. En même temps, c’est un défi pour chasser leurs ennemis et prendre possession de ce que Dieu leur a donné, ou rétablir ce qu’ils ont perdu.
Que représentent ces ennemis ? Ils sont une image des puissances spirituelles qui cherchent à influencer le comportement du peuple de Dieu. De quel type d’influences il s’agit, nous pouvons le savoir d’après la signification de leur nom. Chaque chrétien ou chaque communion de chrétiens est exposé à ces influences. La grande question est de savoir comment nous y répondons. Est-ce que nous leur cédons, est-ce que nous nous laissons influencer par ces ennemis, ou est-ce que nous sortons pour les vaincre avec la parole de Dieu ? C’est le test pour nous au sens spirituel comme pour Israël au sens littéral.
Les Cananéens
Sur la signification du nom Canaan (‘marchand’), il y a une autre application que nous pouvons reconnaître. Parfois, sans le savoir ni le vouloir, nous pouvons facilement être influencés par cet ennemi. Il ne s’agit pas d’un gain financier. Il y a aussi des avantages à en tirer sur le plan social. Quelque chose peut donner un certain statut à quelqu’un.
Certains grands hommes du monde se vantent d’être chrétiens. Quiconque veut être dans les bonnes grâces de ces messieurs distingués devra se déclarer chrétien et adopter des valeurs chrétiennes. Le bien chrétien est ainsi converti en commerce. La question n’est pas de savoir si quelqu’un est vraiment chrétien ou s’il ne l’est que de nom. Dans de nombreux cas, seul Dieu peut répondre à cette question. Ce qui compte, c’est le comportement, la façon dont les choses de Dieu sont traitées.
Un jour, j’ai lu une illustration de cela dans un journal. Il publiait une liste des six prédicateurs préférés du président américain Bill Clinton (président du 20-01-1993 au 20-01-2001). On se demande à quoi cela peut bien servir. Si tu es parmi eux, cela fait évidemment un bon score, surtout si tu es le numéro un pour lui. Cela met la personne du prédicateur sous les feux de la rampe et aussi ses partisans. Cela produit des gains. Si tu es le numéro 1 ou 5 ou 6 pour Clinton, beaucoup d’autres viendront te rejoindre, toi et ton groupe. Beaucoup préfèrent de loin s’identifier à une personne célébrée et influente dans le monde qu’à un Christ rejeté et méprisé qui se trouve dans le ciel. Nous laissons à Dieu le soin de juger de la valeur et du profit d’un tel top 6.
Les Héthiens
Leur nom signifie ‘fils de la terreur’. Leur influence consiste à inspirer la peur. Cet ennemi veut bâillonner la bouche des chrétiens. Son arme éprouvée est la peur. De nombreux chrétiens ont peur d’ouvrir la bouche pour témoigner de leur Seigneur. Cela peut impliquer de parler à des personnes non converties, mais aussi de parler au milieu des croyants.
Pourquoi si peu de croyants s’engagent-ils dans l’évangélisation ? Pourquoi si peu d’hommes dans l’église ouvrent-ils la bouche pour remercier Dieu ou pour prier ? La peur s’est emparée du peuple de Dieu. La peur de perdre la face. Peur parce que l’on est trop préoccupé par soi-même. Lorsque le cœur est rempli du Seigneur Jésus, la timidité et la peur sont vaincues, « car de l’abondance du cœur, la bouche parle » (Mt 12:34b). La présence de cet ennemi est le défi à s’engager avec le Seigneur Jésus. C’est alors que tu pourras le vaincre.
Les Amoréens
Ce sont les ‘parleurs’, ce qui est l’une des significations de leur nom. C’est un ennemi très différent du précédent qui te fait bâillonner. Une personne peut parler beaucoup, mais sans vraiment dire quoi que ce soit. Une personne qui parle facilement utilise beaucoup de mots. Attention, il s’agit ici d’un ennemi. Il s’agit de parler en tant que caractéristique négative.
Il y a des chrétiens qui ont peur de témoigner du Seigneur Jésus, mais qui peuvent raconter de grandes choses sur les valeurs chrétiennes. Il suffit de regarder la politique ‘chrétienne’. Cet ennemi doit être vaincu par la communion avec le Seigneur. Lorsque la « pensée du Seigneur » (1Cor 2:16) commence à gouverner la vie de la pensée, les ‘parleurs’ sont vaincus. Les paroles prennent alors de la consistance et opèrent quelque chose chez ceux qui les entendent.
Les Phéréziens
Phéréziens signifie entre autres ‘souverains’. Ils représentent une classe spirituelle au-dessus des gens ordinaires. Ce sont les gens qui savent parce qu’après tout, ils ont étudié pour cela. Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’ils disent, mais ce qu’ils sont. Quelqu’un qui n’a pas étudié, qui n’a pas de titre devant son nom, ne peut pas parler avec autorité. Dans une communion où cela est vrai, ce sont les Phéréziens qui commandent.
L’enseignement du Seigneur Jésus qu’Il donne lorsqu’Il est sur la terre n’est pas accepté, entre autres, parce qu’Il ne possède pas les papiers que les gens jugent nécessaires (Jn 7:15). C’est encore ainsi que cela fonctionne aujourd’hui. Quelqu’un qui n’a pas de formation religieuse reconnue n’est pas pris au sérieux dans une grande partie de la chrétienté lorsqu’il dit la vérité de Dieu. Il n’est tout simplement pas écouté parce qu’il n’est pas un ‘professionnel’. Pour vaincre cet ennemi, il suffit d’écouter ce que dit le Seigneur Jésus en Luc 22 (Lc 22:25-27).
Les Héviens
Les Héviens sont les homologues des Phéréziens. Contrairement aux Phéréziens, les ‘souverains’, nous voyons dans les Héviens les ‘villageois’. C’est la signification de leur nom. Ce sont les gens du commun, les laïcs. Ils ne se préoccupent pas de l’interprétation de la Bible. Ils ont pour cela leurs ‘souverains’, qui sont payés par eux. La commodité sert l’homme, et si l’on paie aussi pour cela, cela peut soulager la conscience. Beaucoup de chrétiens aiment ne pas avoir à porter de responsabilité ; ils s’abstiennent de toute activité.
En 1 Corinthiens 12, nous rencontrons à la fois les Phéréziens et les Héviens. On y entend quelqu’un dire : « Je ne fais pas partie du corps » (1Cor 12:15-16). Il semble que ce soit un ‘Héviens’ qui s’exprime ici. Bien qu’il désigne quelqu’un qui n’est pas satisfait de sa place dans le corps, il peut s’appliquer à cet ennemi. Car le résultat de la paresse et du mécontentement est le même : il ne se passe rien.
Chaque enfant de Dieu a sa place unique dans le corps, l’église, et peut, voire doit, exercer la fonction qui va avec (Col 4:17). Sa fonction est au service de l’ensemble du corps ou de l’église.
On entend aussi parler un ‘Phéréziens’ (1Cor 12:21-22). Il peut le faire seul et n’a pas besoin des autres. Il est au-dessus d’eux (cf. 3Jn 1:9-10).
Les deux ennemis sont vaincus en prêtant attention à ce que Dieu a voulu (1Cor 12:18,25). Dieu veut que cela soit visible dans l’église locale (1Cor 12:27). C’est pourquoi ces ennemis doivent être ‘chassés’.
Les Jébusiens
Les Jébusiens ferment la marche. La signification de leur nom, ‘les gens qui piétinent’, montre le résultat final de ce que nous avons noté chez les ennemis précédents. Ils piétinent tout ce qui appartient à Dieu. Ils le foulent aux pieds. Ils ressemblent aux chiens et aux porcs en Matthieu 7 (Mt 7:6). Là, le Seigneur Jésus avertit ses disciples de ne pas leur donner « ce qui est saint » et « vos perles », car ils le piétineront et le déchireront.
Par « ce qui est saint », on peut penser, par exemple, à la cène. Celle-ci n’est pas destinée aux inconvertis, mais seulement à ceux qui appartiennent à l’église par leur conversion à Dieu et leur foi au Seigneur Jésus. Les incrédules ne comprennent rien à sa signification. Ils n’ont aucune part dans l’œuvre rédemptrice du Seigneur Jésus. Tout ce qu’ils peuvent faire avec la cène, c’est la piétiner de leurs pieds.
Par « vos perles », nous pouvons penser aux précieuses vérités contenues dans la Bible au sujet de l’église et de tant de bénédictions du croyant. Toutes ces vérités ne sont pas destinées aux incrédules, mais aux croyants. Les personnes non converties ne peuvent pas apprécier ces précieuses vérités. Ils les ridiculisent et s’en moquent. C’est pourquoi nous ne devons pas leur en parler.
Cet ennemi peut être vaincu en veillant à ce qu’aucune personne non convertie ne soit reçue à la table du Seigneur. Nous ne devons pas permettre à quiconque n’a pas la vie de Dieu de participer au service dans l’église. Cela peut se faire en maintenant la discipline dans l’église, comme l’indique l’Écriture entre autres en 1 Corinthiens 5 (1Cor 5:1-13). Cela peut aussi se faire en adhérant à ce que Paul dit en 2 Corinthiens 6-7 et en 2 Timothée 2 (2Cor 6:14-18 ; 2Cor 7:1 ; 2Tim 2:16-22).
6 Les mariages interdits et l’idolâtrie
6 Ils prirent leurs filles pour femmes, donnèrent leurs filles à leurs fils, et servirent leurs dieux.
L’ennemi sait comment soumettre les Israélites. C’est par l’amour qu’il réussit le mieux. Il raisonne comme suit : ‘Laissez nos filles se marier avec des hommes d’Israël et laissez les filles d’Israël se marier avec nos hommes. Au bout d’un certain temps, les Israélites adopteront alors nos coutumes. Enfin, ils se mettront même à adorer nos dieux.’
Cette méthode a toujours été couronnée de succès. Si tu n’abordes pas l’ennemi en obéissant à la parole de Dieu, tu auras une relation amoureuse avec le monde. Cela signifiera la ruine du peuple de Dieu. Il est impossible de traiter l’ennemi de manière neutre. L’ennemi ne se considère jamais comme vaincu et saisit toutes les occasions pour soumettre le peuple de Dieu.
Il est de même pour nous. Si nous nous sentons chez nous en compagnie du monde, nous nous lierons à lui, tandis que les chrétiens sont un peuple qui, comme Israël, doit vivre seul, c’est-à-dire séparé du monde (Nom 23:9b ; cf. Jn 17:16). L’étape suivante et finale consiste à servir les dieux du monde. Nous voyons que l’ordre est le suivant : d’abord manger et boire ensemble, puis se marier ou contracter une union, et enfin adorer ensemble les idoles.
Il y a plusieurs histoires négatives en Nombres 25 et en 1 Corinthiens 10 qui traitent aussi du manger et du boire et qui montrent le même résultat (Nom 25:1-3 ; 1Cor 10:7-8). Dans ces cas, manger et boire ne sont pas des activités isolées. Ils sont utilisés par l’ennemi pour établir des contacts. Ces contacts conduisent progressivement à des liens plus étroits, jusqu’à ce que le lien le plus étroit, celui du mariage, soit établi. L’étape suivante, inévitable, consiste à servir les dieux du conjoint.
7 Ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel
7 Les fils d’Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, ils oublièrent l’Éternel, leur Dieu, et servirent les Baals et les ashères.
Sept fois dans ce livre, nous lisons que les Israélites « firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (Jug 2:11 ; 3:7,12 ; 4:1 ; 6:1 ; 10:6 ; 13:1). Ces mots annoncent à chaque fois une nouvelle période de déclin. L’oubli de l’Éternel, leur Dieu, et le service des idoles sont les deux aspects du mal, tous deux évidents ici. Le second mal découle du premier. Il ne saurait en être autrement. Celui qui oublie Dieu ne tient plus compte de ses commandements et ne L’écoute plus. Un vide s’installe.
S’il n’y a pas de place pour Dieu, il y aura de la place pour une idole. Celle-ci comblera le vide qui s’est créé par toutes sortes d’autres choses auxquelles une personne consacrera son attention, son temps et son énergie. Cette autre chose devient alors une idole. Lors de l’explication de Juges 2:13, Baal a déjà été mentionné. « Les ashères » [traduction néerlandaise : perches sacrées] sont peut-être une sorte de clôture autour de l’idole, pour la protéger (cf. Jug 6:25).
8 Cushan-Rishhathaïm
8 Alors la colère de l’Éternel s’embrasa contre Israël, et il les vendit en la main de Cushan-Rishhathaïm, roi d’Aram-Naharaïm. Les fils d’Israël servirent Cushan-Rishhathaïm huit ans.
« Alors la colère de l’Éternel s’embrasa contre Israël. » Dieu est profondément attristé par la conduite de son peuple. Il ne peut pas se tenir à l’écart sans rien faire. Par profonde indignation, Dieu va maintenant traiter avec son peuple d’une manière qui ne correspond pas exactement aux impressions erronées que nous pouvons avoir d’un Dieu aimant. Dieu n’est pas le Père magnanime dont nous pensons parfois qu’Il tolère le péché. Comme s’Il comparait les actions de son peuple à des frasques de garçon, que tu ne devrais pas non plus juger trop sérieusement. Non, Dieu prend les actions de son peuple très au sérieux. Il doit les discipliner pour cela.
Cependant, Dieu n’agit jamais par irritation, comme nous pourrions le faire. Si Dieu doit discipliner son peuple, Il le fait en vue de son rétablissement. Il veut qu’ils se repentent et se confessent afin de pouvoir les ramener à Lui et les bénir à nouveau. C’est pourquoi Il les vend en la main de l’ennemi. Dieu dit en quelque sorte à son peuple : ‘Vous voulez servir le monde ? Bien, alors vous saurez ce qu’est le monde.’ Celui qui veut le monde en tant que croyant obtiendra le monde, mais en tant que maître. « Aram-Naharaïm » ou « Mésopotamie » signifie ‘Syrie des deux fleuves’ et est une image du monde. Le divertissement et la jouissance d’un côté et la religion de l’autre sont les deux fleuves qui font du monde une demeure agréable pour l’homme sans Dieu. Le fait que la Mésopotamie soit une image du monde peut être déduit de Genèse 12 et d’Actes 7 (Gen 12:1 ; Act 7:2). C’est une région où les idoles sont servies. C’est de cette région qu’Abraham a été appelé à devenir le géniteur d’Israël (Jos 24:2).
Chaque croyant est appelé par Dieu à renoncer au monde de la même manière qu’Abraham. Nous ne lisons nulle part dans la Bible un appel à rester dans le monde et à l’améliorer (cf. Gal 1:4). Le croyant n’est « pas du monde » (Jn 17:16). Bien sûr, il y a une tâche à accomplir, tout comme le Seigneur y avait une tâche à accomplir, comme Il le dit clairement (Jn 20:21b), mais le monde n’a plus aucun droit sur nous.
Le roi de Mésopotamie s’appelle « Cushan-Rishhathaïm ». Son nom signifie ‘noirceur (ou : ténèbres) de la double méchanceté’. Cela parle des ténèbres dans lesquelles le monde est enveloppé. Le monde se ferme à la lumière de Dieu, il rejette même la lumière (Jn 1:5 ; 3:19). Lorsque la lumière brille, mais qu’elle est rejetée, les plus grandes ténèbres apparaissent.
Celui qui prétend être chrétien mais qui tourne le dos à Dieu et commence à servir des idoles perdra toute la lumière qu’il avait auparavant. Dieu devra permettre à une telle personne de perdre de vue sa personne, la source de la lumière, et le Seigneur Jésus, la lumière du monde (1Jn 1:5 ; Jn 8:12). D’une telle personne il est dit : « Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles grandes ténèbres ! » (Mt 6:23).
Seulement lorsque cette condition a duré huit ans, le peuple commence à crier vers Dieu. Le nombre huit parle d’un nouveau commencement après une période complète de sept ans. Ce n’est que lorsqu’une personne est complètement bloquée et ne peut plus s’en sortir par elle-même qu’elle commence à crier vers Dieu et qu’elle est prête à prendre un nouveau commencement avec Lui.
9 Othniel
9 Les fils d’Israël crièrent à l’Éternel, et l’Éternel suscita aux fils d’Israël un sauveur qui les délivra, Othniel, fils de Kenaz, petit frère de Caleb.
Israël ne pouvait être sauvé de cette situation que par un homme comme Othniel. Nous avons déjà fait sa connaissance en Juges 1 (Jug 1:13-15). Il y apparaît comme un homme fidèle et un vainqueur dans son propre cercle. C’est quelqu’un qui s’intéresse à la bénédiction de Dieu. Il se laisse pousser à agir par la foi. Le point de départ de sa vie est la parole de Dieu. Après tout, il a pris Debir (Jug 1:12-13). Debir signifie ‘parler de Dieu’.
Nous avons aussi vu en Juges 1 l’importance de sa relation avec Acsa. Son mariage avec Acsa montre qu’il ne participe pas au péché général d’Israël mentionné aux versets 5-6 de ce chapitre. Il n’a pas pris une femme parmi les peuples, mais une femme parmi le peuple de Dieu. Il respecte la parole de Dieu. Pour reprendre un mot de 1 Corinthiens 7, il se marie « dans le Seigneur » (1Cor 7:39). Parce qu’il est personnellement libre des péchés du peuple, Dieu peut se servir de lui. Toutes ces choses manifestent l’état de la vie personnelle d’Othniel.
Celui qui n’arrange pas ses affaires à la maison selon la parole de Dieu ne doit pas penser qu’il peut faire quoi que ce soit pour le bénéfice du peuple tout entier. « Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Lc 16:10). La formation à la maison, en famille, reste la meilleure préparation pour servir le Seigneur dans l’église.
Comme déjà noté, nous reconnaissons aujourd’hui les juges surtout dans les surveillants ou les anciens de l’église. D’un surveillant, il est écrit qu’il doit s’agir de quelqu’un qui conduit « bien sa propre maison, tenant ses enfants soumis avec toute dignité. (Si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’assemblée de Dieu ?) » (1Tim 3:4-5). Ce sont ces personnes qui, aujourd’hui, peuvent aider d’autres croyants à échapper à l’emprise du monde dans lequel ils sont à nouveau piégés. Grâce à leur aide, ces croyants peuvent recommencer à profiter des bénédictions de Dieu.
10 - 11 L’ennemi vaincu
10 L’Esprit de l’Éternel fut sur lui, et il jugea Israël ; il sortit pour la guerre, et l’Éternel livra en sa main Cushan-Rishhathaïm, roi d’Aram ; sa main fut forte contre Cushan-Rishhathaïm. 11 Et le pays fut en repos quatorze ans. Puis Othniel, fils de Kenaz, mourut.
Othniel ne se doit pas à lui-même la victoire qu’il a remportée. Bien qu’il soit un instrument capable, il ne possède pas en lui-même le pouvoir de vaincre l’ennemi. Cela nécessite la puissance de « l’Esprit de l’Éternel ». Seul le Saint Esprit peut veiller à ce que les mauvais éléments soient éliminés de la vie du peuple de Dieu.
La première activité dont nous prenons connaissance est le fait qu’Othniel juge Israël. Ce n’est qu’ensuite qu’il sort pour la guerre. Il s’occupe d’abord de la condition du peuple de Dieu. Il explique clairement où les choses ne vont pas. Cela doit conduire à se juger soi-même. Les péchés non confessés affaiblissent le peuple de Dieu. Il n’a pas la force de se battre. La première œuvre de l’Esprit est de nous faire découvrir en nous-mêmes ce qui ne va pas afin que nous l’ôter de notre vie. De cette manière, nous sommes libérés et l’Esprit peut nous remplir.
C’est alors que peut se produire ce qui est mentionné en second lieu, c’est sortir pour la guerre. La caractéristique des jeunes gens, à savoir qu’ils ont vaincu le Méchant (1Jn 2:14-17), devient évidente chez Othniel. Il possède la puissance de Dieu – son nom signifie ‘lion de Dieu’. Aussi, la parole de Dieu demeure en lui – il a auparavant pris Kiriath-Sépher et en a fait Debir (Jug 1:11-13).
Après sa victoire, le pays connaît 40 ans de repos. Lorsque la puissance de Dieu règne, il y a une situation où l’ennemi n’a aucune chance de faire son œuvre pernicieuse. Au bout de 40 ans, Othniel meurt, c’est-à-dire que le pouvoir de Dieu a disparu. La conséquence ne tarde pas à se manifester.
12 Moab et Églon
12 Les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et l’Éternel fortifia Églon, roi de Moab, contre Israël, parce qu’ils faisaient ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel.
Apres la mort d’Othniel, les Israélites n’ont pas tardé à refaire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Ils semblent n’avoir rien appris de la dernière fois. Ce faisant, ne sont-ils pas un exemple douloureux de ce que nous sommes ? Il est significatif de lire que l’Éternel rend l’ennemi fort. La force de Dieu n’est pas avec son peuple désobéissant, Israël, mais avec l’ennemi Moab. Moab est-il donc meilleur qu’Israël ? Non, il ne l’est pas, mais Dieu veut utiliser Moab comme une verge disciplinaire pour persuader son peuple de revenir à Lui.
Aussi, cet ennemi représente quelque chose. Ce que c’est, nous pouvons le voir à partir de son nom et de son histoire. Son nom signifie ‘du père’. Qui est son père ? C’est Lot (Gen 19:36-37). Nous voyons en Lot un homme qui aime le monde. Il est guidé par les convoitises de la chair, c’est-à-dire la vieille nature que tout croyant a encore en lui. En Genèse 13, cela se reflète dans le choix qu’il fait (Gen 13:8-11).
L’histoire de Moab révèle deux caractéristiques issues des convoitises de la chair, à savoir la paresse et l’orgueil (Jér 48:11,29 ; Ésa 16:6). Moab représente les œuvres de la chair (Gal 5:19-21).
L’homme qui gouverne Moab s’appelle Églon. Églon signifie ‘rond’ ou ‘cercle’. On pourrait dire qu’avec Moab (la chair), tout se passe dans le cercle de l’intérêt personnel. Le ‘moi’ est au centre, et dans ce cercle, il n’y a pas de place pour Dieu. À l’ennemi précédent, Cushan-Rishhathaïm, qui est une image du monde, succède un ennemi qui est une image de la chair. C’est à cet ennemi que le pouvoir est désormais donné sur le peuple de Dieu.
Dans la vie d’un croyant égaré, cela signifie qu’il commence à se comporter de manière charnelle, qu’il cherche à satisfaire ses propres convoitises. Cela ne donne jamais de véritable satisfaction.
13 Ammon et Amalek
13 [Églon] assembla auprès de lui les fils d’Ammon et Amalek, et il alla frapper Israël ; ils prirent possession de la ville des palmiers.
Moab cherche l’aide d’Ammon et d’Amalek. Ammon a les mêmes origines effroyables que Moab (Gen 19:38). Son nom signifie ‘indépendant’ et montre la volonté propre de la chair. Amalek est un descendant d’Ésaü (Gen 36:12). Son nom signifie ‘peuple dominant’. Cela montre le besoin de s’affirmer, la seigneurie de la chair. « La ville des palmiers » est Jéricho, la ville qui forme l’entrée du pays et qui a été prise par Israël (Jos 6:1,20). L’ennemi reprend maintenant possession de cette ville, ce qui lui confère un point stratégique.
Quand un croyant est infidèle, la chair prend possession de principes importants dans sa vie. Par exemple, il n’est pas guidé par l’Esprit lorsqu’il prend des décisions importantes, mais par la chair. Lorsque la chair prend le contrôle dans une église locale, des querelles et de la confusion s’ensuivent.
Dans la Bible, l’église à Corinthe en est un exemple. Paul doit les réprimander parce qu’ils sont charnels (1Cor 3:1). À cause de cette condition, il ne peut pas leur parler des bénédictions qui sont la part du chrétien. Il doit à nouveau leur présenter ce qu’il y a de plus fondamental de la foi, « Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1Cor 2:2).
14 Période d’oppression
14 Et les fils d’Israël servirent Églon, roi de Moab, dix-huit ans.
Pendant la domination précédente, il avait fallu huit ans à Israël pour crier à l’Éternel (versets 8-9). Maintenant, une période de 18 ans de domination s’écoule avant que le peuple n’en arrive là. Il semble que le fait de s’égarer à nouveau de l’Éternel rend le peuple plus insensible à la discipline que Dieu lui envoie. Ce n’est qu’après 18 ans qu’ils commencent à se rendre compte qu’ils sont devenus des esclaves et qu’ils aspirent à retrouver leur liberté. C’est l’expérience que nous aussi pouvons faire. Plus nous oublions souvent Dieu, plus il nous faut de temps pour revenir à Lui.
15 Éhud
15 Les fils d’Israël crièrent à l’Éternel, et l’Éternel leur suscita un sauveur, Éhud, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était gaucher. Les fils d’Israël envoyèrent par lui un présent à Églon, roi de Moab.
Éhud est l’homme que Dieu suscite pour sauver son peuple. Son nom signifie ‘celui qui est énergique’, ‘celui qui est fort’. Il est le fils de Gera, qui signifie ‘réflexion’. Il est issu de la tribu de Benjamin, ce qui signifie ‘fils de ma main droite’. En contemplant ces noms, nous pouvons observer les caractéristiques suivantes chez Éhud. Il vient de Benjamin, ce qui montre qu’il est associé à une position de force, car c’est de cela que parle le nom Benjamin.
Cependant, il ne suffit pas de savoir que nous occupons une certaine position. Il s’agit aussi de s’approprier cette position. C’est-à-dire que nous réfléchissons à ce que signifie le fait d’avoir reçu cette position. Cela se retrouve dans le nom Gera, ‘réflexion’. La conséquence de cette ‘réflexion’ est qu’une action énergique se met en place.
Éhud est gaucher. Par conséquent, il porte son épée à droite (verset 16). C’est une place inhabituelle, mais la meilleure pour lui. Cela lui permet d’utiliser son arme de la manière qui lui convient le mieux. Nous pouvons en déduire que nous devons utiliser la Bible de la manière qui nous convient. En l’utilisant, nous ne devons pas imiter les autres. Cela ne marche pas. Par exemple, David n’a que faire de l’armure et de l’épée de Saül. En revanche, il sait manier une fronde et une pierre et c’est avec elles qu’il abat l’ennemi (1Sam 17:38-39,49-50).
La traduction littérale du mot « gaucher » est « fermé quant à sa main droite » (ainsi aux versets 20,16). Il ne peut apparemment pas se servir de sa main droite.
Quelque chose peut mal se passer dans la vie d’un croyant qui lui fait perdre le contrôle des choses de Dieu. Par exemple, une personne peut connaître les bénédictions décrites dans la lettre aux Éphésiens, mais être tellement occupée par les choses de la vie terrestre qu’elle n’a plus de temps ni d’attention pour ces bénédictions. Ainsi, ‘les présents sont accordés à la chair’, ce que nous voyons aussi avec Israël, qui apporte « un présent » à Églon par la main d’Éhud.
Pour nous, ce présent peut consister à laisser passer des occasions de connaître davantage les bénédictions de Dieu. Nous ne récupérons jamais ces opportunités. Nous vivons pour nous-mêmes. Nous sommes préoccupés par les soucis terrestres et ne pensons pas à « ce qui est en haut » (Col 3:1).
16 Une épée à deux tranchants
16 Éhud se fit faire une épée à deux tranchants, longue d’une petite coudée, et il la ceignit sous ses vêtements, sur la hanche droite.
Nous voyons ici la base de la victoire. Elle est obtenue parce qu’Éhud se fait faire « une épée à deux tranchants ». Ce faisant, il surmonte son handicap personnel et devient utile à Dieu pour bénir son peuple. À plusieurs endroits dans le Nouveau Testament, nous pouvons lire que cette épée à deux tranchants est une image de la parole de Dieu (Héb 4:12 ; Éph 6:17 ; Apo 1:16 ; 2:12 ; 19:15). La parole de Dieu est l’arme avec laquelle tout ennemi peut être vaincu. Mais nous devons savoir comment la manier, c’est-à-dire que nous devons apprendre à connaître la Parole pour pouvoir l’utiliser.
Le Seigneur Jésus manie cette ‘épée’ contre le diable lorsqu’Il est tenté dans le désert. Il pare chaque attaque de son adversaire en disant « il est écrit » et cite ensuite un verset du livre du Deutéronome (Mt 4:4,7,10).
C’est une épée à deux tranchants, elle a deux bords tranchants, c’est-à-dire qu’elle coupe de deux côtés. Ce que cela signifie pour nous, c’est que nous devons appliquer la Parole d’abord à nous-mêmes et seulement ensuite à l’adversaire. C’est à cet ordre que Paul tient Timothée lorsqu’il lui dit : « Fais attention à toi-même et à l’enseignement » (1Tim 4:16). Nous ne pouvons pas vaincre l’adversaire si nous laissons entrer dans notre vie des choses contraires à la Bible. Nous devons d’abord écouter la Bible nous-mêmes et ôter ce qui lui est contraire.
L’épée est « longue d’une petite coudée ». C’est une mesure précisément mesurée, ni trop grande ni trop petite. Nous ne devons rien ajouter à la Parole et ne rien en ôter. Nous avons besoin de toute la Parole, pas seulement de nos parties préférées. Rien n’est sans importance. Nous ne devons pas non plus y ajouter nos idées ou nos traditions. Une coudée parle aussi de quelque chose d’insignifiant (Lc 12:25-26). La parole de Dieu paraît minable aux yeux des gens qui s’appuient et se bâtissent sur leur propre intelligence. Mais les vérités les plus simples de la parole de Dieu sont capables de frapper la chair dans toute sa dépravation lorsqu’elles sont utilisées dans la foi effective.
Éhud porte l’épée sous ses vêtements. Personne ne la voit. Cela me rappelle la parole du psalmiste : « J’ai caché ta parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi » (Psa 119:11). En même temps, la Parole donne de la force à sa marche : il la porte « sur sa hanche droite ».
17 Un homme très gras
17 Il offrit le présent à Églon, roi de Moab ; or Églon était un homme très gras.
Armé de son épée nouvellement faite, Éhud va offrir le présent à Églon pour la dernière fois. Églon est « un homme très gras ». Comme mentionné, cet ennemi est une image de la chair, où tout tourne autour de son ‘moi’. Il ne peut pas s’empêcher de devenir un homme très gras. Tout est vu sous l’angle de la façon dont ‘je’ peux en tirer profit. Les autres ne sont pas pris en compte. L’égoïsme règne en maître. Le ‘moi’ devient grand et massif. Le croyant spirituel ne trouve rien d’attrayant dans la chair.
18 - 19 Une parole secrète
18 Lorsqu’il eut achevé d’offrir le présent, [Éhud] renvoya les gens qui avaient apporté le présent. 19 Mais lui revint [sur ses pas] depuis les images taillées qui étaient près de Guilgal, et il dit : J’ai pour toi une parole secrète, ô roi ! [Le roi] dit : Silence ! Tous ceux qui étaient près de lui sortirent,
Dieu a suscité Éhud en tant que sauveur pour son peuple (verset 15). Après sa préparation personnelle, il était prêt pour sa tâche proprement dite. Lorsqu’il a achevé d’offrir le présent, il renvoie les autres. La mission de Dieu s’adresse à lui personnellement. Il doit l’accomplir seul, sans autres accompagnateurs. Il remporte sa victoire en secret, sans manifestation extérieure. L’effet de son acte de foi est cependant public, et c’est le peuple tout entier qui en bénéficie. D’autres, le peuple, pourront bénéficier de son acte.
Guilgal occupe une place importante dans sa mission, c’est de là qu’il part. Guilgal, on l’a déjà rencontré auparavant (Jug 2:1). Nous y avons vu que c’est le lieu d’où Israël partait toujours pour conquérir le pays et où le peuple revenait aussi après un combat de conquête. Éhud le fait aussi (versets 19,26).
C’est aussi à Guilgal qu’a eu lieu la circoncision du peuple (Jos 5:2-9). La signification spirituelle de cela est le jugement sur la chair pécheresse. La circoncision nous enseigne que tout combat à mener ne peut jamais l’être dans nos propres forces, dans la force de notre chair. Lorsque nous allons dans la conscience qu’en nous il n’y a pas de force, Dieu peut nous remplir de sa force.
Les pierres du verset 19 sont probablement celles, que Josué a érigées sur la rive en guise de mémorial après le passage du peuple à travers le Jourdain (Jos 4:20). Mais ici, il s’agit de pierres taillées. Le mémorial est embelli, peut-être même déformé en une ‘idole’. La même chose s’est produite avec les institutions donnés par le Seigneur, comme le baptême et la cène. La Bible explique que tous deux sont liés à la mort du Seigneur Jésus. Parce qu’une partie de la chrétienté a abandonné cette idée, pour l’église catholique romaine, ils sont devenus des sacrements avec une signification idolâtre. Ils sont même devenus des moyens par lesquels, s’ils sont utilisés, on croit recevoir la vie éternelle.
20 - 23 Le jugement sur Églon
20 et Éhud entra vers lui ; or il était assis dans une chambre haute de rafraîchissement, qui était pour lui seul. Éhud dit : J’ai une parole de Dieu pour toi. [Le roi] se leva de son siège. 21 Alors Éhud étendit sa main gauche, prit l’épée sur son côté droit et la lui enfonça dans le ventre ; 22 même la poignée entra après la lame, et la graisse se referma sur la lame, car il ne retira pas l’épée de son ventre, et elle sortit entre les jambes. 23 Éhud sortit par le portique, ferma sur lui les portes de la chambre haute et mit le verrou.
Églon est seul, dans un environnement entièrement adapté à ses besoins. Il est assis là, à l’aise, et satisfait toutes ses convoitises. Nous voyons ici une image révélatrice de l’égoïsme de la chair qui veut tout pour elle seule. Il n’y a qu’une seule réponse à un tel comportement et c’est « une parole de Dieu » prononcée par Éhud. C’est grâce à elle que le jugement sur Églon est accompli (Héb 4:12 ; Apo 19:13-15). La chair ne peut être mise à mort qu’en présence de Dieu.
Qu’Églon se lève semble indiquer une certaine révérence pour la parole de Dieu, mais ce n’est qu’une forme extérieure. Il n’y a rien dans son cœur qui soit véritablement ouvert à cette Parole. De telles personnes ont toujours existé et elles existent encore. Cependant, cela ne change rien au jugement que la Parole prononce à leur égard. Ce qu’elles sont par nature se manifeste lorsque la Parole est appliquée dans toute sa puissance. C’est ainsi qu’il est pour Églon. L’épée lui entre dans le ventre et « le contenu intestinal » [traduction néerlandaise], c’est-à-dire sa saleté, en sort. La corruption qui est en lui sort par l’épée.
La dépravation de la chair est manifestée par la parole de Dieu. Ne nous effrayons-nous pas nous aussi parfois lorsque de telles pensées dégoûtantes surgissent soudain en nous ? C’est la seule chose que la chair peut produire. La chair d’un incrédule et la chair d’un croyant sont exactement les mêmes. La Parole la manifeste et porte son jugement sur elle.
Après l’avoir appliquée à lui-même (versets 16,19), Éhud l’applique maintenant à l’ennemi du peuple de Dieu. Il le fait de manière radicale, profonde. Il ne traite pas son ennemi de manière douce et superficielle. Il ne se contente pas non plus d’une victoire partielle ou temporaire, mais il veut une victoire définitive. Il laisse l’épée en place, il ne la retire pas. De plus, il ferme la chambre dans laquelle il a tué Églon.
En ce qui le concerne, il a tout fait pour éliminer totalement cet ennemi du peuple de Dieu afin qu’il ne puisse plus émerger. L’application est claire. Si nous avons jugé un certain fonctionnement de la chair en nous-mêmes ou chez les autres par la Parole qui l’a fait disparaître, nous ne devons pas lui permettre de s’affirmer à nouveau.
24 - 25 Les serviteurs d’Églon
24 Quand il fut sorti, les serviteurs du roi vinrent et ils virent que les portes de la chambre haute étaient fermées au verrou. Ils dirent : Sans doute il se couvre les pieds dans la chambre de rafraîchissement. 25 Ils attendirent jusqu’à en avoir honte ; comme [le roi] n’ouvrait toujours pas les portes de la chambre, ils prirent la clé et ouvrirent, et voici, leur seigneur gisait par terre, mort.
Que le roi de Moab ait été éliminé ne signifie pas que le peuple de Moab ait été privé de sa force. Églon a des serviteurs et des hommes, tous forts, tous vaillants (verset 29). Les serviteurs ont une bonne explication pour la porte verrouillée. Ils pensent qu’il est allé aux toilettes. Si tu manges beaucoup, tu dois aussi faire souvent tes besoins.
À un moment donné, cela devient de toute façon trop long pour eux. Ils se doutent qu’il s’est passé quelque chose. Ils prennent une clef et découvrent que leur seigneur est mort. Nous ne lisons pas comment ils réagissent à cela. Les actions et les délibérations des serviteurs sont tout à fait conformes au comportement de leur seigneur. Ils lui appartiennent et possèdent son esprit. De même, la chair a de nombreuses manifestations, mais toutes ces différentes manifestations respirent le même esprit. Il s’agit toujours de satisfaire la chair.
26 - 30 La victoire du peuple
26 Éhud s’était échappé pendant qu’ils tardaient, et avait dépassé les images taillées ; il se sauva à Sehira. 27 Quand il y fut entré, il sonna de la trompette dans la montagne d’Éphraïm ; les fils d’Israël descendirent avec lui de la montagne, lui à leur tête. 28 Il leur dit : Suivez-moi, car l’Éternel a livré en votre main vos ennemis, les Moabites. Ils descendirent après lui, enlevèrent à Moab les gués du Jourdain et ne laissèrent passer personne. 29 En ce temps-là, ils frappèrent Moab, environ 10000 hommes, tous forts, tous vaillants, et pas un n’échappa. 30 En ce jour-là, Moab fut abattu sous la main d’Israël ; et le pays fut en repos 80 ans.
Après avoir remporté sa victoire, Éhud appelle les autres à partager sa victoire. Il ne se repose pas tant que tout le peuple ne l’a pas partagée. C’est là le véritable esprit de l’amour fraternel. Il aime se dévouer pour les autres. Il ne se retire pas du combat lorsqu’il a fait sa part, mais conduit l’armée pour accomplir la tâche.
Combien il est important de donner le bon exemple aux autres. C’est particulièrement vrai pour un ancien ou un surveillant dont nous pouvons voir une image dans le juge. Lorsque la parole de Dieu a radicalement traité la chair, un ancien ou un surveillant peut dire « suivez-moi » et montrer ensuite aux croyants le chemin de la victoire.
Tout lien entre Éhud et l’ennemi est rompu. Aussi, le monde et la chair doivent être traités ouvertement et de façon décisive dans nos vies. Ce n’est qu’à cette condition que la victoire sera durable. Les passages du Jourdain à Moab sont occupés. À cette époque, les Israélites ont traversé le Jourdain pour entrer dans le pays promis. Ils n’ont pu traverser le fleuve qu’à l’endroit où l’arche a dégagé le chemin pour le peuple. Pour nous, l’arche dans le Jourdain parle de la mort et de la résurrection de Christ, grâce auxquelles nous avons reçu une place dans les lieux célestes. Ce point stratégique est ce que les croyants doivent garder à tout prix.
Églon est très gras et c’est aussi le cas de nombreux membres de son armée. Ils sont semblables à lui car ils sont à son service et se battre pour la même cause. Eux aussi doivent être tués. Tous les résidus du monde et de la chair, les « environ 10000 hommes, tous forts [littéralement : gras] tous vaillants », sont frappés sur la rive de Jourdain, le lieu qui parle de la mort et de la résurrection de Christ. Moab est humilié, mais pas détruit. La chair reste un ennemi tant que nous vivons, mais nous devons la considérer comme mort.
Grâce à la victoire d’Éhud, le pays connaît 80 ans de repos. Tant que l’épée, qui est la parole de Dieu, fonctionne, il y a du repos. Bien que cette période de repos soit deux fois plus longue que la précédente, elle a elle aussi une fin, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
31 Shamgar
31 Après [Éhud], il y eut Shamgar, fils d’Anath ; il frappa les Philistins, 600 hommes, avec un aiguillon à bœufs. Lui aussi sauva Israël.
Un seul verset est consacré à une victoire sur les Philistins par un certain Shamgar. Son nom signifie ‘étranger’ ou ‘gens de passage’. Ce nom n’est pas d’origine juive. Cela semble indiquer que Shamgar est issu des païens. Il est le fils d’Anath, qui signifie ‘réponse’. Son arme, un « aiguillon à bœufs », parle aussi de la Parole, mais tel qu’il est perçu par le monde. Pour le monde, la Parole est sans valeur visible.
Shamgar est apparemment un paysan, une personne simple, quelqu’un qui n’est peut-être même pas capable de prononcer correctement certains mots (cf. 1Cor 1:26-29). Il est possible qu’il soit analphabète (cf. Act 4:13). Il n’a, pour parler le langage d’aujourd’hui, aucune connaissance du texte de base et il n’a pas fait d’études supérieures.
Le peuple philistin est un ennemi dans le pays. Ils habitent une petite bande de terre au bord de la Méditerranée. Ils revendiquent ce pays et y apposent même leur cachet en y attachant leur nom. Le mot ‘Palestine’ fait écho au nom ‘Philistins’.
Shamgar a été instruit par Dieu. Par conséquent, il sait faire la distinction entre un membre du peuple de Dieu et un ennemi de celui-ci, même si cet ennemi parle aussi la même langue que le peuple de Dieu. Il connaît ‘sa Bible’ et sait comment la manier. L’aiguillon de Shamgar ne faillit jamais lorsqu’il l’utilise pour ses bœufs. Il peut compter sur son fonctionnement. Grâce à lui, il maintient ses bœufs sur le chemin qu’il veut leur faire suivre. Nous savons par expérience que nous pouvons faire confiance à la parole de Dieu. Elle ne nous a jamais fait défaut.
Face à un tel témoignage, l’ennemi ne peut pas tenir. Comme cet incrédule qui a dit d’un ton moqueur à un prédicateur qu’il ne pouvait pas croire que le Seigneur Jésus avait transformé l’eau en vin. Ce prédicateur l’a invité à venir avec lui dans sa maison. Là, il lui montrerait un miracle encore plus grand : comment la bière avait été transformée en produits ménagers. Il était auparavant un ivrogne, mais la parole de Dieu l’avait guéri. Il avait alors commencé à dépenser son argent différemment.
Nous pouvons apprendre un certain nombre de choses de ce seul verset et en faire des applications :
1. Ce n’est qu’en Juges 4 que nous lisons qu’Éhud, le précédent juge, est mort (Jug 4:1). Il semble que Shamgar ait été un contemporain d’Éhud. Après la victoire d’Éhud, c’est-à-dire pas après sa mort, Shamgar s’est engagé sur le même chemin de la foi. C’est un compagnon de délivrance. Ainsi, ensemble, chacun dans notre champ, nous pouvons remporter des victoires qui profitent au peuple tout entier.
2. Comme mentionné, son nom signifie ‘étranger’. Le fait de savoir que notre vraie patrie est le ciel et que c’est là seulement que le chrétien trouve le repos, nous rend aptes à vaincre l’ennemi.
3. Anath, qui signifie ‘réponse’, évoque la pensée que l’action de Shamgar est une réponse au cri d’Israël.
4. Cet ennemi se trouve dans le pays, contrairement à Moab, l’ennemi précédent, qui vient de l’extérieur du pays. Philistin signifie ‘errant’. Ce terme est similaire à celui d’étranger. La différence est qu’un errant n’a pas de maison à lui, alors qu’un étranger en a une.
5. Le nombre « 600 » a aussi quelque chose à nous dire. Outre les noms, les nombres dans la Bible ont aussi leur signification. Le nombre six parle de (l’œuvre de) l’homme, qui a été créé le sixième jour. Nous avons des exemples avec l’image de Nebucadnetsar (Dan 3:1) et le nombre de la Bête (Apo 13:18). Six manque un d’être sept ; sept suggère la perfection. La victoire de Shamgar n’est pas une victoire définitive.
6. L’aiguillon sert à maintenir les bœufs sur la bonne voie. Il s’agit d’un bâton aux pointes acérées. Si un bœuf s’égare, il est corrigé avec ce bâton. C’est une belle image de ce que la parole de Dieu fait dans nos vies. Nous apprenons souvent à appliquer la Parole dans notre vie parce que d’autres en tirent quelque chose pour nous : « Les paroles des sages sont comme des aiguillons, et les recueils, comme des clous enfoncés : ils sont donnés par un seul berger » (Ecc 12:11).
De telles paroles permettent au pèlerin de marcher dans la bonne direction au lieu de « rebeller contre les aiguillons » (Act 26:14).
7. « Lui aussi sauva Israël. » Nous pouvons souligner le mot « aussi ». Il indique que, comme ses prédécesseurs Othniel et Éhud, il aussi a sauvé Israël d’une situation difficile. Par conséquent, ils ont retrouvé leur liberté.
Othniel était un soldat, Éhud un diplomate et Shamgar un gardien de bœufs. Dieu a pu les utiliser tous parce qu’ils se sont mis à sa disposition par amour pour son peuple.