Introduction
Cette section rejoint Exode 20 (Exo 20:21-22). La section entre Exode 20:21 et Exode 24 donne le contenu de ce que l’Éternel a dit à Moïse.
1 - 2 S’approcher, mais de loin
1 Il dit à Moïse : Monte vers l’Éternel, toi et Aaron, Nadab et Abihu, ainsi que 70 des anciens d’Israël, et vous vous prosternerez de loin. 2 Moïse s’approchera seul de l’Éternel ; mais eux ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui.
Moïse est appelé par l’Éternel à venir à Lui avec Aaron, Nadab et Abihu, les fils aînés d’Aaron, et une représentation du peuple. Mais « de loin ». Cette distance est caractéristique de la relation entre l’Éternel et son peuple dans l’Ancien Testament. Pour l’église du Nouveau Testament, cette distance n’existe plus. La lettre aux Hébreux montre en détail que les croyants du Nouveau Testament peuvent s’approcher de Dieu avec confiance dans le sanctuaire. Cette lettre montre aussi ce qui a rendu cela possible : grâce à Christ et à son œuvre.
3 - 8 L’alliance faite
3 Moïse vint raconter au peuple toutes les paroles de l’Éternel et toutes les ordonnances. Tout le peuple répondit d’une seule voix et dit : Toutes les paroles que l’Éternel a dites, nous les ferons. 4 Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel ; puis il se leva de bon matin, bâtit un autel au pied de la montagne et [dressa] douze stèles pour les douze tribus d’Israël. 5 Il envoya des jeunes hommes des fils d’Israël qui offrirent des holocaustes et sacrifièrent des taureaux à l’Éternel en sacrifices de prospérités. 6 Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins, et de l’autre moitié du sang il fit aspersion sur l’autel. 7 Il prit le livre de l’alliance et le lut aux oreilles du peuple ; ils dirent : Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons, et nous écouterons. 8 Moïse prit le sang et en fit aspersion sur le peuple, en disant : Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous selon toutes ces paroles.
Les ordonnances communiquées dans les chapitres précédents sont communiquées au peuple par Moïse. Comme en Exode 19, le peuple promet de faire tout ce que l’Éternel a dit (versets 3,7 ; Exo 19:8). En Exode 19, ils disent cela avant d’avoir entendu ce que l’Éternel veut. Maintenant, ils ont entendu ses ordonnances et disent la même chose. Malheureusement, il n’y a pas de connaissance d’eux-mêmes. Cette connaissance, ils l’obtiendront précisément grâce aux ordonnances de l’Éternel. Par là, il sera démontré combien ils échouent dans leur promesse.
Moïse met tout par écrit et le fixe ainsi pour les générations à venir. Une fois qu’il y a un peuple racheté, un peuple que Dieu a mis à part pour lui-même, Il consigne ses pensées pour et sur ce peuple dans la Parole écrite. La première fois qu’un événement doit être consigné dans un livre se trouve en Exode 17 (Exo 17:14). Dieu fait connaître ses pensées dans la Parole écrite. Tout le monde peut savoir ce que Dieu veut. Sa Parole immuable peut être consultée encore et encore.
Moïse bâtit ensuite un autel de douze pierres au pied de la montagne. C’est comme s’il se rendait compte que le peuple ne pourra jamais accomplir ce qu’il a promis et ne pourra exister devant Dieu que sur la base d’un sacrifice. Les sacrifices parlent du Seigneur Jésus et de l’œuvre qu’Il a accomplie sur la croix. L’holocauste est tout entier destiné à l’Éternel (Lév 1:1-17) et le sacrifice de prospérités est une offrande communautaire exprimant la communion entre l’Éternel et son peuple (Lév 3:1-17).
Il fait apporter par des jeunes hommes, vraisemblablement les premiers-nés, les holocaustes et les sacrifices de prospérités. Ce travail sera plus tard pris en charge par les sacrificateurs et les Lévites – qui prendront la place des premiers-nés (Nom 3:12). Moïse prend des jeunes hommes, une nouvelle génération, pour montrer en quelque sorte en eux que le fondement du sacrifice est le seul fondement sur lequel un homme peut exister devant Dieu. Les anciens sont attachés à la loi et sur cette base, il s’avérera impossible de s’approcher de Dieu.
Moïse lit le contenu du livre aux oreilles du peuple (verset 7). Il les informe des termes de l’alliance. Pour la troisième fois, le peuple déclare qu’il la gardera. Ils le disent encore plus fortement qu’au verset 3, car ici ils ne se contentent pas de dire qu’ils « le feront », mais ajoutent qu’ils « écouterons » c’est-à-dire qu’ils obéiront aussi.
Moïse tient alors le peuple pour responsable de sa parole. Aussi solennellement que le peuple a déclaré de garder l’alliance de l’Éternel, Moïse met par écrit cette alliance. Pour ce faire, il asperge le sang sur l’autel, sur le peuple et sur le livre. L’aspersion du livre n’est pas mentionnée ici. Pourtant, d’après ce que nous lisons en Hébreux 9, elle a bien eu lieu (Héb 9:19).
L’aspersion du peuple semble signifier qu’il lui rappelle la mort comme châtiment de la désobéissance. L’aspersion du livre montre que la mort est nécessaire comme fondement de tout. C’est pourquoi même le système entier de la loi n’a pas été consacré sans sang. Le livre contient les termes de l’alliance, le peuple est le peuple de l’alliance et l’autel représente l’Éternel, l’origine de l’alliance.
Le sang est la réponse de Dieu à la promesse répétée du peuple de faire ce que Dieu dit. Le sang, c’est la vie répandue dans la mort. C’est ce qui arrivera à Israël s’il transgresse les paroles de l’Éternel. Ce sang provoque la menace.
Ce sang est mis en contraste avec le sang de la nouvelle alliance. Ce sang provoque la propitiation, le pardon et la bénédiction. C’est avec lui que nous, croyants du Nouveau Testament, sommes aspergés (1Pie 1:2 ; Héb 12:24). Dans la valeur de ce sang, nous, qui ne sommes pas meilleurs que ceux qui ont été sous l’ancienne alliance, pouvons nous tenir devant Dieu. C’est ce que dit clairement la lettre aux Hébreux.
9 - 11 La représentation du peuple voit Dieu
9 Moïse et Aaron, Nadab et Abihu, et 70 des anciens d’Israël montèrent ; 10 ils virent le Dieu d’Israël, – sous ses pieds comme un ouvrage de saphir transparent et comme le ciel même en pureté. 11 Il ne porta pas sa main sur les nobles d’entre les fils d’Israël : ils virent Dieu, puis ils mangèrent et burent.
Bien que de loin, ils voient tout de même quelque chose de la gloire de Dieu. Ézéchiel a vu quelque chose de similaire : « Et au-dessus de l’étendue qui était sur leurs têtes, il y avait comme l’aspect d’une pierre de saphir, la ressemblance d’un trône ; et, sur la ressemblance du trône, une ressemblance comme l’aspect d’un homme, dessus, en haut. Et je vis comme l’apparence de l’airain luisant, comme l’aspect du feu, au-dedans, tout autour : depuis l’aspect de ses reins vers le haut et depuis l’aspect de ses reins vers le bas, je vis comme l’aspect du feu ; et il y avait une splendeur tout autour » (Ézé 1:26-27).
Ce que Moïse et plus tard Ézéchiel voient, ce n’est pas la gloire de la grâce de Dieu, mais la gloire de sa sainteté. Ce n’est pas non plus la gloire de sa personne. Ce que Moïse et les autres voient de Lui est lié à ses pieds, ce qui parle du chemin qu’Il emprunte dans la sainteté. En cela, quelque chose est manifesté qui est « comme le ciel même en pureté ». Le ciel dans toute sa luminosité est vu dans la façon dont Il va. Ce qu’Il fait rend visible comment c’est là où Il habite.
Cela se voit parfaitement dans la vie du Fils de Dieu qui est descendu du ciel sur la terre. « En lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col 2:9 ; 1:19). Dieu est venu aux hommes de manière à ce qu’ils ne soient pas consumés par sa sainteté mais attirés par sa grâce. Ce n’est qu’ainsi que Dieu, « qui habite la lumière inaccessible, lui qu’aucun homme n’a vu, ni ne peut voir » (1Tim 6:16), est venu auprès des hommes (cf. Jn 1:18).
Le fait qu’aucun feu dévorant ne sorte de Dieu vers cette compagnie, mais qu’au contraire elle soit permise de contempler cette scène, tout en mangeant et en buvant, est un rayon de sa grâce au milieu des ténèbres et de la menace du Sinaï. Il tempère, pour ainsi dire, la pleine gloire de sa majesté en la gardant en grande partie cachée (cf. Job 26:9).
12 - 14 Moïse et Josué montent plus haut
12 L’Éternel dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne et sois là ; je te donnerai les tables de pierre, la loi et le commandement que j’ai écrits pour les instruire. 13 Moïse se leva, avec Josué qui le servait ; Moïse monta sur la montagne de Dieu, 14 après avoir dit aux anciens : Attendez-nous ici jusqu’à ce que nous revenions à vous ; voici, Aaron et Hur sont avec vous : quiconque aura quelque affaire, qu’il aille à eux.
Moïse est appelé par l’Éternel à monter vers Lui et aussi à rester avec Lui. Il y restera pendant une période prolongée. Moïse n’est pas simplement en visite, pour ainsi dire, mais il fait son demeure chez l’Éternel. Non pas qu’il sera toujours absent, car il dit à ceux qui restent d’attendre que Josué et lui reviennent auprès d’eux. Mais même quand il est de retour, il reste avec l’Éternel en esprit. Il vit et agit à partir de ses relations avec Lui.
Il semble que Josué puisse l’accompagner sur une certaine distance. Après Exode 17 (Exo 17:9), nous trouvons ici la deuxième mention de Josué, et aussi en relation avec Moïse. Il est permis à Josué de faire l’expérience de se rapprocher de l’Éternel. Les autres doivent rester en arrière. Ils n’ont pas le droit de monter plus haut vers l’Éternel.
Moïse n’abandonne pas le peuple à son sort pendant son absence. Il prévoit des adjoints. C’est à eux que le peuple peut s’adresser s’il a des problèmes qu’il ne peut pas régler entre lui. De même, le Seigneur Jésus a accordé des dons à l’église pendant son absence (1Cor 12:28). Ils peuvent résoudre un conflit dans certains cas grâce à la sagesse qui leur a été donnée.
15 - 18 Moïse seul rencontre l’Éternel
15 Moïse monta sur la montagne, et la nuée couvrit la montagne. 16 La gloire de l’Éternel demeura sur la montagne de Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six jours ; le septième jour il appela Moïse du milieu de la nuée. 17 L’apparence de la gloire de l’Éternel était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne, aux yeux des fils d’Israël. 18 Moïse entra au milieu de la nuée et monta sur la montagne ; Moïse fut sur la montagne 40 jours et 40 nuits.
Finalement, Josué aussi doit rester en arrière et Moïse continue seul. Pendant six jours, la nuée, symbole de la demeure de la gloire de Dieu, couvre la montagne. Pendant tout ce temps, Moïse attend. Il ne s’impatiente pas comme plus tard Saül, qui doit lui aussi attendre, mais agit par impatience et perd ainsi sa royauté (1Sam 13:8-14).
Le septième jour, l’Éternel l’appelle. Moïse entre alors dans la nuée, il entre dans la gloire de Dieu, pour y demeurer pendant 40 jours et 40 nuits. Pendant cette période, il a l’occasion d’entendre et de voir des choses merveilleuses de la part de Dieu en vue de sa demeure au milieu de son peuple.
La gloire dans laquelle Moïse entre semble être un feu dévorant pour les Israélites. Nous voyons ici la grande différence avec l’époque dans laquelle nous vivons. Celui qui est rendu apte à la présence de Dieu s’y sentira chez Lui. Celui qui pense pouvoir plaire à Dieu sur la base de la loi pensera toujours à la présence de Dieu avec crainte et tremblement.