Genèse 5

Après la faillite de la génération humaine par la lignée de Caïn, c’est comme si Dieu recommençait l’histoire avec l’homme. Caïn et sa descendance représentent le peuple qui ne veut rien savoir de Dieu. Ils bâtissent leur propre monde où Dieu est délibérément exclu.

« Le livre des générations d’Adam » donne un compte rendu de tous ceux qui sont nés d’Adam à travers la lignée de Seth. La description va d’Adam à Noé, soit dix générations. Elle rappelle d’abord l’origine de l’homme : il n’a été conçu par personne d’autre (pas d’évolution), mais créé directement par Dieu (Gen 1:27a). En même temps, il est fait référence à sa haute descendance : il a été fait « à la ressemblance de Dieu ». Cela implique la connaissance et la domination de la création, ainsi que l’absence du mal.

Dieu a créé l’homme « homme et femme », littéralement « mâle et femelle », c’est-à-dire dans une forme masculine et féminine (Gen 1:27b ; Mt 19:4 ; Mc 10:6). Ce faisant, Il affirme que le mariage est la seule forme de société permettant de produire une descendance. Il les bénit avec toutes les bonnes choses de la création, y compris une descendance. S’Il les appelle du nom d’« Adam », c’est pour leur rappeler que Dieu les a créés de la poussière de la terre. C’est leur nom depuis leur création. En hébreu, ‘homme’ se dit ‘adam’ et signifie ‘de la terre’. Paul y fait référence lorsqu’il dit que l’homme « est tiré de la terre – poussière » (1Cor 15:47).

La généalogie d’Adam que Dieu donne ici ne passe pas par Caïn, mais par Seth, qui a pris la place d’Abel (Gen 4:25). Il s’agit d’une généalogie complètement différente de celle de Caïn (Gen 4:17-24). Dans cette généalogie, il est fait mention de personnes qui ont vécu par la foi. Aucun effort particulier de leur part n’est mentionné, comme dans le cas des descendants de Caïn. Il ne semble pas qu’ils aient été tenus en estime dans le monde.

Mais malgré les caractéristiques de la foi, nous remarquons aussi les conséquences du péché dans cette généalogie. Adam ne peut s’empêcher d’engendrer un fils « à sa ressemblance, selon son image ». La conséquence de cela est qu’il imprègne son fils de sa propre nature pécheresse. La preuve du péché et son salaire est la mort (Rom 6:23), qui a passé à tous les hommes (Rom 5:12). La suite de ce chapitre et toute l’histoire de l’humanité le montrent. Adam peut vivre jusqu’à 930 ans, il n’échappe pas au jugement que Dieu a prononcé : « Au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (Gen 2:17).

Non seulement pour Adam, mais pour tous ceux qui sont mentionnés dans ce généalogie, nous entendons sonner le glas lorsque, comme dans un refrain, nous entendons les mots « et il mourut ».

Il est important de noter que les grands âges permettaient de transmettre la vérité de Dieu par le moins d’intermédiaires possible. Ainsi, entre Adam et Moïse, soit sur une période d’environ 2500 ans, il n’y a pas eu plus de sept intermédiaires.

Hénoc engendra Methushélah, des fils et des filles, vécut 365 ans et ne mourut pas, « car Dieu le prit ». Cela fait d’Hénoc une merveilleuse exception à la loi « et il mourut » énoncée dans les versets précédents, qui s’applique à tous les hommes à travers les âges. Le seul autre descendant d’Adam qui est allé au ciel sans mourir est Élie (2Roi 2:11). Le seul être humain qui aurait pu aller au ciel sans mourir est le Seigneur Jésus. Mais Il mourut volontairement la mort du pécheur afin de le racheter.

Hénoc « a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu » (Héb 11:5). La raison en est qu’il a marché avec Lui. Hénoc a marché avec Dieu parce qu’il était d’accord avec Lui (Am 3:3). Dieu voulait marcher avec Adam dans le jardin (Gen 3:8), mais le péché a rendu cela impossible. Hénoc croit en Dieu, il Le prend compte en toute chose.

Il avertit ses contemporains du jugement à venir : « Or Énoch aussi, le septième depuis Adam, a prophétisé de ceux-là, en disant : Voici, le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades, pour exécuter le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies d’entre eux de toutes leurs œuvres d’impiété qu’ils ont commises de façon impie, ainsi que de toutes les paroles dures que les pécheurs impies ont proférées contre lui » (Jud 1:14-15). Dieu en a parlé à Hénoc parce qu’il fait toujours connaître ses pensées à ceux qui marchent avec Lui et Lui plaisent.

Le fait qu’Hénoc ait réellement marché avec Dieu est évident, car il n’a pas gardé la communication de Dieu pour lui seul, mais l’a transmise à ceux qui l’entouraient. Hénoc signifie ‘enseigné’. Dieu nous a aussi enseigné ce qu’Il allait faire du monde. Cela nous amène-t-il à marcher avec Dieu et à prêcher le jugement à ceux qui nous entourent pour les avertir ?

Hénoc est aussi une image des membres de l’église qui vivent sur la terre lors de la venue du Seigneur Jésus et qui seront enlevés par Lui sans mourir (1Th 4:15-18). Hénoc est enlevé avant que le jugement du déluge ne s’abatte sur le monde. De même, l’église sera enlevée avant que les jugements de Dieu ne s’abattent sur le monde, en guise d’introduction au retour du Seigneur Jésus sur la terre.

Methushélah engendra Lémec – à ne pas confondre avec le descendant de Caïn (Gen 4:19-24) – et des fils et des filles, vécut jusqu’à l’âge de 969 ans, « et il mourut ». C’est homme le plus âgé du monde jusqu’à présent. Dans le royaume millénaire de paix, les gens seront encore plus âgés (Ésa 65:20,22).

Lémec engendra Noé, des fils et des filles, vécut jusqu’à l’âge de 777 ans, « et il mourut ». Comme pour Hénoc, pour Lémec, le cours répétitif des événements de la naissance, de la vie, de l’enfantement et de la mort est interrompu. Cette interruption a pour but de communiquer le motif de l’attribution d’un nom à son fils. Lémec vit dans un monde où la corruption et la violence augmentent (Gen 6:12-13). Il s’en rend compte. Il réalise et reconnaît que la terre est maudite. Au milieu de cette situation, il cherche le repos. C’est pourquoi, dans la foi, il nomme le fils qui naît Noé, ce qui signifie ‘repos’.

La consolation dont parle Lamech lors de l’attribution du nom est aussi associée à ce repos. Cela indique un lien entre le repos et la consolation. Il y a un jeu de mots entre le nom Noé (‘repos’) et le mot hébreu qui signifie ‘consolation’ [note: hébreu : Noakh, consolation, repos]. Son désir de repos est celui d’une âme qui craint Dieu. Seulement, ce repos ne peut venir qu’après le jugement. Noé ne peut pas non plus donner ce repos, et Lémec se trompe lorsqu’il dit que « celui-ci » le consolera, lui et les autres. C’est l’erreur qu’Ève commet également lorsqu’elle reçoit Caïn (Gen 4:1) et voit en lui la descendance promise (Gen 3:15).

Alors qu’Hénoc est enlevé avant le jugement (verset 24), Noé est gardé à travers les jugements, en sécurité dans l’arche. Noé est une image du reste fidèle d’Israël gardé par Dieu pendant la grande tribulation qui s’abattra sur toute la terre.

La généalogie de la foi se termine par la mention des fils de Noé. Il n’est pas fait mention ici de l’âge de Noé. Les noms des trois fils de Noé sont mentionnés, et non pas un seul par lequel la lignée se poursuit, comme dans tous les cas précédents. Cela indique aussi la suite du récit qui montrera clairement qu’un nouveau commencement est pris par ces trois fils.

Bien que Japheth soit l’aîné (Gen 10:21), Sem est mentionné en premier. Cela en raison du fait qu’à travers lui, la lignée se poursuit jusqu’à Abraham, le géniteur du peuple terrestre de Dieu, Israël. C’est pourquoi Dieu est appelé « le Dieu de Sem » (Gen 9:26). C’est enfin par lui que naîtra le Christ (Lc 3:23,36).

Le déluge s’abattit sur la terre en la 600ème année de Noé (Gen 7:6), c’est-à-dire en l’an 1656 après la création d’Adam.