1 - 4 Retour en Galilée
1 Après cela, Jésus alla de l’autre côté de la mer de Galilée, [qui est la mer] de Tibériade. 2 Une grande foule le suivait, parce qu’on voyait les miracles* qu’il faisait sur les malades. 3 Jésus monta sur la montagne et s’assit là avec ses disciples. 4 Or la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
*littéralement : signes
Le chapitre précédent montre le Seigneur Jésus comme le Fils de Dieu qui fait vivre et jugera en tant que Fils de l’homme. Dans ce chapitre, nous Le voyons comme l’humble Fils de l’homme qui donne sa vie pour donner la vie au monde et qui est ensuite glorifié. L’occasion de l’enseignement du Seigneur sur son humiliation est la multiplication des pains.
Jean ne décrit pas beaucoup d’événements de la vie de Christ. Les rares fois où il le fait, nous trouvons souvent au début d’un chapitre, comme occasion d’un argument, un récit dont cet événement est une illustration. En Jean 5, c’est l’histoire de l’infirme, en Jean 6, la multiplication des pains, en Jean 7, la fête des tabernacles et sa présence ou son absence, en Jean 8, la femme adultère qu’on Lui amène et en Jean 9-10, l’aveugle de naissance qu’Il rend à la vue.
Au verset 1, le Seigneur va de l’autre côté de la mer de Galilée, ou de Tibériade. Cette mer se trouve à l’est de la Galilée, dans le nord d’Israël. Le Seigneur a fait des allers-retours sur cette mer à de nombreuses reprises. Il a enseigné les foules sur le rivage depuis une barque, Il y a calmé des tempêtes, et Il a aussi marché dessus. C’est un voyage familier. Beaucoup Le suivent. Il s’est fait connaître à cause des signes qu’Il a accomplis sur les malades et que les foules ont vus. C’est la raison pour laquelle elles veulent le suivre et plus tard, elles iront même venir et L’enlever pour le faire roi (verset 15).
Voir des signes ne produit pas la repentance. Pourtant, le Seigneur ne les rejette pas. Par le miracle de la multiplication des pains, il veut leur enseigner sur lui-même. Avant cela, lorsqu’ils ont débarqué, Il prend place sur la montagne avec ses disciples. Il n’évite pas encore la foule, mais prend une place où ils peuvent tous facilement Le voir et L’entendre.
Jean ne parle pas souvent des disciples. L’une de ces rares occasions se présente ici. Les disciples et nous aussi sommes ici enseignés par le Seigneur. Jean précise aussi à quelle période de l’année nous nous trouvons ici. C’est autour de la Pâque. Il parle de la Pâque pour la troisième fois, du moins si l’on peut supposer que la fête mentionnée en Jean 5 (Jn 5:1) désigne la Pâque. Dans ce cas, une année s’est écoulée depuis le chapitre précédent sans que Jean ne mentionne de paroles ou d’actes particuliers du Seigneur Jésus. Nous savons par les autres Évangiles qu’à cette époque, le Seigneur a été rejeté à Nazareth et qu’Il a envoyé les douze et que Jean le baptiseur a été tué.
Jean l’évangéliste mentionne la Pâque et l’appelle la « fête des Juifs ». Il peint le contexte de la multiplication des pains et de l’enseignement qui s’ensuit. Dans cet enseignement, le Seigneur leur dit que seuls le fait de manger sa chair et de boire son sang leur donne part à Lui. Cela implique qu’Il abandonnera sa vie dans la mort et qu’ainsi la pâque sera accomplie et cessera d’être une fête du souvenir. En tant que fête du souvenir de la délivrance d’Égypte, elle avait déjà perdu son sens parce que le peuple dans son ensemble s’était complètement éloigné de Dieu.
5 - 9 Philippe mis à l’épreuve
5 Jésus leva les yeux et vit qu’une grande foule venait à lui. Il dit à Philippe : Où pourrons-nous acheter des pains, afin qu’ils mangent ? 6 Mais il disait cela pour le mettre à l’épreuve : lui-même savait ce qu’il allait faire. 7 Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pains ne leur suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu. 8 L’un de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit : 9 Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?
Le Seigneur ne se lasse pas de convaincre son peuple de la bonté de Dieu par des bénédictions, afin qu’il revienne à Lui. La multiplication se produit dans les quatre Évangiles, mais ici seulement, il n’y a pas de circonstances introductives. L’accent est entièrement mis sur la gloire du Fils qui remplit toute la scène. Tout est dans sa main. Nous voyons sa divinité, car Il « savait ce qu’il allait faire », et nous voyons son humanité dépendante lorsqu’Il rend grâce pour la nourriture (verset 11).
Il prend l’initiative et commence par demander à Philippe où ils achèteront des pains pour les nourrir tous. Par cette question, Il veut le mettre à l’épreuve. Il veut voir jusqu’où Philippe a déjà pénétré sa gloire et sa puissance. En tant que Dieu éternel, Il le sait, mais Il veut l’amener à une réponse qui montrera à Philippe lui-même comment il juge une situation, où il s’agit de la foi en Lui. De telles questions, le Seigneur nous les pose aussi parfois. Comment réagissons-nous dans les situations où il s’agit de la foi en Lui ?
Pour Lui, cette situation ne présente aucun problème, car dans son omniscience divine, Il sait ce qu’Il fera (cf. Jn 2:24-25 ; 13:3 ; 18:4) et qu’Il a le pouvoir de le faire. La réponse de Philippe montre qu’il juge la situation selon des critères humains et qu’il ne s’élève pas au-dessus de la foule dans son évaluation de Christ. Il regarde dans la bourse, pour ainsi dire, voit ce qu’elle contient et dit que c’est insuffisant. Comme si le Seigneur ne le savait pas.
L’un des autres disciples vient alors rejoindre le Seigneur. Il s’agit d’André, le frère de Pierre. Tout comme il a amené Pierre au Seigneur (Jn 1:43), il Lui apporte maintenant un garçon avec cinq pains d’orge et deux poissons. André est quelqu’un qui apporte d’autres personnes au Seigneur Jésus. C’est une belle caractéristique. André aussi compare ce dont ils ont besoin avec ce qu’ils possèdent, sans tenir compte du Seigneur et de sa puissance (cf. Nom 11:22). Par conséquent, selon lui, les petits pains du petit garçon ne remplissent pas non plus les conditions requises.
Pourtant, c’est exactement ce que le Fils veut utiliser pour accomplir son œuvre. Il aurait aussi pu le faire avec beaucoup moins ou même faire des pains de pierre pour rassasier la foule. Mais dans sa grâce, il utilise ce que nous Lui donnons, même si nous-mêmes ne croyons pas que ce soit quelque chose au regard de ce qui est nécessaire.
Il convient de noter que sur les quatre descriptions de cette multiplication, seul Jean mentionne qu’il s’agit de pains d’orge. Cela rappelle les prémices de l’orge. L’orge est le premier fruit du pays apporté à l’Éternel (Lév 23:10 ; Exo 9:31 ; Rut 1:22 ; 2:23). La gerbe des prémices parle de la résurrection, dont Christ parle à plusieurs reprises dans ce chapitre. Celui qui est entré dans la mort est aussi le Christ ressuscité. Nous pouvons donc considérer ce chapitre en particulier comme un ‘chapitre sur la résurrection’.
10 - 13 La multiplication des pains
10 Jésus dit : Faites asseoir les gens (or il y avait beaucoup d’herbe en cet endroit). Ils s’assirent donc, les hommes au nombre d’environ 5 000. 11 Jésus prit les pains ; puis, après avoir rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; de même aussi les poissons, autant qu’ils en voulaient. 12 Quand ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont de reste, afin que rien ne soit perdu. 13 Ils les ramassèrent et remplirent douze paniers des morceaux qui restaient des cinq pains d’orge, lorsqu’ils eurent mangé.
Le Seigneur déploie les disciples pour ramener la paix et l’ordre dans la foule. Cela est possible parce qu’il y a beaucoup d’herbe en cet endroit. Il a délibérément choisi cet endroit et a ainsi conduit la foule qui Le suivait, pour ainsi dire, vers de verts pâturages qui, par sa puissante grâce, deviendront maintenant aussi des pâturages herbeux. Ils s’assoient tous sur l’herbe tendre. Jean mentionne le nombre d’hommes. Les hommes constituent la force de la nation, mais ils dépendent totalement des provisions du Seigneur Jésus.
Avant que le Seigneur, dans sa divine omnipotence, ne distribue les pains et les poissons à ceux qui sont assis là, Il rend d’abord grâce pour ces pains et ces poissons. Il fait toujours tout en relation avec son Père. L’œuvre de la multiplication est une œuvre qu’Il a vu le Père faire et c’est pourquoi Il la fait (Jn 5:19). Il est caractéristique de cet Évangile que nous lisions que le Seigneur Jésus distribue lui-même les pains et les poissons, alors que nous savons d’après les autres Évangiles qu’Il a utilisé ses disciples pour le faire. Il est ici le Fils de Dieu qui utilise son pouvoir au profit des hommes et distribue la bénédiction. La bénédiction est abondante et chacun en reçoit autant qu’il le souhaite. Il n’y a pas de limite à ses dons. C’est à nous d’en faire le meilleur usage.
Le Seigneur a tellement multiplié qu’il y a un surplus. C’est évident quand tout le monde est rassasié. Le surplus n’est pas une erreur, mais une preuve de l’abondance de ses bienfaits. Avec Lui, l’abondance n’est jamais du gaspillage. Les morceaux excédentaires ne doivent pas être gaspillés et doivent donc être ramassés. Ce qui a été laissé par ceux qui ont mangé est bon pour remplir douze paniers. Il est possible que chacun des disciples ait reçu un panier de morceaux. Le nombre douze suggère le peuple tout entier. Le surplus indique un approvisionnement pour d’autres à venir, non pas tant pour Israël seul, mais pour le monde entier, car Il est le Sauveur du monde.
14 - 15 Le peuple veut Le faire roi
14 Ayant vu le miracle* que Jésus avait fait, les gens disaient : Celui-ci est véritablement le Prophète qui vient dans le monde. 15 Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir et l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui tout seul.
*littéralement : signe
Jean appelle le miracle de la multiplication de nouveau un signe. C’est le quatrième signe mentionné du Seigneur. Ce signe a été accompli devant une grande foule. Ils en sont tellement impressionnés qu’ils arrivent à la conclusion correcte qu’Il est le prophète qui viendrait dans le monde (Deu 18:15,18 ; Psa 132:15 ; cf. Jn 4:19 ; 7:40 ; 9:17). Ils veulent même Le faire roi.
Le Seigneur Jésus remplit certainement les conditions attachées à la royauté. Il vient de le prouver. Il a répondu à leurs besoins matériels et c’est pourquoi ils veulent Le faire roi. Ils veulent qu’Il devienne leur chef politique. En cela, la foule se laisse conduire par le diable. Ils veulent que, comme le diable L’a présenté lors de la tentation dans le désert (Mt 4:8-9), Il prenne le pouvoir sans avoir à mourir. Ils veulent qu’Il réponde à leur orgueil national.
Le Seigneur sait que le peuple ne remplit pas les conditions pour entrer dans son royaume. Il ne reçoit pas non plus d’honneur de la part des hommes, comme Il l’a dit dans le chapitre précédent (Jn 5:41). C’est pourquoi il se retire d’eux. Il ne veut pas et ne peut pas être fait roi par eux, car leurs motivations sont mauvaises. Ils voient en Lui un bienfaiteur, mais pas le Sauveur nécessaire, comme la Samaritaine a appris à Le connaître.
Il s’éloigne d’eux et se réfugie à nouveau sur la montagne. Il y était d’abord allé avec ses disciples (verset 3), mais maintenant Il y va seul. Nous pouvons y voir une image de la place qu’Il a prise au ciel, où Il doit maintenant intercéder pour les siens en tant qu’avocat et souverain sacrificateur. Et ils en ont besoin, comme nous le voyons dans ce qui arrive aux disciples pendant son absence.
16 - 21 Le Seigneur Jésus marche sur la mer
16 Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent à la mer. 17 Étant montés dans une barque, ils se rendaient de l’autre côté de la mer, à Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus n’était pas venu vers eux. 18 La mer se soulevait, parce qu’un grand vent soufflait. 19 Ils avaient ramé environ 25 ou 30 stades, lorsqu’ils voient Jésus marcher sur la mer et s’approcher de la barque ; et ils furent saisis de peur. 20 Mais il leur dit : C’est moi, n’ayez pas peur. 21 Ils étaient donc tout disposés à le recevoir dans la barque ; et aussitôt la barque toucha terre au lieu où ils allaient.
Alors que le Seigneur est sur la montagne, ses disciples descendent vers la mer. Ils montent à bord d’une barque pour se rendre à Capernaüm. C’est vers le soir qu’ils partent et la nuit tombe. Il est dit de façon si remarquable que « Jésus n’était pas venu vers eux ». Ils ont dû l’attendre, mais sont partis sans Lui.
Le voyage à travers la mer devient de plus en plus difficile. En plus de la nuit, un vent violent se lève, rendant la mer agitée. Alors qu’ils ont ramé 25 ou 30 stades, soit entre 4,5 et 5,5 kilomètres – un stadia correspond à environ 185 mètres – ils voient le Seigneur marcher sur la mer et s’approcher de la barque. Au lieu de le reconnaître et d’être heureux de Le voir, ils ont peur. Ils ne peuvent pas s’habituer à la façon particulière dont le Fils se manifeste encore et toujours. Au moment de multiplier les pains, ils n’ont pensé qu’à leurs ressources naturelles et à leur incapacité à fournir de la nourriture à une foule avec eux. Ils n’ont pas pensé à Lui et à sa puissance qui est au-dessus de ces ressources naturelles.
Ils se heurtent à des difficultés causées par les éléments naturels. Face à sa violence, ils se sentent impuissants. Quand le Seigneur apparaît à leur secours, ils ne Le reconnaissent pas comme celui qui est au-dessus des éléments naturels et donc au-dessus de leurs difficultés. Il marche au-dessus d’eux, Il a autorité sur eux. Ils Le voient, Lui et son pouvoir sur elle, et pourtant ils prennent peur parce qu’ils ne peuvent pas expliquer cela avec leur esprit. Leur foi n’est pas encore entièrement concentrée sur Lui.
Mais Il les connaît. Il sait comment ils se sentent et dit les paroles rassurantes : « C’est moi, n’ayez pas peur. » Quel merveilleux Sauveur Il est qui ôte ainsi l’incrédulité et la peur de ses disciples !
Après ces paroles, ils sont disposés à Le recevoir dans la barque. Ils sont convaincus que c’est Lui. Leur peur a disparu et leur confiance en Lui est complètement revenue. Au moment où ils sont disposés à Le recevoir dans la barque, la barque touche terre. Les épreuves de la mer sont terminées. Le repos est arrivé.
Il est frappant de constater qu’il n’est pas fait mention d’un ordre du Seigneur pour calmer la mer et le vent. Ici, sa présence est suffisante. Il n’est même pas nécessaire non plus qu’Il monte à bord pour les sauver. Le désir de Le faire entrer dans la barque suffit à venir à terre, en image : à atteindre le salut. C’est une scène magnifique qui convient tout à fait à cet Évangile dans lequel Christ est présenté comme Dieu le Fils.
Mieux que de Le reconnaître comme roi, comme dans l’histoire précédente, c’est de Le reconnaître comme Seigneur au-dessus de toutes les circonstances et de la puissance de l’ennemi. Il ne l’a pas montré à la foule, mais il le montre à ses disciples et à nous. Il est au-dessus de toutes les épreuves et tribulations et nous guide à travers elles.
22 - 25 La foule cherche et trouve le Seigneur
22 Le lendemain, la foule qui se tenait de l’autre côté de la mer s’aperçut qu’il n’y avait pas eu là d’autre petite barque que celle dans laquelle ses disciples étaient montés, et que Jésus n’était pas entré avec ses disciples dans la barque, mais que ses disciples étaient partis seuls. 23 Cependant d’autres petites barques étaient venues de Tibériade, près de l’endroit où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâces. 24 Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, ils montèrent eux-mêmes dans ces petites barques et vinrent à Capernaüm, cherchant Jésus. 25 L’ayant trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent : Rabbi, quand es-tu venu ici ?
La foule a observé tout ce qui s’est passé, pour autant qu’elle ait pu l’observer. Ils n’ont pas vu les événements en mer où le Seigneur s’est manifesté à ses disciples d’une manière particulière. Dans leur raisonnement logique, il n’y a pas de place pour cela non plus. Ils ont bien vu que la petite barque dans laquelle se trouvaient les disciples s’est éloignée sans qu’Il ne monte à bord. Ils cherchent avec insistance le Seigneur Jésus. Aurait-il pu embarquer dans une autre petite barque ? Après tout, il y avait d’autres petites barques à proximité de l’endroit où Il a accompli ce merveilleux miracle qui les a tous si richement nourris.
Ils ont aussi noté comment le Seigneur a d’abord rendu grâce et seulement ensuite distribué le pain. Jean mentionne à nouveau avec insistance qu’ils ont mangé des pains après que le Seigneur a eu rendu grâce. Ce faisant, il souligne que le Seigneur fait tout dans la dépendance de son Père. Le lieu du miracle est devenu un endroit vide après le départ de Christ. Aussi quittent-ils cet endroit parce que leur préoccupation, c’est Lui.
Leur recherche leur apprend qu’Il n’est pas non plus monté à bord d’une des autres petites barques. Ses disciples ne s’y trouvent pas non plus. Voulant quand même être avec Lui, ils montent eux-mêmes à bord des petites barques. Ils se rendent donc à Capernaüm pour Le chercher. C’est là qu’ils Le trouvent, de l’autre côté de la mer.
Ils sont très curieux de savoir quand Il est arrivé là, parce qu’ils ont exploré toutes les possibilités, mais la façon dont Il a pu arriver là reste un mystère pour eux. Cette question montre le véritable motif de leur recherche. Ils sont poussés par la curiosité et pour bénéficier encore plus de Lui, après avoir ainsi mangé des pains. Mais le Seigneur ne satisfait pas leur curiosité.
26 - 29 Travailler pour la nourriture qui demeure
26 Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous dis : Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles*, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. 27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui sur qui le Père, Dieu, a mis son sceau. Ils lui dirent alors : 28 Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ? 29 Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu, c’est celle-ci : que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.
*littéralement : signes
Au lieu de répondre à leurs questions curieuses, le Seigneur met leur cœur à nu. Il les confronte à leur égoïsme. Il sait ce qu’il y a dans l’homme (Jn 2:23-25). Avec un autre double « en vérité » suivi d’un « je vous dis » emphatique, Il établit l’importante vérité qu’ils n’ont rien appris des signes, mais qu’ils ne cherchent qu’à satisfaire leurs besoins naturels.
Ils ont vu les signes, mais pas ce qu’ils signifient. Il ne leur vient pas à l’esprit de croire en Lui en tant que Fils de Dieu et de recevoir ainsi la vie éternelle. Ils ne voient pas que le signe manifeste sa gloire. Ils interprètent le signe selon leurs propres goûts, car ils ne cherchent que la satisfaction temporaire de la prospérité terrestre. Ils n’accordent aucune attention à la mise en ordre de leur relation avec Dieu. Et ce, bien que le Seigneur montre pourtant en toutes choses son lien avec Dieu et son envoi par le Père comme source de ses actions. Cependant, ils ne peuvent penser qu’à une vie ici et maintenant et à la façon d’en profiter le plus avantageusement possible.
Le Seigneur leur indique qu’ils ne doivent pas se préoccuper en premier lieu de la nourriture terrestre et donc forcément périssable, mais de la nourriture qui a une valeur fixe éternelle. Il est capable de donner cela et le fait en tant que Fils de l’homme. Il indique ainsi qu’il ne s’agit plus de ce que le Messie peut donner à son peuple terrestre. Il se désigne lui-même comme le Fils de l’homme et comme celui que le Père, c’est-à-dire Dieu, a mis son sceau.
Le fait qu’Il ait été scellé par le Père signifie que le Père L’a désigné comme celui auprès duquel on peut obtenir la vie éternelle. Ce qu’Il offre comme nourriture au nom du Père, qui est Dieu, la vie éternelle, est réel et non falsifié. Elle ne peut être obtenue de personne d’autre que du Fils de l’homme. Le Père a mis son sceau sur Lui en Le scellant du Saint Esprit lors de son baptême (Mt 3:16 ; cf. Éph 1:13). Ce n’est que du Fils qu’ils peuvent recevoir le pain qui demeure.
La foule répond par une question. Elle veut savoir ce qu’elle doit faire pour accomplir les œuvres de Dieu. Ils ne peuvent penser qu’à faire quelque chose eux-mêmes, tout en ignorant le problème majeur de leurs péchés. Ils ne réalisent pas qu’ils sont pécheurs, niant ainsi leurs péchés. De plus, ils nient sa gloire et sa majesté. Cela nous rappelle le chemin de Caïn qui pensait aussi plaire à Dieu en Lui offrant un sacrifice qui était le résultat de ses propres efforts, mais auquel Dieu n’a pas prêté attention (Gen 4:3,5). Nous voyons la même chose dans le christianisme professant qui s’est tellement ouvert aux influences du judaïsme et du paganisme.
Parce que la multitude ne pense qu’à son propre bien-être, elle comprend mal les paroles du Seigneur. En travaillant pour la nourriture qui demeure jusqu’à la vie éternelle, le Seigneur ne veut pas dire accomplir, mais s’ouvrir à une œuvre de Dieu en eux. Le Fils est l’objet de la foi. C’est sur Lui que le Père a mis son sceau et c’est Lui seul que le Père peut accepter comme fondement sur lequel le pécheur peut s’approcher de Dieu. Et si c’est par la foi, c’est ouvert à la fois au Juif et au Gentil. La foi est l’œuvre de Dieu et exclut l’œuvre de l’homme.
30 - 33 Le véritable pain qui vient du ciel
30 Ils lui répliquèrent : Quel miracle* fais-tu donc, toi, afin que nous le voyions et que nous te croyions ? Quelle œuvre fais-tu ? 31 Nos pères ont mangé la manne au désert, ainsi qu’il est écrit : “Il leur a donné à manger du pain venant du ciel”. 32 Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le véritable pain qui vient du ciel. 33 Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
*littéralement : signe
La demande d’un signe de la part de la foule est une preuve supplémentaire de son incrédulité. Comme si le Seigneur n’avait pas déjà fait suffisamment de signes. Et ils viennent eux-mêmes de voir un grand signe dans la multiplication des pains. Il semble que le signe qu’il a donné par la multiplication ne les a pas convaincus qu’Il est envoyé. Pour eux, le pain qu’Il a donné ne venait pas du ciel, mais de la terre, et les poissons venaient de la mer. Non, mais la manne que leurs pères avaient mangée dans le désert. Ce pain-là, affirment-ils, venait du ciel.
C’est comme s’ils voulaient dire par là que le signe que l’Éternel a fait dans le désert (Exo 16:15) était bien plus grand que celui du Seigneur Jésus. Après tout, l’Éternel a fourni de la nourriture à un peuple de millions de personnes pendant 40 ans. Ils citent même un mot de l’Ancien Testament, montrant que la manne est appelée « pain du ciel » (Néh 9:15 ; Psa 78:24 ; 105:40). Si Lui, Jésus, faisait une telle chose, ils Le croiraient.
En présentant le Seigneur avec ce mot de l’Ancien Testament, ils font une distinction qui n’existe pas pour la foi. Jésus est le même que l’Éternel de l’Ancien Testament. Ce faisant, ils oublient aussi que le peuple dans le désert n’a finalement pas cru à ces miracles et a péché contre Lui (Psa 78:32), tout comme ils oublient comment Israël a méprisé plus tard la manne (Nom 21:5).
Le Seigneur les réprimande en introduisant à nouveau ce double « en vérité » emphatique, suivi du puissant et autoritaire « je vous dis ». Il leur fait d’abord remarquer que ce n’est pas Moïse qui leur a donné le pain qui vient du ciel. Peut-être veulent-ils dire au verset 31 que Moïse leur a donné le pain qui venait du ciel et qu’ils n’ont même pas attribué le don de la manne à l’Éternel. Attribuer le miracle de la manne à Moïse, c’est manquer de perspicacité.
Le Seigneur ne s’étend pas sur ce point. Il s’agit de la ‘sorte’ de pain. Le pain dont on dit que l’Éternel ou Moïse l’a donné est un pain dont le peuple a eu besoin à maintes reprises. À cela s’ajoute le fait qu’il n’aurait de toute façon pas pu les empêcher de mourir finalement (verset 49). Le Seigneur passe aussi directement de Moïse et du pain qui venait du ciel à son époque au véritable pain que le Père donne du ciel. Il veut leur rappeler que la vraie vie du Père vient du ciel et qu’elle leur est maintenant donnée à eux et non à leurs pères.
Il indique ensuite que le pain du ciel est une personne, « celui qui », descend du ciel et qui donne la vie non seulement à un peuple particulier, mais au monde entier. Le Seigneur parle du « pain de Dieu » ou pain divin, un pain qui vient de Dieu pour servir de nourriture à ceux à qui Il le donne. C’est un pain spirituel, un pain à consommer de façon spirituelle. Parce qu’Il donne ce pain, il contient la vie pour ceux qui le reçoivent. C’est dans ce pain que se trouve la vraie vie pour le monde. Il est offert à tous, sans distinction.
Attachée au « pain de Dieu », il y a aussi l’idée que Dieu se nourrit avec le Seigneur Jésus. Bien entendu, ce n’est pas de la même manière que les gens, mais comme la joie de son cœur (voir Lévitique 21, où il est question du « pain de son Dieu », Lév 21:21-22). Ce qui est une joie pour le cœur de Dieu, Il le donne au monde comme la vie.
34 - 36 Je suis le pain de vie
34 Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. 35 Jésus leur dit : Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. 36 Mais je vous l’ai dit : vous m’avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.
La foule réagit comme la Samaritaine à la fontaine de Jacob (Jn 4:15). Tout comme elle ne pensait qu’à l’eau naturelle, la foule ne pense aussi qu’au pain naturel, matériel, semblable à la manne. S’il tombait du ciel comme à l’époque, ils n’auraient pas besoin de l’acheter. Ils ignorent l’histoire de l’incrédulité du peuple. Ils se préoccupent d’une satisfaction immédiate, facile et gratuite de leurs besoins naturels.
Puis le Seigneur dit carrément qu’Il est le pain de vie et que tout le monde peut y recevoir part. Ils peuvent l’obtenir aux conditions qu’ils souhaitent : immédiatement, facilement et gratuitement. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est de venir à Lui et de croire en Lui. S’ils le font, ils n’auront plus jamais faim et plus jamais soif.
Le Seigneur utilise l’expression « Je suis » sept fois dans cet Évangile, avec un ajout différent à chaque fois. Ici, il utilise cette expression pour la première fois. L’ajout est
1. « le pain de vie ». Les autres ajouts sont
2. « la lumière du monde » (Jn 8:12) ;
3. « la porte des brebis » (Jn 10:7) ;
4. « le bon berger » (Jn 10:11) ;
5. « la résurrection et la vie » (Jn 11:25) ;
6. « le chemin, et la vérité et la vie » (Jn 14:6) ;
7. « le vrai cep » (Jn 15:1).
Les mots « Je suis » ont de grandes connotations. Prononcer ces mots, c’est prononcer son nom (Exo 3:14). En le prononçant, la foule venue pour Le capturer tombe par terre (Jn 18:5-6).
À son invitation à venir à Lui, le Seigneur ajoute immédiatement que, dans son omniscience divine, il sait comment ils sont. Il leur aussi a dit. Ils L’ont vu, mais ils ne croient pas en Lui. Ils Le rejettent parce qu’Il ne répond pas à leurs désirs naturels. Il leur demande des choses qu’ils ne sont pas prêts à faire, comme se prosterner devant sa majesté et confesser leurs péchés dans la lumière de sa majesté. Ils n’ont aucune considération pour sa gloire. Et pourtant, Il est si aimant dans son approche envers eux !
37 - 40 La volonté du Père
37 Tout ce que le Père me donne viendra à moi ; et celui qui vient à moi, je ne le mettrai pas dehors ; 38 car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 39 Or la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. 40 Car la volonté de mon Père, c’est que quiconque discerne le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Le Seigneur a parlé de croire en Lui et de venir à Lui pour ne plus jamais avoir faim et ne plus jamais avoir soif. L’accent est mis ici sur la responsabilité de l’homme. L’homme doit croire et venir. L’autre côté, le côté de Dieu, c’est qu’Il travaille dans les pécheurs pour qu’ils viennent au Seigneur Jésus. Ceux qui sont donnés par le Père au Fils viennent au Seigneur Jésus.
Le Seigneur parle ici des deux côtés. D’un côté, il y a l’œuvre du Père : il donne au Fils. De l’autre côté, il y a le pécheur qui doit venir : celui qui vient à moi. Les deux côtés sont vrais. Tout pécheur qui vient, vient parce qu’il est donné par le Père et est donc reçu par le Seigneur Jésus et ne mis pas dehors. Tout pécheur qui vient à Lui peut savoir avec certitude, grâce à ces paroles, qu’il est reçu par Lui.
Ces paroles témoignent d’une grande assurance et sont un encouragement pour ceux qui ont tendance à hésiter. Quiconque vient à Lui, quel que soit son passé, est reçu par Lui. Celui qui est venu une fois reconnaîtra que tout est l’œuvre du Père et que le Seigneur Jésus l’a reçu parce que le Père le Lui a donné.
Cette œuvre peut se dérouler ainsi parce que le Fils est descendu du ciel dans le but exprès de faire sur la terre non pas sa volonté, mais celle du Père qui L’a envoyé. Par conséquent, le Père peut travailler dans le pécheur parce que son Fils a fait sa volonté sur la terre. Par conséquent, le Fils peut recevoir ce pécheur comme un don du Père. Le pécheur a donc la certitude de son salut entièrement dans la volonté de Dieu faite parfaitement par le Fils. Cette assurance est indépendante de ses sentiments.
En plus de recevoir les pécheurs qui Lui sont donnés par le Père, le Père veut aussi que le Fils protège et sécurise tout ce qu’Il Lui a donné. Tout comme le Fils n’a rien laissé se perdre du pain (verset 12), le Fils veillera à ce que rien ne se perde de ce que le Père Lui a donné. Même si la mort devait faire valoir ses droits sur ceux que le Père Lui a donnés, cela ne signifie pas une perte de ce que le Fils a reçu. « De tout » (verset 39, l’ensemble) et « quiconque » (verset 40, l’individu) sont parfaitement en sécurité auprès du Fils, même si la mort intervient. En effet, le Fils a l’autorité de ressusciter (versets 39,40,44,54). Cette autorité de ressusciter indique aussi que la plénitude de la vie éternelle ne sera vraiment appréciée qu’au moment de la résurrection.
Le Fils est entièrement concentré sur la volonté du Père. Il connaît parfaitement cette volonté. La volonté du Père implique son Fils et tous ceux que le Père relie à Lui. Ce lien n’existe que lorsque quelqu’un contemple le Fils et croit en Lui. Les personnes qui croient au Seigneur Jésus ont vu quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Ils croient parce qu’ils ont vu le Fils, que leurs yeux se sont ouverts à la beauté et à la gloire du Fils. Ils ont été attirés par ce qu’Il est. Une telle personne reçoit la vie éternelle. La garantie qu’un lien éternel a été établi est prouvée lorsque le Fils démontrera bientôt son autorité en ressuscitant les croyants qui se sont endormis.
41 - 46 Le Père enseigne sur le Fils
41 Les Juifs murmuraient alors contre lui, parce qu’il avait dit : Moi, je suis le pain descendu du ciel ; 42 et ils disaient : Celui-ci, n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? 43 Jésus leur répondit : Ne murmurez pas entre vous. 44 Personne ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m’a envoyé ne le tire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Il est écrit dans les Prophètes : “Ils seront tous enseignés de Dieu”. Quiconque a entendu le Père et a appris [de lui] vient à moi. 46 Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu ; celui-là a vu le Père.
C’est le moment où les Juifs se font à nouveau entendre. Ils L’ont écouté et entendu dire de lui-même qu’Il est le pain descendu du ciel. C’est pourquoi ils murmurent contre Lui. Le désir de pain a disparu maintenant qu’ils découvrent que le Seigneur parle de lui-même comme du pain de vie, et ils Le repoussent (cf. Rom 9:32).
Ils ne connaissent que les circonstances extérieures, mais ils les jugent mal. Il n’est pas le Fils de Joseph, mais celui de Marie. Ils se trouvent donc sur une base totalement erronée pour le juger. L’incrédulité tire toujours des conclusions erronées et reste aveugle à la vérité. Parce qu’ils sont aveuglés par sa lignée naturelle, ils ne peuvent pas comprendre ses paroles sur le fait qu’Il est descendu du ciel. Pour eux, Il est quelqu’un d’en bas et Il est donc impossible qu’Il soit venu d’en haut. Ils ne comprennent pas qu’Il est l’Homme qui vient du ciel (1Cor 15:47).
Comme souvent, les murmures des Juifs sont l’occasion pour le Seigneur de dire des choses encore plus importantes. Il les accuse de murmurer entre eux. Murmurer au sujet de la vérité n’a aucun sens. Il éloigne le murmureur de la vérité et est aussi encore à la ruine de ceux qui entendent ce murmure.
Le Seigneur exprime clairement que seuls ceux qui sont tirés par le Père viennent à Lui. Il mentionne le nom du Père et Le désigne comme celui qui L’a envoyé. Cela indique à la fois la relation spéciale entre le Fils et le Père et la commission spéciale du Père au Fils. Seuls ceux qui croient en Lui voient cela. L’incrédulité éloigne de Lui, tandis que le Père amène à Lui. Ce dernier est une œuvre de grâce et il exclut tout ce qui est propre à l’homme, sa valeur, son travail, sa volonté.
Il faut une activité gracieuse du Père pour aller vers le Fils. Ce n’est pas ce qui ressort de l’évangile prêché aux personnes qui aspirent au salut. C’est à eux que le Seigneur Jésus dit : « Venez à moi » (Mt 11:28). Il ne dit pas cela à ceux qui murmurent contre Lui. Il leur dit qu’ils ne peuvent pas venir. Ils ont un sentiment qui fait qu’il est impossible de les inviter. La bénédiction finale lors de la résurrection du dernier jour n’est pas pour eux.
Comme preuve supplémentaire qu’il est impossible de croire si l’on n’a pas été enseigné par le Père, le Seigneur cite quelque chose d’écrit par les prophètes (Ésa 54:13). Les prophètes ont déjà clairement indiqué qu’une nouvelle situation ne peut être comprise que par ceux qui ont été enseignés par Dieu en tant que disciples. Aussi, une personne ne peut venir au Fils que si elle a été enseignée par le Père. Tout véritable enseignement concernant le Fils vient de Dieu le Père. Une religion qui ne mène pas au Fils ne vient pas de Dieu. Un homme n’acquiert de l’intelligence sur ce que dit le Seigneur que lorsque Dieu lui donne de l’intelligence. Quiconque a reçu du Père l’enseignement concernant la personne du Fils vient au Fils. Aussi, quiconque s’adresse à Dieu dans la détresse à cause de ses péchés est renvoyé par Lui au Fils.
Nous en voyons une image dans l’histoire de la famine en Égypte à l’époque où Joseph était vice-roi d’Égypte (Gen 41:55). Dans leur détresse, les gens viennent voir Pharaon (une image de Dieu), mais Pharaon les dirige vers Joseph (une image du Seigneur Jésus). Le Père enseigne concernant le Fils, alors qu’il est aussi vrai que le Père n’est connu que par le Fils (Jn 14:9), car seul le Fils a vu le Père (Exo 33:20 ; 1Tim 6:16).
Il existe donc une interaction claire entre le Père et le Fils. Personne ne vient au Fils si ce n’est celui qui a entendu et reçu l’enseignement du Père. Et personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils, car le Fils a vu le Père et est venu sur la terre pour Le faire connaître. Aussi les Juifs n’ont-ils jamais vu le Père parce qu’ils n’ont jamais contemplé le Fils avec et dans la foi. Ils ne voient en Lui qu’un Homme dont ils connaissent les parents et les proches.
47 - 51 Le pain vivant
47 En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit [en moi] a la vie éternelle. 48 Moi, je suis le pain de vie. 49 Vos pères ont mangé la manne au désert et sont morts. 50 C’est là le pain qui descend du ciel, afin que quelqu’un en mange et ne meure pas : 51 Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; or le pain que moi je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.
Après que le Seigneur Jésus a présenté son unité parfaite avec le Père et l’harmonie complète entre Lui et le Père dans leurs actions, Il parle à nouveau de l’essence de la vie éternelle et c’est : la foi en Lui. Il souligne à nouveau par un double « en vérité » suivi d’un « je vous dis » autoritaire la vérité de la foi en Lui comme seule possibilité de recevoir la vie éternelle. C’est Lui qui donne la vie éternelle. Elle est inséparable de la foi en lui.
En parlant de lui-même comme le pain de vie, Il se désigne lui-même comme la source de la vie et comme celui qui donne la vie. Le pain est là pour être mangé. En mangeant, une personne identifie ce qu’elle mange à elle-même. Quiconque se nourrit du Seigneur Jésus, c’est-à-dire quiconque Le reçoit dans la foi, reçoit la vie, la vie éternelle.
Sa personne en tant que pain de vie est un pain différent de la manne que leurs pères ont mangée dans le désert. Le contraste entre le vrai pain, Lui-même, et la manne, c’est que manger la manne ne protégeait pas de la mort. Ils en mangeaient tous les jours, mais ils mouraient tous finalement de toute façon. La seule chose qui empêche la mort de s’emparer d’un homme, c’est de Le manger en tant que le pain qui est descendu du ciel.
Dans les versets 50-58, le Seigneur Jésus parle sept fois de Le manger ou de sa chair en tant que le pain vivant et trois fois de boire son sang. Il s’agit d’une image claire et simple. Ce que nous mangeons et buvons est entièrement absorbé par notre corps et nous façonne. Cela devient une partie de nous-mêmes et il est impossible d’ôter cela. Manger de lui, contrairement à la manne, signifie que l’on ne mourra pas, car on est alors régénéré non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible (1Pie 1:23). Manger de Lui signifie recevoir la vie éternelle. En devenant Homme, le Seigneur Jésus est devenu le pain qui est descendu du ciel. Cela permet à quiconque qui le veut de manger de Lui. Quiconque le fait vivra éternellement.
Pour que cela soit encore plus clair, le Seigneur parle ensuite de sa chair comme le pain. Sa venue en tant que pain pour donner la vie ne suffit pas. Avant que quiconque puisse véritablement se nourrir de Lui, Il devra donner sa chair, qui est son corps, dans la mort. Ce n’est qu’en tant que Christ mort qu’Il peut donner la vie. Ici, Il indique déjà qu’Il donnera sa chair, ce qui se produira sur la croix. Il indique ainsi sa mort expiatoire. Cela signifie la vie non seulement pour Israël, mais aussi pour le monde entier.
Il s’agit donc de la foi en sa venue en chair sur la terre pour entrer dans la mort (Héb 2:14 ; 1Jn 4:2-3). Le fait de nier qu’Il est venu en chair est une fausse doctrine antichrétienne (2Jn 1:7). L’émergence de cette fausse doctrine prouve à quel point la venue du Fils en chair est importante. Sinon, le diable ne s’acharnerait pas à attaquer cette vérité.
52 - 59 Manger sa chair et boire son sang
52 Il y eut alors une vive discussion entre les Juifs ; ils disaient : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? 53 Jésus leur déclara : En vérité, en vérité, je vous dis : Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. 54 Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 55 Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage. 56 Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. 57 Comme le Père [qui est] vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui se nourrira de moi, celui-là aussi vivra à cause de moi. 58 C’est le pain qui est descendu du ciel – non pas comme le pain qu’ont mangé les pères, puis ils sont morts : celui qui se nourrit de ce pain vivra éternellement. 59 C’est ce qu’il exprima dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.
À propos de paroles antérieures, les Juifs ont murmuré entre eux. Sur les paroles concernant de manger sa chair, une vive discussion surgissent entre eux. Chaque vérité à son sujet donne à l’ennemi plus de raisons de manifester de l’opposition, tandis qu’elle affermit davantage les élus dans la foi en Lui. Ce qu’ils discutent avec véhémence, c’est comment Il peut leur donner Sa chair à manger. Ils ne comprennent rien à tout cela. Ils cherchent une explication et s’engagent dans un débat vigoureux les uns avec les autres à ce sujet.
Avec un autre double et donc emphatique « en vérité » et un autoritaire « je vous dis », le Seigneur parle de manger la chair du Fils de l’homme et de boire son sang comme condition unique et exclusive pour obtenir la vie. Le Père donne le Fils comme le vrai pain, et le Fils se donne lui-même à la mort. Par conséquent, sa chair peut être mangée et son sang bu. Le Seigneur ne dit pas : ‘celui qui me mange’, mais il parle de manger sa chair et de boire son sang. Par cela, il présente sa mort.
La foi y trouve la propitiation par rapport au péché et la communion avec Dieu qui en découle. Il s’agit d’éprouver de l’empathie pour la réalité de sa mort. Nous devons nous identifier à sa mort devant Dieu et, par la foi, participer à sa mort, sinon nous n’avons pas la vie en nous.
Cela signifie que je dois être conscient que la mort du Seigneur Jésus était nécessaire pour que je sois réconcilié avec Dieu et que je reçoive ainsi la vie éternelle. Cela n’est possible que lorsque je vois que je suis un pécheur qui ne peut pas exister devant Dieu et à qui Dieu ne peut donner que le jugement juste. Alors je vois aussi que Christ a subi ce jugement pour moi sur la croix. Lorsque je réalise cela, je mange de sa chair dans un sens spirituel et je bois de son sang dans un sens spirituel.
Il s’agit de manger et de boire une fois pour recevoir la vie en conséquence, c’est-à-dire de manger et de boire en tant que pécheur convaincu. Il ne s’agit pas du tout du cène et encore moins de sa contrefaçon appelée ‘eucharistie’. La cène consiste à manger du pain ordinaire en souvenir du Seigneur (1Cor 11:24-25), mais ici, il s’agit de se manger lui-même afin d’obtenir ainsi la vie éternelle. C’est une grande folie que de lier recevoir la vie éternelle à la participation à la cène. Le Seigneur utilise le manger et le boire comme métaphore pour croire en Lui en tant que Seigneur mort afin de recevoir la vie éternelle. Manger et boire signifie se nourrir spirituellement d’un Christ qui est mort, c’est-à-dire croire en sa mort vicaire et sa résurrection.
Celui qui a une fois reçu la vie par la foi en Lui – c’est ce que dit le Seigneur au verset 53 – a besoin de manger sa chair et de boire son sang en permanence. C’est ce que dit le Seigneur au verset 54. La note de bas de page de la traduction néerlandaise TELOS concernant le verset 53 dit ce qui suit à propos de ces deux aspects du manger et du boire :
Au verset 53, ‘mange’ et ‘boit’ sont à l’aoriste, c’est-à-dire qu’ils se réfèrent à un fait qui a lieu une fois ; au verset 54 et aux versets 56-58, ils sont au praesens, c’est-à-dire qu’ils se réfèrent là à des événements qui se poursuivent. [Fin de la note de bas de page]
[En guise d’explication des termes ‘aoriste’ et ‘praesens’ : ‘aorist’ et ‘praesens’ sont des formes temporelles grecques qui indiquent également comment l’action est représentée, c’est-à-dire comme un fait unique et donc conclu (aoriste) ou comme un fait répété (praesens).]
Le manger et le boire continus ou répétés sont nécessaires parce que la vie est en Lui. Ce manger et ce boire continueront jusqu’à la résurrection, à laquelle le Seigneur fait allusion en parlant d’être ressuscité au dernier jour. Toujours, pour l’éternité, nous serons conscients que nous devons tout à celui qui est allé à la mort pour nous et qui en est ressuscité. Sa chair est la véritable nourriture du croyant et son sang est la véritable boisson du croyant. Chaque croyant expérimentera et appréciera intérieurement cette vérité. Cela concerne à la fois le manger unique (spirituel) lorsqu’une personne vient à la foi et le manger et le boire quotidiens (spirituels) du croyant.
La conséquence de ce manger et de ce boire est la communion la plus étroite. Ce n’est pas seulement la sécurité, mais Christ est la demeure du croyant et Christ habite en lui. Il y a une communion permanente du croyant avec Christ qu’il entretient en se nourrissant de Lui chaque jour.
Le Seigneur Jésus compare l’intimité de la communion du croyant avec Lui en mangeant sa chair et en buvant son sang à sa propre communion avec le Père. Sa communion avec le Père est l’exemple parfait de la communion. De même qu’Il dépend du Père en toutes choses, le croyant dépend de Lui.
Le Seigneur appelle son Père « le Père vivant » pour bien montrer qu’Il partage la vie avec le Père et qu’Il reçoit du Père tout ce dont Il a besoin pour vivre. C’est ce Père vivant qui L’a envoyé. Par conséquent, la vie du Père qui est en Lui est devenue visible sur la terre. Après ce modèle glorieux vit aussi le croyant qui mange le Fils. En mangeant le Fils, la vie du Fils devient visible dans le croyant. En dehors du Fils, aucune vie n’est possible. Aussi un croyant n’a pas de vie à vivre que seulement en communion avec le Fils.
Le Seigneur résume son enseignement au verset 58. Lorsqu’Il dit : « C’est le pain qui est descendu du ciel », par le terme « c’est », Il ne se désigne pas seulement Lui-même, mais aussi tout l’enseignement associé au pain. Il est le pain qui est descendu du ciel. Il en a parlé aux versets 32-33,38,50-51. Ce pain est différent de la manne que les pères ont mangée, car ils sont morts bien qu’ils aient mangé la manne (versets 32,49). De Lui et de tout ce qu’Il a dit sur lui-même, comme sur sa mort, chacun doit manger pour vivre éternellement (versets 35,40,50-51,53-57).
Le Seigneur a exprimé ces choses dans la synagogue de Capernaüm. La synagogue est la maison d’apprentissage du Juif. Capernaüm est sa demeure (Mt 4:13 ; 9:1).
60 - 66 Une parole dure pour l’incrédulité
60 Après l’avoir entendu, plusieurs de ses disciples dirent : Cette parole est dure ; qui peut l’entendre ? 61 Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Ceci vous scandalise-t-il ? 62 Si donc vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant… ? 63 C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair n’est d’aucun profit. Les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie. 64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. Car Jésus savait, dès le commencement, quels étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. 65 Il ajouta : C’est pour cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, à moins que [cela] ne lui soit donné du Père. 66 Dès lors, plusieurs de ses disciples se retirèrent ; et ils ne marchaient plus avec lui.
L’enseignement du Seigneur révèle ce qui se trouve dans le cœur de ses disciples. Beaucoup d’entre eux résistent à ses paroles radicales. Ici, une forme grave d’incrédulité se trahit, cette fois-ci non pas de la part des Juifs mais de plusieurs de ses disciples. Qu’est-ce qu’une parole dure ? Qu’Il leur a dit qu’ils n’ont pas de vie en eux-mêmes s’ils ne mangent pas de la manière qu’Il a indiquée (verset 53).
Ils ne sont pas libres de leurs sentiments religieux nationaux qui, à cause de ce qu’Il a dit, sont condamnés jusqu’à leurs racines. Cela leur est intolérable. De même, aujourd’hui encore, il y a ceux qui sont prêts à accepter une sorte de ‘Jésus’ à leur goût, mais qui ne doivent rien savoir d’un Jésus qui a dû souffrir et mourir pour eux afin de leur donner la vie. Il est logique qu’ils aient la vie, après tout, ils sont le peuple choisi par Dieu, n’est-ce pas ?
Le Seigneur sait quelle résistance ses paroles ont suscitée dans la masse de ses disciples. Il leur dit sous forme de questions qu’ils achoppent sur ses paroles, que ses paroles les scandalisent pour Le suivre. Ils ne peuvent pas supporter son enseignement sur sa descente et sa mort. En Lui, Dieu est venu sur la terre, Dieu s’est manifesté en chair pour mourir. Cette simple vérité, ils la rejettent déjà et ne veulent pas la croire. Comment réagiront-ils alors lorsqu’ils verront le Fils de l’homme, un Homme, aller au ciel, à l’endroit où Il se trouvait auparavant ? Il témoigne ici de lui-même qu’avant même de devenir Homme, Il était déjà avec Dieu. Il est Dieu et Homme en une seule personne.
Sa croix et son ascension sont hors de leur vue, limitée comme elle l’est à un Messie régnant. Ils ne peuvent pas non plus comprendre tout cela parce que l’Esprit ne les a pas rendus vivants. Et l’Esprit ne peut pas les rendre vivants parce qu’ils résistent à l’enseignement du Seigneur Jésus.
Avec l’introduction du Saint Esprit, le Seigneur conclut son enseignement de ce chapitre. Il n’y a rien de la chair qui ait une quelconque utilité pour comprendre les choses qu’Il a dites. La chair est totalement incapable d’apporter quelque contribution que ce soit à la connaissance de la vérité qu’Il présente.
C’est l’Esprit seul qui vivifie, car l’homme est mort par nature. L’Esprit est la puissance active du Dieu trinitaire. Le Père donne le pain, le Fils est le pain et l’Esprit opère la vie en ceux qui mangent de ce pain. Tout vient de Dieu et rien ne vient de l’homme. Les paroles dites par le Seigneur ne peuvent être comprises que de manière spirituelle et portent en elles la vie qui devient la part de tous ceux qui croient en ses paroles.
Le Seigneur sait que certains de ses auditeurs ne croient pas. C’est un autre témoignage frappant qu’Il a une connaissance parfaite de toutes choses. Il sait non seulement ce que les gens pensent et disent, mais il sait aussi « dès le commencement, quels étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait » (verset 71). Ceux qui croient n’ont pas à s’en vanter, car le Père le leur a donné. C’est une grâce souveraine de Dieu. Si cela dépendait de la chair, aucun homme ne viendrait jamais à Christ.
Maintenant, la séparation devient évidente entre ceux qui rejettent ses paroles et ceux qui les acceptent. La séparation survient lorsqu’il est question de sa mort, nécessaire pour recevoir la vie. Les gens ne veulent pas marcher plus loin avec Lui parce qu’Il enseigne des choses qu’ils n’aiment pas, qui exigent trop d’eux, qui leur coûtent trop cher. Ce sont ces personnes qui ‘s’excusent’ de ne pas pouvoir accepter l’invitation à venir au repas parce qu’elles estiment avoir des choses plus importantes à faire (Lc 14:16-24).
67 - 71 La confession de Pierre
67 Jésus dit aux douze : Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? 68 Simon Pierre lui répondit : Seigneur, auprès de qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; 69 et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu. 70 Jésus leur répondit : N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze ? Et l’un d’entre vous est un diable ! 71 Or il parlait de Judas Iscariote, [fils] de Simon ; car c’était celui qui allait le livrer, lui, l’un des douze.
Les douze disciples restent avec Lui. Le Seigneur met leur foi en Lui à l’épreuve en leur posant la question provocante de savoir s’ils veulent aussi aller. Ils voient les nombreux disciples partir. Ne vont-ils pas avoir une vie plus agréable que celle à laquelle ils peuvent s’attendre ? Ne devraient-ils pas les rejoindre ? Après tout, ils ne sont qu’un petit nombre ? La majorité n’a-t-elle pas raison de son côté ? Appartenir à une minorité entraîne toujours le rejet et le mépris.
Le Seigneur connaît la réponse, mais Il veut l’entendre de leur propre bouche. C’est alors que vient la merveilleuse réponse de Pierre. Il ne connaît personne d’autre à qui ils pourraient aller. Qui d’autre a les paroles de la vie éternelle ? Seul le Seigneur Jésus les a. Pierre ne se préoccupe pas de tirer profit des signes que le Seigneur fait, mais de la signification spirituelle de ce qu’Il dit. Il ne se préoccupe pas du pain littéral, mais de la nourriture spirituelle.
Non seulement les paroles de la vie éternelle sont importantes, mais aussi celui qui les dit. Celui qui les dit est ce qu’Il dit (Jn 8:25). Ils ont cru en Lui en tant que le Saint de Dieu, en tant que celui que Dieu a mis à part pour lui-même. S’Il est tout pour Dieu, avec qui un homme préférerait-il être plutôt qu’avec Lui ?
Le Seigneur répond non seulement à Pierre, mais aussi aux douze disciples, car Pierre a parlé en leur nom. Ce que Pierre a dit ne s’applique pas aux douze. Certes, Il les a choisis tous les douze pour être avec Lui sur la terre et Le suivre dans ses voyages à travers le pays, pour Le servir et apprendre de Lui (Lc 6:13). Le choix ou l’élection dont le Seigneur parle ici ne concerne pas l’élection éternelle au ciel, mais l’élection pour être avec lui sur la terre. Malheureusement, les douze n’ont pas tous foi en Lui en tant que le Saint de Dieu. Le Seigneur appelle l’un d’entre eux « un diable » parce qu’il s’est engagé au service du diable.
Il sait qui est ce diable. Il n’a pas choisi Judas par hasard parmi les douze. Il ne l’a pas non plus choisi pour en faire un traître, comme si Judas n’avait pas d’autre choix. Judas a eu de nombreuses occasions de se repentir, mais il n’a pas voulu.
Après que de nombreux disciples sont partis et qu’une petite compagnie Lui reste fidèle, nous aurions préféré, en termes humains, que le ‘démasquage’ voilé de Judas soit retardé un tout petit peu. Il peut donner l’impression que le Seigneur gâche la bonne ambiance qui a été créée en parlant de l’un de ses disciples comme d’un ‘diable’. Ici, il est démontré une fois de plus qu’Il est le Saint de Dieu. Il se concentre uniquement sur son Dieu et non sur l’homme.