1 - 4 Béthesda
1 Après cela, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 2 Or il y a à Jérusalem, près de la porte des brebis, un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, avec cinq portiques. 3 Une multitude d’infirmes – aveugles, boiteux, paralysés – étaient couchés là et attendaient le mouvement de l’eau. 4 Car, à certaines époques, un ange descendait dans le réservoir et agitait l’eau ; et le premier qui entrait après que l’eau avait été agitée était guéri, quel que soit le mal dont il était atteint.
Les trois chapitres suivants, Jean 5-7, vont de pair. Ils commencent tous les trois par une histoire. Chaque histoire illustre une vérité à propos de laquelle le Seigneur Jésus donne un enseignement plus approfondi dans le reste du chapitre. En Jean 5, il s’agit d’un paralysé qui illustre l’impuissance d’Israël sous de la loi. Ce miracle ne nous est communiqué que par Jean. Dans l’enseignement que le Seigneur y rattache, nous voyons qu’Il est le Fils de Dieu qui ne donne pas seulement la force, mais aussi la vie. En Jean 6, Il parle de lui-même comme du pain qui est descendu du ciel, après avoir rassasié une multitude de pain. Ce pain, c’est la chair du Fils de l’homme que l’on mange pour obtenir la vie éternelle. En Jean 7, nous Le voyons à la fête des tabernacles, à laquelle Il rattache un enseignement sur l’Esprit Saint. En tout, nous voyons la gloire de sa personne.
Le Seigneur monte à nouveau à Jérusalem. Dans cet Évangile, nous Le voyons souvent à Jérusalem, alors que les autres évangélistes Le suivent principalement dans son service en Galilée. Il se rend à Jérusalem à l’occasion d’« une fête des Juifs » qui, selon toute vraisemblance, est la Pâque. Si c’est le cas, il y a quatre fêtes de la Pâque dans cet Évangile (Jn 2:23 ; 5:1 ; 6:4 ; 11:55). La première Pâque, en Jean 2:23, a eu lieu avant que le Seigneur ne commence son service public. Les trois fêtes de la Pâque suivantes montrent clairement que le Seigneur a exercé son service public pendant trois ans en Israël.
Jean indique un endroit particulier à Jérusalem : un réservoir situé près de l’une des portes de la muraille qui entoure Jérusalem, « la porte des brebis ». Il lui donne aussi son surnom hébreu, qui est « Béthesda ». Lorsque Néhémie entreprend les travaux de réparation de la muraille qui entoure Jérusalem, il commence par la porte des brebis ( Néh 3:1). Ce travail de réparation est effectué par les sacrificateurs. C’est par cette porte que les brebis étaient introduites dans la ville pour être sacrifiées dans le temple.
Cela nous rappelle immédiatement la chose la plus importante concernant la ville et le temple, à savoir l’adoration de Dieu. La réparation de la muraille est tout d’abord nécessaire au vu du déroulement du service sacerdotal. C’est seulement de cette porte qu’il est dit en Néhémie 3 qu’ils « la sanctifièrent », c’est-à-dire qu’ils la mirent spécialement à part pour Dieu et la lui consacrèrent.
Cependant, Jean attire l’attention non pas sur les brebis qui entrent par la porte, mais sur un réservoir surnommé Béthesda, ce qui signifie ‘maison de la miséricorde’ ou ‘maison de la grâce’. Jean mentionne aussi qu’il y a cinq portiques. Le nombre cinq indique la responsabilité. Israël a failli à sa responsabilité d’obéir à la loi et, par conséquent, les cinq portiques sont remplies d’une foule de malades souffrant de toutes sortes de maux. Les brebis destinées aux sacrifices et amenées à Jérusalem par une foule en fête ont laissé place à la détresse et à la misère. C’est le résultat de l’infidélité du peuple.
Pourtant, une lueur d’espoir subsiste pour la foule des malades. Aussi bien le peuple s’est éloigné de Dieu et a ainsi attiré sur lui des plaies de toutes sortes, comme Dieu l’a dit, pourtant, à certains moments, Dieu a de nouveau fait preuve de sa miséricorde. Dieu envoie parfois un ange pour agiter l’eau. Celui qui y entre alors le premier est guéri, quel que soit son mal. Cependant, il ne s’agit que d’une miséricorde pour quelques-uns et non d’une guérison générale pour tous.
5 - 9 Le Seigneur guérit un malade
5 Or il y avait là un homme, infirme depuis 38 ans. 6 Jésus, le voyant couché, et sachant qu’il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : Veux-tu être guéri ? 7 L’infirme lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans le réservoir, lorsque l’eau a été agitée ; et pendant que j’y vais, moi, un autre descend avant moi. 8 ans. 6 Jésus, le voyant couché, et sachant qu’il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : Veux-tu être guéri ? 7 L’infirme lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans le réservoir, lorsque l’eau a été agitée ; et pendant que j’y vais, moi, un autre descend avant moi. 8 Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton brancard et marche. 9 Et aussitôt l’homme fut guéri : il prit son brancard et se mit à marcher.
Parmi les nombreux malades, il y a un homme qui est malade depuis 38 ans. Cet homme est une image des Juifs sous la loi. Après tout, Israël a reçu la loi deux ans après son exode d’Égypte et a ensuite traversé le désert pendant 38 ans en tant que peuple soumis à la loi. Il est devenu évident qu’ils n’ont pas gardé la loi, car beaucoup ont été abattus dans le désert, bien que Dieu ait aussi montré sa miséricorde. En désobéissant à la loi, le peuple a perdu tout droit à la bénédiction. Par ses propres forces, l’homme ne peut jamais entrer en possession des bénédictions perdues. Ce qui est vrai pour Israël en tant que peuple l’est aussi pour chaque être humain en tant que pécheur (Rom 5:6-10).
C’est alors que le Seigneur Jésus apparaît. Sans que l’homme l’ait demandé, Il vient à lui. Il connaît le passé de l’homme et sait qu’il est malade depuis longtemps. Le Seigneur lui demande s’il veut être guéri. Il le sait, bien sûr, mais Il veut l’entendre de la bouche de l’homme. Après Nicodème en Jean 3 et la Samaritaine en Jean 4, nous voyons ici un autre exemple de la façon dont le Seigneur s’approche d’une personne seule et de la proximité qu’il a avec elle pour le faire.
L’homme raconte à quel point sa situation est désespérée. Personne ne se soucie de lui. Chacun a assez de lui-même et de sa propre misère. Il n’a pas non plus lui-même la force d’être le premier à atteindre l’eau lorsqu’elle a été agitée. Il est le parangon de la misère et du désespoir, sans aucun espoir. La nature de sa maladie fait qu’il lui est tout à fait impossible de bénéficier des moyens de guérison occasionnels qui lui sont proposés, car cela demande de la force. Dans l’état de cet homme, nous voyons les caractéristiques à la fois du péché et de la loi.
L’homme veut, mais ne peut pas, parce qu’il n’en a pas la force. Il est l’illustration d’une vérité traitée longuement dans la lettre aux Romains, à savoir la misère que la loi provoque chez les personnes qui veulent vivre à la gloire de Dieu, mais découvrent qu’elles n’ont pas la force de le faire elles-mêmes (Rom 7:24). La solution à cette misère est de renoncer à soi-même et de regarder le Seigneur Jésus (Rom 7:25) et ce que Dieu a fait en Lui (Rom 8:3). « La Loi a été donnée par Moïse », mais « la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jn 1:17). C’est ce que l’homme va expérimenter lorsqu’il sera guéri par le Seigneur.
Ensuite, le Seigneur prononce la parole libératrice contenant le pouvoir d’y obéir et d’en expérimenter la bénédiction. Comme pour le fils de l’officier du roi dans le chapitre précédent, la parole du Seigneur est une parole d’Esprit et de vie. Elle est pleine de vie et de puissance. Lorsqu’Il parle, il se passe toujours quelque chose. Par une seule parole de Lui, 38 ans de maladie sont mis de côté pour toujours et ses effets annulés. L’homme est guéri.
Le Seigneur ne se contente pas de guérir, il donne aussi à l’homme la force de prendre ce sur quoi il était couché. Le brancard qui l’a porté tout ce temps, il le prend maintenant sous le bras et il marche. À la parole du Seigneur, le résultat est immédiat. Comme déjà indiqué, il s’agit d’une merveilleuse illustration de la puissance du Fils de Dieu qui fait ce qui est impossible à la loi parce que l’homme est impuissant par la chair (Rom 8:3).
Dans ce troisième signe, nous voyons que la guérison ne peut être trouvée sur la base de la loi, mais seulement en celui qui est plein de grâce et de vérité. L’enseignement que le Seigneur relie à cet événement au cours de ce chapitre va beaucoup plus loin. Il se fait connaître comme le Fils de Dieu qui fait vivre les morts. L’occasion est le commentaire des Juifs sur cette guérison.
10 - 13 Les Juifs et la personne guérie
10 Or c’était sabbat ce jour-là. Les Juifs dirent alors à celui qui avait été guéri : C’est [le] sabbat ; il ne t’est pas permis de prendre ton brancard. 11 Il leur répondit : Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : Prends ton brancard et marche. 12 Ils lui demandèrent : Qui est l’homme qui t’a dit : Prends ton brancard et marche ? 13 Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus s’était retiré de là, parce qu’il y avait foule en ce lieu.
C’est sabbat lorsque le Seigneur guérit l’homme. La première fois que le sabbat est mentionné dans la parole de Dieu, sans que ce nom soit mentionné par ailleurs, c’est à la création (Gen 2:2). C’est là que nous voyons la signification fondamentale. Il s’agit du repos de Dieu après qu’Il a réalisé la première création. Ce repos a pris fin à cause du péché de l’homme (verset 17). Les Juifs n’en sont pas conscients. Ils ne peuvent penser qu’en fonction de la loi et de la tradition. Ils veulent se reposer dans leurs statuts donnés par Dieu, qu’ils ne gardent pas, mais auxquels ils tiennent encore.
Ils ne voient pas à quel point ils sont désespérément condamnés par les statuts de Dieu, mais s’en vantent plutôt. Ils n’ont aucun sens de la grâce, car le sens de la grâce fait toujours défaut aux personnes qui utilisent la loi comme norme pour leur propre vie et celle des autres. C’est la dureté des gens qui n’ont aucune idée de leur propre incapacité à garder la loi. Sinon, ils se réjouiraient de la guérison d’une personne. Ils auraient vu le sabbat comme un jour de grâce de Dieu. Mais ils ont fait du sabbat un joug. Cela ne peut que conduire à un conflit avec le Seigneur Jésus.
Chaque fois que le sabbat est mentionné en relation avec Christ, Il lui ôte la signification que les Juifs lui donnaient (Mt 12:1-13 ; Mc 1:21-31 ; 2:23-28 ; 3:2-6 ; Lc 4:31-37 ; 6:1-11 ; 13:10-16 ; 14:1-6 ; Jn 5:1-18 ; 7:22-23 ; 9:14-16). Il semble qu’Il fasse délibérément tant de guérisons précisément le jour du sabbat pour bien montrer que la condition pour le garder est manquante. Par son action le jour du sabbat, Il montre que tout le système dont le sabbat est la caractéristique principale, le système de la loi, a été mis de côté par Lui.
L’homme ne laisse pas ces Juifs le lier à une marche sous la loi. Il s’en tient à la parole du Seigneur, et c’est sur elle qu’il s’appuie. Parce qu’Il l’a dit, c’est bon. C’est aussi la seule réponse juste pour nous face à la pensée légaliste de nous-mêmes ou d’autrui. La réponse de l’homme est en même temps un rejet de l’observation complaisante du sabbat par les Juifs, ce qui montre clairement qu’ils se retournent contre leur Messie.
La réaction des Juifs à la réponse de l’homme montre leur mépris pour le Seigneur. Ils parlent avec mépris de « l’homme », même s’ils savaient probablement qui était cet ‘Homme’, car le Seigneur avait déjà fait les signes nécessaires à Jérusalem. À cause de son impuissance, l’homme guéri n’avait pas pu Le rencontrer auparavant, lié comme il l’était à l’endroit près du réservoir. Le Seigneur ne s’était pas non plus fait connaître à lui, comme avec la Samaritaine (Jn 4:26). Il s’occupe de chaque personne d’une manière différente parce qu’Il emprunte un chemin différent avec chaque personne qu’Il met en relation avec lui-même.
Le Seigneur s’est retiré parce qu’Il ne veut pas de publicité pour lui-même. Il n’a pas fait de cet homme l’un de ses disciples qui Le suivent dans son chemin.
14 - 18 Pas de repos pour le Père et son Fils
14 Plus tard, Jésus le trouva dans le temple et lui dit : Voici, tu es guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. 15 L’homme s’en alla et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. 16 C’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus et cherchaient à le faire mourir, parce qu’il avait fait cela un jour de sabbat. 17 Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille. 18 À cause de cela les Juifs cherchaient d’autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais aussi parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu.
L’œuvre du Seigneur n’est pas terminée avec la guérison. Il veut encore signaler à l’homme quelque chose d’important pour le reste de sa vie. Il ne le fait pas immédiatement, mais quelque temps plus tard. À cette fin, Il va de nouveau voir l’homme. Une fois de plus, c’est lui qui prend l’initiative.
Il le trouve dans le temple. C’est là que l’homme voulait sans doute remercier Dieu pour sa guérison. C’est aussi le lieu approprié pour un enseignement plus approfondi. Car aussi formidable soit-il d’être guéri par le Seigneur Jésus, le problème sous-jacent était toujours là. Ce problème était un péché particulier commis par l’homme qui lui avait donné cette maladie. Il doit juger ce péché et ne plus jamais le laisser entrer dans sa vie. Pour cela, le Seigneur lui donnera aussi la force s’il reste dépendant de Lui.
Par ce que le Seigneur dit à l’homme, il devient clair pour lui qui l’a guéri. Il va ensuite en parler aux Juifs, car ils étaient désireux de savoir qui l’avait guéri. L’homme semble ici agir sans méfiance, par amour pour le Seigneur Jésus, afin que d’autres le connaissent aussi. Il ne se doute pas de leur inimitié. Cette absence de soupçon est belle et digne d’être imitée.
À cause du témoignage de l’homme, les Juifs obtiennent la certitude de ce qu’ils auront déjà soupçonné. Ils ont maintenant la preuve comme une arme entre les mains pour persécuter le Seigneur. Nous ne lisons pas que les Juifs ont dit quoi que ce soit contre Lui, mais qu’ils Le persécutent à cause de ce qu’Il a fait le jour du sabbat. Pourtant, nous lisons qu’Il leur répond. C’est parce qu’Il connaît parfaitement ce qui est dans l’homme. Il sait qu’ils veulent le tuer à cause de la miséricorde qu’Il a accordé le jour du sabbat.
Sa réponse est bouleversante et profonde. Pour la foi, elle est très glorieuse, mais pour l’incrédulité, elle fournit un argument supplémentaire pour Le haïr. Il parle de sa communion avec le Père dans l’œuvre que Lui et le Père accomplissent jusqu’à présent. Que savent les Juifs de la communion avec le Père ? Que savent-ils des désirs du Père ? Il connaît le Père et sait que le Père ne peut pas se reposer dans le péché, et Lui non plus. C’est un miracle de la grâce qu’Il ne soit pas venu pour juger mais pour travailler.
Les œuvres qu’Il accomplit ne sont pas des œuvres de jugement. Ses œuvres de jugement viendront sûrement encore sur ceux qui refusent obstinément de reconnaître leurs péchés et qui complèteront la mesure de leur péché en Le rejetant. Ce n’est pas encore le cas. Il est maintenant encore en train de faire connaître son Père dans l’amour et la grâce. En tant que Fils, Il est en communion parfaite et ininterrompue avec le Père et Il coopère avec Lui.
Les Juifs tirent la bonne conclusion de ce qu’Il dit en ce qui concerne le fait qu’Il soit l’égal de Dieu. Seulement, le Seigneur Jésus ne se fait pas égal à Dieu, Il est égal à Dieu, parce qu’Il est Dieu (Jn 1:1). Au lieu de reconnaître cette vérité, leur esprit meurtrier ne fait qu’augmenter.
Bien que Christ ait pris une place secondaire en venant sur la terre en tant qu’Homme dépendant et obéissant, il est important de se rappeler qu’Il ne cesse jamais d’être le Fils éternel de Dieu. En tant que Fils éternel, Il n’a jamais une place subordonnée par rapport au Père, mais Il est un avec le Père (Jn 10:30).
Ce que le Seigneur dit ici, les Juifs le considèrent comme encore pire que ce qu’Il a fait. Tout comme la violation du sabbat, cette déclaration fait aussi éclater l’esprit dépravé des Juifs.
19 - 21 Les œuvres du Père et du Fils
19 Jésus leur répondit alors, et il leur disait : En vérité, en vérité, je vous dis : Le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père ; car quoi que celui-ci fasse, le Fils aussi le fait de même. 20 Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait lui-même ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration. 21 Car comme le Père réveille les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre ceux qu’il veut.
Précisément son unité parfaite avec son Père, précisément son égalité à Dieu, signifie que le Seigneur Jésus en tant que Fils ne peut rien faire s’Il ne voit pas le Père faire quelque chose. Il ne fait rien indépendamment du Père parce qu’Il est parfaitement un avec le Père. Il agit à partir de son unité parfaite avec le Père. C’est l’établissement de Sa divinité illimitée et non d’une subordination, et encore moins qu’Il serait incompétent.
Qu’Il ne puisse rien faire sans voir le Père faire quelque chose signifie qu’Il ne peut en aucun cas y avoir chez Lui une volonté séparée de celle du Père. L’unité parfaite dans les œuvres ressort non seulement du fait que le Fils fait ce que le Père fait, mais aussi qu’Il le fait de manière égale. Quelle communion parfaite avec le Père et quelle gloire personnelle du Fils rayonnent de ces paroles !
L’action du Fils en parfaite communion avec le Père trouve sa raison dans l’amour du Père pour le Fils. Plus tôt, Jean l’évangéliste a témoigné de l’amour du Père pour le Fils (Jn 3:35). Maintenant, nous entendons le Fils lui-même le dire. Dans cet amour, rien n’est caché, mais tout est parfaitement transparent. Si les actions du Fils sont si parfaitement conformes à la volonté du Père, c’est parce que le Père montre au Fils tout ce qu’Il fait lui-même.
Si nous pouvons voir une distinction entre les trois personnes divines, nous pouvons dire que le Père fait les plans, le Fils les exécute et le Fils le fait par la puissance du Saint Esprit. Bien qu’il n’y ait rien que le Père fasse que le Fils ne sache pas, nous voyons ici que le Père montre au Fils ce qu’Il fait. C’est une présentation des choses qui nous fait quelque peu comprendre les relations existant dans la Déité, même si son être intérieur restera toujours insondable pour nous, créatures. Cela n’empêche pas la foi d’accepter ces choses, mais c’est plutôt une occasion d’adorer le Père et le Fils.
L’amour du Père pour le Fils conduira le Père à montrer au Fils des œuvres plus grandes que la guérison de l’infirme. La guérison de l’infirme a été faite par le Fils parce que le Père la Lui a montrée. L’œuvre la plus importante est de réveiller les morts et de les faire vivre. Nous voyons l’une de ces œuvres plus grandes dans la résurrection de Lazare en Jean 11. Ce que les Juifs verront de cela les amènera à l’admiration, mais pas à la foi.
Seul le Père peut réveiller les morts et les faire vivre et le Fils peut le faire parce que le Fils est Dieu. Il est Dieu le Fils. Remarquez que cela ne signifie pas que le Père, par le Fils, en tant qu’instrument, fait vivre les morts. Non, c’est le Fils lui-même qui le fait. Le Fils est celui qui donne la vie et fait vivre selon sa volonté souveraine, sa volonté étant en parfaite harmonie avec celle du Père. Le fait qu’Il ait une volonté souveraine est une preuve supplémentaire qu’Il est Dieu.
Réveiller et faire vivre sont deux aspects différents d’un même événement. Réveiller implique un changement de position. Nous changeons de territoire. Lorsque Christ est ressuscité d’entre les morts, Il est aussi entré dans une sphère différente. Il n’avait plus affaire au domaine précédant sa mort et sa résurrection, mais au monde de la résurrection, le monde du Père. Faire vivre implique un changement de notre condition. Nous étions morts et nous avons reçu une vie nouvelle. Cette dernière, en particulier, est l’œuvre accomplie pour nous par le Fils lorsque nous sommes venus à la foi en Lui.
22 - 27 Le jugement et la vie donnés au Fils
22 Du reste, le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils, 23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé. 24 En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie. 25 En vérité, en vérité, je vous dis : L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. 26 Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même ; 27 et il lui a donné autorité d’exercer le jugement aussi, parce qu’il est Fils de l’homme.
Il y a quelque chose que le Père ne fait pas, mais que le Fils fait. Il le fait seul, et non pas avec le Père. Il s’agit de l’exercice du jugement. Il ne le fait pas séparément du Père, car c’est le Père qui le Lui a donné. Nous pouvons dire qu’en cela, le Fils agit pour ou au nom du Père. Le Fils fait vivre ensemble avec le Père et Il est le seul à juger. Le Fils est le Créateur et Il a le droit d’exercer le jugement sur ce qu’Il a créé et sur ce qui s’est rebellé contre Lui.
Le fait que le Père ait donné le jugement au Fils s’est produit dans un but précis. Le Père veut que son Fils soit honoré par tous les hommes. À cette fin, le Fils a le pouvoir de faire vivre et aussi de juger. Il est impossible d’honorer le Père sans honorer le Fils. Beaucoup de gens parlent de Dieu le Père, mais n’ont pas l’intention de se prosterner devant le Fils. Le Père ne reçoit aucun honneur de la part de ces personnes.
Pour parvenir à honorer véritablement le Fils et donc le Père, la condition préalable est d’entendre la parole du Seigneur Jésus, le Fils, et de croire que le Père L’a envoyé. Entendre et recevoir la parole du Fils ainsi que croire au Père en tant que celui qui L’a envoyé sont inséparables. C’est par la parole du Fils que nous croyons au Père (cf. 1Pie 1:21).
Lié à cela, pour le croyant, il y a un triple résultat :
1. Il reçoit la vie éternelle et donc une paix parfaite pour sa conscience.
2. Cela signifie qu’il est complètement préservé du jugement. Non seulement il y échappe, mais il n’y entre pas du tout.
3. Il est passé de la mort à la sphère de vie remplie de la lumière de la connaissance du Père. Ainsi, non seulement il a reçu intérieurement une vie nouvelle, mais il est entré dans une sphère marquée par la vie, où tout parle de vie contrairement au monde dans lequel il vivait auparavant, où tout parle de mort.
Ce triple résultat est la part de tous les morts qui ont entendu la voix du Fils de Dieu et ont ainsi reçu la vie. Par ces morts, le Seigneur entend les morts spirituels (Éph 2:1). Tout être humain est mort jusqu’au moment où il est né de Dieu. Cette nouvelle naissance, cette participation à la vie donnée par le Fils, se fait en entendant la voix du Fils de Dieu.
« L’heure » de la parole du Seigneur Jésus, par laquelle une personne qui L’entend reçoit une nouvelle vie, a commencé lorsqu’Il était sur terre et cette heure continue jusqu’à aujourd’hui. Au cours des siècles, la voix du Fils a retenti dans le cœur d’innombrables personnes et la vie est venue parce qu’elles ont entendu cette voix et l’ont écoutée. Celui qui entend vivra. C’est encore vrai aujourd’hui.
En tant qu’Homme, le Fils a été donné par le Père comme source de vie éternelle pour les hommes. En tant que Fils éternel, Il fait vivre qui Il veut, et en tant qu’Homme dans l’humiliation, le Père Lui a donné d’avoir la vie en lui-même. Ce qu’Il possède en tant que personne divine, Il l’a reçu du Père en tant qu’Homme.
La vie est de toute éternité en Lui (Jn 1:4) et est liée à son existence éternelle en tant que Dieu. S’Il n’était pas venu en tant qu’Homme, nous n’aurions jamais pu recevoir cette vie. Nous entendons maintenant le Fils dire que le Père a donné la vie au Fils en tant qu’Homme. Cela Lui permet de donner cette vie aux hommes. C’est aussi une autre preuve que le Seigneur Jésus n’a pas cessé d’être Dieu lorsqu’Il est venu en chair. Il est devenu Homme afin de partager avec les hommes ce qu’Il possédait en tant que Dieu, tout en demeurant Dieu. Tous ceux qui croient possèdent la vie qui vient de Lui, et Il peut la partager avec les autres parce qu’Il possède aussi en tant qu’Homme la vie selon son Être.
Ensuite, le Seigneur Jésus revient une fois de plus au pouvoir qui Lui a été donné d’exercer le jugement. Au verset 22, nous voyons qu’Il a le droit d’exercer un jugement parce qu’Il est le Créateur. Mais ici, au verset 27, nous lisons qu’Il a aussi l’autorité d’exercer le jugement parce qu’Il est l’Homme. Il est l’Homme parfait qui a glorifié Dieu en tout et qui a donc reçu l’autorité d’exercer le jugement. Ce n’est pas le Père qui est devenu homme et a été rejeté, mais c’est le Fils qui est devenu Homme et a été rejeté en tant que Fils de l’homme. C’est pourquoi Il a reçu l’autorité de juger en tant que Fils de l’homme. Cette autorité, Il l’exercera d’abord en éliminant tout le mal, puis en gouvernant le monde par le droit et la justice.
28 - 30 Le jugement futur
28 Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; 29 et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, pour une résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de jugement. 30 Je ne peux, moi, rien faire de moi-même ; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste ; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
Le Seigneur voit dans leur esprit qu’ils s’étonnent de ce qu’Il dit. Cela n’a rien de très étonnant. D’après l’Ancien Testament, ils peuvent savoir que Dieu a donné la gouvernance de la création à un Fils d’homme (Psa 8:5-7 ; Dan 7:13-14). Mais le pouvoir du Seigneur va plus loin. Son pouvoir général sur toutes choses, Il l’exerce aussi sur les morts dans les tombeaux.
Le Seigneur a aussi parlé d’une « heure » au verset 25. Il entend par là la période actuelle, qu’Il indique en disant que c’est « maintenant ». L’heure dont Il parle ici, au verset 28, est une heure future. Ce n’est pas l’heure de faire vivre, mais de ressusciter les morts physiques des tombeaux. Dans la première ‘heure’, sa voix retentit au milieu des morts spirituels, et seuls ceux qui croient entendent sa voix. À la seconde ‘heure’, tous ceux qui sont dans les tombeaux entendent sa voix, et tous, sans exception, sortiront des tombeaux.
Il y a cependant une distinction entre ceux qui sortent. Ceux qui ont entendu sa voix à l’heure du verset 25, sortent pour une résurrection de vie. Ils avaient le pouvoir, la capacité, de pratiquer le bien parce qu’ils possédaient la vie du Fils de Dieu. Cette vie s’est exprimée en pratiquant le bien. Le deuxième groupe est constitué de ceux qui ont fait le mal parce qu’ils ont refusé la vie du Fils de Dieu. Sans cette vie, seul le mal est commis.
Il est important de se rappeler qu’il n’existe pas de résurrection générale des croyants et des incrédules en même temps. Il y a deux résurrections. Il y a une résurrection des vivants et une résurrection des morts. Entre la résurrection des vivants et la résurrection des morts, il y a une période de mille ans. Cela ressort clairement d’Apocalypse 20, qui parle de « la première résurrection », indiquant la résurrection de tous les croyants (Apo 20:4-6).
Cette « première résurrection » comporte plusieurs étapes :
1. Christ, qui doit être premier en toutes choses, est le premier ressuscité (1Cor 15:20,23).
2. À son retour, la résurrection des croyants a lieu.
Son retour pour les croyants se déroule aussi en plusieurs étapes.
1. Tout d’abord, Il vient en l’air et prend alors à Lui tous les croyants depuis Adam jusqu’à cette époque (1Th 4:14-18). Il les emmène tous au ciel.
2. Peu de temps après, il vient sur la terre et ressuscite tous les croyants qui sont morts entre l’enlèvement des croyants de l’Ancien et du Nouveau Testament et sa venue sur la terre (Apo 20:4-5).
Dans ce que le Seigneur dit ici, Il ne parle pas du temps qui s’écoule entre les différentes résurrections. Sa préoccupation est d’indiquer la relation totalement différente des deux groupes avec celui qui est considéré comme le Fils de Dieu et le Fils de l’homme.
Après avoir ainsi mis l’accent sur le pouvoir de juger qui Lui a été donné par le Père, Il rappelle immédiatement qu’Il ne l’exerce pas séparément du Père. Lorsqu’Il dit qu’Il ne peut rien faire de lui-même, cela signifie à nouveau qu’Il agit parfaitement en accord avec le Père. Il s’agit donc d’un jugement parfait. Toujours sa volonté personnelle est parfaitement alignée sur la volonté du Père.
En tant qu’Homme sur la terre, Il s’asseyait chaque matin devant le Père en tant que disciple et le Père Lui ouvrait l’oreille (Ésa 50:4). Par conséquent, son jugement est juste. Il ne s’est laissé tromper par rien parce qu’Il n’a pas cherché sa propre volonté, mais la volonté du Père. Il décrit son Père comme « celui qui m’a envoyé », ce qui indique qu’Il a accompli son envoie à cause du Père et qu’Il a également fait la volonté du Père.
31 - 32 Les témoins du Seigneur Jésus
31 Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. 32 C’est un autre qui rend témoignage de moi ; et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai.
C’est précisément le fait de faire la volonté de celui qui L’a envoyé qui fait dire au Seigneur Jésus qu’Il ne veut pas témoigner de Lui-même. En tant qu’Homme, Il occupe sur la terre une position de dépendance à l’égard du Père. Lorsqu’Il dit que son témoignage n’est pas vrai, c’est pour faire une concession aux Juifs qui utilisent la loi, où il est écrit que le témoignage d’une seule personne n’est pas valable (Deu 19:15). Il ne s’agit pas de la fiabilité ou de la vérité du témoignage, car tout ce que le Seigneur dit de lui-même est parfaitement fiable et est la vérité. Il s’agit de l’acceptabilité du témoignage.
Il veut tout mettre en œuvre pour convaincre les Juifs qu’Il est ce qu’ils nient : le Fils de Dieu. Il désigne « un autre qui rend témoignage de moi », qui est le Saint Esprit (Jn 16:13). Le témoignage du Saint Esprit est un quadruple témoignage que le Seigneur Jésus présente aux Juifs dans les versets suivants. Il s’agit du témoignage de
1. Jean (versets 33-35),
2. des œuvres du Seigneur lui-même (verset 36),
3. du Père (versets 37-38) et
4. les Écritures (verset 39).
33 - 35 Le premier témoin : Jean
33 Vous, vous avez envoyé [des messagers] auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. 34 Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais je dis cela afin que vous, vous soyez sauvés. 35 Celui-là était la lampe ardente et brillante ; et vous, vous avez voulu vous réjouir pour quelque temps à sa lumière ;
Jean est le premier des quatre témoins auxquels le Seigneur se réfère comme à quelqu’un qui a rendu témoignage de Lui. Eux-mêmes avaient envoyé des sacrificateurs et des lévites auprès de Jean pour qu’il leur dise s’il était le Christ (Jn 1:19-28). C’est d’eux qu’ils ont entendu le témoignage de Jean sur Lui, mais ils n’ont pas cru. En tant que Dieu le Fils, Il n’a pas besoin du témoignage de l’homme Jean. Jamais Dieu ne dépend du témoignage d’un homme pour se prouver. Mais en se référant au témoignage de Jean, le Seigneur les accommode autant que possible.
En tant qu’homme, il n’y a pas eu de témoignage plus clair que celui de Jean. En tant que lampe « ardente », Jean était un témoin fervent. Cela indique son dynamisme intérieur. En tant que lampe « brillante », Jean rayonnait la vérité. Cela renvoie à ce que les gens ont vu et entendu de lui. Son apparition a fait sensation et, pendant un certain temps, les Juifs s’en sont réjouis parce qu’ils sentaient qu’elle indiquait quelque chose de spécial. Mais ils ne se sont pas soumis au message de repentance que Jean prêchait. Par conséquent, ce n’était qu’une impression temporaire et ils se révèlent maintenant comme des opposants à celui que Jean désignait.
Jean était une lampe. Il a apporté de la lumière et de la chaleur en tant que faible précurseur de celui qui brille comme le soleil. Une fois que le soleil brille, il n’a plus besoin de lampe pour l’éclairer. Le Seigneur Jésus brille pour eux comme le soleil dans sa force (cf. Mal 3:20).
36 Le deuxième témoin : les œuvres
36 mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a données pour les accomplir, ces œuvres mêmes que je fais témoignent à mon sujet que c’est le Père qui m’a envoyé.
Le Seigneur parle ensuite d’un deuxième témoignage. Il s’agit des œuvres qu’Il accomplit et que le Père Lui a donné pour les accomplir. Ces œuvres sont comme les rayons que le soleil envoie pour prouver qu’il brille. Ses œuvres constituent un témoignage plus puissant que la prédication de Jean, car ces œuvres sont indéniablement divines. Elles prouvent qu’Il vient du Père. Ce sont des œuvres qui montrent qu’en Lui la grâce et la vérité sont apparues de la part de Dieu.
37 - 38 Le troisième témoin : le Père
37 Et le Père qui m’a envoyé, lui, a rendu témoignage de moi. Sa voix, vous ne l’avez jamais entendue ; sa face, vous ne l’avez pas vue ; 38 quant à sa parole, vous ne l’avez pas demeurant en vous, puisque celui qu’il a envoyé, vous, vous ne le croyez pas.
Le troisième témoignage que le Seigneur Jésus indique est le témoignage que le Père a donné de Lui. Cela s’est produit lors de son baptême (Mt 3:17 ; Mc 1:11 ; Lc 3:22). Ce témoignage a aussi échappé aux Juifs parce qu’ils cherchaient quelque chose qui fasse appel à leurs sens naturels. Par conséquent, ils étaient muets à la voix du Père et aveugles à la forme du Fils en qui le Père se montre. Ils ont entendu la voix du Père, mais n’en ont pas compris le sens.
Ils voient le Fils, mais sont aveugles à sa gloire à cause de la forme humble qu’Il a revêtue (Ésa 53:2). Pour la foi, il possède la gloire d’un Fils unique du Père, mais ils ne croient pas en celui qui a été envoyé par le Père. Il a été envoyé par le Père, mais ils Le rejettent. Par conséquent, la parole du Père qu’Il a parlée au sujet du Fils n’a pas de place en eux. Elle s’abat sur une conscience endurcie qui s’est fermée à la foi. Ils ne veulent pas croire.
39 - 40 Le quatrième témoin : les Écritures
39 Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi – 40 et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.
Comme quatrième et dernier témoignage, le Seigneur Jésus renvoie aux Écritures. Les Écritures rendent un témoignage permanent de Christ. Lorsque les hommes sont conduits à Christ par l’examen des Écritures, ils ont la vie éternelle. Les Écritures ne donnent pas la vie éternelle en dehors de Lui. C’est ce que prouvent ces Juifs qui examinent les Écritures.
Ils examinent les Écritures non pas pour y découvrir Christ, mais pour voir comment ils peuvent gagner la vie éternelle. Ils lisent les Écritures exclusivement avec leur intellect, alors que leur conscience n’est pas éclairée par la lumière de Dieu, comme c’est le cas de tant de théologiens incrédules aujourd’hui. Ils lisent les Écritures, mais ne veulent pas venir au Fils. C’est une question de volonté dépravée, parce que c’est impossible de nier qui Il est.
41 - 44 L’honneur des hommes
41 Je ne reçois pas de gloire des hommes ; 42 mais je vous connais, [et je sais] que vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous. 43 Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez. 44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez de la gloire l’un de l’autre et qui ne cherchez pas la gloire qui [vient] de Dieu seul ?
Le Seigneur Jésus sait à quelles conditions ils Le recevraient. Si seulement Il plaisait à leur honneur, si seulement Il répondait à leurs attentes humaines et charnelles, ils L’honoreraient. Mais Il ne cherche pas à être honoré par les hommes. Celui qui sait qu’il est envoyé par le Père ne veut pas être honoré par les hommes. L’honneur des hommes, c’est ce que le monde recherche. Non seulement Il ne cherche pas cela, mais Il n’en veut pas du tout, même si on le Lui offrait.
La différence entre ce qu’Il cherche et ce que ces Juifs cherchent, c’est l’amour de Dieu. Ils n’ont pas l’amour de Dieu et Lui en est rempli. Ils n’ont pas l’amour de Dieu en eux parce qu’ils sont pleins d’amour-propre. Par conséquent, chez eux, il n’y a pas de place pour l’amour de Dieu. Celui qui a cet amour en lui ne cherche que l’honneur de Dieu. Il se laisse guider par cet amour, un amour qui remonte à sa source. Sa venue au nom de son Père signifie qu’il cherche à Le glorifier, Lui, son Père. Cela leur est complètement étranger, ils n’ont aucun lien avec cela et c’est pourquoi ils Le rejettent.
Le Seigneur Jésus dit ensuite que cette disposition et cette attitude qu’ils ont à son égard ouvrent la voie à la venue d’un autre qui viendra en son propre nom. Par là, il fait référence à l’Antichrist. Ils l’accepteront. Dans l’Antichrist, l’autoglorification de l’homme trouve son apogée. Ce plus méchant et inique de tous les hommes qui aient jamais vécu se déclare être Dieu (2Th 2:4).
L’Antichrist forme un contraste complet avec Christ qui n’a jamais cherché et ne cherche pas son propre honneur, mais avec qui il s’agissait et il s’agit toujours du nom de son Père. En Lui, Dieu s’approche trop près et c’est pourquoi ils Le rejettent. La cherche de l’honneur des hommes s’oppose à la cherche de l’honneur qui vient du seul Dieu, qui est venu en Christ. La cherche de la gloire de l’homme empêche de croire. Tant qu’une personne attend encore quelque chose d’un homme, tant qu’elle se vante de quelque chose d’un homme, il lui est impossible de croire. La gloire d’un homme bloque la foi en Christ, le seul en qui Dieu est venu à l’homme.
Lorsque l’on cherche à honorer Christ en tant que Fils venu de Dieu, il ne s’agit plus de l’honneur des hommes, mais on vit par la foi. Se glorifier dans les hommes est aussi un danger pour les croyants. Paul met en garde contre cela (1Cor 3:21).
45 - 47 Les écrits de Moïse
45 Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père ; il y en a [un] qui vous accuse, Moïse, en qui vous avez mis votre espoir. 46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi ; en effet, lui a écrit à mon sujet. 47 Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ?
Ils ne doivent pas penser que le Seigneur Jésus les accusera devant le Père. Il peut laisser cela à Moïse. Dans leur aveuglement, ils pensent avoir en Moïse tout ce qui les conforte dans leur rejet du Fils. Son témoignage même leur sera fatal. Dès les premiers livres de la Bible, écrits par Moïse, il apparaît que Christ est le thème principal. Rejeter les premiers livres de la Bible, c’est rejeter le discours du Fils de Dieu. Celui qui croit en Moïse doit aussi croire au Fils, sinon c’est de l’auto-illusion et de l’hypocrisie.
Inversement, celui qui ne croit pas aux écrits de Moïse ne peut pas croire à Christ. Si l’amour de Dieu est en nous et que la gloire de l’homme ne signifie rien pour nous, nous recevrons et croirons les Écritures et, par la foi, elles nous conduiront à Christ.
On a l’impression que le Seigneur Jésus tient la Parole écrite en plus haute estime que ses paroles parlées, mais il n’y a pas de différence de niveau. En termes d’autorité, bien sûr, elles sont au même niveau. La différence est que les paroles écrites sont un témoignage ferme Le concernant et donc la condition nécessaire pour croire ses paroles.