1 - 2 Marie de Magdala voit le tombeau vide
1 Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au tombeau, comme il faisait encore sombre ; et elle voit la pierre enlevée de l’entrée du tombeau. 2 Alors elle court, va trouver Simon Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis.
Marie de Magdala est la première qui vient au tombeau le premier jour de la semaine. Le premier jour de la semaine indique un nouveau commencement. Mais il fait encore sombre. La nouvelle période a commencé, mais pour Marie et les disciples, il fait encore sombre. Pourtant, Marie de Magdala va au tombeau. Elle veut être avec son Seigneur.
Lorsqu’elle arrive au tombeau, elle voit que la pierre a été enlevée de l’entrée du tombeau. La pierre n’a pas été enlevée pour laisser sortir le Seigneur. Ce n’était pas nécessaire pour Lui, dans son corps de résurrection. Plus tard, nous voyons qu’Il apparaît au milieu des disciples alors que les portes sont fermées. Non, la pierre est enlevée pour permettre aux disciples et à nous de regarder dans le tombeau, afin que nous puissions constater que le tombeau est vide.
Marie est étonnée par le tombeau ouvert. Elle en conclut que le Seigneur n’est plus dans le tombeau et croit qu’ils L’ont sorti. Elle court vers ceux qu’elle pense être les mieux placés pour répondre à la question brûlante de son cœur, à savoir où Lui, c’est-à-dire son corps, a pu aller.
Autant elle L’aime, autant sa question montre aussi que même l’amour le plus chaleureux, et elle en a un, peut aboutir à une mauvaise conclusion parce qu’elle ne pense pas à sa parole au sujet de sa résurrection. Elle croit que les gens L’ont enlevé, bien qu’Il ait parlé à plusieurs reprises de sa résurrection.
3 - 10 Pierre et Jean au tombeau
3 Pierre sortit, ainsi que l’autre disciple, et ils allèrent au tombeau. 4 Ils couraient les deux ensemble ; mais l’autre disciple courut en avant, plus vite que Pierre, et arriva le premier au tombeau. 5 Il se baisse et aperçoit les linges qui étaient posés là ; cependant il n’entra pas. 6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le tombeau ; il observa les linges posés là 7 et le suaire qui avait été sur sa tête (celui-ci n’était pas avec les linges, mais roulé à part, à une autre place). 8 C’est alors que l’autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi : il vit et crut. 9 En effet, ils n’avaient pas encore compris l’Écriture, d’après laquelle Jésus devait ressusciter d’entre les morts. 10 Puis les disciples s’en retournèrent chez eux.
Après l’annonce de Marie, les cœurs et les pieds s’agitent. Bien qu’ils ne croient pas en sa résurrection, ils sont encore complètement impliqués dans sa personne, même si pour eux, ce n’était aussi que son corps. Pierre et Jean courent vers le tombeau. Nous les voyons souvent ensemble. Jean est plus vite arrivé au tombeau que Pierre. La raison pour laquelle Jean est plus vite que Pierre n’est pas précisée. Se pourrait-il que Pierre soit un peu réticent à l’idée de voir le Seigneur, même s’il pense que celui-ci est toujours mort, après l’avoir renié ? Cela ne l’aurait-il pas empêché d’aller au tombeau ? Jean n’a pas eu ce frein intérieur. Il s’appelle au verset 2 à nouveau par le nom qui indique qu’il est conscient de l’amour du Seigneur pour lui. Cet amour l’a tiré (Can 1:4).
Jean se baisse et n’aperçoit que les linges posés là. Il n’entre pas dans le tombeau. Simon Pierre vient lui aussi au tombeau. Il entre effectivement dans le tombeau et observe aussi les linges posés là. Et il observe encore plus. Celui qui approfondit ce que le Seigneur a fait aperçoit aussi plus. Le tombeau montre un spectacle d’ordre et de paix. Ce qu’il observe ne peut être que le résultat d’une personne agissant calmement, qui s’est dépouillée des linges après être ressuscitée. L’ordre des linges en est la preuve.
Le Seigneur a tout mis de côté et l’a laissé dans le tombeau parce que cela ne convenait pas à son nouvel état. Il n’est pas sorti comme Lazare, qui portait encore les bandelettes. Le Seigneur a ensuite demandé à d’autres personnes de Le dépouiller de ces bandelettes (Jn 11:44). Cela indique que sa résurrection est d’un autre ordre que celle de Lazare. Le suaire roulé témoigne que son œuvre est achevée pour toujours. Le suaire n’est plus nécessaire et reste aussi dans le tombeau.
Lorsque Pierre et Jean ont vu les linges dans le tombeau, Jean croit. Cela signifie qu’il croit sur la base des faits qu’il perçoit et non parce que Dieu l’a dit. Ce qu’il voit ne conduit pas à une véritable intelligence spirituelle. Il s’agit d’une croyance rationnelle. Les preuves le convainquent, mais que fait-il de ces preuves ?
Ici, il devient clair que la foi peut être basée sur la supposition de faits en raison de motifs raisonnables. Cela peut être fait par des incrédules et des croyants ; les faits de salut peuvent aussi être acceptés de cette façon. Cependant, il ne s’agit que d’une question intellectuelle. La foi avec le cœur doit être la base de la relation avec Dieu, sinon il n’y a pas de relation avec Lui. Lorsque l’on croit avec le cœur, le cœur accueille le témoignage de Dieu dans sa Parole.
L’effet, par conséquent, est qu’ils reviennent à leur propre situation. Ils en viennent à cette réaction parce que les faits ont été supposés sur la base d’une observation indéniable. Ils ne voient pas encore ces faits comme l’accomplissement de ce que Dieu a révélé à leur sujet dans sa Parole.
11 - 16 Le Seigneur et Marie de Magdala
11 Mais Marie se tenait près du tombeau, dehors, et pleurait. Tout en pleurant, elle se baissa vers l’intérieur du tombeau, 12 et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis, l’un à la tête et l’autre aux pieds, là où le corps de Jésus avait été couché. 13 Ils lui disent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. 14 Ayant dit cela, elle se retourna et elle voit Jésus qui se tenait là ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus. 15 Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai. 16 Jésus lui dit : Marie ! Elle, se retournant, lui dit en hébreu : Rabboni (ce qui veut dire : maître) !
Marie ne peut pas prendre les choses comme les deux disciples les prennent. Qu’est-ce que signifie pour elle maintenant ‘retourner chez elle’ ? Qu’est-ce que le monde pour elle ? Rien d’autre qu’un tombeau vide où son Seigneur a été couché. D’autres peuvent retourner chez eux, elle reste près du tombeau. Son chagrin ne reste pas sans fruit, ni ne dure longtemps.
Jean n’a vu que les linges. Pierre a vu plus que Jean. Il est entré dans le tombeau et a vu les linges, le suaire et l’ordre dans lequel les linges étaient posés. Marie verra encore plus et entendra aussi plus de choses. D’abord, elle voit et entend des anges. Ensuite, elle entend et voit le Seigneur et reçoit de Lui un message formidable.
Lorsque Marie se baisse vers l’intérieur du tombeau, elle voit deux anges. Ils portent des vêtements blancs, qui illustrent la pureté du ciel. La pureté du ciel correspond à la pureté de ce tombeau. Ils sont assis à la tête et au pied de l’endroit où le corps du Seigneur a été couché. Ils marquent l’endroit où il a été couché. Entre eux, il y a maintenant un endroit vide.
Cette scène rappelle aussi les deux chérubins sur le propitiatoire (Exo 25:18). Les anges sur le propitiatoire regardent à la fois la loi et le sang aspergé sur le propitiatoire. De ce lieu émane la menace, mais aussi la propitiation pour chacun qui croit. Les deux anges qui sont dans le tombeau regardent les effets du sang aspergé. Pour eux, l’endroit vide entre eux est celui où l’amour de Dieu est descendu pour nous délivrer de la mort. Il a porté la malédiction de la loi gardée dans l’arche pour cela. C’est un lieu qui n’inspire pas la crainte de la mort, attachée à la loi, mais qui amène à l’admiration et à l’adoration parce que la mort a été vaincue.
Les anges s’adressent à Marie en lui demandant pourquoi elle pleure. Elle ne semble pas effrayée par les anges, même si partout où les anges apparaissent, ils inspirent aussi la crainte. Son cœur est tellement rempli du Seigneur qu’il ne laisse aucune place à la crainte.
Sa réponse à la question montre qu’elle ne peut penser à rien d’autre qu’à son Seigneur, et elle suppose qu’il en est de même pour les autres. Elle ne mentionne pas de nom, mais parle de « mon Seigneur ». Cela indique une relation personnelle. Aux disciples, elle a dit « ils ont enlevé le Seigneur » (verset 2), mais aux anges, elle parle de « mon » Seigneur. Pourtant, elle cherche toujours un Seigneur mort.
Le Seigneur Jésus n’est pas loin d’un cœur si attaché à Lui. Après avoir dit cela aux anges, elle se retourne pour continuer sa cherche. Elle voit alors le Seigneur Jésus qui se tient là, mais elle ne Le reconnaît pas. Elle a encore l’impression qu’Il doit être couché quelque part, elle ne s’attend donc pas à ce que quelqu’un qui se tient puisse être le Seigneur.
Il s’adresse à elle en lui posant la même question que les anges. Il lui demande pourquoi elle pleure. Il ajoute une autre question. Il lui demande aussi qui elle cherche. À cause de ses yeux tachés de larmes, elle n’arrive pas à voir clair. Elle pense qu’elle a affaire au jardinier. Qui saura sûrement ce qu’il est advenu du corps, peut-être même l’a-t-il emporté dans un autre endroit.
Là aussi, elle ne mentionne pas de nom, mais parle de « le » comme si tout le monde savait de qui elle parle. C’est le langage de l’amour. Ce langage ne reste pas sans réponse. Sa réponse est la prononciation de son nom. Le bon berger ressuscité appelle ses brebis par leur nom (Jn 10:3). Un seul mot, son nom, fait disparaître toutes les difficultés et tous les doutes.
Dire son nom n’est pas l’expression de l’amour qu’elle lui porte, mais de l’amour qu’Il lui porte. Ce seul mot fait qu’elle, qui a semé avec larmes, peut maintenant moissonner avec chant de joie (Psa 126:5). Son cœur se remplit de joie. Cette joie déborde et remplira aussi de joie d’autres cœurs, les cœurs de tous ceux qui croient. Pour Lui, elle est la même que toujours. Il l’aime maintenant du même amour que lorsqu’Il a chassé sept démons d’elle.
17 - 18 Le message aux disciples
17 Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. 18 Marie de Magdala vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a dit cela.
Après se faire connaître à Marie et qu’elle L’ait reconnu avec joie, le Seigneur l’empêche de Le toucher. Les mots « ne me touche pas » sont nécessaires pour faire comprendre que les relations ne sont plus ce qu’elles étaient avant sa mort et sa résurrection. Il n’est pas le Messie dans cet Évangile, tel qu’Il est présenté dans l’Évangile selon Matthieu. Là, nous voyons, et cela s’y prête, que les femmes peuvent effectivement Le toucher (Mt 28:9). Ici, sa résurrection est liée à son s’en aller à son Père et ici, il n’est pas approprié pour Marie de le toucher.
Lorsqu’il sera auprès du Père, elle pourra à nouveau le ‘toucher’ et ce sera par le Saint Esprit qu’Il enverra du Père. À la Pentecôte, lorsque Marie sera remplie du Saint Esprit avec les autres disciples, elle fera l’expérience dans son esprit d’un lien beaucoup plus intime avec le Seigneur ressuscité qu’elle n’en a jamais fait l’expérience du temps de sa chair.
Elle n’est pas admise à Le toucher, mais Il a un grand message pour ceux qu’Il appelle « mes frères ». C’est à Marie qu’Il permet de transmettre ce message. Il parle à Marie de « mes frères », exprimant une relation qui va au-delà des « siens » (Jn 13:1) ou de « mes amis » (Jn 15:14), comme Il appelait aussi ses disciples.
En parlant d’eux comme « mes frères », Il les place dans la même relation à Dieu son Père que celle dans laquelle Il se trouve lui-même. Cette relation ne pouvait exister qu’après qu’Il soit passé par la mort et la résurrection. Si son Père est désormais notre Père, Il n’a pas honte de nous appeler ses frères (Héb 2:11-12). Cela signifie que les croyants forment désormais une famille.
Marie, en raison de son attachement au Seigneur Jésus, est la personne appropriée pour aller annoncer aux disciples le glorieux message d’une relation entièrement nouvelle. Il s’agit des vérités les plus élevées du christianisme, qui sont toutes liées à la connaissance du Père et du Dieu du Fils comme notre Père et notre Dieu.
Cependant, le ‘notre’ se réfère exclusivement aux croyants et non aux croyants ensemble avec le Fils. Le Seigneur Jésus ne parle nulle part de « notre » Père et de « notre » Dieu dans ce sens. En tant que Fils éternel, Il a une relation unique avec son Père et son Dieu que nous ne pouvons pas partager avec Lui.
Marie fait ce qu’Il lui a dit de faire. La première chose qu’elle dit aux disciples est qu’elle a vu le Seigneur. Sa rencontre avec Lui, le ressuscité, est le point de départ. Ensuite, elle raconte aux disciples ce qu’Il lui a dit. Cet ordre est important pour nous aussi. Nous ne pouvons transmettre quelque chose aux autres que si nous avons eu une rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus à ce sujet, c’est-à-dire qu’Il a attiré notre attention par ce qu’Il nous a dit et que nous L’avons vu.
19 - 20 Le Seigneur vient chez les disciples
19 Le soir de ce jour-là, le premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées par crainte des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d’eux. Il leur dit : Paix à vous ! 20 Ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie quand ils virent le Seigneur.
Lorsque les disciples se sont rassemblés, le Seigneur Jésus vient au milieu d’eux. Cela se produit le premier jour de la semaine, le jour de sa résurrection. Cela se produit à nouveau une semaine plus tard. En Actes 20, il semble que ce soit le jour où les croyants se réunissent pour rompre le pain (Act 20:7). C’est aussi le jour où les besoins des saints sont pris en compte (1Cor 16:2). C’est le jour du Seigneur (Apo 1:10).
Toutes ces indications sont données par le Saint Esprit pour faire comprendre que c’est le jour du chrétien, sans lui donner la forme d’un commandement explicite. Ce n’est pas le jour auquel est attaché le repos de l’ancienne création, le sabbat. Ce n’est pas non plus un jour de repos imposé par la loi. C’est le jour de la résurrection et de la grâce auquel sont attachées de riches bénédictions pour le croyant.
Les disciples ont fermé les portes parce qu’ils craignaient les Juifs. Leur protecteur a été tué et maintenant, en tant que ses disciples, ils craignent de subir le même sort. Mais à leur grande étonnement, le Seigneur – malgré les portes fermées – vient au milieu d’eux.
Ce faisant, Il ne fait pas de miracle. Il montre simplement ce qu’est le corps de résurrection. C’est un corps spirituel qui n’est pas lié au temps et à l’espace. Par exemple, les portes fermées de la prison dans laquelle Pierre était retenu captif n’ont pas empêché l’ange venu le libérer les deux fois de venir à lui (Act 5:19 ; 12:10). Pour Pierre, cependant, les deux fois, les portes ont dû s’ouvrir pour le laisser sortir.
Lorsque le Seigneur a rejoint les disciples, Il se tient au milieu. Cela signifie qu’Il ne se tenait pas directement là. Il se tenait peut-être près de l’une des portes fermées, ce qui symbolise la crainte des disciples. Ils les avaient fermées parce qu’ils craignaient les Juifs. En se tenant à l’intérieur de la porte, le Seigneur se place entre eux et (le symbole) leur crainte. Mais ensuite, Il les distrait de leur crainte en se tenant au milieu. Ils ne regardent alors plus les portes avec anxiété, mais celui qui leur assure la paix.
Ses premières paroles sont des paroles de paix, sa paix. Il s’agit de la paix qu’Il leur a promise alors qu’Il était encore avec eux (Jn 14:27). Ici, Il répète cette promesse après sa résurrection. Ce sont de belles paroles dans un monde en guerre contre Dieu et plein de haine envers ceux qui sont liés à Christ. Par ces paroles, Il supprime leur crainte à l’égard des Juifs.
Pour mettre fin à tout doute sur le fait qu’il s’agit bien de Lui, Il leur montre ses mains et son côté. Dans ses mains, ils voient les blessures des clous avec lesquels il a été battu sur la croix. Dans son côté, ils voient la blessure qu’un soldat Lui a infligée avec une lance après sa mort, d’où sont sortis du sang et de l’eau.
En montrant ses mains et son côté, il montre la base de la paix qu’Il annonce. Cette paix est fondée sur son œuvre sur la croix et sur le sang qu’il a versé pour la rémission des péchés. L’eau, qui parle de la parole de Dieu, apporte cette purification en appliquant réellement l’œuvre de Christ et son sang. Nous verrons les signes dans ses mains et dans son côté pour l’éternité. Nous Le verrons comme « un agneau qui se tenait là, comme immolé » (Apo 5:6).
Lorsque les disciples Le voient, ils deviennent remplis de joie. Leur tristesse est terminée, comme Il l’a dit (Jn 16:22). Ils voient le Seigneur ressuscité et Il est au milieu d’eux.
21 - 23 Envoyé comme Il est envoyé
21 Jésus leur dit encore : Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Ayant dit cela, il souffla en eux et leur dit : Recevez [l’]Esprit Saint. 23 À quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis ; [et] à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus.
Le Seigneur leur souhaite sa paix une deuxième fois. La première fois, c’était pour leur donner une part personnelle de cette paix. Maintenant, cette paix est le point de départ de leur envoi, pour lequel il les commande immédiatement ensuite. Pour accomplir ce commandement, ils doivent se tenir dans la paix (Éph 6:15). Il les a introduits dans cette paix en leur remettant les péchés par sa mort, de sorte qu’ils peuvent maintenant en témoigner dans le monde.
Il donne à leur envoi le même caractère comme l’envoi avec lequel le Père L’a envoyé. Cela signifie qu’ils doivent aussi faire ce qu’Il a fait, c’est-à-dire faire connaître le Père (Jn 17:18). Ils le feront en parlant du Fils, en L’annonçant et en Le glorifiant. Il est l’objet de leur témoignage.
Après leur avoir donné sa paix et les avoir commandés pour aller dans le monde, Il souffle en eux. Il leur communique ainsi sa vie de résurrection. Avant de devenir Homme, en tant que Créateur, Il avait soufflé une respiration de vie dans les narines d’Adam (Gen 2:7). En conséquence, Adam est devenu une âme vivante (1Cor 15:45). Mais le Seigneur Jésus est un esprit vivifiant. Il le démontre en insufflant maintenant aux disciples le souffle de la vie céleste, éternelle, sa propre vie, sa vie de résurrection.
Cette vie est caractérisée par l’Esprit Saint qui donne le pouvoir de manifester cette vie. Leur tâche d’annonce consiste à montrer la vie éternelle, qui est le Seigneur Jésus. Le Saint Esprit participe toujours de la manière la plus proche à chaque bénédiction.
Il est important de voir que Christ ne donne pas ici l’Esprit Saint en tant que personne à ses disciples. En tant que personne, tout à fait selon ce qu’Il a dit à ce sujet, le Saint-Esprit ne viendra pas sur la terre avant qu’Il ne soit s’en aller au Père et qu’Il n’ait envoyé de Lui le Saint-Esprit. Cela se passe le jour de la Pentecôte.
Il s’agit de deux événements différents. Le souffle de la vie de résurrection a lieu sur la terre et n’implique que les apôtres. La venue du Saint Esprit a lieu depuis le ciel et concerne tous les croyants qui sont formés en un seul corps à ce moment-là.
Après la bénédiction reçue dans le but de témoigner dans le monde, il y a aussi une responsabilité concernant les autres. Ceux qui n’ont pas cette vie sont tous des pécheurs, sans distinction entre Juif et païen. Tous les pécheurs sont soumis au jugement de Dieu. Mais il y a aussi la grâce. De cette grâce, le Seigneur charge ses disciples de pardonner les péchés à tous ceux qui acceptent leur parole et croient au Seigneur Jésus.
Seul Dieu peut remettre les péchés pour l’éternité (Mc 2:7). Une fois qu’une personne a confessé ses péchés, elle peut savoir que Dieu lui a remis ses péchés (1Jn 1:9). Les disciples doivent alors reconnaître et valider ce pardon reçu de Dieu. Une telle personne est incluse dans la communion chrétienne. S’ils voient que quelqu’un ne fait que professer extérieurement être croyant, ils ne prononcent pas le pardon, une telle personne n’est donc pas incluse dans la communion chrétienne.
Il s’agit de reconnaître quelqu’un comme croyant ou de refuser de le faire. En pratique, cela se passe lors du baptême. C’est à ce moment-là que quelqu’un est reconnu comme un disciple du Seigneur Jésus. Le baptiseur pardonne les péchés de la personne baptisée, c’est-à-dire qu’il l’accepte comme acceptée par Dieu.
Nous constatons le même principe lorsqu’il s’agit de l’église. Recevoir des croyants à la table du Seigneur implique une reconnaissance du pardon de ses péchés. En recevant une telle personne, l’église affirme que les péchés de cette personne ont été pardonnés. Si l’église refuse de recevoir quelqu’un au motif de péchés présents et non jugés, cela signifie qu’une telle personne retient ses péchés. Cela change si elle confesse ses péchés. Elle peut alors être acceptée comme quelqu’un dont les péchés ont été pardonnés et reçue à la table du Seigneur.
24 - 29 Le Seigneur et Thomas
24 Or Thomas, l’un des douze appelé Didyme, n’était pas avec eux quand Jésus vint. 25 Les autres disciples lui dirent : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : À moins que je ne voie dans ses mains la marque des clous, que je ne mette mon doigt dans la marque des clous, et que je ne mette ma main dans son côté, je ne le croirai pas. 26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées ; il se tint au milieu d’eux et dit : Paix à vous ! 27 Puis il dit à Thomas : Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance aussi ta main, mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais croyant. 28 Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! 29 Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.
Thomas n’est pas là lorsque le Seigneur apparaît aux disciples pour la première fois après sa résurrection. Il est magnifique de voir comment les disciples annoncent avec enthousiasme à Thomas qu’ils ont vu le Seigneur. Ils ne le réprimandent pas pour son absence et ne lui disent pas à quel point il a été stupide de ne pas être là. Ils témoignent de leur rencontre avec le Seigneur. Nous voyons ici que les disciples utilisent le titre « Seigneur » non seulement quand ils s’adressent à Lui, mais aussi quand ils parlent de Lui.
Thomas, cependant, n’est pas facilement persuadé. Pour persuader Thomas, ils lui auront aussi dit que le Seigneur leur a montré ses mains et son côté. En effet, Thomas répond qu’il aimerait alors en faire lui-même l’expérience. Il le dit avec force. Il ne se contente même pas de le voir aussi, mais il veut le sentir. Tant qu’il ne l’aura pas ressenti, il ne le croira certainement pas, même s’ils sont si nombreux à en témoigner.
Une semaine plus tard, les disciples sont réunis à nouveau. Il est dit « huit jours après », ce qui indique un nouveau commencement. Maintenant, Thomas est là lui aussi. Le Seigneur entre de la même manière que la première fois et avec la même salutation. Son apparition et sa salutation s’adressent à tous, mais c’est comme s’il ne venait que pour Thomas. Nous ne trouvons cette apparition que dans cet Évangile.
Il adresse la parole à Thomas. Il sait ce que Thomas a dit. Il l’invite donc à faire d’abord ce qu’il voulait faire avant de croire. Le Seigneur ajoute une petite exhortation à ne pas être incrédule, mais croyant.
Nous ne lisons pas que Thomas a utilisé son doigt et ses mains pour vérifier que les blessures étaient réelles. Il a immédiatement reconnu qu’il s’agissait bien du Sauveur. Il confesse le Seigneur Jésus comme son Seigneur et son Dieu. C’est la caractéristique du reste juif qui, lui aussi, ne croira pas avant d’avoir vu celui qu’il a percé (Zac 12:10 ; Ésa 25:9).
Le Seigneur déclare que Thomas a cru parce qu’il a vu. C’est certes suffisant pour être sauvé, mais ce n’est pas la forme la plus élevée de la foi. Le Seigneur loue ceux qui n’ont pas vu et qui ont pourtant cru. Cela s’applique à tous ceux qui croient en lui après qu’il soit retourné au ciel (2Cor 5:7).
Nous n’avons pas vu de nos propres yeux les signes que le Seigneur a accomplis, mais nous avons lu les signes et nous avons compris leur message grâce à l’illumination du Saint Esprit. Les signes ont été traduits en réalités spirituelles pour nous. Par exemple, nous avons compris que le signe du pain venu du ciel parle de celui qui devait venir du ciel sur la terre pour nous donner la vie.
30 - 31 Les signes écrits
30 Jésus fit aussi devant ses disciples beaucoup d’autres miracles*, qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31 Mais tout cela a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom.
*littéralement : signes
L’incrédulité d’un croyant (Thomas) est la raison pour l’Esprit a écrit les deux derniers versets de ce chapitre. Parmi les nombreux signes du Seigneur, Jean, guidé par le Saint Esprit, en a consigné une sélection dans son Évangile. Ces signes ont été choisis parce qu’ils représentent la majesté du Seigneur Jésus, pour concentrer toute l’attention uniquement sur Lui en tant que le Christ, le Fils de Dieu, et pour avoir communion avec Lui. Cette dernière est possible grâce à la vie que possèdent tous ceux qui croient. Dans sa première lettre, Jean aborde cette communion en détail.
Il y a des signes accomplis par le Seigneur que les disciples ont vus, mais qui n’ont pas été préservés pour nous. Nous n’en avons aucune trace dans la Bible parce qu’ils ne nous ont pas aidés à croire au Fils de Dieu. Dans cet Évangile, les signes qui sont écrits sont toujours le point de départ d’un enseignement plus approfondi sur les conséquences de la venue du Fils de Dieu sur la terre et de l’œuvre qu’Il devait accomplir.
Aujourd’hui, on parle beaucoup des signes comme s’ils amenaient les gens à la foi ou servaient à renforcer la foi. Les signes dont Jean parle ici, que les disciples ont vus mais qui ne sont pas écrits, le Seigneur les a réellement accomplis. Aujourd’hui, cependant, beaucoup de choses sont présentées comme des signes qui sont en réalité des signes du diable.
Dans un sens, ces deux derniers versets concluent l’Évangile. Mais un autre chapitre suit, comme une sorte d’appendice. En Jean 20, lors de la première apparition du Seigneur à ses disciples, nous voyons ce que sa résurrection signifie pour l’église. Lors de sa deuxième apparition, nous voyons ce que sa résurrection signifie pour le reste d’Israël.
La troisième apparition, en Jean 21, complète le résultat du travail du Seigneur Jésus. Là, dans l’image de la prise des poissons de la mer, il s’agit de la bénédiction de sa résurrection pour les nations dans le royaume de paix.