1 - 3 Le fouet et les moqueries
1 Pilate prit alors Jésus et le fit fouetter. 2 Les soldats tressèrent une couronne d’épines, la mirent sur sa tête et le vêtirent d’un manteau de pourpre ; 3 puis ils venaient vers lui et disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils le frappaient au visage.
Bien que Pilate soit convaincu de l’innocence du Seigneur Jésus, il Le prend et fait fouetter le Seigneur de gloire. Il ne le fait pas personnellement. Il donne l’ordre à ses soldats, mais il est donc le principal responsable. La grande injustice et le traitement inhumain infligés au Seigneur ne connaissent pas de fin. La fouettée est un mauvais traitement odieux. Dès que Satan en a l’occasion, il est prêt à tout pour humilier le Fils de Dieu. Et Il le permet. Nous l’entendons ne proférer aucune plainte : « Qui, [...] quand il souffrait, ne menaçait pas » (1Pie 2:23 ; Ésa 53:7). En toute chose, Il est parfait, aussi dans la souffrance la plus profonde.
Les soldats jouent leur jeu avec Lui alors qu’Il est très affaibli par une nuit d’interrogatoire et une fouettée. Ils s’amusent avec le dominateur de l’univers, le Fils de Dieu qui soutient tout par la parole de sa puissance, qui s’est livré entre leurs mains. Le calme et l’élévation dont Il fait preuve sont pour eux une preuve de plus de la vile faiblesse dont ils aiment à se moquer. Ils ont entendu dire qu’Il est roi. Ils vont Le couronner.
La couronne est vite faite. C’est une couronne d’épines. Les épines sont entrées dans le monde à la suite du péché (Gen 3:18). En mettant cette couronne d’épines sur sa tête, c’est comme s’ils L’accusaient de toute la misère du monde. Ils ne se rendent pas compte de tout cela, mais le diable, lui, s’en rend compte. Le manteau qu’ils jettent autour de Lui est censé augmenter leur plaisir. C’est un manteau de pourpre, la couleur de l’empire romain et de la dignité royale.
Dans leur jeu, ils prétendent qu’Il est vraiment un roi, mais un roi conquis par eux. Ils Le saluent avec une révérence moqueuse et Le frappent au visage avec mépris. Ainsi, les soldats jouent de façon macabre avec celui qui a toujours fait le bien et qui est là pour leur déclarer à eux aussi qu’il est le Père. Et Il ne leur résiste pas (Jac 5:6).
4 - 8 Une nouvelle négociation
4 Pilate sortit encore et leur dit : Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. 5 Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Pilate leur dit : Voici l’homme ! 6 Quand les principaux sacrificateurs et les gardes le virent, ils s’écrièrent : Crucifie, crucifie-le ! Pilate leur dit : Prenez-le, vous, et crucifiez-le ; car moi, je ne trouve pas de crime en lui. 7 Les Juifs lui répondirent : Nous avons une Loi et, selon notre Loi, il doit mourir, car il s’est fait Fils de Dieu. 8 Quand Pilate entendit cette parole, il fut encore plus effrayé.
Lorsque les soldats ont joué leur jeu avec le Seigneur Jésus, Le maltraitant et Le défigurant, Pilate sort encore. Il annonce aux Juifs la venue du Seigneur Jésus. Il va L’amener dehors pour les convaincre qu’il ne trouve aucune crime en Lui. Pour la deuxième fois, il prononce l’innocence du Seigneur (Jn 18:38). Chaque fois que lui, représentant l’autorité judiciaire, prononce l’innocence du Seigneur, il augmente sa culpabilité pour avoir condamné le Seigneur.
Pilate dit bien qu’il va Le leur amener, mais même dans cette profonde humiliation, nous lisons : « Jésus donc sortit dehors. » Le Seigneur ne se laisse pas envoyer, Il s’en va lui-même. Et comment apparaît-Il devant la foule ? Quel spectacle ! Il se tient là, leur roi, couronné d’une couronne d’épines et le manteau de la moquerie autour de ses épaules. Son apparence est défigurée par les mauvais traitements. Le sang coule sur son visage à cause de la couronne d’épines. Pilate pointe le peuple vers Lui et prononce : « Voici l’homme ! »
La signification est plus profonde que Pilate ne le pense. Ici se tient l’Homme de Dieu qui est tombé entre les mains des hommes. À cette occasion, l’homme sans Dieu a montré à quoi il est tombé et comment, dans sa haine de Dieu, il a maltraité la bonté de Dieu. En cet homme de Dieu, nous voyons la perfection de l’amour et de la patience de Dieu qui a permis cela et n’est pas intervenu pour juger. En même temps, précisément face à cette incomparable bonté, le pire de l’homme émerge et s’exprime. Il considère et rejette le Fils de Dieu comme un déchet.
La haine des Juifs est si grande qu’ils ne se satisfont pas de cette humiliation. Pilate a voulu susciter leur pitié, mais Le voir à la place ne fait qu’augmenter leur soif de sang. Ils ne sont satisfaits que de sa mort, et c’est sa mort sur la croix. C’est ce qu’ils réclament à grands cris, tant ils sont remplis de haine contre celui qui leur a parlé du Père et leur a montré qui est le Père dans sa bonté et sa miséricorde. Quelle méchanceté absolue de l’homme est démontrée ici ! Il est clair qu’il n’y a pas une once de bonté en l’homme, rien qui soit aussi ouvert à un seul rayon de l’amour de Dieu.
Pilate leur donne maintenant carte blanche pour Le crucifier. Ce faisant, il déclare pour la troisième fois qu’il ne trouve pas de crime en Lui. Quel horrible paradoxe ! Il est convaincu de son innocence et l’exprime clairement. Pourtant, tout en se défaussant de sa responsabilité, il livre cette innocence à un peuple assoiffé de sang en l’autorisant à Le crucifier.
Les Juifs, cependant, n’acceptent pas son offre. Ils sentent qu’ils ont Pilate en leur pouvoir et vont jusqu’à l’extrême. Ils veulent qu’il exécute la sentence. Ils accusent Jésus de s’être fait le Fils de Dieu. Ils se réfèrent à leur loi en vertu de laquelle Il devrait mourir (Lév 24:16). Quelle fausse accusation ! Il a abondamment prouvé qu’Il est le Fils de Dieu.
Sa sentence doit être exécutée, et par l’autorité appropriée. Non pas qu’ils soient réticents à le faire eux-mêmes, mais cela doit se faire avec la signature de Pilate. Sinon, on pourrait dire plus tard qu’ils ont agi de leur propre chef. Pilate a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Chaque participant à ce spectacle démoniaque est contrôlé par la puissance invisible des ténèbres, alors que le grand metteur en scène est Dieu lui-même.
Pilate est totalement coupable. Il a ouvertement témoigné de l’innocence du Seigneur Jésus à plusieurs reprises. Sa conscience est clairement touchée et troublée par les preuves indéniables qu’il a devant lui une personne extraordinaire. C’est un idolâtre qui croit en l’existence de puissances invisibles. Peut-être que la personne qui se tient devant lui possède de tels pouvoirs. Il ne veut pas montrer qu’il est intérieurement touché, mais il l’est. L’Esprit de Dieu dit ici qu’il devient encore plus effrayé qu’il ne l’est déjà.
9 - 11 De nouveau devant Pilate
9 Il entra de nouveau dans le prétoire et dit à Jésus : D’où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Alors Pilate lui dit : 10 Tu ne me parles pas, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te crucifier ? 11 Jésus répondit : Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi, s’il ne t’était donné d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché.
L’indécision de cette personne d’autorité est tragique. Il s’est empêtré dans une situation qu’il n’a jamais voulue et, malgré toutes ses tentatives pour se libérer, il s’enferme de plus en plus dans le piège. Ici, il n’y a pas de politique à faire, il n’y a pas de solution diplomatique à trouver. Ici se déroulent des événements contrôlés d’en haut et dans lesquels il est contraint de faire un choix qu’il ne veut pas faire, mais qu’il doit quand même faire.
Pilate entre de nouveau dans le prétoire et pose au Seigneur la question d’où il est. Si la question avait été l’expression d’un exercice spirituel, le Seigneur aurait sûrement répondu, comme au début de cet Évangile à la question « où demeures-tu ? » (Jn 1:38). Maintenant, Il ne répond pas. Il ne se laisse jamais contraindre, mais se laisse parfaitement guider par son Père.
Pilate est visiblement offensé que le prisonnier ne lui réponde pas. Quelle insolence ! D’un ton menaçant, il parle au Seigneur du pouvoir ou de l’autorité qu’il a, à la fois pour le relâcher et pour le crucifier. Comme autrefois Nebucadnetsar, Pilate sera forcé de reconnaître qui a vraiment le pouvoir (Dan 4:32b). Avec ce qu’il dit de son pouvoir, Pilate porte un jugement sur sa propre incapacité. Formellement, il a ce pouvoir, mais moralement, il est au pouvoir de la foule et bien plus encore au pouvoir de celui qui se tient devant lui en tant que prisonnier.
Il en fait l’expérience lorsque le Seigneur lui dit d’où vient son pouvoir. Pilate fait ici l’expérience que le prisonnier prend la place du juge et parle d’un ton calme d’une autorité supérieure à celle du César. L’autorité temporairement limitée dont dispose Pilate lui est accordée par l’Homme qui se tient devant lui. Cet Homme détermine la mesure de la culpabilité à la fois de Pilate et des Juifs. En effet, cet Homme est le Fils à qui le Père a donné tout autorité (Jn 5:27). Celui qui se tient devant Pilate est lui-même « d’en haut ». Il lui a donné ce pouvoir, mais Pilate en abuse.
Pilate, le païen, est manifestement coupable, mais Judas et Caïphe et les Juifs le sont encore plus. Pilate a reçu de Dieu l’autorité dans le monde, mais les Juifs se sont vu confier les paroles de Dieu, les paroles du Dieu vivant qui témoignent du Fils. Le Fils en est le centre et l’objet. Celui-ci a montré au monde des paroles, des œuvres et des chemins que le monde n’avait jamais entendus ni vus auparavant, et c’est donc celui-là qu’ils rejettent.
12 - 16 Pilate livre l’innocent
12 Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs se mirent à crier : Si tu relâches celui-ci, tu n’es pas ami de César ; quiconque se fait roi s’oppose à César. 13 Après avoir entendu ces paroles, Pilate amena Jésus dehors et s’assit sur l’estrade, dans le lieu appelé le Pavé et en hébreu Gabbatha. 14 (Or c’était la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure.) Puis il dit aux Juifs : Voici votre roi ! 15 Mais ils crièrent : À mort, à mort ! crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons pas d’autre roi que César. 16 Alors il le leur livra pour être crucifié .
Pilate est intérieurement convaincu de l’innocence de Christ et du pouvoir qu’Il a. Malheureusement, cela ne reste qu’une conviction rationnelle de son innocence. Il est touché dans sa conscience, mais il ne s’incline pas devant son prisonnier. Pour cela, il tient trop à sa position et à l’approbation de son patron à Rome. Il devient ainsi le jouet des Juifs, qui augmentent la pression sur lui. Ils menacent d’envoyer un message à l’empereur pour l’informer qu’il relâche quelqu’un qui représente une menace pour l’empire. Les hypocrites ! Jamais ils ne reconnaîtront le régime détesté, mais maintenant que cela les arrange, ils prêtent hypocritement allégeance à l’empereur.
Pilate succombe à la pression. Il prend la décision de faire mourir le Fils de Dieu. Contre toute preuve d’innocence, il choisit de le faire crucifier. Nous pourrions nous écrier : ‘Où est la justice ?’ Ici, cependant, des puissances sont à l’œuvre qui ne sont pas influencées par le raisonnement humain, mais par leur propre intention dépravée. Du point de vue de la foi, une puissance encore plus grande est présente, et c’est la puissance de Dieu qui gouverne toutes choses selon le conseil de sa volonté.
Comme cela a été dit à maintes reprises, cela ne signifie pas que Pilate n’est pas pleinement responsable de sa condamnation du Seigneur Jésus. En tant que pouvoir judiciaire qui doit rendre un verdict juste, il échoue lamentablement. La cause en est qu’il s’aime lui-même et l’honneur de son maître à Rome plus que Dieu. Il ne pense même pas à Dieu.
Il amène le Seigneur Jésus dehors. Pour donner à sa fausse décision l’apparence de l’autorité, il prend officiellement place sur le tribunal pour confirmer le verdict. Le nom du tribunal est aussi donné en hébreu. Il souligne que la condamnation injuste de Christ est faite à la fois par les païens et les Juifs et que le monde entier est coupable d’avoir tué le Fils de Dieu.
Tout cela se passe pendant la Préparation de la Pâque. Lors de la Préparation de la Pâque, les Juifs passaient en revue leurs maisons pour en retirer la moindre parcelle de levain (Exo 12:15). Le levain est l’image du péché (1Cor 5:6-8). Alors qu’ils veulent absolument se débarrasser de la moindre trace de levain littéral afin d’être extérieurement propres pour la Pâque, ils se souillent de la manière la plus grossière : ils commettent le plus grand péché en tuant la véritable Pâque. Ils retient au filtre le moucheron mais avalent le chameau (Mt 23:24).
Jean a de nouveau l’œil pour les détails concernant le moment où Pilate prononce le jugement (Jn 1:40 ; 4:6,52). Selon les calculs romains, il est vers six heures du matin. Ils sont tôt pour accomplir sans vergogne aux premières lueurs du jour les mauvaises actions auxquelles ils ont réfléchi sans scrupule pendant la nuit (Osé 7:6-7).
Pilate sait qu’il a perdu. C’est donc avec sarcasme qu’il désigne une nouvelle fois leur roi aux Juifs. Lorsqu’il prononce avec mépris les mots « voici votre roi », les Juifs entrent en fureur. Toute leur haine contre le Seigneur Jésus éclate. En s’exclamant à deux reprises « à mort, à mort » [littéralement : Ôte (-le), ôte (-le) !], ils signent la sentence. Il doit être mis en croix.
Une fois de plus, Pilate les met au défi en parlant de leur roi et du fait qu’il devrait Le crucifier. Ils prononcent alors ces mots mémorables : « Nous n’avons pas d’autre roi que le César. » Par ces mots, ils prononcent leur propre condamnation. Ils renient leur Messie et appellent le jugement de Dieu sur eux par cette parole fatidique. Sous ses misérables conséquences, ils gémissent jusqu’à aujourd’hui.
Barabbas et le César – ces deux pour lesquels ils ont fait leur choix – résument toute leur histoire de misère depuis vingt siècles. Ils ont souffert des bandes de brigands du pays (comme Barabbas) et des ennemis de l’extérieur (comme l’empereur de Rome). Ils ont été broyés, pour ainsi dire, entre deux meules. La portée prophétique de leur choix ne prend fin que lorsque les Juifs reconnaîtront dans le Fils de Dieu leur véritable roi.
Pilate Le livre alors aux mains des Juifs pour qu’ils Le crucifient, crucifixion effectivement réalisée par les soldats de Pilate.
17 - 18 La crucifixion
17 Ils prirent donc Jésus et l’emmenèrent. Et il sortit, portant sa croix, [et alla] au lieu [dit] le Crâne, appelé en hébreu Golgotha, 18 où ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
La parole du rejet du Christ est lancée. Ils n’ont rien en commun avec Lui, ils nient tout lien avec Lui. En même temps, la parole de Dieu s’accomplit et ils peuvent L’emmener. Là aussi, nous voyons l’élévation du Fils de Dieu. Ils peuvent L’emmener, mais en réalité, Il sort lui-même. Il n’est pas conduit, mais prend lui-même les devants, alors qu’Il porte aussi lui-même sa croix.
Dans cet Évangile, nous ne voyons aucun signe de la faiblesse humaine que le Seigneur avait aussi. Nous voyons ici comment Il va le chemin de la souffrance dans l’élévation du Fils de Dieu. Il va lui-même au but, au lieu d’exécution. Il n’y est pas emmené. Le nom Crâne est le symbole de la fin de toute gloire humaine. Ce qui reste de l’être humain autrefois célébré.
Le Seigneur va à ce lieu avec la croix sur son dos. La croix est et parle de la façon la plus humiliante et la plus douloureuse de mourir. Non seulement la fin est humiliante, mais la manière de cette fin l’est aussi. Invention romaine, la crucifixion exprimait un mépris hautain. Les barbares étaient cloués à la croix comme de la vermine et torturés à mort. Et c’est à cette mort que Christ est livré par les chefs juifs. En rendant le nom du lieu d’exécution en hébreu, nous voyons à nouveau leur implication dans sa condamnation.
Jean ne dit pas grand-chose sur la crucifixion elle-même. Nous n’entendons pas non plus de réaction de la part des passants. Son souci est de faire ressortir la gloire du Fils de Dieu en tant qu’Homme parfaitement consacré à Dieu. Sa référence aux deux autres personnes crucifiées avec Lui sert aussi à cette fin. Ce qu’ils ont fait de mal n’a pas d’importance. Il suffit qu’ils soient deux « autres », des personnes si complètement différentes de Lui. Ils n’ont d’importance que pour faire ressortir la gloire du Seigneur Jésus.
Lorsque Jean décrit les deux autres personnes crucifiées chacune d’un côté du Seigneur, il est clair qu’il est au milieu. Jean ajoute un accent supplémentaire en mentionnant que « Jésus » est suspendu « au milieu ». Toute la lumière brille sur lui.
19 - 22 L’écriteau sur la croix
19 Pilate fit aussi un écriteau qu’il plaça sur la croix, avec cette inscription : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. 20 Cet écriteau, beaucoup de Juifs le lurent, parce que le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville ; il était rédigé en hébreu, en grec, en latin. 21 Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent alors à Pilate : N’écris pas : Le roi des Juifs, mais que lui a dit : Je suis le roi des Juifs. 22 Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.
Pilate a aussi écrit un écriteau qu’est placé sur la croix. Il était courant d’indiquer au-dessus de la croix du crucifié la raison pour laquelle il y était pendu, afin d’avertir tous ceux qui le lisaient de ne pas commettre le même crime. Le ‘crime’ du Seigneur Jésus est le témoignage de la vérité.
Ce que Pilate est probablement en train de faire pour heurter les Juifs est un témoignage de vérité concernant les plans de Dieu. Il contient la double vérité que ce Nazaréen méprisé est le véritable Messie. Le témoignage placé par Pilate sur la croix est lu par de nombreux Juifs. La ville est pleine de gens venus pour la fête. L’énorme tapage provoqué par les Juifs pour faire tuer le Seigneur Jésus absolument avant la Pâque a attiré massivement l’attention, alors qu’ils avaient justement voulu éviter cela (Mt 26:4-5). Beaucoup se sont rassemblés en masse et les ont accompagnés en dehors de la ville. C’est une distraction bienvenue en prévision de la fête.
Le Seigneur est emmené en dehors de la ville pour y être crucifié (Héb 13:12). Pourtant, la ville n’en est pas moins coupable. Elle manifeste par cet acte terrible une dépravation qui peut rivaliser avec celle de Sodome et de l’Égypte (Apo 11:8). Le crime a lieu à l’ombre de la ville, pour ainsi dire. Les gens n’ont pas besoin de s’éloigner de la ville pour y assister.
Pilate, sous la direction de Dieu, a rédigé l’inscription en trois langues. Dans ces trois langues, le monde entier, dans toutes ses parties, est représenté et jugé. La langue hébraïque est mentionnée en premier. C’est la langue de la religion. Ce sont principalement les chefs religieux du peuple qui sont coupables de la mort du Fils de Dieu. Le latin est la langue de l’impérialisme païen, la langue de la politique, dont Pilate est le représentant. Ce domaine aussi est coupable de la mort de Christ. Le grec est la langue de la culture et de la sagesse du monde. Par la sagesse, le monde n’est pas parvenu à la connaissance de Dieu ; ils n’ont pas connu celui qui est venu et L’ont rejeté (Jn 1:10). Le monde entier est uni dans le rejet du Fils de Dieu.
L’inscription produit sur les Juifs ce que Pilate voulait. Ils en sont courroucés et veulent qu’il change l’inscription. Telle qu’elle est, elle reconnaît qu’il est leur roi. Ils ne veulent en aucun cas de cela. Mais Pilate n’a pas l’intention de changer l’inscription. Il trouve du plaisir à pouvoir contrecarrer les Juifs une fois de plus après tout, car il sait qu’il est en fait le perdant.
23 - 24 Les soldats distribuent les vêtements
23 Les soldats, quand ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. [Ils prirent] aussi la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut. 24 Ils dirent donc entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort pour savoir à qui elle sera – afin que soit accomplie l’Écriture : “Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils ont jeté le sort”. Les soldats donc firent ces choses.
Pour les soldats, la crucifixion est un travail de routine. Ce qui les intéresse davantage, ce sont les biens du crucifié. Ses biens se résument aux vêtements qu’Il portait. C’est tout, mais cela aussi Lui a été ôté. Avant la crucifixion, ils l’ont dépouillé de ses vêtements. Le Seigneur Jésus est suspendu nu sur la croix, comme un mouton tondu, dépouillé de toute couverture. Les soldats divisent ses vêtements en quatre parties afin que chacun ait quelque chose.
Jean mentionne également séparément la tunique avec ses caractéristiques particulières d’être sans couture et tissée dans son intégralité d’en haut. Les vêtements expriment ce qu’est une personne, son comportement et ses habitudes. Ce vêtement manifeste ce qu’Il est. Les caractéristiques de sa tunique sont mentionnées par Jean parce qu’il a une signification et une valeur symboliques. Tout ce qui est de notre Seigneur, que ce soit sa personne ou son œuvre, est d’une seule pièce, sans aucune couture. Tout ce qu’Il a dit est parfait, toutes ses paroles forment un tout sans couture. Il en va de même pour ses actes. Ce qu’Il fait n’est pas différent de ce qu’Il dit. Ses paroles et ses actes s’emboîtent parfaitement.
Quelle différence avec l’homme tombé dans le péché qui s’est fait des ceintures des feuilles de figuier. Ces ceintures ne peuvent pas couvrir l’imperfection de l’homme, mais elles présentent d’innombrables coutures.
La tunique du Seigneur est aussi tissée « depuis le haut ». Cela indique qu’Il est venu d’en haut. Il est venu du ciel selon le plaisir du Père et a apporté la perfection du ciel sur la terre. La perfection de sa tunique est aussi l’expression du plaisir du Père (cf. Gen 37:3).
Les soldats voient la valeur de la tunique ; ils remarquent qu’il s’agit d’une tunique sans couture. Il ne servirait à personne de déchirer cette belle tunique en quatre. Ils proposent de le tirer au sort. Sans s’en rendre compte, les soldats réalisent ainsi une prophétie de l’Écriture (Psa 22:19). Jean mentionne encore avec insistance que cette prophétie a été accomplie par les soldats. La parole de Dieu est si puissante qu’elle peut utiliser même des soldats sans scrupules pour son accomplissement.
25 Les femmes auprès de la croix
25 Or, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, [femme] de Clopas, ainsi que Marie de Magdala.
Après nous avoir présenté le rôle des quatre soldats dans la crucifixion, notre attention se porte sur quatre autres personnes qui se tiennent près de la croix du Seigneur. Quatre soldats brutaux disparaissent et quatre femmes qui aiment le Seigneur de tout leur cœur prennent place sur la scène. Elles ont chacune leur propre relation avec Lui.
Marie, la mère du Seigneur, est là. C’est par son âme que lui a été transpercée l’épée que lui a dite Siméon à sa naissance (Lc 2:35). Il y a aussi la sœur de sa mère, la femme de Zébédée (Mt 27:56) et donc la mère de Jean et de Jacques (Mt 4:21). Cela signifie que Jean est un cousin à part entière du Seigneur Jésus. En outre, Jean mentionne Marie, la femme de Clopas. Elle est la mère de Jacques et de Joses (Mt 27:56). Enfin, Jean mentionne Marie de Magdala, la femme qui a le plus grand amour possible pour le Seigneur.
26 - 27 Voici ton fils ; voici ta mère
26 Jésus, voyant sa mère et le disciple qu’il aimait se tenant à côté, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. 27 Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Lorsque le Seigneur voit sa mère et que Jean se tient près d’elle, c’est à elle qu’il adresse la parole pour commencer. Il n’est pas préoccupé par lui-même. Il est occupé par sa mère dont Il sait qu’elle a besoin de soins et de protection. Il la confie aux soins de Jean. Il lui dit qu’elle peut considérer Jean comme son fils et faire l’expérience de ses soins dans le cadre de cette relation confidentielle. Nous pouvons voir que Joseph était déjà mort. Il ne pouvait pas non plus la confier à ses frères, parce qu’ils ne croyaient pas en Lui (Jn 7:5).
Il convient de noter que le Seigneur s’adresse à sa mère en l’appelant « femme ». Il veut éviter de donner l’impression qu’Il ne serait guidé dans ses soins pour sa mère que par des sentiments naturels (cf. Jn 2:4). L’église catholique romaine commet une idolâtrie abominable avec le culte qu’elle rend à Marie. Cette idolâtrie n’est en aucun cas justifiée par les paroles du Seigneur.
Il adresse aussi la parole à Jean et recommande sa mère à ses soins. La façon dont le Seigneur Jésus relie sa mère et Jean témoigne de la perfection de ses sentiments humains. Avec l’appel « voila » à chacun d’eux, Il leur dit de se regarder l’un l’autre dans la conscience de la relation qu’Il vient d’établir. Dans les soins que nous nous apportons les uns aux autres, nous devrions aussi nous regarder conformément à la relation dans laquelle le Seigneur nous a placés les uns par rapport aux autres.
28 - 30 La mort du Seigneur Jésus
28 Après cela Jésus, sachant que tout était déjà accompli, dit – afin que l’Écriture soit accomplie : J’ai soif. 29 Il y avait là un vase plein de vinaigre : ils remplirent de vinaigre une éponge, et, l’ayant mise sur de l’hysope, ils la lui présentèrent à la bouche. 30 Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C’est accompli. Puis, ayant baissé la tête, il remit son esprit.
Dans son omniscience et sa sagesse divines, le Seigneur sait qu’en confiant les siens aux soins les uns des autres, tout ce qu’il avait à faire sur la terre a été accompli en déclarant son Père. Il Lui reste encore quelque chose à faire, et c’est d’accomplir une parole de l’Écriture. Ses grandes souffrances ne Lui font pas oublier cela. Le fait qu’Il dise « j’ai soif » n’est pas d’abord l’expression d’un besoin physique, mais d’un besoin spirituel. Cela correspond aussi à cet Évangile dans lequel Il nous est toujours montré dans son élévation au-dessus de la souffrance, bien qu’Il en ressente toute la lourdeur.
Après son exclamation, on Lui donne vinaigre qu’Il prend. Quelle agonie cela a dû être de savoir qu’il y avait un vase plein de vinaigre juste à côté de la croix et qu’il était impossible d’en prendre. Mais au moment prévu, Il en reçoit suite à l’accomplissement d’une parole de l’Écriture. Quand même la dernière parole de l’Écriture qui devait encore être accomplie pendant sa vie sur la terre l’a été, Il prononce ce que Lui seul peut dire : « C’est accompli. »
Il y a bien eu des serviteurs qui, comme Paul, ont pu dire qu’ils avaient achevé la course (2Tim 4:7). Mais aucun serviteur ne s’est aventuré à dire que le travail qu’il a fait était accompli et finalisé. Tous les serviteurs ont travaillé, mais lorsque leur vie s’est terminée, d’autres ont continué leur travail. Nous pouvons achever une activité particulière et dire qu’elle est terminée, mais ce ne sera jamais que notre travail et il y aura toujours une imperfection humaine qui s’y rattachera.
Le Seigneur Jésus a parfaitement accompli le travail qui Lui avait été confié, avec un résultat éternel et immuable. Il pouvait aussi juger son propre travail, tandis que tous les autres doivent humblement attendre le jugement de leur travail au moment déterminé par Lui (2Cor 5:10).
L’exclamation « c’est accompli » en grec n’est qu’un mot, ‘tetelestai’, mais quel mot a autant de contenu ? Il ne nous renvoie pas en premier lieu à l’accomplissement de l’œuvre de la croix en notre faveur en tant que pécheurs perdus. Ce mot correspond aussi à cet Évangile et indique qu’Il a accompli l’œuvre pour laquelle Il était venu sur la terre, à savoir la glorification du Père (Jn 17:4).
Après cela, le Seigneur baisse la tête. Cela signifie qu’Il pose sa tête en repos. Sur la terre, il n’avait pas de lieu où il pouvait reposer sa tête (Mt 8:20). Ici, il trouve ce lieu, sur le Golgotha, et peut se reposer dans la mort. Il remet son esprit à son Père. Nous n’entendons pas ici la recommandation de son esprit entre les mains du Père. C’est ce qu’Il fait en tant qu’Homme véritable dans l’Évangile selon Luc (Lc 23:46). Ici, le Fils remet son esprit comme un acte qu’Il accomplit de sa propre volonté, avec l’autorité divine. Personne ne Lui ôte la vie, mais c’est lui-même qui la laisse (Jn 10:17). Comme tout le reste dans cet Évangile, l’initiative de sa mort vient de Lui.
31 - 37 Le côté du Seigneur percé
31 Comme c’était la Préparation, les Juifs, pour ne pas laisser les corps sur la croix le jour du sabbat (car ce sabbat-là était un grand jour), demandèrent à Pilate qu’on leur brise les jambes et qu’on les enlève. 32 Les soldats vinrent et brisèrent les jambes du premier, puis de l’autre qui était crucifié avec lui. 33 Une fois venus à Jésus, quand ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes ; 34 mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. 35 Celui qui l’a vu rend témoignage, et son témoignage est véritable (lui sait qu’il dit vrai) afin que vous aussi vous croyiez. 36 Car tout cela arriva afin que soit accomplie l’Écriture : “Pas un de ses os ne sera cassé”. 37 Et encore une autre Écriture dit : “Ils regarderont vers celui qu’ils ont percé”.
Les Juifs ont atteint leur objectif. Jésus est mort. Leur prochaine préoccupation est de maintenir la pureté extérieure. Le sabbat qui suit immédiatement la Pâque est en même temps le premier jour de la fête des pains sans levain. Une sainteté particulière est aussi attachée à ce sabbat pour eux. En vue de ce grand sabbat, ils veulent observer d’autant plus scrupuleusement le précepte selon lequel les corps ne doivent pas rester sur la croix pendant la nuit (Deu 21:22-23). Imaginez que leur pays soit de ce fait souillé ! Qu’ils viennent de faire de leur pays un champ de sang par leur meurtre du Fils de Dieu (Mt 27:7-8) ne leur vient pas à l’esprit.
Pilate accède à leur demande de briser les jambes des crucifiés et envoie des soldats pour le faire. Ainsi, la mort surviendrait immédiatement, ce qui, autrement, pouvait parfois prendre des jours. Fait remarquable, ils commencent par briser les jambes des deux hommes crucifiés avec le Seigneur. Ils ne vont donc pas de gauche à droite ou inversement, mais de l’extérieur vers l’intérieur. Toute l’attention se porte à nouveau sur le Seigneur Jésus, alors même qu’Il est suspendu mort sur la croix. Lorsque les soldats s’approchent de Lui, ils voient qu’Il est déjà mort. C’est pourquoi ils s’abstiennent de Lui briser les jambes. Leur conclusion logique, à savoir que ce n’est pas nécessaire, coïncide avec l’accomplissement de l’Écriture.
Pourtant, alors qu’Il est déjà mort, l’un d’entre eux ne peut s’empêcher de le traiter avec mépris. Dans ce qui doit être un accès de mépris, il perce le côté du Seigneur avec sa lance. C’est un acte totalement insensé et irrespectueux qui ne peut qu’exprimer son mépris pour cette personne. Mais la réponse du sang et de l’eau qui sortent du côté du Seigneur Jésus montre comment Dieu juge son Fils. C’est une réponse qui montre sa grâce irrésistible pour ceux qui méprisent son Fils. Le sang et l’eau qui sortent de son côté montrent la signification de son travail et l’appréciation que Dieu en fait.
En premier lieu, le sang et l’eau témoignent qu’Il est vraiment mort. Mais leur signification va au-delà de la simple observation de sa mort. Le sang est la base du pardon des péchés, car sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission (Héb 9:22). Le sang purifie des péchés devant Dieu. Grâce au sang, le pécheur est réconcilié avec Dieu et Dieu peut lui donner toutes les bénédictions qu’Il avait à cœur de donner. L’eau, en tant qu’image de la parole de Dieu, découvre le pécheur à lui-même, l’amenant à se repentir et à confesser ses péchés. Dieu pardonne alors les péchés et le pécheur en est purifié (Jn 15:3 ; 1Jn 1:9).
Jean parle aussi de l’eau et du sang dans sa première lettre (1Jn 5:6). Le sang parle de la propitiation par le jugement. L’eau parle de la purification par la reconnaissance et la confession des péchés. La propitiation par le jugement et la confession des péchés ne sont pas séparables. Dans sa lettre, Jean ajoute l’Esprit par lequel nous savons que nous avons reçu la vie éternelle. Le sang et l’eau proviennent d’un Sauveur mort, l’Esprit provient d’un Sauveur glorifié. Ensemble, les trois témoignent que tandis qu’en nous, il n’y a pas de vie, en le Fils, nous avons la vie éternelle.
Jean insiste fortement ici sur le fait que son témoignage est vrai. Il n’invente pas ces choses. Il sait de quoi il parle. Il l’a vu lui-même, en est convaincu lui-même et souhaite ardemment que tous ceux qui lisent son Évangile le croient. Il ne se contente pas d’indiquer son propre témoignage de la vérité, il cite aussi l’Écriture. N’importe qui peut voir en lisant l’Écriture que tout se rapporte au Seigneur Jésus.
L’Écriture est la base sûre de la foi en Lui. Si l’Écriture dit que quelque chose n’arrive pas à Lui, cela n’arrive pas. L’Écriture s’accomplit aussi en ne faisant pas de choses qui Le déshonoreraient. Le fait de se briser les jambes (Psa 34:21) serait le signe d’une marche imparfaite, alors que le Seigneur a en fait glorifié Dieu pendant toute sa marche sur la terre. C’est pourquoi cela est souligné avec insistance, afin qu’à sa mort, il ne puisse être accusé de quoi que ce soit qui puisse entacher cette perfection.
Jean cite un autre mot de l’Écriture pour rendre son témoignage de la vérité encore plus fort. Cette fois, il s’agit du témoignage de quelque chose dans l’Écriture qui Lui arriverait pourtant (Zac 12:10). Le percement du côté du Seigneur avec une lance devait se produire pour que s’accomplisse la parole de l’Écriture selon laquelle ils verront celui qu’ils ont percé (Apo 1:7). L’accomplissement est encore dans le futur, mais la condition de l’accomplissement est déjà remplie.
Quel puissant triple témoignage – le propre témoignage de Jean et deux passages de l’Écriture – pour convaincre chaque lecteur de la vérité de la vie, de la mort et du retour du Seigneur Jésus. En effet, la deuxième passage de l’Écriture inclut sa résurrection, sa glorification et son retour. Jean cite donc à nouveau ce mot d’Écriture dans le livre de l’Apocalypse qu’il a écrit (Apo 1:7).
38 - 42 L’ensevelissement
38 Or, après cela, Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate l’autorisation d’enlever le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et enleva le corps de Jésus. 39 Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit vers Jésus, vint, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ 100 livres. 40 Ils prirent le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelir. 41 Or il y avait un jardin, au lieu où il avait été crucifié, et dans le jardin, un tombeau neuf dans lequel personne n’avait jamais été déposé. 42 Ils déposèrent donc Jésus là, à cause de la Préparation des Juifs, parce que le tombeau était proche.
Après le témoignage de Jean et de l’Écriture, c’est merveilleux de voir qu’il y a quelqu’un qui va confesser ouvertement le Seigneur, alors qu’avant il ne le faisait pas. Pilate reçoit une autre visite. Avant que les corps ne soient enlevés de la croix, Joseph d’Arimathée vient lui demander s’il peut enlever le corps du Seigneur Jésus de la croix. Joseph s’avère être un disciple du Seigneur, mais il ne s’était pas encore montré ouvertement. La crainte des hommes l’avait empêché de se faire connaître en tant que disciple de Christ. Mais lorsqu’il y a une vraie vie de Dieu par la foi en Christ, le moment vient où cette vie ne peut plus rester cachée. La vie doit s’exprimer.
Pour Joseph, le moment est venu de Le confesser alors qu’Il est mort sur la croix. C’est maintenant qu’il faut le faire. Il s’avance et s’engage avec le Christ qui est mort. C’est une preuve évidente de la vie nouvelle lorsqu’une personne s’engage avec un Christ qui est mort et confesse ainsi sa foi en Lui.
Le témoignage courageux de Joseph est imité. Quelqu’un se joint à lui qui n’était pas non plus venu témoigner ouvertement du Seigneur auparavant. Nicodème a autrefois cherché le Seigneur pendant la nuit et a entendu de Lui des choses impressionnantes (Jn 3:1). Il s’est peut-être souvenu de ce qu’Il lui avait dit au sujet de son élévation (Jn 3:14).
Le Seigneur a alors semé en lui la graine de la Parole. Cette Parole a commencé à germer. Une première confession timide a franchi les lèvres de Nicodème lorsque ses collègues pharisiens ont parlé de faire prisonnier Christ. À cette occasion, il a exprimé une réserve qui lui a valu des remarques cinglantes de la part de ses collègues (Jn 7:50-52).
Ici, il rejoint Joseph avec un mélange de myrrhe et d’aloès. Il a préparé ce moment. Avec beaucoup de révérence et de prudence, ils enlèvent ensemble le corps du Seigneur Jésus de la croix. Ils enveloppent son corps linge dans lesquels ils mettent aussi des aromates. C’est une coutume chez les Juifs lorsqu’ils ensevelissent quelqu’un. Cela permet de contrer l’odeur de corruption. Ils ne se souviennent pas que Dieu a dit dans sa Parole qu’il ne verrait pas la corruption (Psa 16:8-11). Le Seigneur entre dans un tombeau qui n’a jamais été en contact avec la mort. À cet égard aussi, Il n’a pas vu la corruption ; Il n’a pas été en contact avec elle, et son corps ne l’a pas connue.
La Préparation joue aussi un rôle auprès de Joseph et de Nicodème. Jean mentionne que « Jésus » est déposé dans le tombeau. Notez qu’il ne dit pas ici ‘son corps’ ; il est, même s’Il est mort, la personne Jésus. Jésus est déposé dans ce tombeau « parce que le tombeau était proche ». Nous savons que la main de Dieu a tout dirigé de cette façon. Ce qui semble être une solution humainement pratique et qui s’inscrit bien dans les circonstances, a été incorporé par Dieu dans son conseil. Il ne pouvait s’agir d’autre chose que de ce tombeau.