1 - 2 Israël est battu devant les Philistins
1 Ce que Samuel avait dit arriva à tout Israël. Israël sortit à la rencontre des Philistins pour livrer bataille, et ils campèrent près d’Ében-Ézer ; les Philistins, eux, campèrent à Aphek. 2 Les Philistins se rangèrent en bataille contre Israël ; la bataille devint générale, et Israël fut battu devant les Philistins, qui frappèrent environ 4000 hommes en bataille rangée, dans la campagne.
La première partie du verset 1 appartient encore au dernier verset de 1 Samuel 3 (1Sam 3:21). L’Éternel se révèle à Samuel par sa parole. Cette parole, Samuel la transmet à Israël. Pourtant, ici, elle est appelée « ce que Samuel avait dit ». Le peuple l’entend parler, mais il ne transmet que ce que l’Éternel lui a dit.
En tant que Lévite, il enseigne la loi au peuple (Deu 33:8-10a ; 2Chr 17:8-9 ; 30:22). Son service implique le peuple tout entier qu’il enseigne et exhorte, en tant que Lévite itinérant, de lieu en lieu, à être obéissant à la loi de Dieu.
Lorsque Samuel est affirmé dans son service, nous avons l’histoire de la destruction de l’ancien état des choses. Nous voyons cette histoire se dérouler lors de la ‘mise en captivité’ de l’arche. Dieu, dans sa providence, permet que l’arche soit capturée par les ennemis de son peuple, ce qui ne serait jamais arrivé autrement, mais le peuple en est responsable. Les ennemis qui jouent le rôle principal dans cette histoire sont les Philistins. Dans le livre des Juges, ils sont de plus en plus évidents. En 1 Samuel, c’est la première fois qu’il est question des Philistins depuis la capture et la mort de Samson il y a une vingtaine d’années.
Il est important de rappeler ce que représentent ces ennemis. Le plus remarquable, c’est qu’ils vivent sur le même pays que les Israélites, un pays promis par Dieu à Israël et qui leur appartient maintenant. Cependant, il y a une grande différence entre le chemin par lequel les deux peuples sont arrivées là. Il existe un court chemin entre l’Égypte et Canaan, et c’est « le chemin du pays des Philistins, qui est pourtant proche » (Exo 13:17). Sur ce chemin, on peut éviter la mer Rouge et le désert, ainsi que le Jourdain, alors qu’Israël est entré dans le pays promis précisément par la mer Rouge, le désert et le Jourdain.
Sur le plan spirituel, nous pouvons en tirer beaucoup d’enseignements. Les Philistins sont une image des chrétiens qui ne le sont que de nom. Ce sont des personnes qui prétendent appartenir au peuple de Dieu, mais qui ne jugent pas nécessaire de croire que Christ est mort et ressuscité pour eux et qu’ils sont morts et ressuscités avec Lui (en image, la mer Rouge et le Jourdain). Ils n’ont pas non plus appris les expériences du désert. Ils sont entrés dans le pays sans avoir réalisé ces vérités dans leur cœur et les avoir expérimentées dans la pratique. Par leur confessions, ils n’appartiennent plus au monde (Égypte). De nom, ils prétendent appartenir au peuple de Dieu, mais ils ne sont pas nés de nouveau.
Les Philistins n’appartiennent pas au pays de Dieu. Le peuple de Dieu, cependant, n’a pas réussi à chasser les Philistins du pays et ce sont eux qui mettent la main sur l’arche, comme nous le verrons aux versets suivants. Dans l’Ancien Testament, l’arche est l’une des plus belles images du Seigneur Jésus. L’or de l’arche symbolise sa Déité et le bois son Humanité, réunis en une seule personne (l’arche). Nous voyons dans le propitiatoire de l’arche une image de son œuvre expiatoire et dans les chérubins de son gouvernement. L’arche se trouve dans le lieu le plus saint, dans la présence immédiate de Dieu. C’est aussi le trône de Dieu. En Christ « habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col 2:9).
Il semble qu’Israël prenne l’initiative de la bataille car il est mentionné en premier. Ils partent en guerre sans aucun ordre de Dieu ni aucune menace de la part des Philistins. Il n’y a pas de sacrificateur qui vienne les encourager (cf. Deu 20:1-4). Rien n’indique non plus qu’ils aient consulté Samuel avant cette bataille. Il semble s’agir d’un accès soudain de violence, peut-être une rébellion à cause d’une humiliation subie.
Ils campent « près d’Ében-Ézer », ce qui signifie ‘la pierre de secours’. Ce nom est déjà mentionné ici, alors que le lieu ne recevra ce nom de Samuel que 20 ans plus tard, après une victoire sur les Philistins (1Sam 7:12). C’est comme si cela indiquait déjà que le lieu de la défaite deviendra le lieu d’honneur de l’Éternel.
La première bataille est gagnée par les Philistins parce que Dieu n’est pas ici avec Israël. Comme Samson, ils sont impuissants parce qu’ils ne sont pas demeurés séparés pour Dieu. Nous ne lisons pas non plus d’action de Samuel dans la prière en leur faveur. Ils ne comptent que sur leurs propres forces et cela alors que leur cœur s’est égaré de Dieu (Jér 17:5). Lorsque le peuple de Dieu agit de la sorte, il échoue toujours. Dieu se retire de ceux qui se retirent de Lui (Osé 9:12). De même, l’Éternel s’est aussi retiré de Samson (Jug 16:20), parce que Samson s’est d’abord retiré de Lui.
3 - 5 L’arche entre dans le camp
3 Le peuple rentra dans le camp, et les anciens d’Israël dirent : Pourquoi l’Éternel nous a-t-il battus aujourd’hui devant les Philistins ? Allons chercher à Silo l’arche de l’alliance de l’Éternel. Qu’elle vienne au milieu de nous et nous sauve de la main de nos ennemis. 4 Le peuple envoya [des hommes] à Silo, et on apporta de là l’arche de l’alliance de l’Éternel des armées, qui siège entre les chérubins ; les deux fils d’Éli, Hophni et Phinées, étaient là avec l’arche de l’alliance de Dieu. 5 Dès que l’arche de l’alliance de l’Éternel entra dans le camp, tout Israël se mit à pousser de grands cris, de sorte que la terre en frémit.
Lorsque le peuple est rentré au camp, les anciens se demandent pourquoi l’Éternel a permis qu’ils subissent une défaite. La question est une expression pieuse, mais sans aucun travail de la conscience. Ils n’attendent pas non plus de réponse, mais la donnent eux-mêmes. Cette réponse ne vient donc pas de l’Éternel, mais de leur propre cœur. Ils acceptent que la défaite vienne de l’Éternel, peut-être parce qu’ils se rendent compte qu’Il n’est pas parti avec eux. Une conclusion justifiée, mais suivie d’une mauvaise réponse.
L’effet de la défaite aurait dû être une humilité générale (cf. Jos 7:6-8). Ils auraient alors su que c’était à cause de leur péché, de leur infidélité à l’Éternel. Cependant, ils recourent à un acte insensé. Ils veulent forcer l’Éternel à aller avec eux maintenant. Ils veulent prendre l’arche avec eux, pour qu’elle les délivre.
Les chefs ont quelques connaissances. Cependant, un peu de connaissance met la vie en danger si tu t’imagines tout savoir. Ils se souviennent que l’arche était avec eux une fois et qu’elle leur a donné la victoire à l’époque. C’était lorsqu’ils étaient à Jéricho et que les murs sont tombés (Jos 6:3-20). Seulement, ils oublient que les murs de Jéricho sont tombés « par la foi » (Héb 11:30). Ici, la foi manque. Ici, ils agissent par superstition qui veut utiliser l’arche comme une mascotte. Dieu n’a donné aucun ordre en ce sens. Ce qu’ils veulent frise la sorcellerie.
La même chose se produit dans la chrétienté avec des observances telles que le baptême et la cène. Ces symboles, lorsqu’ils sont utilisés séparément de la foi, se voient attribuer des effets magiques par leur utilisation. Dès que les coutumes extérieures se détachent d’un lien vivant avec Dieu et Christ, elles deviennent de l’idolâtrie. Ainsi, la croix devient un signe de victoire tandis qu’elle signifie la diffamation.
La prière et la lecture de la Bible peuvent aussi devenir des habitudes sans vie, tout comme la participation à une réunion chrétienne. Cela se produit lorsque ces choses se déroulent à partir d’une pensée que Dieu sera satisfait de cela et non à partir d’un désir intérieur d’avoir communion avec Lui. Il ne peut y avoir de communion avec Lui que si toute la vie est soumise à sa volonté. Sinon, il s’agit de prendre l’arche de l’alliance, alors que le cœur n’est pas dirigé vers le Dieu de l’alliance.
La présence de Dieu est seulement là où il y a obéissance à sa Parole. C’est pourquoi Moïse a pu compter sur la présence de Dieu lorsqu’il a fait avancer l’arche (Nom 10:35-36 ; cf. Jos 3:10-11). Il est possible que Hophni et Phinées aient pensé à cet événement lorsqu’ils ont envoyé chercher l’arche.
Il est facile pour le cœur dépravé de l’homme de faire appel à des exemples tirés de l’Écriture pour justifier de mauvaises pratiques. Pour ce faire, ces exemples sont sortis de leur contexte. Une fois que l’arche est arrivée dans le pays, il n’est pas question de l’éloigner de son lieu de repos à l’occasion de certains événements. Le peuple doit toujours se rendre à l’arche en tant que lieu de la présence de Dieu (Deu 12:5-14). Jamais ils ne doivent prendre l’arche pour qu’elle vienne à eux.
Tous les peuples de la terre ont l’habitude d’emmener leurs dieux et leurs objets sacrés à la guerre. Les Perses, les Romains et les Grecs, par exemple, le font. À notre époque moderne, nous trouvons des vestiges de cette ancienne superstition, par exemple dans la dédicace et la bénédiction de croix et de bâtiments et dans la sanctification des couleurs et des drapeaux nationaux.
On va chercher l’arche pour l’utiliser dans la bataille. À ce stade, le Saint Esprit donne une description détaillée de l’arche. L’arche est « l’arche de l’alliance de l’Éternel ». Cela indique le lien entre Dieu et son peuple. C’est aussi « l’arche de l’alliance de l’Éternel des armées » (cf. 1Sam 1:3). C’est son nom en tant que prince de ses armées. Enfin, il est mentionné qu’Il « siège entre les chérubins », ce qui indique qu’Il règne dans la justice.
Selon la pensée de Dieu, tout cela est lié à l’arche. Pour la foi, l’arche est la gloire et l’honneur d’Israël (verset 22). Cependant, il n’y a pas de foi parmi le peuple et encore moins parmi les deux fils d’Éli qui sont avec l’arche. Le lien entre l’arche et les deux méchants fils d’Éli est un lien que Dieu ne peut pas accepter.
Ce ne sont pas les sacrificateurs qui envoient chercher l’arche, mais le peuple. Le peuple gouverne et fait ce qui est juste à ses propres yeux. Le peuple entier pousse de grands cris, mais ce sont des cris creux et vains, sans aucune cause réelle. C’est dire à quel point ils sont égarés. Leurs cris de joie prouvent qu’ils sont dans l’erreur. Voir un symbole les excite tout en niant sa vérité. Il est toujours plus facile de pousser des cris de joie que de se battre. Il est plus facile de s’enthousiasmer dans les rassemblements de masse sous l’influence de la foule que de vivre avec consécration pour le Seigneur dans la vie de tous les jours. Un degré élevé d’excitation religieuse n’est pas une preuve de la faveur et de la bénédiction de Dieu.
6 - 11 L’arche est prise par les Philistins
6 Les Philistins entendirent le bruit des cris et dirent : Quel est ce bruit de grands cris dans le camp des Hébreux ? Et ils surent que l’arche de l’Éternel était venue dans le camp. 7 Alors les Philistins eurent peur, car ils dirent : Dieu est venu dans le camp. Et ils dirent : Malheur à nous ! car il n’en a jamais été ainsi auparavant. 8 Malheur à nous ! Qui nous délivrera de la main de ces dieux puissants ? Ce sont là les dieux qui ont frappé les Égyptiens de toutes sortes de fléaux dans le désert. 9 Philistins, fortifiez-vous et soyez hommes, de peur que vous ne soyez asservis aux Hébreux, comme ils vous ont été asservis ! Soyez hommes et combattez ! 10 Les Philistins combattirent, et Israël fut battu ; ils s’enfuirent chacun à sa tente ; et la défaite fut très grande, il tomba d’Israël 30000 fantassins. 11 L’arche de Dieu fut prise, et les deux fils d’Éli, Hophni et Phinées, moururent.
Les Philistins manquent eux aussi d’intelligence, ce qui est compréhensible. Pour eux, l’arche est aussi une mascotte, rien de plus. Tout comme Israël incrédule, ils confondent le symbole avec le vrai Dieu. La joie des uns et la peur des autres sont toutes deux le résultat de l’incrédulité et de l’ignorance.
Les Philistins parlent des « Hébreux », et non des ‘Israélites’. Les Israélites étaient connus des peuples étrangers sous le nom d’Hébreux (Exo 1:15 ; 2:6). Ce que les Philistins disent ensuite montre qu’ils connaissent bien l’histoire de l’arche et du peuple de Dieu. Ils savent ce qui s’est passé il y a environ 300 ans. Pourtant, ils ne sont pas informés avec précision. Ils relient les fléaux par lesquels Dieu a frappé le pays d’Égypte au désert et non au pays d’Égypte.
Quoi qu’il en soit, ils sont dûment impressionnés par la puissance de Dieu, qu’ils considèrent, avec leur vision idolâtre, comme plusieurs dieux puissants. Aussi, tout ce qu’ils peuvent se dire en tant qu’hommes du monde pour s’encourager mutuellement, c’est : « Soyez hommes. » L’homme de foi parle différemment. Il ne s’appuie pas sur sa propre force humaine, mais sur le Seigneur.
Les Philistins combattent en utilisant toutes leurs forces, alors qu’il semble qu’il n’y ait pas de combat de la part d’Israël. Il est possible qu’ils soient dépassés parce qu’ils s’appuient sur leur mascotte et que, dans leur folie, ils aient pensé que Dieu se battrait pour eux à cause de l’arche. En réalité, ils perdent parce que l’Éternel n’est pas avec eux et les livre aux mains des Philistins. La superstition rend une personne aveugle au danger réel et impuissante face à l’ennemi. Il va Israël comme les fils d’un certain Sceva, qui mentionnent aussi le nom de Jésus par pur intérêt personnel afin de réussir (Act 19:13-17).
Dieu ne se laissera pas contraindre à un combat pour nous si notre cœur n’est pas avec Lui. Utiliser des mots sacrés, citer des conducteurs vénérables, s’appuyer sur des moyens sanctifiés comme l’eau baptismale, le pain et le vin, tout cela ne vaut rien. Il s’agit de la pureté du cœur et des mains. Aucun privilège extérieur, aucune expérience passée de la présence de Dieu, aucune justesse de position ou de doctrine ne peut prendre la place de la vérité dans le cœur devant Dieu. Dieu « désire la vérité dans l’homme intérieur » (Psa 51:8).
Le massacre est immense. Les corps ont dû être entassés autour de l’arche car ils voulaient désespérément protéger l’arche, symbole de leur foi. La défaite est humiliante et étendue. Dieu utilise cette guerre pour libérer l’arche des mains de gens méchants qui se vantent d’être son peuple. Les fils d’Éli disparaissent de la scène pour toujours. L’arche est mise en captivité. En même temps, son chemin est triomphal, comme nous le verrons.
12 - 18 Le message concernant les pertes
12 Un homme de Benjamin courut de la bataille, et vint à Silo ce même jour, ayant ses vêtements déchirés et de la terre sur sa tête. 13 Quand il arriva, voici, Éli était assis sur un siège, aux aguets, à côté du chemin ; car son cœur tremblait pour l’arche de Dieu. L’homme entra donc pour annoncer dans la ville [ce qui était arrivé], et toute la ville jeta des cris. 14 Éli entendit le bruit des cris et dit : Qu’est-ce que ce bruit de tumulte ? L’homme vint en hâte informer Éli. 15 Or Éli était âgé de 98 ans, il avait les yeux fixes et il ne pouvait pas voir. 16 L’homme dit à Éli : Je viens de la bataille et je me suis enfui de la bataille aujourd’hui. [Éli] dit : Qu’est-il arrivé, mon fils ? 17 Celui qui portait le message répondit : Israël a fui devant les Philistins, et il y a même eu une grande défaite du peuple ; tes deux fils aussi, Hophni et Phinées, sont morts, et l’arche de Dieu est prise. 18 Lorsqu’il mentionna l’arche de Dieu, [Éli] tomba de son siège à la renverse, à côté de la porte, il se brisa la nuque et mourut ; car c’était un homme âgé et lourd. Il avait jugé Israël 40 ans.
Un homme de Benjamin parvient à s’échapper. À toute vitesse, il atteint Silo. Là, Éli s’assoit sur le siège à côté du chemin. Le messager passe en trombe devant Éli. Ce n’est pas l’homme auquel il pense d’abord pour délivrer son triste message. Apparemment, Éli n’est pas impliqué dans ce qui se passe dans la vie du peuple. Le Benjaminite apporte son message dans la ville. Ses vêtements déchirés sont un signe du peuple déchiré, divisé et dispersé. La terre sur sa tête indique l’humiliation du peuple. Son apparence indique qu’il est un messager porteur de mauvaises nouvelles.
Après le message, de grands cris s’élèvent dans toute la ville. Tous les habitants doivent avoir des parents ou des amis dans l’armée au sujet desquels ils s’inquiètent. En particulier, la nouvelle concernant l’arche aura frappé fort. En tout cas, c’est la plus grande préoccupation d’Éli, plus grande que celle concernant ses fils. Ce qui arriverait à ses fils lui avait été promis (1Sam 2:34).
Éli était aveugle, mais pas sourd. Il ne peut pas voir les vêtements déchirés et la terre sur la tête du messager, mais il entend l’effet du message. Bien qu’il en ait une idée, il veut connaître la raison exacte des gémissements. C’est alors que le messager vient lui aussi trouver Éli et lui raconte ce qui s’est arrivé. Le récit qu’Éli reçoit n’est pas de seconde main, mais provient d’un témoin oculaire. Ce n’est pas non plus le récit d’un événement loin dans le passé, mais de quelque chose qui n’a pas encore passé une nuit.
Éli l’invite gentiment à faire son récit. Il utilise le paternel « mon fils », afin que le messager lui raconte librement et ouvertement, sans rien omettre, tout ce qui s’est arrivé (cf. 1Sam 3:16-18).
Dans son récit, le messager mentionne brièvement et avec force quatre affaires, chaque affaire suivante étant plus grave que la précédente.
1. Israël a fui devant ses ennemis. Le fait qu’Israël ait dû tourner le dos à ses ennemis prouve la présence d’un grand mal. Cela indique une grave égarement par rapport à l’Éternel, qui avait promis le contraire si le peuple était fidèle.
2. Il y eut un grand massacre parmi le peuple. Ils auraient aussi pu être vaincus sans grande perte. Cependant, il ne reste plus beaucoup de combattants.
3. Ses deux fils sont morts. En tant que père, cela lui aura fait encore plus mal que les 30000 autres morts. D’autant plus qu’il y a peu d’espoir qu’ils soient morts dans la paix de Dieu.
4. L’arche de Dieu est prise. C’est la nouvelle la plus redoutée et la plus terrible de toutes. Maintenant, Dieu a abandonné Israël et il n’y a plus d’espoir de rétablissement pour Israël.
Ce n’est qu’à l’évocation de la prise de l’arche qu’Éli tombe de son siège et meurt. Aussi faible qu’il ait pu être pour défendre les droits de l’Éternel, il y avait pourtant en lui une véritable préoccupation pour le symbole de la présence de Dieu.
19 - 22 I-Cabod
19 Sa belle-fille, femme de Phinées, était enceinte, sur le point d’accoucher ; quand elle entendit la nouvelle que l’arche de Dieu était prise, et que son beau-père et son mari étaient morts, elle se courba et enfanta, car les douleurs la surprirent. 20 Comme elle allait mourir, celles qui se tenaient auprès d’elle [lui] dirent : Ne crains pas, car tu as enfanté un fils. Mais elle ne répondit pas et n’y fit pas attention ; 21 et elle appela l’enfant I-Cabod, en disant : La gloire s’en est allée d’Israël. C’était parce que l’arche de Dieu était prise, et à cause de son beau-père et de son mari. 22 Elle dit : La gloire s’en est allée d’Israël, car l’arche de Dieu est prise.
Dans la maison d’Éli se trouve une femme craignant Dieu, l’épouse du méchant Phinées. Pour elle aussi, l’arche revêt la plus grande importance. Les femmes qui l’entourent ne la comprennent pas, pas plus qu’Anne n’a été comprise. Elles ne comprennent pas ce qui est en elle concernant l’honneur du peuple de Dieu. Son cœur qui craint Dieu sait ce que l’arche signifie pour Israël. Pour elle, l’arche représente la présence de Dieu et elle a disparu (Psa 78:60-61).
Ce qui arrive ici est définitif. L’arche est partie en captivité et ne reviendra jamais dans le tabernacle de Silo. Silo a été détruit et la tente a aussi cessé de servir d’abri à l’arche. L’arche ne retrouve sa place que dans le temple.
Il y a quatre situations où Israël est en captivité, c’est-à-dire qu’il est en captivité hors de son pays. Trois fois, c’est littéralement le cas et une fois symboliquement et c’est ici.
La première captivité est celle de l’Égypte. Au cours de cette captivité, le peuple s’est égaré de Dieu. Moïse, engendré par Dieu, conduit le peuple à sortir de la captivité et à l’amener sur le pays promis. Cela arrivera de nouveau au peuple dans le futur.
En 1 Samuel, nous voyons le deuxième cas. Le peuple est livré à la captivité pour cause d’infidélité, cette fois dans l’arche qui tombe aux mains des Philistins. Dans l’arche, le peuple est symboliquement emmené en captivité. Dieu abandonne son peuple. L’histoire se poursuit ensuite dans ce qui arrive à l’arche au pays des Philistins. Pendant tout le temps où l’arche a disparu, personne ne semble s’en être soucié. Ce n’est que lorsque David s’en préoccupe que l’arche est ramenée de captivité et amenée à Sion.
La troisième captivité est celle de Babylone, en jugement de la décadence du peuple sous le règne des rois. La gloire de l’Éternel disparaît, certes par étapes, de Jérusalem (Ézé 9:3a ; 10:18-19 ; 11:22-23). La rétablissement – bien que partiel – se produit sous le souverain sacrificateur Jéshua et le prince Zorobabel, qui sont ensemble une image du Seigneur Jésus. Cette rétablissement est décrit dans le livre d’Esdras (Esd 1:1-3 ; 2:1-2 ; 3:2).
La quatrième captivité – la dispersion d’Israël parmi les nations – est le résultat du rejet du Seigneur Jésus et se poursuit encore. Elle prendra fin avec la venue du Seigneur Jésus lui-même. Il ramènera les dispersés des extrémités de la terre sur leur pays (Ézé 11:16-19). Viendra alors le royaume de paix, sans aucune chance d’une nouvelle captivité.
Il ne s’agit pas seulement d’une histoire prophétique pour Israël. La signification prophétique est aussi significative pour nous. Les Philistins sont une image des chrétiens qui ne le sont que de nom. C’est ce que nous voyons notamment dans l’église de Sardes (Apo 3:1-6). Le protestantisme y est présenté tel qu’il s’est développé depuis la Reformation. Nous voyons comme jamais auparavant que l’arche a fini entre les mains sales des Philistins. C’est l’époque de la critique de la Bible et des erreurs sur le Seigneur Jésus. Dans le protestantisme, ces erreurs sont plus importantes que dans le catholicisme romain.