Introduction
David s’est mis dans une position intenable. Avant de décrire comment cela se termine, il est décrit la position intenable de Saül et la façon dont il y fait face.
1 - 2 David doit combattre contre Israël
1 En ces jours-là, les Philistins rassemblèrent leurs armées pour la guerre, pour combattre contre Israël ; Akish dit à David : Sache bien que tu sortiras avec moi [pour aller] au camp, toi et tes hommes. 2 David dit à Akish : Aussi tu sauras ce que ton serviteur fera. Akish dit à David : Aussi je t’établirai, pour toujours, gardien de ma personne.
Les Philistins sentent que le moment est venu pour combattre contre Israël. Ils ont peut-être remarqué quelque chose de l’affaiblissement des forces de Saül. Aussi, le séjour de David auprès d’eux leur aura donné un certain rassurement. Après tout, leur plus grand ennemi, qui leur avait déjà infligé de nombreuses défaites, est maintenant leur allié. Cela garantit que le temps viendra où David devra marcher avec Akish pour combattre contre son propre peuple. Il ne peut pas continuer ses activités mensongères. Le jour de la vérité se lève. Il doit maintenant tout avouer. Mais il ne le fait pas. Akish lui ordonne que lui et ses hommes partiront avec lui dans l’armée pour combattre contre Israël.
David persiste dans son attitude mensongère. Il n’est pas ouvert et ne répond ni par oui ni par non, mais donne une réponse générale et évasive. Il ressemble à Pierre qui a non seulement renié le Seigneur, mais aussi ses relations avec ses condisciples (Lc 22:58). David s’est réfugié à Akish pour être à l’abri des persécutions de Saül. Il s’avère maintenant qu’il est prisonnier d’Akish. Akish l’établit même comme gardien de sa personne pour toujours. Le grand vainqueur du géant philistin devient le défenseur des Philistins. Cela peut arriver à un croyant qui commence à vivre dans le mensonge.
3 - 6 L’Éternel ne répond pas à Saül
3 Or Samuel était mort, tout Israël s’était lamenté sur lui, et on l’avait enterré à Rama, dans sa ville. Saül avait ôté du pays les évocateurs d’esprits et les diseurs de bonne aventure. 4 Les Philistins s’assemblèrent et ils vinrent camper à Sunem. Saül rassembla tout Israël, et ils campèrent à Guilboa. 5 Quand Saül vit le camp des Philistins il eut peur, et son cœur trembla très fort. 6 Saül interrogea l’Éternel, mais l’Éternel ne lui répondit pas, ni par les songes, ni par l’urim, ni par les prophètes.
Ici, la mort de Samuel est à nouveau soulignée. La mort de Samuel présuppose aussi la fin des révélations prophétiques de Dieu. Cela ne veut pas dire qu’elles ne sont plus là du tout, mais qu’elles ne sont plus là pour Saül. Ce fait est répété pour donner un sens au reste du chapitre. Il en va de même pour la remarque selon laquelle Saül a ôté du pays les évocateurs d’esprits et les diseurs de bonne aventure. L’un d’entre eux est mentionné plus loin dans le chapitre.
Cependant, ce chapitre montre que cela ne devait être qu’un acte pour compenser sa désobéissance. Ce n’est pas le résultat d’une crainte de Dieu. Le fait qu’il ait ôté ceux qui étaient associés aux démons semble avoir été une action pour sauver la face. Il n’a aucune considération pour Dieu, mais une telle purification lui permet de faire taire sa conscience. Cet acte en soi bon a été fait avec un mauvais motif. Ce n’est rien d’autre que la ‘remise à neuf de la chair’. C’est pourquoi Saül peut encore s’y rendre plus tard, lorsqu’il doit et va avoir une parole du monde invisible. Il s’avère alors que son travail n’était pas un travail pur, accompli avec conviction devant Dieu.
Lorsque Saül voit que les Philistins s’apprêtent à lui faire la guerre, il devient terrifié. Il se voit contraint de consulter l’Éternel. Cependant, Dieu ne lui répond plus. Les voies par lesquelles il pouvait le faire sont fermées. Dieu ne se révèle pas à lui directement par le biais d’un songe. La voie de l’urim est elle aussi fermée. Saül lui-même s’en est chargé par son meurtre des sacrificateurs. Plus aucune révélation ne vient non plus par le prophète Samuel, car Samuel est mort. Saül se retrouve tout seul. L’Éternel, et tout ce qui Lui appartient, est avec David.
Saül n’obtient aucune réponse de l’Éternel parce qu’il ne vient pas à Lui le cœur brisé et l’esprit vaincu. Dieu ne se laisse pas consulter par des gens qui conçoivent dans leur cœur autre chose que ce que sont ses pensées (Ézé 14:3). D’ailleurs, comment pourrait-il s’attendre à ce que l’Éternel lui réponde, lui qui n’a pas écouté Samuel durant sa vie et qui, aujourd’hui encore, hait et persécute David ? Dieu n’écoute-t-il donc pas la prière ? Oui, mais pas à la prière de ceux qui se détournent délibérément de Lui et ne veulent pas L’écouter : « Qui détourne son oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination » (Pro 28:9). Dès que quelqu’un vient à Lui avec repentance, Il l’écoute immédiatement.
7 - 10 Saül va voir une diseuse de bonne aventure
7 Saül dit alors à ses serviteurs : Cherchez-moi une femme qui évoque les esprits, et j’irai vers elle pour la consulter. Ses serviteurs lui dirent : Voici, il y a à En-Dor une femme qui évoque les esprits. 8 Saül se déguisa en revêtant d’autres vêtements, il s’en alla accompagné de deux hommes, et ils vinrent de nuit chez la femme. Il dit : Je te prie, pratique pour moi la divination par un esprit et fais-moi monter celui que je te dirai. 9 La femme lui dit : Voici, tu sais ce que Saül a fait, qu’il a retranché du pays les évocateurs d’esprits et les diseurs de bonne aventure ; pourquoi dresses-tu donc un piège à mon âme pour me faire mourir ? 10 Saül lui jura par l’Éternel : [Aussi vrai que] l’Éternel est vivant, il ne t’arrivera aucun mal pour cette affaire !
Saül n’a peur que pour lui-même. Il est désespéré. Dans son désespoir, il ne se convertit pas à Dieu en reconnaissant sa désobéissance, son orgueil, sa fierté et sa haine injuste envers David. Il prend le chemin que beaucoup empruntent aujourd’hui, celui de l’occultisme. Nous sommes ici à la fin d’une époque. La chrétienté est aussi entrée dans une époque où l’on consulte les esprits impurs. Les gens s’ouvrent à eux.
Saül cherche à entrer en contact avec le monde des esprits. Il demande à ses serviteurs de chercher pour lui une femme qui évoque les esprits. Ses serviteurs veulent lui rendre service dans cette entreprise maléfique. Ils lui en indiquent immédiatement un. C’est quelqu’un qui habite à En-Dor, une ville située non loin de là. Ce médium a échappé à la purge de Saül. Saül n’a apparemment pas non plus fait son travail à fond. Il se déguise – comme s’il pouvait tromper Dieu ! – et se rend à En-Dor.
La femme, la médium, craint d’abord de tomber dans un piège. La providence de Dieu la dirige de telle sorte qu’elle rappelle à Saül ce qu’il lui a ordonné plus tôt. Elle souligne le danger qu’elle court à cause de la loi que Saül a promulguée. Peut-être fait-elle cela pour augmenter son prix.
Il est frappant de voir à quel point elle est consciente du danger que lui fait courir l’ordre de Saül d’anéantir sa ‘profession’, tandis qu’elle ignore totalement les obligations de la loi de Dieu et les horreurs de sa colère. Elle pense à ce que Saül a ordonné, mais ce que Dieu a ordonné concernant ces pratiques ne l’intéresse pas. Elle a plus peur de tomber dans un piège qui pourrait lui coûter la vie que de tomber entre les mains du Dieu vivant, « qui peut détruire et l’âme et le corps, dans la géhenne » (Mt 10:28). Les pécheurs ont plus peur du châtiment humain que du juste jugement de Dieu.
Cependant, le Saül déguisé lui jure par l’Éternel qu’elle n’a rien à craindre. Malgré tout, et même dans cette situation et dans cet antre démoniaque, il ose mentionner le nom de l’Éternel et même jurer par Lui. Il parle d’un Éternel qui vit, sans que cela soit une réalité vivante pour lui. Cela est évident dans ce qu’il promet à la femme. Il promet plus qu’il ne peut tenir lorsqu’il dit : « Il ne t’arrivera aucun mal pour cette affaire. » Il ne peut pas se protéger de la colère du Dieu vivant, et encore moins la protéger de sa colère.
Il parle ainsi parce que son cœur est loin de la réalité d’une véritable confession de ce que signifie le nom de Dieu. Sa visite à cette femme montre qu’il méprise le Dieu d’Israël. Maintenant que Dieu l’a abandonné et qu’Il est courroucé contre lui, il pense pouvoir mettre sa confiance dans une créature. Dans son cas, il s’agit même de créatures qui sont tombés loin de Dieu, qui vivent délibérément en rébellion contre Lui et qui ont pour but de tromper les gens et de les faire apostasier de Dieu.
Saül fait explicitement appel à quelqu’un qui est en contact avec des démons. C’est du spiritisme. Aucun médium ne peut ramener les morts à la vie. Seul le Seigneur Jésus tient « les clefs de la mort et du hadès » (Apo 1:18b). Pourtant, les médiums ont du succès. Mais c’est parce qu’ils s’ouvrent aux esprits démoniaques qui parlent par leur bouche. Ils savent souvent une chose ou deux sur ceux qui sont morts. Dieu a complètement interdit ce territoire à son peuple (Deu 13:1-17a), mais les masses s’en moquent. On peut noter que les gens lisent en masse les horoscopes, qui proviennent de la même source.
S’enquérir des morts est en contraste direct avec s’enquérir de Dieu. Ésaïe en parle de manière extrêmement indignée au nom de Dieu (Ésa 8:19-20). Une telle consultation est une abomination pour l’Éternel (Deu 18:9-12).
11 - 14 Saül veut faire monter Samuel
11 La femme dit : Qui te ferai-je monter ? Il répondit : Fais-moi monter Samuel. 12 Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri ; la femme parla à Saül : Pourquoi m’as-tu trompée ? tu es Saül ! 13 Le roi lui dit : Ne crains pas ; mais que vois-tu ? La femme dit à Saül : Je vois un dieu qui monte de la terre. 14 Il lui dit : Quelle est sa forme ? Elle dit : C’est un vieillard qui monte, et il est enveloppé d’un manteau. Saül sut alors que c’était Samuel ; il s’inclina, le visage contre terre, et se prosterna.
La femme pose la question qu’elle pose habituellement lorsqu’elle reçoit la visite d’une personne qui veut la consulter au sujet d’un mort. Elle reçoit la demande inhabituelle de faire monter Samuel. Nous ne lisons nulle part que, lorsque Samuel habitait à Rama, Saül soit jamais allé le consulter. Et il est certain que Rama n’est pas très loin de Guibha, la ville de résidence de Saül. Maintenant que Samuel est mort, il veut le consulter.
De même, beaucoup de ceux qui ont méprisé et persécuté les serviteurs de Dieu pendant leur vie les ont honorés après leur mort. Cela ressemble à ce que dit le Seigneur Jésus aux scribes et aux pharisiens, sur lesquels Il prononce le « malheur à vous » à cause de cette attitude : « Malheur à vous […] car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, vous ornez les sépulcres des justes » (Mt 23:29). Il les appelle « les fils de ceux qui ont tué les prophètes » (Mt 23:31), indiquant qu’ils sont exactement comme leurs pères. Sur le plan spirituel, ils sont les descendants de Saül.
Saül veut rencontrer Samuel. Cela se passe. Lorsque Saül a fait savoir à qui il veut qu’elle fait monter, l’histoire se poursuit soudain avec ce que la femme voit. Nous aurions pu nous attendre à ce qu’on nous dise comment elle s’y prend, quelles incantations et quelle magie elle utilise. Le silence profond de l’Écriture à ce sujet est révélateur. Il montre que ce territoire de Satan n’est pas un territoire dans lequel nous devrions entrer. Notre éventuelle curiosité à l’égard des méthodes qui nous mettent en contact avec des démons n’est pas satisfaite. Il est étranger à l’Être de Dieu de faire des annonces sur la façon dont les iniquités cachées nous sont révélées. L’Écriture n’appelle ni ne laisse de place aux artifices pécheurs.
Lorsque Samuel monte, ce n’est pas le résultat d’une incantation de la femme. Elle, qui est le médium par lequel s’exprime un esprit mauvais, est grandement surprise par ce qui se passe. Ce n’est pas elle qui contrôle la situation. C’est Dieu qui contrôle la scène. Comment un médium impie par l’intermédiaire d’un mauvais esprit pourrait-elle faire monter l’esprit d’un homme comme Samuel ? C’est de la folie que de le penser. C’est pourquoi la femme est très choquée.
Elle s’attendait à ce que le mauvais esprit parle à nouveau à travers elle, comme d’habitude. Ce démon, elle l’a laissé entrer en elle. Elle s’est abandonnée à lui et, par son intermédiaire, a déjà mis de nombreuses personnes en contact avec le monde invisible. Si ce démon s’était montré à elle sous l’apparence souhaitée, elle aurait imposé à Saül une histoire dont il aurait pu se satisfaire et elle aurait pu empocher son argent. Mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent. Elle ne voit pas ce que le mauvais esprit lui montrerait, mais elle voit Samuel, selon la description.
Ce qu’elle voit est la réalité et non l’imagination, car elle entend aussi ce que dit Samuel. Ce n’est pas du spiritisme. Il s’agit bien de Samuel et non d’un esprit démoniaque qui se fait passer pour Samuel. Ce n’est pas elle qui a fait monter Samuel, mais l’Éternel qui l’a fait parler. C’est une œuvre spéciale de Dieu à cause d’un cas particulier. Dieu donne à Saül un témoignage par le biais de Samuel, qui est mort. Comme mentionné, le Seigneur Jésus possède les clefs de la mort et de l’hadès, elles ne sont pas dans la main d’une quelconque créature.
Saül n’a pas vu lui-même l’apparition. La femme voit un être surnaturel. Samuel est reconnu par Saül à son manteau. Il s’incline devant l’homme qu’il a méprisé dans sa vie. Il l’a méprisé, peut-être pas tant par rapport à sa position, mais en tant que porteur de la parole de Dieu.
15 - 19 La confirmation du jugement porté sur Saül
15 Samuel dit à Saül : Pourquoi as-tu troublé mon repos en me faisant monter ? Saül dit : Je suis dans une grande détresse ; car les Philistins me font la guerre, et Dieu s’est retiré de moi, il ne me répond plus, ni par les prophètes, ni par les songes ; je t’ai donc appelé pour me faire savoir ce que j’ai à faire. 16 Samuel dit : Pourquoi m’interroges-tu, puisque l’Éternel s’est retiré de toi et qu’il est devenu ton ennemi ? 17 L’Éternel a fait pour lui-même comme il l’a dit par moi ; l’Éternel a déchiré le royaume d’entre tes mains et l’a donné à ton prochain, à David ; 18 parce que tu n’as pas écouté la voix de l’Éternel et que tu n’as pas exécuté l’ardeur de sa colère contre Amalek : à cause de cela, l’Éternel t’a fait ceci aujourd’hui. 19 L’Éternel livrera aussi Israël avec toi en la main des Philistins ; et demain, toi et tes fils, vous serez avec moi ; l’Éternel livrera aussi l’armée d’Israël en la main des Philistins.
Samuel ne s’adresse pas à Saül par l’intermédiaire d’un médium mais directement. Il rappelle ce qui a été dit à Saül précédemment et confirme ce que Saül doit déjà savoir. Il mentionne maintenant le nom de l’homme à qui l’Éternel a donné le royaume (verset 17). Samuel lui en indique aussi la cause : une seule désobéissance lui attire cette calamité (verset 18). Saül est aussi informé qu’il mourra le lendemain et ses fils avec lui. Samuel dit que Saül et ses fils seront demain avec lui dans le royaume des morts. C’est tout ce qu’il dit. Il ne dit pas qu’ils seront avec lui dans le sein d’Abraham. Jonathan sera là, Saül, lui, ne le sera pas.
Saül ressemble à Ésaü qui, lui aussi, a méprisé une bénédiction de Dieu et ne trouvait pas lieu à la repentance, et qui a donc recherchée cette bénédiction en vain, bien que même avec des larmes (Héb 12:17). Le désespoir de Saul est le désespoir de quelqu’un qui veut connaître l’avenir, mais à qui Dieu ne dit rien de plus. C’est parce qu’il a rejeté Dieu trop souvent lorsqu’Il lui annonçait l’avenir. Les gens veulent souvent savoir à quoi ressemble leur avenir, mais ils ne veulent pas l’entendre de la bouche de Dieu. Pour ces personnes, Dieu est devenu un ennemi. C’est une expression terrible quand il faut dire que Dieu est devenu l’ennemi de quelqu’un.
20 - 25 Le désespoir et l’abattement de Saül
20 Aussitôt Saül tomba à terre de toute sa hauteur et il fut extrêmement effrayé des paroles de Samuel ; même il n’y avait plus de force en lui, car il n’avait pas mangé de pain de tout le jour et de toute la nuit. 21 La femme vint près de Saül, et voyant qu’il était très troublé, elle lui dit : Voici, ta servante a écouté ta voix, j’ai risqué ma vie, et j’ai écouté les paroles que tu m’as dites ; 22 maintenant je te prie, écoute toi aussi la voix de ta servante : je vais mettre devant toi une bouchée de pain ; mange, et tu auras de la force pour aller ton chemin. 23 Mais il refusa et dit : Je ne mangerai pas. Ses serviteurs et la femme aussi insistèrent auprès de lui ; il écouta leur voix, se leva de terre et s’assit sur le lit. 24 La femme avait dans la maison un veau gras, elle se hâta de le tuer ; elle prit de la farine, la pétrit, et en cuisit des pains sans levain, 25 qu’elle apporta devant Saül et devant ses serviteurs ; et ils mangèrent ; puis ils se levèrent et s’en allèrent cette nuit même.
Après ce message, Saül tombe aussitôt à terre, « de toute sa hauteur ». Cet ajout met l’accent sur sa hauteur. Tel a été son orgueil et sa gloire. Toute cette orgueil tombe à terre. Lorsque Dieu annonce aux pécheurs dans sa Parole le sort terrible qui les attend, Il leur ouvre en même temps une porte d’espoir. Un pécheur peut franchir cette porte d’espoir s’il se repent. Cependant, ceux qui se tournent vers les portes de l’enfer pour obtenir de l’aide ne peuvent s’attendre qu’à des ténèbres, sans le moindre rayon de lumière.
Tandis qu’il est encore allongé sur le sol, la femme lui demande de l’écouter. Une fois de plus, Saül est traité avec bienveillance, mais par une médium. Elle se présente comme sa servante. Elle n’a aucune culpabilité non plus, elle a exercé son métier. Nous voyons ici ce que toutes ces pratiques démoniaques apportent. Elles n’apportent que misère et abattement, et une totale destruction spirituelle et physique. Saül a perdu toute initiative propre. Il est au pouvoir des autres, à leur merci. La femme et ses serviteurs essaient de l’aider à se relever ; ils ne peuvent rien lui offrir de mieux. Saül se lève et disparaît dans la nuit, en chemin vers sa fin tragique et dramatique (cf. Jn 13:30).
La tragédie est grande. La ruine est sa propre faute. Il y a des ténèbres démoniaques et nocturnes dans l’âme de Saül, comme il y en aura plus tard dans l’âme de Judas. Déjà ici, la nuit tombe sur la vie de Saül. Il ne peut plus retourner en arrière et fait face à sa ruine de façon irrévocable.