Introduction
Après la prière d’Anne en tant que supplication au chapitre précédent, nous entendons maintenant une prière de sa part en tant qu’adoration et prophétie. Dans cette prière, il ne s’agit pas tant du petit Samuel que de Christ (verset 10). C’est ainsi que la prière devrait être pour chacun de nos enfants. Il ne s’agit pas de leur prospérité sociale, mais de savoir si Christ sera vu en eux.
Comme indiqué précédemment, la prière d’Anne ressemble au chant de louange de Marie (Lc 1:46-55). Anne et Marie sont toutes deux l’exemple d’un reste fidèle à leur époque. Toutes deux ressentent profondément l’état déplorable du peuple de Dieu. Toutes deux comprennent qu’aucun homme, mais seulement Dieu, ne peut changer cette situation. Ils sont toutes deux des chants prophétiques et un grand encouragement au début d’une histoire marquée par de sombres nuages. C’est comme un arc d’espoir dans les nuages du jugement imminent.
La prière peut être divisée en quatre parties :
1. Versets 1-3. Anne chante le Dieu de son salut comme le Dieu fidèle, tout-puissant et omniscient. Elle parle de « notre » Dieu (verset 2).
2. Versets 4-5. Anne parle du salut qu’elle a expérimenté et de l’humiliation de l’adversaire.
3. Versets 6-8a. Le chemin sur lequel le salut est expérimenté est celui de la mort et de la résurrection.
4. Versets 8b-10. Dieu mène tout à sa fin, le combat entre le bien et le mal est terminé pour toujours. Christ règne sur la terre recréée.
La prière d’Anne, dans laquelle elle épanche les sentiments de son cœur après avoir consacré son fils à l’Éternel, est un chant de louange avec un caractère prophétique et messianique. C’est un psaume comme le fruit mûr de l’Esprit de Dieu. Anne connaît la destinée d’Israël, qui est de devenir un royaume. Elle connaît les promesses que Dieu a faites aux pères. Elle attend ardemment l’accomplissement de ces promesses. En esprit, elle voit le roi que l’Éternel donnera à son peuple et par lequel Il donnera à son peuple la domination sur la terre.
1 Les expressions de la joie
1 Anne pria et dit : Mon cœur s’égaie en l’Éternel ; ma corne est élevée en l’Éternel ; ma bouche s’ouvre sur mes ennemis, car je me réjouis en ton salut.
La grande perspective prophétique de cette prière commence par des expressions personnelles des exercices de l’âme d’une femme. Elle parle de « mon cœur », de « ma corne », de « ma bouche ». A partir de cette expérience personnelle, elle va jusqu’aux extrémités de la terre au cours de sa louange (verset 10).
Sa première prière, elle l’a faite en silence – seules ses lèvres ont remué (1Sam 1:13) – à Dieu qui écoute aussi ce qui se dit en secret. Maintenant, elle ouvre sa bouche pour raconter les choses glorieuses que l’Éternel a faites. Elle parle de l’abondance de son cœur. Son cœur ne se réjouit pas tant du don, Samuel, que de l’Éternel qui l’a donné. « Ma corn » fait référence à la force sur laquelle elle s’appuie, comme un précurseur de la corne de l’oint (verset 10).
La première partie du verset (« cœur ») et la troisième partie (« bouche ») vont de pair. La bouche exprime ce qui est dans le cœur (Rom 10:10). La deuxième partie (« corne ») et la quatrième partie (« salut ») vont aussi de pair. La corne est une image de force. Son salut réside dans la force de l’Éternel.
2 Personne ne peut être comparé à l’Éternel
2 Personne n’est saint comme l’Éternel, car il n’y en a pas d’autre que toi ; et il n’y a pas de rocher comme notre Dieu.
Après avoir exprimé sa propre joie pour ce qu’elle a trouvé en l’Éternel, elle ne parle plus que de Lui. Elle s’élève au-dessus de ses propres bénédictions et est, pour ainsi dire, complètement absorbée par ce qu’Il est.
La première caractéristique qu’elle chante est sa sainteté. La sainteté est une caractéristique particulière du Dieu d’Israël. Aucune idole ne peut y prétendre.
En dehors de Lui, il n’y a pas de Dieu non plus. Lui seul est le Dieu non créé, le Dieu éternel. Tout ce qui est en dehors de Lui vient de Lui. Il en est l’origine. Rien en dehors de Lui n’a d’existence indépendamment de Lui. « Car c’est par lui qu’ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou pouvoirs, ou autorités ; tout a été créé par lui et pour lui » (Col 1:16).
En dehors de Lui, il n’y a pas non plus de soutien à trouver, il n’y a pas de source de salut. Toute aide sûre et stable ne se trouve qu’en Lui. Il est le seul rocher.
3 L’Éternel est omniscient
3 Ne multipliez pas vos paroles hautaines ; que l’insolence ne sorte pas de votre bouche ; car l’Éternel est un Dieu de connaissance, et par lui les actions sont pesées.
La deuxième caractéristique est son omniscience (Psa 139:1-4). Il voit non seulement les actes, mais aussi les pensées et les motivations : « Il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb 4:13). Il pèse toutes les paroles et tous les actes.
C’est une consolation pour Anne ; c’est un avertissement pour Peninna de modérer son ton et de faire attention à ce qu’elle dit. Par-dessus la tête de Peninna, Anne s’adresse aux ennemis d’Israël et de Dieu. Elle remet le jugement à l’Éternel, qui rendra une justice parfaite là où règne maintenant l’injustice.
4 - 5 Les rôles sont inversés
4 L’arc des puissants est brisé, et ceux qui chancelaient se ceignent de force. 5 Ceux qui étaient rassasiés se sont faits embaucher pour du pain, et ceux qui étaient affamés ont cessé de l’être ; même la femme stérile en enfante sept, et celle qui avait beaucoup de fils dépérit.
Toutes les actions sont dirigées par Dieu. Il assure l’inversion des rôles. Il est à l’origine du développement des choses. Ce n’est que par son conseil que nous pouvons commencer, continuer et achever une œuvre avec succès. Tout ce qu’Il imagine et exécute ou fait exécuter, chaque action, chaque pensée, tout est réfléchi et pesé, parfaitement harmonieux et efficace. Rien n’est vain ou inutile. Chaque résultat le confirmera.
Anne voit par la foi le résultat des actions de l’Éternel. Par son intervention, le héros devient impuissant et celui qui chancelle est ceint de force. Il en va de même pour ceux qui sont rassasiés et pour ceux qui ont faim ; pour ceux qui sont stériles et pour ceux qui sont riches en enfants (Psa 113:9 ; Ésa 54:1-6).
Ce renversement complet des rôles se produira à travers les jugements qui précèdent le royaume de paix et dans le royaume de paix qui le suit immédiatement : « Si du moins il est juste devant Dieu de rendre la tribulation à ceux qui vous font subir la tribulation, et de vous donner, à vous qui la subissez, du repos avec nous à la révélation du Seigneur Jésus venant du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu » (2Th 1:6-8a). Nous en voyons des exemples dans le livre d’Esther, où l’Éternel abaisse Haman et élève Mardochée. Nous le voyons aussi dans ce livre, lorsqu’Il abaisse Saül et élève David.
6 - 9 La toute-puissance de l’Éternel
6 L’Éternel fait mourir et fait vivre ; il fait descendre au shéol et [en] fait monter. 7 L’Éternel appauvrit et enrichit ; il abaisse et il élève aussi. 8 De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles : il leur donne en héritage un trône de gloire ; car les piliers de la terre sont à l’Éternel, et sur eux il a posé le monde. 9 Il garde les pieds de ses fidèles, mais les méchants se taisent dans les ténèbres ; car l’homme ne triomphe pas par sa force.
Ces versets parlent de l’Éternel, de ce qu’Il fait. Anne regarde au-delà de la mort et du tombeau et pointe vers la vie et la résurrection. C’est une particularité dans l’Ancien Testament (Deu 32:39a). Toute la bénédiction de l’Éternel est basée sur la mort et la résurrection de Christ. Tous ceux qui savent qu’ils sont morts d’eux-mêmes reçoivent la vie en Lui. Ils peuvent savoir qu’ils sont morts et ressuscités avec Lui. Dans la résurrection, toutes les promesses de Dieu s’accomplissent. Abraham aussi l’a appris et l’a cru : « Il avait estimé que Dieu pouvait le [c’est-à-dire Isaac] ressusciter même d’entre les morts » (Héb 11:18b).
L’Éternel a fait des riches et des pauvres pour que les hommes dépendent les uns des autres (Pro 22:2). Cela s’applique aussi sur le plan spirituel. Ceux qui sont riches, c’est-à-dire qui connaissent leurs richesses spirituelles, les doivent à Dieu. Les pauvres se tournent vers Dieu. Accepter cette distinction de la main de Dieu rend reconnaissant et satisfait (cf. Jac 1:9-10a). Cela sauve le riche de l’orgueil et le pauvre du découragement. Riches et pauvres ont besoin les uns des autres. La distinction dans la position que nous occupons est aussi faite par Dieu.
Dans le royaume de paix, Dieu montrera les grands résultats finaux de ses actions. Les petits et les pauvres d’aujourd’hui se verront alors attribuer une place d’honneur. Nous en voyons des exemples dans le cas de Joseph qui, d’esclave et de prisonnier, devient souverain (Gen 41:14.38-44) et dans le cas de Lazare qui est un mendiant sur la terre mais qui reçoit une place dans le sein d’Abraham dans le ciel (Lc 16:20-22).
Anne chante qu’Il est tout-puissant. Nous le voyons dans la manière dont l’Éternel a fondé la terre. Les fondations ou les piliers sur lesquels Il a placé la terre est sa parole, car Il soutient l’univers « par la parole de sa puissance » (Héb 1:3a). La terre repose sur des fondations qui soutiennent la terre par la puissance qu’Il lui prête. Si les fondations de la terre sont siennes, les justes n’ont rien à craindre.
Avec la toute-puissance qui se manifeste dans la préservation de sa création, l’Éternel préserve aussi les fondements de ses fidèles. Comment la puissance de l’homme pourrait-elle s’opposer à la toute-puissance de ce grand Dieu ? Il garde les pieds de ses fidèles sur le chemin de l’héritage qu’Il leur a promis, afin qu’ils ne trébuchent pas et ne tombent pas (Psa 116:8 ; 121:3). Il garde l’héritage pour ses fidèles et garde ses fidèles pour l’héritage (1Pie 1:4-5a). Mais aux méchants, qui oppriment et persécutent les justes, Dieu ôtera la lumière de sa grâce pour qu’ils périssent dans les ténèbres. La puissance des méchants ne peut rien contre la toute-puissance de Dieu.
10 Le roi et l’oint de l’Éternel
10 Ceux qui contestent contre l’Éternel seront brisés ; il tonnera sur eux dans les cieux. L’Éternel jugera les bouts de la terre, il donnera la force à son roi et élèvera la corne de son oint.
Toute rébellion contre l’Éternel sera brisée. Il fera retentir son tonnerre dans les cieux sur tous ses adversaires. Le tonnerre est l’annonce que l’Éternel vient juger. Lorsqu’il tonne, l’homme ressent la présence du Dieu tout-puissant de manière alarmante. Ainsi, par le jugement, l’Éternel ouvre le chemin pour fonder le royaume de paix.
Ce royaume couvre toute la terre, jusqu’à ses extrémités. L’Éternel confie ensuite l’administration de ce royaume à « son roi ». Anne conclut sa prière par « son oint ». Cela signifie en quelque sorte que l’oint de Dieu est le dernier mot de Dieu à l’égard de l’homme. « Son roi » et « son oint » n’est autre que le Seigneur Jésus. Ce livre est entièrement consacré à Lui (verset 35). De même que le nom « Éternel des armées » est utilisé pour la première fois par Anne (1Sam 1:11), là en tant que femme stérile et affligée, de même le nom « oint » est utilisé par Anne pour la première fois, mais maintenant par une femme féconde et joyeuse.
11 - 17 Samuel et les fils d’Éli
11 Elkana s’en alla à Rama, dans sa maison ; quant au jeune garçon, il servait l’Éternel en la présence d’Éli, le sacrificateur. 12 Or les fils d’Éli étaient des fils de Bélial, ils ne connaissaient pas l’Éternel. 13 La coutume des sacrificateurs à l’égard du peuple [était celle-ci] : quand quelqu’un offrait un sacrifice, le serviteur du sacrificateur venait, lorsqu’on faisait bouillir la viande, ayant en sa main une fourchette à trois dents, 14 et il piquait dans le récipient, dans le chaudron, dans la marmite ou dans le pot : le sacrificateur en prenait tout ce que la fourchette amenait en haut. Ils faisaient ainsi à tous ceux d’Israël qui venaient là, à Silo. 15 Même, avant qu’on ait fait fumer la graisse, le serviteur du sacrificateur venait dire à l’homme qui sacrifiait : Donne de la viande à rôtir pour le sacrificateur ; il ne prendra pas de toi de la viande bouillie, mais [de la viande] crue. 16 Si l’homme lui disait : On va d’abord faire fumer la graisse, puis tu prendras selon le désir de ton âme, alors [le serviteur] répondait : Non, car tu en donneras maintenant ; sinon, j’en prendrai de force. 17 Le péché de ces jeunes hommes fut très grand devant l’Éternel ; car les hommes méprisaient l’offrande de l’Éternel.
Samuel est appelé « jeune garçon » à chaque fois qu’il est question de lui. Cela indique le contraste avec les adultes qui l’entourent. Cela indique également que Dieu commence quelque chose de nouveau avec ce qui n’est pas apprécié dans le monde. Il cache ses plans « aux sages et aux intelligents » et les révèle « aux petits enfants » (Mt 11:25).
L’Esprit montre le développement de l’enfant Samuel en un homme adulte et un serviteur dans un environnement religieux et en même temps impie. Cela ne peut être que l’œuvre de Dieu. Samuel est formé en secret. Il ne sert pas Éli devant l’Éternel, mais il sert l’Éternel sous la surveillance d’Éli. Il est même possible que, dans ses toutes jeunes années, il dépende des soins des femmes avec lesquelles les fils d’Éli couchent.
Les fils d’Éli sont « des fils de Bélial », c’est-à-dire qu’ils n’ont rien de commun avec Christ (2Cor 6:15a). En ces deux sacrificateurs, nous voyons comment la présence extérieure auprès de Dieu, sans Le connaître, aboutit à la pire des déviations par rapport à Lui. Une sainteté qui n’est qu’extérieure est la pire des profanation. Les fils d’Éli agissent comme si Dieu n’existait pas. Leur conduite conduit le peuple à mépriser l’offrande et à ignorer les préceptes de Dieu.
Dieu a prévu dans la loi que les sacrificateurs reçoivent leur part du sacrifice de prospérités (Lév 7:34). Cependant, cela ne satisfait pas les fils d’Éli. Ils n’en tiennent pas compte. Non seulement ils prennent bien plus que ce à quoi ils ont droit, mais ils le prennent aussi avant que Dieu n’ait reçu sa part. C’est une démonstration de puissance, une expression d’iniquité et de présomption des plus grossières.
Aujourd’hui, nous voyons cela se produire lorsque l’église du peuple de Dieu s’approprie ce à quoi Dieu a droit. Nous le voyons chez les chefs d’église qui s’enrichissent aux dépens du peuple de l’église. Dans une telle situation, il faut des hommes qui redonnent à Dieu la part qui Lui revient en tant que premier titulaire. Est-ce que nous prenons ce qu’il y a de mieux pour nous et que Dieu doit se contenter des restes ?
Quelqu’un du peuple qui vient sacrifier connaît la loi et s’adresse en conséquence à ces sacrificateur dépravés. Il indique qu’il faut d’abord sacrifier la graisse (Lév 3:3-5,16). Le serviteur du sacrificateur n’en a cure. Il a reçu sa commission du sacrificateur et il s’y tient scrupuleusement. C’est aussi ce qui lui rapporte le plus. Il menace même de recourir à la violence si celui qui sacrifie ne donne pas ce que le sacrificateur exige.
Ce spectacle présente le service de Dieu comme un très grand péché. Les représentants de Dieu Le dépeignent comme un Dieu violent et avide. Par conséquent, les hommes ont également pris le sacrifice à la légère. Nous pouvons tirer la leçon suivante : une représentation erronée de Dieu conduit au rejet du Seigneur Jésus et de son œuvre.
18 Samuel sert l’Éternel
18 Quant à Samuel, il servait devant l’Éternel, c’était un jeune garçon, ceint d’un éphod de lin.
Après avoir décrit la méchanceté des fils de sacrificateurs, nous revoyons ici le vrai serviteur. Bien que Samuel n’appartienne pas à la famille sacerdotale, il est le vrai sacrificateur. Sa pureté dans un environnement impur ressort fortement. Le comportement de Samuel contraste fortement avec celui des fils d’Éli.
L’éphod de lin est une chemise de lin portée par les sacrificateurs (1Sam 22:18). David la porte aussi une fois, lorsqu’il apporte l’arche à Sion (2Sam 6:14). David est un roi-sacrificateur. La pureté et le sentiment sacerdotal vont de pair. Samuel n’est pas de la famille d’Aaron, mais il vit en présence de Dieu et peut transmettre les pensées de Dieu en tant que prophète.
19 - 21 Croissance
19 Sa mère lui faisait une petite robe et la lui apportait d’année en année quand elle montait avec son mari pour sacrifier le sacrifice annuel. 20 Éli bénit Elkana et sa femme, et dit : Que l’Éternel te donne des enfants de cette femme, à la place du prêt qui a été fait à l’Éternel ! Puis ils s’en retournèrent chez [Elkana]. 21 L’Éternel visita Anne, elle conçut et elle enfanta trois fils et deux filles ; et le jeune garçon Samuel grandissait auprès de l’Éternel.
Quand Elkana et Anne vont offrir le sacrifice annuel, Anne apporte chaque fois un petit robe pour Samuel. Cela signifie que sa mère se préoccupe de sa croissance. Chaque année, elle apporte la bonne taille. Elle connaît sa croissance. Connaissons-nous la croissance spirituelle de nos enfants ? Les parents devraient avoir quelque chose pour chaque âge spirituel.
Anne est toujours occupée avec les vêtements de Samuel. Ainsi, une mère est toujours occupée à former le caractère de ses enfants, notamment par son exemple. Les enfants voient comment elle se comporte, ce qu’elle dit et comment elle dit quelque chose, et aussi comment elle interagit avec le Seigneur. Ainsi, les enfants deviendront amicaux ou rudes, s’intéresseront aux choses du Seigneur ou y seront indifférents en fonction de l’exemple qu’ils ont vu dans la vie de leurs parents.
Entre-temps, Éli a compris qu’Elkana et Anne sont des personnes qui sont spéciales pour l’Éternel parce que l’Éternel est spécial pour elles. Il exprime sa bénédiction à leur égard. Il l’aura fait avec plus d’intelligence maintenant qu’auparavant (1Sam 1:17). La famille d’Elkana s’agrandit. Anne obtient un total de six enfants, une riche bénédiction. Elle obtient plus que ce qu’elle avait demandé dans ses prières. C’est ainsi que Dieu agit souvent.
Pendant ce temps, Samuel grandit auprès de l’Éternel, dans le sanctuaire et sous sa protection et sa bénédiction. Si le cœur est fixé sur l’Éternel, comme c’est le cas pour Samuel, nous croîtrons spirituellement « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2Pie 3:18a), même si l’environnement est si impie.
22 - 25 Éli réprimande ses fils
22 Éli était très âgé. Il apprit tout ce que ses fils faisaient à l’égard de tout Israël, et qu’ils couchaient avec les femmes qui servaient à l’entrée de la tente de rassemblement. 23 Il leur dit : Pourquoi faites-vous des actions comme celles-là ? Car, de tout le peuple, j’apprends vos méchantes actions. 24 Non, mes fils ; car ce que j’entends dire n’est pas bon : vous entraînez à la transgression le peuple de l’Éternel. 25 Si un homme a péché contre un homme, Dieu le jugera ; mais si un homme pèche contre l’Éternel, qui priera pour lui ? Mais ils n’écoutèrent pas la voix de leur père, car c’était la volonté de l’Éternel de les faire mourir.
Les fils d’Éli ne cherchent qu’à satisfaire leurs convoitises. Ils cherchent la satisfaction de leur ventre (cf. Php 3:19a). Le pas de la satisfaction physique à la satisfaction de leurs convoitises sexuelles est alors facilement franchi. Celui qui ne peut pas se contrôler avec la nourriture ne peut souvent pas non plus se contrôler sur le plan de la sexualité. Les fils d’Éli ne peuvent pas échapper au jugement après s’être si mal comportés.
Éli exhorte ses fils à propos de leur comportement, mais son exhortation arrive trop tard. C’est en partie à cause de son action faible qu’ils ont endurci leur cœur. Maintenant, le temps de la repentance est passé. Éli ne connaît pas les pensées de Dieu et continue donc d’agir à sa manière faible. Il est en retard sur son temps.
L’Éternel a dû prendre la décision de les tuer. Cette décision est irrévocable parce qu’ils s’accrochent irrévocablement au mal et dédaignent toute exhortation. Il en va des fils d’Éli comme du Pharaon, qui lui aussi a d’abord endurci son propre cœur (Exo 7:13,14,22 ; 8:15,19,32 ; 9:7,34 ; 13:15) et dont le cœur a ensuite été endurci par Dieu (Exo 9:12 ; 10:1,20,27 ; 11:10 ; 14:4,8,17).
26 Samuel grandit, agréable à l’Éternel et aux hommes
26 Quant au jeune garçon Samuel, il allait grandissant, agréable à l’Éternel et aux hommes.
Alors que les ténèbres spirituelles grandissent, la lumière de Dieu brille aussi de plus en plus fort. Samuel grandit, malgré la méchanceté. L’Éternel et le peuple se réjouissent de plus en plus à mesure qu’ils voient la crainte de Dieu de Samuel (cf. Lc 2:52). Sa vie est un bienfait pour tous ceux qui entrent en contact avec lui. Il est frappant de constater à quel point il est différent des fils impies d’Éli.
27 - 29 Un homme de Dieu vient vers Éli
27 Un homme de Dieu vint vers Éli, et lui dit : Ainsi dit l’Éternel : Je me suis clairement révélé à la maison de ton père, quand ils étaient en Égypte dans la maison du Pharaon, 28 et je l’ai choisi parmi toutes les tribus d’Israël, pour être mon sacrificateur, pour offrir [des sacrifices] sur mon autel, pour faire fumer l’encens, pour porter l’éphod devant moi ; j’ai donné à la maison de ton père tous les sacrifices des fils d’Israël faits par feu. 29 Pourquoi foulez-vous aux pieds mon sacrifice et mon offrande, que j’ai commandé [de faire] dans ma demeure ? Tu honores tes fils plus que moi, pour vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d’Israël, mon peuple.
Un homme de Dieu anonyme est envoyé vers Éli. Lorsque l’homme de Dieu parle de « la maison de ton père », il s’agit de la maison d’Aaron. Il oppose cette maison à « la maison du Pharaon », qui est la maison de l’esclavage, où le peuple servait le Pharaon et ses intérêts. Ce faisant, il rappelle à Éli ses origines.
Ensuite, l’homme de Dieu parle de la grâce du choix de Dieu qui a appelé Aaron et sa maison au sacerdoce. Il souligne aussi les dispositions gracieuses de Dieu à l’égard des sacrificateurs. Tout ce qu’Il a donné fait de leur péché de vouloir encore plus un mépris pour tous ces dons abondants de Dieu (cf. 2Sam 12:8-9).
L’Éternel tient Éli pour responsable d’avoir méprisé « mon sacrifice et mon offrande » parce qu’il n’a pas agi contre ses fils. Dans ce reproche, on dit aussi qu’Éli s’est régalé de la meilleure part de toutes les offrandes d’Israël. Ainsi, les actions de ses fils lui sont aussi attribuées.
Bien qu’il ait réprimandé ses fils, montrant ainsi qu’il savait que leur conduite était mauvaise, il n’a pas réussi à mettre un terme à leurs mauvaises pratiques. L’inaction d’Éli a contribué à ce que le peuple méprise le sacrifice et le service qu’ils rendaient à l’Éternel. Il a donné à ses fils plus d’honneur qu’à l’Éternel. Chaque père a en lui le danger de choisir pour son fils lorsqu’il doit choisir entre lui et Dieu. Que les pères s’inspirent de l’exemple d’Abraham, qui n’a pas fait de gentilles demandes à ses enfants, mais leur a commandé « de garder la voie de l’Éternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit » (Gen 18:19).
30 - 34 Le jugement sur la maison d’Éli
30 C’est pourquoi l’Éternel, le Dieu d’Israël, dit : J’avais bien dit : Ta maison et la maison de ton père marcheront devant moi à toujours ; mais maintenant l’Éternel dit : Que cela soit loin de moi ; car ceux qui m’honorent, je les honorerai ; mais ceux qui me méprisent seront en petite estime. 31 Voici, les jours viennent où je couperai ton bras et le bras de la maison de ton père, de sorte qu’il n’y aura plus de vieillard dans ta maison. 32 Tu verras un adversaire [établi dans ma] demeure, dans tout le bien qui aura été fait à Israël ; et il n’y aura plus jamais de vieillard dans ta maison. 33 Celui des tiens que je ne retrancherai pas d’auprès de mon autel, sera pour consumer tes yeux et attrister ton âme ; et tous ceux qui viendront accroître ta maison mourront à la fleur de l’âge. 34 Le signe en sera pour toi ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Phinées : ils mourront tous deux le même jour.
Mépriser le sacrifice (verset 29) revient à mépriser Dieu. Les conséquences sont graves. Dieu ne peut plus donner ce qui a été promis (Jér 18:9-10). Dieu est-Il en train de revenir sur sa promesse et d’agir contrairement à lui-même ? Ce n’est pas possible et ce n’est pas le cas.
Dieu a promis à la maison d’Aaron de toujours Le servir. Aaron a eu quatre fils. Deux d’entre eux ont été tués par l’Éternel (Lév 10:1-2). Des deux qui sont restés, Éléazar et Ithamar, c’est Éléazar qui succède à Aaron. C’est Phinées qui succède à Éléazar. C’est ainsi que s’est constituée la lignée du sacerdoce en Israël. Cependant, il s’est passé quelque chose – ce que c’est ne peut être déduit de l’Écriture – qui a fait que la lignée de la sacerdoce est passée à Ithamar. En effet, Éli ne descendait pas de la lignée d’Éléazar, mais de celle d’Ithamar. À cause de son infidélité à l’Éternel, la promesse faite à Aaron est retirée à Ithamar.
La promesse d’un sacrificateur fidèle s’accomplira en la personne de Tsadok (Ézé 44:15), qui devient souverain sacrificateur à l’époque de David. Tsadok est issu de la lignée d’Éléazar (1Chr 6:3-8). Dieu accomplit toujours ses promesses et d’une manière qui montre qu’Il l’a fait.
La coupure du bras représente l’enlèvement du pouvoir et de l’influence. Cela s’applique à la fois à Éli et à toute sa famille. Ses descendants mourront jeunes. Éli en fera encore l’expérience à son époque, lorsque la demeure de l’Éternel sera en détresse. Il en fera l’expérience lorsque l’arche sera capturée par les Philistins (1Sam 4:10-11 ; Psa 78:59-61). Plus tard, Silo est détruit et l’arche disparaît complètement, capturée par les ennemis (Jér 7:12 ; 26:6). Les quelques années que vivra Éli deviendront un supplice à cause de ce qui lui est annoncé ici. Toujours la pensée de ce jugement occupera son esprit. Les dernières années de sa vie, il ne connaîtra pas la joie.
L’homme de Dieu lui prédit aussi la mort de ses deux fils. Ici, leurs noms sont mentionnés. Phinées porte le même nom qu’un parent antérieur. Cependant, ce parent s’est comporté de manière parfaitement fidèle à l’Éternel lorsque le péché est entré dans le peuple (Nom 25:7-13). Ce Phinées était le fils d’Éléazar.
35 Dieu se suscite un sacrificateur fidèle
35 Et je me susciterai un sacrificateur fidèle : il fera selon ce qui est dans mon cœur et dans mon âme, je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon oint.
Après les annonces de jugement des versets précédents, vient un engagement de la part de l’Éternel. Celui-ci ne repose sur rien d’autre que sur sa propre intention souveraine. Il établira lui-même un sacrificateur fidèle et digne de confiance. ‘Fidèle’ contraste fortement avec l’infidélité d’Éli et de ses fils.
Tout d’abord, nous pouvons l’appliquer à Samuel. Ensuite, elle s’applique à Tsadok, qui deviendra sacrificateur à la place d’Abiathar. Abiathar est le dernier descendant de la maison d’Éli. C’est à lui que le sacerdoce est retiré par Salomon (1Roi 2:26-27). À Abiathar, il est retiré parce qu’il choisit Adonija, qui s’est proclamé roi (1Roi 1:7), alors que Tsadok ne suit pas Adonija (1Roi 1:8). Cela s’applique avant tout au Seigneur Jésus en tant que roi-sacrificateur.
La « maison stable » est la maison de David (1Sam 25:28). L’« oint » désigne souvent le sacrificateur, mais ici il s’agit du roi selon la pensée de Dieu. Le sacrificateur marchera devant le roi oint. C’est ce que nous voyons dans ce livre, où l’accent est mis sur le roi selon le cœur de Dieu. Le sacerdoce s’exerce en présence de la royauté. Le Seigneur Jésus est les deux à la fois. Il est à la fois roi et sacrificateur. En Lui, la royauté et le sacerdoce s’unissent parfaitement. En Lui, tout est comme Dieu l’a intentionné.
36 Le reste de la maison d’Éli
36 Quiconque restera de ta maison viendra se prosterner devant lui pour avoir une pièce d’argent et un morceau de pain, et dira : Place-moi, je te prie, dans l’une des charges du sacerdoce, afin que je mange une bouchée de pain !
Ce que dit ce verset, nous le voyons en Abiathar, qui servira David (1Sam 22:20 ; 23:9 ; 30:7). Il représente tous ceux qui échapperont au jugement. Ils dépendront de la grâce du nouveau sacrificateur. C’est à cette grâce qu’ils feront appel.