1 - 2 La fête des tabernacles est proche
1 Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; il ne voulait pas parcourir la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. 2 Or la fête des Juifs, celle des tabernacles, était proche.
En Jean 5, nous voyons le Seigneur Jésus comme le Fils de Dieu qui, par un pouvoir illimité, fait vivre qui il veut. Il juge tout le monde parce qu’Il est le Fils de l’homme. L’accent est mis sur ce qu’Il est, et non sur la place qu’Il occupe. Jean 6 parle du même Fils, mais Il est présenté comme étant descendu du ciel. Il est l’objet de la foi dans son humiliation, puis le Fils de l’homme qui meurt et remonte là où Il était auparavant. En Jean 7, Christ est présenté comme n’ayant pas encore été manifesté au monde. Une fois qu’Il prend sa place dans la gloire au ciel, le Saint Esprit vient habiter à sa place sur la terre, c’est-à-dire dans le croyant.
Après avoir guéri l’infirme en Judée en Jean 5, le Seigneur se rend en Galilée et y accomplit le miracle de la multiplication des pains (Jean 6). Il y marche dans l’amour et cherche les hommes pour leur prouver cet amour. Il ne voulait pas parcourir la Judée parce que ce n’était pas la volonté de son Père. Il n’a jamais été guidé par la façon dont les gens Le traitaient. Sa volonté et celle du Père sont égales. Nous lisons donc qu’Il ne voulait pas parcourir la Judée. Pourtant, la raison donnée n’est pas la volonté du Père, mais le fait que les Juifs cherchaient à Le faire mourir.
Nous voyons ici que la méchanceté des Juifs est incluse dans la volonté du Père. La volonté du Père n’annule pas la méchanceté de l’homme, mais la volonté du Père est au-dessus d’elle et Il utilise cette méchanceté pour réaliser ses plans. Les Juifs sont les Judéens et plus particulièrement les chefs religieux. Lorsque la méchanceté de l’homme empêche le Fils de prouver sa grâce n’importe où, la grâce trouve de nouveaux domaines pour cette grâce. Il se trouve dans cette région pour un certain temps, car lorsque le temps déterminé par le Père sera venu, Il retournera en Judée.
L’époque à laquelle se déroulent les événements de Jean 7 est celle de la fête des tabernacles. Jean 6 a pour point de départ la Pâque (Jn 6:4) et a pour sujet sa mort. Ici, c’est la fête des tabernacles qui occupe le devant de la scène, une image de la fête de la joie en raison de toutes les bénédictions de Dieu visibles dans les fruits du pays dans le royaume de paix. La venue du Saint Esprit y est liée (Jn 7:37-39).
Le temps de l’accomplissement de la fête pour le peuple n’est pas encore arrivé à cause de ses péchés. C’est pourquoi la fête ici, comme la Pâque plus tôt, est appelée une « fête des Juifs ».
3 - 9 L’incrédulité des frères du Seigneur
3 Ses frères lui dirent : Pars d’ici et va en Judée, afin que tes disciples voient, eux aussi, les œuvres que tu fais ; 4 car personne n’agit en secret, et cherche à être lui-même publiquement connu. Si tu fais ces œuvres, manifeste-toi au monde. 5 Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. 6 Jésus leur dit : Mon temps n’est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt. 7 Le monde ne peut pas vous haïr ; mais il me hait, parce que moi je témoigne à son sujet que ses œuvres sont mauvaises. 8 Vous, montez à cette fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, car mon temps n’est pas encore accompli. 9 Après avoir dit cela, il demeura en Galilée.
Les frères du Seigneur veulent qu’Il aille de nouveau en Judée. Ils savent qu’Il a des disciples là-bas et qu’ils peuvent ainsi voir ses œuvres. Cela renforcera sa popularité et ils gagneront en prestige en tant que ses frères grâce à cela. Ils ne raisonnent qu’à partir d’eux-mêmes, sans comprendre qui est vraiment celui qui a daigné naître dans leur famille. Ils cherchent l’honneur du monde, parce qu’ils veulent se faire un nom à travers ce qu’Il fait.
Ce qu’ils proposent montre ce qu’ils auraient fait eux-mêmes s’ils avaient été à sa place. Par conséquent, leur proposition vient de la cherche de leur propre honneur, comme c’est normal dans le monde. Ils n’ont aucune idée de ce qui motive vraiment le Seigneur. Ils trouvent seulement étrange qu’Il reste caché, alors que, croient-ils, Il veut être connu ouvertement.
La raison de leur attitude et de leur proposition est qu’ils ne croient pas en Lui. Pour eux, Il est un frère doté de dons particuliers, rien de plus. Ils veulent bien profiter du prestige qu’Il acquiert par ses signes, mais se tiennent loin de Lui dès que son rejet se fait sentir.
Plus tard, cependant, ses frères croiront en Lui. Après tout, ils sont là lorsque les disciples se réunissent dans la chambre haute après son ascension pour persévérer dans la prière et choisir un apôtre à la place de Judas (Act 1:14).
Le Seigneur ne se laisse pas guider par les opinions de ses frères. Comme toujours, Il reste dans une parfaite dépendance à l’égard de son Père. C’est par Lui qu’Il se laisse guider et non par les gens, ni par ses ennemis, ni par sa famille. Ce n’est pas encore le moment de sa manifestation au monde. Il doit d’abord souffrir. Il a un message pour ses frères. Il leur fait remarquer qu’ils vivent dans et pour le monde et que le moment est donc venu de se montrer à lui.
Peut-être le Seigneur fait-il aussi allusion à la brièveté de leur vie et au fait qu’ils doivent se préparer à rencontrer Dieu (Am 4:12). Les gens du monde ne se soucient pas du temps de Dieu, mais prennent le temps entre leurs mains. Aussi, parce qu’ils vivent dans et pour le monde, le monde les considère comme faisant partie de lui-même et ne peut donc pas les haïr. Ils aiment le monde et le monde les aime parce qu’ils contribuent à soutenir le monde et à le rendre grand.
Il en va différemment pour le Seigneur Jésus. Le monde Le hait parce qu’Il révèle le monde dans son vrai caractère. Il vient d’un autre monde, celui du Père et de la vie. Il est venu dans ce monde pour y donner la vie qui appartient au monde d’où Il est venu et auquel Il appartient toujours. Parce que cette vie est la lumière des hommes (Jn 1:4), Il met le mal du monde dans la lumière. Le Seigneur et ses frères appartiennent à des mondes différents.
Il leur dit de monter à la fête, car c’est là qu’ils appartiennent. C’est une fête des Juifs, les adversaires les plus mortels du Seigneur. C’est une fête du monde où l’on célèbre la grandeur de l’homme. C’est ce que les frères cherchent et c’est pourquoi ils ont leur place à la fête.
Encore une fois, le Seigneur dit que son temps n’est pas encore accompli parce que le Père détermine sa voie. Il ne peut pas aller avec eux à une fête où il n’y a pas de place pour Lui, ou alors ce doit être la place que l’homme pense qu’Il doit prendre. Il demeure donc en Galilée.
10 - 13 Le Seigneur monte à la fête
10 Mais lorsque ses frères furent montés, alors lui aussi monta à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. 11 Les Juifs donc le cherchaient à la fête et disaient : Où est cet [homme] ? 12 Et il y avait une grande rumeur à son sujet parmi les foules. Les uns disaient : Il est homme de bien. D’autres disaient : Non, mais il séduit la foule. 13 Toutefois personne ne parlait ouvertement de lui, par crainte des Juifs.
Lorsque le temps du Père, ou « mon temps » (verset 8), est arrivé, le Seigneur monte à la fête, clairement séparé de ses frères et avec des motivations complètement différentes. Il y va conformément à ce qu’Il a dit à ses frères, à savoir que le temps de sa manifestation n’est pas encore venu (verset 6). Par conséquent, Il y va comme en secret. Il n’y va pas pour satisfaire la curiosité ou les désirs humains. La façon dont Il va à la fête est un type de la place qu’Il occupe maintenant et aussi de la place que nous occupons. Il est maintenant caché en Dieu et nos vies sont cachées avec Lui en Dieu (Col 3:3).
Les Juifs supposent qu’Il doit aussi être quelque part à la fête. Par conséquent, ces adversaires ouverts du Seigneur qui s’acharnent toujours à Le faire disparaître ne Le cherchent pas pour L’honorer, mais pour voir s’il y a une occasion de s’en emparer. Leur question « où est cet [homme] ? » montre à quel point ils sont préoccupés par Lui dans leur esprit. Il représente le grand danger d’affaiblir leur position.
Les Juifs ne sont pas les seuls à se préoccuper de Lui dans leurs délibérations. Les foules aussi parlent de Lui. Cela prend la forme une grande rumeur, mais pas à haute voix. Ce n’est pas non plus le résultat d’un besoin intérieur profond de rencontre personnelle avec Lui. Ils parlent de Lui comme d’un phénomène dont on peut discuter, mais leur conscience n’est pas touchée. Alors que les chefs veulent Le tuer, les foules sont indifférentes.
Que des rumeurs circulent sur le Seigneur et qu’on ne parle pas ouvertement de Lui, c’est parce que les foules craignent les Juifs, les chefs religieux. Si tu disais sur Christ quelque chose qui ne plaisait pas aux Juifs, tu tombais en disgrâce auprès d’eux. Leurs espions se promenaient partout. Tu pouvais être trahi de cette façon. Nous voyons ici l’étendue de l’influence des Juifs parmi le peuple.
14 - 18 L’enseignement dans le temple
14 Comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15 Les Juifs s’en étonnaient et disaient : Comment celui-ci connaît-il les Lettres sans avoir étudié ? 16 Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. 17 Si quelqu’un veut faire la volonté de celui qui m’a envoyé, il connaîtra, au sujet de cette doctrine, si elle vient de Dieu, ou si je parle de par moi-même. 18 Celui qui parle de par lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a pas d’injustice en lui.
Puis vient le moment où le Seigneur Jésus monte au temple, non pas pour se manifester, mais pour enseigner. La fête est déjà à moitié terminée. Quelle fête vide jusqu’à présent, alors que celui qui devrait être le centre de la fête n’est pas présent dans le temple. Il vient maintenant au temple, bien que le peuple ne se rende pas compte qu’il s’agit de l’Éternel lui-même, à qui ils doivent toutes leurs bénédictions. Ce n’est pas à Lui qu’ils adressent leurs remerciements. C’est pourquoi on dit à juste titre qu’il s’agit d’une fête des Juifs (verset 2). L’Éternel et la gratitude envers Lui ne sont pas au centre de la fête parce que c’est leur fête. C’est ce qu’ils ont accompli qui est au centre de l’attention.
Lorsque le Seigneur commence à parler, la puissance de ses paroles se fait immédiatement sentir. Pour eux, il est incompréhensible que quelqu’un puisse être aussi instruit sans avoir reçu une formation reconnue de la part des chefs religieux ou d’un rabbin particulier. Aujourd’hui aussi, pour de nombreux chrétiens, il n’est possible de dire quelque chose sur Dieu et la Bible que si l’on a étudié la théologie dans une université ou un collège reconnu et respecté par les gens.
Le Seigneur répond aux étonnements des Juifs qu’Il ne prêche pas une doctrine qui Lui est propre, mais que ce qu’Il enseigne vient de celui qui L’a envoyé. Il souligne que son enseignement n’est pas séparé de son Père, précisant en même temps que son enseignement est complètement séparé de tout enseignement humain. Ce n’est que si quelqu’un est disposé à faire la volonté de Dieu qu’il a le sentiment adéquat pour reconnaître la justesse de l’enseignement qu’Il apporte.
L’incapacité des Juifs et de tout être humain à comprendre ce que dit le Seigneur a sa cause dans le cœur de celui qui pose la question. Une personne ne peut reconnaître que son enseignement vient de Dieu que si elle est prête à obéir à son contenu.
Cela s’applique à l’ensemble de la parole de Dieu. C’est un principe d’une extrême importance. La croissance spirituelle du croyant dépend de ce principe. La croissance spirituelle n’est pas une affaire intellectuelle mais une affaire de cœur et de conscience. Si les paroles prononcées viennent de l’homme lui-même, si l’homme en est la source, le but de ces paroles ne peut être que sa propre gloire. L’homme n’est centré que sur lui-même. Là où la gloire de Dieu n’est pas cherchée et assurée, il ne peut y avoir de garantie solide de vérité.
Ce n’est que lorsqu’un homme se concentre sur Dieu et cherche sa gloire qu’il est sincère, qu’il dit la vérité. Chez une telle personne, il n’y a pas d’injustice, il n’y a rien qui fasse du tort à Dieu ou à un homme, mais il donne à tous et à chaque chose sa vraie place. Cela s’applique parfaitement au Seigneur Jésus. Cela s’applique aussi à nous dans la mesure où nous ne cherchons vraiment que l’honneur de celui qui nous a envoyés dans le monde, comme Il a été envoyé dans le monde par le Père (Jn 20:21).
19 - 24 Le Seigneur applique son enseignement
19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi ? Pourtant aucun de vous n’observe la Loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? 20 La foule répondit : Tu as un démon ! Qui cherche à te faire mourir ? 21 Jésus leur répondit : J’ai fait une œuvre, et vous vous étonnez tous ! 22 C’est pourquoi Moïse vous a donné la circoncision – non qu’elle vienne de Moïse : elle date des patriarches – et vous circoncisez un homme un jour de sabbat. 23 Si un homme reçoit la circoncision un jour de sabbat, pour que la loi de Moïse ne soit pas violée, êtes-vous irrités contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier un jour de sabbat ? 24 Ne jugez pas sur l’apparence, mais prononcez un jugement juste.
Pour bien faire comprendre que l’enseignement n’est compris que lorsqu’il est mis en pratique, le Seigneur renvoie à la loi. Moïse leur a donné la loi contenant les commandements de Dieu. Mais aucun d’entre eux ne met la loi en pratique. Cela montre clairement qu’ils ne comprennent pas la loi. Au contraire, ils détournent la loi pour leur propre gloire. Ainsi, les Juifs se vantent d’avoir reçu la loi et se sentent donc élevés au-dessus des autres personnes. Les pharisiens parmi eux maudissent même la foule qui ne connaît pas la loi (verset 49).
Le fait que l’homme cherche sa propre gloire est donc très évident dans l’utilisation abusive de la loi à cette fin. Le Seigneur dénonce cette mauvaise utilisation. Ils se glorifient de la loi, mais personne ne l’observe. Ils se vantent de la loi, mais comment est leur marche ? Le résultat de leur vantardise est qu’ils cherchent à tuer le Fils de Dieu ! Il connaît leur volonté de meurtre. Ils ne supportent pas que Dieu s’approche si près d’eux et mette à nu leur condition de pécheur.
La foule qui entend le Seigneur accuser les Juifs de chercher à Le tuer n’a pas conscience de ce qu’Il voit dans le cœur des chefs. La foule n’a pas l’intention de Le tuer. C’est pourquoi elle réagit avec une grande étonnement aux déclarations du Seigneur. Le fait qu’ils n’aient pas non plus conscience de qui Il est est démontré par le fait qu’ils attribuent l’origine de ses déclarations à un démon. C’est pourquoi ils seront plus tard sensibles aux murmures des chefs et exigeront sa mort.
Le Seigneur sait qu’ils ont été étonnés par l’œuvre qu’Il a accomplie en guérissant l’infirme (Jn 5:15-16). C’était une œuvre impressionnante dont l’impression a perduré. Elle joue encore sur leur esprit, même si cela s’est passé il y a plus d’un an. La guérison a fait sensation à l’époque parce qu’Il a accompli ce miracle le jour du sabbat. Il y fait de nouveau référence pour clarifier davantage la façon dont ils traitent la loi et comment cela s’oppose diamétralement à son action dans la grâce.
Il se réfère à nouveau à Moïse, dont ils se vantent tant. Moïse leur a donné la circoncision (Lév 12:3). Le Seigneur mentionne que Moïse a inclus la circoncision dans la loi, mais que la circoncision en tant qu’institution existait avant la loi. Dieu avait déjà donné le commandement de la circoncision à Abraham (Gen 17:10-13). Quoi qu’il en soit, les Juifs auxquels le Seigneur s’est adressé ont adhéré si strictement à ce que Moïse a dit qu’ils ont accompli le commandement de la circoncision, même s’il fallait le faire un jour de sabbat.
Il leur reproche de Lui en vouloir d’avoir rendu sain un homme entier un jour de sabbat, alors qu’ils circoncisent un homme pour ne pas violer la loi de Moïse. Pour eux, le commandement de la circoncision l’emporte sur celui du sabbat. Ils font donc eux-mêmes une exception. Il veut qu’ils ressentent la différence entre l’observation d’un commandement de la loi concernant une petite partie du corps d’un homme et la miséricorde à l’égard d’un homme tout entier.
Ils jugent en fonction de ce qui est observable de l’extérieur, de ce qui est contrôlable, et parviennent ainsi à un jugement injuste. Ce jugement par l’apparence est aussi un grand danger pour le croyant. Même un homme de Dieu comme Samuel s’en est rendu coupable et Dieu a dû l’admonester pour cela (1Sam 16:7).
Le Seigneur les appelle à prononcer un jugement juste. Pour prononcer un jugement juste, il faut qu’Il les enseigne, ce qu’ils ne veulent pas. Il brise leur raisonnement légaliste insensé en se référant à la loi.
25 - 30 Les opinions des gens
25 Certains des habitants de Jérusalem disaient alors : N’est-ce pas celui qu’ils cherchent à faire mourir ? 26 Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien ! Les chefs auraient-ils vraiment reconnu que celui-ci est le Christ ? 27 Mais nous le connaissons, [et nous savons] d’où il est, tandis que le Christ, quand il viendra, personne ne sait d’où il est. 28 Alors qu’il enseignait, Jésus s’écria dans le temple : Et moi, vous me connaissez, et vous savez d’où je suis ! Je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m’a envoyé est véritable, et vous, vous ne le connaissez pas. 29 Moi, je le connais, car je viens de lui et c’est lui qui m’a envoyé. 30 Ils cherchaient donc à le prendre ; mais personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.
Les habitants de Jérusalem forment un troisième groupe après les Juifs et les foules qui parlent du Seigneur Jésus. Ce sont les habitants de Jérusalem, alors que les Juifs sont originaires des environs immédiats de Jérusalem et que les foules sont venues de tout Israël à l’occasion de la Pâque. Les habitants de Jérusalem connaissent le Christ. Ils connaissent aussi les projets de meurtre des chefs juifs. Étonnés, ils se demandent si ce n’est pas Lui que les chefs cherchent à tuer. Mais Il parle librement, sans que rien ne soit mis en travers de son chemin. Selon eux, cela pourrait indiquer que les chefs L’ont reconnu comme le Christ après tout. Leurs chefs auraient-ils parfois changé d’avis ? Cette considération les conduit à des sentiments de désespoir.
Ils sont très attachés à leurs chefs, mais ils ont aussi leurs propres idées sur le Seigneur Jésus. Ils savent qu’Il est de Nazareth. Ils savent aussi, d’après les Écritures, que le Christ serait né à Bethléem, conformément à la prophétie de Michée 5 (Mic 5:1). Mais ils ne savent pas quand Il viendra et ils croient que personne ne sait d’où Il viendra une fois qu’Il sera venu. Ils restent de réflexions, sans réel désir de connaître la vérité sur Christ.
Le côté humain du Christ est clair pour eux. Ils savent qu’il vient de Nazareth. C’est à cela que le Seigneur fait référence lorsqu’Il dit qu’ils Le connaissent. Mais en ce qui concerne sa divinité, ils sont complètement aveugles. C’est parce qu’ils ne connaissent pas celui qui L’a envoyé. Il n’est pas venu de sa propre initiative, mais Il a été envoyé par celui qui est véritable. Par conséquent, tout ce que le Seigneur Jésus fait et dit est en vérité et expose toute l’inimitié et l’ignorance de tous ceux qui L’entendent et Le voient.
Le Seigneur dit qu’Il connaît le Père comme Il L’a connu de toute éternité. Il est venu de Lui, ce qui signifie qu’Il a toujours été avec Lui. Le Père est aussi actif dans la venue du Fils, parce qu’Il L’a envoyé. Le Fils connaît le Père parce qu’Il est toujours avec Lui et qu’Il connaît sa volonté dans son envoi.
Les paroles qu’Il dit à propos de son Père les mettent hors d’eux. Ils veulent s’emparer de Lui. Mais ils ne le font pas. Ce n’est que lorsque son heure sera venue qu’ils pourront s’emparer de Lui. Ce n’est qu’à ce moment-là que le Père le permettra, en vue de l’accomplissement de ses plans. Ils ne pourront pas non plus le faire si ce n’est qu’à son heure.
31 - 36 Là où je suis, vous ne pouvez pas venir
31 Beaucoup parmi la foule crurent en lui et disaient : Le Christ, quand il sera venu, fera-t-il plus de miracles* que n’en a fait celui-ci ? 32 Les pharisiens entendirent la foule murmurer cela à son sujet ; les pharisiens et les principaux sacrificateurs envoyèrent alors des gardes pour le prendre. 33 Jésus dit : Pour un peu de temps encore je suis avec vous, puis je m’en vais à celui qui m’a envoyé. 34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où moi je serai, vous, vous ne pouvez pas venir. 35 Les Juifs dès lors dirent entre eux : Où celui-ci va-t-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Ira-t-il dans la Dispersion [au milieu] des Grecs, et enseigner les Grecs ? 36 Que signifie cette parole qu’il a dite : Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où moi je serai, vous, vous ne pouvez pas venir ?
*littéralement : signes
Les paroles du Seigneur impressionnent beaucoup parmi la foule. Ce qu’ils ont vu de Lui et ce qu’ils entendent maintenant de Lui les amène à croire en Lui. Ce n’est pas la foi en celui qu’Il est vraiment, mais une foi basée sur le raisonnement. Elle ne vient pas d’une conscience convaincue. Les nombreuses personnes de la foule qui croient, ne croient qu’à cause des signes qu’Il a faits. Ils croient à cause de ce qu’ils ont vu. Nous pouvons le voir dans leurs déclarations à son sujet qui montrent qu’ils pèsent le pour et le contre. Ils ne sauraient pas ce que le Christ, quand Il sera venu, fera de plus de signes que ce Jésus n’en a fait. Selon eux, Il est le meilleur choix pour le moment.
Bien que la foule ne s’exprime pas librement, ses murmures en faveur du Seigneur parviennent aux oreilles des principaux sacrificateurs et des pharisiens. Ils pensent qu’il devient grand temps d’intervenir et de s’emparer de Lui. Ils envoient leurs gardes pour Le prendre. Le Seigneur qui le sait parfaitement ne se laisse pas influencer par leur action hostile, mais poursuit son enseignement. Comme partout dans cet Évangile et toujours, ce ne sont pas ses ennemis qui déterminent le cours des événements, mais lui-même.
Il parle calmement du peu de temps qu’Il va encore passer avec eux et du fait qu’après cela, il ira auprès du Père. Il ne fait aucune mention de son rejet par eux, bien que cela aussi soit vrai. Il sait ce que les gens Lui feront, mais Il regarde vers son Père. Tout est dans sa main. Il sera encore avec eux pour peu de temps, car Il n’établira pas encore le royaume, mais sera rejeté.
Quand Il sera allé vers le Père, l’incrédulité Le cherchera mais ne Le trouvera pas. Que sait le monde du ciel et du Père ? Le Seigneur mentionne encore avec insistance qu’ils ne peuvent pas y venir. Il sait qu’ils n’en ont même pas le désir. Il n’y a rien de plus horrible pour un pécheur récalcitrant et endurci que de venir dans la lumière, dans la présence de Dieu.
Lorsque le Seigneur dit ici : « Là où moi je serai, vous, vous ne pouvez pas venir », c’est aussi une autre preuve puissante contre la fausse doctrine de la propitiation universelle. Il est impossible que l’incrédulité puisse venir là où se trouve le Seigneur Jésus. Le Seigneur ne parle pas non plus de ‘ne pas venir là où Il est pendant un certain temps’, comme si cela se produisait plus tard. Un incrédule ne viendra jamais là où se trouve le Fils, à aucun moment de l’éternité. Pour arriver jusqu’à Lui, il faut une nouvelle naissance, et cette nouvelle naissance ne peut être obtenue que pendant la vie sur la terre, par le biais du repentir. Il n’est aussi possible d’obtenir le pardon des péchés que sur la terre et non plus tard, à n’importe quel moment, dans le royaume des morts (Mt 9:6).
De cette parole, les Juifs ne comprennent rien. Il parlait d’être venu de Dieu et d’y retourner. Comme toujours, l’incrédulité ne regarde pas au-delà de l’horizon. Ils ne peuvent que déduire de ses paroles qu’Il disparaîtra du pays pour aller hors d’Israël vers les Juifs dispersés. Ils ne peuvent pas trouver les dispersés et aussi Il deviendra probablement introuvable, croient-ils. Leur propre suggestion ne les satisfait pas. Ils restent à se demander quel est le sens de ses paroles. Le Seigneur ne s’étend pas sur le sujet parce qu’ils ne sont pas ouverts à son enseignement sur le Père.
37 - 39 La promesse de l’Esprit Saint
37 En la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et il cria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. 38 Celui qui croit en moi, comme l’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. 39 (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore venu, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.)
La dernière journée, la grande journée de la fête est le huitième jour (Lév 23:36). La fête des tabernacles est la seule fête avec un tel jour. Lors de cette grande journée, le Seigneur Jésus parle d’une voix forte de l’Esprit Saint.
Le fait que l’on parle de l’Esprit Saint en rapport avec la fête des tabernacles est remarquable. Nous nous attendrions plutôt à ce que cela soit en rapport avec la fête de la pentecôte ou fête des semaines, qui fait aussi partie des fêtes instituées par l’Éternel (Lév 23:15 ; Deu 16:9-10 ; voir aussi Act 2:1). Mais ni la Pâque, ni la fête des Semaines ne comportent de huitième jour, et c’est précisément ce que représente ce jour qui est caractéristique de cet Évangile selon Jean.
Car le huitième jour parle d’un nouveau commencement après une période de sept jours entièrement achevée, et même d’un commencement sans fin. Dans le cycle des fêtes, la fête des tabernacles indique la période du royaume de paix, quand Dieu accomplira toutes ses promesses à Israël et que la bénédiction de Dieu s’exercera par l’intermédiaire d’Israël sur toute la création. Cette bénédiction sera annoncée par un répandre de l’Esprit Saint sur toute chair (Jl 3:1). Tous ceux qui entrent dans le royaume de paix sont régénérés d’eau et de l’Esprit (Jn 3:5) et le Saint-Esprit viendra sur eux comme source de rafraîchissement.
En parlant de « la dernière journée » de la fête des tabernacles, la venue du Saint Esprit est liée au royaume de paix, car c’est à cela que se réfère la fête des tabernacles. En parlant de « la grande journée », l’accent est mis sur la période qui suit le royaume de paix, l’éternité, qui est aussi appelée « le jour de Dieu » et le « jour d’éternité » (2Pie 3:12,18). C’est le huitième jour, le jour qui se réfère au temps après le royaume de paix, qui est l’éternité.
Après le royaume de paix vient un nouveau commencement, un nouveau ciel et une nouvelle terre qui n’ont rien à voir avec l’ancien monde. Par conséquent, cela est parfaitement cohérent avec cet Évangile, qui parle si particulièrement du Seigneur Jésus en tant que Fils éternel. Ce qu’Il apporte, Lui qui est le Fils éternel, vient de l’éternité et conduit à l’éternité. C’est pourquoi Il est si approprié qu’Il parle de l’Esprit Saint la dernière journée de la fête des tabernacles, le huitième jour.
Avec la venue du Saint Esprit sur la terre, une période totalement nouvelle a commencé, qui ne prendra jamais fin. Tous ceux qui reçoivent le Saint Esprit maintenant ont été amenés à une nouvelle position qui ne se termine jamais (huitième jour). Ceux qui ont reçu le Saint Esprit ont reçu les prémices de ce qui est omniprésent et dont on jouit dans l’éternité.
Il y a déjà une nouvelle famille sur la terre, reliée par l’Esprit à celui qui est au ciel. Cette famille appartient à ce lieu, où Il se trouve déjà. Les croyants sont encore dans le monde, mais ils ne sont plus du monde. Ils n’appartiennent plus à la première création, mais au nouveau monde créé par le Seigneur Jésus. Alors qu’ils attendent la manifestation du Fils de l’homme, ils ont l’Esprit qui les aide sur la terre et qui montre la gloire du Seigneur Jésus qu’Il a maintenant.
L’offre de ces bénédictions impressionnantes que le Seigneur Jésus fait ici à tous ceux qui sont dans le besoin, qui ont soif. Il ne pourvoit aussi qu’à son propre besoin. Les hommes ne sont pas invités à boire pour les autres, mais pour eux-mêmes. C’est le point de départ pour ensuite enseigner aussi aux autres (verset 38). La condition pour y participer est la foi en Lui. La foi est la foi en une personne, en Christ, et cette foi en Lui est étroitement liée à l’Écriture et à l’eau vive dont il est question dans l’Écriture.
L’Écriture parle de l’eau vive, par exemple en Ézéchiel 47 (Ézé 47:1-9), où elle est mentionnée dans la perspective du royaume millénaire. Ici, le Seigneur dit que cette eau vive coulera du ventre de celui qui croit. Ce qui sera pour le rafraîchissement de la création dans le royaume de paix est de la part du croyant dans le temps présent un rafraîchissement pour les autres et le sera bientôt sur la nouvelle terre pour ses habitants.
Le Saint Esprit veut utiliser le croyant comme quelqu’un d’où vient la bénédiction pour ceux qui l’entourent. Cette bénédiction consiste à montrer qui est le Seigneur Jésus, car c’est ce que fait le Saint Esprit (Jn 16:14). Le fait que l’eau vive désigne le Saint Esprit n’est pas le fruit de l’imagination des hommes, mais est clairement énoncé ici par la parole de Dieu elle-même. Le Saint Esprit viendra en ceux qui croiront au Seigneur Jésus (Éph 1:13).
L’Esprit est à l’œuvre sur la terre depuis la création (Gen 1:2), mais Il n’habitait pas encore sur la terre. Il ne pouvait venir habiter sur terre qu’après que le Seigneur Jésus soit retourné au ciel après avoir achevé le travail que le Père Lui avait donné à faire. Les demeures de l’Esprit sont mentionnées comme étant le corps du croyant individuel et l’église dans son ensemble (1Cor 6:19 ; 3:16 ; Éph 2:22). Le but de la venue du Saint Esprit sur la terre est d’être le témoin du Seigneur glorifié dans le ciel. Le Seigneur Jésus devait donc être glorifié d’abord.
L’Esprit est Dieu et n’a pas de commencement, Il n’est jamais venu à l’existence. Il est l’Esprit éternel (Héb 9:14). Le fait est qu’Il n’habite pas encore sur la terre lorsque le Seigneur Jésus est sur la terre. Depuis le jour de la Pentecôte, Il habite sur la terre (Act 2:1-4).
40 - 44 De la division à cause du Seigneur
40 Des gens de la foule, qui avaient entendu ces paroles, disaient : Celui-ci est véritablement le Prophète. 41 D’autres : Celui-ci est le Christ. D’autres disaient : Est-ce bien de Galilée que le Christ doit venir ? 42 L’Écriture n’a-t-elle pas dit que le Christ vient de la descendance de David et du village de Bethléem, où était David ? 43 Il y eut donc de la division dans la foule à cause de lui. 44 Et certains d’entre eux voulaient le prendre ; mais personne ne mit les mains sur lui.
Les paroles du Seigneur impressionnent certains dans la foule. Ils sentent bien que ce ne sont pas les paroles d’une personne ordinaire. Il doit être le prophète promis par Dieu et annoncé par Moïse (Deu 18:15 ; Act 3:22). Pour d’autres, cela ne va pas assez loin. Ils estiment qu’Il doit être le Christ. Mais c’est ainsi que les gens séparent ce que Dieu a uni. Après tout, le Seigneur Jésus est à la fois le prophète et le Christ. La femme samaritaine est parvenue à cette conviction (Jn 4:19,29).
Tout cela reste une conjecture qui est renversée par d’autres encore, car ils avancent l’argument que le Christ ne peut pas venir de Galilée après tout, alors que le Seigneur Jésus vient de là. Ils ne savent que trop bien ce qui est écrit sur le Christ, de qui Il descend (2Sam 7:12-16 ; Psa 89:4-5) et d’où Il viendra (Mic 5:1). Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’Il répond à ces mêmes choses. Le résultat de toutes ces opinions est de la division. Personne n’est convaincu de la vérité ; l’incertitude règne.
En dehors des arguments pleins d’opinions avec un peu de vérité ça et là, mais sans la vérité, il y a aussi ceux qui veulent Le prendre. Cependant, ils sont arrêtés par la puissance invisible de Dieu. Le temps de Dieu n’est pas encore venu, il n’est donc pas possible de Le prendre.
45 - 49 Le témoignage des gardes
45 Les gardes revinrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens ; ceux-ci leur dirent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? 46 Les gardes répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet homme. 47 Les pharisiens leur répondirent : Vous aussi, êtes-vous séduits ? 48 Quelqu’un parmi les chefs ou parmi les pharisiens a-t-il cru en lui ? 49 Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits !
Les serviteurs qui avaient été envoyés pour s’emparer de Lui retournent sans succès auprès de leurs patrons. Ceux-ci s’étonnent de les voir revenir les mains vides. Ils demandent pourquoi. Les gardes sont peut-être ignorants, mais leurs sentiments ne sont pas encore complètement émoussés. Ils ont fait l’expérience, à travers les paroles de Christ, d’une puissance qui dépasse de loin celle des êtres humains. Un homme mortel ne peut pas parler ainsi.
Au lieu de venir avec le Seigneur Jésus, ils se présentent aux chefs avec un témoignage de ses paroles, mais sans L’accepter. Dans leur haine aveugle, les pharisiens accusent leurs gardes d’être séduits. Ils peuvent certainement voir qu’ils ont affaire à un séducteur, car aucun des chefs ne croit en lui, n’est-ce pas ? Alors comment peuvent-ils être assez fous pour croire en Lui !
Il est dans le sang des gens de se cacher derrière ce que disent les chefs religieux. Les chefs religieux eux-mêmes utilisent aussi cet argument pour que les masses restent stupides et dépendantes d’eux. Pour eux, la foule est composée de gens stupides et ignorants. C’est ainsi qu’ils parlent des gens du peuple, qui n’ont pas étudié la loi. Ceux qui sont les bergers de la foule, maudissent la foule pour cela. Cela montre quel genre de bergers ils sont. Ce sont de faux bergers qui ne recherchent que leur propre avantage (Ézé 34:1-6). De tels bergers maudissent les brebis et les abandonnent. Le Seigneur Jésus les qualifie plus tard de mercenaires (Jn 10:12).
50 - 53 Le témoignage de Nicodème
50 Nicodème, qui était l’un d’entre eux, leur dit : 51 Notre loi juge-t-elle l’homme avant de l’avoir entendu et d’avoir connu ce qu’il fait ? 52 Ils lui répondirent : Serais-tu de Galilée, toi aussi ? Cherche bien, et vois qu’aucun prophète ne s’est levé de Galilée. 53 Puis chacun s’en alla chez soi.
C’est alors que Nicodème fait entendre sa voix. Nous l’avons rencontré en Jean 3, où il est allé voir le Seigneur Jésus pendant la nuit. Il est l’exception aux expressions méprisantes des pharisiens. Nicodème n’est pas encore tout à fait au côté du Seigneur, mais il est en route vers la lumière. Il prend sa défense en faisant appel à la loi.
Il pense qu’avant de L’accuser, ils devraient sûrement L’entendre et savoir ce qu’Il fait. Il devrait sûrement pouvoir répondre et bénéficier d’un procès équitable ? Nicodème reçoit de vifs commentaires. Ses collègues lui demandent avec mépris s’il est parfois lui aussi originaire de Galilée. Ils lui conseillent de chercher s’il est écrit quelque part qu’un prophète se lève de Galilée.
Avec tout son prestige de « docteur d’Israël » (Jn 3:10), Nicodème n’est désormais plus pris au sérieux et se heurte à l’opposition de ses collègues. Alors qu’ils l’auraient loué pour sa connaissance des Écritures, ils le méprisent à présent pour avoir pris la défense du Seigneur Jésus.
D’ailleurs, en disant qu’aucun prophète ne vient de Galilée, ils trahissent leur propre ignorance. Il y a pourtant des prophètes originaires de Galilée, comme Élie et Jonas.
Après cette conversation, chacun va chez soi. L’atmosphère domestique, où quelqu’un peut être si différent, ne changera pas leurs sentiments meurtriers.