1 - 2 De nouveau à Béthanie
1 Or Jésus, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie où était Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. 2 On lui fit donc là un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui.
Après son séjour dans la ville d’Éphraïm (Jn 11:54), le Seigneur retourne à Béthanie. C’est six jours avant la Pâque. Il n’ajoute pas ‘la fête des Juifs’. Cela nous détermine cette fois à la signification de la fête pour le Seigneur. Lors de cette fête, Il se livrera comme le véritable Agneau pascal dans la mort.
Sur le chemin vers Jérusalem, il arrive à Béthanie, où Il est l’invité de Marthe, Marie et Lazare. Le fait que Lazare soit là cette fois-ci aura donné un éclat particulier à cette visite. Cet éclat particulier est renforcé par l’acte que Marie accomplit en un instant auprès du Seigneur Jésus. Lazare est spécialement mentionné comme étant présent, la raison de sa présence étant qu’il était mort, mais que Christ l’avait ressuscité d’entre les morts. Le vivant et celui qui est vivifié appartiennent à la même famille. Ainsi, les croyants peuvent se réunir à chaque fois comme des personnes vivifiées par Lui avec celui qui leur a donné la vie.
Marthe prépare un repas pour le Seigneur et le sert. Le service de Marthe est mentionné ici dans un sens appréciatif. Elle le fait sans faire de commentaires sur le Seigneur Jésus et sa sœur (Lc 10:38-42). Lazare fait partie de ceux qui sont à table. Nous ne lisons nulle part que Lazare a prononcé une parole. Il est un merveilleux exemple d’un véritable adorateur. Il jouit de la communion avec son Seigneur sans paroles, de tout son cœur. Comme il a dû Le regarder d’une manière nouvelle, plein de gratitude et d’admiration.
3 Marie oint le Seigneur Jésus
3 Alors Marie, qui avait pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux : et la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
Après avoir entendu quelques détails sur Lazare et Marthe, qui ont tous deux leur place propre dans cette scène, notre regard se tourne vers Marie. Ce qu’elle fait, même sans paroles, est extraordinaire. Elle n’a pas eu de révélation prophétique particulière. Elle agit selon le sens spirituel de son cœur qui a tout trouvé en le Christ de Dieu, un cœur qui sent le danger mortel dans lequel Il se trouve. D’autres peuvent penser à ses miracles et au fait qu’il s’en sortira tout seul, comme il l’a fait, par exemple, lorsqu’ils ont voulu le jeter du haut de l’escarpé de la montagne hors de Nazareth (Lc 4:30), mais Marie pense à sa mort et à sa mise au tombeau. C’est dans cet esprit qu’elle L’a oint, Lui, son Seigneur.
Pour cela, elle utilise une livre de parfum de nard pur de grand prix. Comme David auparavant, elle ne veut pas offrir un sacrifice qui ne lui coûte rien (2Sam 24:24). Pour son Seigneur, seul le meilleur est suffisant. Elle se baisse et oint ses pieds avec le parfum. Ses pieds font allusion au fait que Lui, le Fils de Dieu, est venu sur la terre, envoyé par le Père pour Le déclarer. Elle essuie ses pieds avec ses cheveux. Sa longue chevelure c’est sa gloire (1Cor 11:15a). Elle met en quelque sorte sa gloire sur les pieds du Seigneur pour les essuyer avec. Par conséquent, ses cheveux sont oints du même parfum précieux et répandent le même odeur du parfum merveilleux.
À cause de sa consécration, dont parle aussi la longue chevelure comme un voile (1Cor 11:15b), l’odeur agréable du Seigneur Jésus est sentie par ceux qui l’entourent. Toute la maison est remplie de l’odeur du parfum (cf. Can 1:12), ce qui permet à toutes les personnes présentes d’en jouir. Quand un croyant adore Christ dans l’assemblée en Le louant, les autres en jouissent avec lui.
4 - 6 Judas réagit à l’acte de Marie
4 Mais l’un de ses disciples, Judas Iscariote, [fils] de Simon, celui qui allait le livrer, dit : 5 Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu 300 deniers et donné aux pauvres ? 6 (Or il dit cela, non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur : il avait la bourse et se chargeait de ce qu’on y mettait.)
Toutes les personnes présentes ne se réjouissent pas de l’acte de Marie. Certains ne peuvent pas apprécier ce qu’elle a fait au Seigneur. Nous savons, grâce à d’autres Évangiles, que les disciples la critiquent. Ici, cette critique est exprimée par Judas. Jean l’appelle l’homme « qui allait le livrer », présentant ainsi le contraste avec l’acte de Marie de la meilleure façon possible.
La raison de la critique de Judas concerne la somme que Marie a dépensée pour son parfum. Il sait très bien estimer cette somme. Si l’on considère qu’un denaar est le salaire d’une journée de travail (Mt 20:2), le parfum de Marie a coûté un an de salaire. Nous pouvons convertir cette somme en chiffres d’aujourd’hui. Au 1er janvier 2008, le salaire journalier minimum brut pour une personne âgée de 23 ans ou plus est de 61,62 €, soit un peu plus de 50,00 € nets. Pour des raisons de commodité, nous supposerons qu’il s’agit de 50,00 €. Cela signifie que le parfum de Maria converti en valeur actuelle représente une valeur de 15 000,00 €. Quel gaspillage quand on pense au nombre de pauvres qui auraient pu être aidés grâce à lui. C’est du moins ce que Judas laisse entendre par ses paroles.
La véritable raison est qu’il avait voulu s’enrichir avec. Les pauvres ne l’intéressent pas. Il ne pense qu’à lui-même. Outre les mauvaises motivations de Judas, il y a aussi beaucoup de chrétiens qui raisonnent comme lui. Ils disent qu’un temps d’adoration est du temps perdu parce que les besoins dans le monde sont grands. Ils considèrent qu’apporter l’évangile ou aider ceux qui sont dans le besoin est bien plus important que l’adoration.
Indéniablement, les choses mentionnées sont des choses importantes qui doivent aussi être faites. Mais lorsque nous disons que ces activités sont plus importantes que l’adoration du Fils et du Père, nous disons par là même que les gens sont plus importants que Dieu. Dans ce même Évangile, celui selon Jean, le Seigneur Jésus indique ce que le Père cherche et c’est : des adorateurs (Jn 4:23). Une telle personne est Marie. Que le Père les cherche signifie que, irrévérencieusement, ils ne sont pas à prendre, mais ils sont assez rares (cf. Lc 17:12-18).
Il est remarquable que le Seigneur ait confié le soin des finances des disciples à Judas. N’aurait-il pas mieux fait de le confier à Matthieu ? En tant que collecteur d’impôts, Matthieu avait appris à gérer l’argent. Bien qu’un service pour le Seigneur soit souvent lié à ce que nous faisons ou avons fait dans la vie sociale, ce n’est pas la procédure standard pour le travail que le Seigneur confie aux siens. Le fait qu’Il ait confié à Judas la responsabilité des finances ne signifie pas qu’Il l’a fait parce que Judas était un voleur. Il a mis Judas à l’épreuve avec cela, tout comme Il a mis Adam et Ève à l’épreuve et tout comme Il nous met souvent à l’épreuve.
S’Il met un homme à l’épreuve, ce n’est pas parce qu’Il veut savoir comment il y répondra, mais pour amener cet homme lui-même à montrer sa dépendance vis-à-vis de Lui dans ce domaine. Si l’homme agit ainsi, il accomplira sa tâche à la gloire de Dieu. Si l’homme ne le fait pas, il échouera à son propre détriment et à sa propre honte.
7 - 8 La réponse du Seigneur
7 Jésus dit : Permets-lui d’avoir gardé cela pour le jour de ma mise au tombeau. 8 Car les pauvres, vous les avez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours.
Le Seigneur réprimande Judas. Il le fait non pas en exposant l’hypocrisie de Judas, mais en opposant le comportement hypocrite de Judas à son appréciation de l’acte de Marie. Il justifie son acte, un acte qui n’aurait pas dû être arrêté. Ce qu’elle a fait, Il a pu l’accomplir en grâce dans son cœur parce qu’elle s’est assise à ses pieds pour écouter sa parole (Lc 10:39).
À ceux qui adoptent cette attitude envers lui, Il peut montrer ce qu’Il a à l’esprit, ce qui façonne les sentiments spirituels à son égard. Celui qui est ainsi formé sait ce qui Lui est dû sans avoir à faire connaître explicitement sa volonté.
En L’écoutant, Marie a compris que son Seigneur bien-aimé mourra et mettra au tombeau. Il l’avait dit plus d’une fois, mais les disciples ne comprenaient pas. Elle, elle comprend. Elle n’est donc pas à son tombeau, comme les autres femmes qui voulaient L’oindre, mais arrivent trop tard parce qu’Il est déjà ressuscité. Ce que les femmes voulaient faire par amour, mais aussi par ignorance, Marie l’a déjà fait ici.
Combien rares ont été les personnes qui ont senti quelque chose de ce à quoi le Seigneur était confronté et de ce qui le préoccupait. Combien rares encore sont les croyants qui, grâce à leur association intime avec sa Parole, savent ce qu’Il a réalisé par sa mort, son ensevelissement, sa résurrection et sa glorification, et L’honorent pour cela en Lui consacrant leur vie.
Il souligne en outre qu’ils ont toujours les pauvres avec eux, alors qu’ils ne L’auront pas toujours avec eux. Les pauvres seront toujours là et avec eux les occasions de les aider. Il s’éloignera bientôt d’eux et alors ils ne pourront plus Lui faire ce qui était possible maintenant.
Marie l’a compris et exprimé. Elle a correctement établi ses priorités. Elle a économisé et dépensé son argent pour acheter du parfum pour le Seigneur. Elle n’a pas utilisé le parfum pour l’ensevelissement de son frère, mais l’a gardé pour l’ensevelissement du Seigneur. Il doit toujours et partout avoir la première place.
9 - 11 Le plan pour tuer Lazare
9 Une grande foule de Juifs sut qu’il était là et vint, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. 10 Les principaux sacrificateurs résolurent alors de faire mourir aussi Lazare ; 11 car, à cause de lui, beaucoup de Juifs s’en allaient et croyaient en Jésus.
La venue du Seigneur à Béthanie n’est pas passée inaperçue. Les Juifs L’ont cherché (Jn 11:56) et maintenant ils L’ont trouvé. En outre, ils ne sont pas seulement curieux de voir celui dont ils ont tant entendu parler et dont beaucoup ont aussi beaucoup vu, mais ils sont aussi curieux de voir Lazare. Ce que ce Jésus lui a fait est bien sûr tout à fait spectaculaire. Ils veulent regarder cela bouche bée, comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel rare. C’est le genre de curiosité dont Hérode a aussi fait preuve à l’égard du Seigneur (Lc 23:8). Encore et toujours, nous constatons que les Juifs sont là pour voir des signes, mais sans véritable désir de connaître Christ.
Les chefs religieux voient en Lazare un grand danger. Sa résurrection est une énorme propagande pour Christ. Par conséquent, Lazare aussi doit être tué. Comme Jésus, quelqu’un qui Le désigne si clairement, Lui et sa puissance, doit aussi être mis hors du chemin, de leur chemin. Tout témoin vivant est une épine dans le pied de l’ennemi. Lazare, par sa seule apparence vivante, est un grand témoin de Lui. Sans paroles, il amène beaucoup de gens à croire en Lui. Simplement parce que les Juifs voient qu’il vit, ils croient en celui qui a fait cela.
Puisque cette foi est basée sur un signe, le signe de la résurrection de Lazare, nous devrions craindre que cette foi ne soit rien de plus qu’une croyance en quelqu’un qui fait des signes. Cependant, nous pouvons en tirer la leçon que notre témoignage oriente les autres vers Lui si nos vies témoignent que nous avons une vie nouvelle. Nous n’avons alors pas toujours besoin de dire quelque chose.
12 - 16 L’entrée à Jérusalem
12 Le lendemain, une grande foule qui était venue à la fête et avait entendu dire que Jésus venait à Jérusalem, 13 prit des rameaux de palmiers, sortit à sa rencontre et se mit à crier : Hosanna ! béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! 14 Jésus, ayant trouvé un ânon, s’assit dessus, comme il est écrit : 15 “Ne crains pas, fille de Sion ; voici, ton roi vient, assis sur le petit d’une ânesse”. 16 Ses disciples ne comprirent pas d’abord tout cela ; mais quand Jésus eut été glorifié, alors ils se souvinrent que cela était écrit à son sujet et qu’on avait fait ainsi à son égard.
Le lendemain, la nouvelle est parvenue à la foule que le Seigneur Jésus est en route pour Jérusalem. Il est déjà à Béthanie. Cela signifie qu’Il va bientôt arriver dans la ville. La nouvelle de sa venue produit une réaction spontanée dans la foule. Ils sont déjà tellement impressionnés par tout ce qu’ils ont entendu et ce que beaucoup ont aussi vu de Lui qu’ils vont à sa rencontre.
L’hommage préparé ici pour le Seigneur est le fruit de l’Esprit de Dieu. Dieu veut donner à son Fils une preuve publique d’honneur avant qu’Il ne se retire de la scène publique avec ses disciples. Pour ce faire, Dieu utilise le sentiment général de la foule qui voit en lui le Messie promis.
Nous savons maintenant que la foule ne s’est pas convertie en masse, mais qu’en ce qui la concerne, ce n’était qu’une impression extérieure de Lui. Ils ont vu comment Il fournissait du pain et guérissait. Leurs chefs religieux n’ont jamais rien fait de tel pour eux, mais se sont seulement enrichis à leurs dépens. Le fait que le cri spontané d’hosanna n’est rien de plus qu’une affliction extérieure est évident lorsque, quelques jours plus tard, nous entendons cette même foule réclamer sa crucifixion. Telle est la volatilité de la faveur populaire.
Rien de tout cela n’enlève au fait que Dieu agit dans la foule par son Esprit pour donner ce témoignage ouvert et massif à son Fils. Ils prennent des rameaux de palmiers qui sont un symbole de victoire. Puis ils vont à sa rencontre en prononçant des paroles de Psaume 118 (Psa 118:25-26). Le mot « hosanna » est un mot hébreu qui signifie ‘sauve, je te prie’. Bien que ce mot ait signifié à l’origine un appel au secours, il semble qu’il soit devenu de plus en plus une expression de louange, selon Vine dans son dictionnaire explicatif des mots grecs du Nouveau Testament. C’est ainsi qu’il est utilisé par la foule ici.
Avec les mots du psaume, ils confessent que le Seigneur Jésus vient au nom de l’Éternel. Avec cette louange, ils ne chantent pas la gloire du Christ sur la hauteur dans laquelle cet Évangile nous le présente. Après tout, il est considéré dans cet Évangile comme le Fils envoyé par le Père et venant au nom du Père. Pourtant, nous trouvons une merveilleuse référence à ce sujet dans cette citation que la foule prononce. À leur louange, ils ajoutent qu’Il est le roi d’Israël.
Ensemble, ils expriment une pleine reconnaissance de sa dignité en tant que Messie. Il est également beau de considérer que la confession de la foule, sans malheureusement provenir d’une conscience intérieurement convaincue, est une image du reste repentant. Ce que la foule dit avec émotion est ce que le reste fidèle dit dans la vraie foi lorsque le Seigneur reviendra pour régner effectivement en tant que Messie au nom de l’Éternel (Mt 23:39).
Nous n’entendons pas un seul mot d’appréciation ou de désapprobation de la part du Seigneur. Ce que nous voyons, c’est qu’Il prend place sur un jeune âne et qu’Il agit ainsi conformément à ce qui est écrit à son sujet. Nous savons donc qu’Il accepte ce témoignage de la bouche de la foule comme le témoignage que Dieu a agi.
Il est dit qu’il a « trouvé » un ânon. Dans d’autres Évangiles, nous lisons qu’Il envoie ses disciples chercher l’ânon et qu’Il indique exactement où se trouve l’animal (Mt 21:1-11 ; Mc 11:1-11 ; Lc 19:28-38). Qu’il soit dit ici qu’Il le trouve correspond bien à cet Évangile. En tant que Dieu le Fils, Il fait tout lui-même.
Avec cet acte du Seigneur, la prophétie de Zacharie 9 s’accomplit (Zac 9:9). Il accomplit toujours la volonté de son Père. Il sait ce qui est écrit à son sujet et sait ce qui doit être accompli à un moment donné. C’est à cela qu’Il s’engage (cf. Jn 19:28).
Bien que ses disciples, qui croient pourtant vraiment en Lui, voient ces choses, ils n’ont pas bien compris le sens de ce qui se passe. Il est possible que, comme la foule, ils se soient réjouis parce qu’ils croyaient qu’Il allait finalement instaurer le royaume (Lc 19:11). Comme ils se sont eux aussi trompés sur ce point. Ils comprendront l’importance de l’événement après la glorification du Seigneur. Le Saint Esprit viendra alors (Jn 7:39) et Il les conduira dans toute la vérité (Jn 16:13).
17 - 19 La foule et les pharisiens
17 La foule qui était avec lui rendait témoignage qu’il avait appelé Lazare hors du tombeau et l’avait ressuscité d’entre les morts. 18 C’est pourquoi la foule vint aussi à sa rencontre, parce qu’ils avaient appris qu’il avait fait ce miracle*. 19 Les pharisiens dirent alors entre eux : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après lui.
*littéralement : signe
Alors que la grande foule (verset 12) L’applaudit, il y a une autre foule, qui était avec Lui lorsqu’Il avait ressuscité Lazare. Cette foule témoigne de ce grand événement. Ils ont été particulièrement impressionnés par ce signe. Il est certain qu’une telle chose est vraiment incroyable, et qu’il leur a été permis de la voir de leurs propres yeux.
C’est vraiment aussi une grande grâce que la plupart d’entre eux n’ont malheureusement pas reconnue. Ce que le Seigneur a fait avec Lazare, Il veut le faire avec chaque personne dans un sens spirituel. Espérons et prions pour que ce miracle de la vivification se produise encore dans la vie de beaucoup de gens.
La foule présente lors de la résurrection de Lazare marche à la rencontre de l’autre foule qui a déjà rejoint le Seigneur. Cela a dû devenir une procession impressionnante, tout à la gloire de Christ, à cause du signe qu’Il a fait. L’ajout que c’est à cause du signe montre qu’il s’agit simplement d’une expression spontanée de sentiments et non d’une conversion intérieure.
Nous voyons ici une expression de sentiments comme nous en remarquons souvent dans les rassemblements de masse. Dans ces derniers, il n’y a guère de place pour l’expérience personnelle de la foi. Les sentiments sont emportés par la grande scène. La rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus n’a pas lieu.
Les pharisiens ont un point de vue différent. Ils observent avec tristesse cette ruée massive vers Lui, et grincent des dents. Tout est devenu complètement incontrôlable. Ils doivent conclure que « le monde » entier est allé après Lui. Des Juifs du monde entier sont venus à Jérusalem (cf. Act 2:9-11) et il est aussi question de païens au verset 20. Les chefs constatent qu’ils ont perdu leur emprise sur les masses. L’homme qui hait Dieu est donc impuissant quand Dieu prend le contrôle des sentiments des masses pendant un moment pour les faire applaudir son Fils.
20 - 22 Quelques Grecs désirent voir Jésus
20 Il y avait des Grecs, parmi ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête. 21 Ils vinrent trouver Philippe, qui était de Bethsaïda de Galilée ; et ils lui demandaient : Seigneur, nous désirons voir Jésus. 22 Philippe vient et le dit à André ; puis vient André, ainsi que Philippe, et ils en parlent à Jésus.
Les gens des nations environnantes sont aussi montés à la fête pour adorer. Il ne s’agit pas de Juifs, mais de païens. Il s’agit peut-être de prosélytes, c’est-à-dire de païens qui ont adhéré à la religion juive. Peut-être ont-ils seulement été attirés par elle, comme on peut le supposer avec l’eunuque éthiopien (Act 8:27 ; cf. 1Roi 10:1). Dans la foule, ils ont entendu parler de Jésus et ils désirent Le voir. C’est l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans leur cœur.
Ils sont peut-être un peu inquiets à l’idée d’aller directement vers Lui et se tournent donc d’abord vers Philippe. Il semble que Philippe ne soit pas tout à fait sûr de cette question, car il consulte d’abord André. Philippe et André sont ensemble avec le Seigneur depuis le tout début (Jn 1:35-41,43-45). Ils vont ensuite ensemble vers le Seigneur et Lui disent que des Grecs aimeraient Le voir.
23 - 26 La réponse du Seigneur
23 Jésus leur répondit : L’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié. 24 En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. 25 Celui qui aime sa vie la perdra ; et celui qui hait sa vie dans ce monde-ci la conservera pour la vie éternelle. 26 Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.
En réponse à la question des Grecs par l’intermédiaire de ses deux disciples, le Seigneur Jésus donne un enseignement nouveau et particulier sur lui-même, son œuvre et ses résultats. Pour comprendre correctement cet enseignement, nous devons nous rappeler que les Grecs représentent toutes les personnes qui ne sont pas Juives. Par conséquent, le Seigneur Jésus ne parle pas de lui-même, comme auparavant, en tant que Fils de Dieu qui ressuscite les morts ou les vivifie, ni en tant que Fils de David, le Messie promis, mais en tant que Fils de l’homme qui est glorifié. Quand Il sera glorifié en tant que Fils de l’homme, Il sera une bénédiction pour tous les peuples, et pas seulement pour les Juifs. Ce ne sont pas seulement quelques Grecs qui Le verront, mais le monde entier (Apo 1:7).
Avant que cela n’arrive, Il doit d’abord entrer dans la mort, puis en ressusciter et être glorifié, d’abord dans le ciel, puis ouvertement sur la terre. Les Grecs veulent voir « Jésus », c’est-à-dire qu’ils ne supposent en Lui qu’un homme sur la terre et souhaitent Le voir ainsi. Cependant, il est impossible de voir réellement « Jésus » comme un Homme humilié sur la terre si nous n’avons pas d’abord compris qu’il est l’Homme glorifié dans le ciel. Et cela n’est possible que si nous avons vu qu’Il est entré dans la mort.
À cette fin, le Seigneur parle de lui-même comme du grain de blé qui doit tomber en terre et mourir. C’est la condition pour participer à sa glorification. Cette condition, Il l’introduit à nouveau par le double « en vérité » et l’autoritaire « je vous dis ». Il est aussi de la plus haute importance qu’Il meure comme le grain de blé, car s’Il ne le fait pas, il n’y aura pas de fruit. C’est précisément en entrant dans la mort qu’Il y aura de riches fruits, comme d’un grain de blé qui tombe en terre et meurt, un épi pousse avec de nombreux grains de blé.
Le fait que sa mort soit le seul moyen de faire naître ce fruit rend claire la condition de l’homme. Aucun fruit ne peut être attendu de l’homme parce qu’il vit dans le péché. Seule la mort répond au problème du péché, et seule sa mort donne une issue au pécheur et fait de lui « beaucoup de fruit » grâce à l’œuvre du Christ. Ce fruit consiste en une descendance spirituelle résultant de son œuvre (Ésa 53:10-11 ; Héb 2:12-13).
Celui qui est le fruit de sa résurrection le suit dans sa vie sur la terre. Cela signifie qu’un disciple du Seigneur Jésus partagera ses souffrances. Il ne s’agit pas d’une souffrance pour les péchés sur la croix, mais d’une souffrance qui lui est infligée par les hommes parce qu’il suit Christ. Il n’y a pas de différence entre le serviteur et le maître. Ce que le Seigneur Jésus a dit de lui-même, Il l’applique à tous ceux qui veulent Lui appartenir.
Tous ceux qui veulent Lui appartenir devront mourir. Cette mort a lieu lorsqu’un homme se condamne lui-même. Il renonce à ses propres intérêts et reconnaît que la mort de Christ a mis fin à la vie pour lui-même. Celui qui déteste sa vie dans ce monde-ci le montre en ne vivant pas pour lui-même. Celui qui le fait conserve sa vie jusqu’au moment où il en jouira parfaitement dans la gloire éternelle.
C’est l’une des rares fois où Jean présente la vie éternelle comme quelque chose qui est à venir et qui n’est pas encore la partie présente du croyant. Une vie ‘perdue’, une vie ‘haïe’, est une vie dans laquelle Christ est servi et dans laquelle Il est suivi. Et le suivre amène, pour ainsi dire, automatiquement une personne là où il se trouve, c’est-à-dire dans la maison du Père. Là, un honneur particulier attend cette personne. Le Père honorera celui qui sert le Fils. N’est-ce pas formidable ?
27 - 30 La glorification du nom du Père
27 Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure. 28 Père, glorifie ton nom. Il vint alors une voix du ciel : Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau. 29 La foule qui se tenait là, et qui avait entendu, dit alors qu’il y avait eu un coup de tonnerre ; d’autres disaient : Un ange lui a parlé. 30 Jésus répondit : Ce n’est pas pour moi que cette voix s’est fait entendre, mais pour vous.
Après cet enseignement en réponse à la question des Grecs, le Seigneur parle de ce qui l’attend. L’endroit où Il viendra, auprès de son Père, n’est pas son objectif immédiat. Il est pleinement conscient de ce qui va d’abord Lui arriver dans les souffrances qui vont Le frapper. Lorsqu’Il pense à cela, son âme est troublée, elle Le saisit. Il ne pense pas ici aux souffrances qui Lui seront infligées du côté des hommes, mais à ce qu’Il devra subir du côté de Dieu à cause du péché.
Va-t-il donc plutôt demander au Père d’être délivré de cette heure ? Non, car Il a à cœur l’honneur et la glorification du Père, et Il sait que l’amour du Père Le guide. Après tout, Il est devenu l’Agneau de Dieu pour ôter le péché du monde (Jn 1:29), car le péché a si grandement déshonoré son Père. Son amour pour le Père L’amène dans cette heure de détresse sans précédent, afin que Dieu soit glorifié dans un monde pécheur en ôtant le péché et que les pécheurs soient sauvés à juste titre.
Le Fils se tourne vers son Père et Lui demande de glorifier son nom en tant que Père. C’est pour cela qu’Il est venu sur la terre en premier lieu. La réponse vient immédiatement. La voix du Père retentit du ciel. Le Père a glorifié son propre nom dans la résurrection de Lazare – et aussi dans toute la vie de son Fils. Il glorifiera encore son nom de Père glorieux dans la résurrection de son Fils bien-aimé (Rom 6:4) – et aussi à travers l’œuvre de son Fils sur la croix.
La voix du Père est méconnaissable pour l’incrédulité. Lorsque quelque chose venant du Père est entendu par des incrédules, l’incrédulité spécule sur le son. La foule croit avoir entendu un coup de tonnerre. Pour ceux qui n’ont aucun lien avec Dieu, la parole du Père est ressentie comme un coup de tonnerre. D’autres vont plus loin et croient qu’un ange Lui a parlé. Dans tous les cas, ils ont entendu une voix et ont même conclu qu’elle s’adressait à Lui, sans avoir par ailleurs compris ou appréhendé aucune des paroles. Pourtant, eux aussi sont loin de la vérité.
Le Seigneur déclare que la voix ne s’adressait pas à Lui, mais à eux. C’était un témoignage supplémentaire pour la foule de son lien avec le Père, si seulement ils avaient eu des oreilles pour le comprendre.
31 - 34 Si je serai élevé de la terre
31 Maintenant, c’est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors. 32 Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même. 33 Or il disait cela pour indiquer de quelle mort il allait mourir. 34 La foule lui répondit : Nous, nous avons appris de la Loi que le Christ demeure éternellement : comment peux-tu dire, toi, qu’il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l’homme ?
Le Seigneur parle d’un nouveau « maintenant ». Le ‘maintenant’ utilisé plus tôt fait référence à sa venue dans le monde (Jn 5:25). Le ‘maintenant’ que le Seigneur utilise ici se rapporte à la croix. Lorsque le Père a parlé de la glorification de son nom en rapport avec la résurrection de Christ, cela signifie le jugement du monde et du supérieur du monde. La résurrection de Christ est la preuve que le Père n’a plus aucun lien avec le monde et qu’Il doit livrer le monde au jugement en tant qu’incorrigible méchant.
Ce nouveau ‘maintenant’ a aussi des implications pour le diable. Il sera jeté dehors (Lc 10:18 ; Apo 12:9 ; 20:3,10). Bien qu’il faille attendre un certain temps avant que ce jugement ne s’accomplisse, il est fixé par la résurrection du Seigneur Jésus. Pour le croyant, cela signifie qu’en raison de son lien avec Christ dans la résurrection, il n’appartient plus à la sphère d’autorité du diable.
Pour tous les siens, lorsqu’Il est suspendu à la croix, Christ devient le point d’attraction. C’est là, sur la croix, qu’Il attire à Lui les siens du présent siècle mauvais (Gal 1:4). En indiquant qu’l mourra en étant élevé de la terre, le Seigneur annonce sa mort sur la croix. La mort sur la croix est la seule mort qui a lieu en élevant quelqu’un de la terre. Aussi, l’Écriture s’accomplira selon laquelle Il mourra sur un bois (Deu 21:23 ; Gal 3:13). Par là, le Seigneur exclut la possibilité qu’Il soit tué par lapidation, la méthode d’exécution habituelle chez les Juifs.
La foule sait qu’Il s’est désigné comme le Fils de l’homme. Ce titre leur est familier de Daniel 7 (Dan 7:13). Il parle maintenant de son élévation. Il se peut qu’ils aient compris qu’Il parlait de la croix (Jn 8:28). Il se peut aussi qu’ils aient pensé à aller au ciel parce qu’Il en a déjà parlé auparavant (Jn 6:62). Quoi qu’il en soit, ils savent d’après la loi qu’une fois sur la terre, le Christ restera toujours sur son trône terrestre (Psa 89:5,37 ; Ésa 9:5-6 ; Dan 7:14). Cela n’inclut pas une élévation sur la croix ou un départ au ciel. Pourrait-il alors être le Fils de l’homme ? Et s’Il ne l’était pas, qui l’était ?
Leur raisonnement va toujours dans la mauvaise direction, parce qu’ils ne connaissent pas – et ne veulent pas connaître – un Fils de l’homme souffrant. C’est parce qu’ils oublient ce qui est écrit en Psaume 8. Il y est dit qu’il doit être pour un peu de temps inférieur aux anges (Psa 8:6). Nous savons d’après Hébreux 2 que c’est à cause de la souffrance de la mort (Héb 2:9).
35 - 36 Le dernier appel à croire en la lumière
35 Jésus leur dit : Pour peu de temps encore la lumière est au milieu de vous ; marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne s’emparent de vous ; et celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. 36 Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez fils de lumière. Jésus dit cela ; puis il s’éloigna et disparut de leur vue.
Au lieu de répondre à leur curieuse question, le Seigneur leur fait remarquer qu’Il ne leur reste que peu de temps pour échapper aux ténèbres. Il est encore avec eux maintenant en tant que lumière. Qu’ils se réfugient en Lui et marchent dans la lumière. Ainsi, les ténèbres de la nuit ne les submergeront pas au point de les désorienter complètement. Ils ont la lumière avec eux en sa personne.
Il les appelle à croire en Lui. Ils deviendront alors des fils de lumière, des personnes caractérisées par la lumière parce qu’elles en sont issues (Lc 16:8 ; Éph 5:8 ; 1Th 5:5). Ils comprendront alors tout ce qu’Il a dit et commenceront aussi à répandre eux-mêmes la lumière sur les autres (Mt 5:14 ; Php 2:15). Après cette invitation, le Seigneur s’éloigne d’eux et ils ne peuvent plus Le trouver.
37 - 43 L’incrédulité du peuple
37 Et, bien qu’il ait fait tant de miracles* devant eux, ils ne crurent pas en lui, 38 afin que soit accomplie la parole que prononça Ésaïe le prophète : “Seigneur, qui a cru à ce qu’il a entendu de nous, et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ?” 39 C’est pourquoi ils ne pouvaient pas croire, parce que Ésaïe dit encore : 40 “Il a aveuglé leurs yeux, a endurci leur cœur, afin qu’ils ne voient pas des yeux, qu’ils ne comprennent pas du cœur, qu’ils ne se convertissent et que je les guérisse”. 41 Ésaïe a dit cela parce qu’il a vu sa gloire et qu’il a parlé de lui. 42 Toutefois, même parmi les chefs plusieurs crurent en lui ; mais à cause des pharisiens, ils ne se déclaraient pas, de peur d’être exclus de la synagogue ; 43 car ils ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu.
*littéralement : signes
Il est dit ici en termes très clairs que tous les signes du Seigneur ne les ont pas amenés à croire en Lui (cf. Mt 11:20). Cela n’est pas non plus surprenant, car cela avait été prédit. Le rejet dont Il a fait l’objet malgré les nombreux signes qu’Il a accomplis en leur présence est un accomplissement de la parole du prophète Ésaïe (Ésa 53:1). Isaïe, en son temps, a prêché et parlé de la puissance de l’Éternel pour le bénéfice de son peuple. Cependant, le peuple n’a pas écouté et a rejeté l’Éternel. Jean applique maintenant cette parole d’Ésaïe au Seigneur Jésus, et il dit même que cette parole d’Ésaïe est en train de s’accomplir.
Par cette citation, Jean demande au Seigneur, étonné en quelque sorte, si la prédication des prophètes de Dieu, et celle du Seigneur Jésus en particulier, a eu un quelconque effet, malgré la révélation de la puissance de Jésus Christ à son peuple. Il y a une réponse à cette question. Cette réponse vient aussi d’Ésaïe. Ésaïe dit que Dieu a aveuglé les yeux de son peuple et endurci son cœur (Ésa 6:9-10). Ce jugement d’endurcissement est le résultat de leur refus absolu d’obéir à Dieu. Ils L’ont rejeté, Lui et sa parole. Il en a été ainsi à l’époque d’Ésaïe et il en est de même ici avec le Seigneur Jésus. Le peuple ne veut pas croire.
Puis, à un moment donné, Dieu détermine que le peuple ne peut pas croire non plus. Il scelle leur choix. Nous trouvons aussi cette même parole d’Ésaïe sur l’endurcissement lorsque le peuple a rejeté le témoignage de Christ glorifié (Act 28:25-27). Nous voyons donc que le Dieu trinitaire est rejeté :
1. En Esaïe 6, il s’agit l’Éternel des armées.
2. Ici, en Jean 12, il s’agit du Seigneur Jésus.
3. En Actes 28, il s’agit du témoignage du Saint Esprit.
Après avoir cité Ésaïe, Jean déclare qu’Ésaïe, en parlant de l’Éternel, parlait en fait du Seigneur Jésus. Nous avons ainsi une preuve claire et puissante que le Seigneur Jésus est le même que l’Éternel de l’Ancien Testament. Le Seigneur Jésus est Dieu et chaque fois que Dieu se manifeste dans l’Ancien Testament, Il le fait en son Fils. On ne peut pas le dire plus clairement que Jean ne le fait ici. Quelle gloire Ésaïe a-t-il vue ? Il a vu « le roi, l’Éternel des armées » (Ésa 6:5). Et Jean dit ici qu’Ésaïe a parlé de Lui, c’est-à-dire du Seigneur Jésus. Quel merveilleux témoignage !
Le jugement d’endurcissement s’est abattu sur le peuple dans son ensemble. Il fallait qu’il vienne aussi, car bien que même beaucoup de chefs croient en Lui, ils le font sans vraiment Le confesser. Ils ne Le confessent pas selon la vérité de sa personne, car ils ne voient en Lui que quelqu’un qui fait des signes. Ils l’admirent en secret mais ne Le confessent pas ouvertement parce qu’ils craignent les pharisiens. Si les pharisiens découvraient leur admiration pour Lui, ils seraient bannis de la synagogue. Et ce prix est trop élevé pour eux. La véritable raison pour laquelle ils ne confessent pas ouvertement Christ est donc qu’ils se concentrent sur la gloire des hommes et non sur celle de Dieu. La gloire de Dieu est au second plan, la gloire des hommes est au premier plan.
44 - 50 Le dernier témoignage
44 Jésus s’écria : Celui qui croit en moi ne croit pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ; 45 et celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. 46 Moi, [la] lumière, je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans les ténèbres. 47 Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, moi, je ne le juge pas ; car je ne suis pas venu afin de juger le monde, mais afin de sauver le monde. 48 Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge : c’est la parole que j’ai dite qui le jugera au dernier jour. 49 Car moi, je n’ai pas parlé de par moi-même ; mais celui qui m’a envoyé – le Père – m’a commandé lui-même ce que je devais dire et comment j’avais à parler ; 50 et je sais que son commandement est la vie éternelle. Donc, ce que moi je dis, je le dis comme le Père me l’a dit.
Le Seigneur appelle comme un dernier témoignage que croire en Lui ne va pas sans croire en le Père. C’est en quelque sorte un résumé de tout son service dans cet Évangile au milieu de son peuple et du monde. Avec Lui, tout tourne autour de celui qui L’a envoyé. Il n’est pas possible de chercher sa gloire et non celle de Dieu. Croire en lui implique de croire en celui qui L’a envoyé. Croire en Lui uniquement à cause de ses signes n’est pas une croyance qui donne la vie éternelle. Celui qui Le regarde de près, c’est-à-dire dans la foi, voit le Père qui L’a envoyé. Le Seigneur met à nouveau l’accent sur son unité avec son Père.
Une fois de plus, Il se présente comme une lumière qui est venue dans le monde pour sauver les gens des ténèbres. Cela arrive à quiconque croit en Lui. Celui qui entend ses paroles mais les ignore ne sera pas immédiatement jugé par Lui. Ce n’est pas dans ce but qu’Il est venu dans le monde. Il n’est pas venu pour juger, mais pour sauver le monde (Jn 3:17). Quelqu’un pourra-t-il alors Le rejeter et ignorer sa parole en toute impunité ? Non, une telle personne sera certainement jugée au dernier jour.
La norme selon laquelle il sera jugé est la parole que le Seigneur a dite. Il sera clairement mis en lumière qu’une telle personne a entendu la parole du Seigneur, mais qu’elle l’a délibérément ignorée. Ce qui compte, c’est la parole, le ‘logos’, qu’il a prononcée, et non les mots. En désignant le ‘logos’ comme moyen de jugement, il se désigne lui-même. Il est le ‘logos’, un mot qui reflète qu’Il est ce qu’Il dit. Le ‘logos’, c’est-à-dire le Fils qui s’est fait connaître par sa parole, juge l’homme. La gravité de Le rejeter en tant que ‘logos’ est qu’avec la parole du Fils, la parole du Père qui L’a envoyé est aussi rejetée. En parlant et en agissant, le Fils est parfaitement soumis à son Père. En même temps, il est tellement un avec le Père que Le rejeter, c’est rejeter le Père.
Le Seigneur Jésus parle ici pour la deuxième fois d’un commandement qui Lui a été donné par Son Père. Le premier commandement qui Lui a été donné par le Père concerne le fait de donner et de reprendre sa vie (Jn 10:17-18). Ce deuxième commandement concerne tout ce que le Père Lui a donné à dire et à parler. Il sait de quoi Il parle et ce que signifient les paroles du Père. Il connaît ces paroles d’une manière parfaite. Dans ce que le Père Lui a donné à dire, rien ne Lui est caché. Il partage parfaitement ces paroles. Il ne les transmet pas mécaniquement, mais avec un assentiment parfait et les sentiments qui vont avec.
Il sait que le commandement signifie la vie éternelle pour tous ceux qui le reçoivent. C’est pourquoi Il a tout dit de la manière dont le Père le Lui a dit lors de l’entretien personnel avec Lui et n’a pas choisi sa propre forme pour le rendre. Il n’est pas non plus allé au-delà des paroles que le Père lui a dites. Il a dit exactement cela et rien de plus, car seules ces paroles s’accordent parfaitement avec les auditeurs.