1 - 2 L’ordre de marcher contre Aï
1 L’Éternel dit à Josué : Ne crains pas et ne t’effraie pas. Prends avec toi tout le peuple de guerre, et lève-toi, monte à Aï. Regarde, j’ai livré en ta main le roi d’Aï, son peuple, sa ville et son pays. 2 Tu feras à Aï et à son roi comme tu as fait à Jéricho et à son roi ; seulement, vous pillerez pour vous le butin et les bêtes. Dresse une embuscade contre la ville, derrière elle.
Le peuple a une nouvelle chance de conquérir Aï. Mais ils doivent apprendre à écouter Dieu. Il faut maintenant des tactiques compliquées et dix fois plus d’hommes qu’ils ne pensaient d’abord en avoir besoin (Jos 7:3). L’une des leçons qu’ils doivent en tirer (et nous aussi !) est que les péchés peuvent être pardonnés, mais que leurs conséquences doivent être portées.
3 - 9 L’embuscade est dressée
3 Josué se leva avec tout le peuple de guerre pour monter vers Aï ; Josué choisit 30 000 vaillants hommes et les envoya de nuit. 4 Il leur commanda : Voyez, vous serez en embuscade contre la ville, derrière la ville ; ne vous éloignez pas trop de la ville, mais soyez tous prêts. 5 Moi et tout le peuple qui est avec moi, nous nous approcherons de la ville ; lorsqu’ils sortiront à notre rencontre comme la première fois, nous fuirons devant eux. 6 Ils nous poursuivrons jusqu’à ce que nous les ayons attirés loin de la ville ; car ils diront : Ils fuient devant nous comme la première fois ; et nous fuirons devant eux. 7 Vous, vous surgirez de l’embuscade et vous prendrez possession de la ville ; l’Éternel, votre Dieu, la livrera en vos mains. 8 Lorsque vous aurez pris la ville, vous incendierez la ville ; vous ferez selon la parole de l’Éternel. Faites bien attention, je vous l’ai commandé. 9 Josué les envoya ; ils allèrent se mettre en embuscade et se tinrent entre Béthel et Aï, à l’ouest d’Aï ; Josué passa cette nuit au milieu du peuple.
Ils doivent faire appel à une grande armée pour prendre cette petite ville. C’est une profonde humiliation. Aussi, la moitié du peuple doit fuir une fois de plus. Cette fois, ce doit être parce que cela fait partie du plan de Dieu, mais en même temps, il s’agit d’une démonstration honteuse. Ils doivent apprendre à ne jamais sous-estimer l’ennemi. Chaque pas est prescrit par l’Éternel (verset 8).
Nous retrouvons ici dans les différentes actions les différents comportements que le peuple de Dieu doit accomplir face à l’ennemi. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons leurs équivalents spirituels :
1. Faire front à l’ennemi pour lui résister (verset 11 ; Éph 6:13).
2. Surveiller l’ennemi en embuscade (verset 12 ; 1Cor 16:13).
3. Se montrer à l’ennemi pour qu’il se manifeste (verset 14 ; Éph 5:11.
4. Fuir l’ennemi (verset 15 ; 2Tim 2:22a).
5. Détruire l’ennemi (verset 26 ; Col 3:5).
10 - 17 Aï est pris en embuscade
10 Josué se leva de bonne heure le matin et inspecta le peuple ; puis il monta avec les anciens d’Israël, à la tête du peuple, vers Aï ; 11 tout le peuple de guerre qui était avec lui monta et s’approcha ; ils arrivèrent devant la ville et campèrent au nord d’Aï ; la vallée était entre lui et Aï. 12 Or il avait pris environ 5 000 hommes et les avait placés en embuscade entre Béthel et Aï, à l’ouest de la ville. 13 Après qu’on eut placé le peuple, tout le camp qui était au nord de la ville et son embuscade à l’ouest de la ville, alors Josué s’avança cette nuit-là au milieu de la vallée. 14 Lorsque le roi d’Aï vit cela, les hommes de la ville se levèrent de bonne heure en hâte, et sortirent, lui et tout son peuple, à la rencontre d’Israël, pour livrer bataille, au lieu assigné, devant la plaine. Or il ne savait pas qu’il y avait une embuscade contre lui, derrière la ville. 15 Josué et tout Israël se laissèrent battre devant eux et s’enfuirent par le chemin du désert. 16 Tout le peuple qui était dans la ville fut rassemblé à grands cris pour les poursuivre ; ils poursuivirent Josué et furent attirés loin de la ville ; 17 il ne resta pas un homme dans Aï et dans Béthel, qui ne soit sorti après Israël ; ils laissèrent la ville ouverte et poursuivirent Israël.
Une fois de plus, Josué se lève tôt et se rend avec les guerriers à Aï. Il se laisse battre avec le peuple et s’enfuit avec lui. Ces expériences honteuses sont compensées par le fait que Dieu est de leur côté. La puissance de Dieu est avec eux et tout réussit.
Pourtant, la manifestation de cette puissance n’est pas la même qu’à Jéricho. À Aï, il y a beaucoup d’interventions humaines, il se passe beaucoup de choses. Cela plaira à tous ceux qui aiment l’action. En comparaison, faire le tour de Jéricho est un spectacle ennuyeux. Mais à Jéricho, la puissance de Dieu se manifeste dans l’exercice de la foi et tout le mérite en revient à Dieu. La façon dont Aï est vaincu montre non pas la force de la foi, mais la faiblesse de l’homme.
Nous pouvons appliquer cela à nos victoires de la foi. Nous remportons nos plus grandes victoires dans notre chambre, à genoux, sans éléments tape-à-l’œil (Mt 6:6). Nous pouvons aussi l’appliquer aux nombreuses formes de rassemblement que propose la chrétienté. Il y a des endroits où l’on trouve des manifestations impressionnantes, souvent soi-disant, de l’Esprit. À l’opposé est l’église de Philadelphie : « Car tu as peu de force, et tu as gardé ma Parole et tu n’as pas renié mon nom » (Apo 3:8b). La question est de savoir quel choix nous faisons.
La conquête de la ville nécessite beaucoup d’actions. Josué et la partie du peuple qui l’accompagne approchent la ville par le nord (verset 11). Cela se passe de nuit, alors que le Jourdain a été traversé pendant la journée et que tout ce qui concerne Jéricho s’est aussi déroulé pendant la journée. Ensuite, une partie du peuple se place en embuscade à l’ouest d’Aï (verset 13). Lorsque le roi d’Aï les a aperçus, ils font mine de s’enfuir (versets 14-16). Tout cela est nécessaire pour juger toute confiance en eux-mêmes.
18 - 29 Aï pris et brûlé
18 L’Éternel dit à Josué : Tends vers Aï le javelot qui est dans ta main, car je la livrerai entre tes mains. Josué tendit vers la ville le javelot qui était dans sa main. 19 Alors les hommes de l’embuscade surgirent en hâte de leur position, et ils coururent dès qu’il étendit sa main ; ils entrèrent dans la ville et la prirent, puis se hâtèrent de mettre le feu à la ville. 20 Lorsque les hommes d’Aï se retournèrent, ils virent la fumée de la ville qui montait vers les cieux, et il n’y eut en eux aucune force pour fuir ni d’un côté ni de l’autre. Le peuple qui fuyait vers le désert se retourna contre ceux qui le poursuivaient. 21 Josué et tout Israël, voyant que les hommes de l’embuscade avaient pris la ville et que la fumée de la ville montait, se retournèrent et frappèrent les hommes d’Aï ; 22 et les autres sortirent de la ville à leur rencontre. Alors [les hommes d’Aï] se trouvèrent au milieu, avec [les fils] d’Israël d’un côté et de l’autre ; [les Israélites] les frappèrent jusqu’à ne leur laisser ni survivant ni rescapé. 23 Quant au roi d’Aï, ils le prirent vivant et l’amenèrent à Josué. 24 Lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants d’Aï dans la campagne, dans le désert où ils les avaient poursuivis, et que tous furent tombés sous le tranchant de l’épée, jusqu’à être consumés, alors tout Israël revint vers Aï, et ils la frappèrent par le tranchant de l’épée. 25 Tous ceux qui tombèrent ce jour-là, hommes ou femmes, furent 12 000, tous les gens d’Aï. 26 Josué ne retira pas sa main qu’il avait étendue avec le javelot, jusqu’à ce qu’on ait entièrement détruit tous les habitants d’Aï. 27 Seulement, Israël pilla pour lui les bêtes et le butin de cette ville-là, selon la parole que l’Éternel avait commandée à Josué. 28 Josué brûla Aï et en fit pour toujours un monceau de ruines, [qu’on peut voir] jusqu’à ce jour. 29 Il pendit le roi d’Aï à un arbre [et l’y laissa] jusqu’au temps du soir. Comme le soleil se couchait, Josué commanda qu’on descende de l’arbre son cadavre ; on le jeta à l’entrée de la porte de la ville et on éleva sur lui un grand monceau de pierres, [qui est resté] jusqu’à ce jour.
Lorsque la ville est vide, Dieu montre qu’Il a le contrôle. Il dit à Josué ce qu’il doit faire. Comme il est important de toujours écouter la voix du Seigneur. Josué doit tendre son javelot. Ce n’est pas un signe pour que les hommes de l’embuscade surgirent de leur position, du moins nous ne lisons pas cela. Il garde le javelot tendu jusqu’à ce que la victoire soit totale. Cela rappelle les mains élevées de Moïse lorsqu’il était sur la montagne pendant que Josué combattait Amalek (Exo 17:11-13).
Le javelot est le symbole du jugement et le signe de la victoire. En Josué, nous voyons ici en image l’Esprit de Christ qui est puissamment présent au milieu du peuple de Dieu et qui œuvre pour lui avec puissance en jugeant ses ennemis. Ainsi, nous pouvons voir Christ dans la gloire et savoir qu’en Lui nous avons la victoire.
Les hommes sortent de l’embuscade, peut-être sous l’incitation de ce que Dieu donne dans leur cœur. Nous Le voyons ici comme l’origine cachée de toutes les actions. Ils savent ce qu’il faut faire parce que c’est Lui qui commande. De cette guidance, nous restons toujours dépendants. Ensuite, même ceux qui ont fui font demi-tour et participent à la conquête.
Après la leçon d’Aï, Dieu est de nouveau avec son peuple. Israël extermine Aï en obéissant à ce que Dieu a dit. À cette obéissance se rattache l’attitude de Josué qui tend la main avec le javelot en signe de confiance en la victoire totale. Le fait que la main avec le javelot ne soit pas retirée jusqu’à ce que l’ennemi soit complètement vaincu témoigne de la persévérance.
C’est là que se trouve une leçon importante pour nous. Ce n’est que par une confiance persistante que la victoire est atteinte. C’est ce qui manque à Joas, le roi d’Israël à l’époque d’Élisée. Lorsque Élisée lui dit de frapper avec ses flèches contre terre, il ne le fait que trois fois. Joas aurait dû frapper beaucoup plus de fois, mais parce qu’il s’arrête trop tôt, sa victoire n’est pas totale (2Roi 13:17-19). La clé est de persévérer jusqu’au bout, jusqu’à ce que le dernier ennemi soit vaincu.
Josué persévère, tout comme les croyants de l’église de Philadelphie, qui sont loués par le Seigneur Jésus pour avoir « gardé la parole de ma patience » (Apo 3:10). La ‘parole de ma patience’ signifie aussi que cette patience se trouve auprès de lui-même : « Que le Seigneur incline vos cœurs à l’amour de Dieu et à la patience du Christ ! » (2Th 3:5). Nous ne pouvons prendre possession des bénédictions spirituelles que par une confiance persistante dans le Seigneur.
À Jéricho, tout est pour le Seigneur, à Aï, tout est pour le peuple. D’abord tout pour le Seigneur, ensuite nous recevons notre part, dans la mesure où le Seigneur le détermine. De plus, Aï devient un monceau de ruines. Comme mentionné, Aï signifie ‘ruine’ et c’est ce que le peuple de Dieu en fait.
Le commandement de Josué concernant le cadavre du roi d’Aï (verset 29) montre qu’il connaît la parole de Dieu. Il agit en fonction de ce que Dieu a dit à ce sujet dans la loi : « Et si un homme a commis un péché digne de mort, et qu’il ait été mis à mort, et que tu l’aies pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois ; mais tu l’enterreras sans faute le jour même, car celui qui est pendu est malédiction de Dieu ; et tu ne rendras pas impure la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage » (Deu 21:22-23).
Le territoire d’Aï fait partie de l’héritage. Cela ne doit pas devenir impur. Un homme pendu est une malédiction pour Dieu. Il y a malédiction pour celui qui est pendu à un bois et pour celui qui ne persévère pas dans les œuvres de la loi. C’est l’enseignement de Galates 3. Le roi pendu d’Aï montre que pour tous ceux qui croient en Lui, le Seigneur Jésus a pris cette place et est devenu le maudit sur le bois. La conséquence pour nous est que nous avons été rachetés : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous – car il est écrit : “Maudit est quiconque est pendu au bois” » (Gal 3:13). La loi ne s’applique pas littéralement à nous. La malédiction de la loi ne nous affecte plus parce que le Seigneur Jésus a porté cette malédiction. Celui qui croit ne sera plus jamais sous la malédiction de la loi.
30 - 32 L’autel sur la montagne d’Ébal
30 Alors Josué bâtit un autel à l’Éternel, le Dieu d’Israël, sur la montagne d’Ébal, 31 comme Moïse, serviteur de l’Éternel, l’avait commandé aux fils d’Israël, ainsi qu’il est écrit dans le livre de la loi de Moïse, un autel de pierres entières, sur lesquelles on n’avait pas levé [d’outil] en fer ; ils offrirent dessus des holocaustes à l’Éternel et sacrifièrent des sacrifices de prospérités. 32 Là il écrivit, sur les pierres, une copie de la loi de Moïse, qu’il avait écrite devant les fils d’Israël.
Josué fait ce que Dieu a commandé de faire lorsqu’ils seraient entrés dans le pays : « Et tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, en les gravant bien nettement » (Deu 27:8). En bâtissant l’autel, Josué revendique le pays pour l’Éternel. Que le pays appartienne à l’Éternel, il l’a aussi déjà montré en agissant selon le précepte face au cadavre du roi d’Aï (verset 29).
L’autel est aussi une image du Seigneur Jésus, il n’est pas travaillé, tout est parfait. Tel qu’Il est, Il est devenu l’autel sur lequel sont offerts les sacrifices. Sur cet autel, on n’apporte pas de sacrifice pour le péché, mais des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Cela parle du sacrifice du Seigneur Jésus qui est agréable à Dieu (holocauste) et pour le peuple de Dieu qui est le fondement de la communion avec Lui et les uns avec les autres (sacrifice de prospérité).
Josué bâtit l’autel sur la montagne d’Ébal, la montagne de la malédiction (Deu 11:29 ; 27:4,13). Nous devons apprendre à dire ‘amen’ aux malédictions. C’est alors que nous ferons l’expérience des bénédictions de Garizim. Sur la montagne des malédictions, des sacrifices sont offerts. Pour nous, grâce au sacrifice de Christ, les malédictions ont été ôtées et les bénédictions sont devenues notre part.
Jos 8:33-35 | Toutes les paroles de la loi sont lus
33 Tout Israël, ses anciens, ses magistrats et ses juges, se tenaient des deux côtés de l’arche, devant les sacrificateurs, les Lévites, qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, aussi bien l’étranger que l’Israélite de naissance, une moitié du côté de la montagne de Garizim, et l’autre moitié du côté de la montagne d’Ébal, comme Moïse, serviteur de l’Éternel, en avait donné l’ordre pour bénir le peuple d’Israël, au commencement. 34 Après cela il lut toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, selon tout ce qui est écrit dans le livre de la loi. 35 De tout ce que Moïse avait commandé, il n’y eut pas une parole que Josué n’ait lue devant toute l’assemblée d’Israël, avec les femmes, les enfants et l’étranger marchant au milieu d’eux.
L’arche occupe le devant de la scène. Ensuite, la loi est lue à haute voix. Dieu donne sa Parole en relation avec l’arche, l’autel et les bénédictions. En Deutéronome 27, le peuple doit écrire la loi sur l’autel. Celui qui adhère à la parole de Dieu tiendra bon et remportera des victoires dans le pays. Celui qui n’adhère pas à la parole de Dieu subira des pertes et ne profitera pas du bon pays de Dieu, de ses bonnes bénédictions.
Quelle est la loi en Deutéronome 27 ? Là, le peuple reçoit l’ordre de faire un autel sur la montagne d’Ébal, d’y offrir des sacrifices et d’y écrire la loi (Deu 27:4-8). Mais qu’est-ce que la loi ? C’est là tout le contenu du livre du Deutéronome. Nous y voyons d’abord les bénédictions du pays, puis le lieu où l’Éternel fait habiter son nom. Nous voyons aussi les conditions pour jouir des bénédictions de ce lieu. Même si nous ne sommes pas sous la loi, l’obéissance est aussi la condition pour que nous puissions jouir des bénédictions. Dans le cas contraire, nous porterons la malédiction.