1 Au temple pour prier
1 Pierre et Jean montaient ensemble au temple à l’heure de la prière, qui est la neuvième ;
Deux des apôtres, Pierre et Jean, montent ensemble au temple. Bien qu’ils soient chrétiens par le baptême du Saint Esprit, ils s’accrochent encore à certaines coutumes juives. L’une de ces coutumes consiste à monter au temple à l’heure de la prière.
La première période du christianisme est une période de transition. Grâce au ministère de Paul, qui est appelé plus tard en Actes, la vérité concernant le christianisme sera pleinement exposée. Cela détachera les cœurs du judaïsme et les reliera avec intelligence au Seigneur glorifié dans le ciel. Pour tous ceux qui ont alors encore du mal à se détacher du judaïsme, la rupture définitive sera opérée par Dieu en l’an 70 par l’abandon de Jérusalem à la désolation par les Romains. Cela mettra fin à la possibilité de visiter le temple.
Ils montent au temple en tant que maison de prière (Ésa 56:7b ; Lc 19:46). L’heure de la prière, la neuvième – qui correspond à trois heures de l’après-midi de notre temps – est l’heure à laquelle l’holocauste du soir est offert. C’est l’heure à laquelle Élie a reçu la réponse à sa prière (1Roi 18:36-38) et l’heure à laquelle Daniel a lui aussi reçu la réponse à sa prière des siècles plus tard (Dan 9:21). C’est aussi l’heure où le Seigneur Jésus n’a reçu aucune réponse lorsqu’il a crié (Mt 27:46). À cette heure-là, Pierre et Jean montent au temple pour déployer la puissance du nom du Seigneur Jésus sous les yeux de la foule. Il est beau de voir que le premier miracle décrit a lieu dans le contexte de la prière.
2 - 7 La guérison d’un home infirme
2 et l’on portait un homme infirme de naissance, qu’on installait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour demander l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. 3 Voyant Pierre et Jean sur le point d’entrer dans le temple, il leur demandait l’aumône. 4 Mais Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean, et dit : Regarde-nous. 5 Il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. 6 Mais Pierre dit : Je ne possède ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. 7 Puis il le saisit par la main droite et le fit lever : à l’instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ;
Alors que l’église se réunit quotidiennement à l’unisson dans le temple, un homme infirme est installé tous les jours à la porte du temple appelée la Belle. Le nom de la porte, qui exprime symboliquement la magnifique religion des Juifs, contraste fortement avec l’apparence de cet homme infirme qui symbolise la véritable condition des Juifs. Il ne peut rien faire et dépend de la bonté des gens qui l’amènent au temple. Et lorsqu’il y est installé, il dépend de la bonté des gens qui fréquentent le temple. Lorsque les gens sont d’humeur religieuse, ils ont tendance à être plus généreux. Aussi, la place qu’il a à la porte du temple n’est pas mal choisie. Il y aura siégé de nombreuses années, car il a plus de 40 ans (Act 4:22).
Cet homme n’est pas sans rappeler le malade qui était couché au bord un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, depuis 38 ans (Jn 5:5). Comme lui, cet homme est une image d’Israël sous la loi. Le peuple a traversé le désert pendant près de 40 ans sous la loi et n’aurait jamais atteint le pays promis avec la bénédiction promise sous la loi. Seule la grâce de Dieu leur a permis d’entrer dans le pays. Aussi, le malade de Béthesda a été guéri par le Seigneur, et c’est ainsi que cet infirme sera guéri au nom du Seigneur.
Cet homme est si proche du lieu saint et pourtant si loin de lui. Et le Seigneur Jésus ne s’y est-il pas souvent rendu ? Ne L’aurait-il donc jamais vu entrer dans les bâtiments du temple ? En tout cas, il ne L’a jamais invoqué.
Sans que l’homme s’en rende compte, la fin de sa misère est proche lorsque Pierre et Jean apparaissent parmi les visiteurs du temple. Les voyant, alors qu’ils s’apprêtent à entrer dans le temple, il leur demande aussi l’aumône. Pierre et Jean, qui étaient après tout aussi souvent là avec le Seigneur Jésus, pouvaient-ils ne jamais avoir été abordés par lui auparavant ? Nous ne le savons pas. Ce que nous savons, c’est que demander l’aumône cette fois-ci lui rapporte bien plus que l’or et l’argent ne pourront jamais donner. Dieu seul sait pourquoi des personnes passent à côté de l’évangile pendant de nombreuses années et sont pourtant sauvées un jour.
Pour Pierre et Jean, la demande d’aumône est l’occasion de faire connaître le nom puissant de Jésus Christ. Pierre fixe les yeux sur lui. Il ne prête attention à rien d’autre qu’au infirme. Ce faisant, il ne voit pas tant son besoin que l’occasion de glorifier le Seigneur Jésus. Jean fait de même. Lui aussi ne se préoccupe que de la glorification de Christ. Bien que Pierre soit celui qui parle et agit, Jean ne fait qu’un en esprit avec lui. Leur attention est entièrement tournée vers l’homme.
Pierre lui demande alors de les regarder. L’homme doit renoncer à tout ce qui l’entoure et ne regarder que ces deux apôtres qui se tiennent là au nom du Seigneur Jésus. En les regardant, il Le regarde indirectement. Il ne s’en rend pas compte, mais Pierre et Jean savent qu’ils se tiennent là avec la puissance du Seigneur. C’est pourquoi Pierre peut aussi dire : « Regarde-nous. » Il ne s’agit pas d’eux, mais de celui qu’ils représentent.
L’homme fait ce qu’on lui demande et les regarde. Tout ce qu’il attend, c’est un don. Ses pensées ne vont pas beaucoup plus loin. Souvent, nos pensées ne vont pas beaucoup plus loin non plus. Nous sommes concentrés sur les trésors terrestres plutôt que sur les trésors célestes.
Pierre parle alors de ce qu’il n’a pas et de ce qu’il a. Il n’a ni argent ni or, mais il a la puissance de guérison du Seigneur Jésus. Dans l’Ancien Testament, l’argent et l’or sont des moyens de propitiation, mais Pierre nous rappelle dans sa première lettre que le véritable salut ne passe pas par l’argent ou l’or, mais par le sang précieux de Christ (1Pie 1:18-19). Le nom du Christ est le véritable moyen qui donne la guérison et accorde aussi la force d’entrer dans le sanctuaire, comme nous le voyons ici.
Au lieu d’une fortune terrestre, Pierre possède une source de bonheur et de force au ciel, en Jésus Christ. C’est de cette source qu’il puise pour donner à cet homme une bénédiction qui va bien au-delà de la prospérité terrestre. Au nom de Jésus Christ, il lui ordonne de se lever et de marcher. Pierre appelle le Seigneur Jésus « le Nazaréen », ce qui évoque sa descente de la ville méprisée de Nazareth. Ce nom résonne sur la place du temple comme le nom qui donne la puissance de guérir. Les chefs religieux pensaient s’être débarrassés de Lui, mais Il révèle du ciel une puissance encore plus grande que pendant sa vie sur la terre.
Une telle expression de puissance en paroles parlées est rare aujourd’hui. De nombreux chrétiens sincères collectent aujourd’hui de l’argent et de l’or pour l’œuvre du Seigneur, alors que la puissance du nom du Seigneur reste largement inexploitée. De nombreux guérisseurs contemporains prononcent le nom de Jésus avec un grand pouvoir de guérison, mais ne peuvent pas imiter les premiers mots de Pierre, « je ne possède ni argent ni or ».
Non seulement Pierre parle des paroles d’autorité au nom du Seigneur Jésus, mais il saisit aussi l’homme par la main droite et l’aide à se relever. Ici encore, nous voyons cette merveilleuse union entre l’action divine et l’action humaine. Dieu fait ce que nous ne pouvons pas faire – rendre ses pieds et ses chevilles fermes – et nous devons faire ce que nous pouvons – saisir l’homme par la main et le faire lever.
8 - 11 L’effet de la guérison
8 d’un bond il fut debout et se mit à marcher ; il entra avec eux au temple, marchant, sautant et louant Dieu. 9 Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu ; 10 on le reconnaissait : c’était bien lui qui était assis, pour demander l’aumône, à la Belle porte du temple ; alors ils furent remplis de stupeur et d’admiration à cause de ce qui lui était arrivé. 11 Comme lui ne quittait pas Pierre et Jean, tout le peuple, stupéfait, accourut vers eux au portique appelé portique de Salomon.
Le résultat est immédiat. La guérison est complète et vérifiable. Aucun certificat médical n’a besoin d’être produit. L’homme est debout d’un bond et marche. Sa première marche est vers le temple dans lequel il entre avec Pierre et Jean. Il s’est toujours assis à sa porte, maintenant il y entre. Il le fait ensemble avec d’autres. En même temps, il exprime personnellement sa gratitude. Il marche, saute et loue Dieu. C’est à Dieu que revient la gloire.
Ce qu’il fait est un témoignage pour tout le peuple, qui le voit marcher et l’entend louer Dieu. Le peuple le connaît. Il faisait partie du spectacle quotidien du temple, car il s’y asseyait pour mendier tous les jours. Certaines personnes lui donnaient peut-être quelque chose par pitié, mais personne ne pouvait se débarrasser de son infirmité. Bien sûr, tout le monde s’était aussi réconcilié avec l’idée qu’il ne pouvait pas être aidé. Mais ce cas même, sans espoir pour les gens, devient un grand témoignage du nom du Seigneur Jésus.
L’homme guéri ne quitte pas Pierre et Jean, montrant clairement à tous ceux qui ont été utilisés pour sa guérison. Cela montre aussi le désir compréhensible d’une personne nouvellement convertie de rester avec celui qui a été le moyen de sa conversion. C’est aussi la preuve d’une nouvelle vie lorsque la communion est recherchée avec d’autres personnes qui le soutiennent spirituellement et l’aident à grandir en tant que chrétien. L’homme veut appartenir à Pierre et Jean et rester avec eux.
Sa guérison provoque un tumulte populaire. Tous les gens viennent au temple, au portique de Salomon. Dans le portique de Salomon, le Seigneur a marché lorsqu’on Lui a demandé s’Il était le Christ (Jn 10:23-24) et c’est là que les apôtres se sont rencontrés (Act 5:12). C’est un lieu de rencontre. Les gens sont remplis d’étonnement devant la guérison. C’est aussi un immense miracle de voir celui qu’ils ont eu au milieu d’eux pendant plus de 40 ans en tant qu’infirme, marcher à présent.
12 - 16 Pierre prêche Christ
12 Voyant cela, Pierre s’adressa au peuple : Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Ou pourquoi fixez-vous les yeux sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous ayons fait marcher cet homme ? 13 Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son Serviteur Jésus, que vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate, alors qu’il avait décidé de le relâcher. 14 Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier ; 15 vous avez mis à mort le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts : nous en sommes témoins. 16 Par la foi en son nom, à cet homme que vous voyez et connaissez, ce nom a rendu la vigueur ; et la foi, qui est par Jésus, a donné à celui-ci cette entière disposition de tous ses membres, en présence de vous tous.
Pierre utilise l’accent mis sur ce miracle pour attirer l’attention sur son accomplissement, le Seigneur Jésus. À cette fin, ce miracle s’est aussi produit. Contrairement à Simon le magicien, qui disait de lui-même qu’il était un grand personnage (Act 8:9), Pierre rejette tout honneur (Act 10:26 ; cf. Act 14:13-16) et le donne au Seigneur Jésus (cf. Act 19:9-10). Les hommes sont immédiatement enclins à honorer une personne visible, une créature, et non le Dieu invisible, le Créateur. C’est l’essence même de l’idolâtrie. Seuls Dieu et le Fils de Dieu ont le droit d’être honorés. Comme Dieu honore le Fils, nous devons L’honorer.
Pierre commence donc son troisième discours en dissipant une fausse impression. C’est aussi de cette façon qu’il commence son deuxième discours en Actes 2. Là, il s’agit de la fausse impression selon laquelle le parler en langues serait le langage de personnes ivres. Ici, il s’agit de dissiper la fausse impression selon laquelle elles ont rendu l’homme sain. Pierre souligne que ce n’est pas par leur propre puissance que l’homme peut maintenant marcher.
Il ajoute que leur piété n’est pas non plus la cause de la guérison. Ils n’ont pas en raison de leur révérence envers Dieu d’avantage avec Lui, comme s’Il leur accordait ainsi un peu d’honneur qui n’est dû qu’à Lui seul. Il affirme que rien en eux n’a contribué le moins du monde à la guérison. C’est vraiment exclusivement l’œuvre de Jésus Christ dont il parle ensuite.
Il le fait en soulignant l’estime que Dieu Lui porte. Il appelle Dieu par le nom, qui rappelle les promesses qu’Il a faites à chacun des patriarches. Ces promesses ont pour thème central qu’Il enverrait son Fils, le Christ, pour accomplir toutes les promesses. Eh bien, Dieu L’a envoyé ! Pierre appelle le Seigneur Jésus « son Serviteur Jésus » (cf. Ésa 42:1). Cela indique que le Seigneur Jésus a servi Dieu sur la terre.
Mais quelle contradiction entre l’appréciation de Dieu pour son Fils et l’appréciation du peuple pour Lui. Le peuple ne L’a pas reconnu comme le Christ de Dieu et L’a livré comme un criminel à l’autorité du gouvernement. Pilate, le représentant de cette autorité, a témoigné à plusieurs reprises qu’il ne trouvait aucune culpabilité en Lui et a donc décidé qu’Il devait être relâché. Mais le peuple ne voulait rien savoir de tout cela. Dans une haine aveugle, ils ont renié leur Messie, le Christ de Dieu, devant les nations en la personne de Pilate. Ils ne voulaient rien savoir de Lui et L’ont rejeté.
Tout était-il perdu ? Non, car Dieu a ressuscité et glorifié son Serviteur Jésus, qui L’a si parfaitement servi (Ésa 52:13). C’est pourquoi Il est à nouveau présenté au peuple par Pierre.
Il est remarquable de voir comment Pierre accuse deux fois le peuple d’avoir renié le Seigneur Jésus, alors que lui-même l’avait renié trois fois il y a seulement quelques semaines. Mais il a confessé son reniement avec honte et sous les larmes et a reçu le pardon du Seigneur pour cela. Il est donc libre pour Dieu de confronter le peuple à ce péché. Il le fait pour que le peuple puisse se repentir, confesser son péché et se réconcilier avec Dieu comme lui.
Il parle du Seigneur Jésus comme étant « le Saint et le Juste ». En tant que « le Saint », Il a vécu sur la terre complètement séparé du monde et pour Dieu. Il n’a vécu que pour Dieu. Par conséquent, il était aussi « le Juste ». Il a toujours tout fait en accord avec ce qui est juste pour Dieu et pour les hommes.
Malgré sa vie entièrement consacrée à Dieu et aux hommes, d’où ne découlaient que bonté et miséricorde pour les hommes, ils ont préféré un meurtrier, celui qui ôte la vie aux autres. Ils ont demandé à Pilate d’accorde la grâce d’un meurtrier et de leur donner cet homme, alors qu’ils ont rejeté le Fils de Dieu, le grand don de Dieu. Ils ont préféré vivre en compagnie d’un meurtrier plutôt qu’en compagnie du Prince de la vie. Ils ont tué celui qui est à l’origine de la vie et qui la donne, se privant ainsi de tout chemin vers la vie.
Avec encore plus d’insistance qu’en Actes 2, Pierre place les relations du peuple avec le Fils de Dieu devant leur cœur et leur conscience. Il montre aussi que Dieu a son propre plan et qu’Il triomphe de la haine et des mauvaises actions de l’homme. Ce n’est pas l’homme, mais Dieu qui a le dernier mot et d’une manière qui réduit l’homme au silence.
Dieu a ressuscité son Fils d’entre les morts et Le leur présente à nouveau. Dieu n’a pas seulement agi avec Lui très différemment d’eux, Il a défait leur acte et y a même attaché des conséquences particulières. C’est une grande miséricorde et une preuve de la parfaite bonté de Dieu. Pierre déclare que lui et Jean sont ses témoins. Il se range ouvertement et inconditionnellement du côté de Dieu dans son évaluation du Seigneur Jésus.
Après que Pierre a ainsi présenté son péché au peuple et leur a dit ce que Dieu a fait à son Fils, il désigne l’homme qui est guéri. Ils le voient, ils le connaissent. Ils savent comment il était et voient comment il est maintenant. Le changement de sa situation est le résultat de la foi en le nom du Seigneur Jésus. Ce qu’ils voient et ce que Pierre indique est mis par lui en relation directe avec le ciel et celui qui y est glorifié. Ils peuvent regarder de l’homme directement vers le haut, car c’est Lui qui a fait ce qu’ils voient.
La foi est le principe puissant par lequel le Christ glorifié se fait connaître sur la terre. Par la foi en le Seigneur Jésus, l’homme a reçu « cette entière disposition de tous ses membres ». Christ ne fait pas les choses à moitié. Ils se tiennent tous là et voient tous que l’homme est complètement guéri par Jésus Christ qu’ils ont renié et tué.
17 - 21 Appel à la repentance et à la conversion
17 Maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, comme aussi vos chefs ; 18 mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait déclaré auparavant par la bouche de tous les prophètes – que son Christ devait souffrir. 19 Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés : 20 qu’ainsi des temps de rafraîchissement puissent venir du Seigneur, et qu’il envoie Jésus Christ, celui qui vous était destiné à l’avance ; 21 lui, il faut que le ciel le reçoive, jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps.
Les accusations sont fixées. Le jugement de Dieu est mérité. Pierre indique alors une porte de sortie. Guidé par le Saint Esprit, il peut dire au peuple qu’il a commis son acte terrible « par ignorance » (1Cor 2:8) et qu’il peut donc l’appeler à la repentance et à la conversion. Pierre peut dire cela sur la base de l’intercession du Seigneur Jésus sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23:34). La miséricorde a aussi été accordée à Paul sur cette base (1Tim 1:13).
Leur péché est considéré comme un homicide involontaire, et non comme un meurtre. Une personne coupable d’homicide involontaire en vertu de la loi pouvait être mise à mort par le vengeur. Si le meurtrier a réussi à atteindre à temps une ville de refuge, il y est en sécurité (Nom 35:9-34). Ainsi, le peuple peut encore se réfugier auprès du Seigneur Jésus et échapper ainsi au jugement. Au lieu du jugement, ils recevront alors la bénédiction promise, comme Pierre le dira tout à l’heure. Tout d’abord, il parle encore du conseil de Dieu. Ce qu’ils ont fait à Christ dans leur méchanceté a été utilisé par Dieu pour accomplir ce dont Il a parlé par la bouche de tous les prophètes. Tous les prophètes ont parlé de la souffrance du Christ.
Ici encore, nous voyons les deux côtés que nous avons aussi vus dans le chapitre précédent (Act 2:22-23). D’une part, nous voyons comment l’homme révèle sa dépravation totale en rejetant la bonté de Dieu manifestée en Christ. D’autre part, nous découvrons que Dieu savait cela à l’avance et l’a inclus dans ses plans et l’a même utilisé pour accomplir ses plans. Nous, créatures, ne pouvons pas réunir ces deux aspects, mais pour cela, Dieu est Dieu, tandis que nous sommes et demeurons des créatures avec les limites qui en découlent, telles que notre compréhension limitée. Par leur acte de péché, Dieu a réalisé son dessein concernant la souffrance du Christ.
Le fait qu’ils soient totalement coupables de leurs péchés est aussi évident dans l’appel que Pierre lance au peuple pour qu’il se repente et qu’il se convertisse. Il leur a clairement exposé ce dont ils sont coupables. Cela devrait les amener à se repentir, à reconnaître qu’ils ont péché. Cette reconnaissance et cette confession sont indissociables du repentir. Le repentir est un changement de mentalité à l’égard de Dieu et du Seigneur Jésus. Le repentir est une conviction intérieure de sa propre culpabilité, une intelligence et une reconnaissance que j’ai péché.
Le repentir est un retournement dans mon évaluation de ce que Dieu a dit. Il y a d’abord eu le rejet de ce qu’Il a dit dans sa Parole et de ce qu’Il a donné en Christ. Celui qui est parvenu à la repentance, à la reconnaissance et à la confession de ses péchés croira Dieu à sa Parole et acceptera son don en Christ. Celui qui se repent et se convertit peut savoir que ses péchés ont été effacés. Tout ce qui se trouvait entre lui et Dieu a été ôté. La barrière a été levée. Cela a ouvert le chemin à une vie de rafraîchissement qui leur vient « de la face du Seigneur », c’est-à-dire de la présence du Seigneur, c’est l’Éternel.
Ce qui peut s’appliquer à des individus s’applique ici avant tout au peuple tout entier, car c’est à lui que Pierre s’adresse. Aussi entend-il par « temps de rafraîchissement » le temps du royaume millénaire de paix où toute la bénédiction de Dieu sur la terre sera appréciée par son peuple. Alors, la face du Seigneur, l’Éternel, ne se tournera plus contre eux en colère (Psa 34:17), mais sa face brillera comme le soleil (Mt 17:2). Son peuple pourra se prélasser dans la chaleur de ses rayons et jouir de la pleine bénédiction de la vie selon sa promesse dans le royaume de paix (Pro 16:15).
Le retour de Jésus Christ pour accomplir cela dépendait – et dépend toujours – de la conversion des Juifs. Pierre montre clairement que Dieu a hâte d’envoyer Jésus Christ, dont il dit qu’Il est « celui qui vous était destiné à l’avance ». Nous entendons ici le grand amour de Dieu pour son peuple.
La première envoie de Christ à son peuple n’était pas une erreur. Dieu offre ici une fois de plus ce Jésus Christ prédestiné pour eux qui n’est autre que le Jésus rejeté par eux. Quelle grâce persistante de la part de Dieu, qui agit ainsi malgré le rejet de son Christ ! Il peut le faire, de nouveau, en vertu de l’intercession du Seigneur Jésus sur la croix.
Nous voyons comment Dieu fait tout son possible pour amener la nation à la repentance afin de pouvoir lui donner les bénédictions promises. Ce n’est que s’ils rejettent aussi un Seigneur glorifié, tout comme ils l’ont rejeté dans son humiliation, que le jugement de Dieu s’abattra sur la nation. Pour éviter que cela ne se produise, Dieu cherche encore à ce moment-là l’occasion d’envoyer son Fils afin d’instaurer les temps du rétablissement de toutes choses.
Christ a été enlevé au ciel. Rejeté par la terre, le ciel devait Le recevoir. Le ciel ne l’a pas fait à contrecœur, mais – compte tenu de l’objectif pour lequel Il était venu sur la terre, à savoir y établir le royaume de Dieu – prématurément.
Cependant, l’objectif initial sera atteint. Le moment du rétablissement de toutes choses renvoie au royaume de paix millénaire. Pendant le royaume de paix, tout dans la création sera rétabli dans la situation que Dieu avait à l’esprit lorsqu’Il a créé le ciel et la terre. Dieu a toujours parlé de cette situation par la bouche de ses prophètes. Il l’a annoncée à l’avance.
Lorsque son Fils est venu, ce temps aurait pu arriver si Israël l’avait accepté. Mais Il a été rejeté. Cependant, cela ne signifie pas que le plan de Dieu ne se poursuit pas maintenant. Par la bouche de Pierre, Dieu propose d’accomplir encore son plan. Cela se produira si le peuple dans son ensemble se repent encore. Nous savons que le peuple ne l’a pas fait. Pourtant, même cela n’empêche pas Dieu d’accomplir son plan. Il a été reporté une fois de plus et s’accomplira pleinement à la fin des temps.
22 - 26 Le prophète suscité par Dieu
22 Moïse, d’abord, a dit : “Le Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira ; 23 et il arrivera que toute âme qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminée du milieu du peuple”. 24 Ensuite tous les prophètes, depuis Samuel et ceux qui sont venus après lui, tous ceux qui ont parlé, ont aussi annoncé ces jours-là. 25 Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a établie avec nos pères en disant à Abraham : “En ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre”. 26 C’est à vous d’abord que Dieu, qui a suscité son Serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun [de vous] de ses méchancetés.
Que Dieu fasse venir les temps du rétablissement de toutes choses a tout à voir avec celui auquel Pierre se réfère à nouveau en citant l’un « de ses saints prophètes de tout temps », à savoir Moïse (Deu 18:15-19). Comme pour David, que Pierre a cité en Actes 2, les Juifs avaient aussi une grande admiration pour Moïse. Moïse a parlé d’un prophète qui serait engendré par Dieu de la même manière que Dieu l’avait engendré lui-même.
Moïse avait été suscité par Dieu en tant que prophète pour son peuple à une époque où le peuple était en esclavage et en grande détresse. La même chose s’est produite avec le Seigneur Jésus. Tout comme Moïse avait été suscité au milieu de ses frères, le Seigneur Jésus est aussi venu au milieu de ses frères, c’est-à-dire que par sa naissance, Il est devenu un Israélite. Dans la citation, Moïse appelle le peuple à L’écouter. C’est ce que Pierre propose à son auditoire.
Outre les similitudes entre Moïse et le Seigneur Jésus en tant que prophète, il y a aussi une grande différence. Moïse était un instrument qui transmettait les paroles de Dieu. Mais tout ce que Moïse disait n’était pas des paroles de Dieu. Cependant, ce que le Seigneur Jésus dirait et a dit était aussi exclusivement des paroles de Dieu. C’est pourquoi Moïse dit que le peuple doit L’écouter « dans tout ce qu’il vous dira ». ‘Tout’ signifie chaque mot, sans exception. Moïse ajoute aussi le grave avertissement que quiconque n’écoute pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Par conséquent, une telle personne est à jamais coupée de la bénédiction qui sera la part de ce peuple quand Il régnera.
Et ce n’est pas seulement Moïse qui a parlé de la venue de ce prophète, le Seigneur Jésus. Depuis Samuel, le premier prophète nommé par Dieu pour son peuple, Dieu a annoncé la venue de son Fils. Tous les prophètes qui sont venus après Samuel l’ont fait. Pierre indique au peuple sa position privilégiée en tant que fils des prophètes. Par là, il veut aussi dire qu’ils doivent marcher dans le chemin que les prophètes ont indiqué au peuple, car c’est seulement par ce chemin que l’on peut recevoir la bénédiction de Dieu. Cette voie est toujours celle du repentir et de la conversion.
De plus, ils ne sont pas seulement fils des prophètes, mais aussi de l’alliance que Dieu a établie avec leurs pères et dans laquelle il leur a promis sa bénédiction. Dans cette alliance, Dieu a indiqué la bénédiction pour la descendance physique d’Abraham, qui est le peuple auquel Pierre s’adresse ici. En même temps, Dieu a aussi promis la bénédiction à travers la descendance d’Abraham à toutes les familles de la terre (Gen 12:3 ; 18:18 ; 22:18 ; 26:3-4 ; Gal 3:8). La bénédiction de Dieu dans le royaume de paix s’étend à toute la terre par l’intermédiaire d’Israël. C’est pourquoi Dieu leur a avant tout envoyé le Seigneur Jésus, que Pierre appelle ici (verset 26) encore le « Serviteur » de Dieu (verset 13).
Le ‘susciter’ ne se réfère pas à la résurrection, mais à la naissance du Seigneur Jésus en tant qu’Homme sur la terre. Elle fait référence à la première venue du Seigneur Jésus sur la terre, à sa naissance et à sa vie, telles que nous les trouvons décrites dans les Évangiles.
La bénédiction que Dieu veut donner avec la mission du Christ glorifié est de détourner le peuple de ses méchancetés. Les méchancetés sont les obstacles qui empêchent de recevoir la bénédiction. Lorsqu’ils confessent ces méchancetés, cet obstacle est ôté. C’est déjà une grande bénédiction qui ouvre également la porte aux bénédictions encore plus grandes du royaume de paix.