1 - 2 Hérode fait mourir Jacques
1 Vers ce temps-là, le roi Hérode mit les mains sur quelques-uns de ceux de l’assemblée pour les maltraiter, 2 et il fit mourir par l’épée Jacques, le frère de Jean.
Les versets 1-24 de ce chapitre constituent une section intermédiaire. À partir du verset 25, le fil est repris avec Barnabas et Saul, dont nous avons lu dans le dernier verset du chapitre précédent (Act 11:30). Dans cette section intermédiaire, Luc raconte la mort de Jacques par Hérode, la capture de Pierre et sa délivrance de la main d’Hérode, ainsi que la mort d’Hérode.
Le sens profond de cette section intermédiaire semble résider dans la sphère typologique. Nous avons vu en Actes 10-11 l’œuvre de l’Esprit de Dieu qui a commencé parmi les nations. Cela signifie que le lien avec le judaïsme est rompu. L’accent est mis sur le christianisme parmi les nations.
Avant que cette transition vers les nations ne soit racontée plus en détail, nous voyons dans cette section comment, une fois la dispensation des nations terminée, Dieu reprend le fil avec Israël. Nous sommes donc ramenés à Jérusalem pour un moment avant de la quitter définitivement – à l’exception d’un incident. Nous y trouvons Hérode, qui est un type ou une image de l’Antichrist, persécutant le reste fidèle à Jérusalem.
De ce reste fidèle, nous avons un type ou une image en Jacques et en Pierre. Tout comme nous le voyons avec ces deux apôtres, nous voyons aussi avec le reste que, pendant la grande tribulation, certains seront tués et d’autres épargnés.
L’Hérode qui joue un rôle de premier plan dans cette section est le troisième Hérode mentionné dans le Nouveau Testament. Le premier a voulu tuer le Seigneur Jésus, le deuxième a fait décapiter Jean le baptiseur, et ce troisième est responsable de la mort de Jacques. Jacques a été tué de la même manière que de nombreux martyrs de l’Ancien Testament (Héb 11:37).
Nous pouvons mentionner un autre aspect d’Hérode qui est lié à l’évangile. Dans la perspective de l’annonce de l’évangile, nous voyons en Hérode l’obstacle politique à l’annonce de l’évangile, un obstacle surmonté par la prière. Chez Pierre, les lois de pureté étaient un obstacle à l’évangile, c’est-à-dire un obstacle religieux, mais cet obstacle aussi a été surmonté par Dieu. Les autorités religieuses et politiques ont toujours été des instruments dans la main de Satan pour arrêter le cours de l’évangile, mais toujours en vain.
Il semble qu’Hérode ait réussi dans sa campagne contre les chrétiens. Il met la main sur certains membres de l’église pour les maltraiter. Lorsqu’il met la main sur Jacques, il s’est emparé de l’une des figures de proue du nouveau mouvement. Il fait mourir Jacques par l’épée, ce qui équivaut à le décapiter. C’est ce Jacques qui est ensuite appelé « le frère de Jean ». Ceci afin de ne pas le confondre avec Jacques, le frère du Seigneur.
Lui, Jean et Pierre étaient avec le Seigneur lors de sa transfiguration sur la montagne et ont été témoins oculaires de la gloire du Seigneur (Lc 9:28,32). L’expérience sur la montagne était la confirmation des prophéties de l’Ancien Testament concernant la venue de Christ dans sa gloire. Ils l’ont vu comme trois témoins. Hérode a commencé à tuer ces témoins. Jacques il a tué, Pierre il veut tuer, et qui sait si Jean n’était pas aussi encore sur sa liste. Le diable veut toujours éliminer des témoins.
Jacques est le premier des apôtres à mourir en martyr. Il n’est pas remplacé comme apôtre, comme l’était Judas à l’époque (Act 1:20-26).
3 - 6 Pierre capturé
3 Voyant que cela était agréable aux Juifs, il continua, en faisant prendre aussi Pierre (or c’étaient les jours des Pains sans levain) ; 4 quand il l’eut fait prendre, il le mit en prison et le livra à quatre groupes de quatre soldats chacun pour le garder : il voulait, après la Pâque, le faire comparaître devant le peuple. 5 Pierre donc était gardé dans la prison ; mais l’assemblée faisait d’instantes prières à Dieu pour lui. 6 Alors qu’Hérode allait le faire comparaître, Pierre, cette nuit-là, dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes ; des sentinelles, devant la porte, gardaient la prison.
Dans les versets suivants, Luc attire encore une fois longuement l’attention sur Pierre, avant qu’il ne disparaisse de la scène pour nous, à l’exception d’une dernière apparition en Actes 15. Les Juifs n’ont rien perdu de leur haine à l’égard des chrétiens. Ils se sont réjouis de la mort de Jacques. Lorsque Hérode s’en aperçoit, il veut en tirer un avantage politique. Pour favoriser davantage les Juifs, il poursuit sa campagne de purges. Il emprisonne aussi Pierre, pour qui c’est la troisième fois.
Comme Pilate, Hérode agit dans l’intérêt du peuple. Des haines communes rapprochent Hérode et les Juifs. La haine des Juifs concerne l’adoration du Seigneur Jésus comme Dieu. Selon eux, il s’agit d’une apostasie de Dieu, car il n’est pour eux qu’un homme, et l’adoration d’un homme est passible de la peine de mort.
En raison de la fête, l’exécution n’a pas lieu immédiatement. La référence aux jours des Pains sans levain signifie que la Pâque a été célébrée. Il s’agissait de se souvenir de l’époque où le peuple était sous domination étrangère, mais d’où Dieu a délivré son peuple. Ici, le peuple chrétien de Dieu est opprimé par le pouvoir politique, comme ce sera le cas du reste fidèle à la fin des temps. Mais de même que Dieu a délivré son peuple à l’époque, afin qu’il puisse Le servir, de même il délivre les siens aujourd’hui et bientôt aussi. À toutes les époques, les pouvoirs politiques ont essayé d’empêcher de servir Dieu.
Dans le cas de Pierre, Hérode ne laisse rien au hasard. Il a sûrement entendu parler des précédents emprisonnements de Pierre et de la façon dont il en a été libéré à deux reprises. Cela ne lui arrivera pas. Grâce à ses mesures de sécurité, il empêchera sûrement ces faibles chrétiens d’envisager une libération. Mais la question n’est pas de savoir ce que fait Hérode. La question est de savoir ce que Dieu peut faire.
Les mesures de sécurité d’Hérode sont énormes. Pierre est gardé par quatre quatuors de soldats. Cela signifie qu’il est gardé par un quatuor toutes les trois heures, relevé toutes les trois heures, pour les quatre périodes de trois heures dans lesquelles la nuit est divisée. Dans chaque quatuor, deux soldats sont enchaînés à Pierre et deux soldats montent la garde à la porte. La garde est donc bien assurée.
Mais il y a une lutte qui se déroule dans un autre domaine et qui annule toutes les mesures de sécurité, quelles qu’elles soient. C’est la lutte par la prière. C’est dans cette lutte que l’église est engagée. L’église s’est levée dans une atmosphère de prière (Act 1:14 ; 2:42) et persévère dans cette attitude. Le report de l’exécution de Pierre est mis à profit par l’église pour prier pour lui.
C’est une réunion de prière ! La capture de Pierre, alors que la mort terrifiante de Jacques est encore dans les esprits, pousse l’église à une prière fervente. Le pouvoir de la prière est plus grand que le pouvoir d’Hérode, oui, que le pouvoir de l’enfer. Plusieurs jours de prière sont consacrés à un seul sujet : Pierre. C’est une prière fervente, communautaire, elle s’adresse à Dieu et c’est une prière concrète : pour Pierre (Héb 13:3 ; Apo 5:8).
Nous pouvons voir un premier effet de la prière dans le calme que Pierre dégage. Alors qu’il sait ce qu’Hérode a l’intention de faire de lui, il ne se tourne pas dans tous les sens, mais il dort. Ce sommeil est une victoire de la foi. Il dort du sommeil du juste. Il sait ce qui est arrivé à son ami Jacques. Il a aussi l’expérience que le Seigneur l’a déjà délivré de la prison. Il a tout remis entre les mains du Seigneur. Ce qu’Il décide est juste et cela lui donne la paix pour dormir. Il a parfois dormi dans des occasions où il devait rester éveillé, comme lors de la transfiguration du Seigneur sur la montagne (Lc 9:32) et lors de la prière du Seigneur à Gethsémané (Mt 26:40), mais maintenant il dort en paix (Psa 4:9 ; 3:6-7).
7 - 11 Pierre délivré
7 Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière resplendit dans le cachot ; frappant Pierre au côté, l’ange le réveilla et lui dit : Lève-toi vite. Les chaînes tombèrent de ses mains. 8 L’ange lui dit : Ceins-toi et chausse tes sandales. Il fit ainsi. [L’ange] lui dit encore : Jette ton manteau sur toi et suis-moi. 9 Sortant, Pierre le suivit ; il ne savait pas que ce qui se faisait par l’ange était réel, mais il croyait avoir une vision. 10 Quand ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils parvinrent à la porte de fer qui conduit à la ville, et elle s’ouvrit à eux d’elle-même ; une fois sortis, ils allèrent jusqu’au bout d’une rue ; et aussitôt l’ange le quitta. 11 Revenu à lui, Pierre dit : Maintenant, je sais vraiment que le Seigneur a envoyé son ange et m’a délivré de la main d’Hérode et de tout ce qu’attendait le peuple juif.
Alors que Luc a de nouveau attiré l’attention au verset 6 sur le fait que Pierre est très bien gardé, nous voyons maintenant comment le Seigneur se moque de cela. Il envoie un de ses anges dans le cachot où Pierre dort. Avec l’ange, Il y apporte la lumière céleste. Pierre ne se réveille pas à cause de cette lumière, et l’ange doit le frapper (cf. 1Roi 19:5).
Il lui est alors demandé de se lever « vite ». Le fait d’une délivrance surnaturelle ne signifie pas que Pierre ne doive pas faire le nécessaire lui-même et le faire vite. Dieu a fixé un certain temps pour la délivrance et c’est dans ce délai qu’elle doit se faire. L’intervention de Dieu et ce que l’homme doit faire coïncident à nouveau ici.
Pour lui permettre de se lever vite, les chaînes lui tombent des mains. Les chaînes ne sont pas un problème pour Dieu, pas plus que les portes ou les tombeaux fermés. La tombée des chaînes aura été accompagnée d’un certain bruit. Nous pouvons supposer que les gardes ont été plongés dans un profond sommeil par Dieu. De même que la garde qui devait garder le tombeau du Seigneur Jésus a été mise de côté, de même cette garde est mise de côté par Dieu. Là, à l’apparition d’un ange, les gardiens sont devenus « comme morts » (Mt 28:4), ici ils ne remarquent rien. Dieu les traite comme s’ils n’étaient pas là. Ils ne se réveillent ni à la lumière ni au bruit.
L’ange donne ensuite à Pierre des instructions pratiques pour sa fuite. L’ange lui a délié les chaînes, mais il doit lui-même mettre son manteau et ses sandales. Pour mettre ses sandales, il doit se baisser et ensuite il peut marcher. Chaque fois que Pierre a mis ses sandales par la suite, ne lui aurait-il pas rappelé souvent cette délivrance extraordinaire ? Sa confiance dans le Seigneur n’en aurait-elle pas été encouragée ?
Pierre fait ce que l’ange lui dit et le suit jusqu’à la sortie. C’est tout ce qu’il a à faire à ce moment-là. Pour lui, c’est comme s’il a une vision. Cela rappelle l’expérience que fera aussi le reste fidèle lorsqu’il sera délivré par le Seigneur de la plus grande détresse dans les derniers jours (Psa 126:1).
Sur le chemin de la liberté après l’ange, ils passent deux gardes sans que ceux-ci ne sonnent l’alarme. La porte de fer, dernier obstacle à la liberté, s’ouvre d’elle-même, c’est-à-dire que le bras puissant de Dieu ouvre le chemin de la liberté. Après avoir franchi la porte, ils sont dans la ville. L’ange parcourt encore une rue et son service est terminé. Il disparaît sans rien dire de plus et retourne au ciel pour s’y tenir devant le Seigneur, prêt à être envoyé pour un autre service.
Pierre se tient donc là, seul. Il revient alors à lui. Il réalise qu’il est libre et que rien ne viendra des attentes d’Hérode et du peuple des Juifs (cf. Rom 15:30-31). Nous voyons que Pierre est aussi conscient du lien étroit entre ces ennemis du christianisme. Comme mentionné, ce lien étroit entre Hérode et le peuple des Juifs est un type du lien entre l’Antichrist et la masse apostate du peuple juif à la fin des temps. Sa délivrance ne le rend pas insouciant. Il sait qu’il doit quitter cet endroit.
Après la mort de Jacques et la délivrance de Pierre, la question se pose : Pourquoi Jacques est-il tué et pourquoi Pierre est-il délivré de la prison ? Ces questions se posent, mais nous ne pouvons y répondre. Ce sont les voies gouvernementales de Dieu que nous ne pouvons pas comprendre. Ici, nous faisons bien de faire entièrement confiance à Dieu et de croire qu’Il ne se trompe pas.
12 - 17 Pierre se rend à l’église
12 Après s’être reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean, appelé aussi Marc, où plusieurs étaient assemblés et priaient. 13 Comme il frappait à la porte du vestibule, une servante nommée Rhode s’approcha pour écouter ; 14 reconnaissant la voix de Pierre, de joie elle n’ouvrit pas : elle rentra en courant et rapporta que Pierre se tenait devant le vestibule. 15 Ils lui dirent : Tu es folle ! Mais elle affirmait qu’il en était bien ainsi. Ils disaient : C’est son ange. 16 Mais Pierre continuait à frapper ; quand ils eurent ouvert, ils le virent et furent stupéfaits. 17 De la main il leur fit signe de se taire et leur raconta comment le Seigneur l’avait fait sortir de la prison ; il ajouta : Rapportez tout cela à Jacques et aux frères. Puis il sortit et s’en alla en un autre lieu.
Maintenant qu’il est libre, il sait où aller. Il sait que les croyants sont assemblés dans la maison de Marie, qui est en outre désignée comme la mère de Jean, qui s’appelait aussi Marc. De ce Jean Marc, nous entendrons parler davantage. Quant à la réunion qui s’y tient, nous voyons que « plusieurs étaient assemblés ». Personne n’a manqué à l’appel par manque d’intérêt. En raison de pressions extérieures, les croyants sont poussés à se rassembler et à rechercher ensemble la face de Dieu.
Le fait qu’il y ait plusieurs ne signifie pas que toute l’église est là. En effet, nous lisons plus loin que Pierre fait rapporter le message de sa délivrance à Jacques et aux frères (verset 17). Apparemment, ils ne sont pas là.
Lorsque Pierre arrive chez Marie, il n’a qu’à frapper à la porte. Cette porte ne s’ouvre pas automatiquement pour lui comme celle de la prison. Lorsqu’il frappe, une servante s’avance. Luc mentionne son nom. Elle s’appelle Rhode. Il ne dit rien sur son âge, mais il est clair que cette jeune fille a un travail important dans l’église. On attend d’elle qu’elle connaisse ceux qui veulent entrer et qu’elle avertisse si quelqu’un se présente et qu’elle soupçonne qu’il vient pour des motifs impurs. Elle est une véritable servante de l’église.
Apparemment, Pierre n’a pas seulement frappé, mais il a aussi appelé doucement, car elle reconnaît sa voix. Cela aussi indique son vif intérêt pour les choses du Seigneur. Elle l’a souvent entendu parler. Auparavant, Pierre avait aussi été reconnu par une servante, mais à cette occasion, il n’avait pas voulu être reconnu et avait renié son Seigneur (Lc 22:56).
Dans son enthousiasme pour l’apparition de Pierre, elle court dans la maison pour dire que Pierre se tient devant le vestibule, oubliant d’ouvrir la porte. Cet oubli donne lieu à la manifestation de l’incrédulité de l’église. Bien que Pierre ait été délivré par une intervention divine auparavant (Act 5:19), ils ne croient pas que ce que dit Rhode soit vrai.
Nous ne devons pas les blâmer, car combien de fois doutons-nous, alors que la réponse est déjà devant la porte ? De plus, leur réaction montre clairement que les délivrances miraculeuses et les miracles n’étaient généralement pas des événements quotidiens à l’époque. La vie du croyant n’est pas une succession de toutes sortes d’événements miraculeux qui le délivrent de situations épineuses ou de maladies désagréables.
Dans leur réaction, ils disent d’abord que Rhode est folle. Mais Rhode ne se laisse pas mettre en doute. Elle assure aux croyants que c’est bien Pierre qui se tient à la porte, mais les croyants ne veulent pas le croire. Alors, disent-ils, ce doit être son ange. Ils n’entendent pas par là son ange gardien, mais que son esprit s’est manifesté à elle, c’est-à-dire qu’elle a entendu un être surnaturel représenter Pierre. L’idée que les anges peuvent apparaître aux hommes leur est familière depuis l’Ancien Testament. Les anges ont une fonction de protection, de préservation et de service (Psa 91:11-12 ; Héb 1:14).
Pendant que tout cela se passe à l’intérieur, Pierre continue de frapper. Puis, lorsqu’ils sont tous arrivés à la porte et qu’ils l’ont ouverte, ils le voient. Ils n’en croient toujours pas leurs yeux et sont stupéfaits. De toute façon, ils ont probablement été plus impressionnés par la puissance d’Hérode que par celle de Dieu. Ils lui posent toutes sortes de questions.
Pierre les calme en leur faisant signe de la main, apparemment sans élever la voix. Sa délivrance ne le rend pas insouciant. Il les exhorte au silence. Le bruit qu’ils font porte loin dans le silence de la nuit et pourrait permettre de savoir où il se trouve. Il leur raconte comment s’est déroulée sa délivrance. Ce n’est pas à un ange que revient le mérite de sa délivrance, mais au Seigneur.
Il leur demande de rapporter sa délivrance à Jacques et aux frères qui auront sûrement aussi prié et seront curieux de connaître le résultat. Il mentionne Jacques en particulier, probablement parce qu’il est conjointement responsable de l’église de Jérusalem. Ce Jacques est le frère du Seigneur (Mc 6:3), dont nous lisons plus loin qu’il est conducteur dans l’église à Jérusalem (Act 15:13 ; 21:18). Par Paul, Jacques est considéré, avec Pierre et Jean, comme l’un des trois colonnes de l’église (Gal 2:9).
Après sa délivrance, Pierre ne rentre pas dans la ville, comme en Actes 5 (Act 5:20), mais se rend dans un autre lieu. Luc ne précise pas de quel lieu il s’agit. L’histoire de Pierre est ainsi pratiquement terminée. En Actes 15, il revient brièvement dans ce livre de la Bible. Pour le reste, nous ne lisons rien de plus sur le lieu et la manière dont il a travaillé.
L’église catholique romaine affirme qu’il s’est rendu à Rome pour y entamer un règne de 45 ans en tant que pape. Il s’agit évidemment d’une idée insensée. Le départ de Pierre a lieu vers l’an 44, et ses lettres sont écrites au milieu des années 60.
18 - 19 La réaction d’Hérode
18 Mais au lever du jour, il y eut un grand désarroi parmi les soldats : qu’était donc devenu Pierre ? 19 Hérode le fit rechercher ; ne le trouvant pas, il fit subir un interrogatoire aux gardes, puis donna l’ordre de les faire exécuter. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée et y séjourna.
Avec la disparition de Pierre, l’histoire de sa disparition n’est pas encore terminée. Luc nous informe encore de la réaction d’Hérode et aussi de la fin d’Hérode. Cela semble indiquer, comme déjà mentionné, que cette histoire a une signification typologique. Après la délivrance de Pierre en tant que type du reste, nous avons encore le jugement d’Hérode en tant que type de l’Antichrist. Ce jugement l’atteint parce qu’il se laisse adorer comme Dieu, ce que fera aussi l’Antichrist.
En ce qui concerne la disparition de Pierre, il est compréhensible il y est un grand désarroi parmi les soldats. Ils ont assisté à la disparition, n’y ont pas contribué, mais ne l’ont pas non plus remarquée et n’ont donc pas pu l’empêcher. C’est le désarroi de ceux qui croient tout maîtriser, alors que les choses se passent complètement en dehors d’eux et qu’ils y sont intimement mêlés. C’est l’aveuglement inhérent aux personnes qui n’ont aucune considération pour Dieu. Il en va de même pour Hérode.
Il cherche d’abord Pierre pendant un certain temps, mais ne le trouve pas (cf. Jér 36:26). Puis il interroge les gardes. Ceux-ci, bien sûr, ne peuvent donner une explication satisfaisante de la fuite de Pierre. Il ordonne alors que les gardes soient emmenés, c’est-à-dire pour faire exécuter. Ils doivent payer de leur vie l’évasion de Pierre, car ils en sont responsables (cf. 1Roi 20:39). Ce n’est pas Pierre qui meurt ce jour-là, mais un certain nombre de soldats qui meurent à sa place (Pro 11:8).
20 - 23 La mort d’Hérode
20 Il était très irrité contre les Tyriens et les Sidoniens ; mais ils vinrent à lui d’un commun accord et, après avoir gagné à leur cause Blaste, le chambellan du roi, ils demandèrent la paix, parce que, pour la nourriture, leur pays dépendait de celui du roi. 21 Au jour fixé, Hérode, revêtu d’une robe royale et assis à la tribune, les haranguait. 22 Le peuple s’écriait : Voix d’un dieu et non pas d’un homme ! 23 À l’instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas donné la gloire à Dieu ; et, rongé par les vers, il expira.
Luc décrit encore la mort d’Hérode. Les événements qui déclenchent sa mort sont liés à sa relation avec les Tyriens et les Sidoniens. Pour des raisons inconnues, Hérode est très irrité contre les Tyriens et les Sidoniens, les habitants de deux villes commerçantes de la Méditerranée. Ces villes dépendent d’Israël pour leur nourriture. Cet approvisionnement est interrompu à cause de l’irritation d’Hérode. Pour le relancer, ils tentent de s’attirer les faveurs d’Hérode.
Pour rétablir les relations diplomatiques, ils contactent l’un des plus proches serviteurs d’Hérode, son chambellan Blastus. Ils obtiennent de lui qu’il accepte, peut-être grâce à des pots-de-vin, d’intercéder en leur faveur auprès d’Hérode. Ils demandent la paix, c’est-à-dire qu’ils demandent à Hérode de se réconcilier à nouveau avec eux. Hérode accepte la demande et fixe un jour où il s’adressera à l’envoyé et aux habitants de Césarée. Selon l’historien juif Flavius Josèphe, il s’agit du deuxième jour d’un festin qu’Hérode a organisé pour célébrer une victoire de l’empereur Claudius.
Josèphe parle aussi de la robe royale qu’Hérode a revêtue. Il précise qu’il s’agit d’une robe entièrement tissée d’argent. Hérode se comporte ici comme un roi, attirant toute l’attention sur lui. C’est en cette qualité et avec cet éclat écrasant qu’il s’assied sur le tribunal pour y tenir son discours. Hérode commence par se présenter comme roi, une position qu’il assume. Mais il ne s’arrête pas là. Au fur et à mesure qu’il parle, il devient un dieu dans cette position.
Il entend avec ravissement le peuple l’interpeller – aussi hypocritement qu’il puisse être parce qu’il veut regagner ses faveurs – en lui disant que sa voix est celle de Dieu et non celle d’un homme. Ils lui rendent l’honneur divin, ce qu’il accepte avec reconnaissance. Cela ajoute un autre aspect à l’idée qu’en lui nous avons un type de l’Antichrist, car ce méchant aussi se laissera adorer comme Dieu (2Th 2:4).
Cet hommage qu’il reçoit des hommes attire sur lui la colère de Dieu qu’il doit recevoir immédiatement après cet hommage. Ce qui est courant chez les nations et loin d’être jugé immédiatement par Dieu, Dieu juge Hérode sans délai. Hérode savait mieux et n’aurait pas dû accepter cela.
Dieu montre ici qu’Il est le dominateur du monde, quelle que soit la grandeur de l’orgueil de l’homme. Parce qu’Hérode se permet cet honneur, Dieu le frappe par un ange (cf. Dan 4:28-29 ; Job 40:11-12). Ici, Dieu donne aussi un témoignage qu’Il est le vrai dominateur et non pas l’homme qui persécute les chrétiens.
Ainsi se termine la parenthèse de ce chapitre. Nous avons eu les actes de Pierre ainsi que les sept discours qu’il a tenus. Après cela, les actes de Paul commencent. De lui aussi, nous entendrons sept discours.
24 - 25 La transition vers le service de Paul
24 Mais la parole de Dieu croissait et se multipliait. 25 Barnabas et Saul, après avoir accompli leur service, s’en retournèrent de Jérusalem, emmenant aussi avec eux Jean, qui était surnommé Marc.
Les dirigeants peuvent aller et venir, la parole de Dieu croît et se multiplie. La mort de Jacques et le départ de Pierre ne sont pas un obstacle à l’accroissement de la parole et à la multiplication de l’église. L’accroissement et la multiplication de la parole de Dieu se trouvent dans la conversion de chaque âme à Dieu. Dans la vie de chaque personne convertie, la parole de Dieu a gagné du terrain dans le monde. La Parole multiplie sa présence sur la terre en chaque croyant qui se soumet à la domination de la Parole.
Au début de ce chapitre, Hérode a menacé de détruire l’église. La conclusion de ce chapitre montre Hérode lui-même détruit et l’église en pleine croissance. C’est en même temps la transition vers la nouvelle section de ce livre consacrée au service de Paul. Barnabas et Saul – à partir de Actes 13:9, Luc commencera à utiliser le nom de Paul pour lui – retournent à Antioche, après avoir achevé le service à Jérusalem qui leur avait été assigné en Actes 11 (Act 11:30). Marc est avec eux. Il est mentionné parce qu’il est présent quand Paul commence son premier voyage missionnaire.