1 - 9 La conversion de Saul
1 Or Saul, qui respirait encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit auprès du souverain sacrificateur 2 et lui demanda pour Damas des lettres [adressées] aux synagogues, afin que, s’il trouvait des personnes de la Voie, il les amène, hommes et femmes, liés à Jérusalem. 3 Il était en chemin et approchait de Damas, quand soudain une lumière brilla du ciel autour de lui comme un éclair. 4 Et, étant tombé à terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 5 Qui es-tu, Seigneur ? demanda-t-il. Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais lève-toi, entre dans la ville ; et on te dira ce que tu dois faire. 7 Les hommes qui faisaient route avec lui restaient là, muets de stupeur : ils entendaient bien le son d’une voix, mais n’apercevaient personne. 8 Saul se releva : les yeux ouverts, il ne voyait rien ; en le conduisant par la main, ils l’emmenèrent à Damas ; 9 et il resta trois jours sans voir, sans manger ni boire.
Saul s’est déchaîné contre la nouvelle secte, telle que le christianisme était perçu au début. En agissant ainsi, il pensait accomplir un service envers Dieu (Jn 16:2-3). Le Seigneur a permis cela parce qu’Il voulait faire de lui, le plus grand ennemi de l’église, le plus grand témoin et apôtre de sa grâce souveraine de l’église. L’histoire de sa conversion est racontée trois fois en Actes, une fois par Luc (ici) et deux fois par le converti Paul lui-même (Act 22:1-16 ; 26:1-18).
La mort d’Étienne n’avait fait qu’accroître l’envie de Saul de désolation de l’église. Le fait qu’il « respirait » menace et meurtre indique qu’il les exhalait. Elles venaient de l’intérieur. Partout où il allait, il soufflait la mort aux chrétiens et, dans sa colère, crachait son venin contre eux. Dans sa soif insatiable du sang de ces ennemis de la religion des pères, il ne s’est pas contenté de les persécuter à Jérusalem et dans ses environs. Il les rechercha aussi dans les villes étrangères (Act 26:11). Damas figurait aussi sur sa liste.
Damas comptait une communauté juive importante, avec plusieurs synagogues. Parmi elles, il pouvait y avoir ceux qui étaient devenus chrétiens, même s’ils n’étaient pas encore séparés des Juifs. Sur ces synagogues, le souverain sacrificateur de Jérusalem avait encore une autorité spirituelle. Sa juridiction s’appliquait aussi aux synagogues des villes étrangères. Les gouvernements de ces pays autorisaient une certaine juridiction parce qu’ils pensaient que cela favoriserait la paix dans leur pays.
Le nouveau mouvement, le christianisme, est appelé ici « la Voie » (verset 2 ; Act 19:9,23 ; 22:4 ; 24:14). Il montre la dynamique du christianisme, comment il se développe. Par-dessus tout, cela renvoie au Seigneur Jésus, qui a dit : « Je suis le chemin » (Jn 14:6). L’intention de Saul, en se rendant à Damas, était d’amener hommes et femmes qui appartenaient à la « Voie » liés à Jérusalem. Là, ils pourraient être traduits devant le sanhédrin pour y être jugés.
Sur le chemin de Damas, il lui arrive ce qui était totalement imprévu et aussi totalement indésirable, oui, même le plus détesté. Soudain, une lumière du ciel brille autour de lui et le fait tomber à terre. Saul aura voyagé à pied. Un pharisien à cheval n’est pas très probable. La distance entre Jérusalem et Damas est d’environ 200 km. Aussi le voyage aura-t-il duré plusieurs jours. Par conséquent, on comprend aussi que la nouvelle de sa venue l’ait devancé et que les chrétiens de Damas en aient eu connaissance (verset 14). Dans la lumière du soleil qui brille autour de lui, le Seigneur Jésus apparaît à ce fils d’Abraham (verset 17 ; cf. Act 7:2).
Les paroles que le Seigneur lui adresse lors de son apparition à Saul montrent qu’Il se déclare un avec les siens sur la terre. En persécutant les siens sur la terre, Saul Le persécute. Cette unité totale entre le Seigneur glorifié dans le ciel et l’église sur la terre sera le contenu du service de Saul, qui deviendra Paul. C’est à lui qu’a été fait connaître le mystère de Christ, c’est-à-dire l’unité de l’église en tant que peuple céleste avec le Christ glorifié dans les cieux (Éph 3:3-11).
L’autorité de la personne qui parle est indéniable. Saul s’adresse directement à Lui en disant « Seigneur », alors qu’il ne sait pas encore qui Il est. Il Lui demande ensuite qui Il est. Ce sont les premiers mots d’un Saul arrêté et abattu. La réponse que le Seigneur lui donne le met aussi complètement à terre spirituellement. « Jésus » lui parlait !
Le Jésus que l’on croyait mort s’est avéré être vivant et le Seigneur de gloire. Quelle découverte choquante ! De plus, non seulement ‘Jésus’ est le Seigneur de gloire, mais Il reconnaît aussi les disciples que Saul voulait amener en captivité comme ne faisant qu’un avec Lui. Les brebis sans défense qu’il persécute ont un défenseur, un gardien en la personne du Seigneur Jésus. Il réalise également que le zèle pour le judaïsme signifie le zèle contre le Seigneur.
La conversion de Paul est un exemple de la conversion d’Israël lorsqu’il se retrouve lui aussi face à face avec celui qu’il a rejeté (Zac 12:10). Sa conversion est aussi un modèle pour tous les autres : si lui, qui se considère comme le plus grand pécheur (1Tim 1:15), est sauvé, il y a de l’espoir pour tous les autres pécheurs qui doivent nécessairement être moins grands.
Le Seigneur Jésus a commencé une œuvre qui transformera le plus grand opposant à la foi chrétienne en son plus ardent défenseur. Pour poursuivre cette œuvre, Il ordonne à Saul de se lever et d’entrer dans la ville. C’est là qu’on lui dira ce qu’il doit faire. Le Seigneur l’a personnellement arrêté dans sa rage contre Lui. Il va maintenant faire appel à d’autres personnes pour façonner davantage Saul.
Saul ne voyageait pas seul. Des hommes l’accompagnaient, sans doute pour l’aider à mener à bien sa mission. Il est évident qu’il s’agissait de policiers du sanhédrin. Ces hommes étaient eux aussi tombés à terre à cause de la lumière soudaine qui les entourait aussi (Act 26:13-14). Ils ont aussi entendu la voix, mais n’ont vu personne. Pour eux, il s’agissait d’un phénomène inexplicable, pour lequel ils n’avaient pas de mots.
Ils ont partagé tous les aspects extérieurs qui ont accompagné la rencontre de leur chef avec le Seigneur de gloire, mais ils n’ont pas participé à son essence. Le Seigneur Jésus ne leur est pas apparu, et ils n’ont pas non plus compris les paroles qu’Il a adressées à Saul. Ils étaient aveugles et sourds à Lui et à ses paroles.
Avec Saul, l’effet de la rencontre est d’autant plus impressionnant. Sa volonté est brisée, son cœur submergé, son esprit défait. Il se soumet complètement à la voix qui lui parle. En présence de Dieu, il n’y a pas d’excuses ni d’autojustification. Comme il avait imaginé différemment son entrée à Damas. Comme son plan a été déjoué.
Sans qu’il ait eu son mot à dire, il est pris par la main et conduit à Damas pour rejoindre la compagnie qu’il voulait exterminer. Celui qui haïssait et détruisait l’église est devenu comme un agneau doux qui se laisse conduire malgré lui. Il ne peut que se laisser guider par d’autres, car il est aveugle. Dans cet état de cécité, son esprit ne peut être distrait par quoi que ce soit. Sa cécité lui montre aussi que, désormais, il ne doit plus avoir d’yeux pour les fastes et la splendeur de la religion juive qui, après tout, se concentre sur l’apparence extérieure.
Face à la détresse de son âme, les besoins du corps disparaissent aussi. Il ne mange ni ne boit rien. En ces jours d’aveuglement, l’horreur de sa rage contre le Seigneur lui sera apparue (1Tim 1:12-17). Des associés le visitant et voulant le réconforter, nous ne lisons rien. Mais le Seigneur s’occupe de lui.
10 - 16 La conversation entre le Seigneur et Ananias
10 Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias ; dans une vision, le Seigneur [s’adressa] à lui : Ananias ! Il dit : Me voici, Seigneur. 11 Le Seigneur lui [dit] : Lève-toi, va dans la rue appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie, 12 et il a vu [dans une vision] un homme nommé Ananias, qui entrait et lui imposait la main pour qu’il recouvre la vue. 13 Ananias répondit : Seigneur, j’ai entendu beaucoup de personnes dire, à propos de cet homme, tout le mal qu’il a fait à tes saints dans Jérusalem ; 14 et ici il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. 15 Mais le Seigneur lui dit : Va ; car cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël ; 16 car je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom.
Après sa propre œuvre, qu’aucun homme ne pouvait accomplir, le Seigneur va maintenant utiliser des disciples pour la formation ultérieure de Saul. Ce n’est pas Pierre qui est envoyé à Saul, mais un simple disciple jusqu’alors inconnu. Tout ce que le Seigneur fait avec Saul se passe en dehors de Jérusalem. Ananias signifie ‘l’Éternel est miséricordieux’. C’est ce qui ressort de l’ensemble des relations du Seigneur avec Saul.
Nous n’aurions jamais entendu parler d’Ananias si Dieu n’avait pas voulu l’utiliser en relation avec Saul. C’est un disciple ordinaire, discret aux yeux des gens, mais utile à Dieu au moment où Il a besoin de lui. C’est ainsi que de nombreux disciples cachés ont été utilisés par Dieu. Ils sont à l’arrière-plan de nombreux serviteurs éminents et ont eu une influence sur leur service et leur formation.
Le Seigneur parle à Ananias comme un homme parle à son ami. Dès qu’Il lui parle, Ananias est immédiatement disposé à l’écouter. En disant « me voici, Seigneur », il se met immédiatement à la disposition du Seigneur. Il ne semble pas surpris par la voix du Seigneur, habitué qu’il est à traiter avec Lui personnellement.
Le Seigneur dit à Ananias où aller et qui chercher. Il lui donne une adresse et le nom du propriétaire de la maison. C’est là qu’il doit chercher l’homme qui vient de Tarse et qui écoute le nom de Saul. Comme il doit chercher dans cette maison, la maison de Judas est probablement une auberge avec plusieurs clients. Le nom de la rue, la Droite, contraste avec le chemin tortueux que Saul a emprunté jusque-là. Il lui semblait que ce chemin était droit, mais sa fin le conduisait à la mort (Pro 14:12 ; 16:25).
Ananias reçoit encore un indice qui lui permettra de reconnaître Saul, et c’est ce que Saul est en train de faire : il prie. Aussi ne doit-il pas craindre une attitude menaçante de la part de Saul. Il est doux comme un agneau. C’est la première expression de la nouvelle vie que nous entendons de la part de Saul. La dépendance exprimée dans la prière caractérisera tout son service. Le Seigneur dit aussi à Ananias qu’il a préparé Saul à sa venue. Il l’a informé en tête-à-tête de la personne qui viendra le voir, de ce qu’elle lui fera et du fait qu’il pourra recouvrer la vue.
Après l’ordre et les informations détaillées à ce sujet, Ananias a encore des réserves. Avec une hardiesse remarquable, il parle au Seigneur de manière totalement confidentielle et ouverte au sujet de Saul. Le Seigneur le laisse exprimer ses objections sans l’interrompre. Avec la révérence qui s’impose, Ananias s’adresse au Seigneur en l’appelant « Seigneur » et lui raconte ce qu’il a entendu au sujet de Saul. Il a appris de sources sûres tout le mal que cet homme a fait aux croyants de Jérusalem. Il parle des croyants du Seigneur comme de « tes saints ». Il s’agit d’une compagnie qui appartient à Christ et qu’Il a mise à part pour lui-même par rapport au monde (1Cor 6:11).
Ananias sait aussi que Saul a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui prient le Seigneur Jésus comme s’il s’agissait de Dieu. Les Juifs sont très ennuyés que les chrétiens reconnaissent le Messie comme Dieu. C’est déjà une gêne de voir en Jésus le méprisé le Messie, mais c’est bien pire lorsqu’ils voient aussi le Messie comme Dieu. Pour le Juif orthodoxe, le Messie est un homme, un homme particulier, mais rien de plus qu’un homme.
Le Seigneur ne répond pas à l’objection d’Ananias avec une autorité stricte, mais lui donne une explication patiente, bien qu’Ananias doive évidemment obéir. Il s’adresse à lui comme à quelqu’un digne de sa confiance et lui explique ce qu’Il a l’intention de faire avec Saul. Saul est un instrument choisi par Lui et pour Lui. Le Seigneur veut dire par là qu’il va utiliser Saul comme un instrument à son service.
La réalisation de ces ordres fera de Saul un témoin du nom du Seigneur Jésus, tant auprès les nations, qui sont des gens ordinaires, qu’auprès des rois, qui sont des gens de haut rang. Il portera aussi le nom du Seigneur Jésus devant les fils d’Israël. Il convient toutefois de noter qu’ils sont mentionnés en dernier.
L’accomplissement de ses tâches ne se fera pas tout naturellement, sans effort, mais lui causera beaucoup de souffrances pour ce même nom. Cette souffrance commence dès sa première prédication (versets 23,29).
17 - 19 Ananias avec Saul
17 Alors Ananias s’en alla et entra dans la maison. Après lui avoir imposé les mains, il dit : Saul, frère, le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de [l’]Esprit Saint. 18 Aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; il se leva et fut baptisé ; 19 et, lorsqu’il eut mangé, il reprit des forces. Il resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas ;
Après l’explication du Seigneur sur ce qui va arriver à Saul, Ananias se rend dans la maison où se trouve Saul. Une fois entré dans sa maison, il lui impose les mains, comme le Seigneur le lui a dit indirectement lorsqu’il lui a parlé du visage que Saul a vu (verset 12). L’arrivée d’Ananias confirme la foi de Saul, car Ananias peut lui dire ce qui lui est arrivé, même s’il n’est pas sorti de la ville.
Ananias vit à Damas et était sur la liste de Saul comme candidat à la mise à mort. Or celui-ci lui impose les mains en l’appelant « frère » et rend ainsi le mal par le bien. Il ne lui impose pas les mains pour le consacrer à son service, ni pour lui transmettre les dons de l’Esprit. Il lui impose les mains pour l’accepter comme frère et se déclarer un avec lui dans la foi.
C’est aussi un témoignage qu’être chrétien n’est pas une affaire de solitaire. Les chrétiens se cherchent et ont besoin de communion. Ici, deux hommes se rencontrent alors qu’ils ne se sont jamais vus auparavant, mais ils sont réunis par le Seigneur après que chacun a été informé par Lui de l’existence de l’autre.
Un simple disciple prend soin de celui qui deviendra le grand apôtre et lui permet de vivre la communion initiale si caractéristique des chrétiens. Par les mains de ce simple disciple – et non de l’un des apôtres – Saul retrouve aussi la vue et est rempli de l’Esprit Saint. Dieu est souverain et utilise qui il veut. Ainsi, toute posture humaine dans l’appel de ce serviteur spécial est évitée.
Saul passe ses premiers jours en tant que chrétien avec les disciples à Damas. En les rejoignant, il témoigne aussi ouvertement qu’il croit ce qu’ils croient. Il aura aussi certainement été pris en charge par eux et aura donc bénéficié des premiers avantages de la nouvelle société à laquelle il vient d’appartenir. Il fait un usage reconnaissant de la nourriture qu’ils lui donnent. Il reprend ainsi des forces, qu’il utilise désormais pour servir un autre Seigneur.
20 - 25 La prédication de Saul et une attaque
20 et aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, [disant] que Lui est le Fils de Dieu. 21 Tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits ; ils disaient : N’est-ce pas celui-là qui a fait des ravages à Jérusalem parmi ceux qui invoquent ce Nom, et qui est venu ici exprès pour les amener liés aux principaux sacrificateurs ? 22 Mais Saul se fortifiait de plus en plus et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, en démontrant que [Jésus] était le Christ. 23 Bien des jours s’étant écoulés, les Juifs se concertèrent pour le tuer ; 24 mais leur complot fut connu de Saul. Ils surveillaient même les portes, jour et nuit, pour le tuer ; 25 mais les disciples le prirent de nuit et le firent descendre le long de la muraille, dans une corbeille.
L’effet d’une conversion véritable est une confession directe du Seigneur Jésus (Rom 10:9-10). Saul prêche « aussitôt » Jésus disant que Lui est le Fils de Dieu, ce qui est sa gloire personnelle. Pour avoir confessé cette vérité, le Seigneur Jésus a été condamné à mort (Mt 26:63-66). Il avait déjà été prêché par Pierre comme Seigneur et Christ, le Messie (Act 2:36), et Saul le prêche maintenant comme « le Fils de Dieu ».
Il n’y a pas de véritable conversion s’il n’y a pas de confession que Jésus est le Fils de Dieu (1Jn 4:15 ; 5:12). Les Juifs croient au Messie, mais pas qu’Il est aussi Dieu. Pour eux, le Messie n’est rien de plus qu’un homme, même s’il est très privilégié. C’est ce que Saul avait cru jusqu’à ce moment-là, et il avait violemment combattu la confession selon laquelle celui-ci est le Fils de Dieu.
Saul a été appelé par Dieu pour prêcher le Seigneur Jésus en tant que Fils de Dieu. Dieu veut révéler son Fils en lui (Gal 1:16). Il ne dit pas ‘à lui’, mais « en lui ». Cela indique le lien intérieur et intime qui naît à la conversion entre le croyant et le Seigneur Jésus et qui persiste par la suite. Dans la désignation « Fils » réside toute la richesse de l’évangile. C’est le contenu de sa toute première prédication. Il proclame une personne, et non une doctrine. Cette personne est le Fils éternel.
Il le prêche dans les synagogues. Cela montre ce que nous trouverons à plusieurs reprises dans son service, à savoir qu’il s’adresse d’abord aux Juifs et seulement ensuite aux non-Juifs. Ainsi, plus tard, nous constatons régulièrement qu’il agit en conséquence en cherchant d’abord la synagogue dans toute ville où il arrive.
Le changement qui s’est opéré chez Saul suscite l’étonnement général. Ainsi, toute conversion sincère produira un étonnement face au changement. Le changement doit être remarqué, il ne peut pas être caché. Le changement qui s’est opéré avec Saul, c’est qu’il a rejoint les chrétiens qu’il avait d’abord persécutés et qu’il apporte aux Juifs le message qu’il avait d’abord essayé d’éradiquer.
Après avoir été quelque peu hésitant et prudent au début, Saul devient de plus en plus énergique dans ses actions. Il se peut qu’il ait maintenant passé trois ans en Arabie (Gal 1:17), qu’il y ait été enseigné par Dieu et qu’il soit maintenant de retour à Damas. Il reprend sa prédication, mais y ajoute aussi que Jésus est le Christ. Non seulement il prêche cela, mais il le prouve.
Grâce à sa connaissance approfondie de l’Ancien Testament et à l’illumination du Saint Esprit, il est extrêmement capable d’apporter ces preuves. Cela jette le trouble chez les Juifs de Damas. Sa confession publique le fait grandir en force. La confession publique de la foi est aussi l’une des conditions pour grandir dans la foi aujourd’hui.
Comme Saul est occupé pendant de nombreux jours, l’opposition augmente aussi. Les Juifs qu’il tente de convaincre s’unissent et délibèrent de le tuer. Pour eux, plus que tout autre chrétien, Saul est l’objet de leur haine car, à leurs yeux, c’est un Juif apostat. Nous voyons dans sa seconde lettre aux Corinthiens que les Juifs ont réussi à faire du gouverneur leur allié, probablement en présentant Saul comme un grand danger pour la société (2Cor 11:32-33).
Il partage donc bientôt le sort du Seigneur Jésus. C’est un accomplissement rapide des paroles du Seigneur dites à Ananias au sujet de la souffrance de Saul pour le nom du Seigneur (verset 16). Saul a cependant eu vent de leur attaque. Luc ne nous dit pas comment cela s’est produit. Cela le pousse à s’enfuir. Alors que le gouverneur fait garder les portes, Saul échappe à leur attaque.
L’évasion ne se fait pas de façon spectaculaire. Le Seigneur aurait pu aveugler les gardes et ouvrir les portes, comme il l’a fait plus tôt lorsqu’il a libéré Pierre et Jean de la prison (Act 5:19). Saul s’échappe de façon classique. Il a maintenant quelques disciples. Ceux-ci le prennent une nuit et le font descendre dans une corbeille le long de la muraille de la ville. Ainsi, celui qui deviendra le grand apôtre se balance dans une corbeille le long de la muraille de la ville, dépendant de ses disciples. Ils lâchent la corde jusqu’à ce qu’enfin il atterrisse en toute sécurité au bas du mur et puisse disparaître, nous pouvons le supposer, en direction de Jérusalem.
26 - 30 Saul à Jérusalem
26 Arrivé à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples ; mais tous le craignaient, ne pouvant pas croire qu’il était disciple ; 27 alors Barnabas le prit [avec lui], le conduisit auprès des apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur qui lui avait parlé, et comment, à Damas, il avait parlé ouvertement au nom de Jésus. 28 Dès lors il était avec eux à Jérusalem, il allait et venait et parlait ouvertement au nom du Seigneur. 29 Il parlait et entrait en discussion avec les Hellénistes ; mais eux cherchaient à le faire mourir. 30 L’ayant su, les frères le menèrent à Césarée et l’envoyèrent à Tarse.
Lorsque Saul arrive à Jérusalem, il ne recherche pas ses anciens amis, les pharisiens et les principaux sacrificateurs, mais veut rejoindre ses nouveaux amis, les disciples. Ceux-ci, cependant, sont très méfiants et il n’entre pas facilement en contact avec eux. Ils le connaissent comme un persécuteur et craignent qu’il n’essaie de se frayer un chemin parmi eux pour ensuite les enchaîner tous. Ils ne croient tout pas qu’il soit devenu un disciple. Il semble qu’ils n’aient pas entendu parler de sa conversion. Et s’ils en ont entendu parler, ils ont encore des réserves à ce sujet. Saul ne les blâme pas pour cette attitude.
Le Seigneur apporte un soulagement par un de ses serviteurs, Barnabas, dont nous avons entendu parler plus tôt (Act 4:36-37). C’est un véritable fils de consolation qui fait se rencontrer les gens. Il est toujours présent aux problèmes et y apporte une solution. Il a l’œil pour l’œuvre de Dieu et l’œuvre de l’ennemi.
Barnabas prend Saul avec lui et le conduit auprès des apôtres. Il rapporte la conversion de Saul grâce à sa rencontre avec le Seigneur et le fait que le Seigneur lui a parlé. La preuve de sa conversion est aussi mentionnée par Barnabas lorsqu’il raconte comment Saul a parlé ouvertement à Damas au nom de Jésus. Saul est ensuite accueilli parmi eux.
On ne nous dit pas où Barnabas a obtenu ses informations, mais c’est un homme fiable et « de bien » (Act 11:22-23), c’est pourquoi son témoignage est cru. Nous n’apprenons ainsi qu’aucun croyant ne peut être admis sur la base de son propre témoignage, mais sur le témoignage concluant d’autres personnes qui peuvent témoigner d’une rencontre avec le Seigneur et en donner la preuve. Cela peut se faire oralement, comme ici, mais aussi par écrit (Act 18:27 ; 2Cor 3:1). Plus tard, Paul écrira même une lettre entière, la lettre à Philémon, dans laquelle il encourage les autres à accepter un nouveau converti, pour lequel il n’y avait pas non plus de sentiments chaleureux (Phm 1:10-17).
L’acceptation de Saul dans l’église de Jérusalem implique bien plus que de pouvoir célébrer la cène avec eux. Il « allait et venait » avec eux. Cela indique qu’il ne se contentait pas d’assister aux réunions des chrétiens, mais qu’il participait à toute la vie de l’église. Combien il est essentiel de ne pas limiter notre communion de chrétiens à quelques réunions, mais de la vivre constamment. Saul fait pleinement corps avec eux, tout en remplissant sa vocation spécifique. L’unité n’est pas l’uniformité.
Le témoignage de Barnabas sur la hardiesse avec laquelle Saul a parlé à Damas est confirmé par les actions de Saul à Jérusalem. Malgré l’intention de tuer que cela a suscité chez les Juifs à Damas, l’obligeant à fuir cette ville, Saul a aussi parlé ouvertement au nom du Seigneur à Jérusalem.
En raison de son expérience précédente, il sait qu’à Jérusalem, son message rencontrera une résistance encore plus grande. Et c’est aussi le cas. Il s’en prend particulièrement aux Juifs de diverses origines, parlant le grec. Il parle avec eux et entre en discussion avec eux. Par tous les moyens, il veut essayer de les convaincre du nom du Seigneur. Mais la vérité montre la haine du cœur. Ils essaient de le faire mourir. Avant qu’ils ne puissent mettre leur plan à exécution, le Seigneur le lui fait comprendre et lui demande de quitter Jérusalem (Act 22:17-21).
Comme à Damas, il y a aussi des croyants à Jérusalem qui l’aident à fuir. Là encore, des moyens ordinaires sont utilisés pour échapper à l’attaque. Qu’ils veuillent le tuer précisément à Jérusalem a dû être une grande déception pour lui. Cependant, le Seigneur exécute son plan avec lui, et ce faisant, il utilise les ennemis de l’évangile. Alors que Jérusalem veut se débarrasser de la présence du prédicateur de Christ, tout comme ils se sont débarrassés de Christ lui-même, Dieu s’en sert pour l’envoyer vers les nations.
Jérusalem perd ainsi son statut de centre d’évangélisation mondiale. Ce centre est déplacé à Antioche, comme nous le verrons plus loin (Act 13:1-3). Accompagné des « frères » – un merveilleux mot de communion – il arrive à Césarée, d’où ils l’envoient à Tarse. Dieu utilise les frères pour l’amener à la station suivante dans son service pour son Seigneur. Saul est ainsi guidé par le Seigneur et par les frères.
31 L’église est en paix et croit
31 Les assemblées donc, par toute la Judée, la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées et marchant dans la crainte du Seigneur ; et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit.
Après les persécutions, un temps de paix s’est levé dans l’église par toute la Judée, la Galilée et la Samarie. L’évangile y est prêché et donne lieu à la création de plusieurs églises. Même si nous constatons dans la pratique qu’il existe plusieurs congrégations locales, elles forment ensemble une seule et même église. Chaque église locale est – du moins devrait-elle l’être – le reflet de l’ensemble de l’église.
Selon la parole du Seigneur Jésus (Act 1:8), c’est dans ces régions, y compris la Galilée, que l’évangile a été apporté et que l’église a été fondée. Avant de quitter cette région pour suivre l’œuvre de l’Esprit jusqu’aux extrémités de la terre, Luc nous raconte quelques belles caractéristiques de l’église dans ces régions. Nous pouvons prier pour que le Seigneur mette en œuvre de telles caractéristiques dans l’église locale ou régionale aujourd’hui aussi. La paix des églises aura été le résultat de la conversion de Saul grâce à laquelle le moteur de la persécution s’est arrêté.
Cette paix se rapportera non seulement aux circonstances extérieures, mais aussi et surtout à l’intérieur, à la paix dans le cœur des croyants. Ce temps et ce sentiment de paix donnent l’occasion de grandir spirituellement, d’être édifié par l’enseignement de la parole de Dieu.
Les temps de paix doivent aussi maintenant être bien utilisés par les croyants pour s’édifier dans la foi (Jud 1:20). Un enseignement véritablement absorbé dans le cœur entraînera automatiquement pour ainsi dire une marche dans la crainte du Seigneur. Marcher dans la crainte du Seigneur n’est pas une marche dans la peur pour le Seigneur, mais une marche dans la révérence pour le Seigneur.
Le résultat de cela à son tour est la croissance de l’église. Marcher dans la crainte du Seigneur attire les gens. Lorsque les gens se convertissent et s’ajoutent à l’église, c’est l’œuvre du Saint Esprit. Cette œuvre est présentée ici comme étant « la consolation ».
32 - 35 La guérison d’Énée
32 Or il arriva, comme Pierre parcourait toute la contrée, qu’il descendit aussi vers les saints qui habitaient Lydde. 33 Il trouva là un homme nommé Énée, qui depuis huit ans était couché sur un petit lit : il était paralysé. 34 Pierre lui dit : Énée ! Jésus, le Christ, te guérit ; lève-toi et fais toi-même ton lit. Aussitôt il se leva. 35 Tous ceux qui habitaient Lydde et le Saron le virent ; et ils se tournèrent vers le Seigneur.
Après que Luc, guidé par le Saint Esprit, ait fait une description de la conversion de Saul et de ses premières activités en tant que chrétien, il tourne à nouveau notre regard vers Pierre et son service. Les deux histoires qui suivent à la fin de ce chapitre se situent entre la conversion de Saul et celle de Corneille. La conversion de Saul est le point de départ de la grande moisson en train d’être rentrée parmi les nations, dont Corneille est le début. La question peut alors se poser : Israël a-t-il terminé ? La réponse à cette question se trouve dans les deux miracles de Pierre, qui nous apprennent que Dieu n’a pas définitivement rejeté son peuple.
Pierre voyage partout pour fortifier et encourager les nouvelles églises. Au cours de sa tournée, il vient aussi à la rencontre des saints qui vivent à Lydde. L’église qui s’y trouve est peut-être née grâce au travail de l’évangéliste Philippe qui, après tout, a traversé le pays d’Azot à Césarée, prêchant l’évangile à toutes les villes (Act 8:40). Ici, les croyants sont à nouveau appelés « saints », comme aux versets 13,41. Les saints sont la compagnie spéciale de personnes qui n’appartiennent plus au monde, mais au Seigneur Jésus. Ils forment une compagnie nouvelle et distincte dans le monde qui a un nouvel objet d’amour : le Christ glorifié.
Parmi les saints, Pierre trouve un homme appelé Énée qui est couché sur un petit lit paralysé depuis huit ans. Nous pouvons voir en lui une image du judaïsme qui, de lui-même, n’a pas la force de faire ce que Dieu demande dans sa Parole. Pierre s’adresse au paralytique comme il l’a fait avec celui qui se trouvait à la porte du temple (Act 3:6).
Il l’appelle par son nom et lui indique Jésus Christ qui le guérit. Pierre n’a pas le pouvoir de guérir qui que ce soit. Seul le Seigneur Jésus peut le faire. Pierre ne dit pas non plus ‘te guérira’, mais « te guérit ». Pierre n’est que l’instrument du pouvoir du Seigneur. Le pouvoir vient par Jésus Christ, Jésus le Messie. Le Seigneur Jésus garantit une santé immédiate et parfaite.
Pierre lui ordonne de se lever et de faire lui-même son lit. Énée obtempère immédiatement et se lève. Sa guérison est un témoignage clair du nom du Seigneur Jésus. La conséquence de sa guérison, c’est donc que tous ceux qui habitent Lydde et le Saron et qui voient Énée se convertissent au Seigneur. Le miracle fonctionne pour tourner les cœurs vers le Seigneur et non vers les hommes.
Le Saron est une plaine côtière fertile qui s’étend de Lydde au mont Carmel. La fertilité semble faire référence non seulement aux conditions du sol, mais aussi aux fruits spirituels que l’on peut désormais y trouver grâce à la conversion au Seigneur. Nous trouvons ici une préfiguration spirituelle de la parole d’Ésaïe : « Le Saron sera une demeure pour le petit bétail » (Ésa 65:10a).
36 - 43 La résurrection de Dorcas
36 Il y avait à Joppé une femme disciple appelée Tabitha – ce qui se traduit : Dorcas ; elle abondait en bonnes œuvres et en aumônes. 37 Il arriva en ces jours-là qu’elle tomba malade et mourut ; après l’avoir lavée, on la mit dans la chambre haute. 38 Comme Lydde est près de Joppé, les disciples, qui avaient appris que Pierre était dans cette [ville], envoyèrent vers lui deux hommes, le priant : Ne tarde pas à venir jusqu’à nous. 39 Pierre se leva et s’en alla avec eux. Quand il fut arrivé, ils le menèrent dans la chambre haute. Toutes les veuves vinrent auprès de lui en pleurant : elles montraient les robes et les vêtements, tout ce que Dorcas avait fait pendant qu’elle était avec elles. 40 Mais Pierre les fit tous sortir et, s’étant mis à genoux, il pria ; puis, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi. Elle ouvrit les yeux et, voyant Pierre, elle se redressa et s’assit ; 41 il lui donna la main, la fit lever et, ayant appelé les saints et les veuves, il la [leur] présenta vivante. 42 Cela fut connu dans tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur. 43 [Pierre] demeura ensuite assez longtemps à Joppé, chez un certain Simon, tanneur.
À Joppé, à environ 19 kilomètres de Lydde, il y a aussi une église. Cette église a eu le privilège d’avoir sœur Tabitha en son sein. Son nom araméen signifie ‘gazelle’, tout comme la traduction de son nom en grec, Dorcas. Elle était « une femme disciple », ce qui signifie qu’elle suivait le Seigneur Jésus. Le fait qu’elle était vraiment digne de ce nom est évident d’après le témoignage qui a été donné d’elle. Elle se caractérisait par « travail d’amour » (1Th 1:3). C’étaient des travaux de foi, la preuve qu’elle possédait la foi. Elle était le contraire d’Énée.
Alors qu’elle était engagée dans son travail d’amour, elle est tombée malade et est morte. Être engagé dans des choses qui plaisent au Seigneur ne signifie pas être à l’abri de la maladie et de la mort. Ce qui semblait être un coup dur pour l’église et ceux qu’elle servait par ses bonnes œuvres et ses aumônes devient un témoignage pour le Seigneur.
Tout d’abord, nous voyons la foi chez ceux qui prennent soin d’elle après sa mort. Ils la lavent et la déposent dans une chambre haute. Normalement, après avoir été lavée, elle aurait été ointe et ensevelie immédiatement après. Pourtant, ils ne le font pas, mais la déposent dans la chambre haut. Peut-être ont-ils pensé à deux résurrections de l’Ancien Testament où les morts ont également été déposés dans une chambre haute (1Roi 17:19 ; 2Roi 4:21).
Quoi qu’il en soit, ils font preuve de foi dans la possibilité que Tabitha ressuscite, car les disciples envoient deux hommes à Lydde pour recueillir Pierre. Il s’agit de deux hommes pour souligner la fiabilité de la question (cf. 2Cor 13:1). Ils reçoivent le message de dire à Pierre de venir immédiatement.
Luc ne mentionne pas qu’ils doivent dire à Pierre la raison de leur demande. Nous savons que ce n’était pas pour assister à l’ensevelissement, mais pour l’éviter. Nous ne lisons pas non plus que Pierre doit d’abord en parler au Seigneur. Il voit dans la demande une indication claire de la part du Seigneur d’aller avec eux. Il se laisse ordonner de venir et s’y rend.
Dès son arrivée, il est conduit dans la chambre haute. C’est là que se trouvent toutes les veuves que Tabitha a servies. Elles ont subi une grande perte à cause de sa mort. Ce qu’elles montrent à Pierre est la preuve d’une vraie religion (Ésa 58:7), le contraire des discours pieux sans pourvoir aux besoins (Jac 2:15-16). Par ce que les veuves montrent des œuvres de Tabitha, nous voyons que ses œuvres la suivent (cf. Apo 14:13).
Pierre sait ce qu’il doit faire. Pour cela, il a besoin d’être seul avec le Seigneur, sans personne pour le distraire. Seul avec son corps et le Seigneur, Pierre se met à genoux et prie. Il acquiert ainsi la conviction de la volonté de Dieu qu’il peut dire la parole d’autorité à Tabitha pour qu’elle se lève. Pour ce faire, il se tourne vers le corps. Après avoir ordonné à Tabitha de se lever, elle ouvre les yeux. Elle voit Pierre et se redresse. Tabitha est ressuscitée par la prière et la parole de force.
Ce n’est que lorsqu’elle s’assoit que Pierre lui donne la main et la laisse se lever. Puis il appelle les saints et les veuves et la place vivante devant eux. Grâce à la résurrection, elle est capable de servir à nouveau. Cela indique que notre capacité à servir Dieu ne se limite pas à cette vie, mais se poursuit après la résurrection pour l’éternité (Apo 22:3-5). Cela est dû à la résurrection du Seigneur Jésus. L’éternité est pleine d’activités ; il n’y aura pas d’ennui.
Le résultat du réveil de Tabitha est que « beaucoup » à Joppé croient au Seigneur. À Lydde, après un plus petit miracle, « tous » ceux qui habitaient Lydde et le Saron se tournent vers le Seigneur. Le miracle du réveil de Tabitha est plus grand, mais le nombre de conversions plus petit, parce qu’il parle de ‘beaucoup’, et non de ‘tous’.
Après la résurrection de Tabitha, Pierre ne retourne pas à Lydde, mais demeure à Joppé pendant un certain temps. Les serviteurs ne doivent pas toujours être sur la route. Surtout après un service ‘réussi’, il est nécessaire d’être seul avec le Seigneur, de réfléchir, de prier et d’attendre de nouvelles directives de sa part.
Avant son séjour à Joppé, Pierre, le grand apôtre des circoncis, est allé demeurer chez un homme simple, un tanneur. La profession de tanneur était considérée comme impure par les Juifs. Une telle personne s’adonnait au travail des peaux, notamment pour en faire des sacs à eau en cuir. Le séjour de Pierre chez cet homme contient-il déjà la suggestion que Dieu peut transformer quelque chose d’impur en quelque chose de pur, tout comme un sac en cuir contient de l’eau pure ?