Introduction
Dans le chapitre précédent, le témoignage du Saint Esprit a été rejeté, tout comme le Fils de l’homme personnellement. En conséquence, le Seigneur ne reconnaît plus les anciennes relations. Au lieu de cela, il établit de nouvelles relations (Mc 3:35). Ensuite, ce chapitre décrit son service.
1. Sous forme de paraboles, le déroulement et les résultats de son service sont présentés (versets 1-20).
2. Nous voyons également que la responsabilité des disciples au vu de leur part dans cette œuvre est abordée (versets 21-25).
3. Nous voyons aussi le repos de ceux qui, tout en travaillant, font confiance à Dieu (versets 26-29).
4. Enfin, à la fin de ce chapitre, nous voyons les circonstances dans lesquelles les disciples se trouvent au cours de leur service (versets 35-41). La tempête dans laquelle ils se trouvent pointe vers les tempêtes qui viendront tester leur foi alors que le Seigneur ne fait apparemment pas attention à eux.
1 - 9 La parabole du semeur
1 Il se mit encore à enseigner près de la mer. Une très grande foule se rassembla autour de lui, si bien qu’il monta dans une barque sur la mer et s’assit. Toute la foule était à terre sur le bord de la mer. 2 Il leur enseignait beaucoup de choses par des paraboles ; il leur disait dans son enseignement : 3 Écoutez. Voici, le semeur sortit pour semer. 4 Comme il semait, il arriva que quelques [grains] tombèrent le long du chemin ; les oiseaux vinrent et mangèrent tout. 5 D’autres tombèrent sur un endroit rocailleux où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; et aussitôt ils levèrent, parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde ; 6 quand le soleil se leva, ils furent brûlés, et, parce qu’ils n’avaient pas de racine, ils séchèrent. 7 D’autres tombèrent parmi les épines ; les épines montèrent, les étouffèrent, et ils ne donnèrent pas de fruit. 8 D’autres tombèrent dans la bonne terre et, montant et croissant, ils donnèrent du fruit et rapportèrent, l’un 30, un autre 60 et un autre 100. 9 Puis il dit : Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.
Ce chapitre montre à nouveau comment le Seigneur poursuit son œuvre ordinaire de donner l’enseignement. Beaucoup sont attirés par lui. Comme Il est au bord de la mer et qu’il y a un grand danger que la foule L’y pousse, Il monte dans une barque. En s’y asseyant, Il s’adresse à la foule qui se tient sur la terre. En montant dans une barque, Il se sépare du peuple qui, comme nous l’avons vu dans la section précédente, L’a rejeté dans ses chefs religieux, où il attribue son travail au diable (Mc 3:22).
Il recommence effectivement son œuvre ordinaire d’enseignement, mais il donne cet enseignement sous une forme différente. En lien avec le développement qui vient de se produire dans sa relation avec les Juifs, Il commence à utiliser des paraboles. Il en explique la raison dans les versets 10-12.
Avec l’appel « écoutez » (verset 3), Il fait un appel pressant à toute la foule pour qu’elle écoute attentivement ce qu’Il s’apprête à dire. Bien qu’Il s’adresse à la foule, il s’agit toujours de l’état de chaque personne individuellement. Chaque personne individuellement est une sorte de terre dans laquelle la graine va tomber. Il leur présente un semeur qui sort pour semer. Ce semeur, c’est lui-même. Il sort, Il est sorti d’auprès du Père (Jn 16:28). Qu’Il se présente maintenant comme le semeur signifie qu’Il ne s’agit plus de chercher du fruit dans sa vigne Israël – et Il était venu pour cela – mais qu’en semant, Il va maintenant faire produire ce fruit lui-même.
La graine semée se retrouve sur différents types de terre. Le premier sorte est le long du chemin. La graine qui se retrouve là devient la proie des oiseaux, car la terre est si dure qu’elle ne peut pas prendre racine. Le deuxième sorte de terre où quelques grains tombèrent sur un endroit rocailleux. Il y a un peu de terre, ce qui donne l’impression que ces graines produisent quelque chose. Mais à cause de la terre rocailleuse, les graines n’ont pas pu s’enraciner profondément. Alors, aussi, quand le soleil se lève, les graines brûlent. D’autres graines tombèrent parmi les épines. Il y a de la terre à cet endroit et celle-ci peut prendre racine, mais les graines ne peuvent pas pousser à cause des épines qui l’étouffent, si bien qu’aucun fruit ne sort non plus de ces graines.
La quatrième sorte de terre est la bonne terre. Les graines qui y tombent germent, croissent et donnent du fruit. Les fruits sont représentés à des degrés divers. Il y a des grains qui portent du fruit au trentuple, il y a des graines qui portent du fruit au soixantuple et il y a des graines qui portent du fruit au centuple.
En Matthieu 13 (Mt 13:23), l’ordre est inversé. Là, c’est l’histoire du royaume des cieux telle qu’elle est confiée à la responsabilité de l’homme. Tout ce qui est confié à la responsabilité de l’homme commence bien, mais ensuite la décadence s’installe et un processus d’affaiblissement commence. Ainsi, l’église du jour de la Pentecôte et des premiers jours suivants commence bien, mais de plus en plus d’influences du monde font que cette force et cette fraîcheur initiales s’étiolent progressivement.
Ici, dans l’Évangile selon Marc, il est question de l’œuvre du serviteur parfait. Ensuite, le résultat augmente progressivement jusqu’à la mesure parfaite.
Ce que le Seigneur dit au début à la foule (« écoutez »), il le dit à la fin de la parabole aux quelques personnes qui convoitent l’enseignement divin. Nous devons d’abord entendre pour produire du fruit.
10 - 12 Pourquoi des paraboles ?
10 Quand il fut à l’écart, ceux qui étaient autour de lui, avec les douze, l’interrogèrent au sujet de la parabole. 11 Il leur dit : À vous [il] est donné [de connaître] le mystère du royaume de Dieu ; mais pour ceux qui sont dehors, tout se traite par des paraboles, 12 de sorte qu’en voyant ils voient et n’aperçoivent pas, et qu’en entendant ils entendent et ne comprennent pas, de peur qu’ils ne se convertissent et que leurs péchés ne leur soient pardonnés.
Ceux qui s’intéressent vraiment aux choses de Dieu interrogent le Seigneur sur le sens des paraboles. Dans sa réponse, Il souligne la distinction entre les Juifs incrédules et ses disciples. Ces derniers sont une image du reste croyant d’Israël. Les paraboles révèlent qui Lui appartient vraiment et qui ne Lui appartient pas. Ceux qui Lui appartiennent reçoivent de Lui un enseignement sur le mystère du royaume de Dieu. Il leur dit que le royaume de Dieu n’est pas initialement établi dans une gloire extérieure, mais de manière cachée.
Cette forme cachée du royaume est le résultat du rejet par son peuple. Le fait qu’il soit rejeté par son peuple signifie que l’établissement du royaume en puissance et en majesté sur terre est reporté. Au lieu de cela, il est établi dans le cœur de ceux qui Le reconnaissent comme leur Seigneur personnel (Rom 14:17).
Le mystère du royaume de Dieu signifie que Christ dit à ses serviteurs de prendre en compte ce qu’ils rencontreront tous dans leur service dans ce royaume. Le champ est vaste, mais nous devons compter que les fruits seront petits et qu’un travail constant est nécessaire pour produire un fruit au centuple. L’œcuménisme – et nous le voyons même dans les églises évangéliques à croissance rapide – se concentre sur de grands fruits qui ne sont pourtant qu’un nombre. Ceux avec qui il s’agit de grands nombres sont aveugles à la véritable essence du service.
Pour ceux qui sont « dehors », les paraboles signifient le jugement. Ils ne veulent pas se prosterner devant Lui parce qu’Il ne répond pas à leurs attentes en tant que Messie. Ils ne reconnaissent comme Messie que celui qui les libère du joug des Romains, ignorant que ce joug de la domination étrangère est le résultat de leur abandon de Dieu (cf. Néh 9:35-36).
Les paraboles empêchent leur repentance et leur pardon. En effet, le repentir dont ils feraient preuve s’Il ne parlait pas en paraboles ne serait pas un vrai repentir. Et le pardon qu’ils penseraient posséder serait un pardon imaginaire.
13 - 20 L’explication de la parabole du semeur
13 Puis il leur dit : Ne saisissez-vous pas le sens de cette parabole ? Comment comprendrez-vous, alors, toutes les paraboles ? 14 Le semeur sème la Parole. 15 Et voici ceux qui sont le long du chemin, là où la Parole est semée : quand ils ont entendu, Satan vient aussitôt et ôte la Parole semée en eux. 16 De même, ceux qui sont semés sur les endroits rocailleux sont ceux qui, après avoir entendu la Parole, la reçoivent aussitôt avec joie ; 17 ils n’ont pas de racine en eux-mêmes, mais ne tiennent qu’un temps ; puis, quand la tribulation ou la persécution survient à cause de la Parole, ils sont aussitôt scandalisés. 18 D’autres, qui sont semés parmi les épines, sont ceux qui ont entendu la Parole ; 19 mais les soucis de ce monde, la tromperie des richesses et les autres convoitises, entrant en eux, étouffent la Parole, et elle est sans fruit. 20 Ceux qui sont semés sur la bonne terre sont ceux qui entendent la Parole, la reçoivent et portent du fruit : l’un 30, un autre 60 et un autre 100.
Le Seigneur précise qu’ils comprendront toutes les paraboles s’ils comprennent la parabole du semeur. En effet, cette parabole pose la base de toutes les autres paraboles.
Il ne dit pas qu’Il est lui-même le semeur, mais il souligne ce que fait le semeur. Cela correspond au caractère de cet Évangile dans lequel Il est présenté comme le véritable serviteur. Avec un Serviteur, c’est ce qu’il fait qui est important, pas ce qu’il est. Le travail du serviteur consiste à semer la Parole, c’est-à-dire les paroles de Dieu. Seule la Parole donne du fruit. Le fruit ne s’obtient pas par la civilisation, la scolarisation, l’éducation ou les exemples, aussi utiles que soient ces choses. Le semeur ne sème que la Parole et rien d’autre. L’effet de la Parole semée n’est pas dû à la Parole mais aux conditions de la terre. La terre dans laquelle tombe les graines représente l’état spirituel de la personne qui entend la Parole.
Marc parle de la semence comme de « la Parole ». Matthieu parle de la semence comme de « la parole du royaume » (Mt 13:19), ce qui indique le contenu de la parole. Luc parle de la semence comme de « la parole de Dieu » (Lc 8:11), indiquant la source, l’origine de la Parole.
Ceux qui sont le long du chemin sont ceux qui ont le cœur endurci. Lorsqu’ils entendent la Parole, elle ne leur fait rien. Ils sont tellement sous l’influence de Satan qu’il emporte aussitôt la Parole semée. Dans ce groupe, nous voyons les scribes. Chez eux, la terre est si dure que rien de la semence ne peut avancer. Les puissances démoniaques l’ôtent. Mais l’application est aussi pour nous. Nous pouvons dire, par exemple : ‘Je n’y comprends rien’, et nous passons à l’ordre du jour sans faire aucun effort pour comprendre ce que nous avons lu. Satan veut que nous réagissions ainsi.
Le groupe de personnes suivant est constitué de ceux qui « après avoir entendu la Parole, la reçoivent aussitôt avec joie ». La joie, cependant, n’est jamais le premier résultat de la Parole semée. La première chose que fait la Parole est de découvrir l’homme à lui-même, en lui faisant voir qu’il est un pécheur perdu méritant l’enfer. Lorsque Dieu parle à quelqu’un, Il le fait dans la conscience, éveillant le sens du péché et de la culpabilité (Act 2:37). Lorsque les hommes prennent la Parole directement avec joie, il n’y a pas de racine. Les gens peuvent s’émouvoir de ce qu’ils voient ou entendent sans atteindre la conscience (Lc 23:27-28). Dès qu’une pression est exercée sur eux à cause de leur confession, ils seront démasqués comme faux confesseurs. Dieu utilise la tribulation ou la persécution pour tester l’authenticité de la foi.
Dans ce deuxième groupe et aussi dans le groupe suivant, nous pouvons voir la parenté du Seigneur. Ce ne sont pas des ennemis de Lui et de la Parole. Il y a une terre dans laquelle la semence tombe et germe. Pourtant, il n’y a pas de fruits. C’est ce qui se passe lorsque la Parole est acceptée seulement par le sentiment. Ils deviennent heureux et éprouvent une sensation de chaleur, mais la conscience n’est pas affectée. Lorsqu’ils s’éloignent de la sphère de la Parole, ils ont à nouveau tout oublié. La Parole semée n’a pas convaincu le cœur du péché et du jugement. Cela conduirait à la repentance. L’application pour nous est qu’il y a un risque que l’on s’adresse à tout sauf à notre conscience, ce qui ne nous amènerait pas à une vie de consécration à Christ.
La troisième catégorie de personnes qui entendent la Parole est comparée à ceux qui sont semés parmi les épines. Ces personnes vivent dans des circonstances qui exercent une telle influence sur elles que la Parole entendue est écrasée par elles. Les circonstances dans lesquelles elles vivent peuvent inclure les soucis, les richesses et les autres convoitises.
La pauvreté et la richesse sont deux extrêmes. Toutes deux présentent le grand danger de nous accaparer au point de nous faire oublier la Parole (Pro 30:8-9). Les pauvres doivent veiller à ce que les soucis ne les absorbent pas au point que la Parole ne puisse pas faire son travail. Ceux qui sont riches doivent se méfier qu’ils ne soient pas emportés par la tromperie de la richesse qui les amène à se déconnecter de Dieu et à ce que la Parole ne fasse rien pour eux.
Pour tout le monde, les convoitises pour toutes sortes d’autres choses peuvent entrer, c’est-à-dire s’immiscer dans le cœur. Les choses que nous avons sont un danger, et celles que nous n’avons pas le sont si nous les désirons. Ce que l’œil voit suscite le désir de le posséder. Si une personne ne peut penser qu’à cela, elle se ferme à l’action de la Parole et celle-ci devient infructueuse. Cela aussi a son application pour les croyants.
Même sur la bonne terre, il y a une différence de résultats. Ce qui est fatal pour l’incrédule peut sérieusement endommager le fruit chez le croyant. Les fruits peuvent être décrits comme suit : la bénédiction reçue est rendue à Dieu – ce que nous faisons en L’adorant pour cette bénédiction qu’Il a donnée – et la vie est vécue en sa présence et à son honneur. De cette façon, Dieu reçoit des fruits de la vie des siens.
Comme mentionné, dans l’Évangile selon Matthieu, nous voyons l’ordre inverse, car il y est question de ce que l’homme fait de ce qui lui a été confié, puis nous y voyons la déchéance. Ici, il s’agit du service et nous y voyons une augmentation, parce que le service du Seigneur consiste à produire plus de fruits.
21 - 25 Sous le boisseau ou sous le lit
21 Puis il leur dit : La lampe vient-elle pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour être mise sur le pied de lampe ? 22 Car il n’y a rien de secret qui ne doive être manifesté, et rien de caché n’arrive qui ne sera mis en évidence. 23 Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 24 Il leur dit encore : Prenez garde à ce que vous entendez : de la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré ; et à vous [qui entendez], il sera ajouté ; 25 car à celui qui a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté.
Après avoir comparé la Parole à des graines semées pour porter du fruit, le Seigneur Jésus compare maintenant la Parole à une lampe (Php 2:15 ; Psa 119:105). Là où il y a du fruit, il y a aussi du témoignage. Le fruit doit devenir une lumière. La Parole implantée n’a pas seulement pour résultat le salut des personnes et des fruits chez les croyants, mais elle court aussi vers le témoignage.
« Il leur dit », c’est-à-dire à ceux qui demandent l’explication (verset 10). Ils sont maintenant aussi tenus pour responsables du témoignage. La lumière reçue doit être répandue. Répandre la lumière n’a rien à voir avec la possession ou l’exercice d’un don, mais avec la vie nouvelle qui est Christ et qui devient visible.
Tout comme les graines restent sans fruits ou produisent peu de fruits en raison de certaines causes, la lumière du témoignage peut aussi s’obscurcir en raison de certaines causes. Une première cause est le boisseau. Il s’agit d’une image de commerce ou d’activité. Les travaux de toutes sortes peuvent tellement occuper une personne qu’il n’y a plus de place pour un témoignage pour le Seigneur.
Une autre cause est le lit, qui peut devenir un grand lit comme celui d’Og, le roi de Basan (Deu 3:11). C’est une image de la paresse et du laisser-aller. C’est une autre raison pour laquelle les chrétiens ne parviennent pas à témoigner du Seigneur Jésus. Ils préfèrent une vie confortable à l’effort d’aller parler de Lui aux autres.
La lumière appartient sur le pied de lampe afin qu’elle se répande sans entrave. Être une lumière est plus difficile que de parler devant un grand groupe. Il s’agit d’afficher le Seigneur Jésus comme la lumière dans toutes les choses de la vie quotidienne, tout au long de la journée.
Le Seigneur nous prévient que notre témoignage sera rendu public. Il viendra un temps où tout ce qui a couvert la lumière et l’a empêchée de se répandre sera mis en lumière. Tout ce qui ne pouvait supporter la lumière sera révélé, y compris les délibérations les plus cachées du cœur des hommes (1Cor 4:5).
Le but de cet avertissement est que nous soyons fidèles à rendre notre témoignage. Avec cela, le Seigneur dit aussi que le reste fidèle caché des Juifs sera un jour révélé dans l’avenir. Les petits fruits seront visibles partout. Aussi, le fait que ce qu’Il a dit en secret et qui est écrit par Marc ici pour que tous puissent le lire est un accomplissement de cette parole.
Cette parole sur la lumière, comme sa parole sur la semence (verset 9), concerne personnellement chaque auditeur. Pour porter du fruit et rayonner la lumière, nous devons écouter. L’appel « si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende » est donc un appel urgent à chacun des disciples individuellement.
En écoutant, les disciples doivent prendre garde à ce qu’ils entendent, car Dieu les traitera en fonction de leur fidélité dans l’administration de la Parole qui leur a été confiée. Nous devons faire attention à ce que nous entendons, car notre tâche consiste à distribuer ce que nous avons nous-mêmes reçu. Par conséquent, ce que nous écoutons est important. Nous levons-nous le matin avec le désir d’écouter le Seigneur (Ésa 50:4) ?
Notre pauvreté spirituelle apparaît au grand jour lorsque nous n’avons rien à distribuer. Avec ce que nous donnons aux autres, nous déterminons la mesure de ce qui nous est donné (Pro 11:25). Ceux qui ne possèdent rien en réalité perdront aussi l’apparence de ce qu’ils possèdent.
Par exemple, les Juifs possédaient les oracles ou les parole prononcées par des prophètes de la part de Dieu (Rom 3:2), mais ils ne les possédaient pas vraiment parce qu’ils ne reconnaissaient pas celui dont il s’agit. Par conséquent, ils – les Juifs incrédules – perdront tout ce que la parole de Dieu contient pour eux et sur lequel ils se glorifient. Il en va de même pour les chrétiens qui ne le sont que de nom, qui ne confessent Christ que de leur bouche, mais qui n’ont pas de vie nouvelle.
26 - 29 La parabole de la semence qui croît d’elle-même
26 Il dit encore : Il en est ainsi du royaume de Dieu ; c’est comme si un homme avait jeté de la semence sur la terre, 27 et dormait et se levait, de nuit et de jour, et que la semence germe et croisse, sans qu’il sache comment. 28 La terre produit d’elle-même du fruit, d’abord l’herbe, ensuite l’épi, puis le plein froment dans l’épi ; 29 et quand le fruit est produit, on y met aussitôt la faucille, parce que la moisson est arrivée.
Le Seigneur raconte une parabole sur le royaume de Dieu. Il compare ce royaume à un homme qui jette de la semence dans la terre. Cet homme, c’est lui-même. Il sème pour faire naître le royaume de Dieu. La réalisation de ce royaume est son œuvre. Cette parabole et la suivante traitent des deux aspects du témoignage chrétien sur la terre. Dans la première parabole – elle ne se produit que dans cet Évangile – nous voyons le Seigneur Jésus comme un homme qui a semé et qui, apparemment, n’intervient pas autrement sur la semence.
De même que la semence germe sans aucune action de la part du semeur, de même Christ permettra à l’évangile de se répandre dans le monde sans intervenir de façon notable. La caractéristique déterminante du royaume est que le roi n’est pas présent. Pour le serviteur, cela signifie qu’il suffit de semer et de laisser le Seigneur s’occuper de la croissance. Nous n’avons pas à nous préoccuper de ce que fait la semence, nous n’avons qu’à semer.
Nous savons que c’est Dieu qui donne la croissance (1Cor 3:6). À cela, le serviteur ne peut rien apporter. Il sème et ne peut rien faire d’autre. La progression de l’évangile ne dépend pas de l’activité et de l’efficacité des ouvriers, mais de la puissance de la semence elle-même. C’est la parole de Dieu qui opère (1Th 2:13). Nous n’avons aucune influence sur le processus de croissance. Mais ce qui est fait dans la fidélité à Dieu, Il le bénit en secret. Cette ‘loi de croissance’ illustre la croissance dans la grâce et dans la compréhension des réalités spirituelles. Nous ne devenons pas soudainement des chrétiens matures ; il faut un processus.
Lorsque l’œuvre de Dieu dans le caché est achevée, la moisson peut avoir lieu. C’est alors que nous voyons le grand serviteur redevenir actif. De même qu’Il est personnellement impliqué dans les semailles, il l’est aussi dans la moisson, même s’Il n’est apparemment pas impliqué pendant la croissance.
30 - 32 La parabole d’un grain de moutarde
30 Il disait aussi : Comment comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous ? 31 Il est semblable à un grain de moutarde : quand il est semé sur la terre, c’est la plus petite de toutes les semences de la terre ; 32 mais une fois semé, il monte, devient plus grand que toutes les herbes et pousse de grandes branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent demeurer sous son ombre.
Le Seigneur raconte une autre parabole sur le royaume de Dieu. Il l’introduit en demandant à quoi Il va la comparer ou l’introduire. Il le sait, mais Il veut attirer l’attention de ses auditeurs sur la parabole qu’Il va raconter.
Nous connaissons cette parabole du grain de moutarde grâce à Matthieu 13 (Mt 13:31-32). Le Seigneur y compare le royaume des cieux à un grain de moutarde. Ce qu’Il appelle le royaume des cieux là-bas, Il l’appelle ici le royaume de Dieu. Les deux sont comparés à un grain de moutarde. Il s’agit donc du même royaume, mais chacun est vu d’un point de vue différent. Dans un cas, il s’agit du gouvernement des cieux, dans l’autre, il s’agit du gouvernement de Dieu. Ce qui est identique, c’est que le royaume n’est pas établi dans la gloire publique, mais à cause du rejet du roi, il est établi de manière cachée. À savoir, il est établi dans le cœur des personnes qui professent avoir accepté le Seigneur rejeté comme roi.
Le commencement du royaume est petit. Il a commencé avec une poignée de disciples dans une chambre haute à Jérusalem, où seulement 120 personnes étaient réunies (Act 1:15). Le royaume n’est pas resté petit, il s’est étendu. Cependant, cela ne s’est pas produit uniquement en ajoutant ceux qui étaient vraiment nés de nouveau. Il est devenu une grande puissance parce que des masses de personnes sont aussi venues qui voyaient des avantages à reconnaître ce Seigneur, mais sans vraiment s’incliner devant Lui et se soumettre à Lui. Nous voyons cela dans le christianisme qui aspire au pouvoir et à l’influence et qui veut compter dans le monde.
Les oiseaux sont ici une image des puissances démoniaques. Ils trouvent refuge dans l’église professant et apostate à la fin de son histoire, qui est le christianisme dirigé par l’église catholique romaine, Babylone la grande (Apo 18:2). Le serviteur fidèle voit tout cela, mais il attend patiemment que « le fruit est produit » et que « la moisson est arrivée » (verset 29).
33 - 34 L’utilisation des paraboles
33 Par beaucoup de paraboles semblables, il leur annonçait la Parole selon qu’ils pouvaient l’entendre ; 34 mais il ne leur parlait pas sans parabole ; et en privé, il expliquait tout à ses disciples.
Le Seigneur a prononcé beaucoup de paraboles semblables, mais Marc ne les raconte pas pour nous. Les paraboles utilisées sont adaptées aux auditeurs. Le Seigneur ne parle pas au-dessus de leur tête. Il sait ce qu’ils peuvent entendre et Il en tient compte. C’est un indice important pour nous aussi. Lorsque nous parlons du Seigneur aux autres, nous devons tenir compte de ce qu’ils peuvent saisir.
Grâce à l’utilisation de paraboles, les vrais disciples se manifestent. Ceux qui veulent vraiment apprendre de Lui comprennent qu’Il veut les enseigner avec les paraboles et ils l’interrogent sur le sens. Ce sont « ses disciples ». Ils reçoivent de Lui un enseignement séparé sur la déclaration. Cela ne signifie pas que la foule est maintenue dans l’ignorance. Il raconte des paraboles qu’ils peuvent comprendre, mais pour le sens profond, ils dépendent de l’explication du Seigneur.
35 - 41 La tempête en mer
35 Ce jour-là, le soir venu, il leur dit : Passons à l’autre rive. 36 Après avoir renvoyé la foule, ils le prennent dans la barque, comme il était ; d’autres barques aussi étaient avec lui. 37 Il se lève alors un grand tourbillon de vent, et les vagues se jetaient dans la barque, au point qu’elle se remplissait déjà. 38 Lui, à la poupe, dormait sur un oreiller ; ils le réveillent et lui disent : Maître, ne te soucies-tu pas que nous périssions ? 39 S’étant réveillé, il reprit le vent et dit à la mer : Silence, tais-toi ! Alors le vent tomba et il se fit un grand calme. 40 Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous ainsi craintifs ? Comment n’avez-vous pas de foi ? 41 Ils furent saisis d’une grande peur et ils dirent entre eux : Qui donc est celui-ci, pour que le vent même et la mer lui obéissent ?
Comme indiqué au début de ce chapitre, Marc nous donne dans ce chapitre une vue d’ensemble du service du Seigneur et de notre service. Il est le véritable serviteur et nous prépare à suivre ses traces en tant que serviteurs. Il a montré les résultats du service dans la parabole du semeur. Les fruits sont comparativement petits. Ce qui porte du fruit doit devenir plus de fruit, puis le fruit doit devenir lumière. Ce qu’Il a enseigné en secret doit être transmis aux autres en public. Ensuite, Il raconte aussi en deux paraboles les deux côtés du service qui sont importants pour la dispensation actuelle. Il s’agit du côté intérieur et du côté extérieur de la croissance. Dieu opère la croissance, mais extérieurement, elle devient un arbre.
Dans le dernier événement de ce chapitre, la tempête en mer, nous voyons aussi le Seigneur dormir, comme dans la première parabole (verset 27). Il dort à bord de la barque dans la tempête. Dans la tempête, nous voyons les circonstances extérieures dirigées contre celui qui sert et ses serviteurs.
Le Seigneur a été occupé toute la journée, jusqu’au soir (cf. Psa 104:23). Lorsque le soir est tombé, il ordonne à ses disciples de passer à l’autre rive. Il dit « passons ». Il les accompagne. Il est avec eux même s’Il dort. C’est ce qu’il semble parfois lorsque nous Le servons. Nous savons qu’Il est avec nous, mais nous avons parfois l’impression qu’Il dort. Tant qu’il n’y a pas de tempêtes, nous ne nous en rendons pas compte, mais quand les tempêtes arrivent, elles nous montrent qui nous sommes et nous voyons qui Il est.
Lorsqu’Il monte à bord, il laisse la foule derrière Lui. Les disciples Le prennent, « comme il était », dans la barque. Cet ajout, que seul Marc nous donne, nous montre l’importance de laisser entrer le Seigneur dans notre vie ‘comme Il est’ et de ne pas Lui prescrire comment Il doit être. Il ne nous appartient pas de Lui dire comment Il doit être et de ne Le laisser entrer dans notre vie que lorsqu’Il répond à l’idée que nous nous faisons de Lui.
Nous devons nous demander comment nous Le prenons dans notre vie individuelle et aussi dans celle de notre communauté. Paul parle en 2 Corinthiens 11 du danger que nous ayons aucun problème à tolérer quelqu’un qui prêche un Jésus différent de celui qu’il a prêché (2Cor 11:4). Si c’est le cas, nous ne Le prenons pas comme Il est. Pour savoir si nous prenons le Seigneur Jésus « comme il était », nous devons ouvrir la Bible. Si nous conservons dans notre cœur ce que nous y lisons à son sujet, cela aura pour effet d’ordonner notre vie selon sa volonté. Il prendra alors la première place en tout et sera suivi et servi par nous avec amour et gratitude.
En plus de la barque à bord de laquelle Il se trouve, il y a d’autres barques avec Lui. Cela fait penser à ces croyants qui font toutes sortes de pouvoirs en son nom. Ils ne sont pas avec les disciples (Mc 9:38-39), mais le Seigneur les utilise parce qu’ils agissent en son nom. Tous ces autres barques sont aussi en mer et dans la tempête, mais ils sont avec Lui. Bien qu’Il ne soit pas embarqué avec eux, ils partagent aussi la bénédiction d’avoir apaisé la tempête.
Les disciples dans la tempête sont une image des serviteurs confrontés aux épreuves. Cet événement est aussi une image de l’histoire des serviteurs fidèles à travers les siècles. Après avoir montré le développement de la Parole semée dans les paraboles précédentes, le Saint Esprit montre maintenant comment les disciples s’en sortiront pendant la période où la Parole est semée. Ils rencontreront de grandes difficultés. L’ennemi lèvera une tempête contre eux.
La tempête dans laquelle les disciples se retrouveront n’est pas une tempête ordinaire. Ils étaient habitués à certaines choses. Certes, les pêcheurs parmi eux connaissaient bien l’eau. Mais ici, même les marins les plus expérimentés perdent toute foi en leur propre sens de la barre et, pire encore, également la foi en leur maître qui dort.
Le Seigneur dort dans une paix parfaite, alors que tout ce qui L’entoure est en ébullition. Il est complètement à l’opposé de l’homme du chapitre suivant. Qui se trouve dans un lieu de repos absolu, les tombeaux, mais qui n’est nulle part aussi agité que dans son cœur (Mc 5:1-7).
Nous avons ici la seule référence dans les Évangiles au sommeil du Seigneur. Il dort du sommeil de la confiance totale en son Dieu (Psa 4:8). De son repos, ils auraient pu apprendre à être calmes eux aussi. Mais ce n’est pas ce que nous voyons. Nous les voyons Le réveiller, puis Lui reprocher de ne pas se soucier de leur disparition.
La tempête est une grande épreuve. Plus grande encore est l’épreuve que le maître ne prête apparemment aucune attention à la tempête. Si la foi avait été active, elle aurait trouvé un soutien dans la pensée qu’Il est à bord avec eux. Il partage le sort des siens, ou plutôt ils partagent le sien. Si nous sommes conscients que les dangers ne menacent pas tant nous et notre travail que Lui et son travail, il n’y a en réalité aucun danger.
Cependant, les disciples voient tellement la puissance de la tempête qu’ils craignent de périr. Ils réveillent donc le maître en L’accusant d’être indifférent à leur sort. Mais rappelons-nous que le Fils de Dieu est venu dans le monde pour accomplir l’œuvre de rédemption et réaliser les desseins de Dieu. Serait-il donc possible que Lui et toute son œuvre périssent inopinément dans la mer à cause de ce qui semble être une tempête accidentelle ?
Dans sa grâce, Il vient à la rescousse de leur incrédulité. Il se réveille et réprimande le vent et la mer. Un seul mot de sa part prouve qu’Il est le Seigneur de la création. Le fait qu’Il réprimande le vent et la mer indique que le déchaînement de ces éléments a été causé par Satan.
Alors que l’homme n’écoute pas, les forces de la nature obéissent aussitôt (Psa 93:4). Le Seigneur a autorité sur le vent, car il se promène sur les ailes du vent (Psa 104:3). Il a aussi autorité sur la mer, car c’est Lui qui l’a faite (Psa 95:5). Il n’a pas besoin d’un bâton comme Moïse ou d’un manteau comme Élie pour frapper la mer (Exo 14:21 ; 2Roi 2:8).
Après s’être adressé aux éléments, il adresse la parole à ses disciples. Il ne leur reproche pas de L’avoir appelé, mais il blâme leur incrédulité. Ils auraient dû avoir confiance en Lui et en sa puissance divine et ne pas penser qu’Il serait englouti par les vagues. Ils auraient dû se souvenir de leur propre lien avec Lui, qu’ils avaient reçu par grâce avec Lui. Quelle paix Il possédait ! La tempête ne L’a pas déconcerté. Son calme divin qui ne connaît pas la méfiance Lui a permis de dormir au milieu de la tempête. Nous sommes dans la même barque que Lui, c’est merveilleux ! Si le Fils de Dieu ne sombre pas, nous ne sombrons pas non plus.
Lorsque le Seigneur a révélé sa puissance, la crainte s’installe parmi les disciples. Le serviteur est le Seigneur des éléments de la nature. Ils se demandent qui Il est de toute façon. Le mystère de sa personne, Dieu et Homme, ne peut être percé. Celui qui, quelques instants auparavant, dormait en tant qu’Homme parce qu’Il était fatigué, se révèle un instant plus tard comme le Dieu tout-puissant.