Introduction
Lévitique 23 traite du rétablissement d’Israël en tant que peuple. Mais ce n’est pas seulement le peuple que Dieu a à l’esprit ; ses yeux se portent aussi sur le pays. Le pays et le peuple sont unis (Gen 15:1-21). Ce chapitre traite du pays : « Le pays est à moi » (verset 23). Si le peuple s’appauvrit au point que le pays doive être vendu, cela ne bouleversera pas les plans de Dieu. Il promet une année du Jubilé. Au cours de celle-ci, tout retournera à ses propriétaires d’origine.
1 - 7 L’année sabbatique
1 Et l’Éternel parla à Moïse, sur la montagne de Sinaï, disant : 2 Parle aux fils d’Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, le pays célébrera un sabbat à l’Éternel. 3 Pendant six ans tu sèmeras ton champ, et pendant six ans tu tailleras ta vigne, et tu en recueilleras le rapport ; 4 et la septième année, il y aura un sabbat de repos pour le pays, un sabbat [consacré] à l’Éternel : tu ne sèmeras pas ton champ, et tu ne tailleras pas ta vigne. 5 Tu ne moissonneras pas ce qui vient de soi-même de ta moisson [précédente], et tu ne vendangeras pas les grappes de ta vigne non taillée : ce sera une année de repos pour le pays. 6 Et le sabbat du pays vous servira de nourriture, à toi, et à ton serviteur, et à ta servante, et à ton ouvrier salarié et à ton hôte qui séjournent chez toi, 7 et à ton bétail et aux animaux qui seront dans ton pays : tout son produit servira de nourriture.
Ces versets concernent l’année sabbatique, et non l’année du Jubilé. L’année sabbatique a lieu une fois tous les sept ans, l’année du Jubilé une fois tous les 50 ans. Il y a une similitude. Les deux sont une image du royaume de paix. La différence est que l’année sabbatique parle de repos (Héb 4:9) et l’année du Jubilé de rétablissement (Act 3:21) et de liberté (Rom 8:21). De même que le peuple doit travailler six jours et se reposer le septième jour, le pays dans lequel il vivra bientôt doit être travaillé pendant six ans et se reposer pendant un an la septième année.
Ce que l’Éternel a à dire sur l’année sabbatique et l’année du Jubilé, Il le dit « à Moïse, sur la montagne de Sinaï » (verset 1 ; Lév 7:38 ; 26:46 ; 27:34). Dans ce qui précède, nous trouvons principalement que l’Éternel parle à Moïse de la tente de rassemblement (Lév 1:1). Cela souligne davantage que Dieu veut rencontrer son peuple pour partager avec lui les pensées de son cœur sur ce qu’Il a pour lui. Ici, il s’agit de ce que Dieu a dans son cœur concernant son pays. Il en a déjà parlé avec Moïse sur le Sinaï, où Il a aussi montré à Moïse le tabernacle, ce qui montre son désir d’habiter avec son peuple. Le peuple et le pays vont de pair.
L’année sabbatique met l’accent sur la fidélité de Dieu et sur la foi du peuple en cette fidélité. La sixième année, le peuple ne peut pas semer, mais il peut récolter (versets 21-23). La septième année, ils mangeront ce qui aura poussé tout seul. Dieu veillera à ce qu’il y en ait assez. Il donnera tellement dans le pays la sixième année que le peuple aura de quoi manger la sixième, la septième et la huitième année. Le fait qu’Il promette cela doit être suffisant pour le peuple. La septième année, ils n’ont pas le droit de faire quoi que ce soit. Ce n’est qu’au cours de la huitième année qu’ils sont autorisés à semer à nouveau pour pouvoir récolter la neuvième année.
Les Israélites sont des locataires du pays. Ils sont des serviteurs de l’Éternel (verset 55). Dieu veut que son peuple en soit bien conscient. Pendant six ans, ils peuvent jouir de tout ce que la terre leur procure, mais en ce qui concerne la septième année, Dieu dit : « Le pays est à moi » (verset 23). Ce n’est pas une punition, mais une bénédiction : ils sont dispensés de travailler. Nous voyons la même chose dans le recueil de la manne. Le sixième jour, le peuple peut en recueillir deux fois plus, de sorte qu’il n’a pas besoin d’en recueillir le septième jour.
C’est « un sabbat [consacré] à [ou : pour] l’Éternel » (verset 4), pas seulement pour le peuple ou pour le pays. Il s’agit du repos de Dieu. Garder ce l’année sabbatique pour le pays signifie que le peuple reconnaît les droits de Dieu sur le pays. Cette reconnaissance apportera une grande bénédiction : le repos et la prospérité pendant trois ans (versets 20-22). Israël n’a jamais célébré ces années sabbatiques, car il n’a gardé aucun des commandements de Dieu. Ensuite, Dieu fait reposer son pays en envoyant le peuple en exil (2Chr 36:21).
Dieu nous permet de partager son repos. C’est le seul repos que l’on puisse véritablement appeler repos. Rien d’autre que le repos de Dieu ne peut être notre repos. Dieu se repose dans le Seigneur Jésus et son œuvre, et c’est aussi notre repos. Nous pouvons déjà connaître ce repos dans nos cœurs maintenant. Bientôt, il s’étendra à toute la terre. Le Seigneur désire que nous connaissions des temps de repos maintenant aussi, pour jouir de l’héritage ensemble avec Lui. Pour nous, cela signifie : jouir des bénédictions dans les lieux célestes.
Une autre disposition est ajoutée à l’utilisation de la nourriture qui se présente naturellement au cours de l’année sabbatique : cette nourriture est destinée à tous, et pas seulement au possesseur du pays. Cette disposition leur enseigne qu’ils doivent être miséricordieux et généreux et permettre aux autres de partager la douceur de Dieu qui se reflète dans ce que la terre produit naturellement.
8 - 13 L’année du Jubilé
8 Et tu compteras sept sabbats d’années, sept fois sept ans ; et les jours de ces sept sabbats d’années te feront 49 ans. 9 ans. 9 Et, au septième mois, le dixième [jour] du mois, tu feras passer le son bruyant de la trompette ; le jour des propitiations, vous ferez passer la trompette par tout votre pays ; 10 et vous sanctifierez l’année de l’an cinquantième, et vous publierez la liberté dans le pays à tous ses habitants : ce sera pour vous un jubilé ; vous retournerez chacun dans sa possession, et vous retournerez chacun à sa famille. 11 Cette année de l’an cinquantième sera pour vous un jubilé : vous ne sèmerez pas, et vous ne moissonnerez pas ce qui vient de soi-même, et vous ne vendangerez pas la vigne non taillée ; 12 car c’est le Jubilé : il vous sera saint ; vous mangerez en prenant de ce que le champ rapportera. 13 En cette année du Jubilé, vous retournerez chacun dans sa possession.
L’année sabbatique, en plus d’être une année de repos dans certains cas, est aussi une année de restauration et de liberté. Par exemple, la septième année, l’esclave hébreu est libéré (Exo 21:2) et les dettes sont annulées (Deu 15:1-18). En ce qui concerne l’année du Jubilé, les choses vont beaucoup plus loin. Un rétablissement de l’héritage a alors lieu. Tout revient à sa situation d’origine, comme Dieu l’a voulu. Les personnes deviennent libres et retournent à leur possession ; une propriété retourne à son propriétaire d’origine.
Le mot « jubilé » dans « l’année du Jubilé » signifie ‘le son retentissant du cor’. Excepté ici en Lévitique, le mot « jubilé » n’apparaît qu’en Nombres (Nom 36:4). La pensée de la libération (verset 10) apparaît à nouveau en Ésaïe 61, où nous lisons : « Pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison » (Ésa 61:1). Le verset suivant parle ensuite de « l’année de la faveur de l’Éternel » (Ésa 61:2 ; cf. Jér 34:8,15,17 ; Ézé 46:17).
Chaque Israélite, d’une manière générale, est témoin une fois dans sa vie de la façon dont tout est rétabli dans son état d’origine. Lorsqu’il en sera témoin, il se rappellera le paradis, où l’homme n’avait pas non plus à travailler, mais pouvait jouir librement de tout ce que Dieu avait laissé croître. Il aura également un avant-goût de la future bénédiction que Dieu donnera à Israël et à la terre entière sous le règne du Seigneur Jésus dans le royaume millénaire de paix. Alors, tout le monde pourra aussi profiter de ce que la création offre de délicieux.
Dans son discours au peuple d’Israël, au portique de Salomon, Pierre parle de cela. Il appelle le peuple à la repentance et à la conversion, « qu’ainsi des temps de rafraîchissement puissent venir du Seigneur, et qu’il envoie Jésus Christ, celui qui vous était destiné à l’avance ; lui, il faut que le ciel le reçoive, jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps » (Act 3:20-21).
L’année du Jubilé, une cinquantième année, suit une année sabbatique, une quarante-neuvième année. La cinquantième année fait donc aussi référence à un nouveau commencement. C’est comme le huitième jour, qui suit lui aussi une période de sept jours. Ce nouveau commencement est aussi lié au ciel et aux choses éternelles. Le royaume de paix n’a pas seulement un côté terrestre, mais aussi un côté céleste (Mt 13:43a). Abraham l’attendait : « Car il attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Héb 11:10 ; cf. Dan 7:27). La paix et la gloire célestes auront leur reflet sur la terre.
Tout ce qui, dans la parole de Dieu, traite d’Israël, toutes les prophéties, tout cela aboutit à l’année du Jubilé. C’est là qu’a lieu l’accomplissement final de toutes les prophéties de Dieu. C’est alors que se lève « l’année de la faveur de l’Éternel » (Ésa 61:2). Pour tous ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus, cette « année de la faveur » a déjà commencé (Lc 4:19,21). On peut en faire mention dans la prédication de l’évangile : « Travaillant donc à cette même œuvre, nous aussi, nous vous exhortons à ne pas avoir reçu en vain la grâce de Dieu ; car il dit : “Au temps favorable je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru”. Voici, c’est maintenant le temps favorable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » (2Cor 6:1-2).
« Le son bruyant de la trompette » retentira la cinquantième année comme toutes les années précédentes, le premier jour de chaque septième mois (Lév 23:24). Seulement dans cette cinquantième année, la trompette sonnera une fois de plus au cours du septième mois. Le dixième jour aussi, qui est le jour des propitiations (Lév 23:27), il y aura le son bruyant de la trompette. Tout le pays l’entendra (verset 9). Cela signifiera que toutes les tribus seront retournées dans le pays et que chaque tribu vivra à nouveau dans l’héritage que Dieu lui a assigné. Le son bruyant de la trompette du premier jour du septième mois annoncera ce rétablissement. Le rétablissement sera fondée sur l’œuvre de propitiation du Seigneur Jésus en tant que « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jn 1:29).
Avant que la trompette ne sonne comme signe de l’aube de l’année du Jubilé, une autre trompette retentira, la dernière trompette, la trompette de Dieu. Lorsque cette trompette retentira, l’église et tous les croyants de l’Ancien Testament seront enlevés de la terre et iront à la rencontre du Seigneur en l’air (1Cor 15:52b ; 1Th 4:15-18).
14 - 17 Le jubilé comme point de départ
14 Et si vous vendez quelque chose à votre prochain, ou si vous achetez de la main de votre prochain, que personne ne fasse tort à son frère. 15 Tu achèteras de ton prochain d’après le nombre des années depuis le Jubilé ; il te vendra d’après le nombre des années de rapport. 16 Plus le nombre des années sera grand, plus tu augmenteras le prix ; et plus le nombre des années sera petit, plus tu diminueras le prix, car c’est le nombre des récoltes qu’il te vend. 17 Aucun de vous ne fera tort à son prochain, et tu craindras ton Dieu, car moi, je suis l’Éternel, votre Dieu.
Quand on vend une parcelle de terre, en réalité ce n’est pas la terre mais un certain nombre de récoltes qui sont vendues. Le calcul du prix est basé sur l’année de Jubilé à venir. Cette méthode de règlement des dettes permet d’éviter le capitalisme (toujours plus de possession) et le communisme (pas de possession, tout appartient à tout le monde).
Ce déroulement permet à l’Israélite d’avoir deux types de propriété. Il possède son propre héritage et il peut avoir un possession qu’il a achetée. Cette dernière ne lui appartient que temporairement. Le chrétien a lui aussi affaire à deux sortes de ‘possession’. Il possède son propre héritage dans les cieux. Il s’agit de sa propriété inaliénable. En outre, il possède aussi des choses terrestres. Celles-ci ne lui appartiennent pas. Sur celles-ci, il n’est qu’un administrateur. Il devra renoncer aux choses terrestres, dont aucune ne restera sa propriété. Il devra aussi rendre compte de la façon dont il les a gérées.
En Luc 16, le Seigneur Jésus parle de « ce qui est à autrui » et de « ce qui est vôtre » (Lc 16:12). « Ce qui est à autrui » sont nos bénédictions terrestres, « ce qui est vôtre » sont nos bénédictions célestes. Être fidèle dans l’accomplissement de notre tâche terrestre et gérer de manière responsable les biens terrestres que nous pouvons utiliser dans ce processus est la condition nécessaire pour jouir des biens célestes qui nous reviennent.
Nous lisons encore une indication importante sur la façon de gérer les choses terrestres à la lumière de la prochaine ‘année du Jubilé’ en 1 Corinthiens 7 (1Cor 7:29-31). La valeur de ce que nous avons ‘acheté’ est mesurée par le temps qui nous sépare de ‘l’année du Jubilé’. Nous n’avons pas encore atteint l’année du Jubilé. Plus nous sommes proches de la venue du Seigneur Jésus, plus nous le désirons ardemment, moins les choses terrestres ont de valeur à nos yeux. S’occuper des choses terrestres à la lumière de l’année du Jubilé à venir nous empêchera de chercher « ce qui est sur la terre » (Col 3:2).
Outre la pensée que ‘l’année du Jubilé’ arrive bientôt, la crainte de Dieu est aussi importante dans notre façon de considérer les choses terrestres. Les choses terrestres Lui appartiennent. Lorsque nous les utilisons pour nous-mêmes, nous nous approprions ce qui Lui appartient. Il ne peut pas laisser faire cela impunément. La véritable crainte de Dieu, d’ailleurs, ne s’exprime pas tant par la peur d’une punition si nous faisons quelque chose qu’Il n’approuve pas, mais s’exprime par la révérence à son égard, ce qui nous pousse à faire ce qui Lui plaît.
18 - 22 La bénédiction de garder l’année sabbatique
18 Et vous pratiquerez mes statuts, et vous garderez mes ordonnances, et vous les pratiquerez, et ainsi vous habiterez dans le pays en sécurité ; 19 et le pays vous donnera son fruit, et vous mangerez à rassasiement, et vous l’habiterez en sécurité. 20 Et si vous dites : Que mangerons-nous la septième année ; voici, nous ne semons pas, et nous ne recueillons pas nos produits ? 21 je commanderai que ma bénédiction soit sur vous en la sixième année, et elle donnera le produit de trois ans. 22 Et vous sèmerez la huitième année et vous mangerez du vieux produit, jusqu’à la neuvième année ; jusqu’à ce que son produit soit venu, vous mangerez le vieux.
La jouissance de la bénédiction dépend de l’obéissance de la foi. Ne pas semer pendant un an semble être une gageure. L’esprit se dit : comment aurons-nous de la nourriture ? La foi s’appuie sur la promesse de Dieu. Celui qui se fie à Lui ne sera pas déçu. Plus encore : fait l’expérience de sa bénédiction particulière. Nous apprenons par ce biais : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4:4). Faire l’expérience de la fidélité du Seigneur est une grande chose. Elle Le glorifie et remplit le cœur de joie. Cette joie ne peut pas être exprimée en argent.
Avec l’obéissance, ils peuvent compter sur le fait qu’ils habiteront dans le pays en sécurité, ce qui signifie la sécurité extérieure et la paix intérieure et la confiance pour le cœur, sans crainte des ennemis. Pour leur nourriture, ils n’auront pas non plus à craindre. Ils pourront manger à rassasiement. Grâce à la bénédiction de Dieu, on peut faire beaucoup avec peu. Nous ne perdons rien en obéissant, mais nous gagnons tout.
23 - 28 Le droit de rachat
23 Et le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi ; car vous, vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes. 24 Et dans tout le pays de votre possession, vous donnerez le droit de rachat pour la terre. 25 Si ton frère est devenu pauvre, et vend une partie de sa possession, alors que celui qui a le droit de rachat, son plus proche parent, vienne et rachète la chose vendue par son frère. 26 Mais si un homme n’a personne qui ait le droit de rachat, et que sa main ait acquis et trouvé suffisamment de quoi faire son rachat, 27 il comptera les années depuis sa vente, et restituera le surplus à celui à qui il avait vendu, et il retournera dans sa possession. 28 Et si sa main n’a pas trouvé suffisamment de quoi lui rendre, la chose vendue restera en la main de celui qui l’aura achetée, jusqu’à l’année du Jubilé : la chose vendue sera libérée au Jubilé, et [le vendeur] rentrera dans sa possession.
Le point de départ des règles de rachat est que le pays appartient à l’Éternel. À Lui appartient la terre et tout ce qu’elle contient (Psa 24:1), mais Il a assigné une place particulière au pays de Canaan. Il a donné à chaque tribu et à chaque famille son héritage dans ce pays et c’est ainsi qu’Il veut le voir s’accomplir. À cause de l’infidélité de l’homme, les 49 années peuvent être un état de confusion et de misère. Mais cela ne restera pas ainsi. Il y aura une 50e année où tout sera tellement rétabli que le plan originel de Dieu apparaîtra.
Le chrétien est conscient que le rachat de son héritage est encore à venir. Il en a déjà les arrhes, à savoir le « Saint Esprit de la promesse qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise » (Éph 1:13b-14). Quiconque est guidé par l’Esprit ne sera pas tenté de renoncer à une partie de son héritage en cherchant son bonheur sur la terre pour le vivre ici et maintenant déjà.
Or il peut arriver que, parce que quelqu’un s’appauvrit, il soit contraint de vendre sa propriété. En même temps, l’Éternel détermine qu’il y a toujours le droit de rachat. On n’est pas obligé d’attendre l’année du Jubilé. Quelqu’un d’autre peut payer sa dette à sa place avant cette année-là. Il reprend alors possession de son héritage. Toutefois, le payement doit être effectué sur la période restant à courir jusqu’à l’année du Jubilé.
Si quelqu’un reste incapable de la racheter, il récupère au moins sa propriété pendant l’année du Jubilé, comme une preuve spéciale de la grâce de Dieu. Dans le cas de Naboth, il n’est pas nécessaire de renoncer à son héritage. Il apprécie son héritage et refuse de le vendre à Achab ou de l’échanger contre une vigne d’Achab (1Roi 21:1-3). Achab n’obtient la propriété de Naboth que par une ruse du meurtrier Jézabel (1Roi 21:7-10).
Les cas d’appauvrissement deviennent de plus en plus détresse dans ce chapitre.
1. Au verset 25, il est fait mention d’un appauvrissement dans lequel le pauvre a dû vendre « une partie de sa possession ».
2. Au verset 35, le frère est tellement appauvri « que sa main devienne tremblante » ou qu’il a ‘la main vide’ et qu’il a besoin d’être maintenu en vie. Le besoin est grand.
3. Au verset 39, le frère est tellement appauvri qu’il est obligé de se vendre.
4. Au verset 47, c’est la pire des situations : là, un frère appauvri se vend à un étranger.
Une personne peut s’appauvrir, par exemple, à cause d’une maladie ou d’une mauvaise gestion. En termes spirituels, la pauvreté est souvent due à des poursuites malsaines (péchés) ou à une absorption dans des poursuites terrestres, un mauvais équilibre entre le temps mis dans les affaires spirituelles et terrestres.
Le rachat de la propriété peut se faire de différentes manières. Celui qui a dû vendre une terre peut avoir quelqu’un qui est un « plus proche parent » de lui et qui a le droit de rachat (verset 25). Cela nous fait penser au Seigneur Jésus en tant que véritable « proche parent » – Il a participé au sang et à la chair (Héb 2:14a). Par son œuvre sur la croix, Il a payé le prix pour racheter l’héritage de la dette qui le grevait. Cela s’applique à la fois au pays d’Israël et à toute la création.
Nous voyons un exemple de celui qui a le droit de rachat dans l’histoire de Boaz et Ruth. Boaz est en mesure d’aider Naomi et Ruth, appauvries, à reprendre la possession, l’héritage que Naomi a perdu (Rut 4:1-10). Ainsi, le Seigneur Jésus, en tant que vrai Boaz – Boaz signifie ‘en lui est la force’ – rétablira tout dans la possession de Dieu en tant que propriétaire originel.
29 - 34 Rachat d’une maison d’habitation
29 Et si quelqu’un a vendu une maison d’habitation dans une ville murée, il aura son droit de rachat jusqu’à la fin de l’année de sa vente : son droit de rachat subsistera une année entière ; 30 mais si elle n’est pas rachetée avant que l’année entière soit accomplie, la maison qui est dans la ville murée restera définitivement à l’acheteur, en ses générations ; elle ne sera pas libérée au Jubilé. 31 Mais les maisons des villages qui n’ont pas de murs tout autour, seront considérées comme des champs du pays ; il y aura droit de rachat pour elles, et elles seront libérées au Jubilé. 32 Et quant aux villes des Lévites et aux maisons des villes de leur possession, les Lévites auront un droit perpétuel de rachat. 33 Et si quelqu’un a racheté d’un des Lévites, la maison vendue dans la ville de sa possession sera libérée au Jubilé ; car les maisons des villes des Lévites sont leur possession au milieu des fils d’Israël. 34 Et les champs aux abords de leurs villes ne seront pas vendus, car c’est leur possession à perpétuité.
Le rachat des maisons est différent du rachat de terre. Une maison n’est pas un héritage. Lorsqu’elle est vendue, le propriétaire n’y revient pas dans l’année du Jubilé. Il a un an pour la racheter. S’il ne le fait pas, il la perd définitivement. Cela concerne ensuite une maison dans une ville murée. Un mur symbolise la séparation. Si cette séparation ne nous empêche pas de perdre des choses, nous les perdons pour toujours. Nous n’avons donc pas observé la bonne séparation, celle envers Dieu. L’intrusion du monde, le déclin, ne peut être inversé. L’Écriture dit que ce développement ne peut pas être arrêté. Pourtant, après avoir perdu quelque chose, il y a une autre année pour en reprendre possession (cf. Lc 13:8-9). C’est la grâce de Dieu.
C’est différent pour les maisons des villages. Celles-ci deviennent libérées au cours de l’année du Jubilé ou lors du rachat. Comme ces villages, Jérusalem sera aussi dans le royaume de paix, sans mur. Il n’y aura alors plus d’ennemis et donc plus de raison d’avoir un mur.
Pour les Lévites, Dieu fait une exception. Ils n’ont aucun héritage et rien d’autre que leurs villes et leurs maisons. Ils retournent dans leur maison au cours de l’année du Jubilé.
35 - 55 Attitude envers les pauvres
35 Et si ton frère est devenu pauvre, et que sa main devienne tremblante à côté de toi, tu le soutiendras, étranger ou hôte, afin qu’il vive à côté de toi. 36 Tu ne prendras de lui ni intérêt ni usure ; et tu craindras ton Dieu, afin que ton frère vive à côté de toi. 37 Tu ne lui donneras pas ton argent à intérêt, et tu ne lui donneras pas tes vivres à usure. 38 Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner le pays de Canaan, pour être votre Dieu. 39 Et si ton frère est devenu pauvre à côté de toi, et qu’il se vende à toi, tu ne lui feras pas faire un service d’esclave ; 40 il sera avec toi comme un salarié et un hôte ; il te servira jusqu’à l’année du Jubilé : 41 alors il sortira de chez toi, lui et ses fils avec lui, et il retournera à sa famille, et retournera dans la possession de ses pères. 42 Car ils sont mes serviteurs, que j’ai fait sortir du pays d’Égypte ; ils ne seront pas vendus comme on vend les esclaves. 43 Tu ne domineras pas sur lui avec dureté, et tu craindras ton Dieu. 44 Mais quant à ton serviteur et à ta servante qui seront à toi,… d’entre les nations qui vous environnent, de ceux-là, vous achèterez des serviteurs et des servantes. 45 Et vous en achèterez aussi des fils des étrangers qui séjournent chez vous, et de leurs familles qui sont avec vous, qu’ils engendreront dans votre pays ; et ils seront votre possession. 46 Et vous les laisserez en héritage à vos fils après vous, pour qu’ils en aient la possession ; vous vous servirez d’eux à toujours ; mais quant à vos frères, les fils d’Israël, un homme ne dominera pas avec dureté sur son frère. 47 Et si un étranger ou un homme qui séjourne chez toi s’est enrichi, et que ton frère qui est à côté de lui soit devenu pauvre et se soit vendu à l’étranger qui séjourne chez toi, ou à un homme issu de la famille de l’étranger, 48 – après qu’il se sera vendu, il y aura pour lui droit de rachat ; un de ses frères le rachètera ; 49 ou son oncle, ou le fils de son oncle le rachètera ; ou quelque proche parent de sa famille le rachètera ; ou si sa main y peut atteindre, il se rachètera lui-même. 50 Et il comptera avec celui qui l’a acheté, depuis l’année où il s’est vendu à lui jusqu’à l’année du Jubilé ; et l’argent de son prix sera à raison du nombre des années ; il sera chez son maître selon les journées d’un salarié. 51 S’il y a encore beaucoup d’années, il restituera le prix de son rachat à raison de celles-ci, sur le prix pour lequel il aura été acheté ; 52 et s’il reste peu d’années jusqu’à l’année du Jubilé, il comptera avec lui ; à raison du nombre des années, il restituera le prix de son rachat. 53 Il sera chez lui comme un salarié, d’année en année ; le maître ne dominera pas sur lui avec dureté devant tes yeux. 54 Et s’il n’est pas racheté par un de ces moyens, il sortira l’année du Jubilé, lui et ses fils avec lui. 55 Car les fils d’Israël me sont serviteurs ; ils sont mes serviteurs que j’ai fait sortir du pays d’Égypte. Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu.
À trois reprises dans cette section, il est dit qu’un frère est devenu pauvre (versets 35,39,47 ; cf. verset 25). Il s’agit de quelqu’un du peuple de Dieu, d’un frère ou d’une sœur dans la foi. Un croyant peut devenir spirituellement pauvre. Il peut perdre de vue ses bénédictions. Cela ne signifie pas que nous devons mépriser une telle personne. Au contraire, nous devrions aider une telle personne, en gardant à l’esprit l’année du Jubilé. Il récupérera alors ce qu’il a perdu.
Un frère ne doit pas être utilisé comme esclave par un autre Israélite. La raison en est que tous les Israélites sont des serviteurs de l’Éternel (versets 42,55). Ils ont tous été rachetés de l’Égypte pour être libres. Chaque Israélite doit en être conscient et ne va donc pas dominer un autre Israélite avec dureté et exploiter la situation. Pratiquement, les maîtres chrétiens doivent réaliser qu’ils ont eux aussi un Seigneur dans les cieux et qu’ils sont donc eux-mêmes des serviteurs (Col 4:1). Spirituellement, pour nous, un seul est notre Maître et nous sommes tous frères (Mt 23:8 ; cf. 1Cor 7:23).
Si un Israélite s’est vendu comme esclave à un étranger, son frère peut le racheter. Néhémie semble avoir agi selon ce précepte (Néh 5:8a). Le Seigneur Jésus a vraiment le droit de rachat. Il délivrera ceux qu’Il appelle ses frères du pouvoir de leurs adversaires. Il viendra délivrer le reste d’Israël. Il leur donnera aussi leur pays et la liberté d’y jouir, sous son règne bienfaisant, de tout ce qu’Il a promis.
La pauvreté n’est pas ce que Dieu a prévu pour son peuple. Il n’y aura pas de pauvres s’ils Le servent. Chaque parcelle de terre donnera alors son plein rendement. La pauvreté et la faim sont aussi une conséquence de l’infidélité du peuple. Aujourd’hui aussi, il n’y a aucune raison pour qu’un croyant soit spirituellement pauvre. La pauvreté spirituelle résulte d’un enseignement erroné ou de l’absence d’engagement à déterrer de la parole de Dieu les trésors spirituels qui s’y trouvent.