Apocalypse 7

Ici commence ce que l’on peut appeler une parenthèse, avant l’ouverture du septième sceau. Dans cette parenthèse, qui comprend l’ensemble d’Apocalypse 7, tu lis ce que les croyants expérimentent à l’époque du sixième sceau. Tu lis aussi comment ils sont préservés par Dieu pendant cette terrible période. Cela illustre magnifiquement le fait que Dieu pense à la miséricorde au milieu de la colère (Hab 3:2).

Ce chapitre est en quelque sorte une réponse à la question posée à la fin du chapitre précédent : « Qui peut subsister ? » (Apo 6:17). La réponse se lit comme suit : Une grande multitude de saints, à la fois d’Israël (versets 1-8) et des nations (versets 9-17), peut subsister devant Dieu et l’Agneau. Ces deux groupes de croyants passeront par la grande tribulation. Ils ne meurent pas en martyrs, mais entrent vivants dans le royaume de paix. Le premier groupe est scellé avant d’entrer dans la grande tribulation ; le second groupe est présenté comme sortant de la grande tribulation.

V1. Le fait que la scène que Jean voit maintenant fasse suite à la précédente est évident d’après les mots « après cela ». Jean, après avoir vu l’Agneau qui ouvre les sceaux, voit maintenant « quatre anges ». En Apocalypse 8, lorsque les jugements des trompettes éclatent, le son des trompettes est fait par des anges (Apo 8:2,6). Ici, tu vois aussi des anges. Les anges sont déployés par l’Agneau pour accomplir son œuvre. Cette œuvre consiste à protéger les saints (Héb 1:14) et à juger le mal conformément à la pureté du ciel, la demeure des anges.

Les quatre anges sont « debout aux quatre coins de la terre ». Cela signifie que la terre entière est leur champ d’activité (cf. Ésa 11:12). Le nombre « quatre », qui revient trois fois dans ce verset, parle de ce qui est général, universel. Se tenant là, ils retiennent « les quatre vents de la terre » afin que ces vents ne puissent pas faire de travail destructeur. L’apposition du sceau sur les élus de Dieu se fait en silence.

Lorsque les quatre vents commenceront à souffler, des animaux comme des symboles de dominateurs d’empires monteront de la mer des nations. Tu peux lire cela en Daniel 7 (Dan 7:2-3 ; cf. Jér 49:36). Ici, ils sont encore retenus. Dieu détermine le moment de leur ascension, mais aussi de leur retenue en faveur des siens (cf. Psa 105:15). Ils sont ‘retenus’ car ils essaient de s’arracher. Mais il est impossible de s’arracher à l’emprise du Tout-Puissant.

V2. Jean voit ensuite « un autre ange qui montait ». Il monte de l’est, du côté où le soleil se lève. Quand le soleil se lève, c’est un nouveau jour qui brille. Cela symbolise le lever du « soleil de justice » (Mal 3:20), c’est-à-dire Christ, qui dissipe les ténèbres et fait poindre le plein jour. Cet « autre ange » n’est pas une figure de Christ. Il se place au même niveau que les quatre anges dans le verset suivant lorsqu’il parle de « nous » et de « notre Dieu ».

L’ange a « le sceau du Dieu vivant ». Un sceau est une marque de propriété. ‘Le sceau du Dieu vivant’ indique clairement que celui qui l’a Lui appartient et est connu de Lui (cf. 2Tim 2:19). Par conséquent, le sceau signifie aussi en même temps la sécurité (cf. Ézé 9:4). C’est le sceau du Dieu vivant, ce qui signifie que ses porteurs sont intouchables par la mort.

Quand Dieu est appelé « le Dieu vivant », c’est aussi pour souligner le contraste entre Lui et les idoles, objets sans vie (1Th 1:9). C’est aussi ainsi qu’Il est appelé à propos d’Israël à l’époque de Josué et d’Ézéchias (Jos 3:10 ; 2Roi 19:4,16), c’est-à-dire au début (Josué) et à la fin (Ézéchias) de son histoire dans le pays. De même qu’Il est intervenu en faveur de son peuple à l’époque de Josué et d’Ézéchias, Il le fera aussi à l’époque de la grande tribulation. Pendant cette période, il dirigera et préservera son peuple au travers de cette période d’adoration idolâtre générale de l’Antichrist et de la Bête.

L’ange a un ordre à donner au nom de Dieu aux quatre anges qui ont le pouvoir sur les vents. Les vents veulent faire des ravages mais ne le peuvent pas parce qu’ils sont tenus en échec par les anges. Ce n’est que lorsque les anges les relâchent qu’ils peuvent faire leur travail nuisible. Cela signifie que ce ne sont pas les vents, mais les anges qui ont le pouvoir d’endommager la terre et la mer. De même, les anges ont le pouvoir sur le feu (Apo 14:18) et sur l’eau (Apo 16:5). Cependant, ils n’agissent pas de leur propre initiative, mais sont sous l’autorité de Dieu.

V3. Ceux qui sont scellés sont « les esclaves de notre Dieu ». Ce sont des individus choisis parmi les douze tribus d’Israël (verset 4) qui servent Dieu. Leur service semble consister à faire connaître son nom, à prêcher le Dieu vivant, alors que tout ce qui les entoure n’a aucune considération pour Lui. Ils prêchent à la fois en Israël et dans le monde entier, poursuivant le service que les douze apôtres ont commencé lorsque le Seigneur Jésus les a envoyés (Mt 10:23 ; 24:14). Il semble que le résultat de leur prédication soit « la grande multitude » dont il est question dans la deuxième partie de ce chapitre.

Il n’est pas précisé ce qu’est exactement ce sceau. Il s’agit peut-être du nom de Dieu et de l’Agneau qu’ils reçoivent sur leur front (cf. Apo 14:1 ; 22:4 ; 3:12). Il y a quelque chose à dire à ce sujet lorsque tu considères que les méchants portent le nom de la Bête sur leur front (Apo 13:16 ; 14:9,11 ; 20:4). Ils sont scellés « au front ». Cela en fait un signe clairement perceptible par tous qu’ils ont tourné leurs pensées vers Dieu et que Dieu les reconnaît comme les Siens (cf. Apo 13:16). Ils sont un témoignage ouvert pour son nom dans toutes les parties du monde où ils ont été dispersés. L’ange confirme que l’apposition de ce sceau est la raison pour laquelle les vents ont été arrêtés.

V4. Le nombre de ceux qui ont été scellés est communiqué. Ils sont 144000. Il est aussi communiqué qui ils sont. Ce sont les « fils d’Israël ». Il est aussi communiqué plus loin qu’ils sont de toute tribu. Les annonces complémentaires montrent que chacune des douze tribus ont le même nombre de scellés : 12000.

Les nombres ont une signification symbolique, ce qui n’exclut pas qu’ils soient à prendre au pied de la lettre. Il est possible que 144000 esclaves de Dieu sortent en Israël et dans le monde entier pendant la période de la grande tribulation pour prêcher son nom. La signification symbolique est importante. Le nombre douze, qui apparaît également dans les multiples 144000 et 12000, est toujours le nombre du gouvernement et de l’administration parfaits dans la Bible.

Ce nombre est lié à Israël d’une manière particulière. Au début de l’histoire de ce peuple se trouvent les douze patriarches. La nation est composée de douze tribus. Le pectoral du souverain sacrificateur comportait douze pierres représentant le peuple tout entier. C’est de ce peuple que sont issus les douze apôtres. Les 12000 de toute tribus d’Israël indiquent un gouvernement mondial, car le champ de leur service est le monde entier.

V5-8. Il existe près de trente listes des noms des fils de Jacob dans la Bible, l’ordre des noms n’étant pas toujours le même et un nom étant parfois remplacé par un autre. La liste donnée par Jean a pour tête de liste Juda. Ce n’est pas Ruben, le premier-né, qui est en premier, mais Juda, la tribu du roi. Cela se comprend aussi, car Juda est la tribu d’où le Roi des rois, Christ, est sorti (Apo 5:5 ; Gen 49:9).

La tribu de Dan n’est pas mentionnée. La raison pour laquelle il en est ainsi n’est pas explicitée. Il se peut que la raison en soit que Dan a introduit l’idolâtrie en Israël (Jug 18:22-31). Cela ne signifie pas que Dan perd sa place dans le pays, car il aura son héritage dans le royaume de paix (Ézé 48:1-2). Cela signifie simplement que Dieu ne peut utiliser personne de sa tribu pour témoigner de Lui en tant que ses scellés alors que l’idolâtrie est générale. À la place de Dan vient Manassé, le fils de Joseph.

Relis Apocalypse 7:1-8.

A méditer : Comment peux-tu montrer ton « sceau », c’est-à-dire comment peux-tu montrer que tu appartiens au Dieu vivant ?

V9. Comme mentionné au début de la section précédente, ce chapitre traite de deux groupes de croyants. Le groupe qui a été sous ton regard dans la partie précédente est constitué de croyants d’Israël. La distinction entre ce groupe et celui que tu as devant toi maintenant est qu’il s’agit d’une foule issue de toutes les nations et non d’Israël. C’est aussi un groupe qui n’est pas dénombrable, alors que celui qui vient d’Israël est dénombré. Une autre différence est que le premier groupe obtient le sceau avant le début de la grande tribulation, alors que le second groupe s’avance quand la grande tribulation est terminée (verset 14).

Le fait que le premier et le second groupe de croyants soient présentés distinctement est également une preuve que le temps de l’église est passé, car dans celle-ci, il n’y a pas de distinction entre Juif et Grec (Gal 3:28 ; Col 3:11). Un autre fait remarquable est qu’il ne s’agit pas de croyants ressuscités, mais de croyants vivant sur la terre. Rien n’indique qu’ils soient morts ni qu’ils possèdent des corps glorifiés. Ils sont aussi debout sur la terre devant le trône, ils ne sont pas assis sur des trônes.

Ils portent « de longues robes blanches » et ont « des palmes dans la main ». Les robes blanches symbolisent la pureté qu’ils ont reçue par le sang de l’Agneau (verset 14). Par conséquent, ils sont acceptés par Dieu. Les palmes dans la main sont un symbole de la victoire qu’ils ont remportée sur toute l’opposition à laquelle ils ont été exposés. Les longues robes blanches leur ont été donnés, les palmes, ils les ont gagnées.

V10. Ils attribuent tout l’honneur de leur salut à Dieu et à l’Agneau, car Ils les ont conduits à travers la grande tribulation et les ont préservés de toute inimitié. En conséquence, ils entrent maintenant dans le plein « salut », qui est le salut du royaume de paix, en tant que vivants. Ils sont conscients qu’ils doivent tout à Dieu et à l’Agneau et ils l’expriment.

V11-12. La louange de ceux qui sont gardés pendant la grande tribulation est répercutée dans le ciel par tous les anges. Les anges ont été utilisés par Dieu pendant cette période comme les exécuteurs de ses jugements, tout en étant aussi les protecteurs de ceux qui héritent du salut (Héb 1:14). Ils se tiennent « autour du trône, des Anciens et des quatre Êtres vivants ». Les Anciens ont prononcé leur louange en Apocalypse 5 (Apo 5:9-10) et les quatre êtres vivants en Apocalypse 4 (Apo 4:8). Ici, ce sont les anges qui le font, comme aussi en Apocalypse 5 (Apo 5:11-12).

Leur louange commence par « amen » et se termine aussi par ce mot. Ils approuvent la louange de la multitude innombrable. Ils affirment également leur propre louange avec ce mot parce qu’Il a tout mené à terme. Leur louange est septuple, comme en Apocalypse 5 (Apo 5:12). Tout ce qu’ils disent appartient à Dieu et ils le Lui attribuent. Tous ces attributs ou caractéristiques se sont manifestés dans ses actions, dans l’accomplissement de ses plans. Réfléchis encore à cette septuple manifestation et dis à Dieu à chaque aspect : ‘Ceci est à Toi !’

V13. Il est possible que l’étonnement se lise sur le visage de Jean en voyant cette scène. Il ne sait pas quoi en penser. De quel genre de personnes s’agit-il et d’où viennent-elles ? L’un des Anciens a remarqué cela et réagit. Il met des mots sur ce qui préoccupe Jean. Il est aussi bon pour nous de prêter attention au visage de quelqu’un lorsque nous lui disons quelque chose sur la parole de Dieu qu’il entend peut-être pour la première fois.

V14. Jean n’essaie pas de cacher son ignorance en tentant de formuler une réponse. En disant « mon seigneur, tu le sais », il reconnaît respectueusement l’intelligence de l’Anciens. Il prend la place d’un disciple. C’est la bonne attitude et le bon sentiment pour recevoir un enseignement et aussi pour comprendre cet enseignement.

Dans sa réponse, l’Ancien aborde d’abord la dernière question, celle de savoir d’où ils viennent. Il dit que ce sont des gens « qui sortent de la grande tribulation » et qui sont devenus croyants pendant cette période grâce au témoignage des « frères du Seigneur » (Mt 25:31-40). Il parle de la grande tribulation. L’article « la » précise qu’il ne s’agit pas d’une tribulation indéfinie, mais de la tribulation connue, du temps de détresse (Jér 30:7 ; Dan 12:1 ; cf. Mt 24:21).

Ensuite, l’Ancien répond à la question de savoir qui ils sont. Il le fait en montrant leurs robes et ce qui est arrivé à leurs robes. Ils ont de longs robes qui couvrent tout le corps. Ces robes ont été purifiés et blanchis. Le moyen par lequel cela s’est produit est « le sang de l’Agneau ». Les robes symbolisent ton comportement ; c’est ce que les gens voient de toi. C’est par ton comportement que tu fais connaître qui tu es. Le comportement de l’incrédule est marqué par le péché. En tant que croyant, tu es une nouvelle création et ton entourage le verra par ton comportement.

Le fait que cette foule ait lavé ses robes dans le sang de l’Agneau renferme une vérité importante. Cette vérité est que le sang ne purifie pas seulement les croyants de l’église de leurs péchés, mais que le sang est le seul moyen de purifier de tout péché n’importe quel croyant à n’importe quelle période. Tous ceux qui sont sauvés le sont en vertu du sang versé de l’Agneau, qu’il s’agisse de croyants de l’Ancien ou du Nouveau Testament ou de croyants postérieurs à l’enlèvement de l’église. Le fait que les bénédictions associées soient différentes n’a rien à voir avec la question.

V15. Grâce à leur purification par le sang de l’Agneau, ils peuvent être devant le trône de Dieu et Le servir. Dans leurs robes blanches, ils ont été rendus aptes à être en sa présence. Aussi, ils ne sont pas là par mérite mais par grâce. Cette grâce les rend aussi désireux de servir Dieu. Le service est effectué dans le temple de Dieu sur la terre aussi bien par les Juifs (Lc 2:37) que par les nations (Ésa 56:6 ; 2:2 ; Zac 14:16). Ils effectueront ce service sans interruption, « jour et nuit » (cf. Lc 2:36-38). Quel privilège !

À son tour, le Seigneur Jésus les servira. Il est d’abord le Dominateur, puis Celui qu’ils adorent et enfin Il est leur Protecteur et leur Bienfaiteur. Il les fera jouir de sa présence et de sa protection (Ésa 4:5-6). Parce qu’Il dressera sa tente sur eux, ils seront toujours « cachés dans le secret de sa tente » (Psa 27:5). C’est dans cette tente qu’ils se sont réfugiés dans la détresse et qu’ils peuvent désormais y demeurer toujours en toute tranquillité. Il en va de même pour toi. Ton rapport avec le Seigneur dans la perfection ne sera pas différent de celui d’aujourd’hui. Seules les circonstances sont différentes, Lui ne l’est pas. Tout est parfait et tu pourras en jouir sans être dérangé.

V16. Après la grande tribulation au cours de laquelle ils ont souffert d’un grand manque (Apo 13:17), un temps vient où ils ne manqueront de rien. Toute la faim, la soif et la chaleur qu’ils ont subies auront pris fin grâce à la miséricorde de Dieu (Ésa 49:10).

V17. Ce changement dans leur situation est dû au règne de l’Agneau. Toutes les bénédictions commencent par le trône (verset 15) et remontent au trône parce que l’Agneau s’y trouve. Il sera le Berger qui fait paître ses brebis. Il veillera à ce qu’elles ne manquent de rien. Pour cela, il les « conduira aux fontaines des eaux de la vie ». Cela désigne une abondance de vie disponible gratuitement. Avec cela, un rafraîchissement abondant est à leur disposition qui fait de la vie une grande joie.

Tu peux déjà trouver ce rafraîchissement dans la parole de Dieu, qui est une source remplie d’eaux de vie, parce qu’elle parle de Celui qui est l’eau vive. Jusqu’à la dernière page de ce livre, Il t’invite à venir à Lui et à boire (Apo 22:17). Cette invitation s’applique bien à l’homme non converti, mais elle s’applique aussi au croyant. Lorsque tu bois de Lui, bien que tu sois encore dans un monde plein de tristesse, tu peux encore avoir une joie inexprimable dans ton cœur (2Cor 6:10 ; 1Pie 1:8).

Dans la vie de cette foule, tout problème a disparu. On ne s’en souvient plus (cf. Ésa 65:17). Le souvenir en est effacé par Dieu lui-même. Il le fait, pour ainsi dire, de sa propre main. Il ne le fait pas, pour ainsi dire, d’un seul grand mouvement. Non, Il fait attention à chaque larme. Chaque larme versée sur la terre par l’un de ses enfants devant Lui est connue de Lui et est ôtée par Lui de sa propre main (Psa 56:9). Le temps de la tristesse est terminé, « la saison des chants est arrivée » (Can 2:11-12).

Ce n’est qu’à ce moment-là que toute misère pour les croyants aura pris fin. C’est l’un des nombreux indices qui montrent qu’un évangile proclamant la ‘prospérité MAINTENANT’, le soi-disant ‘évangile de la prospérité’ (‘prosperity gospel’), est un faux évangile.

Relis Apocalypse 7:9-17.

A méditer : Quelles sont les bénédictions qui appartiennent à la grande multitude et quelles sont celles qui t’appartiennent aussi ? Remercie Dieu pour ces bénédictions.