1 Les sept lettres
1 À l’ange de l’assemblée qui est à Éphèse, écris : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa [main] droite, qui marche au milieu des sept lampes d’or :
Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse sont extrêmement intéressants. C’est pourquoi je souhaite faire quelques remarques introductives à leur sujet avant de nous pencher sur le texte lui-même. Dans ces deux chapitres, le Seigneur s’adresse aux sept églises en vue de leur condition spirituelle actuelle. Cependant, il est clair que la signification va au-delà de ce qui se passe à ce moment-là.
Il est aussi clair que l’on peut tirer de leur condition spirituelle des leçons spirituelles pour notre époque. Mais ces deux chapitres montrent aussi dans les sept églises sept phases successives de l’histoire de l’église, de la naissance de l’église à son enlèvement. Ils contiennent un aperçu prophétique de l’histoire de la chrétienté. Après tout, le livre entier est une prophétie (Apo 1:3), c’est-à-dire y compris ces deux chapitres.
Tu lis ici l’histoire de l’église telle qu’elle s’est comportée et développée sur la terre au fil des siècles. Il s’agit de sa responsabilité. Dans d’autres textes de la Bible, tu lis l’histoire de l’église telle qu’elle est formée et vue par Dieu. On parle alors effectivement de l’église selon le dessein de Dieu. Dans ce cas, tout est parfait. De ce côté-là, l’église n’est pas présentée dans ce livre.
Dans ce livre du jugement, la maison de Dieu, la chrétienté, est jugée en premier (1Pie 4:17). Ce jugement a lieu en fonction de la façon dont elle a répondu à sa mission d’être un témoignage, une ‘lampe’, dans le monde. Après le jugement sur la chrétienté, à partir d’Apocalypse 4, vient ensuite le jugement sur Israël et sur le monde.
En résumé, tu peux voir dans les messages successifs les périodes suivantes de l’histoire de l’église :
1. Éphèse (signifie : charmante) est l’époque qui suit immédiatement le départ des apôtres, où, extérieurement, beaucoup de choses sont encore en ordre, mais où le premier amour a été abandonné.
2. L’époque de Smyrne (signifie : amertume) correspond à l’époque de la persécution des chrétiens par les Romains. Dix persécutions ont eu lieu sous dix empereurs romains. Il est possible que ce soit à cela que se réfère la tribulation des « dix jours » (Apo 2:10). Cette période comprend la fin du deuxième siècle et le troisième.
3. L’époque de Pergame (signifie : forteresse) s’étend du quatrième au septième siècle. Elle commence avec l’adoption du christianisme par l’empereur Constantin. Le christianisme devient la religion d’état. Il devient avantageux d’être chrétien.
4. L’époque de Thyatire (signifie : encens ou sacrifice) couvre la période allant du septième au seizième siècle. Au cours de cette période, l’église catholique romaine, en la personne du pape, domine le monde, à l’inverse de Pergame, où l’église cherche à se protéger du monde. En tant qu’église dominante, l’église catholique romaine a (pour l’instant) pris fin, mais en tant qu’institution, elle existe toujours et existera jusqu’à la venue du Seigneur.
5. À l’époque de Sardes (signifie : reste), le protestantisme naît de et à côté de l’église catholique romaine au seizième siècle. Les églises protestantes continuent aussi d’exister jusqu’à la venue du Seigneur. La caractéristique de Sardes est une confession sans vie.
6. Pendant l’époque du protestantisme, l’époque de Philadelphie (signifie : amour fraternel) émerge au dix-neuvième siècle. La grâce de Dieu crée dans le protestantisme mort un mouvement de réveil croyant en la Bible qui s’en sépare. Comme le catholicisme romain et le protestantisme, Philadelphie demeure aussi jusqu’à la venue du Seigneur.
7. La dernière phase de l’histoire de l’église est caractérisée par Laodicée (signifie : gouvernement du peuple) qui trouve aussi son origine au dix-neuvième siècle. La caractéristique de Laodicée est la tiédeur. Il y a la confession élevée de Philadelphie, mais le Seigneur est dehors. Nous trouvons cette condition spirituelle dans toutes sortes d’églises et de mouvements qui ont émergé des réveils de Philadelphie, mais qui aujourd’hui sont souvent plus mal en point spirituellement que Sardes. Laodicée aussi restera jusqu’à la venue du Seigneur.
Pour conclure ces remarques introductives sur Apocalypse 2-3, permettez-moi de souligner la structure des messages. Elle est à peu près la même dans tous les messages :
1. L’ordre : « écris ».
2. La caractéristique de Jésus Christ : « Voici ce que dit. », puis suit une caractéristique de la description du Seigneur Jésus d’Apocalypse 1.
3. L’évaluation : « Je connais » [note : littéralement : Je sais].
4. La condamnation (sauf à Smyrne et Philadelphie) : « Mais j’ai contre toi. »
5. L’exhortation (menace ou incitation) : « Repens-toi. »
6. L’appel : « Celui qui a des oreilles. »
7. La promesse : « Celui qui vaincra. »
Il est également à noter que dans les quatre derniers messages, la promesse (7.) est donnée en premier, suivie de l’appel (6.).
V1. Le premier message est adressée à l’église d’Éphèse. Cette église a joué un rôle majeur et typique dans l’histoire de l’église primitive ;
1. Paul y a travaillé pendant plus de trois ans au cours de son troisième voyage missionnaire (Act 20:31) ;
2. il a prononcé son important discours de départ aux anciens d’Éphèse en les avertissant de son déclin imminent (Act 20:17-35) ;
3. il leur a écrit sa lettre contenant les plus hautes vérités chrétiennes (la lettre aux Éphésiens) ;
4. après Paul, Timothée y a aussi travaillé (1Tim 1:3) ; c’est à lui que Paul a écrit sa lettre de départ sur le déclin dans les derniers temps et sur le chemin du croyant à cette époque, la deuxième lettre à Timothée ;
5. et maintenant, le Seigneur s’adresse à l’église à Éphèse en tant que première des sept églises.
Jean n’est pas chargé d’écrire à l’église d’Éphèse, mais à l’ange de l’église. Nous avons déjà vu qu’ange signifie ‘messager’ ou ‘représentant’. Penser à un ange de façon littérale présente plus de problèmes que de solutions. Ainsi, on ne voit nulle part un ange manquant à son devoir, et encore moins qu’un ange soit appelé à se repentir. L’ange représente les personnes responsables de la condition de l’église.
On peut penser aux personnes qui ont une responsabilité particulière dans une église, comme les anciens. Cependant, les autres ont aussi une responsabilité. Chaque membre de l’église est chargé de veiller à ce que l’église soit fidèle à la parole de Dieu et à ce qu’un témoignage fidèle soit rendu à la vérité. Tu peux comparer cela au peuple d’Israël et au roi qui le gouverne. Dieu tient le roi pour responsable de la condition du peuple, mais il ne diminue pas pour autant la culpabilité du peuple.
Le Seigneur Jésus se présente ici comme « celui qui tient les sept étoiles dans sa [main] droite ». Toutes les étoiles sont dans sa main. Cela indique un pouvoir et une autorité, une protection et un soutien pour l’empêcher d’être totalement détruite, mais aussi pour exercer un contrôle sur elle. Cette autorité, Il l’exerce dans toutes les églises locales et Il contrôle si son autorité est correctement prise en compte. C’est pourquoi Il marche « au milieu des sept lampes d’or ». Il fait en quelque sorte des rondes pour vérifier si les lampes brûlent bien, si elles diffusent bien la lumière qu’Il a allumée.
Relis Apocalypse 2:1.
A méditer : Mémorise l’ordre des sept messages et essaie d’y rattacher les époques successives de l’histoire de l’église.
2 - 7 Le message adressé à Éphèse
2 Je connais tes œuvres, ton travail, ta patience, et [je sais] que tu ne peux pas supporter les méchants ; tu as mis à l’épreuve ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs ; 3 tu as de la patience, tu as supporté des afflictions pour mon nom, et tu ne t’es pas lassé ; 4 mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d’où tu es tombé : repens-toi, et fais les premières œuvres ; sinon, je viens à toi et j’ôterai ta lampe de son lieu, à moins que tu ne te repentes. 6 Mais tu as pour toi que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais moi aussi. 7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. À celui qui vaincra, je donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.
V2. Le Seigneur Jésus commence par dire : « Je connais » [littéralement : Je sais]. Il peut dire cela parce qu’Il est le Dieu omniscient. C’est un grand privilège qu’Il sache tout de toi (Héb 4:12 ; Am 4:13). Cela signifie qu’Il te connaît parfaitement. Il est impliqué dans tout ce que tu expérimentes, Il sait tout ce que tu penses et ressens, Il connaît tous tes projets (Psa 139:1-4). Si cette connaissance te rend inquiet, c’est peut-être qu’il y a quelque chose dans ta vie dans lequel tu ne veux pas qu’Il s’implique. Alors dis-le Lui.
Il y avait beaucoup de bonnes choses dans l’église d’Éphèse. Le Seigneur les mentionne en premier. Il cherche toujours d’abord ce qui est bon. Lorsque Paul écrit ses lettres aux églises, il mentionne aussi généralement les choses dignes d’éloges en premier, avant de parler aussi de ce qui n’est pas bon. Il dit qu’il connaît les « œuvres », le « travail » et la « patience » de l’église d’Éphèse. Il voit qu’ils sont engagés dans de bonnes œuvres, qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour cela et qu’ils y persévèrent. C’est une belle appréciation.
Mais il manque quelque chose. Tu peux le constater en lisant ce que Paul dit des Thessaloniciens. Avec eux, il peut parler de « votre œuvre de foi, de votre travail d’amour, et de votre patience d’espérance » (1Th 1:3). Il est frappant de constater qu’ici, à Éphèse, leurs actions ne jaillissent pas des véritables caractéristiques chrétiennes : la foi, l’espérance et l’amour. Le cœur n’est pas (plus) impliqué.
Pourtant, le Seigneur poursuit en mentionnant les bonnes choses qu’Il voit en eux. Eux aussi ne peuvent « pas supporter les méchants ». Tu vois ici une caractéristique importante d’une église. Le mal peut s’y manifester, mais il ne doit pas y rester. Il sera clair pour tout chrétien sincère que la sainteté du Seigneur est incompatible avec le fait de recevoir des gens caractérisés de méchants comme s’ils étaient chrétiens. Les méchants sont ceux qui ne veulent pas rompre avec le péché, que ce soit dans la pratique ou dans la doctrine. De telles personnes ont toujours existé et existent encore. Lorsque des personnes inconnues se présenteront, il faudra les mettre à l’épreuve.
Dans les premiers temps, de faux apôtres ont essayé de détruire l’église par des mensonges. Mais les Éphésiens ne se contentent pas d’accepter quiconque se présente comme apôtre. Vigilants comme ils le sont, ils ont mis à l’épreuve les esprits de ceux qu’ils ne connaissaient pas (1Jn 4:1). Ils mettent à l’épreuve les Écritures. C’est aussi la pierre de touche qui doit être appliquée à toute confession aujourd’hui.
V3. Le Seigneur peut les louer encore plus. Les Éphésiens n’ont pas seulement bien commencé, ils font aussi preuve de « la patience ». La patience est importante si tu veux grandir dans ta foi. Tu dois faire face à l’opposition. Tu dois apprendre à la supporter. Cette opposition est pour l’amour du nom du Seigneur Jésus. Dès que tu t’exprimeras ouvertement en faveur de son nom, tu le remarqueras.
Les Éphésiens aussi ne se sont « pas lassés », c’est-à-dire qu’ils n’ont pas songé à renoncer à être chrétiens parce qu’ils trouvaient trop lourd le combat contre le malin ou l’opposition pour l’amour de son nom.
V4. Si la description s’était arrêtée ici, tu pourrais dire que l’église d’Éphèse était, à une petite chose près, une église parfaite. Quelle église aujourd’hui pourrait se comparer à elle ? Mais la ‘petite chose’ qui manque au verset 2 montre qu’il manque quelque chose d’essentiel, et c’est ce que le Seigneur désigne lorsqu’Il doit dire : « Mais j’ai contre toi. »
Ce qu’il a contre eux, c’est « que tu as abandonné ton premier amour ». Après toutes les mentions positives, cette parole de réprimande doit néanmoins suivre. Pour toutes les activités extérieurement observables et aussi appréciables, il manque quelque chose intérieurement. C’est ce que le Seigneur leur reproche. Ce n’est « qu’une » chose, mais elle détermine la valeur réelle de toutes les activités extérieures. Le contraste avec ce qui précède est donc aussi grand.
L’abandon du premier amour est à l’origine de tout le mal dans l’église, comme le montrent les églises suivantes. Il peut y avoir toutes sortes d’activités dans l’église, mais si le cœur n’est pas impliqué, il manque quelque chose de fondamental. Une femme peut agir pour le bien de son mari ou un mari peut agir pour le bien de sa femme par obligation et le faire d’une manière qui n’a rien de fautif. Cependant, si ce n’est rien de plus qu’une obligation, et qu’il n'y ait pas de l’amour du cœur qui était là auparavant, l’autre personne le remarquera. Il ou elle ne sera alors pas satisfait(e) de tout ce qui est fait pour lui ou pour elle. Le Seigneur se souvient toujours du premier amour et le rappelle aussi aux Siens (cf. Jér 2:2).
Les Éphésiens n’ont pas perdu le premier amour, mais ils l’ont abandonné. Il s’agit ici d’une activité. Le Seigneur Jésus ne peut pas tolérer la distance entre les Siens et Lui. L’amour ne peut être satisfait que par l’amour. Il aspire à ton amour, à ton « premier amour ». Le premier amour est le meilleur ou le plus élevé des amours. Il désigne la qualité de cet amour. C’est un amour qui ne regarde que la personne du Bien-Aimé et qui lui subordonne tout le reste. Les œuvres sont bonnes, voire nécessaires, mais elles n’ont de valeur que si elles sont faites par amour pour Lui.
V5. Le Seigneur, dans sa grâce, appelle à la repentance. Il commence par rappeler le début de la déviation, comment la situation était au début (cf. Lc 15:17). Si tu t’es éloigné du Seigneur, tu dois toujours revenir au moment où la distanciation a commencé et le Lui confesser. Les Éphésiens se sont éloignés de la position élevée qu’ils ont appris à connaître et à apprécier grâce à la lettre que Paul leur a écrite.
La preuve de leur conversion, ils peuvent la donner en faisant « les premières œuvres ». Les « premières œuvres » sont celles qui sont motivées par le premier amour. Sans premier amour, il n’y a pas de premières œuvres. Ce n’est que lorsqu’une église retrouve du cœur pour Christ qu’elle peut être un vrai témoin, un vrai porteur de lumière.
Si une église ne donne pas à Christ cette place, Il doit venir en tant que Juge et intervenir. Il ôtera alors la lampe de son lieu, ce qui signifie qu’une église cesse d’être porteuse de la lumière qu’elle possédait autrefois, mais qu’elle a maintenant perdue. Tout comme aujourd’hui les ténèbres de l’islam entourent les lieux où se trouvaient autrefois les sept églises, nous observons ce retrait et ces ténèbres dans les églises de l’Occident. Une église qui ne persévère pas dans la bonté de Dieu sera coupée (cf. Rom 11:22).
V6. Le Seigneur loue toujours ce qui peut l’être, même après avoir menacé d’ôter la lampe. En procédant de cette manière, Il met l’accent sur ce dernier. Il s’agit de la haine d’un mal particulier, haïssable à la fois pour le Seigneur et pour l’église. Ce ne sont pas les hommes, mais les œuvres qui sont détestées. Nicolaïtes signifie ‘conquérants du peuple ou des laïcs’, ce qui peut indiquer que le cléricalisme, c’est-à-dire l’exercice du pouvoir par le clergé, est visé ici.
Tu vois cette doctrine lorsque des personnes sont désignées par des gens pour un travail spirituel, payées pour cela et revêtues d’un pouvoir de commandement (cf. Act 20:28 ; 1Tim 6:5 ; 1Pie 5:3), car sinon l’église ne pourrait pas fonctionner et le désordre s’insinuerait. C’est nier le fait que l’église n’a qu’une seule Tête et que tous les croyants sont « frères » (Mt 23:8). Le Seigneur hait cet enseignement et cette pratique parce qu’ils transforment ceux qui ont été chèrement achetés en ‘laïcs’, en « maudits », « qui ne connaît pas la Loi » (Jn 7:49). Ils sont maintenus dans l’ignorance, dépendants du clergé qui leur dira comment lire la Bible.
V7. Le Seigneur parle à l’ensemble, mais dans l’ensemble, il s’adresse personnellement à l’individu. Ce qui compte, c’est que tu entendes personnellement ce que l’Esprit dit aux églises (au pluriel). Aussi, il faut prendre à cœur ce qui est dit à d’autres églises. Remarque : il s’agit de ce que l’Esprit dit, et non de ce que l’église ou la congrégation enseigne avec l’exigence jointe que chaque membre se soumette aux décisions de l’église. Chaque membre de l’église est appelé à reconnaître ce qui vient de l’Esprit.
Le Seigneur conclut par une promesse pour « celui qui vaincra ». Vaincre dans n’importe quelle église a à voir avec le fait de vaincre le mal qui se trouve dans cette église en particulier. Ici, vaincre, c’est tenir ou revenir au premier amour, envers et contre tout l’abandon du premier amour. La récompense est que le Seigneur lui-même te donnera à manger ce qui vient de lui-même, Il est l’arbre de vie. Cette bénédiction est reçue par tout croyant, mais elle est ici promise comme une consolation particulière à celui qui a gardé ou est revenu au premier amour sur la terre. Une telle personne a vaincu.
Si tu veux persévérer dans le premier amour, ce sera pour toi une promesse précieuse que bientôt tu jouiras de Lui toujours et sans être dérangé. Cela arrivera lorsque tu seras introduit « dans le paradis de Dieu » (cf. Lc 23:43 ; 2Cor 12:4). Un paradis est un jardin de délice, un beau jardin avec des arbres fruitiers (Ecc 2:5 ; Can 4:13). Le « paradis de Dieu » est un paradis dont le plaisir et la beauté ne pourront plus jamais être perdus à cause de l’infidélité de l’homme. Le vainqueur entrera dans ce paradis lorsqu’il sera ressuscité. Là, il pourra jouir de façon parfaite de ce qu’il a aussi choisi sur la terre, mais qui a provoqué du combat à l’époque. Veux-tu toi aussi en faire partie ?
Relis Apocalypse 2:2-7.
A méditer : Où en es-tu concernant ton premier amour pour le Seigneur Jésus ?
8 - 11 Le message adressé à Smyrne
8 À l’ange de l’assemblée qui est à Smyrne, écris : Voici ce que dit le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie : 9 Je connais ta tribulation, ta pauvreté (pourtant tu es riche), et l’outrage de ceux qui se disent Juifs ; et ils ne le sont pas, mais ils sont la synagogue de Satan. 10 Ne crains en aucune manière ce que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter [quelques-uns] d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés : et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie. 11 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir de la seconde mort.
V8. Jean reçoit l’instruction de rédiger un deuxième message. Il doit l’adresser « à l’ange de l’assemblée qui est à Smyrne ». Dans cette lettre, nous n’entendons aucun blâme. C’est aussi ce que nous verrons dans le message adressé à l’assemblée qui est à Philadelphie. Il s’agit d’un message pleine de consolation. Cette consolation est nécessaire parce que l’église de Smyrne souffre de la tribulation, de la pauvreté et de l’outrage. Chacune de ces épreuves séparément représente déjà une grande souffrance. Maintenant, ils souffrent de trois épreuves à la fois. Alors la consolation est très nécessaire.
La consolation vient du Seigneur Jésus, qui se présente à cette église éprouvée comme « le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie ». Tu vois qu’ici aussi, le Seigneur se présente conformément à la condition de l’église. Ce qu’Il dit de lui-même ici sont à nouveau des caractéristiques que tu as vues de Lui dans le chapitre précédent (Apo 1:8,17-18). Il se montre ici comme Celui qui contrôle le temps et l’éternité, qui contrôle tout, même la mort. La mort n’a aucun pouvoir sur Lui. Il a vaincu la mort, parce qu’Il est ressuscité des morts. Il est souverain dans la plus grande tribulation. C’est une grande consolation pour ceux qui risquent d’être tués.
Le fait que ce message suive immédiatement celui adressé à l’église à Éphèse renferme une leçon importante. Dans le message à l’église d’Éphèse, tu as vu que le Seigneur doit leur reprocher d’avoir abandonné leur premier amour. Dans le message à Smyrne, tu lis qu’il est question de diverses épreuves. Tu peux y voir l’amour du Seigneur qui veut travailler à travers les épreuves pour ramener son peuple à Lui avec leur cœur. Il veut redevenir leur premier amour. Il veut être à nouveau le Seul vers Lequel leur affection se porte.
Il peut aussi en être ainsi dans ta vie personnelle. Si tu t’éloignes du Seigneur, s’Il n’est plus tout pour toi, Il ne te laissera pas partir. Il veut utiliser certains événements, parfois désagréables, pour te ramener à Lui. Après tout, tu n’es heureux que si tu vis en communion avec Lui et que toute ta vie est pour Lui. Il a un droit sur ta vie, mais c’est aussi un privilège de vivre pour Lui, ce qui inclut aussi le plus grand bonheur possible.
V9. S’il y a de « tribulation », de la « pauvreté » et de « l’outrage » dans la vie d’une église, Il le sait. Il est impliqué. Ce n’est pas qu’Il le permette et qu’Il observe passivement, mais cela Le concerne. Dans un certain sens, c’est même ce qu’Il dirige. Tu le vois avec Job. Satan vient à Dieu et Dieu concentre l’attention de Satan sur Job. Puis Satan défie Dieu, pour ainsi dire, en Lui proposant de mettre Job à l’épreuve. Et Dieu permet à Satan d’éprouver Job sévèrement. Dieu est derrière et au-dessus des épreuves qui s’abattent sur Job. C’est aussi ainsi que Job voit les choses lorsqu’il dit : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a pris ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » (Job 1:21). Job ne blâme pas Satan, mais prend tout comme venant de la main de l’Éternel (Job 2:10).
Après toutes ses vaines tentatives pour amener Job à pécher, Satan n’a plus rien à dire. Mais Dieu n’est pas encore arrivé à son but avec Job. Dieu utilise la dépravation de Satan pour amener Job au point où Il peut le bénir. Job doit prendre conscience du mal qui se trouve dans son cœur. Cette prise de conscience commence à se développer dans les conversations entre Job et ses amis à partir de Job 3.
Jusqu’à ce que finalement, après que Dieu lui a parlé, Job en vienne à s’exclamer : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu : C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42:5-6). Il est alors arrivé au point où Dieu le veut et Il a comblé Job de bénédictions plus grandes que celles qu’il possédait auparavant. Ainsi, ce que Dieu fait est toujours béni, même si parfois cela semble dur.
La conscience que ce qui t’arrive, t’arrive de la main de ton Père qui t’aime, donne la force de supporter. La foi sait et se tient à : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été à la mesure de l’homme ; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez [supporter], mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter » (1Cor 10:13).
Outre le fait que le Seigneur Jésus est au courant de toutes les épreuves par lesquelles passent les siens et que Dieu a ses intentions sages et aimantes à leur égard, il y a aussi le fait que le Seigneur Jésus lui-même est aussi passé par là. Celui qui dit cela parle par expérience. Cela aussi est une grande consolation pour ceux qui souffrent et manquent de tout. C’est un honneur particulier pour eux d’être si proches de Lui et de Lui ressembler. Qu’il en soit ainsi pour toi aussi, si tu souffres à cause de son nom (Lc 6:22-23 ; Act 5:41 ; Php 3:10-11).
La tribulation entraîne aussi la pauvreté. Ils manquent de nourriture. Le Seigneur le sait. Il les réconforte en soulignant leurs richesses spirituelles. Tu peux gagner le monde entier, mais à quoi bon si tu perds ton âme (Lc 9:25) ? Cependant, tu peux avoir la plus grande paix et la plus grande joie dans ton âme au milieu de la plus grande pauvreté si tu te souviens de Christ et que tout ce qu’Il est en Lui t’appartiennent. Ce que tu possèdes dans Christ t’appartient pour l’éternité. Ces trésors sont dans le ciel et intouchables par les gens sur la terre qui peuvent te prendre tout ce qui t’appartient ou même te priver de nourriture.
Une épreuve douloureuse supplémentaire est l’outrage des personnes qui font profession d’être « Juif », c’est-à-dire qui prétendent appartenir au peuple de Dieu. Comme dans l’église à Éphèse (verset 2), il y a ici aussi ceux qui prétendent posséder la vraie intelligence et la vraie connaissance et qui se sentent au-dessus des autres. Ils prétendent être le véritable peuple de Dieu, à l’exclusion des autres.
Cette attitude se retrouve tout au long de l’histoire de la chrétienté. Tu dois aussi y faire face aujourd’hui. Ce sont surtout les soi-disant chrétiens qui empêchent les vrais chrétiens de rester fidèles à la parole de Dieu. Qu’il s’agisse de l’église ou de la cohabitation, dès que tu laisses la parole de Dieu s’exprimer à ce sujet, tu attires sur toi l’outrage des chrétiens de nom. De telles personnes ne sont pas guidées par la parole de Dieu, mais sont des porte-parole de Satan. Ne te laisse pas intimider par eux, mais reste fidèle à la Bible.
V10. Avec les mots « ne crains en aucune manière ce que tu vas souffrir », les croyants – et toi de même – sont encouragés à affronter l’avenir sans crainte, même si cet avenir implique certainement des souffrances. Ils sont préparés à la souffrance. La tribulation, la pauvreté et l’outrage sont déjà assez pénibles, mais il y a pire à venir. Il n’y a pas seulement la persécution, mais aussi le fait d’être saisi. La liberté a disparu, et dans les limites fixées par Dieu, Satan a le pouvoir d’agir sur ce qui arrive au croyant et cela peut aller jusqu’à devoir passer par la mort.
Le Seigneur a son propre objectif dans tout cela. L’épreuve sert à purifier la foi et à purifier la vie (1Pie 1:6-7) et non pas à faire tomber le croyant. On ajoute aussi qu’Il fixe la limite de la tribulation, c’est-à-dire qu’Il en détermine la durée (cf. Dan 1:12). La tribulation durera « dix jours » et pas un jour de plus. Aussi, Dieu a fixé le nombre de jours de la grande tribulation de la fin des temps et c’est 1260 jours, soit trois ans et demi, une période qui ne sera pas dépassée (Mt 24:21-22 ; Apo 11:2-3).
Prophétiquement, la période de dix jours a quelque chose de remarquable. Elle est liée à la période de l’histoire de l’église qui porte le caractère de Smyrne, c’est-à-dire les deuxième et troisième siècles de notre ère. En effet, dix grandes persécutions ont eu lieu pendant cette période. L’application prophétique est donc que la tribulation de dix jours fait référence à dix périodes distinctes au cours desquelles les croyants ont été opprimés par les dirigeants romains.
Le Seigneur exhorte son église éprouvée à Smyrne à être fidèle jusqu’à la mort, c’est-à-dire jusqu’à donner sa propre vie, s’il le faut. N’était-ce pas aussi son cas ? Aussi, pour les encourager, Il leur tend comme récompense « la couronne de vie » qu’Il leur donnera lui-même. Au-delà de la mort, l’ennemi ne peut aller (Mt 10:28). Jusque-là, le croyant est encouragé à rester fidèle. Ce qui vient ensuite, c’est la résurrection, le monde du Ressuscité. C’est donc vers cela que son regard est tourné.
V11. Bien que le message s’adresse à l’ensemble, la responsabilité individuelle est pleinement maintenue. Ce qui compte, c’est de savoir si tu as une oreille pour écouter « ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Si tu as compris le message destiné à l’ange de Smyrne et que tu veuilles l’écouter, tu fais partie des vainqueurs. Tu ne te laisses pas décourager par les épreuves, mais à travers toutes les oppositions, tu restes fidèle à Celui qui t’a acheté par son sang.
La récompense de cette fidélité jusqu’à l’extrême est que tu n’auras pas « à souffrir de la seconde mort ». Il s’agit d’une expression forte qui a la force de « en aucune façon imaginable ». Aussi, cette promesse est la part de chaque croyant, mais encore une fois, surtout pour les croyants qui sont exposés à la tribulation et qui font face à la mort, c’est un grand encouragement. L’ennemi a le pouvoir, c’est-à-dire qu’il lui est permis, de les faire mourir de la première mort (Mt 10:28). Mais ils peuvent savoir que la seconde mort, c’est-à-dire l’enfer (Apo 20:14), est vaincue pour eux et n’a aucun pouvoir sur eux.
Relis Apocalypse 2:8-11.
A méditer : De quelle manière as-tu été confronté à la tribulation, à la pauvreté et à l’outrage ?
12 - 17 Le message adressé à Pergame
12 À l’ange de l’assemblée qui est à Pergame, écris : Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants : 13 Je sais où tu habites, là où est le trône de Satan ; et tu tiens ferme mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours où Antipas était mon fidèle témoin, [lui] qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite. 14 Mais j’ai quelques choses contre toi : c’est que tu as là des gens qui s’attachent à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balac à jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent ce qui est sacrifié aux idoles et pour qu’ils commettent la fornication. 15 Ainsi tu en as, toi aussi, qui s’attachent de même à la doctrine des Nicolaïtes. 16 Repens-toi donc ; sinon je viens à toi rapidement, et je combattrai contre eux avec l’épée de ma bouche. 17 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. À celui qui vaincra, je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc avec, sur le caillou, un nouveau nom écrit que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit.
V12. Une nouvelle période s’ouvre dans l’histoire de l’église. Cette période est représentée par l’église à Pergame. À Smyrne, tu as vu la période des persécutions des chrétiens. Après cette période, une période de paix éclate dans l’histoire de l’église, à partir de l’année 313. Cette année-là, l’empereur Constantin le Grand se convertit extérieurement au christianisme et le christianisme devient religion officielle. Il devient avantageux de devenir chrétien car cela procure un emploi, de l’argent et du prestige.
Satan change alors de tactique. À Smyrne, il incite les dirigeants païens à le persécuter. C’est là qu’il s’est révélé sous la forme d’un « lion rugissant » (1Pie 5:8). Cependant, ses tentatives d’éradication du christianisme n’ont pas abouti. À Pergame, il devient un protecteur du christianisme et « se déguise en ange de lumière » (2Cor 11:14). Il fait en sorte que l’église se sente chez elle dans le monde et que l’église s’engage à rester agréablement dans le monde.
Mais Il y a quelqu’un qui voit clair dans cette ruse. C’est « celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants », c’est-à-dire la parole de Dieu (Héb 4:12). Seulement par la parole de Dieu, tu peux discerner les ruses de Satan. Si Satan ne réussit pas à t’abattre par des revers et des épreuves, il essaiera de te rendre infidèle à ta vocation de chrétien par le luxe et la prospérité. Il fera tout son possible pour te faire oublier que tu es lié à Christ dans le ciel, Lui qui a été rejeté sur la terre. En lisant la parole de Dieu et en voulant vivre selon elle, tu resteras fidèle à ta vocation céleste.
V13. Le Seigneur commence par dire qu’il sait que l’église habite « là où est le trône de Satan ». se trouver là où est le trône de Satan n’est pas coupable, c’est inéluctable. En revanche, il est coupable d’y habiter. « Habiter » a le sens de se sentir chez soi quelque part, pas seulement rester quelque part, mais y avoir tous ses intérêts et y être lié.
Mais comment l’église peut-elle se sentir chez elle là où Satan a son trône, là où il règne ? Satan est « le chef du monde » (Jn 14:30). Il dirige le monde et le soumet à sa volonté. L’église a été retirée du monde (Gal 1:4), pour ne faire qu’un avec la Tête glorifiée dans le ciel (Éph 4:15-16). Il n’est pas dans l’intention de Dieu que les chrétiens prennent pied dans le monde, qu’ils s’y sentent chez eux. Cependant, par la ruse de Satan, l’église ne s’est pas attachée à la Tête, mais a pris ses aises sur la terre (Php 3:19).
Cependant, le Seigneur note également que l’église de Pergame a tenu ferme aux éléments de base du chrétien. Ils ont tenu ferme au nom de Christ et n’ont pas juré par le nom de César. Ils n’ont pas non plus abandonné la foi en Lui, le Fils de Dieu et le Fils de l’homme, et en son œuvre de rédemption. Ils n’ont pas succombé à l’inimitié dont ils étaient l’objet de la part du monde malgré leur lien avec lui. La tolérance du monde à l’égard d’un christianisme mondain n’a pas vraiment changé de nature, comme le montre ce qui est arrivé à Antipas.
La fidélité au nom du Seigneur suscitera toujours la haine du monde. Le Seigneur appelle Antipas « mon fidèle témoin ». C’est un grand hommage qui est rendu à ce témoin. Antipas signifie ‘contre tous’. Même si les masses étaient tentées par un christianisme facile, il est allé à contre-courant et a témoigné de son Seigneur.
Il convient de noter que le mot grec pour témoin est ‘martus’, qui signifie ‘martyr’. La voix d’Antipas ne pouvait être réduite au silence que par la mort. Ce fut aussi le sort de témoins antérieurs, tels que Jean le baptiseur (Mc 6:16-18), les prophètes (Mt 23:34) et, surtout, le Seigneur Jésus (Apo 1:5). Ce que Christ a été pour Dieu, Antipas l’a été pour Christ.
V14. Après l’éloge que le Seigneur Jésus fait néanmoins de cette église aussi, Il leur adresse ce qu’Il a contre eux. Il leur reproche leur attitude tolérante à l’égard des docteurs qui propageaient une erreur doctrinale et qui se trouvaient au milieu d’eux. Leur enseignement erroné est appelé « la doctrine de Balaam ». La perversité de cet enseignement est le mélange astucieux de la vérité avec le mensonge et des enfants de Dieu avec le monde. Balaam a incité les Israélites à manger de « ce qui est sacrifié aux idoles » et à ce « qu’ils « qu’ils commettent la fornication » (Nom 25:1-2 ; 31:16).
C’est la grande ruse de Satan qui a tant de succès aujourd’hui aussi. Tu la vois partout où les principes mondains se sont implantés dans l’église. « La doctrine de Balaam » pénètre dans l’église si tu la considères comme une organisation ou une entreprise. Pour qu’une entreprise fonctionne bien, il faut mettre en place des structures, assigner des tâches, donner une place aux groupes consultatifs. L’église a un produit dont il faut faire la publicité et qu’il faut rendre attrayant à l’achat. La reconnaissance du nom du groupe est importante. L’influence politique est aussi importante.
Ce développement se retrouve tout au long de l’histoire de l’église depuis Pergame. Les partisans et les défenseurs d’un tel développement sont qualifiés d’« adultères » par Jacques (Jac 4:4). Il s’agit d’une prostitution spirituelle lorsque l’église s’unit au monde. Manger de ce qui est sacrifié aux idoles se retrouve aussi dans le christianisme au sens spirituel. Lorsque j’ai visité un bâtiment d’église quelque part récemment, j’ai encore été choqué de voir des gens embrasser des images de saints et s’incliner avec révérence devant elles. L’adoration de Marie et du pape est indéracinable. D’innombrables personnes s’y adonnent et ‘mangent’ des sacrifices aux idoles. Marie et le pape sont consacrés par l’église non pas à Christ mais à Satan. L’honneur qui leur est fait est reçu par les démons.
V15. Dans le sillage de la doctrine de Balaam, on trouve « la doctrine des Nicolaïtes ». Celui-ci avait aussi pris racine à Pergame et le Seigneur doit les blâmer pour cela aussi. Ce qui, à Éphèse, ne consistait encore qu’en œuvres et était aussi haï (verset 6), est ici déjà élevé au rang de doctrine. Comme indiqué au verset 6, Nicolaïtes signifie ‘vainqueurs du peuple ou des laïcs’. Ces vainqueurs du peuple se considèrent comme le clergé et considèrent les membres de l’église comme des laïcs. En parlant de ‘la doctrine des Nicolaïtes’, la distinction entre clergé et laïcs est élevée au rang d’une institution.
Tu peux déjà remarquer cette distinction dans les noms adoptés par le clergé dans la chrétienté depuis le troisième siècle. C’est à cette époque, par exemple, que l’évêque romain a été appelé pour la première fois ‘papa’, d’où le mot ‘pape’ que nous connaissons. Ce mal s’est installé profondément dans la chrétienté, il y est incrusté.
V16. Après les dénonciations suit non pas le jugement, mais l’appel : « Repens-toi donc. » On ne peut pas y voir autre chose qu’une preuve de grâce. Le Seigneur donne l’occasion de se repentir avant de juger. L’église peut répondre à l’appel en coupant les liens avec le monde et en éliminant de son sein ceux qui adhérents aux enseignements corrompus. Si cela n’est pas fait, Christ viendra les juger par sa Parole.
Le mal dans l’église doit toujours être jugé par la Parole. Si l’église ne le fait pas, c’est lui-même qui le fera. D’ailleurs, tu vois ici une distinction entre d’une part l’ange et les fidèles, « Je viens à toi », et d’autre part les adeptes d’enseignements erronés, « je combattrai contre eux ». Nous voyons ici les deux groupes – désignés par « toi » et « eux » – présents dans cette église.
V17. Ici, l’appel à écouter est lancé avant même que la parole ne soit adressée aux vainqueurs. C’est-à-dire que l’ensemble est adressé, tandis que ce qui est dit doit être mis en pratique personnellement par chaque croyant.
Chaque croyant qui écoute l’appel est un vainqueur. La victoire est remportée par chacun de ceux qui ne se laissent pas emporter par les dangers qui menacent cette église. Une telle personne est un véritable pèlerin qui ne subit pas l’influence du chef de ce monde.
Pour pouvoir vaincre dans une situation où l’église en est venue à se sentir chez elle dans le monde et a laissé entrer la pensée du monde en son sein, il est nécessaire que le croyant vive dans une association cachée avec Dieu dans la puissance de la Parole. « La manne cachée » fait référence au Fils de Dieu, qui s’est fait Homme pour nous donner la vie. Il s’est humilié et est entré dans toutes nos circonstances. C’est avec ce pain que les puissants, c’est-à-dire les anges, ont nourri le peuple de Dieu dans le désert (Psa 78:25). En conséquence, la manne pour le peuple de Dieu était là pour être prise chaque matin, tout au long de la traversée du désert de quarante ans (Exo 16:13-15).
C’est ainsi que Christ doit être notre nourriture quotidienne. Lorsque l’église retourne au monde, son cœur se nourrit « d’oignons et d’ail » d’Égypte (Nom 11:5). Tu peux comparer cela aux feuilletons télévisés et aux magazines à potins. Ça a l’air épicé, assaisonné, mais ça n’a aucune valeur nutritive et ça pue.
Les vainqueurs sont ceux qui, comme Christ, ont vécu séparés du monde. C’est à eux que Christ lui-même promet « la manne cachée ». Cela signifie que Lui, qui a été parfaitement séparé pour Dieu dans sa vie sur la terre, racontera au vainqueur sa façon admirable de vivre sur la terre.
« Un caillou blanc » indique l’approbation et l’appréciation. Dans la jurisprudence, elle signifiait l’acquittement. Lors d’une élection, donner un caillou blanc permettait de faire connaître sa préférence pour une personne. C’est ce que le Seigneur Jésus fera avec le vainqueur à Pergame. Il exprime la communion personnelle entre le Seigneur Jésus et le vainqueur.
Le « nouveau nom » sur le caillou est le nom du croyant par lequel il est inscrit dans les cieux (Ésa 62:2 ; 65:15 ; Lc 10:20 ; Héb 12:23). C’est un nom « que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit ». Cela indique que bien que dans le ciel nous jouissions de choses ensemble avec d’autres, il y a aussi un lien personnel avec le Seigneur Jésus et une joie dans le Seigneur Jésus qu’un autre ne partagera pas.
Relis Apocalypse 2:12-17.
A méditer : Que signifie pour toi ta séparation du monde ?
18 - 29 Le message adressé à Thyatire
18 À l’ange de l’assemblée qui est à Thyatire, écris : Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain brillant : 19 Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta patience, et tes dernières œuvres qui dépassent les premières. 20 Mais j’ai contre toi que tu laisses faire la femme Jézabel qui se dit prophétesse : elle enseigne et égare mes esclaves [en les entraînant] à commettre la fornication et à manger ce qui est sacrifié aux idoles. 21 Je lui ai donné du temps pour se repentir ; mais elle ne veut pas se repentir de sa fornication. 22 Voici, je la jette sur un lit, et ceux qui commettent l’adultère avec elle, dans une grande tribulation, à moins qu’ils ne se repentent de ses œuvres ; 23 et je frapperai de mort ses enfants ; et toutes les assemblées connaîtront que c’est moi qui sonde les reins et les cœurs ; et je vous donnerai à chacun selon vos œuvres. 24 Mais à vous, aux autres qui sont à Thyatire, à tous ceux qui n’ont pas cette doctrine, qui n’ont pas connu (comme ils disent) les profondeurs de Satan, je dis : Je ne vous impose pas d’autre charge ; 25 seulement, ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu’à ce que je vienne. 26 Celui qui vaincra et celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, je lui donnerai autorité sur les nations ; 27 il les fera paître avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, comme moi aussi j’ [en] ai reçu [pouvoir] de mon Père ; 28 et je lui donnerai l’étoile du matin. 29 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.
V18. Cette église montre prophétiquement la période la plus sombre de l’histoire de l’église. À Pergame, l’église était sous la protection du monde. À Thyatire, l’église gouverne le monde. C’est la période où l’église catholique romaine a conquis et exercé le pouvoir séculier. On pense généralement que cette période a commencé en l’an 590 avec l’élection de Grégoire le Grand comme premier pape et qu’elle a duré jusqu’à la Réforme au début du seizième siècle. Pendant cette période, le pape disposait d’un pouvoir si grand qu’aucun roi ou monarque ne pouvait lui résister. Dans cette église dirigeante, tu vois ce que le Seigneur Jésus appelle « la femme Jézabel » au verset 20.
Le Seigneur Jésus s’adresse à Thyatire en tant que Fils de Dieu. En tant que Fils de Dieu, Il est le fondement de l’église (Mt 16:16-18). Cette affirmation est diamétralement opposée à celle de l’église catholique romaine qui prétend que Pierre est le rocher et en même temps le premier pape. Chaque pape suivant est considéré comme le successeur de Pierre.
En tant que Fils de Dieu, le Seigneur Jésus est aussi Fils sur sa maison (Héb 3:6). Cela contraste avec « la femme Jézabel » qui prétend que l’église est sa maison. Contre le mal de l’église catholique romaine, le Fils de Dieu se présente comme Celui qui a « des yeux comme une flamme de feu ». Cela indique son intelligence divine avec la capacité de juger le mal. Il jugera tout ce qui est contraire à sa sainteté et le fera en suivant le chemin d’une justice parfaitement claire, ce qui est indiqué par « ses pieds » qui « sont semblables à de l’airain brillant ». Tu as aussi vu ses yeux et ses pieds en Apocalypse 1 (Apo 1:14-15).
V19. Bien que la situation de l’église à Thyatire soit un point bas dans l’histoire de l’église, le Seigneur y voit aussi des choses dignes de louanges. En fait, ses louanges sont plus abondantes que celles qu’Il a pour les autres églises. C’est parce que dans une période aussi sombre, la fidélité des fidèles brille d’autant plus. Au cours du sombre Moyen Âge, alors qu’il y avait peu de lumière, il y avait une grande foi et une grande consécration parmi ceux qui aimaient le Seigneur Jésus de tout leur cœur. Par exemple, les Vaudois et les Albigeois qui ont résisté aux erreurs grossières de la puissante église de Rome.
Le Seigneur parle de « tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta patience ». Il nomme chaque aspect de leur engagement et de leur dévouement individuellement et le souligne par le « ton/tes/ta » répété. Il prête attention à chaque détail de l’expression de leur fidélité. Il peut même leur dire que « tes dernières œuvres [...] dépassent les premières ». Au lieu de les mettre sous pression, Il observe les améliorations qui sont visibles en eux.
V20. Il doit ensuite leur dire ce qu’Il a contre eux : ils laissent faire « la femme Jézabel qui se dit prophétesse ». Elle représente l’élément étranger à l’église qui n’y a pas sa place, tout comme la Jézabel historique n’avait pas sa place dans le peuple de Dieu (1Roi 16:31), mais en avait pris le contrôle. Dans la foulée, elle se vante d’être une « prophétesse », c’est-à-dire qu’elle prétend prononcer des paroles qui viennent de Dieu. C’est la papauté. Le Seigneur Jésus blâme l’ange de l’avoir laissée faire. C’est un grand péché. C’est tolérer ce que Dieu hait.
Jézabel « enseigne ». C’est ce que fait l’église catholique romain : elle s’arroge une autorité doctrinale. Le système ecclésiastique, représenté par une femme (cf. Zac 5:5-11), prétend posséder la vraie doctrine et ne peut pas commettre d’erreurs doctrinales. Elle décide de la doctrine et de la vie de ses confesseurs. En prétendant parler de manière infaillible – ce qu’on appelle ex cathedra, c’est-à-dire parler avec autorité depuis Rome par le pape – elle essaie de tromper les esclaves du Seigneur et de les conduire à l’apostasie. Tu vois ici que la doctrine de Balaam défendue par certains à Pergame (verset 14) est enseignée et apportée comme une tromperie par cette femme, l’église dans son ensemble. Le levain de Pergame continue d’agir à Thyatire.
V21. Le Seigneur a été patient avec elle pendant longtemps. Cette longue patience a rendu la persistance de sa méchanceté d’autant plus évidente. Il n’y a pas seulement de l’aveuglement et de l’ignorance, mais une volonté qui agit en rébellion contre Dieu. « Elle ne veut pas se repentir de sa fornication. » Elle ne veut pas rompre avec le monde. L’exercice de l’autorité ‘se ressent’ trop bien en elle.
V22. Parce qu’elle ne veut pas se repentir, le jugement est invoqué et s’abattra inévitablement sur elle. Le « lit », symbole de sa prostitution et de son plaisir, est transformé par Dieu en symbole de maladie et de douleur. Le fait que Dieu « la jette sur un lit » signifie qu’il l’abandonne à ses voies de corruption.
Cependant, le jugement de Dieu ne frappe pas seulement l’église catholique romaine. Il frappe aussi « ceux qui commettent l’adultère avec elle ». Cela concerne toutes les églises qui poursuivent l’œcuménisme avec elle. Plusieurs églises protestantes sont aussi désireuses de participer à l’influence de la politique du monde et cherchent donc à se rapprocher de l’église catholique romaine. Cette église les engloutira. Le système ecclésiastique qui émergera alors est appelé « Babylone la grande » et sera jugé par Dieu (Apo 17:1-18 ; 18:1-24). Cependant, pour ceux qui l’ont rejointe, sans être encore comptés parmi eux, il semble y avoir la possibilité de se repentir encore de ses œuvres.
V23. Les « enfants » de Jézabel sont les incrédules qui font partie du système et en sont coresponsables. Ce sont des esprits communs, des personnes dont Jézabel est la mère spirituelle. Ils sont tués par le Seigneur. Chaque vie est ôtée par Lui.
Au moyen de ce jugement, toutes les autres églises, c’est-à-dire le reste de la chrétienté, sauront qu’il vient de Dieu et qu’Il agit en parfaite connaissance de cause. Il est possible qu’elles aient été attirées par les enseignements de Jézabel. Par la mort que le Seigneur y apporte, elles réaliseront à quel point elle était dépravée. Le jugement du Seigneur sera exercé par Lui selon le degré de responsabilité de chacun de ceux qui sont à Thyatire. Cela s’applique à l’ange, à Jézabel et à ses enfants, ainsi qu’à ceux qui ont commis l’adultère avec Jézabel.
V24. Le Seigneur s’adresse maintenant à un reste de fidèles à Thyatire. Comme caractéristiques, Il mentionne qu’ils n’ont pas accepté les faux enseignements de l’église catholique romaine, et qu’ils ne se sont pas engagés dans « les profondeurs de Satan », c’est-à-dire l’occultisme de cette église.
Le Seigneur ne leur impose « pas d’autre charge ». Il ne dit pas encore ici qu’ils doivent en sortir. À Sardes, Il leur en donnera l’occasion. À la fin des temps, dans lesquels nous vivons maintenant, l’appel retentit : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez [rien] de ses plaies » (Apo 18:4). Cela indique qu’il y aura des fidèles dans l’église catholique romaine jusqu’à la venue du Seigneur.
V25. Ce que les fidèles ont n’est pas grand-chose. Pourtant, le Seigneur les appelle à tenir ferme jusqu’à sa venue. Thyatire, ou le catholicisme romain, subsistera jusqu’à la venue du Seigneur. Cela contraste avec les trois églises précédentes qui ont eu leur temps dans l’histoire prophétique et sont passées. Thyatire ne sera pas remplacée par Sardes, mais Sardes en émergera et se développera à côté de Thyatire. Sardes est le protestantisme qui continuera d’exister à côté du catholicisme romain.
V26. À Thyatire aussi, le Seigneur a une promesse pour les vainqueurs. Cependant, Il ne parle pas seulement de vaincre mais aussi de garder ses œuvres. Ses œuvres sont celles qu’Il a commandées et qui ont été accomplies par sa puissance. Il y a ici une double condition. À ceux qui l’accomplissent, il promet qu’ils participeront à son gouvernement sur les nations. Thyatire a gouverné et ils n’y ont pas participé. Maintenant, ils peuvent régner avec le Seigneur. Ceux qui ont refusé d’exercer l’autorité sur le monde pendant l’absence du Seigneur Jésus recevront l’autorité de sa part au jour de sa gloire (cf. 1Cor 4:8-9).
V27. Le vainqueur paîtra « avec une verge de fer », c’est-à-dire une verge qui ne peut être brisée. Son gouvernement consiste à « paître », c’est-à-dire à conduire, garder et protéger, les nations qui sont entrées dans le royaume de paix.
Son gouvernement consiste aussi à briser les méchants païens. L’exercice de ce jugement est attribué au Seigneur Jésus (Psa 2:9), mais il est ici aussi déclaré applicable aux vainqueurs de Thyatire. Tout don de pouvoir par le Seigneur Jésus est le don d’un pouvoir qu’Il a lui-même reçu de son Père (cf. Mt 11:27 ; 28:18 ; Jn 3:35 ; 5:22,27 ; 13:3).
V28. Comme récompense supplémentaire, le vainqueur reçoit des mains du Seigneur Jésus « l’étoile du matin ». L’étoile du matin, c’est le Seigneur Jésus lui-même (Apo 22:16). Cela signifie qu’en guise d’encouragement, Il se présente à eux d’une manière particulière comme Celui qui vient pour son église (2Pie 1:19). Avant de se lever comme « le soleil de justice » (Mal 3:20), Il se lèvera comme « l’étoile du matin » pour faire entrer son église au ciel, y compris les fidèles de Thyatire. Ils ne périront pas lors du jugement de Babylone.
V29. Le message à Thyatire se termine par un appel aux quelques personnes qui ont une oreille pour écouter, c’est-à-dire pour écouter ce que l’Esprit dit aux églises. C’est particulièrement significatif dans ce cas, car cela contredit ce que dit l’église catholique romaine : ‘Écoutez ce que dit l’église.’
Ici, pour la première fois, cet appel vient après la promesse pour le vainqueur. Dans les églises précédentes, chaque église dans son ensemble était appelée. Maintenant, cet appel est adressé seulement aux vainqueurs. Ils écoutent la voix de l’Esprit qui s’adresse aux églises. Toute la chrétienté ne peut plus se repentir. L’Esprit parle encore aux églises, mais seul un reste fidèle, et non l’ensemble, est censé écouter.
Relis Apocalypse 2:18-29.
Méditer : Quelles caractéristiques de « la femme Jézabel » reconnais-tu dans la chrétienté ?