1 - 4 La grande prostituée
1 Puis l’un des sept anges qui avaient les sept coupes vint me parler et dit : Viens ici ; je te montrerai la sentence de la grande prostituée qui est assise sur de grandes eaux, 2 avec laquelle les rois de la terre ont commis la fornication ; et ceux qui habitent sur la terre ont été enivrés du vin de sa fornication. 3 Alors il m’emporta en esprit dans un désert : et je vis une femme assise sur une Bête écarlate, pleine de noms de blasphèmes, qui avait sept têtes et dix cornes. 4 La femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, parée d’or, de pierres précieuses et de perles ; elle tenait dans la main une coupe d’or pleine d’abominations, et les impuretés de sa fornication.
V1. Dans le chapitre précédent, tu as été témoin des jugements finaux sur la terre, exécutés par sept anges au moyen de sept coupes. Avec cela, le courroux de Dieu s’est apaisé (Apo 15:1). Dans la description des jugements, un seul verset du chapitre précédent mentionne aussi le jugement sur la grande Babylone (Apo 16:19). En Apocalypse 17-18, Jean, et nous avec lui, recevons une explication détaillée de ce jugement. Il reçoit cette explication de l’un des sept anges qui avaient les sept coupes, c’est-à-dire de quelqu’un d’impliqué, de quelqu’un qui sait de quoi il s’agit.
Mais il n’y a pas seulement une explication verbale. Jean a aussi l’occasion de voir quelque chose. L’ange invite Jean à venir avec lui dans un endroit où il veut lui montrer quelle va être la fin de la grande Babylone.
Avant cela, l’ange informe Jean de ce qu’il va voir. Il deviendra le témoin oculaire du jugement de la ville présentée comme « la grande prostituée » (verset 18 ; cf. Ésa 1:21). Selon la description qui suit, cela indique qu’il s’agit de l’église catholique romaine. Il observe en outre que la prostituée « est assise sur de grandes eaux ». Ce que sont ces grandes eaux est indiqué au verset 15. Ce sont les peuples de la terre et plus particulièrement les peuples appartenant à l’empire romain restauré, ce qui est évident au verset 16.
La prostituée est l’église qui est chrétienne de nom et prétend représenter Christ, mais qui, dans la pratique, s’est complètement alliée au monde (les « grandes eaux »). Jean voit l’église catholique romaine dans le lien qu’elle a établi avec les rois de la terre. Son infidélité est donc évidente de par ses expressions d’appréciation envers les gouvernements du monde.
Le fait qu’elle « est assise sur » indique qu’elle a autorité sur de nombreux gouvernements. Tu vois cela surtout dans les pays où l’église catholique romaine a de nombreux adeptes. Dans sa dépravation, elle manipule ces gouvernements. Elle prétend défendre une bonne cause, mais en réalité, elle est à la recherche du pouvoir.
L’église catholique romaine a prétendu être la véritable église et la véritable épouse de Christ, comme aucune autre église. Elle a aussi fait preuve de pratiques mondaines et démoniaques comme aucune autre église dans son histoire, et ce, de la façon la plus odieuse qui soit. C’est vraiment une anti-église qui est montrée et jugée dans sa vraie nature dans ce chapitre et dans celui qui suit.
Tout ce qui est dit de cette fausse église montrera clairement que l’appellation « grande prostituée » est parfaitement justifiée. Elle prétend être l’épouse de Christ, mais elle est une prostituée. Et elle n’est pas n’importe quelle prostituée, non, elle est la « grande » prostituée. On ne peut imaginer plus grande contradiction avec une relation matrimoniale telle que créée par Dieu.
Pour avoir une idée encore plus profonde du contraste gigantesque entre la véritable église et la fausse église, il suffit de comparer les versets 1-5 de ce chapitre avec ce qui est dit de la véritable église en Apocalypse 21 (Apo 21:9-11).
V2. Les « rois de la terre », les dirigeants du monde, ont cherché à se rapprocher d’elle. Ils ont accepté son invitation. Bien sûr, ils ne l’ont fait que pour des raisons purement égoïstes. L’église catholique romaine est riche, puissante et influente. Avec empressement, ils ont donc accepté et bu « le vin de sa prostitution ». Ils en ont même été « enivrés ». En s’associant à elle, ils sont tombés sous son influence et en sont devenus intoxiqués. Ils ne voient pas clair dans ses véritables intentions. Quand celles-ci leur apparaîtront clairement, ils se retourneront contre la prostituée avec haine et la tueront (verset 16).
Les rois de la terre représentent les habitants des pays qu’ils gouvernent. Dans leurs rapports avec la grande prostituée, ils entraînent tous leurs sujets, c’est-à-dire tous « ceux qui habitent sur la terre ». Aujourd’hui, lorsque le pape se rend quelque part, il attire des foules. Tout le monde essaie de l’apercevoir. Dans sa position, il est l’aura du pouvoir de l’église. Les masses sont aveugles à sa prétention d’être le substitut de Christ. Pour elles, il est au même niveau que le Christ. Il est visible, influent et entouré de mysticisme et la foule se laisse prendre par cela.
V3. Il semble que l’ange montre à Jean une vision. Dans cette vision, il se voit emporté par l’Esprit « dans un désert ». Un désert est un terrain où règne la mort. Un désert est dépourvu de toute vie et de toute capacité à y vivre. Jean y voit « une femme », la grande prostituée du verset précédent. Le terrain de la mort s’avère être la demeure de la prostituée. Cette demeure représente bien son état spirituel. Elle est pleine de mort. Il n’y a pas de vie venant de Dieu et pas de vie avec Dieu.
Jean voit aussi comment cette femme « est assise sur une Bête écarlate ». Tu as déjà rencontré la description de cette Bête en Apocalypse 13 (Apo 13:1-8). Là, tu as vu que cette Bête représente l’empire romain restauré. Dans ce que Jean voit ici, il apparaît que l’église catholique romaine est assise sur la Bête, c’est-à-dire qu’elle la chevauche et la contrôle.
Cette scène symbolise ce que l’on connaît de l’histoire de l’église. En effet, il y a eu des périodes où le pape avait un pouvoir absolu sur les princes d’Europe. À la fin des temps, le pouvoir politique et religieux de l’église catholique romaine sera à nouveau grand. Tu peux voir cette augmentation de pouvoir dans l’ingérence de plus en plus emphatique du pape dans les événements mondiaux. Il reçoit les dirigeants du monde et ceux-ci le reçoivent.
Tu entends aussi des appels de plus en plus clairs du pape aux dirigeants du monde sur toutes sortes de questions liées à la vie sur terre. Avec ces appels, l’église catholique romaine donne l’impression de vouloir défendre une société juste et tolérante, pacifique. Elle donne aussi l’impression de vouloir réaliser cela avec les dirigeants du monde. Mais elle ne se préoccupe pas du fait que la Bête est « pleine de noms de blasphème », c’est-à-dire que toutes les différentes formes de blasphème sont présentes dans cette Bête. Tout ce qu’elle veut, c’est maîtriser ces « sept têtes et dix cornes ». Tu as vu ce que l’on entend par les sept têtes et les dix cornes en discutant d’Apocalypse 13:1.
V4. Maintenant, une autre description de la femme est donnée. Celle-ci montre que cette hideuse créature représente l’église catholique romaine :
1. Tu le vois à ses vêtements (verset 4), qui indiquent son penchant pour l’opulence mondaine.
2. De plus, elle est enivrée du sang des saints (verset 6), ce qui indique qu’elle a persécuté les vrais croyants par le feu et l’épée.
3. Dans ce contexte les sept têtes sont comme une représentation des sept collines (verset 9) sur lesquelles Rome est située et sur lesquelles il est dit que la femme est assise.
4. Enfin, il est dit sans équivoque que la femme est la grande ville (verset 18).
L’opulence dans laquelle elle baigne rend son lien avec le monde évident. Elle est parée de toute la splendeur terrestre et rivalise ainsi avec les dirigeants du monde. De même que la Bête a une couleur écarlate (verset 3), elle se pare des mêmes couleurs. Son opulence est si grande que les dirigeants du monde tirent même leur opulence de la sienne (Apo 18:3b). Son influence n’est donc pas seulement politique et religieuse. Elle a aussi beaucoup à offrir dans le domaine économique et participe aux échanges commerciaux, pour autant que cela lui rapporte, soit en devises fortes, soit en prestige et en influence.
La coupe qu’elle tient dans sa main est « pleine d’abominations, et des impuretés de sa fornication ». Le terme « abominations » désigne l’idolâtrie. L’église catholique romaine a introduit l’idolâtrie dans l’église chrétienne avec beaucoup de ruse, de détermination et de ténacité. La preuve la plus parlante est sa vénération de Marie et de nombreuses autres personnes qu’elle a canonisées.
J’ai récemment lu un article qui est très édifiant dans ce contexte. Il confirme que la vénération des saints est toujours aussi présente :
‘Les catholiques italiens qui espèrent le soutien d’un saint n’ont plus besoin de porter son portrait. Ils peuvent aussi télécharger l’image du saint sur leur téléphone portable. Tous les dirigeants catholiques romains ne sont pas satisfaits de ce nouveau service, qu’ils jugent grossier et trop commercial. ‘Nous avons découvert un vide sur le marché et nous l’avons comblé’, déclare Barbara Labate, de l’entreprise qui offre les saints sur les téléphones portables. Dans de nombreux taxis, voitures particulières et camions en Italie, un santino (portrait d’un saint) est accroché au tableau de bord. Des millions d’Italiens ont un santino dans leur portefeuille ou leur sac à main.’ [Fin de l’article]
Il est dit aussi que la coupe est pleine des « impuretés de sa fornication ». Cela indique à quel point elle s’est liée aux éléments du monde. Tu peux observer cela partout où l’église catholique romaine a pris pied dans des pays païens. Là, elle a christianisé les coutumes païennes au lieu de les abolir. Très astucieusement, elle a donné un vernis chrétien à l’idolâtrie qui a d’abord caractérisé ces peuples.
Tout ce que tu trouves dans la Bible à propos de Babylone est lié à l’idolâtrie. La première mention de Babylone, en Genèse 11, dans l’histoire de la construction de la tour de Babel (Gen 11:1-9), montre déjà ce lien. La poursuite pécheresse de l’unité et du pouvoir est venue du désir de l’homme d’être comme Dieu. Vouloir être comme Dieu est par essence de l’idolâtrie. Dieu n’est pas radié, mais Il est privé de sa véritable place. L’homme se met à la place de Dieu et décide comment Le servir. L’idolâtrie est née.
Cela inclut l’attribution d’une valeur spirituelle à quelque chose de visible et de tangible qui sert à satisfaire les sentiments spirituels de l’homme. Ici aussi, il existe un mélange odieux d’éléments mondains avec la religion, transformant cette dernière en prostitution. L’église catholique romaine est pleine de ces éléments. Il suffit de penser au crucifix, à l’autel et au chapelet, pour n’en citer que quelques-uns.
Relis Apocalypse 17:1-4.
A méditer : Quels sont les éléments d’idolâtrie que tu connais dans l’église catholique romaine ?
5 - 10 Le mystère expliqué
5 Sur son front [il y avait] un nom écrit : Mystère, Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. 6 Et je vis la femme enivrée du sang des saints et du sang des témoins de Jésus ; en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement. 7 L’ange me dit : Pourquoi es-tu étonné ? Je te dirai, moi, le mystère de la femme et de la Bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes. 8 La Bête que tu as vue était, et n’est pas et va monter de l’abîme, puis aller à la perdition ; ceux qui habitent sur la terre, dont les noms ne sont pas écrits dès la fondation du monde dans le livre de vie, s’étonneront, en voyant la Bête, de ce qu’elle était, et n’est pas, et sera présente. 9 C’est ici l’intelligence qui a de la sagesse : les sept têtes sont sept montagnes, là où la femme est assise ; 10 ce sont aussi sept rois : cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore venu et, quand il sera venu, il faut qu’il demeure pour peu de temps.
V5. Les sentiments religieux propagés et exprimés par l’église adultère sont reçus avec une gratitude démoniaque par les démons. En effet, l’Écriture indique clairement que Satan est derrière l’idolâtrie (1Cor 10:20). Toute admiration de ce qui est visible et tangible lui revient. Babylone n’est pas appelée « Mystère » pour rien. Bien qu’elle porte son nom visiblement, « sur son front », aux yeux de tous, son véritable caractère est néanmoins caché à tous ceux qui sont en son pouvoir. « Mystère » signifie qu’il faut faire preuve d’intelligence pour connaître le véritable caractère de Babylone. Ce véritable caractère est qu’elle est « la mère des prostituées et des abominations de la terre ».
Il faut un livre de la Bible comme celui de l’Apocalypse pour distinguer son vrai caractère. Le rapprochement des églises protestantes avec l’église catholique romaine montre qu’elle est encore un mystère pour beaucoup. Soit dit en passant, ce rapprochement se retrouve aussi de plus en plus chez les chrétiens évangéliques. À la lumière du rapprochement des églises et groupes protestants et évangéliques, son autre nom, « la mère des prostituées », est aussi significatif. Ce nom indique que l’église catholique romaine a des enfants qui la suivent dans son lien avec le monde. Elle est la mère de filles qui possèdent les mêmes traits de caractère qu’elle.
Tu peux le constater dans toutes les églises affiliées au Conseil œcuménique des églises, dont de nombreuses églises protestantes. Tu peux aussi le voir dans les églises d’état qui ont émergé de l’église catholique romaine. Chez elles, tu peux voir certaines caractéristiques de la prostitution spirituelle que l’on peut aussi observer dans l’église catholique romaine. Par conséquent, elles devraient être qualifiées de « filles » en termes moraux. Qu’elle soit aussi « la mère des abominations de la terre » signifie qu’elle a engendré l’idolâtrie, qu’elle en est l’origine. Regarde à nouveau l’explication du verset précédent.
L’aveuglement présent parmi les masses quant au véritable caractère de l’église catholique romaine est en partie dû au fait qu’il n’y a pratiquement pas d’étude personnelle de la Bible. Et si l’on lit la Bible, c’est souvent pour en tirer un bénéfice ‘pratique’, pour avoir une expérience. Cela doit faire du bien et le catholicisme romain, avec tous ses rituels et ses icônes, procure ce sentiment. C’est pourquoi son attrait est si grand. Qu’il y ait un avertissement écrit en grosses lettres sur son front ne suffit pas à réveiller la conscience des hommes.
V6. Jean voit comment la femme s’engage pleinement à exterminer les croyants. Ces « saints » ne sont pas les saints canonisés par l’église catholique romaine, mais ce sont les vrais saints aux yeux de Dieu. De tels saints excitent sa soif de sang. Sa soif de sang est aussi attisée par « les témoins de Jésus ». Ces croyants témoignent non pas de l’église catholique romaine comme étant la seule véritable église, mais de Jésus. Jésus est le nom du Seigneur qui fait référence à l’époque où Il était sur la terre dans l’humiliation, la pauvreté et l’insignifiance les plus totales. Cela contraste énormément avec l’opulence somptueuse dans laquelle baigne l’église catholique romaine.
Le sang versé par la femme la plonge dans la stupeur. Avec un plaisir diabolique, elle avale le sang jusqu’à ce qu’elle en soit excessivement saturée. La vue de celui-ci opère un « grand étonnement » chez Jean. De tels massacres et le plaisir lubrique et diabolique avec lequel ils se déroulent ne l’auraient pas surpris s’ils étaient attribués à l’empire romain. Aussi, nous ne devrions pas être surpris si le monde nous hait. Ce qui étonne Jean, c’est la nature cruelle de la femme qui prétend être la suppléante et la représentante de Christ. Au lieu d’être une protectrice du peuple de Dieu, elle persécute et tue ceux-là mêmes qui appartiennent à Christ. C’est la cause de son grand étonnement.
V7. Dans sa réponse à l’étonnement de Jean, l’ange dit que le fait que la femme se révèle ainsi ne devrait pas l’étonner. Cela ne doit pas non plus nous étonner outre mesure. Après tout, l’homme est capable de tout. N’est-ce pas précisément des personnes religieuses qui ont contribué à mettre à mort le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu ? Et comment cela s’est-il produit ? Parce qu’ils voyaient en Lui une menace pour leur position. Ainsi, tout système religieux cherche à chasser ou à bannir tous ceux qui remettent en cause son existence. Ce qui est selon la chair persécute toujours ce qui est selon l’Esprit (Gal 4:29).
L’ange explique ensuite le mystère. Il ajoute au mystère, qui au verset 5 ne concerne que la femme, celui « de la Bête » et ses caractéristiques. À ce mystère s’oppose un mystère d’un tout autre caractère. C’est le mystère de Christ et de l’église (Éph 5:32). Alors que ce mystère est associé à la pureté parfaite, à la sainteté et à l’unité dans le bien, ce mystère parle de ténèbres, de corruption et de tromperie.
V8. Jean reçoit une explication supplémentaire des choses déjà décrites ou brièvement signalées (Apo 11:7 ; 12:4 ; 13:1-9). L’ange explique ensuite ce que ces figures représentent. Il commence par la Bête.
Il mentionne d’abord quatre périodes de l’histoire de la Bête, qui est l’empire romain. Ces périodes sont décrites comme suit dans ce verset : « était », puis « n’est pas » et enfin « va monter de l’abîme ». La quatrième et dernière période est caractérisée par l’expression « aller à la perdition ».
1. La première période, « était », commence quand Rome est fondée en 753 av. J.-C. Depuis lors, elle a connu un développement constant et important, qui a culminé avec l’acquisition de la domination mondiale autour de 168 av. J.-C. L’empire romain a exercé une domination mondiale incontestée pendant plusieurs siècles, jusqu’à ce que la décadence s’installe aux quatrième et cinquième siècles après J.-C., avec finalement la chute de Rome en 476.
2. Alors commence la deuxième période, celle où l’empire n’existe pas, « n’est pas ». C’est la période dans laquelle nous nous trouvons encore depuis la chute de Rome. À l’heure actuelle, l’empire romain n’existe pas. Cependant, plusieurs personnes ont essayé d’établir cet empire pendant cette période, comme Charlemagne et Napoléon. Cette période a eu la durée la plus longue dans le temps.
3. Le temps approche à grands pas où la Bête « va monter de l’abîme ». C’est donc la troisième période. Par ces mots il est indiqué la période de la restauration de l’empire romain disparu et tu peux voir que cette restauration a une source particulière. Jamais auparavant un empire n’a surgi de l’abîme. Ce n’est pas un empire donné par Dieu, mais par Satan et ses démons. Il est d’origine démoniaque.
Cette origine est nouvelle. Jusqu’à présent, il n’y avait de gouvernement que de par Dieu (Rom 13:1-6 ; cf. Dan 2:37 ; 5:18). La Bête ne tient pas son autorité de Dieu, mais du Dragon. L’abîme est le domaine des démons (Apo 9:1-11). La restauration de cet empire fera l’objet d’une admiration universelle (Apo 13:3). Tu as aussi vu ces aspects en Apocalypse 13.
4. La quatrième période de ce royaume est celle de la destruction, elle est indiquée par l’expression « puis aller à la perdition ». Son règne prendra fin et ce sera par le jugement que le Seigneur Jésus exécutera (verset 14). Ceci est décrit plus en détail en Apocalypse 19 et nous reviendrons dessus lors de l’étude de ce chapitre.
V9. Pour comprendre ces choses, il faut « l’intelligence qui a de la sagesse ». L’ange donne des explications supplémentaires. Les « sept têtes » représentent les « sept montagnes » sur lesquelles Rome est située. Cela montre clairement que Rome est le centre politique de l’empire. De même, Rome est le centre de l’église, représentée par « la femme » assise sur les sept montagnes.
V10. Mais il y a une deuxième signification des sept têtes. Les sept têtes ne représentent pas seulement sept montagnes, elles représentent aussi « sept rois ». Comment cela s’accorde-t-il avec les dix cornes, dont nous savons qu’elles représentent aussi des rois (verset 12 ; Dan 7:24) ? L’explication est que les sept têtes représentent sept rois ou formes de gouvernement qui ont exercé le pouvoir l’un après l’autre. C’est ce qui ressort clairement de ce verset.
Nous parlons de « cinq » rois ou formes de gouvernement qui ont existé, de « l’un » qui existe maintenant – c’est-à-dire la forme impériale, à l’époque de Jean – et de « l’autre » qui est encore à venir. En ce qui concerne les dix rois ou dominateurs, nous lisons au verset 12 qu’ils règnent pendant une heure en même temps que la Bête, c’est-à-dire simultanément. Ce qui est appelé une période d’« une heure » au verset 12 est appelé « un peu de temps » ici. Tu sais par Apocalypse 13 qu’il s’agit de la période relativement courte de trois ans et demi.
À l’époque de Jean, il existait cinq formes de gouvernement. Il n’est pas possible d’identifier précisément de quelles formes il s’agit. Pour citer quelques possibilités, nous pouvons penser à des formes comme les rois et les consuls. Quoi qu’il en soit, à l’époque de Jean, la sixième forme existait, c’est-à-dire la forme impériale.
Relis Apocalypse 17:5-10.
A méditer : Quelle est l’explication de ce mystère ?
11 - 18 Les rois et la Bête contre la prostituée
11 La Bête qui était et qui n’est pas, est elle aussi un huitième ; elle fait partie des sept, et elle s’en va à la perdition. 12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais reçoivent pouvoir comme rois, une heure, avec la Bête. 13 Ceux-là ont une seule et même pensée, et ils donnent leur puissance et leur pouvoir à la Bête. 14 Ceux-là combattront contre l’Agneau ; et l’Agneau les vaincra – car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois – et avec lui ceux qui sont appelés, élus et fidèles. 15 Puis il me dit : Les eaux que tu as vues, là où la prostituée est assise, sont des peuples, des foules, des nations et des langues. 16 Quant aux dix cornes que tu as vues et quant à la Bête, celles-ci haïront la prostituée, la rendront déserte et nue, mangeront sa chair et la brûleront au feu ; 17 car Dieu a mis dans leur cœur d’exécuter sa pensée, et d’exécuter une seule et même pensée, et de donner leur royaume à la Bête, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. 18 Et la femme que tu as vue est la grande ville qui détient la royauté sur les rois de la terre.
V11. À l’époque de Jean, la sixième forme de gouvernement existe, c’est la forme impériale. La septième forme est encore à venir, car aujourd’hui nous vivons encore dans la période désignée par l’expression « n’est pas ». Il y a de fortes chances que cette septième forme soit celle où les dix rois s’associent volontairement et donnent ensemble leur pouvoir à la Bête, le chef de l’empire. L’empire est ici identifié à sa huitième et dernière forme d’état, qui est l’empire romain restauré avec son autocratie démoniaque. La Bête représente à la fois l’empire et son chef.
La septième forme est l’alliance des dix rois et la huitième est celle du règne du dictateur. De cette dernière forme de gouvernement, nous lisons qu’elle « fait partie des sept ». C’est-à-dire que c’est une forme connue par le passé et qu’elle ne sera donc pas considéré comme nouvelle. Il se peut donc tout aussi bien que ce soit la forme impériale. Ici aussi, il n’est pas possible d’indiquer de façon certaine le type de forme de gouvernement. Mais en regardant les informations dont nous disposons, la forme la plus plausible est sûrement la forme impériale. Dans tous les cas, c’est une forme dictatoriale.
V12. Les « dix cornes » ne sont pas sur la tête de la Bête, mais en sont distinctes. Ce sont les « dix rois » qui reçoivent le pouvoir en même temps que la Bête qui est vue ici comme le dernier dominateur de l’empire. Le fait que la Bête prenne le pouvoir aux dépens de trois de ces rois est mentionné en Daniel 7 (Dan 7:24-25), mais pas ici. Quand la bête règne, les rois sont aussi toujours au pouvoir. Ils gouvernent ensemble « avec la Bête ».
V13. Mais le pouvoir réel est entre les mains de la Bête, le dictateur. La raison en est que les dix rois s’associent pour former une confédération d’états, ou les états unis d’Europe occidentale. Ils donnent volontairement – peut-être contraints par leur propre incapacité à faire face à tous les problèmes – « leur puissance et leur pouvoir » pour les mettre entre les mains de la Bête.
V14. L’alliance monstrueuse de l’Europe unie culmine dans la rébellion de l’homme contre l’Agneau. Cet Agneau est appelé « Seigneur des seigneurs et Roi des rois ». Ces noms reflètent sa grandeur et sa majesté au-dessus de tout pouvoir et de toute autorité sur terre. Un seul mot mentionne l’issue de la guerre que les rois et la Bête, dans leur orgueil démesuré, s’aventurent à mener contre l’Agneau. L’issue ne fait aucun doute. « L’Agneau », ainsi que tous ceux qui sont déjà avec Lui dans le ciel et Le suivent depuis le ciel, « les vaincra ». C’est ce que décrit le chapitre 19 de l’Apocalypse (Apo 19:11-16).
Le Seigneur Jésus ne vient pas tout seul, mais avec « ceux qui sont appelés, élus et fidèles ». Personne ne peut être avec l’Agneau s’il n’est pas « appelé » (1Cor 1:9 ; 2Tim 1:9). Et ceux qui ont répondu à l’appel de Dieu l’ont fait parce qu’ils ont été « élus » par Dieu (Rom 8:29-30). Quant à leur vie sur la terre, les appelés et les élus sont reconnaissables à leur ‘fidélité’, à la confiance qu’ils ont placée en Lui et par laquelle ils ont affermi leur appel et leur élection (2Pie 1:10).
V15. Après que l’ange a montré à Jean, et à toi, ce que représentent la bête, les sept têtes et les dix cornes et comment elles périront, il explique la fin de l’autre personne dont il est fait mention dans le mystère (verset 7). Il revient brièvement sur ce que Jean a vu de la prostituée et rappelle la grande influence de cette femme, c’est-à-dire l’influence de l’église catholique romaine dans le monde entier.
V16. Mais au bout d’un certain temps son règne religieux ne sera plus toléré par le dictateur et les dix rois qui règnent avec lui. Toute forme de religion, même si c’est sous la forme dépravée du catholicisme romain, est pour le dictateur et ses compagnons quelque chose d’étouffant dont ils se débarrasseront.
Les rois et la Bête mettront fin à Babylone, à sa prostitution. Celle qui cherchait à exercer son pouvoir de manipulation sur le monde sera rendue « déserte et nue » par ce même monde. Elle n’aura plus de disciples et sera dépouillée de son pouvoir et de sa splendeur. Quelle que soit la richesse terrestre qu’elle possède, les rois la « mangeront », c’est-à-dire qu’ils se l’approprieront.
Enfin, ils « la brûleront au feu ». Il ne restera rien de toutes ses prétentions religieuses. Ses enseignements spirituellement dépravés et ses possessions terrestres n’ont apporté aucune protection. Elle est consumée par le feu du jugement que Dieu a exercé sur elle par l’intermédiaire de ceux avec lesquels elle a entretenu des liens si intimes et sur lesquels elle a exercé son pouvoir de façon si illégitime.
Brûler au feu est le jugement qui s’impose. Il est conforme à la loi qui exige que la fille d’un sacrificateur qui se prostitue soit brûlée au feu (Lév 21:9). Nous retrouvons ici l’œuvre de la septième coupe qui met fin à Babylone (Apo 16:19 ; cf. Ézé 23:25-29 ; 2Roi 9:30-37).
Les dirigeants du monde « haïront la prostituée », la prostituée et non la ville qui leur donne tant d’avantages. Ce qui se passe ici est toujours vrai. Les puissances politiques et économiques méprisent une église adultère qui danse pour obtenir influence et faveur, car elles voient clair dans son hypocrisie. De plus, leur haine n’est nourrie que par des motifs purement égoïstes. Avec encore plus de haine, ils font la guerre à l’Agneau. Ils ne tolèrent aucun pouvoir au-dessus d’eux.
V17. Dieu sait tout utiliser pour réaliser son projet. Il utilise la haine de la Bête et des rois contre toute religiosité pour juger la fausse église. Il leur mettra à cœur de la détruire (cf. Jug 9:23), car son projet s’accomplit à travers eux. Cela signifiera la fin du pouvoir religieux de Rome, mais pas encore la fin de son pouvoir politique, économique et culturel.
V18. Babylone, en tant que prostituée, a été jugée. Mais elle a un autre caractère qui est celui de ville. Cela indique l’importance politique et économique de l’église catholique romaine. Sur le plan religieux, son rôle a pris fin, mais elle doit aussi être jugée en tant que place forte politique et économique. La papauté est arrivée à son terme. La cité du Vatican doit encore être jugée. Nous en trouvons la description dans le chapitre suivant.
Relis Apocalypse 17:11-18.
A méditer : Pourquoi les rois et la Bête haïssent-ils la prostituée ?