1 - 10 Sortez du milieu d’elle
1 Après cela, je vis un autre ange descendre du ciel : il avait un grand pouvoir, et la terre fut illuminée de sa gloire. 2 Alors il cria d’une voix puissante : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue la demeure de démons, le repaire de tout esprit impur, le repaire de tout oiseau impur et exécrable ; 3 car toutes les nations ont bu du vin de la fureur de sa fornication ; les rois de la terre ont commis la fornication avec elle, et les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. 4 Puis j’entendis une autre voix venant du ciel, qui disait : Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez [rien] de ses plaies : 5 car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. 6 Donnez-lui comme elle vous a donné, et rendez-lui au double, selon ses œuvres ; dans la coupe où elle a préparé à boire, versez-lui le double. 7 Autant elle s’est glorifiée et a vécu dans le luxe, autant donnez-lui tourment et deuil. Parce qu’elle dit dans son cœur : Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve, et je ne verrai jamais de deuil, 8 – à cause de cela, en un seul jour viendront ses plaies, mort, deuil et famine, et elle sera brûlée au feu ; car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée ! 9 Les rois de la terre qui ont commis la fornication et qui ont vécu dans le luxe avec elle pleureront et se lamenteront sur elle, quand ils verront la fumée de son embrasement ; 10 se tenant à distance, par crainte de son tourment, ils diront : Hélas ! hélas ! la grande ville, Babylone, la ville forte ! Car en une seule heure ton jugement est venu !
V1. Après la représentation de Babylone sous la forme d’une femme (prostituée) et le jugement exercé sur elle, ce chapitre présente Babylone comme une ville et nous voyons aussi le jugement qui tombe sur elle. Lorsque Babylone est présentée sous la forme d’une femme, elle symbolise un système religieux. L’aspect ‘prostituée’ est lié à son infidélité et à son apostasie envers Dieu. Lorsqu’elle est présentée sous la forme d’une ville, Babylone symbolise alors une puissance politique, culturelle et économique, et c’est ce dont il est question dans ce chapitre.
Avec les mots « après cela, je vis un autre ange descendre du ciel », une nouvelle période s’ouvre, que l’on comprend d’après les mots « après cela », accompagnée de l’annonce d’un nouveau jugement par « un autre ange ». Le caractère impressionnant de son apparition est renforcé par l’ajout « il avait un grand pouvoir ». Par ailleurs, il ne semble pas non plus s’agir de n’importe quel ange. Il se peut que cet ange soit une manifestation cachée du Seigneur Jésus, étant donné les phénomènes qui l’accompagnent. De qui d’autre pourrait-on dire que « la terre fut illuminée de sa gloire » (cf. Ézé 43:2) ?
V2. Ce verset décrit la condition de Babylone après que Babylone comme la fausse église ait été dépouillée de son pouvoir religieux (Apo 17:16) et alors que les deux bêtes exercent leur pouvoir sur l’Occident ‘chrétien’ (Apo 13:1-18). D’une voix puissante, l’ange parle de la chute de Babylone. Tout le monde doit le savoir. Par ce mot « tombée » qui est répété, l’ange fait savoir au monde entier que la grande et impressionnante Babylone n’est plus debout, mais qu’elle est tombée de son piédestal.
Le mot « tombée » indique une chute soudaine et instantanée et que cette chute est irréversible (cf. Ésa 21:9). Elle ne se relèvera jamais. Aussi grande et riche qu’elle ait été, elle est tombée. Rien n’a pu empêcher ou arrêter sa chute.
Le temps au passé du verbe, « tombée », montre la certitude absolue de la prophétie. Au moment où Jean voit cela, il n’y a encore aucun signe de la chute de Babylone. Mais pour Dieu, le futur est présent, ou comme ici, même déjà arrivé, c’est-à-dire au passé.
Les « oiseaux » sont mentionnés ici, comme ils le sont souvent, dans un sens défavorable (Mt 13:31 ; Ésa 34:11-15 ; Jér 5:27 ; Dan 4:12). Le mot pour « demeure » utilisé ici n’apparaît qu’en Éphésiens 2 où il fait référence à la demeure de Dieu en Esprit (Éph 2:22). Ici, il fait référence à la demeure de l’esprit de l’adversaire de Dieu. En plus d’être une demeure, c’est aussi un « repaire » ou une prison. Si les démons et toutes sortes d’impuretés y ont leur demeure, ce système doit être profondément mauvais. Le verset suivant montre à quel point il est mauvais.
V3. Il y a, comme tu l’as vu plus haut, non seulement une prostitution religieuse mais aussi un lien économique avec le monde. Babylone n’est pas seulement un faux système religieux, mais aussi une grande puissance politique et économique dans le monde. Celle-ci a tenté les nations de boire à la coupe de vin qu’elle offrait. Le vin est ici associé à la « fureur » et à la « prostitution ». C’est la tromperie rusée de la prostituée qui prophétise que le commerce avec elle apporte bénéfice et joie, alors qu’en réalité ses intentions sont pernicieuses.
Les nations n’ont pas compris sa ruse et ont accepté avec empressement le commerce qu’elle leur proposait. En conséquence, les dirigeants des nations se sont engagés avec elle d’une manière répréhensible. Elle n’a pas caché son caractère de prostituée, mais les marchands se sont volontiers attachés à elle. De son opulence est découlé un grand pouvoir. Les marchands du monde ont vu en elle le gain financier et ont cherché à en profiter le plus possible.
Babylone (ou Rome) a acquis son opulence en grande partie en proposant à la vente le salut de l’âme. De nombreux milliards ont été versés à l’église catholique romaine par des personnes qui pensaient pouvoir ainsi assurer à leurs proches une place dans le ciel. Dave Hunt écrit dans l’un de ses livres (Die Frau und das Tier. Geschichte, Gegenwart und Zukunft der römischen Kirche ‘[La femme et la Bête. Histoire, présent et avenir de l’église catholique romaine’]) au sujet d’autres outrages liés à ces déformations flagrantes de l’évangile, qui ont induit en erreur plusieurs centaines de millions de personnes. Il rapporte des transactions financières corrompues, du blanchiment d’argent provenant du commerce de la drogue, du trafic de faux titres boursiers et de la collaboration avec la mafia (documentée dans des rapports de police) qui a longtemps reçu ses commissions du Vatican dans le monde entier.
La valeur des trésors artistiques que possède Rome est elle aussi impossible à estimer. L’église catholique romaine est de loin l’institution la plus riche du monde. Et tout cela alors que Christ et ses disciples vivaient dans la pauvreté. Christ a dit à ses disciples de ne pas s’amasser de trésors sur la terre (Mt 6:19). L’église catholique romaine n’en a pas tenu compte et a au contraire accumulé des richesses inégalables, sur lesquelles le pape a la haute main.
V4. Ce système impie, corrompu jusqu’à la moelle, ne peut être la demeure du peuple de Dieu. Aussi policé que soient les discours du pape ou de ses subordonnés, ce sont des voix de l’abîme. Pour le peuple de Dieu, il y a alors une voix du ciel qui appelle à quitter ce système. Il n’est pas possible d’y rester sans participer à ses péchés. Y rester, c’est aussi partager les plaies qui la frapperont. C’est le dernier appel des Écritures à sortir de ce qui sera bientôt jugé parce qu’on ne donne pas au Christ des Écritures sa véritable place. Le but de cette sortie de ce système corrompu est d’être une épouse pure devant le Seigneur.
Chaque croyant se voit ici rappeler la nécessité de se séparer de tout système religieux qui maintient un lien impur avec le monde impie. Au sens littéral, le commandement de sortir était adressé à Juda qui était en exil à Babylone (Ésa 48:20 ; 52:11 ; Jér 50:8 ; 51:6,9). La séparation du mal a été nécessaire pour les croyants à toutes les époques et continuera à l’être, même après l’enlèvement de l’église, comme c’est le cas ici. Pour nous, il s’agit de se séparer au sens spirituel et dans trois relations. Nous sommes appelés à nous séparer du monde (2Cor 6:17), du judaïsme qui rejette Christ (Héb 13:13) et des faux chrétiens (2Tim 2:19-22).
Au moment où la chute de Babylone aura lieu, l’église aura déjà été enlevée. Cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas de croyants parmi la fausse église qui sera encore là à ce moment-là. Le peuple de Dieu, qui est appelé ici à en sortir, est constitué de croyants qui sont parvenus à la repentance dans cette fausse église par l’action souveraine de l’Esprit de Dieu après l’enlèvement de l’église. Mais y rester est impossible. Dieu ne peut pas y être et va juger ce système corrompu. Même si quelqu’un n’a personnellement aucune part dans le mal qui prévaut dans ce système, une personne qui y reste est néanmoins souillée. C’est ce qui se produit en restant dans un tel système, car c’est contribuer au maintien et donc à la promotion du mal (cf. 2Jn 1:9-11).
V5. Les plaies qui vont s’abattre sur le Vatican sont tellement méritées que c’est un miracle que Dieu l’ait toléré aussi longtemps. Mais Dieu ne juge que lorsque la mesure de l’iniquité est pleine (cf. Gen 15:16). Dans le cas du Vatican, avec toutes ses richesses acquises au moyen de pratiques louches, le jugement intervient « car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel ». « Amoncelés » signifie littéralement ‘collés ensemble ou agglomérés comme les briques d’un bâtiment’. Lorsque ses péchés ont atteint cette hauteur et cette dimension, Dieu se souvient de ses iniquités. Cela ne signifie pas que Dieu les avait oubliées pendant un certain temps, mais qu’Il passe à l’action.
V6. La double mesure de rétribution correspond à sa propre façon d’agir en rendant le double lorsqu’il agit en jugement. Ses œuvres étaient caractérisées par une méchanceté abominable. Le double est dans le fait qu’elle prétendait être juste et fidèle, alors qu’elle était injuste et infidèle. Elle était hypocrite à tous points de vue. La coupe qu’elle donnait à boire était une coupe dans laquelle elle mêlait la vérité au mensonge et la bienfaisance à la cupidité. Elle présentait le ciel, mais le transformait en un gain pécuniaire. C’est précisément ce mélange qui la rend si haïssable aux yeux de Dieu. Dieu a le mal en horreur, et plus particulièrement les péchés commis sous une apparence de piété.
V7. Avec toutes ses amabilités et ses appels au monde pour qu’il s’entende en paix, elle n’a cherché qu’à se glorifier elle-même. Quelle que soit la vérité qu’elle a prêchée, son but n’a pas été la glorification de Dieu, mais la recherche de sa propre gloire. Lorsque le pape écrit un livre sur Jésus, un livre salué par les théologiens, même orthodoxes, c’est un coup de fourré de Satan car, de fait, ce livre met le pape encore plus en avant.
Il peut écrire beaucoup de choses théologiquement correctes sur Jésus, mais s’il ne condamne pas sa position et le système qu’il représente, il n’a pas écrit toute la vérité de Dieu sur Jésus. Il poursuit sa vie opulente. S’il reste là, il recevra des plaies et partagera le tourment et le deuil qui affligeront le Vatican. À présent, toute idée de deuil lui est étrangère. Après tout, il s’attend à dominer le monde. Dans son cœur, il s’accroche à sa position de gouvernement. Il s’accroche également à son affirmation selon laquelle l’église catholique romaine est l’épouse de Christ. Et que dire de la prétention qu’il a d’être appelé ‘adjoint de Christ et berger de toute l’église’.
V8. Ses plaies viendront « en un seul jour », rapidement et inéluctablement. En pleine fureur, les dix rois lui porteront un coup dévastateur, car ils sont utilisés par Dieu pour ce jugement, comme tu l’as vu à la fin du chapitre précédent. Rien n’atténue le jugement qui frappera Babylone. Il est brutal et sans aucune pitié. Elle aura affaire au Dominateur de l’univers, au Dieu tout-puissant sous la main vengeresse duquel toutes ses prétentions se transformeront en « mort, deuil et famine ». Elle prétendait pouvoir donner la vie, le bonheur et la satiété en échange d’argent et de biens. Maintenant, elle reçoit ce qu’elle a fait à d’innombrables victimes sans défense. Elle est tombée aux mains du puissant Seigneur et Dieu, contre lequel toute idée de résistance est tout simplement ridicule.
Dans sa gloire et son exaltation, Il renverse cette veuve, en utilisant les moyens qu’Il choisit, dans sa souveraineté, comme étant les plus appropriés à cette fin. Par l’utilisation de ce moyen, les dix rois, les plaies s’abattent sur elle de la manière la plus féroce. Elle ne s’attendait pas à ce que la Bête qu’elle chevauche se retourne contre elle. Mais la puissance politique, économique et culturelle de Babylone sera jugée comme Dieu le veut. C’est aussi un jugement définitif. « Elle sera brûlée au feu. » Il ne restera d’elle sur terre que des cendres. Il lui sera impossible de renaître de ses cendres, car son destin éternel est le feu éternel dans lequel elle se trouvera et qui régnera sur elle pour toujours.
V9. Les dix rois qui étaient gouvernés par Rome, mais qui se sont retournés contre elle et à travers lesquels Dieu l’a jugée, ne sont pas les seuls rois. Il y a aussi « les rois de la terre » qui ont particulièrement profité d’elle. Ils ont eu des relations intimes avec elle et ont baigné dans l’opulence qui en a résulté. À cause du jugement de Babylone, tout cela s’écroule. Cela les attriste beaucoup.
Ce n’est pas un chagrin pour ce qui lui est arrivé, mais pour ce qu’ils ont perdu en conséquence. Les rois voient le jugement, mais ils n’ont aucune pitié pour elle. Leur égoïsme fait couler des larmes sur leurs joues et est la cause de leurs lamentations. Lorsqu’ils « verront la fumée de son embrasement », ils comprennent que c’est fini.
V10. Les rois ne viennent pas à son secours, mais gardent leurs distances. Outre le chagrin égoïste, il y a aussi la peur, car ils constatent que la ville est tourmentée. Ils ne veulent pas s’en approcher. Plutôt que d’aller voir ce qu’il reste de Babylone, ils préfèrent se tenir « à distance ». Ils peuvent ainsi constater qu’il ne reste rien de cette grande, puissante et économique forteresse. La férocité, la rapidité et la soudaineté du jugement qui s’est abattu sur elle leur montre clairement qu’une puissance supérieure est à l’œuvre.
Relis Apocalypse 18:1-10.
A méditer : Pourquoi est-il nécessaire de se séparer du mal ?
11 - 24 Les richesses de Babylone détruites
11 Et les marchands de la terre pleurent et mènent deuil sur elle, parce que personne n’achète plus leur marchandise : 12 marchandise d’or, d’argent, de pierres précieuses et de perles, de fin lin, de pourpre, de soie et d’écarlate, tout bois de senteur, tout objet en ivoire, tout objet en bois très précieux, en bronze, en fer, en marbre ; 13 ainsi que cannelle, amome, parfums, huile aromatique, encens, vin, huile, fine farine, froment, bétail, brebis, chevaux, chariots, et des esclaves, et des âmes d’hommes. 14 Les fruits que désirait ton âme se sont éloignés de toi ; tout ce qui est opulence et splendeur a péri pour toi ; et on ne le trouvera plus jamais. 15 Les marchands qui se sont enrichis de ce commerce avec elle se tiendront à distance, par crainte de son tourment ; ils pleureront, mèneront deuil et 16 diront : Hélas ! hélas ! la grande ville qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, parée d’or, de pierres précieuses et de perles ! 17 Car en une seule heure, toute cette richesse a été changée en désolation ! Et tout pilote, tout navigateur, ainsi que les marins et ceux qui travaillent en mer se tenaient à distance ; 18 voyant la fumée de son embrasement, ils s’écrièrent : Quelle ville est semblable à la grande ville ? 19 Alors ils se jetèrent de la poussière sur la tête et, pleurant et menant deuil, ils s’écriaient : Hélas ! hélas ! la grande ville, dont l’opulence enrichissait tous ceux qui avaient des navires sur la mer ! Car en une seule heure, elle a été dévastée ! 20 Ô ciel, réjouis-toi sur elle, ainsi que vous les saints, les apôtres et les prophètes ! Car Dieu a jugé votre cause en tirant vengeance d’elle. 21 Alors un ange puissant leva une pierre, comme une grande meule, et la jeta dans la mer, en disant : Ainsi sera jetée avec violence Babylone la grande ville, et on ne la trouvera plus. 22 Le chant des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette, on ne l’entendra plus au milieu de toi ; aucun artisan, d’aucun métier ne se trouvera plus au milieu de toi ; et le bruit de la meule, on ne l’entendra plus au milieu de toi. 23 La lumière de la lampe ne brillera plus au milieu de toi ; la voix de l’époux et de l’épouse, on ne l’entendra plus au milieu de toi ; car tes marchands étaient les grands de la terre ; car, par ta magie, toutes les nations ont été égarées. 24 Et en elle a été trouvé le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui ont été immolés sur la terre.
V11. Le monde économique est devenu tellement dépendant d’elle qu’avec sa chute, toute la prospérité disparaît. De tous les coins de la terre, les marchands ont fait des affaires avec elle. Par « les marchands de la terre », on peut penser aux principaux responsables des entreprises internationales. Ils doivent leur richesse en partie au commerce avec le Vatican.
V12-13. La fabuleuse richesse du Vatican a été obtenue grâce à un énorme volume de marchandises. Voici une liste de 28 types de marchandises que l’on peut classer en sept catégories :
1. les ressources minérales comme base de tous les titres = le marché de l’investissement ;
2. des tissus d’habillement fins = le marché du textile ;
3. des objets précieux en bois, en métal et en pierre = le marché de l’immobilier (de luxe) ;
4. des épices et des parfums = le marché des produits de luxe ;
5. des boissons et des aliments = le marché de l’alimentation ;
6. des moyens de transport = le marché des transports ;
7. des esclaves [littéralement : des corps] et des âmes des gens = le marché du travail.
Dans cette énumération, les « corps et âmes d’hommes » sont mentionnés en dernier. Cela est caractéristique de la valeur que les hommes ont aux yeux de Rome. Elles sont considérées comme ayant moins de valeur que toutes les marchandises précédentes. Par commerce des « corps », on peut penser aux esclaves et par commerce des « âmes des hommes », on peut penser aux indulgences.
V14. Il ne reste rien de Rome elle-même, mais il ne reste rien non plus de tout ce qu’elle possédait. Tout ce que son âme désirait, « les fruits », « se sont éloignés » d’elle. Elle n’a plus d’emprise dessus, elle ne peut plus le saisir, elle l’a perdu. Tout ce dont son œil s’est délecté aussi, « tout ce qui est opulence et splendeur », elle l’a perdu, elle ne le voit plus. Tout effort, s’il peut y en avoir, pour le retrouver sera vain, « on ne le trouvera plus jamais ». Tout s’est évaporé, volatilisé, irrécupérable.
Tout ce qu’elle a désiré et apprécié lui a été retiré. Elle a tout perdu, et pour toujours. Il en va de même pour toute la richesse d’un homme qui utilise cette richesse pour son propre plaisir et son propre honneur. On peut penser aux avions privés, aux yachts luxueux, aux grandes villas, aux voitures hors de prix.
V15. Par le terme « les marchands », on peut penser aux directeurs et aux conseils de surveillance des multinationales qui détenaient le monopole « de ce commerce ». La réaction de ces gens est semblable à celle des rois (verset 9). Leur chagrin aussi, ‘leurs pleurs et leur deuil’, est purement égoïste (verset 10). Du jugement de Babylone découle la peur. Ils n’osent plus s’approcher d’elle car ils réalisent que ce n’est pas une simple catastrophe naturelle mais une intervention venue d’en haut.
V16. Les marchands prononcent un double « hélas ! » car ils ne s’attendaient pas du tout à cela. Après tout, c’était « la grande ville ». Selon eux, rien ne pouvait lui arriver. Elle a survécu à toutes les récessions économiques. Ses réserves semblaient inépuisables. La ville n’était pas seulement grande et puissante, elle était aussi attirante. Toute son apparence était enchanteresse. Et maintenant, tout s’est transformé en cendres. Soudain, tout a disparu, la richesse s’est envolée (Pro 23:4-5) et ceux qui en bénéficiaient sont perdants.
V17. Ils s’étonnent que tout soit arrivé si vite. Ils n’ont pas eu le temps d’élaborer un plan de secours. Contrairement au jugement sur la prostituée qui se déroule par étapes (Apo 17:16), le jugement sur la ville a lieu d’un seul coup. Que la grande ville soit détruite dérange certes les marchands, mais seulement à cause de la perte de « toute cette richesse ».
Il y a d’autres catégories touchées par la disparition de la ville. Non seulement les marchands, mais aussi tous les transporteurs des marchandises de la ville voient leurs bénéfices disparaître. Les effets du jugement de Dieu sur la ville seront visibles jusqu’aux extrémités de la terre.
V18. Et alors que ces marchands voient le résultat du jugement, ils font monter une complainte sur la ville (cf. Ézé 27:32). Ce que cette ville leur a livré ne peut être comparé à aucune autre ville. Des ports comme Rotterdam et New York ne tiennent pas la comparaison et ne peuvent faire de l’ombre au Vatican en tant que centre de pouvoir économique.
V19. Ils expriment leur désespoir en faisant selon l’ancienne coutume qui consistait à jeter de la poussière sur leurs têtes (Job 2:12 ; Lam 2:10 ; Ézé 27:30). La signification symbolique de la poussière est la mort. Et c’est effectivement tout ce qui leur reste. La complainte se limite au manque de profit et de richesse. Ils parlent de « son opulence », c’est-à-dire que cette ville possédait les choses les plus précieuses que le monde puisse offrir. Eux aussi s’étonnent des destructions et du jugement radical qui ont frappé la ville.
La complainte montre bien la grande puissance de ce système chrétien dégénéré dans le monde d’aujourd’hui. Des rois (verset 9), des marchands (verset 11) et des marins (verset 17) du monde entier ont eu des relations avec lui.
V20. Il n’est pas dit qui parle ici. Il est tout à fait plausible que ce soit Christ lui-même qui lance cet appel à éclater de joie. Aux lamentations sur la destruction de la ville par ceux qui en ont profité, répond la joie de ceux qui ont souffert à cause d’elle. Ils constatent que Dieu a exercé la justice. L’exercice de la justice est l’affaire de Dieu, pas la nôtre (Rom 12:19). La justice de Dieu émergera un jour pour tous les saints qui ont subi des injustices au cours de leur vie sur la terre (Apo 17:6). C’est ce qui se passe ici.
Les « prophètes » sont les prophètes du Nouveau Testament. Les apôtres et les prophètes sont les fondateurs de l’église (Éph 2:19-20). Tous ceux qui ont été édifiés en tant qu’église par leur enseignement des Écritures et qui se sont comportés comme des étrangers sur la terre ont ainsi encouru la colère de Rome. Ils se sont tenus à l’écart de sa quête de richesse et n’y ont aussi apporté aucune contribution. C’est pourquoi Rome s’est opposée à eux.
V21. Pour la troisième fois, tu lis qu’il est fait mention d’« un ange puissant ». La première fois, c’était en rapport avec le livre scellé de sept sceaux (Apo 5:2). Là, il est question du jugement de l’empire romain. La deuxième fois, c’est en rapport avec le petit livre (Apo 10:1). Là, il s’agit du jugement d’Israël. Dans cette troisième fois, il s’agit du jugement final de la grande Babylone (Jér 51:58,61-64).
Babylone est comparée à « une grande meule ». Cela rappelle l’avertissement du Seigneur à celui qui est une occasion de chute pour un petit enfant dans la foi. Il dit qu’il vaudrait mieux pour une telle personne qu’une meule soit pendue à son cou et qu’il se noie dans les profondeurs de la mer (Mt 18:6). Babylone a été une occasion de chute dans la foi pour de nombreuses personnes en respirant menace et meurtre contre tous ceux qui voulaient échapper à son emprise par la foi dans le Seigneur Jésus. Ses pratiques trompeuses prendront définitivement fin par ce jugement, exécuté par la force.
V22. Avec la chute de la ville, tous les éléments de culture et de commerce, qui rendaient le séjour dans la ville si agréable, ont disparu à jamais. À la place des divertissements et du bruit, un silence de mort s’est installé, qui ne sera jamais rompu. Plus jamais aucun signe de vie ne sera perçu, plus jamais il n’y aura un tel système de méchanceté. La musique a été réduite au silence. Autrefois, la musique a été introduite dans le monde par un descendant de Caïn pour rendre la vie dans le monde agréable sans Dieu (Gen 4:21). Elle est devenue une branche de l’industrie, l’industrie du divertissement, qui a rapporté beaucoup d’argent.
Des artistes ou des artisans ont orné Rome et en ont fait un système splendide et attrayant. Le son d’un moulin est celui du moulin à main utilisé pour moudre le grain afin de cuire le pain. Mais même ce son ne sera pas et ne sera plus jamais entendu. Il n’y aura plus aucune activité domestique.
Ces conséquences du jugement de Babylone sont aussi les conséquences du jugement qui frappera Jérusalem infidèle (Jér 25:10-11).
V23. Outre un silence de mort, des ténèbres profondes règnent. Jamais plus la lumière n’y brillera, car Babylone est enveloppée de ténèbres pour toujours. Il n’y aura plus non plus de mariages ni la joie qui les accompagnait. Elle a toujours faussement présenté le mariage comme l’union qu’elle avait elle-même avec Christ. Mais cette prétention, ainsi que la fausse joie qui l’accompagnait, a pris fin.
Les marchands sont ici appelés « tes marchands ». Elle s’est liée avec les directeurs de banque, avec ceux qui contrôlaient les marchés financiers et dirigeaient ainsi l’économie, et a exercé sur eux son influence trompeuse. C’est ainsi qu’elle a régné dans et sur le monde dont la caractéristique est d’avoir rejeté Christ et de vivre en rébellion contre Lui. Pour exercer son influence, elle a même utilisé l’occultisme en consultant les démons.
V24. Ce verset donne à nouveau le motif clair de son jugement. Lors de son jugement, son histoire deviendra visible pour tous. Tous ses crimes seront alors trouvés en elle, ramenés à la surface et étalés au grand jour. Jusque-là, elle a exercé ses pratiques meurtrières sous un masque chrétien pendant tant de siècles. Le sang qu’elle a versé de tous ceux qui ont été immolés par elle sera alors révélé.
Relis Apocalypse 18:11-24.
A méditer : Quelles leçons peux-tu tirer de la destruction des richesses de la ville de Babylone ?