1 - 6 Le cantique des 144000
1 Et je vis : voici l’Agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui 144000, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leur front. 2 J’entendis une voix venant du ciel, comme une voix de grandes eaux et comme une voix d’un fort tonnerre ; la voix que j’entendis ressemblait au son des joueurs de harpe, jouant de leurs harpes ; 3 et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, devant les quatre Êtres vivants et les Anciens. Mais personne ne pouvait apprendre le cantique, sinon les 144000 qui ont été achetés de la terre. 4 Ceux-là ne se sont pas souillés avec les femmes, car ils sont vierges ; ceux-là suivent l’Agneau où qu’il aille ; ceux-là ont été achetés d’entre les hommes, des prémices pour Dieu et pour l’Agneau. 5 Il n’a pas été trouvé de mensonge dans leur bouche : ils sont irréprochables. 6 Puis je vis un autre ange volant en plein ciel, ayant l’évangile éternel pour l’annoncer à ceux qui sont établis sur la terre, et à toute nation, tribu, langue et peuple.
V1. Une nouvelle scène est montrée à Jean et, avec le mot « voici » qui revient régulièrement, il attire aussi ton attention sur elle. Si ton esprit est encore occupé par les développements terrifiants du chapitre précédent, ici, il peut soudainement trouver du repos. Les deux bêtes, avec leurs actions diffamatoires, meurtrières et trompeuses, font place à « l’Agneau » et à ses actions justes et bienfaisantes. Dans ce terme de l’Agneau, tu vois comment Dieu est au-dessus de tout débordement de haine, de violence et de mensonge et accomplit calmement sa propre œuvre dans ceux qui lui appartiennent.
Pour la première fois dans le livre de l’Apocalypse, tu vois l’Agneau non pas dans le ciel mais sur la terre, « sur la montagne de Sion », et en lien avec le résidu des deux tribus. Sion est la montagne à Jérusalem que Dieu a choisie pour y placer son sanctuaire (Psa 78:68). Il y établira aussi le trône de la royauté de David. Cette montagne représente la grâce, par opposition au mont Sinaï qui représente la loi (Héb 12:22 ; Psa 125:1 ; 126:1).
Dans la présence du Seigneur Jésus, tu vois 144000 personnes se tenir là. Ce nombre indique symboliquement une plénitude. En Apocalypse 7, ce nombre est aussi mentionné (Apo 7:4-8). Là, il fait référence à une plénitude de personnes de provenant des douze tribus et est vu avant la grande tribulation (Apo 7:1-3). Ici, il est question d’une plénitude par rapport aux deux tribus dans le pays, bien que ces 144000 puissent aussi inclure quelques croyants des dix tribus, mais ils sont dans leur ensemble encore dans la dispersion. Ce groupe provient de la grande tribulation. Ils sont restés fidèles au Seigneur. Ils ont refusé la marque de la Bête sur leur front. Sur leur front, ils ont maintenant écrit comme une distinction spéciale le nom de l’Agneau et le nom de son Père.
V2. Alors que l’Agneau se tient avec le résidu fidèle sur le mont Sion, Jean entend « une voix venant du ciel ». C’est une voix puissante et impressionnante. En même temps, c’est aussi une voix charmante et mélodieuse. Quel contraste avec le rugissement et le tumulte de la Bête. Cette voix et cette musique sont destinées au résidu fidèle qui a traversé tant de souffrances. C’est une musique céleste, jouée par des saints célestes pour des saints sur la terre. Le ciel et la terre sont mis en harmonie.
V3. Jean n’entend pas seulement la musique. Il entend aussi quelque chose qui s’apparente à « un cantique nouveau ». Il est chanté par des personnes qui se trouvent dans le ciel. Ces chanteurs ne sont pas les Anciens, les croyants de l’Ancien Testament et ceux de l’église (Apo 4:4). Le cantique n’est pas chanté par eux, mais pour eux. Il est aussi chanté « devant le trône, devant les quatre Êtres vivants ». C’est un cantique qui est entendu avec approbation par les symboles du gouvernement de Dieu que sont le trône et les êtres vivants. Les chanteurs du cantique sont des croyants qui ont été tués après l’enlèvement de l’église en raison de leur fidélité au Seigneur et qui font partie de la première résurrection (Apo 20:4-6).
Ils enseignent le cantique à ceux qui sont sur la terre. Les saints dans le ciel et les saints sur la terre d’Israël sont clairement liés. Les saints sur la terre sont en outre appelés ceux « qui ont été achetés de la terre », ce qui indique le contraste frappant avec ‘ceux qui habitent sur la terre’. Ils se tiennent à côté de l’Agneau sur la montagne de Sion, non pas en vertu de leur propre mérite, mais en vertu de l’œuvre rédemptrice de l’Agneau. Il en va de même pour ceux qui sont dans le ciel. Eux aussi n’y sont pas arrivés par leurs propres efforts, mais aussi grâce à ce que l’Agneau a accompli pour eux sur la croix du Calvaire.
L’Agneau est sur la terre, mais l’Agneau est aussi dans le ciel. Depuis le ciel, où se tient l’Agneau immolé (Apo 5:6), le nouveau cantique est appris. Ce chant nouveau peut-il avoir un autre contenu que l’Agneau ? Au ciel et sur la terre, on chante ce que l’Agneau a accompli. La connexion entre le ciel et la terre n’est devenue possible que grâce à l’Agneau et à son œuvre sur la croix.
V4. Suit une autre description des 144000. Certaines qualités ou caractéristiques les concernant sont mentionnées. La première est que ces fidèles sont « vierges », ce qui s’applique à la fois aux hommes et aux femmes. Cela signifie qu’ils n’ont pas donné leur amour à un autre, mais exclusivement à Lui. Ils ne se sont pas laissés tenter par des personnes ou des idées séduisantes pour lui devenir infidèles.
À l’époque de la grande tribulation, une époque pleine de tentations, elles sont restées pures de la prostitution littérale et spirituelle (cf. 2Cor 11:2). C’est l’époque où l’église catholique romaine apparaît comme la grande prostituée (Apo 17:1-6). Il faudra faire un énorme effort pour rester pur parce que le monde est plein d’impureté. C’est déjà le cas aujourd’hui, mais en ces jours-là, elle sera encore plus abondante.
La deuxième caractéristique est que, dans un dévouement total, ils « suivent l’Agneau » tout au long de la grande tribulation, « où qu’il aille ». Là, tu as aussi le secret du fait qu’ils sont vierges : leur œil est toujours fixé sur l’Agneau. C’est un excellent exemple de la façon dont tu peux rester pur. L’amour pour l’Agneau détermine où ils vont et ce qu’ils font. Là où Il va et là où il se trouve, ils vont et sont également. Ils sont récompensés par l’Agneau. Ils ont été avec Lui dans les afflictions, maintenant ils peuvent être avec Lui dans sa gloire. Cette récompense t’attend aussi si tu restes avec l’Agneau.
La troisième caractéristique est leur position avancée. Ils sont « des prémices pour Dieu et pour l’Agneau ». Les « prémices » ont à voir avec la moisson. Les prémices sont une première récolte, alors que la grande moisson est encore à venir. Il en va de même pour cette compagnie de croyants. Avec beaucoup d’autres, ils ont été achetés d’entre le peuple et par le sang de l’Agneau. Parmi ceux qui ont été achetés, ces 144000 sont les premiers à pouvoir participer aux bénédictions du royaume de paix. Une grande moisson suivra peu après, tant du côté d’Israël que des nations (cf. 1Cor 15:23 ; Jac 1:18).
V5. La dernière caractéristique mentionnée est qu’« il n’a pas été trouvé de mensonge dans leur bouche » (Soph 3:13 ; cf. 1Pie 2:22b). En s’exprimant à la manière des hommes, ils ont réalisé en cela un exploit surhumain. Ils n’ont pu le faire qu’en raison de leur adhésion à Christ en tant que celui qui est la vérité (Jn 14:6). Ils ont vécu à une époque qui était pleine de mensonges et de tromperies. Sans le mensonge et la tromperie, la survie n’était pas possible. Mais ils ont tenu ferme et ne se sont pas laissés emporter par les raz-de-marée de mensonges déversés sur le monde par la bête et ses acolytes.
Le plus grand des mensonges est la négation du Père et du Fils (1Jn 2:21-23). Mais ils ont témoigné sans compromis de la vérité concernant le Père et le Fils. C’est la joie de l’Esprit de témoigner d’eux qu’ils sont « irréprochables ».
V6. Aux versets 1-5, nous avons vu une scène se déroulant après la grande tribulation. Nous revenons maintenant à l’époque de la grande tribulation. Plusieurs scènes de cette époque sont passées en revue dans la suite de ce chapitre. Ces scènes sont accompagnées de six anges au total. Le dernier ange que tu as rencontré était le septième et dernier ange qui sonne de la trompette (Apo 11:15). Le premier ange ici n’est pas un nouvel ange sonnant de la trompette, mais « un autre ange », le premier d’un nouveau groupe d’anges.
Cet ange vole en plein ciel. Dans cette position, il peut être vu et entendu par tous les habitants de la terre. Il a une mission particulière et c’est de proclamer « l’évangile éternel ». Cela montre à quel point l’amour et la grâce de Dieu sont grands. Dieu permet qu’une bonne nouvelle – c’est le sens du mot « évangile » – soit proclamée même en ces temps particulièrement graves.
L’évangile éternel est un évangile indépendant de toute période particulière. Il est valable à tout moment et pour tout le monde. Il vient pour la dernière fois « à ceux qui sont établis sur la terre », quel que soit le groupe auquel ils appartiennent, afin qu’ils se repentent avant que les jugements de Dieu n’éclatent. Un ange ne participe pas au salut, mais il peut transmettre un message joyeux de portée générale (cf. Lc 2:9).
Lorsqu’il s’agit de l’évangile de la grâce, un ange doit prendre du recul. Tu peux le constater dans l’histoire de Philippe et de l’eunuque éthiopien. Un ange conduit Philippe sur le chemin de l’eunuque, mais Philippe annonce à l’eunuque l’évangile de la grâce (Act 8:26,35).
Relis Apocalypse 14:1-6.
A méditer : Quelles caractéristiques de ceux qui suivent l’Agneau s’appliquent aussi à toi ?
7 - 13 Messages de trois anges
7 Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; rendez hommage à celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et les sources d’eaux. 8 Un autre, un deuxième ange, suivit, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande qui, du vin de la fureur de sa fornication, a fait boire à toutes les nations. 9 Puis un autre, un troisième ange, les suivit, disant d’une voix forte : Si quelqu’un rend hommage à la Bête et à son image, et reçoit une marque sur le front ou sur la main, 10 lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère ; il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau. 11 La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui rendent hommage à la Bête et à son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. 12 C’est ici la patience des saints, ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. 13 J’entendis alors une voix venant du ciel qui disait : Écris : Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.
V7. L’évangile éternel ne sera pas murmuré mais proclamé « d’une voix forte ». Il résonnera au-dessus de tous les bruits de la terre. Le contenu de l’évangile éternel est simple : craignez Dieu, donnez-Lui gloire et adorez-Le. La nécessité de cet évangile est tout aussi simple : l’heure du jugement de Dieu est venue. La repentance commence par la crainte de Dieu (Lc 23:40). Dieu est le Dieu redoutable qui punira tout péché, toute désobéissance et toute rébellion.
Lorsqu’un homme se rend compte qu’il a péché contre Dieu, il prend peur, car il découvre alors que Dieu est un Dieu qui se courrouce contre le péché et ne peut le supporter. Ensuite, l’âme qui est convaincue de ses péchés donnera gloire à Dieu. Elle reconnaîtra que Dieu est juste s’Il devait la condamner à l’enfer et s’il devait visiter le monde entier par le jugement. Tout homme qui reconnaît cela ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie (Jn 5:24). Enfin, un tel homme deviendra un adorateur de ce Dieu qui lui a fait une si grande grâce.
Dieu est présenté ici comme le Créateur. En tant que Créateur, Il a droit à l’adoration de ses créatures. Cette adoration est revendiquée par la Bête à cette époque sur la terre. Mais Dieu ne renonce jamais à ses droits. Il appelle à leur respect, mais ne le leur impose pas (encore).
V8. Ensuite, un autre ange apparaît. C’est « un deuxième ange ». Cela indique qu’il y a une suite d’événements. Ce que cet ange annonce souligne la nécessité de répondre à l’appel du premier ange. L’heure du jugement de Dieu est annoncée par le jugement de Babylone. C’est « Babylone la grande » parce qu’elle a une haute opinion d’elle-même et aussi parce qu’elle a une grande influence sur les nations. Mais Dieu y met fin. Le jugement de Babylone est décrit en détail en Apocalypse 17-18.
Dans les mots « tombée, elle est tombée », on entend l’écho de la prophétie d’Ésaïe (Ésa 21:9). Le cri de l’ange signifie un avertissement du jugement à venir, dont le résultat est communiqué ici. Dieu ne juge jamais sans avertissement. Il devrait empêcher les gens de se jeter dans les bras de « la mère des prostituées » (Apo 17:5), submergés par sa beauté et sa splendeur religieuses séduisantes.
Sa richesse écrasante et son charme mondain ont fait de Babylone une partenaire convoitée par toutes les nations. Les dirigeants du monde entier aiment établir des contacts avec le Vatican. Ils aiment boire le vin de sa prostitution. Ils ont pensé gagner en s’associant à cette prostituée. C’était une prostituée que l’on n’avait pas à payer, mais qui payait elle-même pour la prostitution qu’elle commettait.
Mais ils devront payer cher leurs ébats amoureux. Ils ne se rendent pas compte qu’en buvant ce vin, ils attirent sur eux la colère de Dieu (Apo 16:19 ; Jér 51:7-8). De même qu’ils ont voulu partager son opulence, de même ils partageront aussi sa chute. Tous ceux qui ne se retirent pas de la grande Babylone recevront de ses plaies (Apo 18:3-4).
V9. « Puis un autre, un troisième ange » apparaît. Il proclame d’une voix forte un message pour ceux qui se sont liés à la Bête en l’adorant et en se faisant apposer sa marque sur le front ou sur la main. Tu as rencontré ces gens en Apocalypse 13 (Apo 13:12,16). Ici, les gens qui ne l’ont pas encore fait apposer se voient offrir une dernière chance de se repentir. L’avertissement est de ne pas accepter de se faire tatouer cette marque. Pour cela, ils devront résister à la grande pression de leur exclusion de la vie sociale.
V10. Ceux qui persistent à choisir le camp de la Bête malgré ce dernier appel font le choix de s’exposer à un tourment indescriptible et sans fin. Il n’y aura pas de soulagement à la colère de Dieu pour ceux qui s’attachent à la Bête. Le tourment se produira « devant les saints anges et devant l’Agneau » (cf. Lc 16:23-26), car ils ont été horriblement défiés par ces inventeurs et exécutants de la plus grande impiété. Cela ne fera pas naître des sentiments de joie maligne en ce qui concerne les saints anges et l’Agneau.
Tous ceux qui ont vécu dans la rébellion contre le ciel seront tourmentés par autre chose que le tourment physique « avec le feu et le soufre ». Pendant qu’ils subiront ces douleurs terribles, un remords constant les rongera en réalisant que leur part aurait pu être de se trouver dans la sphère des saints anges et en présence de l’Agneau.
V11. À l’indicible tourment physique et spirituel s’ajoute un autre tourment dont la gravité ne peut être exprimée par des mots. Ce tourment, c’est qu’il ne prendra jamais fin. Aussi, l’absence de tout moment de repos, de tout répit dans ce tourment, est une aggravation indescriptible de cette condition hideuse et immuable. Outre la profonde gravité contenue dans ce verset, c’est aussi une preuve simple et concluante que la théorie de l’expiation de tous les hommes et de tous les anges est un mensonge grossier.
V12. Les impressionnants avertissements précédents adressés aux incrédules constituent une incitation à la patience ou à la persévérance pour les saints. Elle leur rappellera qu’il vaut mieux être temporairement tourmenté par la Bête que d’être éternellement tourmenté avec la Bête. Au lieu de se joindre à l’adoration générale de la Bête, ils vivront dans l’obéissance aux « commandements de Dieu ». Ils gardent aussi « la foi en Jésus », ou la confiance en Celui qui, une fois sur la terre, a été le Rejeté. L’autorité de la parole de Dieu et l’amour pour le Fils définissent leur vie au milieu des circonstances contrôlées par Satan.
Il est question de « Jésus » et non du ‘Seigneur Jésus’ ou de ‘Jésus Christ’. « Jésus » est le nom qui rappelle la vie du Seigneur dans l’humiliation sur la terre. Ces saints tirent leur force de l’exemple de sa vie sur la terre. Il a souffert sous les prédécesseurs des bêtes politiques et religieuses. Tu reconnais le représentant de l’empire romain en Pilate et celui du Judaïsme apostat en Hérode (Lc 23:12). En regardant vers Jésus, ils pourront traverser la plus grande épreuve avec patience et ne pas succomber (Héb 12:1-3 ; Mt 24:13).
V13. Dieu ordonne à Jean de noter que les saints qui ont perdu la vie à cause de la convoitise meurtrière de la Bête ne perdront rien du bonheur qui leur a été promis. La terre pensait qu’ils ne méritaient rien d’autre que la mort. Le ciel, en revanche, les qualifie bienheureux.
Ils sont les morts qui meurent « dans le Seigneur ». Ils ont reconnu et servi comme leur Seigneur, celui qui avait été autrefois rejeté sur la terre. Ce faisant, ils Lui ont donné la place que Dieu Lui a déjà accordée lors de son retour au ciel après avoir achevé l’œuvre de la rédemption (Act 2:36 ; Php 2:11). L’hommage qu’ils Lui ont rendu et qu’ils ont dû payer par la mort, Dieu l’a récompensé en leur donnant une place auprès de Lui. Le mot « dorénavant » indiquent clairement qu’il s’agit de croyants qui ont été tués pendant la grande tribulation à cause de leur témoignage.
Avec un « oui » emphatique, l’Esprit confirme ce que Jean a à écrire sur le bonheur des morts dans le Seigneur. La voix qui vient du ciel est la voix de l’Esprit, qui est aussi Dieu. L’Esprit n’habite alors plus sur la terre, car avec l’enlèvement de l’église, l’Esprit a aussi quitté la terre. Là où se trouve l’église, l’Esprit habite aussi (Jn 14:15 ; 1Cor 3:16 ; 2Th 2:7b). La situation sera alors telle qu’elle était avant que l’église ne soit sur terre. À l’époque, l’Esprit ne vivait pas sur la terre, mais Il y travaillait.
Après sa confirmation, l’Esprit indique les conséquences de leur mort : « ils se reposent ». Après toute l’agitation et la persécution auxquels ils ont été exposés sur la terre, ils connaissent maintenant un repos salutaire. Quel contraste avec l’agitation sans fin de ceux qui sont dans la souffrance éternelle (verset 11) ! Encore un peu de temps, et alors les saints tués en martyrs recevront eux aussi la rétribution de leurs œuvres.
Leurs œuvres de foi ne sont pas laissées sur la terre, mais « les suivent ». Les œuvres de tous ceux qui seront tués après l’enlèvement des croyants lors de la venue du Seigneur en l’air (1Th 4:14-18) seront remémorées par Dieu. Rien ne sera oublié (cf. Héb 6:10) de ce qui aura été fait pour Lui. Ils recevront la récompense des mains du Seigneur Jésus lui-même. Elle consiste à être autorisés à régner avec Lui dans le royaume de paix. On entend à juste titre : « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. » N’est-ce pas ?
Relis Apocalypse 14:7-13.
A méditer : À quelles personnes ou groupes de personnes s’adresse-t-on ici ?
14 - 20 Les deux moissons de la terre
14 Puis je vis : voici une nuée blanche, et sur la nuée [quelqu’un était] assis, semblable au Fils de l’homme ; il avait sur la tête une couronne d’or et dans la main une faucille tranchante. 15 Un autre ange sortit du temple et cria d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Lance ta faucille et moissonne ; car l’heure de moissonner est venue, parce que la moisson de la terre est desséchée. 16 Alors celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée. 17 Un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel ; il tenait lui aussi une faucille tranchante. 18 Un autre ange, qui avait pouvoir sur le feu, sortit de l’autel et, d’une voix forte, cria à celui qui avait la faucille tranchante : Lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins ont mûri. 19 Alors l’ange jeta sa faucille sur la terre, vendangea la vigne de la terre, et jeta [les grappes] dans la grande cuve du courroux de Dieu. 20 La cuve fut foulée hors de la ville ; et de la cuve sortit du sang jusqu’aux mors des chevaux, sur un espace de 1600 stades.
Dans cette section, nous voyons deux scènes qui ont toutes deux trait au jugement. Les deux scènes dépeignent le jugement sous l’image d’une moisson. La première scène (versets 14-16) montre le jugement sous la forme de la moisson du blé. La deuxième scène (versets 17-20) montre le jugement sous la forme de la vendange. Le fait que deux images soient utilisées signifie que le jugement a des aspects différents. Les deux scènes sont liées à la venue du Seigneur Jésus.
V14. Avec Jean, nous regardons la première image. Jean voit « une nuée blanche ». ‘Blanc’ indique la propreté, la pureté. De même, il est fait mention d’un grand trône blanc (Apo 20:11). Par la nuée, tu peux penser à la nuée de gloire dans laquelle Dieu était au milieu de son peuple Israël. Cette nuée a conduit le peuple à travers le désert et a habité dans le tabernacle et plus tard dans le temple (Exo 40:35 ; 1Roi 8:10-11 ; cf. Mt 17:5).
Ensuite, Jean perçoit une personne, quelqu’un qui ressemble au « Fils de l’homme » (Apo 1:13 ; Dan 7:13). C’est le Seigneur Jésus. Il est assis sur la nuée blanche, comme il est assis sur le grand trône blanc. La pureté absolue est l’une de ses caractéristiques dans l’exercice du jugement. Il apparaît dans une gloire divine et royale, représentée par la « couronne d’or » qu’Il a « sur la tête ». Quel contraste avec la couronne d’épines qu’Il portait autrefois sur sa tête sur terre. « Dans sa main », Il a « une faucille tranchante ». L’instrument de la moisson est aiguisé, prêt à couper la moisson d’un seul mouvement fluide.
V15. L’image du Seigneur Jésus sur la nuée rayonne de tranquillité. Il attend le moment d’agir. Le jugement Lui est donné parce qu’Il est le Fils de l’homme (Jn 5:27). Puis un autre ange vient de la sainte présence de Dieu pour annoncer que l’heure du jugement est venue. C’est l’heure que le Seigneur Jésus ne connaissait pas en tant qu’Homme, une heure que seul le Père connaît (Mc 13:32).
La raison du jugement est aussi donnée et elle est claire. Toute patience est arrivée à son terme. « Parce que la moisson de la terre est desséchée » ou « plus que mûre ». ‘Desséchée’ a peut-être le sens de ‘pourrie’, ce qui indique alors la condition morale incorrigiblement dépravée de la terre, de sorte que le jugement est exécuté avec une parfaite justification. ‘Plus que mûre’ indique aussi que Dieu a fait preuve d’un excès de patience avant de laisser venir le jugement.
V16. Lorsqu’il est annoncé que l’heure est venue, le Seigneur Jésus passe à l’action. Il jette sa faucille sur la terre et moissonne la terre. Que se passe-t-il ici ? Pour en avoir une meilleure idée, jette un rapide coup d’œil à la parabole de l’ivraie parmi le froment dans l’Évangile selon Matthieu (Mt 13:24-30,36-43). Tu y vois qu’au moment de la moisson du froment, une distinction est faite entre l’ivraie et le froment. Lorsque le temps de la moisson est venu – c’est-à-dire lorsque le Seigneur Jésus jette sa faucille sur la terre – le Fils de l’homme dit à ses anges de ramasser toutes les scandales et ceux qui commettent l’iniquité et de les jeter dans la fournaise du feu.
Tu vois certaines choses dans cette parabole qui clarifient la scène de la moisson de la terre. Le Seigneur Jésus exécute le jugement, mais Il le fait par l’intermédiaire de ses anges. La moisson du blé est une image de la séparation entre le bien et le mal (cf. Mt 3:12), mais l’accent est mis ici sur le jugement du mal. À la fin des temps, les jugements ne sont pas effectués d’un seul coup, mais se déroulent sur toute la période de trois ans et demi de la grande tribulation. Pendant tous les différents jugements, les anges sortent pour faucher les incrédules par le jugement. Ils rassemblent l’ivraie, c’est-à-dire les incrédules jugés, en bottes. Celui qui dirige tout cela est l’Homme Jésus Christ.
V17. Après ces actes, tu seras témoin d’une autre scène qui concerne l’exécution du jugement. Tu peux le constater par la « faucille tranchante » qui, comme dans la scène précédente, joue ici aussi un rôle majeur. Comme signe avant-coureur de ce jugement, un ange apparaît à nouveau « du temple qui est dans le ciel », c’est-à-dire de la sainte présence de Dieu. Ici, ce n’est pas le Seigneur Jésus qui a la faucille tranchante, mais l’ange. Comme le Fils de l`homme, il attend un ordre pour agir. Il reçoit cet ordre d’un autre ange qui vient après lui.
V18. Le deuxième ange qui apparaît dans cette scène ne vient pas du temple, mais sort « de l’autel ». Cela fait de l’autel le point de départ de ce jugement. L’idée de jugement est renforcée par le fait qu’il est dit de cet ange qu’il « avait pouvoir sur le feu ». Le feu est lié à l’exercice du jugement. Tu as déjà rencontré l’autel. En Apocalypse 6, tu as vu des âmes de martyrs sous l’autel et tu les as entendues crier vengeance (Apo 6:9-10). Leur cri de vengeance est maintenant exaucé. En Apocalypse 8 aussi, tu as vu l’autel en relation avec le jugement (Apo 8:5).
Dans l’Ancien Testament, l’autel est l’endroit où les sacrifices étaient offerts comme une illustration du véritable sacrifice du Seigneur Jésus. Le feu consumait le sacrifice. Ainsi, le Seigneur Jésus a été dans le feu du jugement de Dieu pour tous ceux qui croient en Lui. Cependant, ceux qui rejettent son sacrifice devront subir eux-mêmes le feu du jugement de Dieu (Jn 3:36).
L’ange de l’autel qui a le pouvoir sur le feu ordonne à l’ange à la faucille tranchante de procéder à la moisson « les grappes de la vigne de la terre ». Dans l’Ancien Testament, Dieu compare notamment son peuple Israël à une vigne (Psa 80:9,15-16 ; Ésa 5:2-7 ; Jér 2:21). Par cette illustration, Il montre qu’Il attend de la part de son peuple qu’il témoigne de Lui de sorte qu’Il en retire du fruit. Ce fruit amènerait de la joie dans le cœur de Dieu, joie dont le vin est un symbole, et qu’il trouverait dans son peuple.
Il a fait tout son possible pour que le peuple fournisse ce fruit. Mais son peuple a utilisé le fruit pour lui-même. Il n’a pensé qu’à sa propre joie et non à ce que Dieu attendait de lui. Il a même rejeté et tué le Propriétaire de la vigne(Mt 21:33-39).
Lorsque le Seigneur Jésus est venu sur la terre, Il a pris la place de cette vigne corrompue en tant que vraie vigne (Jn 15:1). Il a été rejeté par son peuple. Après son rejet, un nouveau témoignage a été établi sur terre, le christianisme. Le but de ce nouveau témoignage était aussi qu’il produise des fruits pour Dieu, que Dieu y trouve sa joie. Tous ceux qui sont liés à la vraie vigne (cf. Jn 15:5), le Seigneur Jésus, et qui ont la vie en Lui, portent du fruit pour Dieu.
Il y a aussi ceux qui sont reliés à Lui mais qui ne portent pas de fruits parce qu’ils n’ont pas la vie qui vient de Lui (Jn 15:2a,6). Leur lien avec Lui est un lien fictif, ils sont semblables à des sarments qui ne portent pas de fruit. Ils prétendent être les témoins de Dieu sur terre et prétendent lui donner du fruit, mais c’est factice, mensonger, faux. Ils produisent des fruits puants, comme l’a fait Israël auparavant.
Lorsque l’église aura été enlevée, il ne demeurera plus qu’un faux témoignage chrétien sur la terre. Ce faux témoignage chrétien, ainsi que le témoignage Juif apostat, seront retranchés de la terre par la faucille tranchante. Le Seigneur Jésus jugera chaque fausse confession lorsque ceux qui auront agi ainsi auront pleinement démontré leur apostasie.
V19. Ce jugement est différent de celui représenté par l’image de la moisson du blé. Car ici, il n’y a pas de distinction. Toute la vendange est jetée dans le grand cuve. La sévérité de ce jugement est encore soulignée par l’ajout « du courroux de Dieu ». C’est surtout ce qui s’associe à Lui de façon trompeuse mais Le renie en réalité (2Tim 3:5) et qui provoque son courroux. Dieu ne déteste rien de plus que l’hypocrisie. C’est pourquoi Il n’attend pas ici que les grappes soient devenues plus que mûres, comme c’est le cas pour la moisson du blé. Quand la moisson est mûre, le jugement vient.
La méchanceté du témoignage apostat est grande (Jl 3:13). C’est pourquoi le lieu du jugement, où Dieu déchaînera son ardente colère (Ésa 63:1-6), est grand ; on l’appelle « la grande cuve ». Cette grande cuve est la plaine d’Armaguédon (Apo 16:16), où les nations sont rassemblées pour combattre Dieu et son Oint (Psa 2:2).
V20. La cuve est « hors de la ville ». C’est-à-dire que le jugement a lieu hors de Jérusalem. Pour te donner une idée de l’horreur du jugement, il est indiqué à quelle hauteur le sang monte et jusqu’où il s’étend. Le sang de ceux qui sont tués éclabousse jusqu’aux mors des chevaux. Le sang de ceux qui sont tués remplit toute le pays. La longueur de 1600 stades, soit environ 300 kilomètres, correspond à la longueur du pays d’Israël, de Dan au nord jusqu’à Beër-Shéba au sud.
Ce jugement est aussi l’accomplissement du cri : « son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » (Mt 27:25). En même temps, ce jugement signifie la purification du pays du sang du Seigneur Jésus qui a été tué par eux (Nom 35:33). Dieu accomplit sa Parole, à la fois en ce qui concerne ses promesses et la prédiction du jugement.
Relis Apocalypse 14:14-20.
A méditer : Quelles sont les différences entre les deux moissons ?