1 - 4 La première, la deuxième et la troisième coupe
1 Puis j’entendis une grande voix venant du temple, qui disait aux sept anges : Allez, et versez sur la terre les sept coupes du courroux de Dieu. 2 Le premier alla verser sa coupe sur la terre ; alors un ulcère mauvais et malin vint sur les hommes qui avaient la marque de la Bête et sur ceux qui rendaient hommage à son image. 3 Le deuxième versa sa coupe sur la mer : elle devint du sang, comme d’un corps mort ; et tout ce qui avait vie dans la mer mourut. 4 Le troisième versa sa coupe sur les fleuves et sur les sources des eaux : ils devinrent du sang.
V1. Jean entend comment, depuis le temple rempli de fumée, retentit « une grande voix ». Le mot « grand » revient souvent dans ce chapitre, parfois deux fois dans un même verset (versets 12,14,18,19,21). L’iniquité est grande et le courroux de Dieu est grand. Grand et étendu est le domaine de l’iniquité, mais grands et puissants aussi sont les instruments du courroux de Dieu.
La grande voix ordonne aux « sept anges » de passer à l’action. Ils doivent aller, chacun à la région qui lui est assignée sur la terre. Là, ils doivent « verser les sept coupes du courroux de Dieu ». « Verser », c’est verser soudainement et complètement le contenu sur les objets du courroux de Dieu. Le courroux de Dieu ne consiste plus ici, pour ainsi dire, à donner un coup de bâton pour corriger une mauvaise action, mais à écraser et à frapper complètement le mal.
Une coupe après l’autre, les coupes sont entièrement déversées sur la terre. Les plaies se succèdent à grande vitesse. Il est probable que ces jugements n’épargnant rien ni personne s’achèvent en quelques jours. Elles ne sont plus annoncées, comme c’était le cas pour les deux séries de plaies précédentes, celles des sceaux et des trompettes. Elles arrivent sans avertissement parce que Dieu a déjà prévenu suffisamment souvent (Pro 29:1).
V2. Les quatre premières coupes sont très semblables aux quatre premières trompettes d’Apocalypse 8 (Apo 8:6-12). Les plaies des quatre premières coupes affectent les mêmes régions que les quatre premières trompettes. Cependant, la différence est que les plaies des trompettes s’étendent sur une partie limitée de la terre, un tiers de celle-ci, alors que les plaies des coupes n’ont pas cette limitation.
Pour souligner la rapidité de l’action, il n’est pas dit ‘et le premier ange alla’, mais « le premier alla ». Tu trouves la même chose dans toutes les mentions suivantes. Le premier verse sa coupe sur la terre. Ce n’est pas la terre au sens large du verset 1, mais au sens restreint de ‘le sec’, car par la suite, il mentionne aussi d’autres zones de la terre, comme la mer et les fleuves.
Lorsque l’ange a versé sa coupe, les conséquences sont visibles immédiatement. Les gens qui sont attachés à la Bête et qui lui rendent hommage recevront comme marque un ulcère hideux et incurable. Ce n’est pas un ulcère sur lequel il suffit de coller un sparadrap, mais un ulcère énorme et bien visible qui ne peut pas être soigné. Un ulcère est une éruption de saleté intérieure accompagnée de douleur qui transforme la beauté extérieure en répulsion.
Pour les personnes qui sacrifient tout pour avoir un corps parfait, tant sur le plan de la santé que de l’apparence, c’est un désastre d’une ampleur sans précédent. Ils ont fait tout ce qu’il fallait pour maintenir leur corps en parfait état et voilà qu’en un seul acte du courroux de Dieu, leur corps devient une épave, un piètre étalage de misère et de douleur. De même que Satan a frappé Job d’un ulcère malin (Job 2:7), de même Dieu frappe maintenant les adeptes de la Bête de cela (cf. Exo 9:10 ; Deu 28:27,35).
V3. Sans un nouvel ordre du ciel – l’ordre du verset 1 est un seul ordre pour les sept anges – le deuxième ange verse sa coupe. La région qui lui est assignée est « la mer ». La conséquence directe du déversement du contenu de sa coupe est que la mer devient « du sang ». Cependant, ce n’est pas du sang qui coule, dans lequel le mouvement est encore possible, mais il est coagulé. Dans le cas d’une personne morte, le sang ne circule plus. La mer se transforme en une masse coagulée. Tout ce qui y vit ne peut plus bouger et meurt sur place. La puanteur de tout cela sera insupportable (cf. Exo 7:19-21).
Appliquée spirituellement, tu peux voir dans la mer le symbole de toutes les nations où les choses sont désordonnées, par opposition à la terre qui symbolise un ensemble ordonné. Chacun vit pour soi, l’autorité n’est pas reconnue. Au moment où la deuxième coupe sera versée, ce comportement deviendra une plaie. Chacun devient tellement renfermé sur lui-même qu’il n’est plus possible d’être atteint ou d’atteindre l’autre. En raison de l’engourdissement mental total, toute communication est morte. La solitude règne. Spirituellement morts comme ils l’étaient déjà au niveau de leur lien avec Dieu, la mort s’est maintenant installée aussi dans leur relation avec leur prochain.
V4. S’il restait encore un espoir que de l’eau douce puisse couler dans les fleuves jusqu’à la mer et la faire revivre, cet espoir est anéanti par le troisième ange. La coupe qu’il verse frappe « les fleuves » de sorte qu’ils deviennent du sang. Les « sources d’eau » autonomes subissent aussi ce sort. Aucune eau ne peut être puisée pour leur propre rafraîchissement ou pour apporter un rafraîchissement ailleurs.
Toute l’eau est transformée en sang. Toute possibilité d’apporter la vie là où il y a la mort est coupée. Lorsque l’homme est coupé de Dieu et de son prochain, il est totalement soumis à l’influence de la mort, sans aucune alternative.
Relis Apocalypse 16:1-4
A méditer : Qu’est-ce qui te semble poignant dans la description de ces jugements des coupes ?
5 - 11 Témoignage, la quatrième et la cinquième coupe
5 J’entendis alors l’ange des eaux qui disait : Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi le Saint, parce que tu as jugé ainsi ; 6 car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire ; ils le méritent. 7 Puis j’entendis l’autel qui disait : Oui, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, véritables et justes sont tes jugements ! 8 Le quatrième versa sa coupe sur le soleil ; et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu : 9 les hommes furent brûlés par une chaleur intense. Et ils blasphémèrent le nom de Dieu qui détient le pouvoir sur ces plaies, mais ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire. 10 Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la Bête ; et son royaume devint entièrement ténébreux ; de douleur, ils se mordaient la langue, 11 et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, mais ils ne se repentirent pas de leurs œuvres.
V5. Après que le troisième ange ait versé sa coupe et avant que le quatrième ne le fasse également, la voix d’un autre ange se fait entendre. Il est désigné comme « l’ange des eaux ». Les eaux semblent être la région que Dieu lui a attribuée pour qu’il y agisse (cf. Apo 7:1 ; 14:18). À cause de cela, il sera en relation particulière avec le deuxième et le troisième ange. L’ange s’adresse à Dieu et Lui dit que ses jugements montrent qu’Il est « juste ». L’ange est d’accord avec sa justice.
Il reconnaît également que les jugements de Dieu montrent qu’Il est Celui qu’Il a toujours été, « le Saint ». Les jugements de Dieu qui s’exerceront à la fin de l’histoire ne sont pas différents de ses jugements qui ont atteint le monde au début de son histoire, tels que le déluge sur la terre et les plaies de l’Égypte. Dieu n’est pas un dominateur capricieux avec des sautes d’humeurs. Dans ses jugements, Dieu est parfaitement cohérent.
V6. Lors des jugements des coupes, Dieu agit selon le principe « œil pour œil, dent pour dent » (Exo 21:24). On pourrait aussi dire que l’homme moissonne ce qu’il a semé (Gal 6:7). L’ange exprime cela en déclarant que ceux qui ont versé du sang ont reçu du sang à boire dans les deux jugements précédents. De même qu’ils ont versé du sang, de même, des coupes sortira le sang qui provoquera leur mort.
Les mots « ils le méritent », ont ici un sens négatif et ici une personne reçoit un jugement parce qu’elle le ‘mérite’. Ceux qui ont versé « le sang des saints et des prophètes » ont clairement montré qu’ils détestent tout ce qui est de Dieu (ses « saints ») et ce qui Le rappelle (ses « prophètes »). Ce faisant, ils se sont dépouillés de toutes les bénédictions que Dieu a encore données par ses saints et ses prophètes. Alors ils méritent d’être jugés.
Du point de vue spirituel, Dieu avait fait parvenir sa bénédiction à son peuple par ses prophètes. Mais ces ‘fleuves’ ont été rejetés par eux, et transformés en sang. Aujourd’hui aussi, tous les ‘fleuves’ sont rejetés et se transforment en fleuves de sang. La parole de Dieu et ses instructions ont été données pour la bénédiction. Mais les gens les rejettent.
Nous en voyons les conséquences dans les changements dramatiques de la pensée et du comportement des gens :
- le comportement désintéressé se transforme en un comportement où quelqu’un s’affirme ;
- la soumission des enfants à leurs parents se transforme en rébellion ;
- l’amour exclusif du mari pour sa femme dans le mariage est oppressif et les gens commencent à vivre sous des formes alternatives telles que la cohabitation hors mariage et les relations homosexuelles ;
- la soumission de la femme est un esclavage auquel le féminisme s’oppose ;
- l’euthanasie devient une forme de respect pour les personnes âgées ;
- l’avortement est pratiqué par respect pour la vie ;
- l’obéissance aux gouvernements et la soumission des employés, se voient opposés le droit de chacun à décider pour lui-même et faire sa propre volonté.
Toutes les vertus de Dieu sont une abomination pour l’homme moderne et autonome. Dieu le jugera en conséquence.
V7. Après l’ange des eaux, Jean entend comment l’autel lui aussi approuve la véracité et la justice des jugements de Dieu par un « oui ». L’autel s’adresse au Seigneur Jésus à qui tout jugement est donné (Jn 5:22-23) et qui est en même temps Dieu le Tout-puissant. Cet autel fait référence au sacrifice du Seigneur Jésus et à la rédemption de tous les croyants. La justice de Dieu n’est nulle part plus évidente que dans le sacrifice du Seigneur Jésus. Il a subi le jugement pour les péchés de tous ceux qui croient en Lui.
Par conséquent, ils sont exempts des jugements qui passent sur la terre comme un fléau. Mais tous ceux qui ont rejeté son sacrifice seront frappés par le fléau et en périront. De l’autel émane le discours sérieux selon lequel le jugement de Dieu sur les incrédules obstinés est aussi vrai et juste que le jugement qui a frappé le Seigneur Jésus à la place de ceux qui ont cru en Lui.
V8. Ensuite, le courroux de Dieu se concentre sur « le soleil » quand « le quatrième » ange verse sa coupe sur lui. En conséquence, le soleil devient tellement brulant que ses rayons deviennent un feu qui brûle les hommes (cf. Mal 3:19). Aucune crème solaire ne permettra de s’en prémunir, aussi élevé que soit l’indice de protection. Ce feu est un signe avant-coureur de l’enfer.
Appliqué spirituellement, le soleil représente les grands dirigeants. « Les hommes » sont les incrédules. Pendant la grande tribulation, ces dirigeants sont hostiles à Dieu. Alors que les hommes pensent que ces dirigeants ont à cœur leurs intérêts, la quatrième coupe les transformera en dirigeants impitoyables qui se retourneront contre leurs sujets, les persécuteront et les consumeront avec un plaisir satanique. Ils n’ont pas voulu du joug de Celui celui qui a dit qu’Il est doux et humble de cœur. Maintenant, ils reçoivent un joug de fer qui les oppresse sans pitié (cf. Deu 28:48).
V9. La chaleur provoquera des douleurs énormes. Ils savent que les plaies viennent de Dieu et n’essaieront plus de leur trouver une explication naturelle, comme c’est le cas pour toutes les catastrophes naturelles aujourd’hui. Cependant, les hommes ne veulent pas admettre que Dieu leur parle en langage clair dans des catastrophes naturelles afin qu’ils se repentent. Des douleurs physiques extrêmes ou des tourments intérieurs intenses, ou les deux, les poussent à se tourner vers Dieu. Cependant, ils viennent à Dieu non pas pour confesser leurs péchés, mais pour Le blasphémer. Plutôt que de reconnaître que le jugement qui les atteint est juste, ils rendront Dieu responsable de toutes les calamités.
Leur haine envers Dieu se manifestera dans toute sa force dans ces circonstances dramatiques. Ils sont tellement endoctrinés et soumis à un lavage de cerveau par la Bête qu’il ne leur vient pas à l’esprit de rendre gloire à Dieu. La propagande de la Bête (Apo 13:6) a fait son œuvre désastreuse chez ses adeptes. Ils n’ont jamais voulu se repentir et ne le veulent pas non plus maintenant. La future propagande de la Bête projette ses ombres vers l’avant. À travers les journaux, la radio, la télévision et Internet, il y a de plus en plus d’expressions et de programmes dans lesquels se tisse le dégoût de Dieu. Ceux qui annoncent la bonne nouvelle de l’évangile font l’expérience de personnes qui sont de plus en plus dures et inatteignables. C’est particulièrement vrai dans le monde occidental, où la lumière de l’évangile a brillé le plus fort et où les hommes se vantent encore de leurs ‘racines chrétiennes’.
V10. « Le cinquième » ange « verse sa coupe sur le trône de la Bête », c’est-à-dire sur le centre de son pouvoir. Il en résulte des ténèbres qui se répandent à partir de ce centre sur tout son royaume. Ces ténèbres rappellent celles de l’Égypte, la neuvième et avant-dernière plaie (Exo 10:21-22). Dans les ténèbres les plus complètes, il est impossible de faire un pas car il n’y a ni orientation ni communication. Dans ces ténèbres, l’homme est complètement livré à lui-même. Il ne sait pas où il se trouve, ne voit pas d’issue et ne sait où aller pour trouver du soutien.
Dans ces ténèbres, les hommes n’ont aucune distraction face aux douleurs qui les accablent. Dans un grand désespoir et en même temps dans une haine non tempérée, « ils se mordaient la langue ». Plus tôt, dans leur orgueil, ils ont posé la question de savoir qui pourrait faire la guerre à la bête (Apo 13:4 ; 19:19). Voici la réponse de Dieu.
La Bête a reçu son trône du Dragon, c’est-à-dire de Satan (Apo 13:2). Il semblait qu’avec l’intelligence super élevée de la Bête, son savoir et son intelligence, la lumière sur le monde et l’économie avaient recommencé à briller. Toutes les vérités chrétiennes considérées comme oppressantes étaient rejetées comme des ténèbres. Mais voici le moment où la vantardise d’une lumière et d’une connaissance plus élevées n’est pas simplement éclipsée par Dieu, mais complètement enveloppée dans les ténèbres.
Lorsque Dieu apporte la vérité à la lumière, cela signifie les ténèbres pour tous ceux qui L’ont banni. Il transforme la lumière qui a été rejetée en ténèbres (Mt 6:23). Ils ne sauront pas où ils se trouvent ni où aller. Ils ne verront pas non plus de prochain. Dans cet isolement complet, l’âme est seule avec elle-même et se ronge de haine, d’envie, d’amertume et d’angoisse.
V11. « Leurs douleurs » et « leurs ulcères » sont l’occasion pour les hommes de blasphémer Dieu. Ils L’accusent d’en être le responsable. Au lieu de se repentir, ils persistent dans leurs œuvres pécheresses. Les psychologues et les politiciens peuvent encore consacrer des conférences à l’explication de leurs réactions. Toute explication, aussi illogique soit-elle, vaut mieux que de reconnaître que l’on est pécheur et que l’on a besoin de se repentir. Ils ne veulent rien abandonner de leur vie de débauche et préfèrent descendre en enfer avec la Bête plutôt que de s’incliner sous ces dernières plaies envoyées de Dieu.
Relis Apocalypse 16:5-11.
A méditer : Pourquoi les gens ne se repentent-ils pas, alors qu’ils sont si tourmentés par les jugements de Dieu ?
12 - 21 La sixième et la septième coupe
12 Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve Euphrate ; et son eau se tarit, afin que soit préparée la voie des rois qui viennent de l’orient. 13 Alors je vis sortir de la bouche du Dragon, de la bouche de la Bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, comme des grenouilles. 14 Car ce sont des esprits de démons faisant des miracles, qui vont vers les rois de la terre habitée tout entière, pour les rassembler en vue du combat du grand jour de Dieu le Tout-puissant. 15 (Voici, je viens comme un voleur. Bienheureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte.) 16 Ils les rassemblèrent au lieu appelé en hébreu : Armaguédon. 17 Le septième versa sa coupe dans l’air ; et il sortit du temple du ciel, venant du trône, une grande voix qui disait : C’est fait ! 18 Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres ; et il y eut un grand tremblement de terre tel qu’il n’y en a jamais eu d’aussi grand depuis que l’homme est sur la terre. 19 La grande ville fut divisée en trois parties ; les villes des nations tombèrent ; et la grande Babylone vint en mémoire devant Dieu, pour qu’il lui donne la coupe du vin de la fureur de sa colère. 20 Toute île s’enfuit, il ne se trouva plus de montagnes. 21 D’énormes grêlons, du poids d’un talent, descendent du ciel sur les hommes ; alors les hommes blasphémèrent Dieu à cause de la plaie de la grêle ; car cette plaie est extrêmement grande.
V12. C’est au tour du « sixième » ange de déverser sa coupe. La cible du contenu de sa coupe est « le grand fleuve Euphrate ». L’Euphrate est la frontière naturelle entre l’est et l’ouest. Par cette plaie, l’Euphrate est asséché. Cela ouvre la voie aux puissances orientales – « qui viennent de l’orient », [littéralement : « du lever du soleil » – pour attaquer l’empire romain restauré. On peut penser à des pays comme l’Inde, l’Indonésie, la Chine et le Japon. Cela a à voir avec la situation où les armées d’Europe occidentale sont venues au secours d’Israël parce que ce dernier est menacé par le roi du Nord.
V13. À ce stade, Jean a un aperçu des agissements secrets de la trinité de la méchanceté, « le Dragon [...] la Bête [...] le faux prophète ». « De la bouche » de chacun d’eux sort un esprit impur. Ces « esprits impurs » sont « comme des grenouilles ». « Sortir de la bouche » signifie faire de la propagande. Le contenu de la propagande est impur. Le symbole, la grenouille, est très approprié car c’est un animal impur (Lév 11:10,41). Les grenouilles ne sont mentionnées dans les Écritures qu’en relation avec la deuxième plaie d’Égypte (Exo 8:2-14 ; Psa 78:45 ; 105:30). Elles émergent du marais et sont plus audibles dans les ténèbres de la nuit, ce qui correspond encore une fois à ce symbole de propagande d’inspiration démoniaque.
L’impureté est devenue une marque de fabrique. Des poignées d’argent sont gagnées grâce à l’impureté. Les millions ( !) de sites Internet pornographiques, dont le nombre augmente chaque jour, prouvent que l’homme est sensible à ce type de propagande. Le monde de la publicité en est truffé. Que la trinité anti-dieu choisisse cette forme de propagande montre bien à quel point l’homme a dégénéré en une créature qui ne vit que pour la satisfaction de ses convoitises.
V14. Promettez aux gens des libertés sans entraves et ils seront gagnés à la cause contre Dieu et contre son Christ. Avec ce message, les « esprits de démons » – car ces esprits impurs sont des démons – sortiront et travailleront. Ils feront des « miracles » qui permettront à leur message d’entrer encore plus facilement. Leur mission est de rassembler « les rois de la terre habitée tout entière » derrière eux pour se préparer en vue du combat contre Dieu et contre son Christ. Mais rusés et fourbes comme le sont toujours les démons, ils présenteront sûrement leur plan différemment, peut-être même comme une mission de paix. Après tout, ne doit-il pas y avoir la paix au Moyen-Orient ?
V15. La scène sombre est interrompue par une parole du Seigneur Jésus adressée aux croyants qui fuient la Bête. Cette déclaration a pour but de les exhorter à continuer à s’attendre au Seigneur et à être vigilants en ces temps troublés. Ils ne doivent pas être trompés par tous les événements et surtout par le langage trompeur. Pour ceux qui ne sont pas préparés à son retour, le Seigneur viendra comme un voleur, c’est-à-dire de façon inattendue et non désirée.
Pour la troisième fois dans ce livre, le « bienheureux » retentit. Il est destiné à consoler et à encourager les saints vivants. Alors que sous l’influence des ‘grenouilles, les gens s’habillent et se comportent de plus en plus de manière impudique, les saints se distingueront en s’habillant et en se comportant de manière honorable. Appliqués spirituellement, les gens du monde marchent nus, c’est-à-dire que tout le monde voit ce dont la chair est capable. Les croyants ont reçu les vêtements du salut, grâce auxquels la chair peut être maintenue dans la mort.
V16. Le mot « ils » nous ramène au verset 14 qui mentionne le rassemblement des armées. En réalité, c’est Dieu qui rassemble les armées hostiles et non les esprits des démons du verset 14, qui croient l’avoir eux-mêmes organisé ainsi par leur tromperie. Le lieu où ces armées sont rassemblées est appelé par son nom hébreu. « Armaguédon » et signifie « montagne du rassemblement des troupes ». C’est là que les armées d’Europe occidentale seront vaincues par le Seigneur Jésus. Le récit de ce combat, ou mieux, de ce jugement, est décrit en Apocalypse 19 (Apo 19:19-21).
V17. Enfin, c’est au tour du « septième » et dernier ange de déverser le contenu de sa coupe. Sous les jugements des coupes précédents, la société entière dans toutes ses parties a déjà été détruite. Il ne reste plus qu’une sphère, « l’air ». C’est là que la dernière coupe est versée. L’air que les gens respirent sera suffocant. La respiration sera lourde et moite.
En termes spirituels, l’air est l’atmosphère contrôlée par Satan (Éph 2:2). L’air spirituel que les gens respirent sera alors complètement sous le jugement de Dieu. Toutes les relations humaines dont l’homme le plus méchant a besoin pour avoir une existence digne de ce nom, comme la famille, les amis et l’emploi, auront disparu. Il ne restera plus que la solitude sans espoir dans un environnement sans espoir, sans aucune perspective. Cela aussi est en quelque sorte un avant-goût de l’enfer.
Avec cela, les jugements de Dieu sont arrivés à leur terme. Une grande voix annonce que la sainteté de Dieu (la voix vient du temple) et la justice de Dieu (la voix vient du trône) ont été pleinement satisfaites. Avec l’exclamation « c’est fait ! », il est indiqué que toutes les intentions de Dieu concernant ses jugements ont été accomplies. Il ne reste plus rien qui puisse faire l’objet d’un jugement.
V18. Ce qui suit est une description des phénomènes accompagnant la septième coupe et les effets du versement de son contenu. « Des éclairs » soulignent que le jugement vient du ciel, qu’il arrive soudainement et qu’on ne peut pas l’arrêter. Les éclairs sont accompagnés de toutes sortes « de voix » et « de tonnerres ». Les tonnerres indiquent la puissance du parler de Dieu dans le jugement.
Cette impressionnante façon de parler depuis le ciel trouve un écho sur la terre dans un tremblement de terre d’une magnitude qui éclipse tous les tremblements de terre précédents (Agg 2:6). Ce tremblement de terre final mettra radicalement fin à tout ce qui donnait encore prise à l’homme.
V19. Le tremblement de terre affectera tous les habitats où il peut y avoir des hommes. Tout d’abord, il est fait mention de « la grande ville ». La question de savoir de quelle ville il s’agit n’est pas tout à fait claire. Certains interprètes disent qu’il s’agit de la Rome politique et d’autres de Jérusalem (Zac 13:8-9). Il y a deux indices qui, à mon avis, plaident en faveur de Jérusalem en particulier. Le premier est que Jérusalem a déjà été mentionnée de la sorte une fois auparavant (Apo 11:8). Le second est qu’ici la ville est « divisée en trois parties », ce qui signifie qu’elle n’est pas complètement détruite mais partiellement épargnée (Zac 1:17).
« Les villes des nations » sont toutes les villes situées en dehors d’Israël. C’est là que se déroule la coexistence des peuples. Dans le passé, après les catastrophes, ces villes étaient toujours reconstruites. Ce ne sera pas le cas ici. Toute la rébellion de la civilisation humaine contre la domination du ciel s’est avérée vaine. Finalement, chaque société finit par s’effondrer complètement.
La dernière ville mentionnée est « la grande Babylone ». Voilà la Rome religieuse, le pouvoir spirituel, le système qui a livré la religion à un système impie. Ce système est évoqué séparément devant Dieu comme un objet spécial sur lequel se concentre son courroux. Babylone, le système catholique romain, a prétendu être le représentant de Dieu sur la terre et a ainsi déshonoré le nom de Dieu.
V20. Les lieux où les gens se sont réfugiés pour échapper à toutes les catastrophes périront aussi dans le tremblement de terre. On ne trouvera plus d’abri. Tous ceux qui seront alors encore en vie, éventuellement en route vers une île ou une montagne pour y chercher refuge, seront directement exposés à la partie finale de la plaie ultime.
V21. La dernière conséquence de la septième coupe sont « d’énormes grêlons » mortels qui « descendent du ciel » (cf. Job 38:22-23). Le poids des grêlons est mentionné, il est d’approximativement 35 à 50 kg. Les dernières gouttes de la dernière coupe prennent la forme de ces énormes grêlons qui s’abattent sur les hommes avec une grande rapidité et une lourdeur écrasante.
La seule réaction de l’homme endurci qui
1. souffre des ulcères,
2. est brûlé par le soleil,
3. est enveloppé dans les ténèbres
4. est privé de toute emprise par un grand tremblement de terre, et
5. est frappé par une grêle sans précédent,
est qu’il blasphème Dieu. Il n’est plus dit ici que le peuple ne s’est pas repenti (versets 9,11). En jurant, ils lèvent leur poing serré vers le ciel et s’enfoncent dans la mort.
Relis Apocalypse 16:12-21.
A méditer : Quels avertissements les deux derniers jugements des coupes contiennent-ils pour toi ?