Hébreux 3

V1. Avec les mots, « par conséquent », l’auteur de la lettre établit un lien fort entre les deux chapitres précédents et ce qui suit. Dans Hébreux 1-2, il a présenté de façon grandiose les gloires du Seigneur Jésus aux lecteurs, et donc à toi aussi. Parce qu’Il est si majestueusement exalté et pourtant aussi si proche, c’est la raison pour laquelle tu dois continuer à Le regarder. Ainsi, tu pourras continuer à marcher sur le chemin de la foi à travers toutes les tentations et les épreuves. Tu n’abandonneras pas lorsque la vie deviendra difficile, parce que tu continueras à regarder vers Celui qui transcende tout, qui te précède et qui t’aide.

Regarde comment on s’adresse à toi ici. Tu l’entends bien : « frères saints ». Tu te souviens que le Seigneur Jésus n’a pas honte d’appeler ceux à qui Il s’adresse « frères » (Héb 2:11b) ? Ils sont même appelés frères « saints ». Tu fais partie de ceux que le Seigneur Jésus a sanctifiés et attachés à sa personne (Héb 2:11a).

Et cela ne s’arrête pas là, car tu es aussi l’un des « participants à l’appel céleste ». Israël a un appel et une espérance terrestres, mais avec ces chrétiens juifs, tu participes à un nouveau privilège. C’est quelque chose que tu reçois grâce à l’appel de Christ depuis le ciel. Par conséquent, ce privilège ne se limite pas à ceux qui sont membres du peuple terrestre de Dieu par naissance naturelle, mais il s’applique à tous ceux qui sont unis au Seigneur Jésus par la foi. C’est un appel depuis le ciel, c’est l’origine, c’est là d’où vient l’appel, et c’est un appel à la gloire céleste, c’est le but de l’appel, c’est là où il va (cf. Php 3:14 ; 2Tim 1:9).

Pour la terre, cela signifie la perte des bénédictions terrestres ainsi que le rejet, la souffrance et la disgrâce. C’est ce que montre la lettre du début à la fin. Mais ce n’est pas une détérioration. Toi et tous ceux qui gardent les yeux ainsi fixés sur le Seigneur Jésus obtiennent quelque chose de mieux en retour. Il en va avec eux comme avec les nombreux croyants de l’Ancien Testament qui savaient que de leur vivant, ils ne connaîtraient pas le royaume de paix, mais qui ne s’en affligeaient pas. Après tout, ils avaient appris à attendre avec impatience une meilleure patrie, c’est-à-dire une patrie céleste.

Mais pour persévérer dans cette voie, tu dois concentrer toute ton attention sur « Jésus ». Ce nom ouvre un monde de rejet d’une part et de gloire d’autre part. Chaque fois que le nom ‘Jésus’ apparaît dans la Bible, sans ajout comme ‘Seigneur’ ou ‘Christ’, Dieu veut concentrer nos pensées sur deux aspects. ‘Jésus’ est Celui qui a été sur la terre en tant qu’Homme humble et qui a été rejeté par les hommes. ‘Jésus’ est aussi Celui qui est glorifié par Dieu en lui-même dans le ciel, précisément parce qu’Il était cet Homme humble sur la terre. C’est précisément en ce nom qu’un jour tout genou pliera (Php 2:10).

De Lui, tu témoignes déjà en ayant déjà plié le genou devant Lui. Tu le confesses devant les gens qui t’entourent. Mais ce que tu confesses dans le monde, tu as d’abord dû apprendre à le contempler dans le sanctuaire. D’où l’appel : « Considérez [...] Jésus. » Tu Le vois comme Celui qui est venu de Dieu à son peuple en tant qu’« apôtre » pour leur faire connaître les pensées de Dieu. Tu Le vois aussi comme « souverain sacrificateur », c’est-à-dire comme Celui qui est allé vers Dieu au nom du peuple de Dieu pour le représenter auprès de Dieu. En tant qu’« apôtre », Il est le véritable Moïse et en tant que « souverain sacrificateur », Il est le véritable Aaron.

V2. Après ses fonctions, l’auteur met l’accent sur la fidélité du Seigneur Jésus. Comme la fidélité est importante ! À quoi sert quelqu’un qui occupe la fonction la plus élevée et la plus influente, mais qui n’est pas fidèle dans l’exercice de cette fonction ? Le Seigneur Jésus est fidèle. Il est fidèle à Dieu, qui L’a établi comme apôtre et souverain sacrificateur « dans toute sa maison ». Par « sa maison », on peut penser au tabernacle ou peut-être aussi à ‘la maison d’Israël’, qui désigne alors le peuple de Dieu (Héb 8:8).

V3-4. Dieu a aussi pu témoigner de Moïse qu’il était fidèle dans sa maison (Nom 12:7). Moïse peut ressembler à Christ en ce qui concerne la fidélité, pourtant Christ surpasse de loin Moïse, tout comme Il surpasse de loin les anges dans les chapitres précédents. En effet, Moïse n’est pas le bâtisseur de la maison, ni du tabernacle, ni d’Israël. Moïse n’est pas au-dessus de la maison, il en faisait partie, alors que Christ en est le bâtisseur. La gloire du bâtisseur s’exprime dans la maison.

L’auteur est simple dans sa façon de penser. Il dit : ‘Quand tu vois une maison, il doit y avoir un bâtisseur’. Le bâtisseur est Dieu le Fils. Il est le bâtisseur de l’univers, du tabernacle, d’Israël, de l’église. En tant que bâtisseur, Il est à l’origine de toutes ses constructions. Il les a conçues et exécutées (Jn 1:3 ; Col 1:16 ; Héb 1:2) et il habite en elles. Christ transcende tout. Moïse n’est relié qu’à la maison d’Israël, mais le Seigneur Jésus est relié à tout, sans limite.

V5. Dans ce verset, l’auteur fait à nouveau référence à la fidélité de Moïse dans toute la maison de Dieu. Dieu a conçu cette maison et Moïse a exécuté le dessein de Dieu (Héb 8:5 ; Exo 25:9,40). Il était le serviteur de Dieu dans la maison de Dieu et faisait donc partie de la maison. Son service consistait à transmettre au peuple ce que Dieu lui avait dit dans le tabernacle (Exo 25:21-22).

V6. Et de nouveau, la comparaison entre Christ et Moïse est faite. Au verset 2, la comparaison indique que, sur le plan de la fidélité, il y a accord entre le Christ et Moïse. Lorsqu’il s’agit de la maison de Dieu, une différence nette entre Christ et Moïse apparaît. Moïse était serviteur, bien que serviteur honoré, dans la maison, mais Christ est Fils sur la maison qui est aussi la sienne.

Et puis, de façon presque inattendue, l’auteur précise la signification de la maison du Fils. Jusqu’à présent, lorsque tu penses à la maison de Dieu, tu as toujours pensé au tabernacle. Et à juste titre. Mais il s’avère maintenant que la maison signifie quelque chose d’autre. En effet, tu lis : « Et nous sommes sa maison. » Cela signifie que les croyants sont la maison du Fils.

En soi, ce n’est pas une pensée nouvelle. Paul a déjà utilisé l’image de la maison dans son imagerie de l’église pour désigner certains aspects de l’église de Dieu (1Cor 3:16 ; Éph 2:21 ; 1Tim 3:15). La maison en tant qu’image de l’église souligne la demeure de Dieu dans l’église et que l’ordre qu’il y a dans la maison est son ordre.

Dans la lettre aux Hébreux, le peuple de Dieu n’est pas tant considéré comme l’église que comme une compagnie de pèlerins en route vers la bénédiction promise. De plus, cette compagnie est vue comme un peuple de sacrificateurs. C’est avec ces derniers que la maison de Dieu a à voir. La maison de Dieu est une maison dans laquelle se déroule le service sacerdotal. Christ y exerce son service sacerdotal et les croyants le font en L’imitant. Dans l’Ancien Testament, tu vois qu’Aaron était à la tête de la famille sacerdotale du service exercé dans la maison de Dieu, le tabernacle. Maintenant, les croyants sont cette famille sacerdotale (1Pie 2:5) dirigée par le véritable Aaron, le Seigneur Jésus, en tant que Fils sur sa maison.

Par le mot « si » qui suit maintenant, il semble que ce qui précède soit soudainement remis en question. Tu es sûr qu’en tant que croyant, tu appartiens à la maison du Fils. Le mot « si » donne l’impression qu’une condition y est attachée. Tu es membre de l’église, mais tu dois t’accrocher jusqu’au bout. Sinon, tu deviens apostat. C’est ainsi que c’est écrit, n’est-ce pas ? Est-ce vraiment l’intention ?

Avec ces questions, il y a quelques éléments à considérer attentivement :

1. Le mot « si » est lié à la responsabilité de chaque confesseur. Toi aussi, tu es un confesseur, parce que tu confesses le Seigneur Jésus comme ton Seigneur. Il en va de même pour moi.

2. Celui qui est enfant de Dieu une fois par la repentance et la foi l’est pour toujours. Lis ce que dit le Seigneur Jésus dans Jean 10 et mets ta main sur cette parole (Jn 10:28-29). C’est une parole du Seigneur Jésus et elle ne fait donc aucun doute. L’apostasie des saints n’existe pas.

3. Quiconque apostasie prouve qu’il n’a jamais été un enfant de Dieu.

Le passage du temps montre si une personne est réellement un enfant de Dieu ou si elle ne l’est que de nom. Le pseudo-chrétien abandonne tôt ou tard ; le vrai croyant s’accroche jusqu’au bout. Ce n’est pas semer le doute, mais s’adresser personnellement à chacun sur sa confession. Il t’est demandé de tenir bon dans l’assurance et de te glorifier dans l’espérance. Si tu ne tiens pas ferme, les choses se passeront pour toi comme pour de nombreux Israélites dans le désert, qui n’ont jamais atteint le pays promis à cause de leur incrédulité. C’est ce qu’expliquent les versets suivants.

Si ta confession est sincère, tu tiendras fermement, parce que tu demanderas à Dieu la force de le faire. Tu t’accrocheras alors à ton assurance de témoigner de Celui que tu ne peux voir que par la foi. Tu t’accrocheras aussi à la gloire dans l’espoir d’un avenir où Il sera vu et alors en puissance et en majesté. Si tu t’accroches à ton « l’assurance » et á « la gloire de l’espérance », tu pourras résister à toute tentation de revenir à ton ancienne vie.

Relis Hébreux 3:1-6.

A méditer : Comment le Seigneur Jésus est-Il présenté dans cette section et pourquoi ?

V7. Cette section commence par « c’est pourquoi » et s’inscrit dans la continuité de la précédente. L’auteur va utiliser des exemples de l’Ancien Testament pour montrer à quel point il est important de s’accrocher à ce qu’il a mentionné dans la deuxième partie du verset 6. Ces exemples proviennent du voyage d’Israël à travers le désert.

Le peuple terrestre de Dieu a dû traverser le désert pour atteindre le pays promis et y jouir du repos de Dieu et avec Lui. Cette traversée à travers le désert est une image du voyage du peuple céleste de Dieu à travers le monde, avec pour but la gloire avec le Seigneur Jésus. Toutes sortes de dangers sont liés à ce voyage de la foi à travers le monde, mettant à l’épreuve l’authenticité de la foi.

Cette section commence en Hébreux 3:7 et se poursuit jusqu’en Hébreux 4:13. Elle peut être divisée en trois parties :
1. L’apostat n’entre pas dans le repos (Héb 3:7-19 ; 4:1-2) ;
2. Les croyants entrent dans le véritable repos (Héb 4:3-10) ;
3. Le pouvoir de la Parole de Dieu pour éprouver la confession (Héb 4:11-13).

Après « c’est pourquoi », une citation du Saint Esprit tirée du Psaume 95 est citée et appliquée par le mot « aujourd’hui » à maintenant (Psa 95:7b-8). Dans le Psaume 95, c’est un « aujourd’hui » pour Israël ; mais jusqu’à la fin, c’est-à-dire jusqu’à la venue du Seigneur Jésus, Dieu, dans son amour, répète ce mot. Et qu’est-ce qui est important « aujourd’hui » ? Écouter sa voix. Quel que soit le moment où tu lis ou entends cela, c’est toujours ‘aujourd’hui’ et c’est toujours le moment d’écouter la voix de Dieu.

Le remède et la protection contre tout mal est la Parole de Dieu. Il se peut que peu l’entendent, mais elle résonne toujours pour chacun de ceux qui, parmi les Hébreux, ont des oreilles pour entendre. Entendre la voix du Fils de Dieu est caractéristique des brebis (Jn 10:27). Toute bénédiction en dépend.

V8. L’appel est de ne pas endurcir le cœur. Celui qui endurcit son cœur est inaccessible à la voix de Dieu et périra sur le chemin de la bénédiction proposée. L’auteur clarifie par un exemple son appel sincère à écouter la voix de Dieu et à ne pas s’endurcir le cœur. Il renvoie ses lecteurs, et donc toi, à un événement du voyage d’Israël dans le désert. Il s’agit de deux événements, mais qui reflètent le même mauvais comportement des Israélites.

Tu trouves ces événements dans Exode 17, juste après la sortie d’Égypte (Exo 17:1-7), et dans Nombres 20, à la fin de la traversée du désert (Nom 20:2-13). Elles ont eu lieu à Massa et Meriba. L’auteur ne mentionne pas ici ces noms littéralement, mais dans leur signification. Car Meriba signifie ‘contestation’, ‘contradiction’, ‘querelle’, ‘mécontentement’. Tu y reconnais de ‘l’irritation ». Massa signifie ‘tentation’, ‘épreuve’.

Leur irritation est née de leur mécontentement du fait qu’il n’y avait pas d’eau. Ils en ont tiré la conclusion que Dieu ne cherchait pas leur bonheur, mais leur malheur. N’est-ce pas un avertissement pour toi et moi ? Notre réaction face à l’absence d’une chose que nous considérons comme nécessaire ne pourrait-elle pas être aussi de devenir insatisfaits et irrité ? N’y a-t-il pas alors aussi un danger que nous commencions à tenter Dieu en devenant rebelles et en Le mettant à l’épreuve pour qu’Il nous prouve qu’Il est aussi là pour toi et moi ?

V9. Le Saint Esprit montre que l’attitude d’Israël n’était pas un incident, mais qu’elle a caractérisé le peuple tout au long de son voyage à travers le désert. Et ce, alors que Dieu avait montré pendant 40 ans qu’Il était là pour eux (Deu 2:7 ; 8:4 ; 29:5). Il les avait délivrés, guidés et pris soin d’eux et pourtant ils s’étaient opposés à Lui (cf. Deu 6:16 ; 9:22). La plus grande erreur que tu puisses commettre est de penser que tu es meilleur qu’eux. Il est donc important de prendre cet avertissement à cœur.

V10. Si c’est ainsi que le peuple a répondu à tous les soins de Dieu, il n’est pas surprenant que Dieu a été indigné contre cette génération. Dieu indique aussi où se situait leur problème : leur égarement résidait dans leur cœur pécheur. Parce que leur cœur s’égarait toujours de Dieu, ils ne comprenaient rien à ses voies, c’est-à-dire à ses actions, tant en bénédiction qu’en jugement.

Moïse connaissait les voies de Dieu, car Dieu lui-même les avait fait connaître à Moïse (Psa 103:7) parce qu’il Le craignait et L’aimait. Pour connaître les voies de Dieu, il faut Lui donner son cœur. C’est ce qu’Il demande (Pro 23:26). Lorsque tu Lui donnes ton cœur, tu remets toute ta vie entre ses mains pour qu’Il la gouverne. Tu marches alors dans sa voie qui s’achève dans la gloire.

V11. Si tu ne mets pas ton cœur sur Lui, mais que tu t’égares, tu n’entreras jamais dans le repos de Dieu. Il est impossible à Dieu de permettre à quiconque s’égare dans son cœur, comme l’auteur le raconte ici à propos du peuple, d’entrer dans son repos (Nom 14:21-23). Il jure qu’Il ne le permettra jamais. « Mon repos » est le repos de Dieu. C’est le repos qu’Il a quand Il habitera au milieu de son peuple. C’est le pays promis, où le peuple vivra en paix et en sécurité, sans crainte des ennemis. Ce repos n’existera que dans le royaume de paix du Messie, le grand fils de David.

V12. Avec l’appel « prenez garde, frères », l’auteur applique ensuite la citation aux lecteurs. Ce qui est arrivé à ceux qui sont jadis sortis d’Égypte peut aussi arriver à certains d’entre eux. L’auteur se préoccupe tendrement de chacun de ses lecteurs. Il s’adresse à eux tous comme à des « frères », ce qui signifie qu’il les considère comme de vrais croyants. Mais il s’adresse aussi à eux dans leur confession, c’est-à-dire en tant que responsables de leurs actes.

Il se peut que dans l’un d’entre eux se trouve « un méchant cœur d’incrédulité », un cœur qui ne fait pas confiance à Dieu. L’auteur ne présume pas qu’en chacun d’eux il y a un cœur méchant et incrédule. Il dit : « en l’un de vous ». Mais en formulant les choses ainsi, chacun se sait adressé. Chacun en vient à l’examen de conscience et demande : « Seigneur, serait-ce moi ? » (Mt 26:21-22).

Seul un incrédule a un méchant cœur d’incrédulité. Si une telle personne ne se repent pas encore vraiment de Dieu, elle « lui fasse abandonner le Dieu vivant ». Une telle personne semble n’avoir jamais été croyante. L’épreuve de la foi prouve qu’il est un incrédule. Le vrai croyant persévère malgré les épreuves. Il sait qu’en lui-même il n’a pas la force de persévérer, mais qu’avec Dieu est toute force.

Le faux croyant fasse abandonner le Dieu vivant sous la pression des circonstances. Il n’a pas la foi en Dieu, car il n’a pas la vie de Dieu puisqu’il n’est jamais allé à Lui avec un repentir sincère pour ses péchés. Pourtant, il a fait semblant et s’est joint à la compagnie chrétienne. Cependant, lorsque l’heure de vérité arrive, il abandonne Dieu.

Le fait d’abandonner, c’est se rebeller contre Dieu et Lui tourner le dos lorsque les malheurs deviennent si grands que l’on ne peut plus les supporter et que l’on commence à en rejeter la responsabilité sur Dieu. La racine du mal est l’incrédulité et le cœur de l’incrédulité est le manque de confiance dans le fait que toutes les circonstances sont dans la main de Dieu, qu’Il ne met jamais à l’épreuve au-delà des capacités et qu’Il nous fera de toute façon traverser toutes les difficultés à la fin. L’abandon du Dieu vivant se produit par un retour à une religion morte et extérieure – ce que le service du temple était devenu – après avoir professé la vraie religion du christianisme. En dehors de Lui, à part Lui, il n’y a pas de vie.

V13. Après l’examen de soi, l’auteur souligne qu’ils doivent aussi être attentifs les uns aux autres. Ils doivent exhorter les uns les autres. Tu n’aimes peut-être pas être exhorté et tu n’aimes certainement pas exhorter quelqu’un d’autre, mais c’est nécessaire. Car le danger guette toujours que l’incrédulité s’insinue dans le cœur de quelqu’un parce qu’il est tombé dans le piège de « la séduction du péché ».

Le péché séduit toujours. Le péché est toujours attrayant, sinon tu ne te laisserais pas séduire. Mais une fois que tu as commis le péché, tu en ressens l’amertume. Ensuite, si tu ne te repens pas immédiatement, si tu ne confesses pas et n’abandonnes pas le péché, le péché fera son œuvre d’endurcissement. Ne prenons pas cela à la légère et faisons des exhortations les uns aux autres « chaque jour ». Autrement dit, ce devrait être une habitude de s’exhorter les uns les autres. Cela implique aussi qu’en tant que croyants, nous devrions avoir des rapports réguliers les uns avec les autres.

Malheureusement, à cet égard, l’individualisme a gagné beaucoup de terrain parmi les croyants. Chacun est occupé à faire ses propres affaires et l’interaction avec les autres en tant que croyants passe à la trappe. Aussi, il n’est pas surprenant que de plus en plus de personnes s’égarent de la foi, en espérant qu’elles ne se soient pas encore d’abandonner le Dieu vivant. Il est important de prendre soin du cœur des autres et de veiller à leur bien-être spirituel. Nous ne devrions pas laisser ce soin à quelques ‘chefs religieux’. C’est la tâche de chaque chrétien envers l’autre qui doit se faire « aujourd’hui ». Demain, il sera peut-être trop tard. Après ‘aujourd’hui’ vient le jugement éternel.

Celui qui ne se laisse pas avertir quittera le chemin de l’opprobre de Christ et reviendra aux rituels d’une beauté trompeuse d’une religion tangible avec des gains terrestres. Revenir à cela signifie revenir à une religion sans pardon, sans espoir, et même sans possibilité de conversion. C’est pourquoi il est si nécessaire de s’exhorter les uns les autres chaque jour.

Relis Hébreux 3:7-13.

A méditer : A quels avertissements te sens-tu adressé et comment peux-tu avertir les autres ?

Il convient de redire que cette lettre s’adresse à tous ceux qui professent appartenir au peuple de Dieu. Au départ, il s’agit d’Hébreux croyants, de Juifs qui sont devenus croyants dans le Seigneur Jésus en tant que Messie donné par Dieu. Ils connaissent les prophéties de l’Ancien Testament. Ils y ont lu l’annonce de la venue du Messie.

Lorsque le Seigneur Jésus est venu, ils ont cru en Lui en tant qu’accomplisseur de toutes les promesses de Dieu à son peuple terrestre, dont ils faisaient partie. Mais le Seigneur Jésus a été rejeté. En conséquence, leur foi a été sévèrement mise à l’épreuve. Ils ne voient pas le Seigneur Jésus, mais pour la foi, Il est là, c’est-à-dire dans le ciel.

Eux-mêmes se retrouvent sur la terre. Au lieu de se retrouver dans le royaume de paix qui devait se lever avec la venue du Messie, ils sont moqués et persécutés par leurs compatriotes incrédules. Ils doivent apprendre que l’accomplissement des promesses a été retardé. Cet accomplissement est certain, mais il y a encore un chemin de foi à parcourir avant qu’il n’arrive.

Tu vois ici le parallèle avec le voyage dans le désert du peuple d’Égypte à Canaan. Tu voyages avec le peuple de Dieu à travers le monde, en route vers la bénédiction promise du repos. Dans cette lettre, le monde est vu comme un désert, comme le terrain de l’épreuve de la foi, avec les tentations mondaines et religieuses.

V14. Tu es l’un des « compagnons » du Christ. L’auteur se voit aussi de cette façon. Il parle de « nous ». Puis vient à nouveau ce conditionnel « si » (cf. verset 6), qui donne l’impression que ce n’est pas certain après tout et que ce n’est certain que lorsque tu as accompli une certaine performance. Cette performance est ici : « Tenir ferme jusqu’à la fin la conviction que nous avions au commencement. »

Encore une fois, je tiens à préciser que le salut est certain pour celui qui croit et que ce n’est pas une question de performance. Encore une fois, il faut bien distinguer deux choses. Quelqu’un qui est devenu une fois un enfant de Dieu par la conversion et la foi est pour toujours un enfant de Dieu. Le fait qu’une personne soit un enfant de Dieu sera évident dans sa vie. C’est donc par l’épreuve que l’on peut savoir si quelqu’un est vraiment un enfant de Dieu. Ainsi, tout croyant est un compagnon du Christ, mais en même temps, toute personne qui appartient extérieurement au peuple de Dieu n’est pas forcément un croyant. Ce dernier sera mis en évidence par la persévérance.

Bien que la sincérité soit supposée, il reste de la place pour que la confession ne soit qu’une confession labiale, sans que la vie de Dieu ne soit présente. C’est pourquoi les difficultés permettent de vérifier s’il y a une foi véritable chez le confesseur. Pour un vrai croyant, les difficultés ne sont pas des obstacles à la foi mais, au contraire, des incitations à démontrer sa foi. Une telle personne a commencé le chemin de la foi avec confiance et elle continuera avec confiance. Le manque de foi en Dieu cause le doute sur le salut. Il n’y a alors plus de conscience de son amour, de sa puissance ou de l’intérêt qu’Il nous porte. La confiance est perdue. L’espoir et la valeur des choses invisibles diminuent, tandis que la valeur des choses visibles augmente à nouveau.

Les exhortations servent à te maintenir dans la confiance que tu possèdes et à t’y faire persévérer. Elles ne servent pas à faire taire la crainte et le doute. Cette lettre ne s’adresse pas aux chrétiens qui doutent ou aux personnes qui ne possèdent pas encore une confiance totale en Dieu.

Parce que je sais que les jeunes croyants, mais même les croyants plus âgés, peuvent avoir du mal avec ces choses, j’ai repris cela un peu plus en détail. J’espère que cela a aussi aidé à comprendre un peu mieux l’argument de de l’auteur.

V15. L’auteur répète (versets 7-8) l’essentiel de la citation du Psaume 95 (Psa 95:7b-8) afin que sa force atteigne le lecteur. Le danger auquel sont confrontés les professeurs hébreux – et nous, dans la chrétienté – est le même que celui auquel ont été confrontés leurs lointains ancêtres lorsqu’ils étaient dans le désert, en route vers le pays promis. Pour faire face à ce danger, il est important d’écouter la voix de Dieu. Tu entendras sa voix lorsque tu liras sa Parole et lors des réunions où sa Parole est annoncée. En faisant alors sa volonté, tu seras empêché d’endurcir ton cœur et que tu t’aigris.

V16. Pour donner plus de force à ses exhortations, l’auteur pose trois questions dans les versets 16-18. Dans ces trois questions, il résume l’histoire du peuple en trois grands événements du passé. La première question porte sur l’exode, la deuxième sur le voyage dans le désert, la troisième sur l’entrée dans le pays promis. Il donne lui-même la réponse à ces questions sous forme de questions dans lesquelles la réponse est verrouillée. En donnant son enseignement sous forme de questions, il oblige ses lecteurs à réfléchir. Ce n’est pas que la réponse soit intellectuellement la bonne, mais que la question fasse quelque chose dans le cœur.

La première question montre que tout un peuple peut être touché par le péché d’irritation. Il ne concerne pas seulement quelques personnes. C’est la réponse honteuse de tout un peuple à la faveur de Dieu à son égard. Elle concerne « tous » ceux qui avaient été conduits hors d’Égypte par Moïse, c’est-à-dire plus de 600000 hommes avec leurs familles (Nom 1:46).

La gravité du péché réside dans le fait qu’ils se sont rebellés après avoir entendu la voix de Dieu. Cela les rend bien plus responsables que les nombreuses personnes qui vivent dans le péché sans avoir entendu parler de Dieu et de Christ. Par conséquent, l’idolâtrie commise par les chrétiens dans l’adoration de Marie, de Pierre et des anges est bien pire que l’adoration par les païens d’idoles comme Zeus ou Vénus.

V17. La première question porte sur l’attitude du peuple à l’égard de Dieu. La deuxième question montre la réponse de Dieu au péché du peuple. Le peuple tout entier a péché non seulement à Massa et à Meriba, mais il a péché pendant toute la période de 40 ans dans le désert. Par conséquent, Dieu fut indigné contre eux pendant tout ce temps, ne permettant pas à ceux qui avaient péché d’entrer dans le pays promis. Leurs « corps sont tombés dans le désert ». Dieu a puni non pas à cause d’un seul faux pas, mais à cause de leur obstination à persister dans une attitude de rébellion pendant tout le temps où sa sollicitude à leur égard était de toute évidence.

V18. La troisième question montre qu’ils ont endurci leur cœur à l’extrême. Même lorsqu’ils étaient à la frontière du pays, ils n’y sont pas entrés à cause de leur désobéissance. La désobéissance est inacceptable pour Dieu. Il l’abhorre et la juge. À cause de ce mal, Il a juré « qu’ils n’entreraient pas dans son repos ». Dieu ne peut en aucun cas s’associer à la désobéissance. Faire entrer ce peuple désobéissant ou incrédule dans son repos serait contraire à son Être. Son repos n’est que pour ceux qui se reposent en Lui et en Sa volonté.

V19. Tu peux considérer ce verset comme une conclusion. Cette conclusion est que l’incrédulité est la cause de la perdition et de la non-entrée. L’incrédulité est le manque de confiance en Dieu, dans le fait qu’Il a pu les amener là et qu’Il voulait les bénir. Ils ne connaissaient pas Dieu ; Il agissait étrangement à leurs yeux. Pourtant, Dieu leur avait parlé et leur avait fait connaître sa volonté et sa voie. Cependant, si le cœur désire d’autres choses que seulement honorer Dieu en Lui confiant, c’est-à-dire en Le croyant, la bénédiction ne sera pas obtenue.

Il n’est pas dit qu’ils ont été arrêtés par Dieu, mais que leur propre incrédulité les a empêchés d’entrer. Ils en étaient incapables. Le résultat inévitable de l’incrédulité est qu’elle ne prend pas possession de ce qui est réservé à la foi. L’incrédulité exclut la foi. L’incrédulité a privé le peuple du désert de la paix qu’il pouvait espérer après sa sortie d’Égypte.

La caractéristique de l’incrédulité est l’attitude qui consiste à ignorer ou à oublier Dieu, à faire comme s’Il n’existait pas, alors que Celui qui est toujours présent est plein de grâce. L’incrédulité fait de Dieu un menteur au lieu de Celui qui dit la vérité dans ce qu’Il promet. L’incrédulité fait de Dieu quelqu’un de trop faible pour tenir ses promesses. L’incrédulité signifie qu’Il est changeant et qu’Il revient sur ses promesses, et donc qu’Il n’est pas l’immuable. L’incrédulité met en doute sa fidélité aux attentes qu’Il suscite par ses promesses.

J’espère qu’avec toi l’incrédulité n’a pas l’occasion de s’installer dans ton cœur. Bien plus, j’espère que tu es comme Caleb et Josué (Nom 14:6-9). Face à l’incrédulité de leurs dix compagnons espions et à celle du peuple tout entier, ils ont honoré Dieu en tenant sa Parole pour absolument vraie et sa puissance pour infinie, son intention pour immuable et sa fidélité pour si grande qu’elle réalise les attentes suscitées par lui-même.

Relis Hébreux 3:14-19.

A méditer : Qu’est-ce qui te donne la certitude que tu entreras dans le repos de Dieu ?