1 - 7 S’attacher à la Parole
1 C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention à ce que nous avons entendu, de peur que nous n’allions à la dérive. 2 Car si la parole annoncée par le moyen des anges a été ferme, et si toute transgression et désobéissance a reçu une juste rétribution, 3 comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui a commencé d’être annoncé par le Seigneur et nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu, 4 Dieu y ajoutant son témoignage par des signes et des prodiges, par divers miracles et par des distributions de l’Esprit Saint, selon sa propre volonté ? 5 En effet, ce n’est pas aux anges qu’il a assujetti le monde habité à venir dont nous parlons ; 6 mais quelqu’un a rendu ce témoignage quelque part : “Qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme que tu le visites ? 7 Tu l’as fait un peu moindre que les anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et tu l’as établi sur les œuvres de tes mains ;
V1. Les versets 1-4 forment une parenthèse. Ce paragraphe insiste sur l’importance de se tenir à ce que Dieu a dit. L’expression « c’est pourquoi » qui introduit ce paragraphe renvoie à tout le chapitre 1, où l’on voit combien la position du Fils est beaucoup plus élevée que celle des anges. Par conséquent, la parole qu’Il a annoncée est bien au-dessus de celle des anges.
L’expression « porter une plus grande attention » précise que ce que le Fils dit est bien supérieures à ce qui a été dit par les anges. Ce que Dieu a annoncé aux pères leur est parvenu par l’intermédiaire des anges. Il était très important de s’y conformer. Maintenant que le Fils est venu et a parlé, il est encore plus important de L’écouter, c’est-à-dire de se soumettre et vivre sa vie selon ce qu’Il a dit.
Ce qu’Il a dit n’est pas différent de ce que Dieu a dit auparavant. C’est un ordre très différent. La loi exige de l’homme et l’homme ne peut pas y répondre. Le Fils a rempli toutes les exigences, mais Il a aussi fait beaucoup plus que ce que dit la loi. Il a donné sa vie pour tous ceux qui croient en Lui. La conséquence est une vie nouvelle et éternelle pour tous ceux qui croient. Cette vie nouvelle et éternelle, c’est le Fils lui-même (1Jn 5:12). Quiconque a le Fils comme sa vie, vit sous la grâce, et non plus sous la loi (Rom 6:14).
Celui qui oublie cela risque de retourner à une vie sous la loi, une vie dans le judaïsme. C’est ce que l’auteur veut dire par « à la dérive ». J’espère que tu réalises ce danger pour toi-même. Si tu commences à délaisser la Parole et à négliger la prière, tu risques bien de partir à la dérive.
V2. « La parole prononcée par le moyen des anges » ne devait pas faire l’objet d’une moquerie. Il était conseillé de l’écouter (Gen 19:1,16-17,26). Cela devient encore plus clair si tu penses à la loi dans ce contexte (Act 7:53 ; Gal 3:19). La loi est la loi de Dieu. Tu ne peux pas l’enfreindre impunément ni la négliger par désobéissance. Dieu maintient toujours l’autorité de sa Parole. Il exercera un juste jugement pour le péché, quel qu’il soit. Dans l’Ancien Testament, lors du jugement du transgresseur qui n’avait pas respecté le sabbat, on a un exemple de « juste rétribution » pour la transgression de la loi (Nom 15:32-36).
V3. Si la transgression de la parole prononcée par le moyen des anges a des graves conséquences, combien plus graves seront les conséquences pour quiconque méprise la parole de grâce prononcée par le Fils. Le Seigneur Jésus a parlé sur la terre à son peuple dans son ensemble et aussi à des individus d’« un si grand salut ».
Le salut national, c’est-à-dire le salut d’Israël en tant que peuple, est encore à venir. En Luc 4, on trouve un merveilleux exemple du Seigneur parlant du « grand salut », pour lequel Il cite Ésaïe 61 (Lc 4:16-22 ; Ésa 61:1-2). Lorsqu’Il annonce là « l’an agréable du Seigneur », c’est la même chose que ce « si grand salut », ou le royaume de paix. Il ne s’agit pas seulement d’un ‘grand’ salut, mais d’un si grand salut. Tu trouves la même intensité dans les mots « Dieu a tant aimé le monde » (Jn 3:16), un amour incommensurable.
En premier lieu, le salut est grand par sa portée, car il ne concerne pas seulement les Juifs, mais il est accessible à tous les peuples. En second lieu, le salut est aussi grand par sa puissance, car il opère la justification et le pardon. Alors il ne peut en être autrement : quiconque méprise cette parole de grâce du Fils recevra une juste rétribution plus sévère que la rétribution qui découle de la violation de la loi. Pécher sous la grâce est pire que pécher sous la loi, car celui qui méprise le salut méprise celui qui l’offre et qui est plus grand que les anges.
Il ne s’agit pas d’un salut qui leur est apparu de façon vague et obscure. Non, il leur a été parlé de ce salut extrêmement grand d’une manière tout à fait convaincante, claire et sans équivoque. Les anges n’ont pas joué le rôle d’intermédiaires invisibles.
Cette parole est venue dans un langage clair et facilement compréhensible, d’abord par la bouche du Seigneur lui-même. Puis, après qu’Il soit monté au ciel, ceux qui l’ont entendue de la bouche du Seigneur, ont confirmé cette parole aux lecteurs de la lettre. Pensons ici aux disciples.
V4. Enfin, Dieu a souligné cette parole par des signes et des prodiges, par divers miracles et toutes sortes de distributions de l’Esprit Saint, selon sa propre volonté. Beaucoup de lecteurs pourront s’en souvenir parce qu’ils ont eux-mêmes vu ces signes et prodiges (Act 2:43 ; 5:12,15). Ils ne devraient avoir aucun doute sur ce qui leur a été dit. Si un témoignage aussi fort est rejeté, il n’est pas possible d’échapper au châtiment. Cette parole sérieuse doit bien pénétrer ceux qui hésitent encore entre le judaïsme et le christianisme et qui n’adhèrent au christianisme qu’en apparence.
On notera au passage que le mot « ajoutant » est au passé. Cela signifierait-il qu’au moment où la lettre a été écrite, le temps des signes miraculeux était déjà passé ?
V5. Après la parenthèse, l’auteur continue à décrire la gloire du Seigneur Jésus, mais maintenant en lien avec le royaume terrestre à venir. Il décrit maintenant sa gloire en tant que Fils de l’homme. Comme en Hébreux 1, il compare le Seigneur Jésus aux anges. Mais le résultat est ici tout à fait différent. Le résultat de la comparaison en Hébreux 1 est qu’Il surpasse de loin les anges. Mais quel est le résultat de la comparaison en Hébreux 2 ? Que les anges ne sont même pas abordés ; ils sont complètement exclus.
La raison est qu’ils ne règnent pas dans le futur royaume terrestre. Bientôt, Dieu régnera et le fera par son Fils en tant que Fils de l’homme. Nous régnerons avec le Fils, régnant même sur les anges (1Cor 6:3). Le futur royaume terrestre est « le royaume du Fils de l’homme » (Mt 13:41). Quand Il viendra sur la terre pour régner, ce seront les « temps de rafraîchissement » et les « temps du rétablissement de toutes choses » (Act 3:19,21).
Chaque Juif s’attendait, sur la base des promesses que Dieu avait faites aux pères, à ce que ce nouvel ordre soit introduit avec la venue du Messie. Or, le Messie était venu, mais ce temps n’était pas arrivé parce que le Messie avait été rejeté. Tous les croyants – et toi aussi – doivent bien penser que cela ne signifie pas que les promesses sont tombées, mais qu’elles ont été retardées.
Cette situation met à l’épreuve la foi de tous les croyants. C’est vrai pour eux et c’est aussi vrai pour toi. Crois-tu que Dieu tient toujours toutes ses promesses ? Si tu crois vraiment, cette perspective te gardera sur le chemin de la foi. Tu ne te laisseras pas séduire par une religion purement terrestre fastueuse, à laquelle les incrédules adhèrent.
V6. Pour prouver que la domination sur la terre sera donnée au Fils de l’homme, l’auteur cite une partie du Psaume 8 (Psa 8:4-9). En lisant ce psaume, tu verras que David – le « quelqu’un » de ce verset – décrit un large champ de vision. Il pointe du doigt la terre et les cieux. Il parle de la majesté de Dieu, et des enfants et des nourrissons. Il mentionne la domination de l’homme sur la création, que tu vois au paradis et que tu verras dans le royaume de paix. Dans ce passage, l’auteur relève la petitesse et l’insignifiance de l’homme comparée à la grandeur du Fils de Dieu.
La citation commence par la question suivante : « Qu’est-ce que l’homme ? » Dans ce psaume, David pose cette question après avoir été impressionné par le ciel. Que signifie l’homme par rapport à l’immensité du ciel, dans lequel on peut voir la lune et d’innombrables étoiles la nuit ? Que signifie cet être humain faible et mortel pour Dieu qui a façonné de ses doigts le vaste firmament d’innombrables étoiles, dont beaucoup surpassent plusieurs fois la terre en grandeur ?
Quel attrait peut avoir cet homme chétif pour que Dieu pense à lui ? La réponse à cette question est : ‘Il suffit de regarder le Seigneur Jésus, « le Fils de l’homme », qui est maintenant dans la gloire. En Lui, tu vois ce que Dieu pense vraiment de l’homme.’ Il est le véritable Fils d’Adam, comme il est littéralement dit ici (cf. Lc 3:23,38).
V7. Le fait que Dieu ait fait l’homme « un peu [ou : pour un peu de temps] moindre que les anges » renvoie au fait que l’être humain a moins de liberté de mouvement que les anges à cause de son corps. Un ange est un esprit, et n’a pas cette limitation. Aussi, un ange surpasse de loin la force d’un humain.
Pourtant, Dieu a placé l’homme, et non un ange, à la tête de la création. Par cela, tu vois la gloire et l’honneur de l’homme. Nous verrons dans la section suivante, en étudiant le verset 9, comment cette citation s’applique de manière impressionnante au Seigneur Jésus.
Relis Hébreux 2:1-7.
À méditer : Comment peux-tu être sûr que tu ne t’éloigneras pas de la parole que tu as entendue ?
8 - 12 Nous voyons Jésus
8 tu as tout assujetti sous ses pieds” ; car en lui assujettissant tout, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti. Or, maintenant, nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti ; 9 mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout. 10 Car il convenait pour Dieu, de qui tout procède et par qui tout subsiste, que, amenant de nombreux fils à la gloire, il rende accompli le chef de leur salut par des souffrances. 11 En effet, et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un ; c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères 12 quand il dit : “J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges”.
V8. Il nous reste encore une partie de la citation du Psaume 8, qui a beaucoup à nous dire. Il est dit : « Tu as tout assujetti sous ses pieds » (Psa 8:7b). Cela signifie que le Seigneur Jésus domine sur toute la création, comme l’indique clairement la suite du verset. ‘Tout’ signifie vraiment tout, sans aucune exception. Il inclut tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, chaque partie de l’univers créé. Où que tu regardes dans l’univers, il n’y a rien à trouver qui ne Lui sera pas assujetti.
En regardant autour de toi, il n’y a encore rien à voir de cette domination générale. Tu constates beaucoup de misère et de chagrin. C’est parce que l’homme, par le péché, a abandonné et perdu la domination. Cette domination est maintenant entre les mains de Satan (Lc 4:6), qui, depuis la chute, est « le dieu de ce siècle » et « le chef de ce monde » (2Cor 4:4 ; Jn 12:31). La malédiction est sur la création. Les animaux paisibles sont devenus des prédateurs, et le sol de la terre s’est mis à produire des épines et des ronces.
V9. Il n’en sera pas toujours ainsi. Pour voir comment cela se passera, regarde vers le ciel, où, par la foi, tu vois « Jésus ». Comment Le vois-tu ? « Couronné de gloire et d’honneur. » Sur la terre, son couronnement est encore à venir, mais dans le ciel, Il est déjà couronné. Dieu Lui a donné cette place d’honneur en récompense de son œuvre à la croix. Les souffrances de la mort endurées par le Seigneur Jésus ont été tellement estimées par Dieu qu’Il Lui a immédiatement donné cette place, au-dessus de tout et tous, en Le glorifiant auprès de lui-même (Jn 13:31-32).
À cause de ces souffrances, le Seigneur Jésus a été fait « un peu [ou : pour peu de temps] moindre que les anges », car les anges ne peuvent pas mourir alors que le Seigneur Jésus est mort. Il est le Créateur des anges et donc leur Maître ! Durant un court laps de temps de trois jours, Il est devenu un peu moindre que les anges. Son humiliation a été sans limite et son exaltation est aussi illimitée. Tu ne vois pas encore que tout Lui soit assujetti, mais par la foi, tu vois celui à qui tout sera assujetti !
C’est bien dans ce sens que l’auteur de la lettre parle : fixer nos regards en haut, vers Lui. Le voir par la foi, c’est aussi voir l’œuvre qu’Il a accomplie sur la terre pour faire la volonté de Dieu. Il s’est abaissé, humilié jusqu’à la mort de la croix pour tout le système qui était loin de Dieu. [‘Goûter’ signifie ‘connaître en entrant en contact avec’.] Là où le premier homme a totalement échoué de façon irréversible, le second Homme est venu et a repris ses droits sur la création.
Il a acquis ces droits en glorifiant Dieu là où le premier homme avait échoué. Il a glorifié Dieu là où l’ennemi, qui avait trompé l’homme par sa ruse, dominait sur l’homme en puissance et en méchanceté. Le Seigneur Jésus a goûté la mort dans le but particulier de racheter les enfants que Dieu amènerait à la gloire. Il a aussi goûté la mort pour que ses conséquences glorieuses s’étendent à toutes les choses créées, « pour tout ». La grâce de Dieu est si grande.
Pour la foi, tout cela est un énorme encouragement. Tu vois un Homme dans la gloire qui a traversé la mort et qui est ressuscité. Il est la garantie qu’il ne s’agit pas du présent, mais du futur royaume terrestre. Le chemin qu’Il a emprunté, à travers ses souffrances jusqu’à la gloire, peut aussi être le tien. Garder les yeux fixés sur Lui te donnera la force d’endurer toutes les persécutions et toutes les souffrances.
V10. À partir de ce verset, tu vois le Seigneur Jésus au milieu de ses frères, là où Il occupe aussi la première place (Rom 8:29).C’est la sphère de l’intimité. « Car il convenait pour Dieu », signifie que cela convenait à qui est Dieu, à toute sa manière d’agir, qui n’est jamais contraire à son Être. « De qui tout procède », montre que le futur royaume terrestre concerne Dieu, sa glorification. « Par qui tout subsiste », montre clairement que Dieu est à l’origine de toutes choses nouvelles à venir, qu’Il l’a voulu. Mais Dieu fait tout par le Fils, qui est le centre du monde habité à venir, le royaume millénaire de paix.
Puis tu lis quelque chose de merveilleux. Il est question de « fils », au pluriel. De ces « fils », tu lis qu’ils sont « amenés [...] à la gloire ». Tout le but de la lettre est de fixer ton regard sur la destination finale du voyage. Ici, tu comprends que le Seigneur Jésus sera entouré de nombreux fils lorsqu’Il régnera sur la terre, dans la gloire du royaume millénaire de paix. Et qui sont ces fils ? Ce sont les croyants hébreux auxquels cette lettre est adressée, et tu es aussi compté parmi eux, comme l’un des « fils ».
En fait, ils sont « nombreux », et pas seulement quelques-uns. Toi et d’innombrables autres fils ont un jour pris le chemin vers la gloire. Les « fils » sont tous ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus dans la foi et qui attendent avec impatience son retour pour établir le royaume de paix.
Mais le chemin qui mène à la gloire est jalonné d’épreuves et de difficultés. Mais il est un « chef » [ou : auteur, initiateur] (Héb 2:10 ; 12:2 ; Act 5:31 ; 3:15), qui précède les autres dans la marche. C’est le Seigneur Jésus.
Il est déjà allé jusqu’au bout et Ila déjà atteint la perfection. Il est passé par toutes les souffrances que les nombreux fils sur la terre doivent endurer. C’est ce qui convenait pour Dieu. Il ne conviendrait pas pour Dieu de demander aux « nombreux fils » des choses auxquelles le Fils n’aurait pas participé. Il convenait à l’Être de Dieu de laisser son Fils, en tant que chef, passer par le même chemin de nombreuses épreuves, jusqu’à la gloire dans le royaume de paix. De cette façon, le Fils a été parfaitement rendu capable d’être le chef de tous les fils qui ont encore à traverser des épreuves sur la terre.
V11. Tu vois à quel point Dieu unit son Fils aux nombreux fils. Mais le Saint Esprit n’identifie pas les fils au Fils. Il faut toujours faire la distinction. Il l’exprime en disant« et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés ». Tu remarques aussi cette distinction en Jean 20, où Il ne dit pas ‘notre Père’ et ‘notre Dieu’, mais « mon Père et votre Père », et « mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20:17 ; cf. Mt 17:27).
Il n’est pas dit non plus que le Fils et les fils sont ‘tous un’, mais qu’ils sont « tous d’un ». « Celui qui sanctifie » c’est Christ, le Fils. Qu’Il sanctifie signifie que, parmi les gens du monde, Il te met à part pour lui-même. « Ceux qui sont sanctifiés » sont les croyants, les fils.
Cela veut dire qu’Il te consacre pour que tu sois son compagnon et que tu Le suives. Il s’agit de ta sanctification en tant que croyant. Le Fils est vu ici en tant qu’Homme. C’est uniquement ainsi que Dieu peut unir les hommes en tant que fils avec le Fils, pour former un seul peuple, dont Christ est le chef.
C’est pourquoi Lui, le Fils, n’a pas honte de nous appeler « frères ». Bien entendu, cela ne signifie pas que nous l’appelons ‘frère’. Ce serait parler avec une familiarité déplacée de celui qui est certes proche de nous, mais pour qui nous avons un profond respect.
V12. Dans trois autres citations tirées de l’Ancien Testament, l’auteur de la lettre montre clairement que le Seigneur Jésus et les siens sont « tous d’un ». Les trois citations montrent que le Messie est vraiment Homme et elles montrent aussi les relations étroites qu’Il a avec les siens sur cette base.
Ces relations n’ont pu être établies qu’après qu’Il ait accompli l’œuvre de la croix, qu’Il ait été dans la mort et qu’Il soit ressuscité. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’Il pouvait leur parler du Père en tant que « votre Père » (Jn 20:17). Il a pu les présenter au Père, après être tombé en terre comme le grain de blé, et être mort, ce qui a porté beaucoup de fruits (Jn 12:24). Il te présente ici ces fruits : aux « frères », aux « fils », aux « enfants ». Cela t’inclut ! Ces trois relations te montrent le lien d’intimité entre le Seigneur Jésus et les siens.
La première citation est tirée du Psaume 22, un psaume qui nous présente de façon très touchante l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix, Lui qui a porté les péchés. Dieu répond à son appel au salut en Le ressuscitant d’entre les morts (Psa 22:22b). Grâce à sa résurrection, les conséquences de son œuvre extraordinaire sont maintenant visibles. L’une de ces conséquences est qu’Il proclame le nom de son Père à ceux qu’Il appelle « mes frères ».
Et cela ne s’arrête pas là. Cette proclamation a pour effet un nouveau résultat, à savoir qu’Il entonne un chant de louange au milieu de ses frères, l’église, et ensemble avec eux. C’est lui-même qui commence le chant de louange « au milieu de l’assemblée ». Son chant est un chant de reconnaissance en réponse au fait que Dieu l’a ressuscité et glorifié. Grâce à son œuvre, toi et moi, nous pouvons chanter avec Lui. Nous nous tenons donc avec Lui devant Dieu dans une position que nous devons à Lui seul. N’est-ce pas merveilleux ?
Relis Hébreux 2:8-12.
À méditer : Qu’est-ce que tu apprends ici sur la communion que tu peux vraiment vivre avec le Seigneur Jésus ?
13 - 18 Rendu semblable aux frères
13 Et encore : “Moi, je me confierai en lui”. Et encore : “Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés”. 14 Ainsi, puisque les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, 15 et qu’il délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage. 16 Car, assurément, il ne prend pas les anges, mais il prend la descendance d’Abraham. 17 C’est pourquoi il dut, à tous égards, être rendu semblable à ses frères, afin qu’il soit un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, en vue de faire propitiation pour les péchés du peuple. 18 Car, du fait qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés.
V13. Ce paragraphe commence par la deuxième citation qui nous montre de façon admirable que le Messie est un Homme, et que Lui et les siens sont « tous d’un ». Le fait que n’importe qui soit humain ne peut pas mieux être exprimé que par la confiance en Dieu, quelles que soient les circonstances. Il s’agit d’une citation d’Ésaïe (Ésa 8:17), qui est déterminé à attendre Dieu et L’attendre avec impatience même s’il est au milieu d’un peuple rebelle à qui Dieu a caché sa face à cause de leurs péchés. Cette confiance a caractérisé le Seigneur Jésus lorsqu’Il était sur la terre. Les destinataires de la lettre, et toi aussi, peuvent avoir cette confiance.
Ce que les gens Lui ont dit en se moquant, alors qu’Il était suspendu à la croix, « il s’est confié en Dieu » (Mt 27:43), a été la force de sa vie jusqu’à la mort. Cette confiance en Dieu est d’une importance fondamentale dans une situation où rien n’apparaît encore de l’accomplissement des plans de Dieu, et quand tout semble être le contraire. Toute l’opposition à laquelle Christ a dû être confronté dans son chemin sur la terre ne Lui a pas fait perdre sa confiance en Dieu. En cela, Il est ton et mon exemple.
Mais Il n’est pas seulement un exemple. Ayant confiance en son Dieu, Il nous unit à Lui. Il a confiance que nous traverserons ensemble avec Lui toutes les difficultés jusqu’à la période de bénédiction et de joie que nous attendons avec impatience. Il est aussi question d’une citation d’Ésaïe (Ésa 8:18). Ce qu’Ésaïe a dit de lui-même et de ses enfants s’applique à Christ et au reste. « Moi, et les enfants » est une phrase qui démontre bien que Christ est uni, en tant qu’Homme, aux enfants que Dieu Lui a donnés. Il s’agit des enfants de Dieu actuels, qui sont unis à Christ.
Cela ne fait pas référence aux enfants de Christ ou aux enfants du Seigneur Jésus. La Bible n’utilise nulle part ces expressions pour les croyants. Elle fait référence aux enfants de Dieu, donnés par Lui au Seigneur Jésus. Tout comme les enfants d’Ésaïe, aussi dans la signification de leur nom, ils étaient un témoignage de la fidélité de Dieu au milieu du peuple de Dieu, les croyants sont aussi un témoignage dans le monde actuel, au milieu de l’apostasie de la chrétienté sur la terre.
Dans cette citation il y a un grand encouragement. Avec la confiance qui Le caractérise, Jésus Christ protège tous ceux qui Lui ont été donnés par Dieu. Il les pointe du doigt en disant à Dieu : ‘Ce sont les enfants que tu m’as confiés. Je les conduirai en toute sécurité à travers toutes les difficultés et je les amènerai là où je suis.’
V14. Mais, avant que Dieu ne puisse les confier au Seigneur Jésus, le Seigneur a d’abord dû devenir Homme lui-même. Et ce n’est pas tout. Si le Seigneur Jésus voulait que nous soyons unis avec Lui en tant qu’enfants dans sa position devant Dieu, Il devait d’abord s’identifier à nous dans notre besoin. Pour cela, Il a participé « au sang et à la chair ». Avant de devenir Homme, Il n’avait pas participé à cela. Mais Il a dû y participer pour pouvoir mourir. Sa mort était nécessaire parce que l’homme était sujet à la mort.
Par la chute, Satan s’était emparé de l’homme et l’avait placé sous son pouvoir, qu’il exerce par la mort. Le Seigneur Jésus est venu pour y mettre fin. Rien d’autre que la mort ne pouvait annuler la mort. Tu as un exemple frappant avec David, qui a tué Goliath avec sa propre épée (1Sam 17:51). Il avait aussi fallu la mort d’un être humain pour annuler la mort pour les humains. C’est ce qu’a fait l’Homme Christ. Par cela, Christ ressuscité possède « les clefs de la mort et du hadès » (Apo 1:18), c’est-à-dire qu’Il a toute autorité sur elles.
V15. Par sa victoire sur la mort et en rendant le diable impuissant – donc inopérant – le Seigneur Jésus a accompli une rédemption merveilleuse. La rédemption implique un ennemi qui te tenait si totalement en son pouvoir que tu n’avais toi-même aucun moyen de t’en libérer. En semant la crainte de la mort, le diable s’assure que les gens restent sous son emprise. Le diable règne toujours par la crainte. La mort est « le roi des terreurs » (Job 18:14). Pour nous, cette crainte a disparu parce que Christ a ôté sa menace. Désormais, la mort n’inspire plus la crainte.
V16. Le Seigneur Jésus n’est pas venu sur la terre pour mourir pour les anges. Il avait à l’esprit « la descendance d’Abraham ». Au sens propre, c’est à cette compagnie que s’adresse cette lettre. Ils ne sont pas seulement physiquement la descendance d’Abraham, mais aussi et surtout spirituellement ses enfants (Jn 8:33-39). Ce sont les croyants des nations (Gal 3:7-9 ; Rom 4:9-12) et c’est pourquoi Il t’a aussi saisi et t’a sauvé. Il t’a accepter, tu Lui appartiens.
V17. Pour t’accepter, toi et ces innombrables autres personnes, le Seigneur Jésus « dût, à tous égards, être rendu semblable à ses frères ». Cela signifie qu’Il a échangé le ciel contre la terre et qu’Il est venu vivre parmi les gens en tant qu’Homme et participer à leur vie. C’était une très grande humiliation pour Lui. Si tu considères ensuite qu’Il était devenu le plus bas parmi les hommes (Php 2:5-8), tu réalises ce qu’Il a vraiment traversé tout ce qu’un être humain peut traverser.
D’une manière parfaite, Il est devenu semblable à ses frères. Il a délivré tous ceux qu’Il appelle ses frères du pouvoir du diable. Tu as vu cela au verset 14. Cependant, il y avait aussi des péchés. Cela nécessitait une propitiation. C’est ce qui est dit à la fin du verset 17.
Pour apporter une réponse à ces deux problèmes, il n’y avait qu’une seule solution : la mort. Pour pouvoir mourir, le Seigneur Jésus a dû devenir Homme. Par sa mort et par sa résurrection, Il a vaincu la mort et celui qui en avait le pouvoir, c’est-à-dire le diable, et Il a été fait propitiation pour les péchés du peuple de Dieu. À juste titre, cela Lui permet d’être « un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur ». Il est « miséricordieux » face aux misères, aux tentations et aux épreuves que tu peux traverser. Il compatit avec toi. Il est aussi « fidèle ». Il est fidèle à lui-même et à ses promesses. Il a en vue le but et t’y conduit, malgré toutes les épreuves et les tribulations.
Dans tout cela, il se préoccupe des « choses qui concernent Dieu ». Il ne fait jamais rien pour toi indépendamment de Dieu. Il considère ta vie en relation avec Dieu. Il exerce son souverain sacerdoce pour ton bien, pour t’aider à faire la volonté de Dieu en toutes choses.
Tout d’abord, Il devait faire la propitiation sur la terre en tant que souverain sacrificateur pour les péchés de son peuple. Il l’a fait et grâce à cela, Dieu peut traiter avec son peuple, et être avec eux sur la terre. Aussi longtemps que son peuple est sur la terre, il a besoin de soutien et d’encouragement. C’est pourquoi le souverain sacrificateur, après avoir fait la propitiation sur la terre, est maintenant dans le ciel pour y être continuellement le souverain sacrificateur. Avec Dieu, tout va bien, les péchés sont expiés, mais il y a encore du chemin à parcourir. En vue de ce chemin, le Seigneur Jésus s’engage à veiller à ce que le peuple de Dieu glorifie Dieu sur ce chemin au lieu de Lui être infidèle et de perdre ainsi sa bénédiction.
V18. Aucune autre personne ne pouvait offrir à son peuple une aide telle que Lui. Avant sa mort, Il a vécu une vie parfaite durant laquelle Il a connu toutes les épreuves et les tentations que peut rencontrer un être humain. Il n’y a pas de souffrance que tu puisses expérimenter qu’Il ne connaisse pas (Ésa 63:9). Par conséquent, Il peut souffrir avec toi en t’apportant l’aide dont tu as besoin. Cette aide se réfère aux difficultés auxquelles le croyant fidèle est confronté lorsqu’il veut faire la volonté de Dieu.
Aucun croyant n’est capable d’atteindre le but par ses propres forces. Tu as besoin d’aide, d’assistance, de sympathie, de l’intercession de quelqu’un qui connaît les dangers du voyage et qui les a surmontés. Ce doit être quelqu’un qui a tenu bon dans les épreuves les plus sévères, qui a souffert à cause d’elles et qui peut donc maintenant sympathiser avec les autres. Ce quelqu’un, c’est le Seigneur Jésus.
Au cours de sa vie sur la terre, Il a expérimenté toutes les faiblesses de l’homme - pas les péchés, car Il n’y a été confronté que lorsqu’Il a été suspendu sur le bois, c’est-à-dire à la croix, et aussi seulement pendant les trois heures de ténèbres (1Pie 2:24a). Il sait ce que c’est que d’être un bébé sans défense, et un enfant en pleine croissance. Il sait ce que c’est que d’être un jeune adulte et un adulte. Il sait ce que c’est que d’avoir faim, d’avoir soif, d’être fatigué et d’être triste. Il sait ce que c’est que d’être incompris, méprisé, rejeté, sans aucun respect. Il sait ce que c’est que de souffrir et de mourir. Il a connu toutes ces souffrances pour pouvoir maintenant être souverain sacrificateur pour toi dans le ciel.
Les tentations du Seigneur Jésus dans le désert en sont un merveilleux exemple. Il a été tenté dans les choses terrestres, dans les choses du monde et dans les choses religieuses (Lc 4:1-12). À toutes les tentations que le diable a essayées sur Lui, Il a répondu par la parole de Dieu. Le Seigneur Jésus, en tant que souverain sacrificateur dans le ciel, s’est engagé à te rappeler la parole de Dieu, quand tu es confronté aux tentations du diable. Si tu continues à citer la parole de Dieu, le diable s’enfuira.
Relis Hébreux 2:13-18.
À méditer : Qu’est-ce que le Seigneur Jésus a fait pour devenir souverain sacrificateur ? En quoi est-Il souverain sacrificateur pour toi ?