1 - 4 Vivre par la foi (I)
1 Or la foi est l’assurance de ce qu’on espère, et la conviction de réalités qu’on ne voit pas. 2 Car c’est par elle que les anciens ont reçu témoignage. 3 Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n’a pas été fait à partir de choses qui paraissent. 4 Par la foi, Abel offrit à Dieu un meilleur sacrifice que Caïn ; par ce sacrifice, il a reçu le témoignage d’être juste, Dieu lui-même rendant témoignage à ses dons ; et par celui-ci, étant mort, il parle encore.
Tu es sur le point de t’embarquer dans un chapitre merveilleux et aussi extrêmement encourageant. Il est rempli d’exemples de personnes qui ont vécu par la foi. Dans leur vie, la puissance et le fonctionnement de la foi ont été démontrés. Tous ces exemples, l’auteur les cite pour montrer aux Hébreux et aussi à toi ce dont une personne vivant par la foi est capable.
Cette foi n’est autre que ce qui t’a amené à Dieu et par lequel tu as mis ta confiance en Dieu pour le pardon de tes péchés. C’était le commencement de ta foi. Mais la foi reste toujours active. Croire en Dieu, c’est avoir confiance en Lui, Le considérer fidèle, être sûr qu’Il aide et qu’Il fait ce qu’Il dit. Grâce à la foi, le futur devient présent et l’invisible devient visible. Et les difficultés que tu rencontres sont des défis à la foi. Les difficultés sont en quelque sorte la nourriture de la foi. C’est précisément dans les difficultés que la foi trouve des raisons de faire ses preuves.
V1. Ce verset a parfois été appelé la définition de la foi, mais c’est incorrect. La foi ne peut pas être définie. La foi est une force active qui a un œil sur l’avenir et un œil sur le présent. La foi dirige le regard en avant, vers ce qui est promis, et elle est certaine que cela se réalisera une fois : elle « est l’assurance de ce qu’on espère ». La foi dirige aussi le regard en haut, vers Dieu et vers Christ : c’est « la conviction de réalités qu’on ne voit pas ». La foi voit en avant et en haut.
Dans les versets 1-7, tu vois que la foi est décisive dans la relation entre l’homme et Dieu, et ce, du début à la fin. Elle traite de la création, du péché et du sacrifice, de la vie et de la marche selon le bon plaisir de Dieu, du témoignage rendu au monde, du jugement du monde et enfin du royaume de paix. Dans tous ces aspects, le Fils occupe une place centrale. La création montre que le Fils est le Créateur. Le sacrifice montre que le Fils est le Sauveur. Une vie et une marche pour le bon plaisir de Dieu sont parfaitement vues dans le Fils. Dans le monde, Il a donné un témoignage parfait de qui est Dieu. Le Fils jugera le monde et il établira aussi le royaume de paix.
En outre, la création annonce la recréation, dont le Fils est l’héritier. En vertu du sacrifice, tout sera soumis au Fils. Dans l’enlèvement d’Hénoch (verset 5), tu vois une image de l’enlèvement de l’église, le peuple céleste de Dieu. L’église est liée au Fils et partage tout ce qui est la part du Fils et ce qu’il recevra dans le royaume de paix. Noé (verset 7) est un type du peuple terrestre dans le royaume de paix, des croyants qui héritent la terre à travers les jugements, dont le déluge est une image.
Le fil conducteur qui traverse tout est celui de la foi. Ce fil conducteur relie toutes les choses entre elles. Si tu résumes les versets 1-7, tu peux dire ce qui suit. La foi voit
1. que les choses visibles sont faites de ce qui n’est pas visible ;
2. que le sacrifice est la seule base pour exister devant Dieu ;
3. qu’une marche vers le bon plaisir de Dieu est possible en croyant qu’il est (regarder en haut) ;
4. qu’un monde nouveau vient (regarder en avant).
V2. C’est la foi que possédaient les anciens de l’Ancien Testament. Ils se sont montrés à plusieurs reprises sûrs de ce qu’ils espéraient et convaincus de ce qu’ils ne voyaient pas. Par conséquent, ils ont reçu un témoignage de Dieu. Dieu leur a donné son approbation dans leur conscience. Il le fait encore en chacun qui vit dans la confiance quotidienne en Lui, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve.
V3. Après les deux premiers versets d’introduction, on te donne des exemples du fonctionnement de la foi. Le premier exemple est que ce n’est qu’en croyant que tu peux comprendre comment les mondes ont été formés, à savoir par la parole de Dieu. Ici, il n’est pas encore question des croyants de l’Ancien Testament. Ici, il s’agit de toi-même, de ton intelligence de la formation du monde. Tout ce que tu vois n’est pas formé à partir de quelque chose d’autre qui est visible, mais à partir de l’Invisible. Ce principe s’applique à tout ce qui concerne la pratique de la foi. Dans la vie de foi, rien n’est formé à partir de ce qui est visible autour de nous, mais seulement à partir du Dieu invisible qui a aussi formé les mondes.
Dieu a parlé et c’est grâce à Lui que tout ce qui est visible a vu le jour. C’est ainsi que les choses se passent lorsque Dieu parle. Sa parole est pleine d’autorité et de conséquences. Il parle et c’est là (Gen 1:3 ; Psa 33:6,9). C’est ainsi qu’Il a « formé » les mondes – le monde étoilé, le monde angélique, le monde humain – c’est-à-dire qu’Il les a mis en ordre, les a arrangés, a mis chaque chose à sa place. Tu ne peux « comprendre » ou voir cela intérieurement, spirituellement, que si tu as la foi. La foi constate que Dieu a placé chaque chose exactement là où Il le voulait (Apo 4:11). Il n’y a pas de développement progressif, d’évolution, dans la création.
Dans ce troisième verset, le raisonnement insensé de l’homme qui cherche sans fin des explications à l’existence des choses et arrive toujours à des conclusions insensées est traité en une seule phrase. Un système élaboré est encore plus insensé qu’un autre pour donner une explication de ce qui est simple si l’on croit Dieu à sa parole. L’univers n’est pas une cause créatrice. Il est lui-même créé et fonctionne selon certaines lois que Dieu lui a imposées.
V4. Dieu se sert de sa création comme d’une plate-forme sur laquelle sont exposés le fonctionnement de la foi. Il a ensuite créé l’homme sur cette plate-forme. Avec cet homme, Dieu voulait avoir des rapports, un contact. À cause du péché qui est entré dans le monde, ce contact, tu peux aussi dire cette communion, a été cruellement perturbé. Désormais, l’homme ne pouvait plus s’approcher de Dieu. Pire encore : l’homme tombé dans le péché ne pouvait plus exister devant Dieu.
Dieu aurait dû l’effacer de cette plate-forme. Mais Dieu, dans son amour et sa grâce, a prévu une issue. Il a mis à disposition un Agneau comme sacrifice pour l’homme déchu, afin qu’il puisse encore exister devant Lui sur une base juste.
Et maintenant, en Abel, vient l’exemple de la puissance de la foi en le sacrifice. Abel a l’intelligence d’une conscience enseignée par Dieu. Il reconnaît le jugement de Dieu sur le péché. Il va vers Dieu et confesse qu’il est pécheur. Mais il vient avec un substitut, un sacrifice qu’il place en quelque sorte entre lui et Dieu. En conséquence, il reçoit le témoignage qu’il est juste. Ce témoignage est cohérent avec le jugement juste de Dieu. Dieu doit exercer son jugement. Il juge le sacrifice, ce qui permet à Abel d’être libre. Ce n’est pas seulement le sacrifice qui est accepté, mais aussi Abel lui-même qui vient avec le sacrifice.
Si tu vas vers Dieu sur la base du sacrifice du Seigneur Jésus, Dieu témoigne au sacrifice qu’il est juste et Il témoigne aussi à toi que tu es juste. Ta justice a la valeur et la perfection du sacrifice, c’est-à-dire de Christ qui s’est offert à Dieu. Tu es maintenant devant Dieu conformément à la perfection de l’œuvre de Christ. Ce que cela signifie, tu l’as déjà vu en long et en large dans cette lettre.
Le premier croyant est Abel. En lui, tu vois un croyant prendre place dans la présence de Dieu sur la base d’un sacrifice substitutif. Son frère Caïn se présente lui aussi. Lui aussi a offert un sacrifice. Mais le sacrifice d’Abel est meilleur ou plus grand que le sien. Le sacrifice d’Abel a une valeur ajoutée. La plus-value réside dans le fait qu’Abel égorge un sacrifice selon l’exemple donné par Dieu après la chute (Gen 3:21), alors que Caïn vient avec ses propres bonnes œuvres qui proviennent aussi d’une terre maudite.
Le sacrifice d’Abel, semble-t-il, n’est pas pour un péché particulier, mais il l’apporte en comprenant qu’un être humain ne peut exister devant Dieu que sur ce fondement. Le sacrifice d’Abel est accepté. Il est possible que le feu de Dieu tombe sur le sacrifice, de manière visible (cf. Lév 9:24 ; 2Chr 7:1 ; 1Chr 21:26 ; 1Roi 18:38).
Caïn reconnaît l’existence de Dieu et souhaitait entrer dans sa faveur, mais il ne reconnaît pas qu’il est pécheur. Il tourne le dos à Dieu. La différence entre ceux qui sacrifient réside dans la foi. La foi d’Abel ainsi que son sacrifice permettent à Dieu de le déclarer juste.
Abel doit payer sa vie de foi par une mort aux mains de meurtriers. Son témoignage sur la terre est ainsi stoppé, mais pas le message qui en émane. Il résonne à travers les âges d’une manière qui n’aurait pas été possible autrement. Dieu utilise l’œuvre de Satan complètement contre sa volonté pour la plus grande gloire de son nom.
Relis Hébreux 11:1-4.
A méditer : Que fais-tu avec la foi, comment fonctionne-t-elle chez toi ?
5 - 8 Vivre par la foi (II)
5 Par la foi, Énoch fut enlevé pour qu’il ne voie pas la mort ; et on ne le trouva pas, parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant d’être enlevé, il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu. 6 Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que [Dieu] est, et qu’il récompense ceux qui le recherchent. 7 Par la foi, Noé, divinement averti de ce qui ne se voyait pas encore, craignit et construisit une arche pour la sauvegarde de sa famille : par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi. 8 Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s’en aller au lieu qu’il devait recevoir en héritage ; et il s’en alla, sans savoir où il allait.
V5. Dans l’exemple d’Abel, tu as vu que la mort d’un substitut innocent est le moyen par lequel Dieu t’a accepté. Avec Énoch, tu vois l’étape suivante. Celui qui est déclaré juste marche par la foi. Le nom Hénoch signifie ‘enseigné’. Celui qui a été enseigné la valeur du sacrifice apprend à marcher par la foi et est enlevé par cette même foi. Tu es fondamentalement libéré du pouvoir de la mort grâce au sacrifice du Seigneur Jésus. Tout ce qui appartient au vieil homme a été ôté par ce sacrifice (Rom 6:6). Le diable, qui avait le pouvoir de la mort, a été rendu impuissant (Héb 2:14). La victoire sur la mort est si complète que tu vas au ciel sans même passer par la mort, si Dieu le décide.
C’est ce qui est arrivé à Hénoch et c’est ce qui arrivera lors de l’enlèvement des croyants (1Th 4:15-17). Élie est lui aussi allé au ciel sans passer par la mort (2Roi 2:1,11). Énoch et Élie ont tous deux vécu à une époque de grande méchanceté. Comme Élie, Énoch est un prophète du jugement (Jud 1:14-15). Ce jugement est venu en premier lieu par le biais du déluge. Mais sa prophétie s’étend surtout à la fin des temps, au retour de Christ. Celui qui vit avec Dieu reçoit de Lui une intelligence de l’avenir, dont Christ est le point central.
Il est dit ici d’Hénoch qu’il avait « plu à Dieu ». Si tu lis ce qui est dit d’Énoch dans Genèse 5, tu y lis qu’il marchait avec Dieu (Gen 5:24). Comme souvent dans cette lettre, l’auteur cite la traduction grecque de l’Ancien Testament, la Septante. Dans celle-ci, « marcher avec Dieu » est traduit par « plaire à Dieu ». Aussi l’auteur, sous la conduite de l’Esprit de Dieu, l’adopte-t-il ici. Cela signifie que « marcher avec Dieu » équivaut à « plaire à Dieu ».
Par marcher, il faut donc penser à l’ensemble du mode de vie. Énoch implique Dieu dans tous les aspects de sa vie. Sa marche a Dieu pour objet. On a parfois suggéré que dans sa marche avec Dieu, Énoch s’approche tellement du ciel que Dieu lui dit : ‘Entre.’ Je pense qu’il devrait en être de même pour nous, membres de l’église. L’enlèvement de l’église ne devrait pas nous surprendre ou nous submerger, mais devrait être le prolongement d’une marche avec Dieu. Une marche avec Dieu ne peut que te rapprocher toujours plus du ciel.
Hénoch reçoit le témoignage de Dieu qu’il Lui plaît « avant d’être enlevé ». Sa foi se révèle au cours de sa vie qui précède son enlèvement.
V6. Sans la foi, une marche comme celle d’Énoch est impossible. Une personne qui ne croit pas est absolument incapable d’avoir une marche qui plaît à Dieu. La marche d’Hénoch plaisait à Dieu parce qu’elle Lui rappelait celle du Seigneur Jésus lorsqu’Il était sur la terre. Pour Dieu, après tout, l’avenir est présent. Il a regardé en avant la marche du Seigneur Jésus. C’est pourquoi Il en fait mention. Il devrait en être ainsi pour chaque croyant (1Th 4:1).
Tu ne peux marcher avec Dieu que si tu crois « que [Dieu] est ». C’est autre chose et cela va bien au-delà du fait de croire qu’Il est là. Les démons croient aussi que Dieu est là, qu’Il existe (Jac 2:19), mais cela n’a pas le moindre effet sur leur opposition maléfique à Dieu. Croire que Dieu signifie que tu fais vraiment l’expérience de sa présence dans ta vie et que sa présence est la chose la plus importante qui compte dans ta vie. Tu crois alors qu’Il s’intéresse à ta marche et qu’Il en prend note. Tu t’approches de Lui et tu Le recherches parce que tu Lui fais confiance et que tu sais qu’Il récompense ceux qui Le recherchent sincèrement. La recherche d’une communion de foi avec le Seigneur est richement récompensée.
V7. La caractéristique de la foi d’Énoch est sa relation secrète avec Dieu. Avec Noé, tu peux voir comment sa foi l’amène à un témoignage public de Dieu devant le monde. Dieu a donné à Noé un avertissement concernant des choses qu’il ne pouvait pas (encore) percevoir avec ses yeux naturels. Dieu lui a parlé du déluge qu’Il allait faire tomber sur le monde à cause du comportement incorrigiblement mauvais de l’homme. Lorsque Noé a entendu cela, il est devenu un prédicateur de la justice (2Pie 2:5 ; 1Pie 3:19). En même temps, il a continué à écouter Dieu.
Par conséquent, il ne se contente pas de prêcher, mais il agit aussi. Son témoignage consiste en un acte d’obéissance. Sur l’ordre de Dieu, il construit l’arche. C’est un témoignage frappant qu’il n’attend plus rien de ce monde, car il périra par les eaux du jugement. En même temps, en construisant l’arche, il indique qu’il place ses espoirs dans un monde nouveau. Tant le déluge du jugement que le nouveau monde, il n’a pu les voir que par la foi. Cela a fait de lui un « héritier de la justice », qui caractérise un monde purifié du mal par le jugement de Dieu. En tant que véritable juste, il hériterait du royaume de la terre (Psa 37:29).
Cet exemple a pour but d’encourager les croyants hébreux, ainsi que nous-mêmes. Les Hébreux se sont peut-être demandé pourquoi ils étaient une minorité s’ils avaient raison après tout. L’exemple de Noé devrait les encourager. Seules huit personnes ont été sauvées (1Pie 3:20), alors que le reste du monde a péri. Noé et sa famille sont aussi une image du reste fidèle. Ils représentent le reste d’Israël qui traversera la grande tribulation – représentée par le déluge – et entrera dans le royaume de paix à la venue du Seigneur Jésus. Ces événements suivent dans l’histoire du salut après l’enlèvement de l’église représentée dans Hénoch.
Noé n’a pas été amené à son acte de construction de l’arche par la peur et l’anxiété, mais par sa révérence pour la parole de Dieu. Aussi, ta marche dans la foi doit se dérouler comme une excroissance du respect que tu as pour ce que Dieu a dit. Ta marche montre comment tu te tiens vis-à-vis de ce que Dieu te dit dans sa Parole.
Fait remarquable, Noé a construit une arche non seulement pour lui-même, mais aussi pour « sa famille » ou « sa maison ». Tu vois par là que Dieu veut sauvegarder quelqu’un avec toute sa maison. Cela place une responsabilité supplémentaire sur le chef de famille.
Ce seul verset sur Noé fournit plusieurs aspects de la foi qui méritent d’être mentionnés.
1. Tout d’abord, il y a le fondement de sa foi : il a été averti par Dieu.
2. Ensuite, tu lis le domaine sur lequel sa foi se concentre : les choses qui n’ont pas encore été vues.
3. Ensuite, tu remarques l’exercice de sa foi : il a de la révérence pour Dieu.
4. Ensuite, tu vois l’œuvre de sa foi : il construit une arche pour lui et sa maison.
5. Vient ensuite le résultat de sa foi : il sauvegarde sa maison.
6. Toute son action témoigne de la foi : il condamne le monde.
7. Enfin, il reçoit la récompense de la foi : il devient héritier de la justice.
Tu pourrais dire que dans les versets 1-7, les différents événements et personnes présentent les principes généraux de la foi. La section qui vient ensuite, les versets 8-22, traite principalement de la persévérance ou de la patience de la foi. Les exemples montrent des croyants marchant comme des pèlerins dans la force de la foi que Dieu accomplira ses promesses, même si cet accomplissement semble si lointain.
Tu lis l’expression « par la foi » sept fois dans cette section. Les exemples que l’auteur évoque sont les patriarches très bien connues des Hébreux.
Dans le cas d’Abraham, tu lis quatre fois l’expression « par la foi ». C’est
1. lors de son appel et de son obéissance (verset 8),
2. en rapport avec son statut d’étranger (versets 9-10),
3. lorsqu’il s’agit de la vie d’entre les morts (versets 11-12) et – après une parenthèse dans les versets 13-16 –
4. lorsqu’il est mis à l’épreuve (versets 17-19).
Les trois autres fois, il s’agit
5. sur la foi d’Isaac qui, par sa foi, fait preuve de sa connaissance des voies de Dieu (verset 20),
6. sur la foi de Jacob à la fin de son voyage plein d’expériences (verset 21) et
7. sur la foi de Joseph qui attend avec impatience la rédemption du peuple de Dieu (verset 22).
L’application à Hébreux, et à toi aussi, est claire. Chaque exemple passé illustre certains aspects de la foi qui doivent aussi caractériser les Hébreux. Tout cela se réfère à l’âge à venir et plus précisément à son côté céleste.
V8. Les croyants des versets 4-7 ne sont pas appelés à quitter quoi que ce soit, c’est Abraham qui l’est. Quand Dieu l’appelle, il part, même s’il ne sait pas où il aboutira. La foi d’Abraham se manifeste par une confiance totale en Dieu. Il n’a rien vers quoi s’orienter, il ne sait rien et ne connaît ni le nom ni les détails du pays vers lequel il est conduit. Dieu lui suffit. Il ne demande pas : ‘Vers où ?’ Sa foi n’est pas mélangée à ses propres calculs. Il a confiance en la parole de Dieu.
La vie d’Abraham est le grand exemple du croyant du Nouveau Testament (Rom 4:11) qui est aussi appelé (Rom 8:30 ; 1Cor 1:2 ; 1Pie 2:9). Le point clé de l’appel est la promesse. Pour recevoir la promesse, tu dois tout abandonner. Tu ne le fais que si tu as confiance que Celui qui t’appelle est tout et qu’Il a un monde meilleur pour toi, un monde rempli de sa gloire en Christ.
L’obéissance d’Abraham est immédiate. Elle est suscitée non pas par l’attrait de ce qui lui est présenté, mais par la gloire de Celui qui parle (Act 7:2-4a).
Relis Hébreux 11:5-8.
A méditer : Quels aspects de la foi rencontres-tu dans cette section et lesquels sont importants pour toi ?
9 - 16 Vivre par la foi (III)
9 Par la foi, il vint séjourner dans la terre de la promesse comme dans [une terre] étrangère, habitant sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; 10 car il attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur. 11 Par la foi, Sara elle aussi reçut la force de fonder une postérité, bien qu’elle en ait passé l’âge, parce qu’elle estima fidèle celui qui avait promis ; 12 c’est ainsi que d’un seul homme, déjà comme mort, sont nés des gens nombreux comme les étoiles du ciel et comme le sable du rivage de la mer, qui ne peut pas se compter. 13 Tous ceux-là sont morts dans la foi, sans avoir reçu ce qui était promis, mais ils l’ont vu de loin et salué ; ils ont reconnu qu’ils étaient étrangers et de passage sur la terre. 14 Car ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu’ils recherchent une patrie ; 15 en effet, s’ils s’étaient souvenus de celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner ; 16 mais, en fait, ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste ; c’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’eux, d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.
V9. Lorsqu’Abraham arrive à l’endroit où Dieu l’a amené, il ne reçoit rien (Act 7:5). Cela est un nouvel exercice de la foi. Toi aussi, tu as ce même exercice de la foi. Tu as été converti et tu sais peut-être que cela fait de toi la propriété du Seigneur Jésus qui a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Mais que vois-tu de cela en ce moment ? Pour l’instant, tu es un étranger sur terre, sans droits civiques. Tu n’es pas chez toi ici.
Une chanson anglaise que nous chantons souvent avec les jeunes résume bien la situation : ‘This world is not my home, I’m just a passing through’ (‘Ce monde n’est pas ma maison, je ne suis que de passage’). Cependant, tu peux te réjouir de bientôt, lorsque le Seigneur Jésus prendra possession du monde. Tu seras alors autorisé à posséder le monde avec Lui.
D’ici là, la promesse de cette possession te donne la force de rester ici en tant qu’étranger. L’étrangeté d’Abraham est soulignée par le fait qu’il habite sous des tentes. Une maison est le symbole d’un foyer permanent, tandis qu’une tente indique le caractère temporaire d’un lieu d’habitation. Son fils Isaac et son petit-fils Jacob ont aussi vécu de cette façon. Eux aussi, en tant que cohéritiers de la même promesse, n’ont pas pris possession de ce qui leur était promis. Si Abraham devait s’attendre à ce qu’ils en reçoivent ensuite l’accomplissement, c’était un nouvel exercice de foi.
V10. Abraham ne se décourage pas pour autant. Il continue d’attendre avec impatience ce que Dieu a promis. Bien qu’il ne possède rien, ses affections sont fermes. Il aspire à une terre meilleure et s’accroche directement et complètement à Dieu. Si tu fais confiance à Dieu et que tu abandonnes tout pour Lui, tu gagnes toujours et tu apprends toujours plus sur les voies de sa puissance. Abraham a appris par la foi au-dessus d’un accomplissement dans ses jours à attendre quelque chose de mieux qu’une possession sur la terre. N’a-t-il pas vu le Dieu de gloire (Act 7:2) ? Cela a donné une portée sans précédent, et non révélée dans l’Ancien Testament, à sa foi. Tu le vois ici. Abraham regarde plus haut qu’un peuple et un pays terrestres. Il voit une cité céleste, qui est le centre céleste de l’âge à venir, le royaume de paix.
C’est une « cité qui a les fondements ». Cela contraste avec le fait de vivre sous des tentes sur la terre. De cette cité, Dieu est à la fois « l’architecte » – ou technicien, artiste, quelqu’un qui conçoit les plans de construction – et « le constructeur ». Ce doit donc être une cité parfaite. Elle ne peut manquer de faire pâlir la grandeur des villes contemporaines, conçues par des humains imparfaits, et de leur faire perdre tout attrait. Ce doit aussi être une joie de vivre dans la cité de Dieu. Chaque habitant s’y sentira parfaitement chez lui. Tout ce qui se trouve dans cette cité porte la marque de son architecte et de son constructeur.
V11. Lorsque Sara entend l’annonce qu’elle enfantera, elle ne manifeste pas immédiatement sa foi en la promesse (Gen 18:12). Elle a 90 ans (Gen 17:17) et est donc bien trop âgée pour tomber enceinte. Mais dans la description de la naissance d’Isaac, tu lis que Dieu visite Sara et lui fait ce qu’Il a dit (Gen 21:1-2). Il semble donc que Sara ait finalement eu foi en la promesse de Dieu. Dans sa première lettre, Pierre appuie cette pensée en la présentant comme une femme qui avait placé son espoir en Dieu (1Pie 3:5-6). Sa foi a puisé sa force dans la fidélité de Dieu à sa promesse. Cela lui a donné la force de fonder une postérité.
Cet événement montre aussi la foi d’Abraham. De lui, tu ne lis pas qu’il a douté de la promesse de Dieu. Au contraire, tu lis qu’il n’a pas douté de la promesse de Dieu (Rom 4:19-21). Il savait très bien que concevoir un enfant était impossible. Après tout, il était âgé de 100 ans (Gen 17:17 ; 21:5). Cependant, cela n’a pas empêché sa foi de confier à Dieu qu’Il était capable de donner une descendance. Non, précisément parce que la réalisation de la promesse de descendance était physiquement impossible, il s’est entièrement concentré sur Dieu. Abraham a considéré que Dieu était fidèle et capable parce qu’il avait promis.
V12. Par conséquent, « d’un seul homme » – « un » est masculin en grec et doit donc se référer à Abraham – a reçu une descendance innombrable. Il est aussi souligné à propos de cet homme qu’il était un homme « déjà comme mort ». Cela indique avec insistance que Dieu donne la vie à partir de la mort. Le fils d’Abraham, le fils de la promesse, sort pour ainsi dire de la mort et, par conséquent, toute sa descendance aussi.
Cela indique ce que Dieu a fait avec la résurrection de Christ. La résurrection de Christ est le commencement d’une situation totalement nouvelle, le commencement de l’accomplissement de toutes les promesses de Dieu qui trouveront leur achèvement dans le royaume de paix. C’est alors que la postérité qui se trouve dans les cieux, « les étoiles », et sur la terre, « le sable », jouira de toutes les bénédictions de Dieu dans leur plénitude.
V13. Comme il a déjà été mentionné, l’auteur interrompt son argumentation au verset 13 pour la poursuivre au verset 17. Dans cette interruption, il fait quelques remarques sur la vie de foi des patriarches. Non seulement ils ont vécu dans la foi, mais ils sont aussi morts dans la foi. Ce qui leur a été promis, ils ne l’ont pas reçu de leur vivant. Mais cela ne signifie pas qu’ils ont perdu ce qui leur avait été promis à leur mort. Ils l’ont emporté avec eux dans la tombe. « Ils l’ont vu de loin. » Leur foi a vu plus loin et ils ont embrassé dans la foi ce qu’ils ont vu dans la foi. De cela, ils ont aussi témoigné. Ils « confessaient qu’ils étaient des étrangers et des hôtes sur la terre », c’est-à-dire qu’ils témoignaient ouvertement de cette foi, ils ne la gardaient pas pour eux (Gen 23:4 ; Psa 119:19).
Dans leur mode de vie, tu peux voir qu’ils n’avaient pas de maison sur la terre, mais qu’ils y étaient étrangers et de passage sur la terre. Ils ne revendiquaient aucun droit, car ils n’en avaient aucun et ne s’imaginaient pas en avoir. Il en va différemment pour de nombreux chrétiens.
V14. La confession de ceux qui sont morts dans la foi n’était pas une confession du bout des lèvres contredite par leur pratique. Dans leur pratique, tu as vu ce qu’ils confessaient de leur bouche. Ils ont clairement montré qu’ils recherchaient, c’est-à-dire qu’ils désiraient ardemment, une patrie. Tu ne fais cela que lorsque tu es sûr de ne pas y être encore.
V15. Leur recherche ne les a pas amenés à penser à retourner dans la patrie d’où ils étaient sortis. Les désirs de la chair, les attraits du monde, les obligations des relations familiales, les préoccupations commerciales de la vie, tout cela constituait, de différentes manières et à différents moments, une raison de retourner. Pourtant, ils ne l’ont pas fait.
La différence entre Lot et Abraham en est un bon exemple. Lot est parti avec Abraham, en voyage vers le pays promis par Dieu. Mais il n’en a aucun désir. Une fois qu’il y arrive, mais qu’il voit une belle région ailleurs, c’est celle-là qu’il choisit (Gen 13:10-11). Abraham aurait pu retourner, il n’avait pas été chassé de son pays, il y avait lui-même quitté. Mais Abraham continue d’avancer, aspirant à la cité de Dieu.
V16. Les patriarches ne désiraient pas retourner dans leur ancienne patrie, mais attendaient avec impatience une patrie céleste, c’est-à-dire meilleure. En désirant ardemment cette patrie, ils ont honoré Dieu. Il leur avait promis quelque chose de meilleur et ils L’ont pris au mot. Leur foi était si grande qu’ils ont reconnu que ses promesses signifiaient plus que ce que leur description littérale indiquait. Derrière la description des glorieuses promesses, ils ont vu Celui qui les accomplira et qui en est en même temps le centre.
Dans le christianisme, beaucoup de choses sont « meilleures » que dans le judaïsme, y compris maintenant « une meilleure » patrie. Cette patrie n’est pas le paradis. Il s’agit de la résurrection. C’est l’endroit où les saints ressuscités et glorifiés demeureront pour l’éternité. Dans le contexte de cette lettre, cette patrie céleste est le futur royaume terrestre, ou le siècle à venir, c’est-à-dire le côté céleste de celui-ci. Il s’agit du royaume de paix, le jour du Seigneur Jésus, que les patriarches attendaient avec impatience (Jn 8:56). La foi des patriarches voyait la réalité, et pas seulement quelque chose de vague.
Dieu n’a pas honte de ces croyants. Pour ainsi dire, il porte joyeusement leur nom comme un ‘nom de famille’. C’est ainsi, après tout, que tu lis qu’Il est le « Dieu d’Abraham ». Serait-il aussi heureux de porter ton nom comme ‘nom de famille’, penses-tu ? Il le fera certainement si toi aussi tu vois cette réalité de cette patrie et de cette cité célestes et que tu vis selon cette réalité. Sa ville est préparée à t’accueillir. Dieu s’en est assuré. C’est l’héritage conservé dans les cieux et bien gardé pour toi (1Pie 1:4).
Relis Hébreux 11:9-16.
A méditer : Quelles sont les caractéristiques de la foi qui se reflètent dans la vie d’Abraham et que peux-tu en apprendre ?
17 - 23 Vivre par la foi (IV)
17 Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac ; et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, 18 à l’égard de qui il avait été dit : “En Isaac te sera appelée [une] descendance” : 19 il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi, de manière figurée, il le reçut. 20 Par la foi, Isaac bénit Jacob et Ésaü à l’égard de l’avenir. 21 Par la foi, Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph et adora, [appuyé] sur le bout de son bâton. 22 Par la foi, Joseph, en terminant sa vie, fit mention de la sortie des fils d’Israël et donna un ordre au sujet de ses os. 23 Par la foi, Moïse, après sa naissance, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi.
V17. Après la parenthèse des versets 13-16, l’auteur parle maintenant des différents patriarches et de la façon dont ils ont cru en Dieu. Le premier est à nouveau Abraham. Tu as déjà eu sous les yeux plusieurs preuves de sa foi. Ce sont des preuves impressionnantes, ne penses-tu pas ? Maintenant, l’auteur cite un autre exemple de sa foi qui est d’une ampleur sans précédent. Cette preuve de sa foi est à nouveau liée au fils que Sara et lui ont eu.
Une fois que Sara et lui sont trop âgés pour enfanter, il continue de croire que Dieu peut encore lui donner un fils. Après tout, Dieu l’a promis. Et parce que Dieu est fidèle à ce qu’Il a promis, il suffit d’attendre son heure pour donner ce qui a été promis. Pour Abraham, il est vraiment vrai que ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (Mc 10:27). Mais maintenant, Dieu lui demande de sacrifier son fils. C’est une épreuve d’une sévérité sans précédent.
La première épreuve est liée à la promesse d’un fils alors que Sara et lui sont trop âgés pour avoir des enfants. Il obtient le fils par la foi. Maintenant, Dieu lui demande de sacrifier ce fils, même si ce fils est l’héritier, par lequel Dieu commencera à accomplir toutes ses promesses. Cela ne peut certainement pas être vrai ! Cette épreuve de sa foi est encore plus difficile que la précédente. Pourtant, Abraham sacrifie son fils lorsque Dieu le lui demande (Gen 22:1-10). Par ce sacrifice, Abraham dépose sur l’autel toutes les promesses qu’il a acceptées. On lui a promis une descendance et aussi un pays, mais en Isaac, il rend tout cela à Dieu quand Il le lui demande. Il offre « son fils unique » (Gen 22:2).
V18. Il n’a pas fait cela de manière impulsive. Il a réfléchi à la demande de Dieu. Il aura lutté avec la question de savoir comment Dieu pouvait maintenant demander cela. Cela ne correspondait-il pas à ses promesses précédentes ? Dieu accomplirait-il ses promesses en Isaac et non en un autre fils, disons Ismaël ? Non, Dieu avait explicitement mentionné le nom d’Isaac lorsqu’Il avait dit : « En Isaac te sera appelée [une] descendance. » C’est ainsi qu’Il a considéré, c’est-à-dire une conviction formée par la délibération et le calcul.
Alors il ne pouvait y avoir qu’une seule réponse et c’est que Dieu ressusciterait Isaac d’entre les morts. C’est pourquoi, dans Genèse 22, il dit à ses serviteurs : « Moi et l’enfant nous irons jusque-là et nous adorerons ; puis nous reviendrons vers vous. » (Gen 22:5). Il témoigne que lui et Isaac, « nous », reviendront. Cela signifie qu’il a cru en la puissance de Dieu, une puissance si grande qu’il peut « même » ressusciter les morts.
C’est aussi pour cela que la foi d’Abraham est si grande, car Abraham n’est pas connu pour avoir vécu un exemple de résurrection des morts. Ses considérations sur ce que Dieu a dit et sur son pouvoir d’exécuter sa parole l’ont conduit à cette conclusion. La vraie foi ne consiste pas à visualiser des choses grâce auxquelles tu ‘revendiques’ ce que tu veux, si seulement ton imagination est suffisamment forte et persistante. La vraie foi s’accroche toujours à une déclaration de Dieu dans sa Parole. Par cette foi, Dieu est honoré d’une manière particulière.
V19. Lorsqu’Abraham a lié son fils Isaac sur le bois et qu’il a levé le couteau pour l’égorger, il ne savait pas que Dieu lui dirait qu’il n’avait pas à sacrifier Isaac (Gen 22:11-12). En effet, pour Dieu la preuve de la foi qu’Abraham avait en Lui en tant que le Dieu de la résurrection avait été fournie. En un sens, Abraham a ramené Isaac d’entre les morts. Dieu a épargné à Abraham une douleur qu’Il n’aurait pas épargnée lui-même. Dieu a donné son fils dans la mort.
Pour les Hébreux, cet exemple de la foi d’Abraham est un grand encouragement. Après tout, eux aussi ont vécu si longtemps dans la foi que leur merveilleux héritage national est un don de Dieu. Aujourd’hui, ils doivent y renoncer. Ils s’en sont éloignés, mais ce qu’ils ont laissé derrière eux continue de les attirer. Pour vraiment lâcher prise et l’abandonner, il faut croire en un Dieu qui a pour eux de meilleures promesses que tout ce qu’ils abandonnent.
V20. Isaac a aussi fait des choses qui ne sont possibles que par la foi. Il a béni ses deux fils concernant des choses futures. La bénédiction qu’il donne à chacun de ses deux fils montre sa foi dans les promesses de Dieu. Dans la bénédiction qu’il donne à Jacob, il montre que Jacob est dans la lignée des promesses. Il transfère la bénédiction d’Abraham à Jacob : la promesse d’une descendance et du pays.
Il bénit aussi Ésaü, mais avec une bénédiction différente. La bénédiction d’Ésaü montre qu’Isaac le tient délibérément à l’écart de la lignée des promesses. Cela aussi témoigne de sa foi. Même si, dans sa faiblesse, il préfère Ésaü à Jacob, il s’aligne sur les pensées de Dieu en matière de bénédiction. Il est important de ne pas se laisser guider par la faiblesse humaine pour juger les promesses de Dieu, mais par les pensées de Dieu. C’est alors que tu profiteras de la bénédiction
V21. Chez Jacob, sa foi se manifeste aussi dans la bénédiction qu’il donne. Jacob bénit aussi deux fils. Ce ne sont pas ses propres fils, mais deux de ses petits-fils, les fils de Joseph. Et comme Isaac, il donne au plus jeune une bénédiction plus grande que celle de l’ancien. Ce sont les fils de Joseph, celui qui a été mis à part de ses frères (Gen 49:26 ; Deu 33:16) et qui a été fait premier-né (1Chr 5:1-2). En bénissant les deux fils de Joseph, Jacob lui donne la double bénédiction du premier-né (Deu 33:17). Joseph est une belle image du Seigneur Jésus, le Premier-né que Dieu introduira bientôt dans le monde (Héb 1:6).
En relation avec Joseph, Jacob devient un adorateur. Dans la foi, il voit comment le conseil de Dieu et ses voies menant à l’accomplissement de son conseil convergent dans le vrai Joseph. L’intention de Dieu est que les Hébreux et nous-mêmes L’honorions et L’adorions pour l’accomplissement de son conseil et les voies qu’Il emprunte pour y parvenir. Le bâton de Jacob est le symbole de sa longue histoire. C’est sur lui qu’il s’appuie en tant que pèlerin et en tant qu’infirme. Lorsqu’il est au terme de sa vie, il s’appuie encore dessus, maintenant non plus pour marcher, mais pour adorer. Le voyage de notre vie se termine au Seigneur. Nous L’adorerons alors pour toute la grâce dont Il nous a entourés tout au long du chemin pour nous amener sur la terre qu’Il nous a promise.
V22. Si la foi de Jacob est liée à la personne du vrai Joseph, la foi de Joseph est liée au peuple de Dieu et au pays de Dieu. Il voit dans la foi la rédemption du peuple d’Égypte et son introduction dans le pays de Canaan. Toute la gloire qu’il possède en Égypte est éclipsée par la gloire à venir d’Israël sous le règne du Messie qu’il attend avec foi. C’est là qu’il veut être, et c’est dans cet esprit qu’il ordonne que ses os soient transportés d’Égypte vers le pays promis. Quelle démonstration de sa foi en la résurrection !
L’Hébreu doit aussi apprendre à renoncer au monde, dont l’Égypte est une image, et à se tourner vers tout ce qu’il a reçu grâce à son lien avec la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. N’en va-t-il pas de même pour toi ? Sa mort est ta mort et sa résurrection est la tienne. Dans sa résurrection, tous ceux qui sont connectés à lui seront rendus vivants pour participer à son royaume (1Cor 15:20-28).
V23. La section que nous avons eue montre la foi en opération en vue de l’avenir, c’est-à-dire la foi en tant que « l’assurance de ce qu’on espère » (verset 1a). Dans la section qui suit maintenant aux versets 23-38, l’auteur présente un certain nombre d’exemples de foi qui montrent clairement comment la foi fonctionne en tant que « la conviction de réalités qu’on ne voit pas » (verset 1b). En d’autres termes, après la foi qui voit vers l’avant, nous avons maintenant la foi qui voit vers le haut.
La foi qui voit vers le haut a confiance dans le fait que Dieu est présent dans les difficultés et qu’Il donne la force de les traverser. Tu vois ici l’énergie de la foi qui se repose en Dieu au milieu des circonstances. Cette foi surmonte le pouvoir du diable ainsi que les attractions et les difficultés du monde.
Le premier exemple est celui de Moïse. Une comparaison entre la foi de Moïse et celle d’Abraham montre clairement la différence entre la ‘foi vers l’avant’ et la ‘foi vers le haut’. On peut dire que la foi d’Abraham était liée au monde futur et celle de Moïse au monde présent. La foi d’Abraham était tournée vers le monde futur et la foi de Moïse a vaincu le monde présent. La similitude est que ni l’un ni l’autre n’ont connu l’accomplissement des promesses de Dieu de leur vivant.
Avant d’aborder la foi de Moïse, l’auteur souligne la foi des parents de Moïse. Par leur foi, ils ont défié le commandement du puissant Pharaon. Normalement, il faut écouter l’autorité légitime, mais il s’agit d’une situation où il faut obéir à Dieu plus qu’aux hommes (Act 4:19 ; 5:29). Les parents découvrent dans cet enfant quelque chose de spécial pour Dieu. « Ils virent que l’enfant était beau », non pas beau sans conteste, mais ils voient qu’il était beau pour Dieu (Act 7:20). C’est pourquoi ils ne le remettent pas à des mains assassines, mais le cachent dans la maison paternelle.
Ce n’était pas une mince affaire, d’autant plus que leur maison, semble-t-il, était proche du palais du roi. Cependant, ils comptent sur Dieu pour prendre soin de lui.
C’est un merveilleux exemple pour tous les jeunes parents qui sont conscients de la nature meurtrière du monde dans lequel ils vivent et dans lequel ils doivent apprendre à leurs enfants à trouver leur chemin. La foi compte sur Dieu pour veiller sur lui et s’efforce de protéger et de guider l’enfant sur son chemin de vie.
Relis Hébreux 11:17-23.
A méditer : Quels aspects de la foi faisant confiance à Dieu en ce qui concerne l’avenir sont présentés ici ? Qu’en apprends-tu pour la pratique de ta vie de foi ?
24 - 30 Vivre par la foi (V)
24 Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, 25 choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché : 26 il estima l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ; car il regardait à la récompense. 27 Par la foi, il quitta l’Égypte, sans craindre la colère du roi ; car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible. 28 Par la foi, il a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas. 29 Par la foi, ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, alors que les Égyptiens, qui tentèrent de le faire, furent engloutis. 30 Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour sept jours durant.
V24. Grâce à leur foi, les parents de Moïse ont surmonté la peur du monde. Moïse grandit dans un environnement et une situation totalement différents de ceux de ses parents. Pourtant, tu vois la même foi fonctionner dans sa vie que celle que tu as vue chez ses parents dans les versets précédents. Parce que ses circonstances sont si différentes, sa foi se manifeste d’une manière différente. Son grand ennemi est la faveur du monde et sa foi surmonte cet ennemi.
Tu peux voir que les premières années de son éducation par ses parents craignant Dieu ont fait un travail profond en lui. Par conséquent, lorsqu’il a « devenu grand » – « grand » indique à la fois sa maturité et sa position élevée à la cour de Pharaon – il refuse « d’être appelé fils de la fille de Pharaon ». Ce refus n’est pas de ‘l’ingratitude’ pour tout ce dont il a bénéficié à la cour. Il est volé et retourne à son origine parce que c’est là que Dieu veut l’utiliser et non à la cour.
Les sentiments naturels ou le raisonnement ne l’ont pas retenu à la cour. Il ne s’est pas fait la réflexion que Dieu avait certainement fait en sorte qu’il se retrouve dans une position influente. Il y avait sûrement une raison à cela. Ne pouvait-il pas utiliser son influence à la cour pour le bien de son peuple ? Mais Moïse ne veut pas être le larbin de Pharaon pendant que son peuple est opprimé et massacré. Il veut être avec son peuple, faire partie d’eux.
On a parfois dit que la providence de Dieu l’avait amené à la cour de Pharaon et que sa foi l’en avait sorti. L’expression ‘la providence de Dieu’ signifie que Dieu contrôle les événements et les circonstances. C’est ainsi que Moïse s’est retrouvé à la cour de Pharaon. Mais le départ de Moïse n’est pas une conséquence de la providence de Dieu. Moïse s’éloigne de la cour de Pharaon par un choix basé sur sa foi.
V25. Moïse refuse quelque chose, mais il choisit aussi quelque chose. Dans la foi, il choisit la voie du peuple de Dieu. Il est convaincu que c’est à ce peuple qu’appartient l’avenir et non à l’Égypte. Il choisit ce qu’il y a de pire, le peuple le plus méprisé du pays, les étrangers indésirables, opprimés et contraints à un dur travail d’esclave. Le peuple lui-même est à bout de nerfs.
Moïse voit le chagrin, la honte et la souffrance d’Israël à la lumière du choix de Dieu. La foi choisit toujours ce que Dieu a choisi. Elle est toujours du côté de Dieu, même si cela semble être un choix qui n’apporte que la perte. La foi choisit Dieu parce qu’elle connaît les intentions de bonté de Dieu pour son peuple et sait qu’Il le préserve pour le jour de la puissance et de la gloire.
Moïse aurait pu se réjouir du péché parce que le péché est quelque chose dont on peut se réjouir. Mais il se rend compte que le péché n’est que temporaire, évanescent, et qu’il ne procure jamais de véritable plaisir satisfaisant. Les péchés dont il est question ici ne sont pas ce que nous pourrions appeler des ‘péchés grossiers’, mais des péchés associés à une vie réussie dans le monde. Pense à jouir du prestige, à avoir du pouvoir, de l’influence, de la renommée et de la richesse.
V26. Tu ne renonceras à la jouissance de ces péchés que si tu prends quelque chose d’autre, qui est plus grand, à la place. C’est ce qu’a fait Moïse. Il a échangé les trésors de l’Égypte contre « l’opprobre du Christ ». Il a jugé « l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ». Quelle insulte pour Pharaon et quelle victoire pour Christ ! Mais que préfères-tu : une inscription dans un tombeau égyptien ou être noté dans le livre de Dieu ? Le choix de Moïse est clair. En conséquence, au lieu d’être une momie, il est devenu un célèbre homme de Dieu.
Moïse a fait ce choix parce qu’il ne regardait rien d’autre qu’à « la récompense ». Il a regardé vers l’avant, vers le pays céleste de la promesse. À cette lumière, il a appris à faire la distinction entre les trésors matériels de l’Égypte et les trésors spirituels en Christ. Être avec le Christ sur la terre est certes synonyme d’opprobre, mais en Lui, Dieu a fait de toutes les promesses d’oui et d’amen (2Cor 1:20). Donc, si tu choisis de subir l’opprobre du Christ et avec Lui, tu es du bon côté et sur le bon chemin pour atteindre le bon objectif. L’opprobre fait partie du chemin qui mène à l’accomplissement des promesses.
V27. La foi est la force intérieure qui permet de surmonter à la fois les obstacles – la colère du roi, la mer Rouge, Jéricho – et les convoitises – les plaisirs temporaires du péché, les richesses de l’Égypte. La foi réalise l’intervention de Dieu sans Le voir et délivre ainsi de toute crainte du pouvoir de l’homme. C’est cette foi qui pousse Moïse à quitter l’Égypte, après avoir battu l’Égyptien à mort.
Dans l’Exode, son départ est décrit comme une fuite (Exo 2:15). Il fuit par peur de Pharaon parce qu’il a tué l’Égyptien. En même temps, en tuant l’Égyptien, Moïse avoue ouvertement qu’il appartient au peuple de Dieu. Vu sous cet angle, il quitte la cour dans la foi, « sans craindre la colère du roi ». L’homicide involontaire le fait fuir, la foi en Dieu et son lien avec le peuple le lui fait quitter. Il a agi ouvertement en tant qu’Israélite et est maintenant exposé à la même colère du roi que le peuple.
Cependant, il ne craint pas la colère du roi car il voit « celui qui est invisible », qui est infiniment plus grand que le roi d’Égypte. Il tient fermement à regarder celui qui est invisible pendant toutes les années qu’il passe à Madian. Pendant tout ce temps, il continue à croire que Dieu accomplira ses promesses. Pour toi, c’est là aussi que se trouve la force de persévérer dans le chemin de la foi, avec les autres membres du peuple de Dieu qui doivent eux aussi endurer l’opprobre et la colère du monde.
V28. Comme dernier exploit de la foi de Moïse, l’auteur mentionne qu’il « a fait la pâque ». Fait remarquable, la célébration de la Pâque est ici attribuée non pas à la foi d’Israël, mais à celle de Moïse. L’auteur voudrait-il dire par là qu’Israël a célébré la Pâque en vertu de la foi de Moïse ?
La célébration de la Pâque par Moïse en Égypte est un acte unique. Toutes les fois où elle est célébrée par la suite, c’est en dehors du pays, par un peuple racheté et comme mémoire. Cette première célébration a lieu en raison de la menace réelle du jugement de Dieu. Dieu a donné ce moyen d’y échapper. Il semble méprisable et inutile, mais en réalité, c’est le seul moyen de se protéger du jugement. Seuls ceux qui croient en Dieu l’ont utilisé.
La célébration de la Pâque implique « l’aspersion du sang ». L’aspersion n’a pas lieu en Égypte ; là, le sang est ‘repassé’. Le repassage n’a eu lieu qu’une seule fois et a été remplacé plus tard par l’aspersion lors du service sacrificiel. Dans les deux cas, le sens est d’amener le peuple sous la valeur du sang afin d’être protégé du jugement. En Égypte, les premiers-nés sont protégés du jugement. En tant que premiers-nés, les Hébreux aussi, et tous les croyants, « l’assemblée des premiers-nés » (Héb 12:23), échappent au jugement sur la base du sang.
V29. Suivent ensuite deux faits de foi concernant le peuple de Dieu. Le premier fait a lieu au début de la traversée du désert et le second à sa fin. La traversée du désert elle-même n’est pas mentionnée. Car ce n’est pas le résultat de la foi, mais au contraire de l’incrédulité.
La foi les conduit hors de l’esclavage et dans le pays de la promesse. Le peuple n’a pas seulement besoin de l’agneau pascal pour être préservé du jugement, il a aussi besoin du passage de la mer Rouge pour être définitivement et totalement délivré de l’Égypte. Si Israël traverse la mer Rouge, c’est la foi. Si les Égyptiens le font, c’est la posture de la chair. L’ennemi est englouti par le jugement exactement au même endroit où le peuple trouve la rédemption. Le lieu du jugement est aussi le lieu de la rédemption. Tu le vois à la croix où Christ est mort.
V30. Lorsque la rédemption est accomplie et que la délivrance est accomplie, cela ne signifie pas que les difficultés ont été surmontées. Mais pour Dieu, les difficultés disparaissent. Ce qui est une difficulté pour un être humain ne l’est pas pour Lui. Les Israélites en ont fait l’expérience lorsqu’ils sont entrés dans le pays promis. Jéricho est un barrage qui empêche Israël de prendre possession du pays. Ainsi, sur le chemin de la foi des Hébreux, et il y en a pour toi, il y a des obstacles à surmonter sur le chemin vers le pays promis. Ces victoires ne sont obtenues que par la foi en ce que Dieu dit.
Lorsque les murs de Jéricho tombent, ce n’est pas parce qu’ils ont fait le tour de la ville pendant sept jours. Les murs tombent parce que les Israélites ont fait le tour de la ville par la foi en la parole de Dieu. Après sept jours, ces murs sont aussi épais et imprenables qu’ils l’étaient le premier jour. Ils tombent après sept jours parce qu’ils croient en Dieu.
Relis Hébreux 11:24-30.
A méditer : Quelles caractéristiques de la foi vois-tu dans cette section et que peux-tu en apprendre ?
31 - 40 Vivre par la foi (VI)
31 Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’avaient pas cru, parce qu’elle avait reçu les espions en paix. 32 Et que dire encore ? Le temps me manquera si je parle en détail de Gédéon, de Barac, de Samson et de Jephté, de David et Samuel, et des prophètes, 33 qui par la foi soumirent des royaumes, accomplirent la justice, obtinrent ce qui était promis, fermèrent la gueule des lions, 34 éteignirent la force du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, de faibles qu’ils étaient furent rendus forts, devinrent vaillants au combat, repoussèrent des armées étrangères. 35 Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection ; d’autres furent torturés, n’acceptant pas la délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ; 36 d’autres encore furent éprouvés par des moqueries et par des coups, et même par des liens et par la prison ; 37 ils furent lapidés, sciés, tentés ; ils moururent par l’épée ; ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de moutons, de peaux de chèvres, dans le besoin, affligés, maltraités 38 (eux dont le monde n’était pas digne), errant dans les déserts et les montagnes, les cavernes et les grottes de la terre. 39 Tous ceux-là, ayant reçu témoignage par le moyen de la foi, n’ont pas reçu ce qui avait été promis, 40 car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas à la perfection sans nous.
V31. Il n’y a pas seulement la foi du peuple et ses effets qui se manifestent à Jéricho. La conquête de Jéricho est aussi l’occasion de la manifestation de la foi d’une seule habitante de cette ville. La foi de Rahab montre qu’elle choisit le peuple de Dieu, alors que la puissance de son peuple est encore totalement intacte et que rien de la victoire revendiquée n’est encore visible au sein du peuple de Dieu. Mais Rahab sent que Dieu est avec eux. Cela définit son choix, un choix qui va à l’encontre du choix naturel pour son propre peuple. En cela, elle est un exemple pour les Hébreux qui ont aussi choisi pour le peuple de Dieu, apparemment faible, et contre leurs pairs incrédules et désobéissants.
Ce que fait Rahab ressemble à une trahison, mais c’est un acte de foi. En conséquence, elle se détourne du monde et d’une vie de péché pour rejoindre le peuple de Dieu. Son peuple connaît les grandes actions de Dieu, mais ne veut pas se plier devant lui (Jos 2:10). Le peuple se révolte et se rebelle. Elle prend ses distances par rapport à cela. Elle fait la paix avec le peuple de Dieu en recevant les espions. De ce fait, elle s’unit à eux et s’éloigne de ses peuples qui sont ici appelés « ceux qui n’avaient pas cru ». En abritant les espions, elle met sa propre vie en danger. Elle lie son propre destin au leur. Sa foi est largement récompensée. Elle se voit même attribuer une place dans la généalogie du Seigneur Jésus (Mt 1:5).
V32. L’auteur pourrait continuer, mais il n’entre plus dans les détails. Il manquerait de temps pour le faire. Guidé par l’Esprit, il cite encore plusieurs exemples dans un sens général. Ces exemples montrent comment la foi a fait ses preuves dans toutes sortes de patiences et comment elle a soutenu les croyants dans toutes sortes de souffrances. Ils ont en commun une chose : aucun d’entre eux n’a reçu quoi que ce soit de ce qui a été promis, comme c’est le cas pour les Hébreux à qui cette lettre est adressée.
Puisque l’auteur de la lettre ne cite que des noms, je ne veux pas non plus entrer dans le détail de l’histoire des personnes qu’il mentionne. Tu devrais lire leur histoire. Souvent, tu comprendras pourquoi il les mentionne. Parfois aussi, après avoir lu leur histoire, tu seras surpris qu’il les mentionne. Lorsque l’Esprit de Dieu cite des noms de croyants de l’Ancien Testament dans le Nouveau Testament, c’est toujours de manière positive – à une exception près : celui d’Élie (Rom 11:3-4). Dieu voit plus profond que ce qui est décrit dans l’histoire extérieure. Il voit ce qu’il y a dans le cœur pour Lui, même si la pratique est parfois en deçà.
Vérifions la liste. Lorsque le peuple est dans le pays, le temps des juges arrive. Parmi eux, quatre sont mentionnés. Gédéon et Barak ont accompli leur travail de foi à petite force. Samson et Jephté ont aussi agi dans la foi, mais leur travail n’était manifestement pas irréprochable. Dans les deux paires, le plus important est en premier, alors que chronologiquement, l’ordre est inversé. De tous les juges, leurs délivrances ne sont que temporaires. Aucun d’entre eux n’a été en mesure d’assurer une paix durable.
Le temps des juges est suivi par celui des prophètes et des rois. Parmi les prophètes, Samuel est mentionné, et parmi les rois, David. Là aussi, la chronologie est inversée. C’est d’abord David qui est mentionné, puis Samuel. David est le roi selon le cœur de Dieu et Samuel est son précurseur.
Les prophètes s’adressent à la conscience du peuple. Ils préfèrent mourir plutôt que de prêcher le mensonge et préfèrent aller au ciel avec une bonne conscience plutôt que de rester sur la terre avec une mauvaise conscience.
Bien que David soit le roi selon le cœur de Dieu, lui aussi n’a pas amené le peuple au repos (Héb 4:7-8). Pour lui aussi, le repos final reste une question de foi, dont l’accomplissement se fera par Lui, qui est à la fois son Fils (Mt 1:1) et son Seigneur (Mt 22:41-45).
V33. À la suite de ces noms, on trouve un certain nombre d’actes accomplis par la foi. Je veux essayer de mettre un exemple avec chaque acte :
1. « soumettre des royaumes » : les juges et David ;
2. « accomplirent la justice » : faire respecter la justice par les juges et les rois ;
3. « reçu des promesses » : cela peut être recevoir ce qui est promis, mais aussi que quelque chose leur est promis ;
4. « fermèrent la gueule des lions » : Daniel (Dan 6:22-23), Samson, David, Benaiah ;
5. V34. « éteignirent la force du feu » : les trois amis de Daniel (Dan 3:14-27) qui ont éteint la force du feu, et non le feu lui-même, car d’autres ont été consumés par lui ;
6. « échappèrent au tranchant de l’épée » : David, Élie (alors que d’autres étaient tués par l’épée, verset 37) ;
7. « de faibles qu’ils étaient furent rendus forts » : Gédéon, Jonathan ; ils ont prouvé que la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ;
8. « devinrent vaillants au combat » : Asa, Josaphat ;
9. « mis en fuite des armées d’étrangers » : plusieurs juges et rois ;
10. V35. « Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection » : la veuve de Sarepta, la femme de Sunem.
Dans les situations qui viennent d’être évoquées, la foi s’est révélée efficace au profit des croyants, et parfois de manière miraculeuse. Suivent maintenant des exemples de situations dans lesquelles la foi est aussi opérante chez ceux qui souffrent beaucoup et sont même tués. Cette souffrance et cette mort seraient une folie si avec la mort tout était fini.
1. « d’autres furent torturés, n’acceptant pas la délivrance » : ils subissent une torture cruelle tout en rejetant une offre qui les délivrerait de leur torture parce qu’elle est inacceptable pour la foi ; ils croyaient en « une meilleure résurrection » et l’attendaient avec impatience ;
2. V36. « d’autres encore furent éprouvés par des moqueries et par des coups » : Jérémie, les croyants des Maccabées ;
3. « même par des liens et par la prison » : idem ; Joseph ;
4. V37. « lapidés » : Étienne, Zacharie, Naboth ;
5. « sciés » : selon la tradition : Ésaïe par le roi Manassé ;
6. « tentés » : être soumis à une forte pression spirituelle ou physique pour renier la foi ; faire des compromis, abjurer quelque chose, ou au moins renier leur Seigneur ;
7. « ils moururent par l’épée » : meurtre de masse par l’épée (Dan 11:33b ; Act 12:1-2 ; Jér 26:23 ; tandis que d’autres échappèrent au tranchant de l’épée, verset 34) ;
8. « ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de moutons, de peaux de chèvres » : Élie, Jean ;
9. « dans le besoin » : la faim et la soif ;
10. « affligés » : étaient sous domination étrangère ;
11. « maltraités » : tourments généraux ;
12. V38. « eux dont le monde n’était pas digne » : le monde n’attribuait aucune valeur à des gens qui vivaient ainsi ;
13. « errant dans les déserts et les montagnes, les cavernes et les grottes de la terre » : ces lieux offraient un abri à de nombreux croyants sans maison, alors qu’ils étaient chassés comme s’ils étaient des bêtes sauvages.
V39. Dieu a vu et constaté que tous ces croyants ont continué à croire jusqu’à la fin. Ils n’ont pas reçu sur la terre ce qui leur avait été promis. Ils ne l’ont toujours pas, même au paradis, où ils se trouvent actuellement.
V40. Ils recevront ce qui leur a été promis seulement au moment où les Hébreux et nous aussi le recevrons. Et quand cela se produira-t-il ? Quand Christ viendra et établira le royaume de paix. C’est « quelque chose de meilleur » que Dieu a prévu. Le « meilleur » est toujours lié à Christ en tant qu’Homme glorifié dans le ciel. Dieu lui a donné cette place alors qu’Il était rejeté sur la terre.
C’est avec ce Christ que tu es lié lorsque tu vis sur la terre. Abraham vivait par la foi sur la terre avec un sentiment céleste dans son cœur, car il attendait avec impatience une cité céleste. Mais il n’était pas relié au ciel par un Christ qui y est vraiment assis dans la gloire et il n’a pas participé au rejet de Christ sur la terre. C’est notre part.
C’est pourquoi le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que le plus grand parmi ceux qui l’ont précédé (Mt 11:11). C’est pourquoi Dieu a attendu pour accomplir ses promesses. Il ne voulait pas que les croyants de l’Ancien Testament parviennent à la perfection sans nous, c’est-à-dire à cette place glorieuse qui consiste à partager le règne du Christ.
C’est le privilège de tous les croyants de tous les temps de partager la domination de Christ. C’est surtout le privilège de ceux qui ont participé au rejet de Christ sur la terre. Il s’agit uniquement des croyants qui constituent l’église et non des croyants de l’époque de l’Ancien Testament ou d’après l’enlèvement de l’église.
L’auteur ne s’étend pas sur la position particulière de ces croyants. Ce n’est pas le sujet de cette lettre. Nous savons par d’autres lettres que l’église est liée au Seigneur Jésus d’une manière particulière (Eph 1:10-11). Ainsi, tous parviennent à la perfection qui ont vécu par la foi et Dieu accomplit ses promesses immuables envers chacun d’eux.
Relis Hébreux 11:31-40.
A méditer : Comment les gens peuvent-ils en arriver à de tels actes de foi ? Comment peux-tu en arriver à des actes de foi ?