Introduction
Arrivé au point le plus bas absolu de l’histoire du peuple de Dieu, le Saint Esprit place le prophète Élie devant notre attention. La personne et le service d’Élie sont exceptionnels. Il est l’une des plus grandes personnalités de l’Ancien Testament. Il est le premier homme à ressusciter un mort, il est le seul qui monte aux cieux avec un char de feu et des chevaux de feu. Il est pourtant « un homme ayant les mêmes penchants que nous », c’est-à-dire ayant les mêmes sentiments, mobiles, passions (Jac 5:17a), mais avec une grande foi. Il est aussi un homme de prière.
Il vit à l’époque de la plus grande apostasie, une époque où la parole de Dieu a été totalement oubliée par le peuple de Dieu. À cette époque, il défend les droits de Dieu en tant que véritable homme de Dieu et témoigne de Lui en tant que Dieu vivant. C’est un homme auquel toute personne soucieuse du bien-être du peuple de Dieu aimerait s’identifier. Après tout, nous vivons nous aussi à une époque où la parole de Dieu est largement passée à la trappe. Et pas tant dans le monde que dans la chrétienté.
Élie est un prophète. Les prophètes sont envoyés par Dieu lorsque son peuple s’est égaré de Lui. Dieu veut parler au cœur et à la conscience du peuple par leur intermédiaire. Les prophètes représentent la puissance de Dieu et amènent le peuple à la lumière de Dieu. Ils mettre le doigt sur l’écart, le péché (Jn 4:16-19). Élie ne le fait pas gentiment, car il annonce la sécheresse. Il le fait parce que tout le peuple sert Baal. Il vient de Galaad. Nous pourrions dire qu’au vu de l’écart du peuple, il est un ‘baume de Galaad’ (Jér 8:22). Il expose leur état maladif et offre un remède pour cela. Ce remède, c’est la repentance et le retour à l’Éternel.
D’Élie – et aussi d’Élisée – nous n’avons pas de livre biblique dans la parole de Dieu. Nous avons en revanche celle de nombreux prophètes qui ont prophétisé aux deux tribus, comme Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, etc. Nous avons le service prophétique des prophètes des deux tribus sous forme écrite dans la parole de Dieu parce que leur service se rapporte aussi à ce qui est encore futur, même aujourd’hui. Il existe encore un certain intérêt pour la parole de Dieu parmi les deux tribus, et les prophètes peuvent se référer à cette parole dans leurs exhortations. Ils parlent « pour l’édification et l’exhortation et la consolation », comme cela se passe aussi dans l’église aujourd’hui (1Cor 14:3). Cela n’est possible que s’il y a des cœurs pour recevoir la Parole.
Les prophètes des deux tribus ne font pas non plus de signes et de prodiges, car ceux-ci sont destinés aux incrédules. C’est pourquoi Élie et Élisée font des miracles, parce qu’ils ont un message pour un peuple incrédule.
La parole qu’Élie et Élisée prononcent en tant que prophètes ne se rapporte pas non plus à un avenir proche ou lointain, comme c’est le cas pour les prophètes qui écrivent. Leur parole s’adresse au cœur et à la conscience du peuple dans les circonstances présentes, ici et maintenant. C’est une parole soutenue par des signes miraculeux.
Les signes d’Élie sont d’une puissance extraordinaire. Ils sont liés au ciel. Une fois, il a fermé le ciel, et quatre fois, il a ouvert le ciel. Il ferme et ouvre le ciel en ce qui concerne la pluie (Jac 5:17-18). Il ouvre également les cieux pour en faire descendre le feu, une fois sur le sacrifice (1Roi 18:36-38) et deux fois sur ses ennemis (2Roi 1:8-14). Comme déjà mentionné, il a ressuscité un mort (1Roi 17:21-22).
Lui seul a un successeur direct en tant que prophète en Élisée (2Roi 2:1,11-14) et il a un successeur dans son esprit en Jean le baptiseur (Lc 1:17). L’Ancien Testament se termine par son nom (Mal 3:24-25). Il est présent, avec Moïse, lorsque le Seigneur Jésus apparaît sur la montagne de la transfiguration (Mt 17:3). Enfin, nous le reconnaissons dans l’un des deux témoins du temps de la fin (Apo 11:6).
Élie est appelé « homme de Dieu » (1Roi 17:18,24). Dans le Nouveau Testament, nous rencontrons un « homme de Dieu » dans des lettres adressées à des personnes (1Tim 6:11 ; 2Tim 3:17). Il peut s’agir d’un homme ; il peut aussi s’agir d’une femme. La première lettre à Timothée concerne les « derniers temps » (1Tim 4:1). Ces temps se caractérisent par « défendre de se marier » et le commandement de « s’abstenir des aliments » (1Tim 4:3). C’est sous l’influence d’esprits séducteurs et d’enseignements de démons que ces caractéristiques ont vu le jour. La chrétienté médiévale, telle qu’elle a commencé à l’époque et se poursuit aujourd’hui dans le catholicisme romain, en est le terreau.
Dans la deuxième lettre à Timothée, le déclin est allé encore plus loin. Il y est question des « derniers jours » (2Tim 3:1). La caractéristique de ces jours est qu’il y a dans la chrétienté des gens qui ont l’apparence de la piété, mais qui mentent, car ils renient sa puissance (2Tim 3:5).
De manière prophétique, ces caractéristiques sont décrites dans le livre de l’Apocalypse, dans la lettre à l’église de Thyatire (Apo 2:18-29). Cette lettre fait partie d’un ensemble de sept lettres décrivant l’histoire de l’église à travers les âges. Cette lettre mentionne « la femme Jézabel », ce qui rend le parallèle avec l’époque d’Élie incontestable. Par conséquent, nous pouvons dire que l’histoire d’Élie nous enseigne des leçons en rapport avec l’histoire de l’église dans le sombre Moyen Âge, une histoire qui reste d’actualité car elle se poursuit jusqu’à la venue du Seigneur Jésus.
À cette époque, les témoignages de foi sont valorisés d’une manière particulière, comme nous l’entendons de la bouche du Seigneur Jésus à propos d’un reste fidèle à Thyatire (Apo 2:19). À cette époque, lorsque les vérités sont ainsi recouvertes, chaque témoignage à son sujet revêt une grande importance pour Lui. Pour Lui, il ne s’agit pas d’une grande connaissance de la vérité, mais de vivre fidèlement selon ce que l’on connaît de la vérité. Nous voyons cela chez Élie, chez Abdias et les 100 prophètes qu’Abdias a cachés et les 7000 vus seulement par Dieu.
Pourtant, chaque croyant de cette époque n’est pas un ‘homme de Dieu’. Cela ne pouvait être dit que d’Élie à cette époque, et cela ne peut être dit aujourd’hui que de celui qui défend ouvertement les droits de Dieu, alors que la masse de la chrétienté professant n’en tient pas compte, et que beaucoup de ceux qui le font en secret ne les défendent pas ouvertement. Chaque Israélite croyant n’est pas un homme de Dieu. Abdias ne l’est pas et les 7000 ne le sont pas non plus. De la même façon, ce n’est pas chaque croyant d’aujourd’hui qui est un homme de Dieu.
Les personnes qui osent élever la voix en public sont peu nombreuses. Ce sont ceux qui, par exemple, défendent l’inspiration verbale et littérale de l’Écriture. C’est ce qui caractérise l’homme de Dieu des derniers jours. Dans les « derniers jours » (2Tim 3:1-5), on assiste à une augmentation du mal qui caractérise les « derniers temps » (1Tim 4:1-5).
« Les derniers jours » exigent une consécration totale à la Parole comme caractéristique d’un homme de Dieu (2Tim 3:16-17). S’accrocher à l’inspiration de la parole de Dieu est important par-dessus tout dans des temps aussi sombres. Dans une telle période, cela revient à s’accrocher à la parole de patience du Seigneur Jésus (Apo 3:10-11), ce qui ne peut se faire que si l’on vit dans une relation personnelle intime avec Dieu. Il est dit à ces personnes que le Seigneur Jésus écrira sur elles « le nom de mon Dieu » (Apo 3:12).
La période pendant laquelle le Seigneur Jésus était sur la terre est aussi appelée « la fin de ces jours-là » (Héb 1:1-2). Cela souligne le lien qui existe entre Élie et Jean le baptiseur, le précurseur du Seigneur Jésus. Ce lien est aussi évident dans leur performance. Par exemple, Élie témoigne dans le palais d’Achab et Jean dans celui d’Hérode. Tous deux ont expérimenté la haine des femmes de ces dominateurs. Tous deux ont souffert d’une dépression à la fin de leur service. C’est pourquoi on dit aussi qu’Élie et Jean sont la même personne sur le plan spirituel (Lc 1:17a ; Mt 11:13-14).
De plus, Élie est une image du Seigneur Jésus, le grand messager de Dieu. Christ est le grand témoin de Dieu. Il a ressuscité les morts sur la terre. Il a béni de pauvres païens, comme Élie, comme nous le voyons plus loin, lorsque Élie est à Sidon. Comme Élie, Il a offert un sacrifice sur une montagne, en étant lui-même le sacrifice.
Nous voyons l’image du Seigneur Jésus lorsque Élie se tient sur la montagne du Carmel, seul face à la puissance de l’ennemi, seul avec son sacrifice. Le sacrifice a démontré la fidélité de Dieu envers son peuple. Le sacrifice est consumé par le feu du jugement de Dieu. En conséquence, le peuple est épargné et la bénédiction lui revient. Cette performance d’Élie, point culminant de son ministère, dépeint bien l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix, où Il a porté le jugement des péchés de ceux qui sont son peuple.
De plus, nous voyons que le Seigneur Jésus, tout comme Élie, a passé 40 jours dans le désert. Il a aussi appelé ses disciples, tout comme Élie a appelé Élisée. Il est monté au ciel, tout comme Élie.
Si je pouvais avoir un favori dans l’Ancien Testament, ce serait Élie. J’ai une grande admiration pour cet homme. En lui-même, il n’est pas différent des autres personnes (Jac 5:17a). En fait, de lui, en tant que seul croyant de l’Ancien Testament, on dit quelque chose de négatif dans le Nouveau Testament. De tous les croyants de l’Ancien Testament mentionnés dans le Nouveau Testament, seul ce qu’ils ont fait dans la foi est mentionné. Cependant, quelque chose est aussi mentionné d’Élie qui n’est pas bon. Il a un jour dénoncé le peuple auprès de Dieu. Paul s’y réfère pour montrer que Dieu aura toujours un reste selon l’élection de la grâce (Rom 11:2-5).
Ce qui le rend spécial, c’est qu’il est un homme de prière et un homme de Dieu. C’est quelqu’un qui défend les droits de Dieu et affirme ces droits dans un environnement où ces droits sont abandonnés et piétinés. Ce caractère et ces attributs font de lui l’instrument idéal pour que Dieu devienne son prophète. Nous pouvons apprendre de lui ce dont Dieu est capable si nous sommes des hommes et femmes de prière qui Le reconnaissent dans le plein droit de sa Parole.
1 Élie se présente devant Achab
1 Élie, le Thishbite, d’entre les habitants de Galaad, dit à Achab : [Aussi vrai que] l’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole.
Soudain, il apparaît sur la scène, Élie, l’homme de Thisbhe. Il est décrit sans l’habitue ‘et la parole de l’Éternel vint à ...’. Nous ne savons rien de son origine, de sa famille, de son éducation. Seul le lieu d’origine est donné. Il ne sera pas apparu ici de son propre chef, mais sur l’ordre de Dieu. De toute évidence, il vit en communion avec Dieu.
Après tout, nous savons qu’avant de se rendre chez Achab, il a prié pour que Dieu intervienne de façon surnaturelle auprès de son peuple. Il n’a pas prié une seule fois, mais avec ferveur et persévérance jusqu’à ce qu’il ait la conviction que Dieu lui donnerait ce pour quoi il a prié. Ce faisant, il révèle la sainteté et la justice de Dieu. Fort de cette conviction, il se présente devant Achab.
Il entre dans le palais d’Achab et y délivre sans crainte son message. Son message est bref. Ses premiers mots sont un témoignage concernant Dieu en tant que « l’Éternel, le Dieu d’Israël ». Le Dieu d’Israël est l’Éternel et non Baal. L’Éternel est aussi le Dieu vivant. Ce témoignage est nécessaire dans un environnement où le Dieu vivant est exclu. Élie dit aussi : « Devant qui je me tiens. » C’est une belle expression. Nous entendons aussi quelque chose de similaire dans la bouche d’Abraham, d’Élisée et de Gabriel (Gen 24:40 ; 2Roi 3:14 ; Lc 1:19).
Élie est conscient qu’il est en présence de Dieu, qu’il est avec Dieu. Celui qui est là peut sans crainte adresser sa parole à un homme puissant comme Achab, car ce grand roi se ratatine en une petite créature chétive en présence de Dieu. Il n’y a aucune timidité dans les actions d’Élie, ni aucune hésitation dans ses paroles. Il est convaincu de l’existence de celui au nom duquel il se tient devant Achab et au nom duquel il parle à Achab.
Élie déclare ensuite que Dieu se révélera comme le vivant en retenant la pluie sur le peuple. Il ne dit pas ‘ainsi parle l’Éternel’, mais il parle avec l’autorité de Dieu lui-même lorsqu’il affirme qu’il n’y aura pas de pluie si ce n’est sur sa parole seule, qui est la parole d’Élie. Il ne s’agit pas d’une posture, mais d’une confiance de la foi. Ce n’est ni plus ni moins que cette force, cette conviction de se tenir dans la volonté de Dieu et de transmettre ses paroles, qui est requise dans les moments du pire déclin.
Dieu travaille à travers cet homme pour le bien de son peuple. Est-ce une grâce, alors, de faire une telle annonce de sécheresse et donc de famine ? Oui. Élie connaît la parole de Dieu et il connaît donc les pensées de Dieu. Il a lu dans la parole de Dieu que la sécheresse survient lorsque le peuple est infidèle (Lév 26:18-19 ; Deu 11:16-17 ; 28:23-24). Dans sa prière, il a demandé à Dieu d’accomplir cette parole. Il a prié à la fois pour que la pluie soit retenue et pour qu’elle soit donnée (Jac 5:17b-18).
Il a prié pour cela parce qu’il était si inquiet pour le peuple et si attristé par le déshonneur fait à Dieu. Dieu lui a fait comprendre qu’il devait prier sur la base de cette parole et il fait confiance à Dieu sur sa parole. Pour lui, Dieu est le Dieu vivant qui seul a autorité sur la pluie (Jér 14:22) et non Baal à qui cette autorité est accordée par l’incrédulité. Il prononce cette parole pour que le peuple se repente et revienne à Dieu et à sa Parole.
2 - 6 Élie au torrent du Kerith
2 La parole de l’Éternel vint à lui, disant : 3 Va-t’en d’ici, tourne-toi vers l’orient et cache-toi au torrent du Kerith, qui est vers le Jourdain. 4 Tu boiras du torrent, et j’ai commandé aux corbeaux de te nourrir là. 5 Il s’en alla et fit selon la parole de l’Éternel : il s’en alla et habita au torrent du Kerith, qui est vers le Jourdain. 6 Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait du torrent.
Élie disparaît de la scène aussi soudainement qu’il y est apparu. Après avoir délivré son message, la parole de l’Éternel vient à lui. Il doit se cacher dans un endroit où Dieu prendra soin de lui. Il ne semble pas qu’il se cache tout de suite d’Achab. Il est concevable qu’Achab ne le cherche que plus tard, lorsque l’effet de sa prière devient évident. Élie obéit et se rend à l’endroit où Dieu lui a dit d’aller. Dans la réclusion, Dieu forme son serviteur.
Agir ouvertement expose le serviteur au danger de l’exaltation de soi. Avec Dieu dans la réclusion, il n’a personne d’autre que Dieu. Ici, il apprend à se voir en présence de Dieu et apprend qui est Dieu pour lui. Il y a « un temps de se taire, et un temps de parler » (Ecc 3:7b). Pour Élie, le temps de se taire est maintenant venu, jusqu’à la prochaine indication de Dieu pour parler à nouveau. C’est un temps de préparation supplémentaire pour son service public que nous voyons dans le chapitre suivant, lorsqu’il se tient devant tout le peuple. D’autres serviteurs sont aussi passés par une période similaire. Nous le voyons avec Moïse, David, Jean le baptiseur, Paul et aussi avec le Seigneur Jésus.
L’Éternel fournit à Élie du pain et de la viande par l’intermédiaire d’oiseaux impurs, les corbeaux, et de l’eau du torrent. Le prophète Abdias, nous le voyons dans le chapitre suivant, fournit à 100 prophètes de l’Éternel du pain et de l’eau (1Roi 18:4). Les corbeaux ne s’occupent pas de leurs petits, mais Dieu les nourrit (Psa 147:9 ; Job 38:40). Cependant, dans sa souveraineté, Il met les corbeaux au service des autres (cf. Psa 50:11). Ainsi, Il dispose toujours de moyens pour fournir aux siens ce dont ils ont besoin, même si ces moyens agissent contre leur nature en cela. La façon dont Dieu pourvoit aux besoins d’Élie est en même temps une honte pour Israël. Apparemment, personne en Israël ne veut prendre soin du prophète.
Le pain et la viande que les corbeaux lui apportent parlent du Seigneur Jésus. Il est « le pain de vie » (Jn 6:35). Le Seigneur Jésus dit aussi du ‘pain’ ce qui suit : « Or le pain que moi je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde » (Jn 6:51b). En Jean 6, Il se présente comme la nourriture qui est le moyen qui nous libère de tout ce qui est en dessous de la mort. Lorsque nous vivons de Lui, nous devenons libres de cela. C’est ce que nous pouvons apprendre à ce que vit Élie ici.
À trois reprises, Élie a fait l’expérience des dispositions particulières prises par Dieu pour assurer sa subsistance : ici au torrent du Kerith grâce aux corbeaux, plus tard dans ce chapitre avec la veuve grâce à la farine et à l’huile qui ne s’épuisent pas, et en 1 Rois 19 où l’Ange de l’Éternel lui donne une galette et de l’eau (1Roi 19:5-8).
7 - 9 Élie doit aller chez une femme veuve à Sarepta
7 Au bout de quelque temps le torrent fut à sec, car il n’y avait pas de pluie dans le pays. 8 La parole de l’Éternel vint à lui, disant : 9 Lève-toi, va-t’en à Sarepta, qui appartient à Sidon, et tu habiteras là ; voici, j’ai commandé là à une femme veuve de te nourrir.
Élie apprend à quel point Dieu est fidèle dans les soins qu’Il lui prodigue. Pourtant, le torrent est à sec. Le jugement général qu’il a prononcé sur Israël le concerne aussi lui-même. Il fait lui aussi partie du peuple. De plus, il est une image du reste fidèle d’Israël à la fin des temps, et la sécheresse de trois ans et demi est une image de la grande tribulation qui durera aussi trois ans et demi. Le reste fidèle s’enfuira dans le désert pour une période de trois ans et demi et y sera approvisionné en nourriture (Apo 12:14), tout comme Élie est approvisionné en nourriture par l’Éternel pendant cette période.
En outre, nous tirons ici la leçon que si Dieu peut nous donner quelque chose une fois, cela ne signifie pas qu’il en sera toujours ainsi. Nous ne pouvons jamais nous contenter de ce qu’Il nous a donné et le revendiquer pour toujours. Le danger est toujours présent que nous nous attachions aux bénédictions, alors que Dieu veut que nous nous attachions à Lui. La leçon à tirer est que nous ne ferons pas confiance aux dons, mais à celui qui les donne. Élie doit apprendre à faire confiance à quelque chose qui ne finit jamais : le soin fidèle de Dieu, dont témoignent la farine et l’huile, comme nous le verrons bientôt.
Le torrent sèche, mais les sources présentes en Dieu lui-même ne cessent jamais de couler. Il a déjà arrangé un nouveau logement pour Élie, à Sarepta, à environ 130 kilomètres du torrent. Élie entre dans un foyer où il est placé, pour ainsi dire, dans la classe suivante de sa formation par Dieu. Dans ce foyer, nous pouvons voir une image d’une église locale. Pour pouvoir sortir au grand jour et rendre un service, la formation dans l’église locale est importante. Le service pour le Seigneur n’est pas une question de formation théologique, mais de formation à la pratique de la vie de l’église, dans laquelle chaque membre est important pour la formation de tous les autres membres.
L’endroit où Élie aboutit ne semble pas être un endroit par lequel ses problèmes sont immédiatement résolus. Cependant, c’est un endroit où Dieu peut prouver encore plus sa puissance et son amour. Il le fait toujours là où il n’y a rien. Dieu se sert d’une femme veuve à Sarepta, dans la région de Sidon. Sidon est le lieu d’où est originaire Jézabel et où les effets de la sécheresse se font aussi sentir. Un serviteur lui-même ne penserait pas à un tel lieu.
Aussi cette mission a-t-elle dû être miraculeuse pour Élie. Mais contrairement à Jonas, qui doit se rendre à un lieu où il ne veut pas aller et qui, par conséquent, fuit l’Éternel (Jn 1:3), Élie s’y rend. Dans ce lieu de méchanceté totale, Dieu veut former davantage son serviteur. En même temps, la femme est aussi formée. Il y a une interaction.
10 - 16 Un peu de farine et un peu d’huile
10 Il se leva et s’en alla à Sarepta ; il vint à l’entrée de la ville ; et voici, [il y avait] là une femme veuve qui ramassait du bois ; il lui cria et dit : Prends pour moi, je te prie, un peu d’eau dans un vase, afin que je boive. 11 Elle s’en alla pour en prendre. Il lui cria et dit : Prends pour moi dans ta main, je te prie, un morceau de pain. 12 Elle dit : [Aussi vrai que] l’Éternel ton Dieu est vivant, je n’ai pas de pain cuit, rien qu’une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une cruche ; voici, je ramasse deux morceaux de bois et j’irai préparer cela pour moi et pour mon fils ; puis nous le mangerons et nous mourrons. 13 Ne crains pas lui dit Élie ; va, fais selon ta parole ; seulement fais-moi premièrement de cela une petite galette, et apporte-la-moi ; et, après, tu en feras pour toi et pour ton fils ; 14 car ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Dans le pot, la farine ne s’épuisera pas, et dans la cruche, l’huile ne manquera pas, jusqu’au jour où l’Éternel donnera de la pluie sur la face de la terre. 15 Elle s’en alla, et fit selon la parole d’Élie. Elle mangea, elle, et lui, et sa maison, toute une année. 16 Dans le pot, la farine ne s’épuisa pas, et dans la cruche, l’huile ne manqua pas, selon la parole que l’Éternel avait dite par Élie.
À la porte de la ville, Élie rencontre la femme veuve et lui pose une question pour savoir si elle est bien la femme que l’Éternel avait prévue (cf. Gen 24:14). La femme le reconnaît à son tour. Ce test montre clairement qu’il y a de la foi chez cette femme, contrairement aux nombreuses veuves d’Israël vers lesquelles Élie ne pouvait pas être envoyé (Lc 4:25-26). Nous savons qu’elle croit grâce à ce qu’elle dit de l’Éternel. Elle parle de Lui comme de celui qui vit.
Il semble qu’elle puisse répondre à la demande d’Élie, qui souhaite un peu d’eau. En tout cas, elle s’en va chercher de l’eau. Cependant, quand Élie demande aussi du pain, la femme veuve doit répondre qu’elle n’a rien dans la maison, mais seulement une poignée de farine et un peu d’huile. Cette reconnaissance de la réalité est exactement ce que Dieu peut utiliser.
Elle ne refuse pas de l’utiliser pour Élie, mais dit que c’est la dernière chose qu’elle a pour son fils et pour elle-même, et qu’après l’avoir utilisée, ils devront mourir tous les deux. Il n’y a rien en elle de l’esprit de Nabal, qui, lorsque David lui demande de lui donner quelque chose de sa richesse, répond : « Et je prendrais mon pain et mon eau, et la viande [de mes bêtes] [...], et je les donnerais à des hommes dont je ne sais pas d’où ils sont ? » (1Sam 25:11).
Élie lui dit de l’utiliser pour lui, après l’avoir rassurée par les paroles « ne crains pas ». Il lui promet au nom de l’Éternel, le Dieu d’Israël, que « la farine ne s’épuisera pas, et dans la cruche, l’huile ne manquera pas ». Il mentionne le nom du Dieu d’Israël dans la ville païenne de Sidon. Le nom de Dieu résonne le plus clairement dans la bouche d’un homme de Dieu qui se trouve dans un environnement de la plus grande obscurité.
La femme veuve accepte la parole du prophète. Ceux qui font confiance à Dieu mettent à sa disposition sans objection le peu qu’ils ont. Ceux qui traitent avec Dieu chercheront d’abord son royaume. Ils le feront dans la foi que les autres choses leur seront donné par-dessus (Mt 6:33). Heureux sont ceux qui continuent à croire contre toute espérance et à obéir dans la confiance en la disposition de Dieu.
C’est ce que Dieu veut : que nous allions vers le Seigneur Jésus avec le peu que nous avons. C’est, comme quelqu’un l’a dit un jour, ‘peu devient beaucoup quand Dieu est présent’. Nous voyons la même chose avec la multiplication des pains. Que signifient quelques pains et quelques poissons pour tant de milliers de personnes (Jn 6:9) ? Il suffit de les donner au Seigneur. Il les distribue de manière à ce que chacun soit rassasié et qu’il en reste même pour les autres (Mt 14:20).
Si nous pouvons voir dans la maison de la femme veuve une communauté locale de croyants pleine de faiblesses, cette scène nous encourage. Nous voyons que Dieu veut encore y travailler à travers le peu qui s’y trouve. C’est « le jour des petites choses » (Zac 4:10) et de « peu de force » (Apo 3:8).
La pleine puissance du Saint Esprit du commencement, lorsqu’Il a été répandu (Act 2:1-4), est aussi là aujourd’hui (1Cor 2:12 ; Gal 5:16,25), mais elle ne se réalise plus pleinement à cause de l’infidélité de l’église. Pourtant, il y a encore « une poignée », « un peu ». Cela ne disparaîtra jamais tant que l’église sera sur la terre et qu’il y aura des croyants locaux qui croient au Seigneur Jésus et à son œuvre, ainsi qu’à la puissance de l’Esprit.
La farine et l’huile sont multipliées. Cette multiplication a lieu en utilisant la farine et l’huile. La femme fait l’expérience de la vérité de la parole : « Tel disperse, et augmente encore » (Pro 11:24a). L’inverse est aussi vrai. Il peut y avoir abondance, mais si elle est utilisée à son propre profit, Dieu soufflera dedans et elle deviendra peu (Pro 11:24b ; Agg 1:9; 2:16).
La femme veuve reçoit un prophète au nom d’un prophète et reçoit pour cela la récompense d’un prophète (Mt 10:41). Elle ne se sera pas plainte qu’il y ait si peu, car elle expérimente sa présence jour après jour et elle en vit. Elle se sera émerveillée chaque jour qu’il soit encore là.
Nous pouvons appliquer la farine et l’huile spirituellement. Nous pouvons voir la farine comme une image du Seigneur Jésus en tant qu’Homme. La farine est utilisée pour l’offrande de gâteau (Lév 2:1). L’huile est une image du Saint Esprit (1Jn 2:20,27). L’Homme Jésus Christ, qui est Dieu manifesté dans la chair, s’est fait parfaitement guider par l’Esprit sur la terre. Le Seigneur Jésus a été engendré par le Saint Esprit (Lc 1:35) et oint par Lui (Act 10:38). L’offrande de gâteau a aussi été exposée au feu (Lév 2:2,9,14). Nous y voyons l’image que Lui, le véritable Homme consacré à Dieu, a souffert le feu du jugement de Dieu sur la croix.
Même s’il n’y a qu’une petite conscience de la perfection du Seigneur Jésus avec nous, et même s’il n’y a qu’une petite conscience de la puissance du Saint Esprit, lorsque nous allons vers l’Homme de Dieu, le Seigneur Jésus, avec cette conscience, Il se met à l’œuvre avec elle. La conscience de la petite force et un attachement au nom du Seigneur Jésus sont des caractéristiques de l’église de Philadelphie (Apo 3:8).
Au milieu du déclin général de la chrétienté, il est encore possible de mettre en pratique les pensées de Dieu, même si ce n’est qu’avec quelques personnes si faibles en elles-mêmes. En guise d’encouragement, le Seigneur dit : « Je viens bientôt » et dit : « Tiens ferme ce que tu as » (Apo 3:11).
17 - 18 Le fils de la femme meurt
17 Après cela le fils de la femme, maîtresse de la maison, tomba malade ; et sa maladie s’aggrava beaucoup, de sorte qu’il ne resta plus de souffle en lui. 18 Elle dit à Élie : Qu’ai-je à faire avec toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour mettre en mémoire mon iniquité et faire mourir mon fils ?
C’est une petite mais heureuse compagnie, là, dans cette maison à Sarepta. En ce temps de disette, ils ont toujours de la nourriture, parce que l’homme de Dieu y a pris ses quartiers. Puis, dans cette maison, vient l’épreuve. C’est la classe suivante de l’école de Dieu. Si nous pouvons supposer qu’Élie a passé un an au torrent du Kerith et deux ans chez la femme veuve, nous pouvons considérer ces trois années comme des années de classe à l’école de Dieu.
La première année, la première classe, est au torrent du Kerith. La deuxième année, la deuxième classe, est avec la femme veuve pour apprendre que le peu de farine et le peu d’huile sont suffisants dans les jours de plus grande faiblesse. Vient maintenant la troisième année, la troisième classe, qui comprend la leçon de la mort et de la résurrection. Après l’exercice pendant la solitude au torrent du Kerith et la formation dans la famille, en tant qu’image de l’église, nous apprenons maintenant que le fondement de la bénédiction et de la vie se trouve dans la mort et la résurrection.
Le fils unique de la veuve tombe malade et meurt. La maison devient alors vide. Ce n’est pas seulement une épreuve pour la femme, mais aussi pour Élie. Cet événement profondément marquant amène la femme à une prise de conscience renouvelée de la main de Dieu dans sa vie. On lui rappelle un péché dont elle n’avait apparemment pas encore perdu le fardeau.
La même chose peut nous arriver. Il y a des choses qui se produisent et qui nous placent soudainement dans la présence de Dieu. Par un événement soudain, Dieu peut nous arrêter et nous rappeler immédiatement un péché que nous avons commis, mais que nous avons mis de côté ou oublié et que nous n’avons pas encore confessé. Dieu agit ainsi pour nous donner l’occasion de confesser ce péché.
La femme s’adresse à Élie en disant « homme de Dieu ». Elle sait qu’il l’est. Grâce à lui, elle a appris à connaître Dieu en tant que soutien, celui qui prend soin d’elle. Mais maintenant, à travers lui, elle va apprendre à connaître Dieu d’une manière particulière, c’est-à-dire comme le Dieu de la résurrection. Élie dans cette maison est une image du Seigneur Jésus par qui nous apprenons à connaître Dieu comme le Dieu de la résurrection et de la vie nouvelle.
19 - 24 Le fils devient vivant
19 Donne-moi ton fils. lui dit-il. Il le prit de ses bras, le monta dans la chambre haute où il habitait et le coucha sur son lit. 20 Il cria à l’Éternel, et dit : Ô Éternel, mon Dieu ! as-tu aussi fait venir du mal sur la veuve chez laquelle je séjourne, en faisant mourir son fils ? 21 Il s’étendit sur l’enfant, trois fois, et il cria à l’Éternel, et dit : Éternel, mon Dieu ! fais revenir, je te prie, l’âme de cet enfant au-dedans de lui. 22 L’Éternel écouta la voix d’Élie et fit revenir l’âme de l’enfant au-dedans de lui, et il vécut. 23 Élie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison et le donna à sa mère. Élie dit : Regarde, ton fils vit. 24 La femme dit à Élie : Maintenant, à cela je sais que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l’Éternel dans ta bouche est la vérité.
Élie écoute sa détresse et lui dit : « Donne-moi ton fils. » C’est ainsi que le Seigneur Jésus nous dit : ‘Donne-moi ton problème’, tout comme Il a dit un jour à un père désespéré de Lui amener son fils (Mc 9:19b). Au même moment, Élie prend le fils dans le ventre de sa mère. Il déconnecte le garçon du lien naturel qui existe entre lui et sa mère. Sa mère ne peut plus l’aider. Toutes les choses naturelles sur lesquelles un être humain peut s’appuyer doivent d’abord être retirées pour que Dieu puisse faire son œuvre par sa puissance vivifiante.
Élie amène le garçon dans sa chambre haute. Plus tard, la Sunamite amène aussi son fils dans une chambre haute (2Roi 4:21) ; c’est là, encore plus tard, que les croyants mit aussi Dorcas (Act 9:37) ; c’est là aussi qu’est ramené Eutychus, tombé de la fenêtre de la chambre haute (Act 20:8-12). Une chambre haute est un lieu au-dessus de la terre, où ceux qui s’y trouvent sont, pour ainsi dire, avec Dieu. Élie le couche sur son lit, son lit de mort pour ainsi dire. Puis il s’étend sur lui, s’identifiant symboliquement à lui. Il fait cela trois fois.
Toute nouvelle vie est fondée sur le fait que le Seigneur Jésus a fait sien notre problème de péché sur la croix. Tous les problèmes qui peuvent survenir par la suite dans notre vie sont également pris à son compte par Lui, dans le cadre de son service dans le ciel en tant que souverain sacrificateur et avocat. Tout comme Élie crie à Dieu, Christ prie pour nous.
Élie prie Dieu avec ferveur pour que l’enfant revienne à la vie. Avant ce cas, nous ne lisons pas que quelqu’un ait été ramené à la vie depuis la mort. La foi d’Élie en Dieu en tant que Dieu de la résurrection n’en est que plus remarquable. Il est un exemple pour nous dans sa foi en la puissance de Dieu sur la mort. Cependant, il n’est pas un exemple pour que nous priions aussi pour la résurrection d’une personne morte. Par exemple, David ne s’attendait pas à ramener son enfant à la vie par la prière et le jeûne (2Sam 12:23). Élie a un pouvoir de faire des miracles que David n’avait pas.
Lorsque Élie invoque Dieu en tant que son Dieu personnel, Dieu écoute la voix d’Élie et apporte l’issue. Il redonne la vie, confirmant ainsi Élie comme l’homme qui rétablit les choses. Élie rend l’enfant à sa mère. Il est le prophète qui rétablit la relation entre les générations et fait retourner les cœurs des pères vers les fils et les cœurs des fils vers les parents (Mal 3:23a,24a). C’est ce que Dieu veut faire avec nous aussi lorsque nous ne pouvons plus vivre à sa gloire à cause d’un problème quelconque.
La prière d’Élie est claire : « Fais revenir, je te prie, l’âme de cet enfant au-dedans de lui. » En cela, nous voyons clairement l’existence de l’âme dans un état séparé du corps, ce qui est aussi une preuve que l’âme ne meurt pas après la mort. L’Éternel répond à la prière. En conséquence, la femme reconnaît qu’Élie est un homme de Dieu. Nous rendrons aussi tout l’honneur au Seigneur Jésus lorsque nous aurons ainsi expérimenté son pouvoir de donner la vie. Ainsi, la mort de cet enfant, comme plus tard celle de Lazare (Jn 11:4), devient une occasion de glorifier Dieu et d’honorer son prophète.