Hébreux 10

V1. Le mot « car » indique que l’auteur continue ses explications. Il compare les nombreux sacrifices d’animaux imparfaits d’autrefois à l’unique sacrifice parfait du Christ. Il parle de « la Loi » parce qu’elle est la base de toute la religion instituée par Dieu pour son peuple Israël dans l’Ancien Testament. Il dit de ce service qu’il a « l’ombre des biens à venir ». Il veut dire que la loi définit tout ce dont le peuple de Dieu jouira avec toute la création, dans le royaume de paix.

Mais la loi n’est que « l’ombre », c’est-à-dire une vague représentation. Ce culte de l’Ancien Testament n’est pas « l’image des choses elles-mêmes ». Une « image »se rapproche davantage de la réalité qu’une ombre. L’image peut aussi être une reproduction exacte de la réalité, même si elle n’est pas la réalité. Nous allons le voir dans la suite de ces versets.

L’auteur parle à nouveau des sacrifices présentés, qui étaient répétés chaque année le jour des propitiations. Ces répétitions nous montrent qu’aucun sacrifice ne pouvait rendre parfaits ceux qui s’approchaient de Dieu. En offrant toujours les mêmes sacrifices, il y a la pensée de la nécessité du pardon et de la réconciliation. Mais en même temps, cela montre clairement que l’ensemble du service est imparfait. Il ne rend pas ceux qui l’accomplissent parfaits devant Dieu. Les sacrifices ne donnent pas au sacrifiant une conscience parfaite en vue du pardon de ses péchés.

V2. Si un sacrifice avait été offert par lequel le sacrifiant n’aurait plus aucune conscience de ses péchés, il n’était pas nécessaire d’offrir un autre sacrifice après cela. Tout le service sacrificiel avait alors perdu sa raison d’être. Un tel sacrifice aurait alors donné une conscience parfaite, c’est-à-dire une conscience purifiée des péchés par le pardon. La conséquence serait qu’il n’y aurait plus de crainte de Dieu à cause d’un quelconque péché.

V3. Mais que constates-tu avec Israël ? Tu vois qu’en apportant ces sacrifices année après année, les péchés sont sans cesse remis ‘en mémoire’. Il n'est pas question qu'un sacrifice une fois pour toutes soit suffisant. Comme mentionné précédemment, c’est ce qui rend la doctrine et la pratique du sacrifice de masse de l’église catholique romaine si répréhensible. Dans le sacrifice de masse, l’église catholique romaine répète le sacrifice encore et encore, et ses adeptes restent dans l'ignorance dans l'ignorance quant au pardon des péchés.

V4. Le sang des animaux ou un sacrifice de la messe n’a jamais pu ou ne peut jamais rien faire contre la culpabilité de l’homme. Il est impossible que les péchés soient ainsi ôtés. Le mot « ôter » a un sens très fort. Il s’agit de la suppression totale du péché, de sorte qu’il ne fasse plus partie de la situation. Il est tout à fait répréhensible d’attribuer cet effet à n’importe quel sacrifice fait par un homme.

V5. Tu peux maintenant te demander : mais pourquoi donc Dieu a-t-Il prescrit les sacrifices à son peuple d’Israël, quelle est leur signification ou leur but ? La seule signification des sacrifices d’animaux réside dans la référence au sacrifice de Christ. C’est ce qui ressort très bien dans cette lettre, où l’auteur fait la transition entre les sacrifices d’animaux et le sacrifice de Christ.

Pour ce faire, il utilise des versets du Psaume 40 (Psa 40:7-9). L’auteur, conduit par le Saint Esprit, raconte ici quelque chose que tu ne lis pas en Psaume 40. Il explique que ces versets ont été prononcés par le Seigneur Jésus, juste avant qu’Il ne devienne Homme en venant dans le monde. Cette citation montre aussi clairement que ce psaume nous parle du Seigneur Jésus, même si David en est le poète. Grâce à cette citation, tu peux entendre ce que Christ a dit à Dieu quand Il a pris sur Lui de faire la volonté de Dieu. Ici, tu as aussi une preuve de son existence, avant qu’Il ne devienne Homme.

Bien que le nom de Christ ne soit pas mentionné, le terme « il » ne désigne personne d’autre que Lui. Oui, Christ est devenu Homme, en venant comme tel dans le monde. Il parle à Dieu de sacrifice et d’offrande apportés sous l’ancienne alliance. Il dit que Dieu n’en voulait pas. Bien entendu, cela n’indique pas que Dieu a prescrit d’apporter ces sacrifices, car Il voulait en fait que son peuple les apporte. Mais Dieu ne voulait pas et n’avait même pas l’intention que ces sacrifices puissent réellement ôter les péchés.

Il a pu pardonner à chaque Israélite qui venait offrir un sacrifice avec un cœur sincère, parce qu’Il voyait Christ dans ce sacrifice. Il a mis Christ à disposition en tant que véritable sacrifice en Lui formant un corps. Cela signifie que Dieu voulait que Christ devienne Homme. Et quel est le devoir de l’homme envers Dieu ? Obéir.

En devenant Homme, le Seigneur Jésus s’est engagé à accomplir toute la volonté de Dieu. Si tu regardes à nouveau le texte du Psaume 40, tu remarques qu’il est écrit : « Tu m’as creusé des oreilles. » ‘Creuser’ signifie : se préparer à obéir. Mais le Saint Esprit, comme il le fait souvent, a utilisé la traduction grecque de la Septante, du Psaume 40:7-9. Dans la Septante, l’expression« les oreilles creusées » est traduite par « formé un corps ». Puisque cette traduction reflète le véritable sens, elle est citée ici par le Saint Esprit. On peut dire que l’oreille est identifiée au corps.

Tu connais peut-être l’expression : toute ouïe. C’était le cas du Seigneur Jésus. Son corps était tout disposé à faire ce que Dieu Lui disait. L’oreille ouverte est le moyen par lequel Il a écouté la volonté de son Dieu, et le corps est le moyen par lequel cette volonté a été exécutée. Le Seigneur Jésus a pris un corps qu’Il aura pour l’éternité (cf. Php 2:6-7).

Deux autres textes parlent de l’oreille du Seigneur Jésus. Un texte parle du ‘percement’ de l’oreille (Exo 21:6) et l’autre du ‘réveil’ de l’oreille (Ésa 50:4). Dans les trois textes parlant de l’oreille, tu peux voir une allusion à sa vie sur terre. Il s’agit de :

1. sa venue dans le monde : sa naissance en tant qu’Homme (Psa 40:7-8),

2. son marche à travers du monde : chaque matin, il ouvrait l’oreille (Ésa 50:4) et

3. son départ loin du monde : Il s’est donné à la fin de sa vie pour les siens afin de les servir pour toujours (Exo 21:6).

V6. Le corps du Seigneur Jésus est le vrai sacrifice, ou le sacrifice de prospérités, et l'offrande de gâteau. Après avoir accepté de faire la volonté de Dieu, Il Lui parle de deux autres sacrifices de l’Ancien Testament. Il mentionne maintenant les « holocaustes » et les « sacrifices pour le péché ». De ceux-ci aussi, Il indique que Dieu ne pouvait rien faire avec de tels sacrifices pour ôter les péchés. Il précise que l’ensemble du service sacrificiel de l’Ancien Testament ne pouvait pas aboutir à une situation dans laquelle Dieu pouvait bénir l’homme.

V7. Lorsque l’échec total de l’homme est devenu évident, le Seigneur Jésus s’est offert pour accomplir la volonté de Dieu. Il l’a fait en parfaite connaissance de ce qui était écrit à son sujet dans l’Ancien Testament. En effet, l’Ancien Testament parle partout de Lui et de sa venue sur la terre (cf. Mt 5:17 ; Lc 24:27).

Il savait que le moment de venir était arrivé maintenant, et que cela correspondait parfaitement au temps fixé par Dieu (Gal 4:4). C’était, selon la volonté de Dieu, le moment d’aller exécuter son dessein, qui était contenu dans le livre de ses conseils. La volonté de Dieu est ici de garantir à son peuple le pardon, la perfection, l’accès au sanctuaire et, finalement, l’entrée dans le royaume de paix.

Bien que sa venue ait été fixée dans le dessein, Christ s’offre encore en parfaite liberté pour tout accomplir. Il déclare qu’Il fera la volonté de Dieu. Une telle déclaration serait prétentieuse dans la bouche de n’importe quel homme. Avec Lui, c’est la perfection. Il n’y a aucune incertitude quant à sa capacité à l’accomplir. Ce qu’Il déclare dans le ciel, Il le fait sur la terre.

V8. Dans ce verset, l’auteur explique la citation. Il répète ce que le Seigneur Jésus a dit « à l’avance », c’est-à-dire au sujet de sa venue dans le monde (verset 5). Puis Il a dit que la volonté de Dieu ne pouvait pas être accomplie par des sacrifices d’animaux ou de végétaux, même si, en tant que sacrifices, ils ont été institués par Dieu lui-même. Ils ne pouvaient pas être un fondement pour le plan de Dieu pour l’homme et la création.

V9. Suit maintenant un « alors » avec l’engagement du Seigneur Jésus : « Voici, je viens pour faire ta volonté. » Le plan de Dieu sera accompli par celui qui vient et qui apportera le sacrifice parfait. Et Il l’a fait !

Par ce qu’Il a fait, Il a annulé « le premier [ordre de choses] » et établi autre chose à sa place. Le ‘premier’ est tout ce qui a été institué par Dieu pour son peuple dans l’Ancien Testament. De tout cela, l’insuffisance a été manifestée. Lorsque le Seigneur Jésus est venu, Il a remplacé tout ce culte. Tout ce que Dieu demande à l’homme dans ce culte a été parfaitement exécuté et accompli par Lui. Il prend la place de tous les types que Dieu a prescrits, Il est leur substitut. Le ‘service de l’ombre’ a été remplacé par la réalité et il n’y a donc plus de place pour le service de l’ombre. Tous les fondements de son existence ont été ôtés.

Cependant, Il n’a pas seulement annulé ‘le premier’, Il a aussi établi ‘le second’. Par Lui, le principe par lequel l’homme peut s’approcher de Dieu a été changé. Pour s’approcher de Dieu, la loi exige une obéissance parfaite. Sur cette base, il est impossible de s’approcher de Dieu. Maintenant que le Seigneur Jésus a parfaitement accompli la volonté de Dieu, Il est la base de nos relations avec Dieu. Grâce à Lui, en tant que sacrifice nouveau et parfait, une nouvelle alliance a été établie, avec un nouveau sacerdoce qui peut s’approcher de Dieu dans un nouveau sanctuaire céleste.

Relis Hébreux 10:1-9.

À méditer : Quelles différences as-tu remarqué entre les anciens sacrifices et le vrai sacrifice ?

V10. Le Seigneur Jésus a pleinement accompli la volonté de Dieu. Il a ainsi introduit une situation entièrement nouvelle. L’ancien, imparfait, a été remplacé par Lui grâce à ce qu’Il a accompli. Il est le centre de la bénédiction de Dieu. La volonté de Dieu, par ce qu’Il a fait et par qui Il est, peut être faite. Et quelle est cette volonté ici ? Dieu voulait une nouvelle génération de sacrificateurs qui pourraient s’approcher de Lui dans sa sainte présence. Le Seigneur Jésus a lui-même ouvert l’accès à Dieu, en accomplissant sa volonté. Il a satisfait à toutes les exigences saintes de Dieu.

Ce faisant, Il a donné à Dieu un fondement juste pour nous sanctifier. Dieu nous a « sanctifiés » ou séparés pour lui-même sur la base du sacrifice de son Fils. Le pouvoir du sacrifice est éternel. Par conséquent, notre sanctification est aussi « une fois pour toutes », c’est-à-dire permanente et éternelle. Nous appartenons à Dieu pour toujours conformément à l’effet puissant de ce sacrifice.

La volonté de Dieu était le sacrifice de Christ. La volonté de Dieu était aussi que nous soyons sanctifiés par le sacrifice de Christ. « Sanctifié » signifie ‘mis à part’ et signifie ici que nous sommes rendus aptes à être en présence de Dieu, à être dans son sanctuaire. N’est-il pas impressionnant qu’à cette fin, Dieu ait formé un corps pour le Seigneur Jésus ? Ce n’est qu’en Lui donnant un corps que le Seigneur Jésus a pu s’offrir comme « offrande ». À cette fin, lorsqu’il a institué la cène, Il a dit du pain après l’avoir rompu : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous » (Lc 22:19). Chaque fois que nous célébrons la cène, nous rappelons cela.

V11. Combien le rituel du culte était différent dans l’Ancien Testament, et avec quels résultats décevants. Dans le tabernacle et le temple, les sacrificateurs se tenaient continuellement devant l’autel. Ils accomplissaient leur service debout, ce qui indique que leur travail n’était jamais terminé. Ils ne pouvaient jamais se reposer. À chaque fois, de nouveaux sacrifices devaient être offerts : chaque jour, chaque semaine, chaque mois et chaque année. C’était un cycle de sacrifices répété à l’infini. Puis il y avait les sacrifices qu’un Israélite devait faire personnellement, chaque fois qu’il avait péché.

La conclusion de l’auteur est choquante : ils « ne peuvent jamais ôter les péchés ». Avec un tel constat, il supprime tout ce qui concerne la religion juive. Tous ceux qui, parmi ses lecteurs, attachent encore de la valeur à de tels sacrifices, déshonorent Dieu et se font beaucoup de tort à eux-mêmes. Il en est de même pour toi et moi. Tu ne devrais pas non plus vouloir avoir le moindre rapport avec elle. Et tu ne le veux pas non plus si tu regardes bien ce qui remplacera cette religion inadéquate.

V12. Pour te le démontrer, l’auteur met en opposition ces sacrificateurs, qui offraient chaque jour les mêmes sacrifices, avec le sacrificateur, Jésus Christ, qui a offert un seul sacrifice pour les péchés. Puisque ce sacrifice était parfait et efficace, Il s’est « assis à perpétuité », c’est-à-dire de façon permanente, ininterrompue, continue. C’est la raison pour laquelle il est parlé du repos parfait, qui résulte de son œuvre. Christ n’a pas besoin de se relever pour faire un autre sacrifice de ce genre.

Et où s’assied-Il ? « À la droite de Dieu. » C’est là que s’expriment la reconnaissance et l’acceptation parfaites de son œuvre par Dieu. Le fait qu’Il s’est assis lui-même à cet endroit, ce qui indique la gloire de sa personne. Il ne se modère pas cette place, mais Il sait qu'Il a parfaitement accompli la volonté de Dieu et qu'Il peut donc y prendre place. C’est Dieu qui Lui a donné cette place (Psa 110:1).

V13. Pourtant, Christ ne restera pas assis pour toujours. À partir du moment où Il s’est assis, « désormais », Il attend le moment où Il se relèvera. Lorsqu’Il se lèvera, ce ne sera pas pour accomplir un nouveau sacrifice, mais pour exercer son jugement sur les ultimes conséquences de son œuvre accomplie à la croix (Ésa 33:10-12).

Tu as vu la même chose dans les derniers versets du chapitre précédent (Héb 9:26-28). Dans ces versets, la raison de l'apparition pour la deuxième fois n'est pas non plus de mourir à nouveau pour les péchés. Sa seconde venue est en rapport avec le salut des croyants. Ici, elle est liée à la soumission de ses ennemis. Le Seigneur Jésus attend ce moment.

Pour cela, l’auteur cite à nouveau cet impressionnant premier verset du Psaume 110 (Psa 110:1). Tu lis que Dieu donne à Christ la promesse que ses ennemis seront mis comme un marchepied pour ses pieds. Le Seigneur Jésus attend patiemment l’accomplissement de cette promesse (2Th 3:5 ; Apo 3:10). Il ne se lèvera qu’au moment déterminé par Dieu.

V14. Le mot « car » indique la raison pour laquelle le Christ a pu s’asseoir à la droite de Dieu. La raison est qu’Il a « par une seule offrande [...] rendu parfaits [...] ceux qui sont sanctifiés ». Tu as ici le contenu de la volonté de Dieu. Grâce au sacrifice de Christ, toute personne sanctifiée a reçu une conscience parfaite, une conscience complètement libérée de tout fardeau de péché et de la peur du jugement. Les sanctifiés sont ceux qui ont été mis à part pour le culte à Dieu, le service sacerdotal dans le sanctuaire. Dans ce lieu, tu as été mis à part « à perpétuité ». Il n’y a jamais un seul moment où, en tant que personne sanctifiée, tu ne te tiens pas dans la pleine valeur de l’œuvre de Christ devant Dieu.

Peut-être as-tu encore des doutes sur le fait que tu sois un enfant de Dieu. Tu te déçois encore si souvent. Alors relis ce verset et crois ce qu’il te dit. Le doute est seulement ôté par la foi que Dieu a parfaitement accepté l’œuvre du Seigneur Jésus. Le témoignage est clairement rendu par le Saint-Esprit dans l’Écriture.

La valeur que Christ et son œuvre ont devant Dieu détermine comment Dieu voit chaque personne qui a confessé ses péchés et accepté Christ comme la propitiation pour ses péchés. Cela ne dépend alors pas de tes sentiments ou de ton intelligence, mais de ta foi en Dieu et ce qu’Il a dit au sujet de son Fils. Si tu ne crois pas ce que Dieu dit ici dans sa Parole, tu fais de Lui un menteur (1Jn 5:10). Par conséquent, ne te laisse pas influencer par de faux enseignements, en particulier certains chrétiens qui appliquent la loi comme règle de vie. Ils t’enlèves l’assurance de ton salut. Tiens-toi fermement à ce que Dieu dit dans sa Parole

V15. Avec le témoignage de la Parole, il y a aussi le témoignage du « Saint-Esprit », qui Lui aussi « témoigne » du sacrifice parfaitement accompli et de ses effets. Tu peux reconnaitre ce témoignage dans ton cœur, en croyant ce que tu lis dans la parole de Dieu. Il y a toujours une union parfaite entre la Parole et l’Esprit. La Parole et l’Esprit tournent nos regards et nos cœurs vers le Seigneur Jésus et son œuvre. La Parole tu peux la lire, le Saint Esprit te donne la conviction intérieure que ce que tu lis est la vérité.

V16. Le témoignage que le Saint Esprit donne ici est basé sur la Parole et il est tiré du livre du prophète Jérémie. C’est le témoignage rendu à « nous », c’est à dire premièrement aux lecteurs hébreux de l’époque et, secondement, au reste fidèle dans l’avenir. La citation de Jérémie concerne tous les croyants. En Hébreux 8, tu as déjà lu cette citation (Héb 8:10,12). Il est bon de relire le commentaire à son sujet. Le passage de Jérémie parle de l’effet de la nouvelle alliance dans le royaume de paix. Ici, la citation permet de comprendre que, sous la nouvelle alliance, le Saint Esprit est à l’œuvre dans le cœur et l’esprit des croyants.

Il est bien de voir que chacune des trois personnes de la divinité a sa place et sa part pour te placer parfaitement devant Dieu en tant que croyant.
1. Dieu est la source de ton salut. C’est Lui qui a voulu te sanctifier.
2. Il a pu te sanctifier parce que son Fils a fait le travail nécessaire pour le faire.
3. De la volonté de Dieu et de l’œuvre du Seigneur Jésus, tu as appris à connaître et à participer par le témoignage du Saint Esprit dans ton cœur.

Tu peux aussi l’exprimer d’une autre manière. La certitude que Dieu ne se souviendra plus jamais de tes péchés et de tes iniquités s’appuie
1. sur la volonté inébranlable de Dieu,
2. sur le sacrifice parfait de Christ et
3. sur le témoignage certain du Saint Esprit.

V17. Avant que Christ ait achevé son œuvre, les péchés étaient effectivement remis en mémoire (verset 3). Comme on l’a vu, il n’y avait auparavant aucun sacrifice capable d’effacer définitivement les péchés. Mais grâce au sacrifice de Christ, ils n’existent plus devant Dieu. Si Dieu ne se souvient plus des péchés, il n’y a plus besoin d’un nouveau sacrifice.

V18. Voici la conclusion de la prophétie citée en Jérémie 31 et de toute l’argumentation précédente. Parce que le seul et unique sacrifice a permis d'obtenir le pardon, aucun autre sacrifice ne peut plus être fait pour obtenir le pardon. Ce qui a été pardonné n’a plus besoin de sacrifice pour le péché. Il ne reste aucun péché qui nécessiterait encore le pardon et donc un sacrifice, car tous les péchés ont déjà été expiés. Ainsi, tous les sacrifices de l’Ancien Testament n’ont plus aucune raison d’être, ni aucune signification.

Relis Hébreux 10:10-18.

À méditer : As-tu la certitude et l’assurance que Dieu t’a sanctifié une fois pour toutes par Christ et son sacrifice ?

Dans les versets et chapitres précédents, l’auteur a donné un enseignement sur les gloires du Seigneur Jésus et sur la perfection de son œuvre. Il a clairement indiqué que les fondements d’une nouvelle alliance ont été posés par Christ son œuvre. L’ancienne alliance n’a rien amené à la perfection, mais grâce à Christ et ce qu’Il a fait, Dieu accomplira toutes ses promesses.

V19. Après cet enseignement profond, l’auteur va parler de la pratique. Tu retrouveras cette ordre dans toutes ses lettres. L’enseignement de cette lettre a bien montré qu’en vertu de la perfection de l’œuvre de Christ, tu es sans péché devant Dieu. Il est aussi très clair que Christ est entré dans le vrai sanctuaire pour s’asseoir à la droite de Dieu parce que son œuvre a été achevée. Cela signifie que grâce à cela, tu as toi aussi « une pleine liberté » pour entrer dans « les lieux saints » ou le sanctuaire.

Les questions concernant tes péchés ont été résolues et n’existent plus. Les péchés ont été imputés à Christ. Le fait qu’Il soit maintenant dans le ciel est la preuve que tes péchés ont été effacés pour toujours. Par conséquent, tu peux te présenter en pleine liberté dans la présence de Dieu lui-même et toujours parce que tu n’as plus la conscience des péchés à perpétuité. Tu honores le Seigneur Jésus en entrant sans crainte. C’est une joie pour Dieu.

Maintenant, le seul obstacle est l’incrédulité, qui vient du fait que tu continues à voir sur toi-même. Certes, tu percevras encore nombreuses imperfections en toi. Cependant, la question n’est pas de savoir comment tu te vois, mais comment Dieu te voit. Il te voit parfait en Christ à partir du moment où tu as confessé tes péchés. Et si tu pèches encore maintenant ? Ce n’est pas un problème entre toi et Dieu, mais entre toi et le Père.

Le Seigneur Jésus savait que toi aussi, en tant que croyant, tu commettrais ce péché. Pour quels péchés a-t-Il porté le jugement de Dieu ? Seulement pour les péchés commis avant ta conversion, ou aussi pour tous les péchés que tu commettrais, malheureusement, par la suite ? Lorsqu’Il est mort, Il a vu toute ta vie. Pour tout ce qui n’est pas conforme à Dieu, Il a pris le jugement sur Lui.

Cette lettre parle du Dieu saint et de l’homme pécheur, et de ce que le Seigneur Jésus a fait pour rendre cet homme apte à être en présence de Dieu. Par conséquent, regarde à Christ et à Dieu et la valeur que Dieu accorde à son œuvre. Le fait de savoir que tous tes péchés ont été portés par le Seigneur Jésus ne fera pas de toi un chrétien superficiel. Le fait même de réaliser qu’Il a dû souffrir pour effacer tes péchés te donnera envie de ne pas pécher. Si cela se produit, cela concerne ta relation avec le Père. À cause du péché, tu ne peux pas jouir de la communion avec le Père. Par conséquent, dès que tu prends conscience d’un péché, tu dois le confesser. C’est alors que ta communion avec le Père est rétablie.

Cette distinction entre ta relation avec Dieu et avec le Père est importante. À propos de ta relation avec le Père, nous entrerons plus en détail lorsque nous aborderons la première lettre de Jean. Pour le moment, il suffit que tu connaisses cette distinction. Ce qui compte maintenant, c’est que tu donnes ton plein assentiment à l’appréciation de Dieu sur l’œuvre parfaite de son Fils, par laquelle tu es toi aussi parfait devant Dieu.

La force du mot « donc » (verset 19) est que ce qui suit est la conclusion de ce qui précède. Aussi, c’est la transition vers la marche pratique de la vie du chrétien qui suit et prend place à partir de la communion avec Dieu dans le sanctuaire.

Dans l’Ancien Testament, un libre accès dans le sanctuaire est impossible. Un tel accès n’est même pas supposée. Mais les croyants de la nouvelle alliance ont ce libre accès dans la présence de Dieu. Tu peux librement entrer dans le sanctuaire ouvert et céleste pour adorer.

N'est-ce pas le point culminant de cette lettre ? Le sanctuaire est ouvert aux « frères » – ce qui inclut bien sûr les sœurs – c’est-à-dire à tous ceux qui sont unis au Seigneur Jésus et qu’Il appelle « mes frères » (Jn 20:17). Tu es dans le sanctuaire lorsque tu sais que tu es dans l'Esprit en présence de Dieu et que tu jouis d'une communion avec Lui en Christ, pleine d'amour et de confiance. Tu racontes à Dieu toutes les choses merveilleuses que tu as découvertes dans le Seigneur Jésus. L’important n’est pas les mots que tu utilises dans ce processus, mais si ton cœur est vraiment rempli de Lui. Le chemin vers Dieu est ouvert et praticable pour toi « par le sang de Jésus ». Par ce sang, tu as été purifié et le chemin vers le cœur de Dieu a aussi été purifié.

J’espère sincèrement que tu feras usage de cette liberté en allant vers Dieu dans le sanctuaire, pour Lui parler du Seigneur Jésus. C’est ton privilège personnel de le faire. Dans une grande partie de la chrétienté, les croyants individuels sont tenus à l’écart parce que d’autres personnes s’adressent à Dieu en leur nom. C’est le cas lorsque, par exemple, un pasteur ou un prêtre parle à Dieu au nom des croyants.

Ces croyants pensent qu’ils ne peuvent s’adresser à Dieu que par l’intermédiaire d’un représentant. Dans une telle situation, le chrétien revient au système de l’Ancien Testament et se comporte comme un adorateur juif. Mais même lorsque les croyants connaissent ce privilège, les personnes présentes dans les rassemblements peuvent encore accorder trop de valeur à certains individus qui (selon eux) peuvent ‘tout dire beaucoup mieux’ ou qui (selon eux) connaissent mieux la Bible.

Si tu demandais à un groupe de croyants : ‘Lequel d’entre vous veut aller au ciel ?’, je pense que tout le monde lèverait la main. Si tu demandes au même groupe : ‘Lequel d’entre vous veut aller au ciel maintenant ?’, il y aurait sans doute un silence et seules quelques mains se lèveraient. Il s’agirait de personnes fatiguées de la vie sur la terre. Dieu t’invite, toi avec tous les enfants de Dieu, à venir à Lui dans le sanctuaire maintenant et à venir tout le temps, aussi souvent que tu le désires.

V20. Tu peux entrer « par le chemin nouveau et vivant ». Le mot « nouveau » a le sens de ‘nouvellement ouvert’ et implique que le caractère de ce chemin a toujours la même signification. C’est une voie qui reste toujours fraîche et nouvelle parce que l’œuvre par laquelle cette voie a été ouverte ne vieillit jamais. C’est aussi un chemin « vivant » parce qu’il est lié au Seigneur Jésus qui est la vie. C’est un chemin vivant, non pas dans le sens où il mène à la vie, car le chemin est marché par ceux qui possèdent déjà la vie. C’est un chemin vivant parce que la ‘vie’ est la caractéristique de ce chemin. En tant que croyant, tu peux marcher sur ce chemin à l’imitation de celui qui vit.

Cette présentation du ‘chemin’ vers le sanctuaire fait de ton approche du sanctuaire une expérience toujours fraîche et nouvelle. Elle te fait oublier le temps qui s’est écoulé entre l’accomplissement de l’œuvre, il y a plus de vingt siècles, et aujourd’hui. Il sera éternellement comme s’Il venait de porter tes péchés dans son corps à la croix, comme s’Il venait de dire : « C’est accompli ! » (Jn 19:30). Le regard de Dieu est éternellement fixé sur son Fils, comme un Agneau qui vient d’être immolé. C’est ainsi que Jean décrit l’Agneau qu’il voit « debout comme immolé » (Apo 5:6).

Ce chemin a été « ouvert » littéralement « inauguré » par le Seigneur Jésus. « Inauguré » c’est mettre en service quelque chose de nouveau. Christ est entré dans le sanctuaire en tant que le premier, en tant que précurseur, en vertu de son sang. En vertu de son sang, tu peux maintenant toi aussi entrer « à travers le voile, c’est-à-dire sa chair ». Dans l’Ancien Testament, Dieu habitait derrière le voile. Il était impossible pour un Israélite d’y entrer. Seul Aaron était autorisé, mais seulement une fois par an. Mais Dieu lui-même a montré que le chemin vers Lui est libre, puisqu’Il a déchiré le voile depuis le haut jusqu’en bas, c’est-à-dire à partir de Lui (Mt 27:51). Par la chair de Christ, qui est son corps, tes péchés ont été expiés et le chemin vers le sanctuaire t’a été ouvert.

V21. Lorsque tu entres dans le sanctuaire par ce chemin ouvert, tu y rencontres « un grand sacrificateur ». Ce n’est autre que le Seigneur Jésus. Il est à ta disposition, Il s’engage pour toi. Il est le souverain sacrificateur, mais ce n’est pas ainsi qu’Il est présenté ici. En tant que souverain sacrificateur, Il est le chef parmi de nombreux sacrificateur. En Le présentant comme « grand sacrificateur », l’accent tombe cependant sur le fait qu’il n’y a qu’un seul sacrificateur devant Dieu. Il est « grand » par la gloire de sa personne et par la gloire de son service dans le sanctuaire. Si toi aussi tu peux t’approcher de Dieu, c’est uniquement en Lui.

Il est le grand sacrificateur « sur la maison de Dieu » (cf. Héb 3:6). Cela fait référence à la fois au sanctuaire et à la famille des sacrificateurs. Son service dans le sanctuaire est parfait à l’honneur de Dieu et agréable à Dieu en raison de sa personne. Le service de la famille sacerdotale est aussi agréable à Dieu uniquement à cause de sa personne. Combien Il est grand !

Relis Hébreux 10:19-21.

À méditer : Entres-tu souvent dans le sanctuaire ?

V22. Le libre accès au sanctuaire est ouvert. L’auteur t’exhorte à t’approcher en toute liberté. Tu as accès au sanctuaire en vertu de ta position de chrétien. Alors, jouis de ce privilège, qui est une bénédiction. L’auteur précise quelques conditions pour que tu puisses t’approcher de Dieu dans le sanctuaire en pleine liberté. L’important est d’avoir l’attitude qui convient.

Tu ne peux pas t’approcher de Dieu dans le saint des saints, sans tenir compte de la sainteté de la personne vers laquelle tu t’approches. En premier lieu, il faut un « cœur vrai » ou sincère, à l’égard de Dieu et des hommes. Pour t’approcher de Dieu d’une manière qui Lui soit agréable, tu dois reconnaître ta position chrétienne, l’apprécier et en jouir dans ton cœur. En d’autres termes, tu te réjouiras de ce que tu es devenu en Christ et tu Le remercieras, ainsi que Dieu, pour cela. Tu viendras « en pleine assurance de foi ». S'il y a la moindre trace de doute que tout va bien dans ta relation avec Dieu, tu ne peux pas t'approcher librement.

Pour s’approcher véritablement de Dieu, il faut une pleine assurance, une pleine confiance ou foi. La pleine assurance de la foi repose entièrement sur l’amour de Dieu. Dans « les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience », l’auteur fait allusion à la consécration sacerdotale (Exo 29:20 ; Lév 8:23).

Lors de la consécration sacerdotale, une partie du sang de l’offrande de la consécration est mise sur le lobe de l’oreille droite, sur le pouce droit et sur le gros orteil droit. Cette image montre que l’ouïe (l’oreille), l’action (la main) et la marche (le pied) doivent être purifiées pour accomplir le service sacerdotal envers Dieu.

L’auteur résume pour ainsi dire l’oreille, la main et le pied dans le cœur, car le centre de tout cela, c’est le cœur. Ce que tu écoutes, ce que tu fais et où tu vas vient de ton cœur (Pro 4:23). Par conséquent, ton cœur ne doit pas être troublé par « une mauvaise conscience », car cela t’éloigne de Dieu. En étant aspergé de sang (Héb 12:24 ; 1Pie 1:2), ton cœur est purifié et ta conscience est parfaite. Mais tu dois sans cesse vérifier s’il en est de même dans la pratique.

Non seulement le cœur est purifié, mais aussi « le corps ». Non seulement tu dois être intérieurement en phase avec Dieu, mais ta relation extérieure avec Dieu doit aussi être en ordre. Pour cela, il faut que tu mettes constamment cela en pratique. En demeurant dans le monde et en le traversant, tu es constamment souillé. C’est pourquoi il est nécessaire de se soumettre à une purification quotidienne par l’eau de la Parole (Éph 5:26). La lecture de la Bible te rend à nouveau pur.

V23. Les conditions précédentes ont à voir avec ton approche de Dieu. Mais tu as aussi à faire avec le monde dans lequel tu vis. Face au monde, il est important que tu retiennes « la confession de notre espérance sans chanceler ». Tu obtiens le pouvoir pour cela dans le sanctuaire. Là, tu vois que toutes les promesses de Dieu seront accomplies par Lui, alors que dans le monde, tu ne vois rien de tout cela pour le moment. Mais dans le sanctuaire, tu vois Christ, en qui tout ce que Dieu a promis est ‘oui et amen’. C’est pourquoi entrer dans le sanctuaire est un grand encouragement pour ton témoignage dans le monde.

Pour éviter de vaciller, il n'y a pas de meilleur remède que le rappel de la fidélité de Dieu. « Celui qui a promis est fidèle. » Ton espérance n’est pas bâtie sur quoi que ce soit en toi, mais sur la fidélité de Dieu. Cela te donne de la fermeté !

V24. Il y a un autre aspect. Il ne s’agit pas seulement de ta propre confiance en Dieu, mais tu es aussi appelé à veiller sur les autres, et les autres sont appelés à veiller sur toi. Il est important de s’encourager les uns les autres. Pour apprécier et encourager tes frères et sœurs, il est nécessaire de les voir dans le sanctuaire, dans la vraie lumière de Christ. C’est ce qui déterminera tes relations avec eux.

Un mot gentil de temps en temps, c’est bien, mais pas suffisant. Il est question de ‘stimulation’. Ce mot fait écho la volonté et l'effort. Une véritable communion chrétienne dans le sanctuaire implique que nous nous stimulons mutuellement à avoir des sentiments d’amour les uns pour les autres et à faire de « bonnes œuvres » par lesquelles l’autre fait aussi l’expérience de cet amour (1Jn 3:18). Nous devons renforcer l’amour les uns chez les autres, car l’amour est le bon sentiment chrétien et les bonnes œuvres en sont les fruits.

V25. En dehors de tes contacts personnels, où tu fais attention à l’autre et l’autre à toi, il y a aussi le rassemblement de l’église. C’est là que Christ est au milieu pour commencer le chant de louange. L’auteur nous exhorte à ne pas négliger la participation au rassemblement. En étant réunis ensemble autour du Seigneur, nous exprimons notre vie de foi publiquement. En négligeant de nous réunir en assemblée, tu peux prétendre que la confession est personnelle, tout en évitant de vous unir ouvertement au peuple de Dieu dans les difficultés associées à la confession de cette foi devant le monde.

L’auteur ajoute un motif supplémentaire pour ne pas abandonner « le rassemblement de nous-mêmes » : « le jour », c’est-à-dire le jour du jugement, approche. L’absence au rassemblement est un signe clair de l’affaiblissement de l’affection que l’on se porte les uns aux autres. Souvent, l’abandonnement se termine par un retour au monde ou à une religion du monde. La pensée du jour du jugement doit travailler la conscience. Cette pensée devrait empêcher les chrétiens de retourner dans le monde et d’être protégés de l’influence des hommes ou de la peur des hommes.

Le rassemblement est avant tout le lieu où nous nous sentons soutenus les uns par les autres. L’accent n’est pas mis ici sur ce que nous recevons dans le rassemblement, mais sur ce que nous pouvons nous-mêmes apporter. Les lecteurs se rappellent les rassemblements du commencement de l’église, dans lesquels ils avaient l’habitude d’être si persévérants (Act 2:42), mais dans lesquels ils risquaient maintenant de se relâcher. Pour certains, c’était déjà devenu une habitude de ne plus assister au rassemblement. Ils restaient à l’écart sans raison valable.

V26. Si quelqu’un s’abstient délibérément de participer à un rassemblement par crainte de la diffamation et de la moquerie, c’est pécher volontairement ! Le mot « car » par lequel commence ce verset indique le lien avec ce qui précède en Hébreux 9-10, alors qu’il est aussi en lien immédiat avec le verset précédent. Cela souligne l’importance de se rassembler. Si un chrétien abandonne le rassemblement, ce n’est pas seulement un comportement indigne, c’est aussi un comportement dangereux. C’est ignorer, voire mépriser, l’un des plus grands moyens d’édification et de consolation. C’est aussi faire preuve d’indifférence à l’égard de la communion des saints.

Le déclin et éventuellement l’apostasie commencent souvent par l’abandon de l’assemblée chrétienne. Celui qui néglige de se réunir avec les croyants oublie que le Seigneur Jésus est là au centre du rassemblement (Mt 18:20). Celui qui aime le Seigneur Jésus aimera être là où Il est. Lorsque tu réalises qu’Il aime aussi être au milieu de ses rachetés, tu ne manqueras pas une occasion de te réunir avec d’autres croyants, sauf motif valable. Là où Il est, Il est présent avec une bénédiction et une croissance toujours fraîches.

Si quelqu’un a confessé et reconnu la valeur de l’unique sacrifice et renonce ensuite à cette confession, il n’y a pas d’autre sacrifice auquel il pourrait recourir. « Volontairement » signifie voulu consciemment par soi-même. Il s’oppose à l’ignorance. Il fait référence aux chrétiens professant qui, consciemment, pèchent contre Dieu, en se rebellant. Il s’agit de personnes qui ont reçu la « connaissance de la vérité », qui n’ont pas simplement reçu une impression succinct du christianisme.

Ces personnes avaient parfaitement compris les différences entre l’ancienne et la nouvelle alliance. Elles avaient choisi de se placer sous la nouvelle alliance, mais elles sont revenues à l’ancienne, aux sacrifices qui ne pouvaient pas ôter les péchés, comme nous l’avons vu au début de ce chapitre. Ces personnes manifestent toujours une opposition encore plus forte que les ignorants. Elles deviennent apostats de la seule œuvre suffisante de Christ pour se livrer à nouveau volontairement au péché, pour reprendre pécher comme une habitude.

V27. Une certaine attente terrible de jugement, manifesté dans un feu ardent leur est réservé dans l’avenir. Au lieu de personnes qui ont tenu la confession de la vérité sous la pression, ils sont devenus des adversaires. Celui qui a reçu la connaissance de la vérité et l’abandonne adopte le caractère d’un adversaire. Une telle personne n’est pas quelqu’un qui s’est égaré. Une telle personne peut toujours être rétablie. Pour un farouche opposant, il n’y a aucun espoir de rétablissement.

Relis Hébreux 10:22-27.

À méditer : Il y a plusieurs exhortations ou recommandations dans cette section. De quelles exhortations s’agit-il ? Y en a-t-il que tu dois particulièrement prendre à cœur ?

V28. Nous nous sommes dans une section qui, une fois de plus, met en garde contre l’apostasie. De la manière la plus terrifiante qui soit, les conséquences de l'apostasie sont présentées. Il s'agit d'un sujet très important ! Il s’agit de rejeter le seul sacrifice que Dieu a donné en son Fils et ce, après que l’apostat a eu d’abord consenti à ce sacrifice. Cela n'est pas autre chose que la rébellion consciente contre Dieu. La rébellion contre Dieu, tout en connaissant sa volonté, était et est un affaire très grave pour Dieu. Il suffit de regarder la loi de Moïse. Celui qui a rejeté cette volonté, c’est-à-dire a foulé aux pieds et méprisée – non pas violée accidentellement – meurt sans miséricorde. Il faut cependant qu’il y ait deux ou trois témoins de cette rébellion (Nom 15:30-36).

V29. Si Dieu a puni la rébellion sous l’ancienne alliance de cette manière, combien plus lourde est la punition infligée à celui qui se rebelle contre la nouvelle alliance. Le châtiment plus sévère est le jugement éternel, alors que dans l’Ancien Testament, il s’agissait d’un châtiment physique. Ce châtiment plus lourd correspond alors aussi à la gravité du péché. Il ne s’agit de rien de moins que de fouler aux pieds le Fils de Dieu, le Fils éternel, et de mépriser son œuvre.

On pourrait dire que lorsque la loi a été transgressée, il s’agissait d’une désobéissance. Aussi mauvais que cela ait été, ce qui est encore pire, c’est de mépriser la grâce de Dieu et ce qu’Il a fait en son Fils. C’est rejeter tout le plan de salut de Dieu avec un mépris qui ne donne aucun espoir de repentance. Fouler aux pieds quelque chose indique un traitement méprisant. C’est ainsi que le soi-disant chrétien traite le Fils de Dieu lorsque, après l’avoir d’abord reconnu comme le Fils de Dieu, il Le renie ensuite et L’échange contre une religion tangible. Le Seigneur Jésus est considéré comme un menteur par un tel traitement et son travail est étiqueté comme inutile.

Cette attitude de mépris est évident dans le mépris du sang de l’alliance. Par ce sang, le confesseur a été sanctifié, c’est-à-dire mis à part extérieurement. C’est cette même sanctification qui s’applique aussi à l’homme incrédule dont la femme était venue à la foi (1Cor 7:14). Il a confessé qu’il se réfugiait derrière le sang, comme tous ceux qu’il avait rejoints, mais il ne croyait pas à la puissance du sang. À un moment donné, il l’a considéré comme profane. Il n’est pas surprenant qu’une telle personne ait aussi outragé « l’Esprit de grâce ». Le Saint Esprit lui a montré la grâce lorsqu’il est entré dans le christianisme en lui permettant de participer à son œuvre dans l’église. Mais maintenant, il rejette la grâce d’un geste de mépris.

V30. En parlant de « nous », l’auteur se place parmi ceux à qui il écrit. Il considère tout le peuple, y compris lui-même, comme des confesseurs. Ils ont tous la même confession. Mais il y a des chances qu’il y en ait parmi eux pour qui la confession n’est qu’une affaire de lèvres et non de cœur. Ces paroles sérieuses s’adressent à eux en particulier. Il veut toucher leur conscience, afin qu’ils accueillent la vérité dans leur cœur et ne se détournent pas vers une religion rejetée par Dieu pour ensuite mourir dans leur péché.

Tous connaissent Dieu comme celui qui juge. Personne n’est dans l’ignorance de cela. La vengeance de Dieu signifie qu’Il répartira équitablement ce qui est dû à chacun. Il rendra et jugera avec justice.

V31. Celui qui abandonne le Dieu vivant (Héb 3:12) tombera un jour entre les mains de ce Dieu vivant. Le croyant porte un regard bien différent sur les mains de Dieu. Il se confie volontiers à elles (2Sam 24:14), parce qu’il a mis sa confiance en Dieu, Lui qui est parfaitement juste et plein d’amour.

V32. Après ses exhortations sévères, l’auteur, à partir de ce verset, s’adresse à nouveau aux lecteurs pour les encourager. Il a exprimé ses craintes au sujet de l’apostasie de quelques-uns, mais il n’a pas cette crainte pour l’ensemble des croyants. Il a remarqué chez eux des fruits de la vie nouvelle. Il les replace, en pensée, aux jours précédents. Il leur rappelle la façon dont ils étaient alors « éclairés ». Il veut leur dire qu’ils avaient découvert que le christianisme leur offrait bien mieux que le judaïsme. Lorsqu’ils ont découvert cela, ils ont adopté le nouveau

Ils avaient alors accepté le « combat de souffrances » que ce choix impliquait. La souffrance fait partie de l’acceptation du Seigneur Jésus. Il n’y a aucune raison de penser que l’église prendra possession de tout pour Christ grâce à une avancée mondiale de l’évangile. Nous devrions toujours garder cela à l'esprit.

V33. L’auteur parle de deux formes de souffrance. Il y a la souffrance qu’ils ont vécue personnellement et la souffrance qu’ils ont vécue en souffrant avec d’autres. Leur souffrance personnelle consistait en « des opprobres et des persécutions » contre eux de la part de leurs compatriotes incrédules qui les observaient comme s’ils étaient un « spectacle » (cf. 1Cor 4:9). Cette souffrance était publique. L’autre forme de souffrance est la souffrance avec les autres. Elle n’est pas vécue en personne, mais elle est ressentie en esprit avec ceux qui la vivent personnellement (Héb 13:3 ; Mt 25:36,39). Ils avaient encouragé, éventuellement visité, ceux qui avaient été emprisonnés à cause de leur foi.

V34. Leurs biens leur avaient été dérobés. Des Juifs haineux les leur avaient pillés ou confisqués. Mais ils n’en avaient pas été attristés. Au contraire, ils avaient « accepté avec joie » cette perte. Se souvenaient-ils comment cela avait été possible ? Ils avaient la conviction de posséder « des biens meilleurs et permanents », un trésor dans les cieux que les voleurs ne peuvent pas atteindre (Mt 6:20 ; 1Pie 1:4). Avec une telle foi et conviction, on trouve la force, le courage et la patience de poursuivre et tenir ferme jusqu’au bout. Les souffrances qu’ils ont endurées étaient simplement dues au fait qu’ils avaient choisi le bon chemin.

V35. Pour cette raison, « donc », ils ne doivent pas rejeter leur confiance avec laquelle ils ont poursuivi le chemin de la foi. Après tout, à la fin, la récompense les attend : l’héritage éternel dans le pays promis.

V36. C’est, pour toi aussi, une question de persévérance. Le manque de patience entraîne l’apostasie de la foi. La patience signifie littéralement ‘rester sous’, c’est-à-dire rester dans les circonstances où l’on se trouve et ne pas les fuir. En persévérant, on reçoit « ce qui est promis » : l’héritage.

Pour cela, il faut « faire la volonté de Dieu ». Chaque fois qu’une lettre parle de « la volonté de Dieu », c’est en rapport avec ce qui est écrit dans la lettre. Ici, la volonté de Dieu concerne la foi dans le témoignage concernant Jésus en tant que Messie, qui a été crucifié, est mort et est ressuscité, et que par conséquent, les péchés ont été effacés. C’est aussi sa volonté que tu fixes tes regards vers un souverain sacrificateur dans le ciel, à la droite de Dieu, alors que sur la terre, tu peux avoir à endurer des tribulations et des persécutions. La volonté de Dieu est que tu persévères dans cette voie jusqu’à ce que tu sois avec Lui.

V37.Ce n’est que dans « très peu de temps », car Christ revient bientôt et accomplira tout ce qui a été promis. Son sacrifice t’a rendu apte à participer à l’accomplissement des promesses. Le fait que tu dois encore attendre et que tu ne sois pas enlevé au ciel immédiatement après ta conversion sert à vérifier l’authenticité de la foi que tu professes. Il vient et ne tardera pas. Si ‘tarder’ devient un élément central de ta vie, tu deviendras infidèle au Seigneur et tu passeras du statut de bon esclave à celui de mauvais esclave (Mt 24:48-50).

V38. Pour éviter cela, il est nécessaire de vivre par la foi. L’auteur cite ici pour la troisième fois dans le Nouveau Testament les paroles du prophète Habacuc selon lesquelles le juste vivra par la foi (Hab 2:3-4). Dans chacune des trois citations, tu peux mettre l’accent différemment :
1. dans la première citation sur « le juste » (Rom 1:17), le sujet de la lettre aux Romains,
2. dans la deuxième sur la « foi », par opposition à la loi (Gal 3:11), et
3. dans la troisième sur « vivre », par opposition au fait de périr dans le désert, de tomber (Héb 10:38).

Tant que la venue du rédempteur tarde à venir, le juste doit vivre par la puissance de sa foi. Celui qui vit en tant que juste n’a rien à craindre et persévérera. Dieu parle ici de « mon juste » comme certains lisent. Cela fait écho à l’affection que Dieu porte à toute personne qui vit par la foi en Lui dans un monde qui s’oppose à Lui.

V39. Un soi-disant chrétien se retire et sera rejeté par Dieu. Retirer, c’est se retirer du chemin de la foi, quitter ce chemin. Cela peut se produire, par exemple, par la peur des hommes, par laquelle la persévérance nécessaire disparaît. Cela peut aussi se produire si on néglige la parole de Dieu, et en ne regardant plus que vers le grand souverain sacrificateur. Dieu ne prend pas plaisir en ces personnes. Elles retournent aux œuvres mortes, dont elles s’étaient pourtant détournées en confessant la puissance du sang de Christ. Dans le chapitre suivant, Dieu va nous présenter des personnes en qui Il prend plaisir.

L’auteur ne suppose pas que ses lecteurs sont de tels apostats, pas plus qu’il ne l’est lui-même, car par le mot « nous » qu’il utilise, tu peux voir qu’il s’inclut à nouveau lui-même. Toi non plus, tu n’es sûrement pas de ceux qui se retirent, qui abandonnent le christianisme par peur et s’exposent ainsi à un jugement terrible ?

Je suppose que tu fais partie de ceux qui croient pour la conservation de l’âme, c’est-à-dire que tu vis par la foi et que tu conserves ainsi ton âme jusqu’à la fin du voyage.

Relis Hébreux 10:28-39.

À méditer : As-tu déjà craint d’abandonner la foi, ou le sais-tu par quelqu’un d’autre ? Comment réagis-tu à cette crainte ?