1 - 11 L’arche est amenée dans le temple
1 Alors Salomon assembla les anciens d’Israël et tous les chefs des tribus, les princes des pères des fils d’Israël, auprès du roi Salomon à Jérusalem, pour faire monter l’arche de l’alliance de l’Éternel depuis la ville de David, qui est Sion. 2 Tous les hommes d’Israël s’assemblèrent auprès du roi Salomon, pendant la fête, au mois d’Éthanim, qui est le septième mois. 3 Tous les anciens d’Israël vinrent, et les sacrificateurs portèrent l’arche. 4 Ils firent monter l’arche de l’Éternel, et la tente de rassemblement, avec tous les ustensiles du lieu saint qui étaient dans la tente : les sacrificateurs et les lévites les firent monter. 5 Le roi Salomon et toute l’assemblée d’Israël, qui s’était réunie auprès de lui [et qui était] avec lui devant l’arche, sacrifiaient du petit et du gros bétail, qu’on ne pouvait dénombrer ni compter, à cause de [sa] multitude. 6 Les sacrificateurs firent entrer l’arche de l’alliance de l’Éternel en son lieu, dans l’oracle de la maison, dans le lieu très saint, sous les ailes des chérubins ; 7 car les chérubins étendaient leurs ailes au-dessus de l’emplacement de l’arche, et les chérubins couvraient l’arche et ses barres, par-dessus. 8 Les barres étaient longues, de sorte que les bouts des barres se voyaient depuis le lieu saint, devant l’oracle, mais ils ne se voyaient pas du dehors ; elles sont là jusqu’à ce jour. 9 Il n’y avait rien dans l’arche, sauf les deux tables de pierre que Moïse y avait placées en Horeb, quand l’Éternel fit alliance avec les fils d’Israël, lorsqu’ils sortirent du pays d’Égypte. 10 Comme les sacrificateurs sortaient du lieu saint, la nuée remplit la maison de l’Éternel. 11 Les sacrificateurs ne purent plus s’y tenir pour faire le service, à cause de la nuée, car la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel.
La dédicace du temple a lieu lors de « la fête, au mois d’Éthanim », qui est la fête des tabernacles. Cette fête est la grande conclusion de toutes les fêtes de la moisson au « septième mois » (Lév 23:34). Cette fête pointe vers le royaume de paix, où le peuple est en possession de toutes les bénédictions de Dieu, au terme de toutes les voies de Dieu. Nous, les croyants du Nouveau Testament, possédons déjà « toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph 1:3) et avons donc d’autant plus de raisons de louer Dieu.
L’arche arrive au milieu du peuple et est ensuite placée dans le temple. L’arche ne se trouve plus dans le tabernacle depuis l’époque d’Éli. David a apporté l’arche à Sion et l’a placée dans la tente qu’il avait faite pour elle (2Sam 6:17), alors que le tabernacle se trouvait à Gabaon (2Chr 1:3-5). Salomon a transporté l’arche de cette tente au temple.
La montée de l’arche au temple et les sacrifices qui l’accompagnent sont une image de Christ au milieu de son peuple, l’église, où le peuple Lui apporte des sacrifices de louange et d’action de grâces. En 1 Chroniques 28, nous voyons l’Esprit de Christ au milieu de son peuple par duquel David dit ce qu’il avait dans le cœur, le désir qu’il avait (1Chr 28:2).
L’arche qui a itinéré pendant si longtemps est arrivée au terme de ses pérégrinations et vient dans le reste du temple. Il s’agit ici que les sacrificateurs et les Lévites lui donnent cette place. En application spirituelle, cela signifie que ce n’est que lorsque les conditions spirituelles sont présentes chez nous que le Seigneur Jésus peut être au milieu de nous comme le sien et que nous pouvons élever nos voix vers Dieu dans la louange.
L’arche est en elle-même aussi un lieu de repos, le marchepied des pieds de Dieu. Dieu trouve son repos dans le Seigneur Jésus et le Seigneur Jésus trouve son repos au milieu de son église.
Salomon dirige ici tout. Le Seigneur Jésus veut tout diriger par son Esprit. Grâce à la direction de Salomon, l’arche trouve sa place dans le temple de Dieu. L’arche est amenée à sa place, dans l’oracle de la maison, dans le lieu très saint, sous les ailes impressionnantes des chérubins. Les barres sont tirées [selon la traduction néerlandaise] presque entièrement, c’est à dire pas complètement. Elles sont tirées pour montrer que le voyage est terminé et que le repos est atteint. En même temps, elles restent encore partiellement dans les anneaux, conformément au précepte (Exo 25:15). C’est pour rappeler le voyage passé. Le Seigneur Jésus est entré dans le repos après avoir achevé son chemin et son œuvre sur la terre, mais sa vie sur la terre nous sera toujours rappelée.
Comment il est possible que les barres soient visibles depuis le lieu saint, alors que l’arche se trouve dans un sanctuaire entièrement clos, n’est pas clair. Dans l’application spirituelle, cependant, c’est clair. Elle montre que le croyant a une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints à travers le voile et qu’il y voit Christ (Héb 10:19-20).
D’après la lettre aux Hébreux, nous pouvons voir qu’il fut un temps où il y avait trois objets dans l’arche (Héb 9:4). Ici, seules les deux tables de pierre de la loi sont mentionnées. Les deux autres objets sont directement liés au voyage dans le désert – la manne comme nourriture et le bâton qui avait bourgeonné comme activité du souverain sacrificateur – mais le voyage est ici terminé. La loi garde sa signification aussi dans le royaume de paix. La volonté parfaite de Dieu demeure dans l’éternité. Même le Seigneur Jésus reste l’Homme dépendant, en Lui la volonté de Dieu reste parfaitement présente.
Aux versets 10-11, deux événements similaires nous sont rappelés. Il s’agit de la dédicace du tabernacle (Lév 9:23-24) et de la venue du Saint Esprit (Act 2:2). Le temple prend maintenant toute son importance. Dieu va habiter dans le temple comme son habitation. Ainsi, le Saint Esprit est venu habiter le croyant individuellement, mais aussi former l’église, former l’ensemble des membres « pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph 2:22).
12 - 21 Salomon bénit le peuple
12 Alors Salomon dit : L’Éternel a dit qu’il habiterait dans l’obscurité profonde. 13 Toutefois j’ai bâti une maison d’habitation pour toi, un lieu fixe pour que tu y demeures à toujours. 14 Le roi se retourna et bénit toute l’assemblée d’Israël ; et toute l’assemblée d’Israël était debout. 15 Il dit : Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui de sa bouche a parlé à David, mon père, et de sa main a accompli ce qu’il avait dit ainsi : 16 Depuis le jour où j’ai fait sortir d’Égypte mon peuple Israël, je n’ai choisi aucune ville parmi toutes les tribus d’Israël pour [y] bâtir une maison afin que mon nom y soit ; mais j’ai choisi David pour être [roi] sur mon peuple Israël. 17 David, mon père, avait à cœur de bâtir une maison pour le nom de l’Éternel, le Dieu d’Israël. 18 Et l’Éternel a dit à David, mon père : Puisque tu as eu à cœur de bâtir une maison pour mon nom, tu as bien fait d’avoir eu cela à cœur ; 19 toutefois, tu ne bâtiras pas la maison ; mais ton fils qui sortira de tes reins, lui, bâtira une maison pour mon nom. 20 L’Éternel a accompli la parole qu’il avait prononcée ; je me suis levé à la place de David, mon père, et je suis assis sur le trône d’Israël, comme l’Éternel l’avait dit ; et j’ai bâti la maison pour le nom de l’Éternel, le Dieu d’Israël ; 21 là j’ai établi un lieu pour l’arche, où est l’alliance de l’Éternel, [alliance] qu’il fit avec nos pères quand il les fit sortir du pays d’Égypte.
Salomon commence par dire quelque chose qui est caractéristique de l’Ancien Testament et qui contraste avec le Nouveau Testament. Pour Salomon, l’Éternel habite dans l’obscurité profonde et cela alors que Dieu est lumière. Mais Dieu est aussi amour et c’est précisément pour cela qu’Il habite dans les ténèbres, car s’Il montrait sa lumière, cela signifierait la fin du peuple et de l’homme. C’est pourquoi le voile est là, derrière lequel Il s’est retiré. Il n’en est plus ainsi dans l’église. Là, Il habite en Christ, en qui Il vient à l’homme.
Salomon bénit le peuple (verset 14). Il est ici le roi-sacrificateur, car bénir, c’est ce que fait le sacrificateur. C’est ce que nous voyons avec Melchisédec (Gen 14:18-19). Le Seigneur Jésus est roi-sacrificateur d’une manière parfaite (Zac 6:13 ; Héb 7:1-3).
Salomon commence par louer Dieu en tant que le Dieu qui parle et agit (verset 15). Ce que sa bouche dit, sa main le réalise. Il a parlé à David sur son choix. Il n’a pas choisi une ville, mais David. Il semble donc que David soit une ville, mais la ville, le temple et le roi sont tellement liés que David et la ville ne font qu’un. Le roi et sa ville appartiennent ensemble. Le Seigneur Jésus est le Fils de David et Il est à jamais lié à Jérusalem.
Salomon parle souvent du nom de l’Éternel. Le nom exprime ce qu’une personne est ou devrait être. Son nom exprime toute sa gloire. Le trône de l’Éternel indique qui a établi le trône. Le trône de David montre qui est assis sur le trône. Le trône d’Israël montre sur quoi il règne.
L’alliance est dans l’arche, enregistrée et représentée dans les deux tables de pierre (verset 21).
22 - 30 La prière de Salomon
22 Salomon se tint devant l’autel de l’Éternel, face à toute l’assemblée d’Israël, et étendit ses mains vers les cieux, 23 et dit : Éternel, Dieu d’Israël ! il n’y a pas de Dieu comme toi, ni dans les cieux en haut, ni sur la terre en bas, qui gardes l’alliance et la bonté envers tes serviteurs qui marchent devant toi de tout leur cœur. 24 Toi tu as gardé envers ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais dit : tu as parlé de ta bouche, et de ta main tu as accompli [ta parole], comme on le voit aujourd’hui. 25 Maintenant Éternel, Dieu d’Israël, garde aussi envers ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as dit : Tu ne manqueras pas, devant ma face, d’un homme assis sur le trône d’Israël, si seulement tes fils prennent garde à leur voie, pour marcher devant moi comme tu as marché devant moi. 26 Et maintenant, ô Dieu d’Israël, je te prie, que les paroles, que tu as dites à ton serviteur David, mon père, soient fermes. 27 Mais Dieu habitera-t-il vraiment sur la terre ? Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir ; combien moins cette maison que j’ai bâtie ! 28 Cependant, Éternel, mon Dieu, aie égard à la prière de ton serviteur et à sa supplication, pour écouter le cri et la prière que moi, ton serviteur, je t’adresse aujourd’hui, 29 pour que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit : Mon nom sera là, – pour écouter la prière que ton serviteur t’adressera [en se tournant] vers ce lieu-ci. 30 Écoute la supplication de ton serviteur et de ton peuple Israël, qu’ils t’adresseront [en se tournant] vers ce lieu-ci : toi, écoute dans le lieu de ton habitation, dans les cieux ; écoute et pardonne !
La prière de Salomon est le point culminant de la dédicace du temple. Le lieu d’intercession se trouve à l’autel (verset 22). Il n’y a pas d’intercession à part de l’autel, c’est-à-dire pour nous, à part du Seigneur Jésus et son œuvre sur la croix. Le fondement est le sacrifice de Christ. C’est le roi-sacrificateur qui fait l’intercession (cf. 1Sam 2:35, où le sacrificateur est au service de l’oint). Il le fait devant l’assemblée d’Israël et aussi en présence du peuple ; le peuple écoute. Il parle avec hardiesse de tous les dangers auxquels le peuple peut être confronté.
Salomon dit à Dieu qu’Il est incomparable (verset 23). Il est aussi bon pour nous de nous rappeler de quel Dieu nous avons affaire. Il n’y a personne à comparer avec Lui, ni dieux, ni puissances démoniaques. Ils Lui sont tous soumis. Il est aussi vrai qu’il n’y a personne d’autre que l’Éternel, le seul Dieu (verset 60).
Salomon prononce ensuite à Dieu ce qu’il a prononcé devant le peuple plus tôt (verset 24 ; cf. verset 15). Ce qu’il a prononcé devant le peuple, il l’offre ici à Dieu comme un sacrifice de prospérités.
Il rappelle à Dieu sa promesse de toujours mettre un fils de David sur le trône et prie pour que Dieu le fasse aussi (verset 25). Cela deviendra une réalité quand le Fils éternel s’assiéra sur le trône en tant qu’Homme.
Cependant, l’accomplissement de la promesse est subordonné à la responsabilité de l’homme. Salomon lui-même et ses fils ont échoué et, par conséquent, il n’y a pas eu de fils de David sur le trône pendant longtemps. Selon la souveraineté de Dieu, il donnera dans sa grâce le Fils. À cette fin, Salomon fait appel à la grâce de Dieu lorsqu’il demande que Dieu accomplisse sa parole (verset 26).
Dieu est si grand qu’aucune partie de la création ne peut Le contenir, pas même les parties les plus grandes et les plus vastes (verset 27). Il englobe tout lui-même (Deu 10:14). C’est aussi une illusion de penser que Dieu habite effectivement dans des temples faits de main d’homme. Un peuple apostat s’accroche à cette illusion, pour laquelle les prophètes le condamnent vertement (Jér 7:4 ; Mic 3:11).
La foi reconnaît que Dieu ne peut être contenu dans une structure humaine. Mais en même temps, la foi voit la présence de Dieu associée au temple parce qu’Il a dit que son nom y habite. Sur cette base, malgré sa grandeur, tellement exaltée au-dessus de son habitation, nous pouvons Lui demander d’écouter la prière qui vient de son habitation sur la terre vers Lui dans les cieux (verset 28).
Le mot « écoute » revient souvent. C’est en pensant à cela que Salomon prie. C’est ainsi que nous pouvons prier Dieu. Il nous écoute dans son habitation dans les cieux. Mais Salomon parle aussi de ‘pardonner’ (versets 29-30). Il est un roi pratique et il sait que la plupart des prières, sont des prières pour le pardon. Nos prières ne devraient-elles pas trop souvent s’accompagner de la confession de nos péchés ? Salomon demande à l’Éternel d’écouter la supplication de « ton peuple Israël ». Il suppose que le peuple de Dieu sera un peuple qui prie.
31 - 32 La première prière
31 Si un homme pèche contre son prochain, et qu’on lui impose, en l’adjurant, de prêter serment, et que le serment soit prononcé devant ton autel, dans cette maison : 32 alors, toi, écoute dans les cieux, agis et juge tes serviteurs, en condamnant le méchant, pour faire retomber sur sa tête [ce que mérite] sa conduite, et en justifiant le juste, en lui donnant selon sa justice.
Cette prière semble longue, mais elle peut être priée en six minutes environ. C’est une prière riche en contenu. Il ne s’agit pas de longueur, mais de contenu.
La prière contient sept prières. Les quatre premières prières concernent l’état intérieur du peuple, les trois dernières le danger venant de l’extérieur. De nombreuses prières traitent des péchés et du pardon. Il s’agit d’une prière par et pour le peuple de Dieu. Elle représente le peuple de Dieu, aujourd’hui l’église, dans sa responsabilité.
Nous le voyons en Matthieu 18 où l’église locale est confrontée à des problèmes, à des péchés (Mt 18:15-20). C’est un peuple qui a besoin de la prière et d’un intercesseur en Christ, comme ici en Salomon. Nous aussi, nous devons être personnellement un intercesseur. Dieu s’étonne de n’avoir trouvé personne qui, par la prière, se tienne à la brèche par laquelle l’ennemi peut venir au sein du peuple de Dieu (Ésa 59:16a ; Ézé 22:30).
La première prière concerne celui qui a péché contre son prochain. Le juge fait prêter serment en présence de Dieu (« autel ») pour découvrir la vérité. L’affaire doit être résolue. Seul Dieu peut révéler la vérité. C’est ce que Salomon demande. Il demande que le serment s’accomplisse si l’accusé est coupable, ou, s’il n’y a pas de culpabilité, que le serment ne s’accomplisse pas.
Nous trouvons le pendant de cela en Matthieu 18, où le Seigneur Jésus dit : « S’il arrive que ton frère pèche contre toi » (Mt 18:15). Là, le Seigneur poursuit en donnant des instructions sur la façon dont nous devrions gérer cela personnellement et en tant qu’église locale (Mt 18:15-20). Il s’agit de restaurer le frère qui a péché dans la communion avec le Seigneur et avec l’église. La manière dont ce travail doit être effectué est montrée par le Seigneur dans les versets qui précèdent cette section (Mt 18:1-14) et dans les versets qui la suivent (Mt 18:21-35). Tous comptes faits à une attitude d’humilité, de soin et de pardon.
33 - 34 La deuxième supplication
33 Quand ton peuple Israël sera battu devant l’ennemi, parce qu’ils auront péché contre toi, s’ils retournent vers toi et confessent ton nom, te prient et t’adressent leur supplication dans cette maison : 34 alors, toi, écoute dans les cieux et pardonne le péché de ton peuple Israël ; et fais-les retourner dans la terre que tu as donnée à leurs pères.
Cette prière concerne le péché du peuple tout entier (Lév 26:17 ; Deu 28:25). Le peuple tout entier a péché, par exemple lorsque le péché est toléré. Dieu envoie alors des ennemis en guise de jugement, à travers lesquels le peuple viendra se confesser et crier à Dieu en se repentant de son péché. Il accordera alors la rétablissement.
Dans une application à l’église, nous pouvons penser au fait de permettre des dispositions charnelles, mondaines, ou de ne pas condamner les coutumes libérales ou sectaires. Nous pouvons aussi penser à l’intrusion du péché public ou de la fausse doctrine sans être exercé la discipline. Nous sommes alors vaincus par l’ennemi. La seule chose qui puisse nous libérer de l’ennemi est la confession de notre infidélité. Alors le Seigneur pardonne et nous redonne la jouissance de nos bénédictions spirituelles dans les lieux célestes.
35 - 36 La troisième supplication
35 Quand les cieux seront fermés et qu’il n’y aura pas de pluie, parce qu’ils auront péché contre toi, s’ils prient [en se tournant] vers ce lieu-ci, et qu’ils confessent ton nom et reviennent de leur péché, parce que tu les auras affligés : 36 alors, toi, écoute dans les cieux et pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple Israël, quand tu leur auras enseigné le bon chemin dans lequel ils doivent marcher ; et donne la pluie sur ton pays que tu as donné en héritage à ton peuple.
La troisième prière concerne la situation selon laquelle Dieu doit retirer sa bénédiction à son peuple s’il s’égare (Lév 26:19 ; Deu 11:17 ; 28:23). Ce jugement a été demandé à Dieu par Élie pour que le peuple revienne à Lui (1Roi 17:1 ; Jac 5:17). C’est ce qui s’est passé à ce moment-là. Sans pluie, il n’y a pas de moisson ni de fête des moissons.
Lorsque le peuple de Dieu s’humilie, l’Éternel peut lui montrer à nouveau le bon chemin. Chaque humiliation conduit à une nouvelle intelligence pour suivre le bon chemin.
Dans une église locale, il peut y avoir une situation de mort. Si l’on ne jouit plus de la bénédiction spirituelle, c’est que l’on s’est égaré de la parole de Dieu. On peut alors se réfugier comme Élimélec dans des endroits où l’on pense trouver de la nourriture (Rut 1:1). Cependant, l’intention de Dieu est que nous nous humilions devant Lui et que nous confessions notre écart. Le Seigneur peut alors nous montrer à nouveau le bon chemin. Si nous suivons alors ce chemin, le résultat est que la bénédiction revient.
37 - 40 La quatrième supplication
37 S’il y a famine dans le pays, s’il y a peste, s’il y a brûlure, rouille, sauterelles, criquets, si son ennemi l’assiège dans le pays, aux portes de ses villes, quelque fléau, quelque maladie qu’il y ait, 38 quelle que soit la prière, quelle que soit la supplication que fera un homme – quel qu’il soit – de tout ton peuple Israël, quand ils reconnaîtront chacun la plaie de son propre cœur et qu’ils étendront leurs mains vers cette maison : 39 alors, toi, écoute dans les cieux, le lieu de ton habitation, et pardonne, et agis, et donne à chacun selon toutes ses voies, selon la connaissance que tu as de son cœur (car tu connais, toi seul, le cœur de tous les fils des hommes), 40 afin qu’ils te craignent tous les jours qu’ils vivront sur la surface de la terre que tu as donnée à nos pères.
Ici, la maladie et la famine affligent le pays (Lév 26:19,25 ; Deu 28:22-23,38). Il n’y a pas de mention directe du péché. La famine est le résultat des plaies et des ennemis qui s’abattent sur le peuple à cause des plaies du cœur de chacun des membres du peuple de Dieu. Il y a une prière adressée à Dieu pour Lui demander pourquoi Il permet à ces fléaux de venir. Les fléaux sont des instruments que Dieu utilise pour discipliner son peuple. Ils deviennent l’occasion d’un examen de soi pour chaque membre, qui découvrira que la vie n’est pas telle que Dieu la désire. Cela n’a rien à voir avec le fait qu’il y ait des péchés concrets, mais qu’il y ait de la lenteur à servir Dieu.
Nous ne pouvons pas nous tromper nous-mêmes lorsque nous sommes en présence de Dieu. Dieu pardonnera si chacun reconnaît l’état de son cœur, car Lui seul connaît le cœur. Nous jugeons souvent notre frère comme si nous connaissions exactement son cœur. Lorsque vient l’examen de soi – et c’est l’intention de Dieu avec la faim – ce qu’il y a dans nos cœurs est mis en lumière. Il s’agit pour chacun de faire un examen de son propre cœur et de ne pas chercher la solution dans ce qu’un autre a fait ou aurait pu faire. Si chacun le dit en toute sincérité, la bénédiction reviendra.
Dans ce cas, il s’agit de l’infidélité personnelle. Lorsque nous constatons cela, la cause est souvent l’incapacité à définir correctement nos priorités. Nous courons à nos propres maisons tout en abandonnant la maison de Dieu (Agg 1:9b). Nous devons confesser cela et remettre la maison de Dieu au premier plan. Dieu bénira alors à nouveau.
41 - 43 La cinquième supplication
41 Et quant à l’étranger aussi, qui ne sera pas de ton peuple Israël, mais qui viendra d’un pays lointain à cause de ton nom 42 (car ils entendront parler de ton grand nom, de ta main forte et de ton bras étendu), s’il vient et présente sa prière [en se tournant] vers cette maison : 43 toi, écoute dans les cieux, le lieu de ton habitation, et agis selon tout ce que l’étranger te demandera ; afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom et te craignent, comme ton peuple Israël, et qu’ils sachent que cette maison que j’ai bâtie est appelée de ton nom.
Avec la cinquième prière, la deuxième série de prières commence. La maison de Dieu apparaît également dans cette première prière de la deuxième série comme un refuge pour les étrangers (cf. Nom 15:14 ; Ésa 56:6-7).
La maison de Dieu du Nouveau Testament, l’église (1Tim 3:15), est avant tout une maison de prière, où l’on intercède pour tous les hommes (1Tim 2:1-2a). Dieu veut que nous, en tant que sa maison, soyons attentifs à tous ceux qui n’en font pas encore partie et que nous priions pour eux. Ce faisant, il n’y a pas d’exception pour Dieu. Personne n’est exclu de la possibilité d’entrer dans sa maison.
44 - 45 La sixième supplication
44 Lorsque ton peuple sortira pour la guerre contre son ennemi, par le chemin par lequel tu l’auras envoyé, et qu’ils prieront l’Éternel, en se tournant vers la ville que tu as choisie et vers la maison que j’ai bâtie pour ton nom : 45 alors, écoute dans les cieux leur prière et leur supplication, et défends leur droit.
Ici, le peuple sort contre l’ennemi, contrairement au verset 33, et prie Dieu pour cela (cf. 2Chr 20:4-12). Prier en direction de la ville et du temple choisis, c’est croire en la présence réelle du Dieu de l’alliance dans le temple. Combattre sur ordre de Dieu n’exclut pas la prière, mais la rend d’autant plus nécessaire.
Nous pouvons appliquer cela, dans le prolongement de la prière précédente, au combat pour l’évangile (Php 4:3). Il s’agit du combat contre les puissances spirituelles de méchanceté pour annoncer la bonne nouvelle sur leur territoire. Cette mission s’applique à nous tous (2Tim 4:5b).
46 - 51 La septième supplication
46 S’ils ont péché contre toi (car il n’y a pas d’homme qui ne pèche), et que tu te sois irrité contre eux, que tu les aies livrés à l’ennemi, et qu’ils les aient emmenés captifs dans le pays de l’ennemi, loin ou près, 47 et si, dans le pays où ils auront été emmenés captifs, ils rentrent en eux-mêmes, et que, dans le pays de ceux qui les auront emmenés captifs, ils reviennent [à toi] et te supplient en disant : Nous avons péché et nous avons commis l’iniquité, nous avons agi méchamment ; 48 s’ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme, dans le pays de leurs ennemis qui les ont emmenés captifs, et qu’ils te prient en se tournant vers leur pays, que tu as donné à leurs pères, vers la ville que tu as choisie et vers la maison que j’ai bâtie pour ton nom : 49 alors, écoute dans les cieux, le lieu de ton habitation, leur prière et leur supplication, et défends leur droit, 50 pardonne à ton peuple ce en quoi ils ont péché contre toi, [pardonne] toutes leurs transgressions qu’ils ont commises contre toi, et donne-leur de trouver compassion auprès de ceux qui les ont emmenés captifs, en sorte que ceux-ci aient compassion d’eux ; 51 car ils sont ton peuple et ton héritage, que tu as fait sortir d’Égypte, du milieu de la fournaise de fer,
Salomon connaît le cœur de l’homme. Il n’y a pas d’homme qui ne pèche. Par conséquent, la discipline de Dieu doit nécessairement venir. C’est ce qui s’est passé lors de l’exil à Babylone (cf. Lév 26:33,44). Le retour est aussi possible. Dans ce cas, cependant, la repentance doit avoir lieu. Ils peuvent alors supplier « vers la maison ». C’est ce qu’a fait Daniel (Dan 6:11). Il a confessé sa culpabilité (Dan 9:5). Dieu a répondu à la prière de Daniel en agissant en Cyrus pour qu’il donne à son peuple la liberté (Psa 106:46).
Dieu rompt le lien avec nous lorsque nous Lui devenons infidèles. Cela fait partie des « choses révélées » (Deu 29:28b). Les « choses cachées » (Deu 29:28a) signifient qu’Il agira selon son dessein en nous faisant d’abord crier à Lui avec repentance, puis en nous délivrant. En ce qui concerne Israël, Il le fera en amenant un reste à la repentance et en accomplissant ses promesses envers ce reste.
52 - 53 Le fondement de la prière
52 – tes yeux étant ouverts à la supplication de ton serviteur et à la supplication de ton peuple Israël, pour les entendre dans tout ce pour quoi ils crieront à toi ; 53 car tu les as mis à part [en les séparant] de tous les peuples de la terre pour être ton héritage, selon ce que tu as dit par ton serviteur Moïse, quand tu fis sortir d’Égypte nos pères, ô Seigneur Éternel !
Salomon rappelle à Dieu que son peuple est sa propriété et qu’Il a accompli ce qu’Il a dit par Moïse lorsque celui-ci a conduit le peuple hors d’Égypte. Ce que Dieu fait est toujours lié à ce qu’Il a dit et à ce qui était dès le commencement.
54 - 61 La fidélité de l’Éternel
54 Quand Salomon eut achevé d’adresser à l’Éternel toute cette prière et cette supplication, il se leva de devant l’autel de l’Éternel, où il était à genoux, ses mains étendues vers les cieux ; 55 il se tint debout et bénit à haute voix toute l’assemblée d’Israël : 56 Béni soit l’Éternel, qui a donné du repos à son peuple Israël, selon tout ce qu’il avait dit ! Pas un mot de toute sa bonne parole qu’il prononça par Moïse, son serviteur, n’est tombé [à terre]. 57 Que l’Éternel, notre Dieu, soit avec nous comme il a été avec nos pères, (qu’il ne nous abandonne pas et ne nous délaisse pas) 58 pour incliner nos cœurs vers lui, pour que nous marchions dans toutes ses voies et que nous gardions ses commandements, ses statuts et ses ordonnances, qu’il a commandés à nos pères. 59 Que ces paroles, les miennes, par lesquelles j’ai fait ma supplication devant l’Éternel, soient présentes à l’Éternel, notre Dieu, jour et nuit, pour qu’il fasse droit à son serviteur et droit à son peuple Israël, chaque jour selon que le cas le demande ; 60 afin que tous les peuples de la terre sachent que l’Éternel, lui, est Dieu, qu’il n’y en a pas d’autre. 61 Et que votre cœur soit parfait avec l’Éternel, notre Dieu, pour marcher dans ses statuts et pour garder ses commandements, comme [il en est] aujourd’hui.
En 2 Chroniques 7, après la prière, le feu vient du ciel pour consumer le sacrifice et la gloire de l’Éternel remplit le temple pour la deuxième fois (2Chr 7:1). Cela manque ici car l’accent est mis sur la responsabilité. C’est ce que nous voyons après que Salomon a achevé sa prière et se lève. Salomon s’adresse au peuple et lui présente sa responsabilité. Chaque prière présente une responsabilité en même temps. Tout d’abord, il loue l’Éternel d’avoir donné du repos à son peuple. Le repos de son peuple est le résultat du repos qu’Il a lui-même trouvé, représenté dans le lieu de repos de l’arche dans le temple.
En outre, Salomon souligne la fidélité inaltérable de l’Éternel, sa fiabilité absolue attestée par le fait qu’Il a accompli chaque parole qu’Il a prononcée. Il exprime aussi le souhait qu’Il soit avec eux et qu’Il les guide. En cela, le passé est une garantie pour l’avenir, car comme l’Éternel a été avec les pères, Il peut aussi être avec eux (Héb 13:8).
Ensuite, au verset 58, vient la responsabilité. Pour la remplir, l’homme a aussi besoin de l’aide de Dieu, qu’Il incline son cœur à l’obéissance. Jour après jour, « chaque jour », nous dépendons de l’aide de Dieu. L’effet sera « que tous les peuples de la terre sachent que l’Éternel, lui, est Dieu, qu’il n’y en a pas d’autre » (verset 60). C’est pourquoi Salomon souligne que le « cœur soit parfait », sans partage, « avec l’Éternel ». Il n’y a rien à partager avec l’Éternel qui ne Lui appartienne pas. Salomon peut affirmer à ce stade qu’il en est ainsi avec le peuple. Malheureusement, cela ne restera pas ainsi, et avec nous, ce n’est souvent pas non plus sans partage.
62 - 64 Les sacrifices de Salomon
62 Le roi et tout Israël avec lui offrirent des sacrifices devant l’Éternel. 63 Salomon offrit, pour le sacrifice de prospérités qu’il offrit à l’Éternel, 22000 bœufs et 120000 moutons. Le roi et tous les fils d’Israël firent la dédicace de la maison de l’Éternel. 64 En ce jour-là le roi sanctifia le milieu du parvis qui était devant la maison de l’Éternel ; car il offrit là l’holocauste, l’offrande de gâteau, et la graisse des sacrifices de prospérités, parce que l’autel de bronze qui était devant l’Éternel était trop petit pour recevoir l’holocauste, l’offrande de gâteau, et la graisse des sacrifices de prospérités.
La grande dédicace du temple prend fin avec l’offrande de sacrifices. Même plus tard, on parle du temple, car tout dans la vie de Salomon tourne autour du temple. Ici, avec le temple, le sacrifice est lié. L’autre aspect, c’est le temple en tant qu’habitation. Ici, il s’agit de s’approcher de Dieu et cela ne peut se faire les mains vides. La taille du sacrifice renvoie à la grandeur du sacrifice du Seigneur Jésus.
Cette multitude de sacrifices ne peut bien sûr pas être entièrement apportée sur l’autel. C’est pourquoi Salomon sanctifie le milieu du parvis du temple. Cette partie centrale devient ainsi un grand autel. Cette initiative est approuvée par Dieu. Elle nous montre qu’il y a de la place pour les initiatives spirituelles qui proviennent d’un désir d’honorer Dieu.
65 - 66 La fête
65 En ce temps-là, Salomon et tout Israël avec lui, une grande assemblée, venue depuis l’entrée de Hamath jusqu’au torrent d’Égypte, célébrèrent la fête devant l’Éternel, notre Dieu, sept jours, puis sept [autres] jours : quatorze jours. 66 Le huitième jour, il renvoya le peuple ; ils bénirent le roi, et s’en allèrent à leurs tentes, joyeux et le cœur heureux à cause de tout le bien que l’Éternel avait fait à David, son serviteur, et à Israël, son peuple.
La taille du pays est décrite pour montrer que le peuple tout entier participe à la fête. La fête dure sept jours et sept jours, c’est-à-dire la fête de la dédicace et la fête des tabernacles (2Chr 7:9).
Le huitième jour est le grand jour de la fête des tabernacles (Jn 7:37). En s’en allant, le peuple souhaite au roi la bénédiction de Dieu. C’est le point culminant : le peuple est dans la bénédiction du pays.